Tu t’écries : « Je ne connais pas de pages plus hautes, plus éloquentes. […] Si elle entendait, elle répéterait en cent pages les trois lignes substantielles. Ô bavarde, je ne vous pardonne point d’avoir délayé aux huit cent dix pages de l’Initiée les propos de l’ange et transformé en ronron endormeur le rythme vivant de sa parole. […] Bergeret, pour les plaisirs légers que je te dois, pour la demi-griserie amusée qui me vint de plusieurs de tes pages.
Sur Pigalle et la statuaire moderne opposée à l’antique, sur la peinture, on aurait, de lui, à citer des pensées du même ordre, des pages entières qui marquent à la fois très nettement en quoi il procède de Diderot et en quoi il s’en sépare. […] « S’il est un homme tourmenté, dit-il, par la maudite ambition de mettre tout un livre dans une page, toute une page dans une phrase, et cette phrase dans un mot, c’est moi. » Sa méthode est de toujours rendre une pensée dans une image ; la pensée et l’image pour lui ne font qu’un, et il ne croit tenir l’une que quand il a trouvé l’autre. […] Ces portions que j’appelle vraiment belles et inexpugnables, ce sera René, quelques scènes d’Atala, le récit d’Eudore, la peinture de la campagne romaine, de beaux tableaux dans l’Itinéraire ; des pages politiques et surtout polémiques s’y joindront.
On s’est moqué de quelques mauvais vers de ce prince métromane, lesquels ne sont pas plus mauvais après tout que bien des vers du même temps, qui passaient pour charmants alors et qui ne peuvent aujourd’hui se relire ; et l’on n’a pas fait assez d’attention aux œuvres sérieuses du grand homme, qui ne ressemblerait pas aux autres grands hommes s’il n’avait mis bien réellement son cachet aux nombreuses pages de politique et d’histoire qu’il a écrites, et qui composent un vaste ensemble. […] Le texte, typographiquement, est admirable ; les titres sont d’un grand goût ; les portraits sont beaux : je ne trouve à blâmer que les espèces de vignettes qui terminent les pages à la fin des chapitres, et qui font ressembler par moments ce volume royal à un livre d’illustrations : ces enjolivements, dont le sujet est souvent énigmatique, ne conviennent pas à la gravité monumentale de l’édition. […] Cela sent un reste de mauvais goût natif et de grossièreté septentrionale, et l’on a pu dire, avec une juste sévérité, des lettres de Frédéric : « Il y a de fortes et grandes pensées, mais tout à côté il se voit des taches de bière et de tabac sur ces pages de Marc Aurèle. » Frédéric, qui avait du moins le respect des héros, a dit : « Depuis le pieux Énée, depuis les croisades de saint Louis, nous ne voyons dans l’histoire aucun exemple de héros dévots. » Dévots, c’est possible, en prenant le mot dans le sens étroit ; mais religieux, on peut dire que les héros l’ont presque tous été ; et Jean Muller, l’illustre historien, qui appréciait si bien les mérites et les grandes qualités de Frédéric, a eu raison de conclure sur lui en ces mots : « Il ne manquait à Frédéric que le plus haut degré de culture, la religion, qui accomplit l’humanité et humanise toute grandeur18. » Je ne veux plus parler aujourd’hui que de Frédéric historien. […] Il s’étend sur ce règne avec complaisance ; il va même jusqu’à oser établir un parallèle entre ce petit prince du Nord et Louis XIV dans sa gloire : sauf deux ou trois traits un peu fleuris et trop mythologiques, sauf un léger accent oratoire qui perce çà et là, cette comparaison fournit à une belle page historique et d’une véritable élévation.
La publication d’un volume de l’Histoire de la Restauration par M. de Viel-Castel me l’offrit naturellement (voir tome IV des Nouveaux Lundis, page 280). […] Ainsi, dans la note qui est à la page 123 du tome VIII, et dans laquelle je remarquais que depuis quelque temps on en est venu en littérature à faire de l’exagération une vertu et à instituer une théorie en l’honneur des génies outrés, une des phrases doit être rectifiée comme il suit : « C’était aussi la théorie déclarée de Balzac, qui n’admettait pas que Pascal pût demander à l’âme des grands hommes l’équilibre et l’entre-deux entre deux vertus ou qualités extrêmes et contraires. Hier un violent disciple de Balzac souffletait Vauvenargues (et en s’en prenant à Vauvenargues il se trompait, il faut lire La Rochefoucauld), pour avoir dit que ce n’est pas assez d’avoir de grandes facultés, qu’il faut en avoir encore l’économie, etc. » Au tome IX, page 155, à la note, le mot de M. de Barante sur Benjamin Constant doit être rétabli ainsi : « C’est une fille qui a été jolie, et qui mourra à l’hôpital. »
A prendre la chose de ce côté, on n’y est pas plus scandalisé qu’à de certaines pages de Boccace. […] A ceux qui ont toujours dans leur poche et souvent dans leurs mains le petit Horace Elzevir non expurgé par Jouvency, à ceux qui savent par cœur les épigrammes salées de Catulle et de Martial, les vers de Solon, qui citent volontiers certains passages d’Ovide et de Tibulle, et les fredaines du Lucius d’Apulée, qui suivent sans répugnance la naïve Chloé dans la grotte des Nymphes, faciles nymphæ risere ; à ceux que notre vieille littérature grivoise et conteuse ne rebute pas, qui se dérident à La Fontaine, qui se délectent aux Amours des Gaules, qui ne perdraient pas une ligne des Mémoires de Choisy, si tout le manuscrit de l’Arsenal était imprimé ; à ceux que les premières pages des Confessions n’irritent nullement, que les lettres de Diderot à Mlle Yoland enchantent sans réserve, qui en aiment jusqu’aux propos de madame d’Aine, jusqu’aux allusions insinuantes de Diderot comptant les arbres de ses vordes chéries : à ceux-là, loin de le défendre, nous conseillerons plutôt Casanova ; ce ne sera pas pour eux une dangereuse nouveauté ni un scandale attrayant, ce sera un tableau de plus, non le moins vif et le moins varié, dans le réfectoire de leur abbaye de Thélème. — Un jour, durant l’année que le docte Saumaise passa à Stockholm près de la reine Christine, comme il avait la goutte et gardait le lit, la reine le vint visiter ; or, en ce moment, pour se désennuyer et tromper son mal, le grave commentateur lisait un livre très agréable, mais assez leste (perfacetum guidem, at subturpiculum), Le Moyen de parvenir, de Béroalde de Verville. […] Je ne réponds pas ici de la rigoureuse exactitude philosophique de cette manière de voir et de dire ; je ne parlais là qu’en littérateur et d’après l’opinion spécieuse généralement reçue (Note des Portraits contemporains, tome II, page 509).
Nous n’avons jamais jusqu’ici admis une annonce intéressée dans les pages de ce Cours, qui n’est pas un journal commercial, mais une œuvre périodique, destinée à former des volumes de bibliothèque ; nous contrevenons aujourd’hui, pour la première fois, à cette habitude, et nous déclarons sincèrement à nos lecteurs que, bien loin de céder en cela à la complaisance envers l’auteur et le possesseur de ce magnifique atlas, fondement et illustration de toute grande bibliothèque, c’est nous-même qui avons prié M. […] Dufour et Le Chevalier a créé, pour abréger le globe et pour l’éclairer sur toutes ses faces, afin que les lieux racontent les choses, que les choses rappellent les hommes, que les hommes retracent leur histoire, que les cosmos soient contenus dans quinze ou vingt pages in-folio, et que ces quinze ou vingt pages, muettes jusqu’ici, mais rendues tout-à-coup plus éloquentes qu’une bibliothèque, soient devenues la photographie parlante du monde où nous passons sans le connaître, mais qui nous dira lui-même, pendant que nous passons, ce qu’il fut, ce qu’il est, ce qu’il sera ?
Ce qu’il avait d’esprit, de goût, de talent, perçait, filtrait à travers les pages de son gros volume : il ne semblait appliqué qu’à le dérober, à le masquer, à en détourner l’attention. […] Tout cela faisait 640 pages in-8. […] Il aura sa place au bas des pages ou dans les notices bibliographiques, non comme écrivain à étudier, mais comme guide, instrument et secours pour les hommes d’étude.
« Dans Lo Specchio (le Miroir), Isabelle, fille illégitime de Pantalon, est amenée à Rome par sa mère Olympia et introduite dans la maison de son père sous l’habit de page et sous le nom de Fabritio. […] Le faux page, en regardant dans cette glace, feint d’y voir s’y dessiner tous les événements passés, la jeunesse de Pantalon et son amour pour Olympia, Olympia abandonnée donnant le jour à une fille, cette fille grandissant, venant à Rome, se déguisant en page pour entrer chez son père, et s’écriant enfin : “Padre mio, io son quella e Olympia è mia madre !”
» Eh bien, si c’est de partir, si c’est de vouloir, si c’est de deviner le vrai et le possible d’une grande chose et d’avoir sacrifié sa vie pour la conquérir, le comte Gaston de Raousset-Boulbon est un de ces touchants grands hommes que l’histoire nomme un jour entre deux de ses pages et puis finit par oublier ! […] Ce plan hardi de s’emparer de la Sonora, d’insurger le pays outré, presque révolté, n’en pouvant plus, et d’y établir un gouvernement quelconque, n’apparut, ne se forma et ne se clarifia dans son esprit que quand il eut vu le pays dont il était question et dont il nous a laissé, dans des pages magnifiquement rapides et caractérisées, une vue qui simplifie et justifie tous les projets. […] C’est plus un portefeuille ouvert, des documents très intéressants, souvent très pathétiques, répandus dans des pages aisées et volantes, que l’histoire du comte de Raousset comme l’imagination l’exige.
si les gens du monde, endoctrinés par les faux docteurs du cœur humain, ont vu la passion suprême dans les pages frelatées d’une religieuse de fantaisie, inventée plus ou moins pour les besoins d’un parti ou les intérêts de la vanité d’un homme, ils pourront du moins apprendre aussi dans ces œuvres de sainte Térèse, traduites pour eux, ce que c’est qu’une vraie religieuse, et ils en pourront étudier le merveilleux idéal. […] Ces deux Rêveurs, d’âge de page tous les deux, mais qui voulaient l’action, — et quelle action ! […] Elle consulte partout et elle s’éprouve, et alors elle écrit les superbes pages de conseil et de précaution qui resteront pour l’instruction des âmes futures engagées sur ces escarpements, ces rebords de la vie spirituelle où tout pas conduit à un sommet, et tout sommet peut conduire à un gouffre.
Caro a publié sur Saint-Martin, et qu’à la première page nous avons trouvé, à côté du nom de l’auteur, le titre toujours suspect jusqu’à l’inventaire des doctrines de celui qui le porte, « de professeur de philosophie », quand, à la seconde page, nous avons lu une dédicace à MM. […] Il nous a donné, en quelques pages pressées et pleines, toute la substance médullaire des doctrines de Saint-Martin.
Il aura mal aux nerfs d’une lecture qui le mène et le courbature pendant quatre cent cinquante pages pour ne lui apprendre que ce qu’il sait et pour le laisser où elle l’a pris. […] D’un autre côté, vainement l’Église lui a-t-elle appris cette charité chrétienne qui a suffi au monde depuis l’Évangile, il ne s’en est pas moins laissé mordre par la brebis enragée de la Philanthropie moderne, et comme l’école tout entière du dix-huitième siècle qu’il essaie de combattre, mais qui le tient sous elle comme un vaincu, il se préoccupe, à toute page de son livre philanthropique, du droit de chaque homme vis-à-vis de la société, et il va chercher ce droit individuel dans des notions incomplètes ou fausses, pour l’exprimer dans de nuageuses définitions que le dix-huitième siècle n’aurait certes pas repoussées ! […] Car voilà la question qu’un esprit plus méthodique et plus creusant que M. l’abbé Mitraud aurait posée à la première page de son livre, et qui, résolue, aurait éclairé toutes les autres.
Mahaffy, dans la dernière page de son histoire, rétracte formellement la plupart de ses préjugés politiques. […] Black et Bewick parurent aussi, puis ce fut une page de musique dessinée par M. […] Dès la page suivante, nous l’entendons se plaindre de ce que le vers de M. […] Et pourtant quel haut idéal on trouve en ces quelques pages ! […] Voir l’étude sur les Poètes Australiens, page 171.
J'excepte la politique ; mais, pour la littérature, Paris ne s’inquiète que de ce qui s’imprime à Paris. » En écrivant cette page, Sainte-Beuve traçait d’avance le devoir qui nous incombe aujourd’hui, celui de rechercher ces Chroniques littéraires et de les publier. […] Les notes au bas des pages sont de Sainte-Beuve, à l’exception (bien entendu) de celles auxquelles l’éditeur a mis une mention spéciale pour avertir qu’elles étaient de lui.
Lui qui, à chaque page, trouve les hommes actuels, la société actuelle, si stupides, si atroces, si infâmes, si abrutis (telles sont ses aménités), comment peut-il s’imaginer qu’à l’instant, rien qu’en détruisant un gouvernement, on va avoir une humanité douce, bénigne, éclairée, vertueuse et sage ? […] Son style trop uniforme a un éclat que les pages de l’Indifférence ne surpassaient guère, et qui ne trahit pas la vieillesse d’un talent depuis si longtemps guerroyant.
Lorsque je publiai les Consolations en mars 1830, je les envoyai à M. de Chateaubriand, qui répondit à mon envoi par la lettre suivante (30 mars 1830) : « Je viens, monsieur, de parcourir trop rapidement vos Consolations : des vers pleins de grâce et de charme, des sentiments tristes et tendres se font remarquer à toutes les pages. […] Je n’en suis encore qu’à la page 51, mais je vous le dis sans flatterie, je suis ravi.
Ainsi, page 281, dans la piece intitulée les Deux Chiens, au lieu de : laissez-leur ce bazar, il faudrait : laissez-leur ce hasard ; et page 321, dans l’Ame en peine, au lieu de : je ne peux m’étendre, il faudrait : je ne peux m’éteindre.
Ces quelques pages sont extraites du tome II des Critiques et Portraits littéraires auquel elles servaient de préface. […] De plus, le premier volume a eu une seconde édition véritable en 1836, et a été notablement augmenté et corrigé dans cette réimpression, reconnaissable à ses 560 pages, et au post-scriptum de la préface.
Cependant, si l’on se réduisait à de si sèches notations, on aurait vite fait de dire et d’écrire, et l’on croit de son honneur d’empêcher les autres de parler pendant un temps notable, de noircir ses quatre pages de papier. […] Plus tard cette facilité s’accompagne volontiers du goût pour les puérilités et les niaiseries, et l’on remplit les pages qu’on envoie à ses amis de riens insipides, de menus faits et de plates réflexions où le cœur ni l’esprit n’ont aucune part.
Théophile Gautier Dans son premier volume, qui date de 1865 et qui porte le titre de : Stances et poèmes, les moindres pièces ont ce mérite d’être composées, d’avoir un commencement, un milieu et une fin, de tendre à un but, d’exprimer une idée précise… Dès les premières pages du livre, on rencontre une pièce charmante, d’une fraîcheur d’idée et d’une délicatesse d’exécution qu’on ne saurait trop louer et qui est comme la note caractéristique du poète : Le Vase brisé… C’est bien là, en effet, la poésie de M. […] De plus, un vrai souci du rythme et de la rime éclatait partout dans le compact volume qui avait mis immédiatement hors de page l’auteur et ses livres suivants.
On pourrait, sans épuiser ce sujet, écrire bien des volumes ; je n’ai fait que l’effleurer en quelques courtes pages. […] Si nous nous arrêtions là, nous trouverions dans ces pages quelques raisons d’avoir confiance dans la valeur de la Science, mais des raisons beaucoup plus nombreuses de nous en défier ; il nous resterait une impression de doute ; il faut maintenant remettre les choses au point.
Comment on invente : « C’est par le travail, la sensibilité et l’imagination qu’on entretient et fortifie la faculté d’invention, dit-il (page 163) », comme si on acquérait de l’imagination, comme si invention et imagination n’étaient pas presque des synonymes. — Comment on obtient le relief : « Il faut exaspérer son style, le chauffer, l’enfiévrer », comme si cela ne dérivait pas directement de la qualité sensuelle de l’écrivain. — Comment refaire le mauvais style : c’est pourquoi l’auteur corrige Lamartine. […] Le lecteur en jugera : J’ai dit, page 287 de l’Art d’écrire, que « pour trouver des images ou les rendre saillantes quand elles ne le sont pas, le travail et la refonte sont les deux grands moyens après le génie naturel ».
Là où il fallait plonger la main dans les entrailles d’une époque qui se convulsait sous l’influence de doctrines nouvelles et puissantes, il n’a su mettre qu’un doigt curieux entre les pages de ces livres que l’on commençait d’éditer alors, on dirait presque avec fureur. […] Extrait du tome XVI de l’Encyclopédie moderne, dont Didot est l’âme et la main et dont nous parlerons un jour quand il s’agira de la juger dans son ensemble, cet Essai sur la Typographie, qui forme un volume de près de quatre cents pages sur deux colonnes, est un livre spécial qui embrasse sous toutes ses faces l’art dont il traite.
Les Récits de la Luçotte — tout simplement — suffisaient comme titre, et on évitait de faire l’homme sur la première page de son livre. […] Et si un tel livre, qui à toute page fait oublier qu’il en est un, n’est au fond qu’un bouquet d’histoires recueillies dans le pays de cette Luçotte, qui est, par le langage, un chef-d’œuvre de vieille paysanne bas-bretonne, il faut féliciter sincèrement la femme qui les a réunies de tous les bonheurs de sa mémoire, et d’avoir gardé si fidèlement l’âme de son pays dans son âme.
L’idéal, c’est que le paysan puisse manger de la viande et que mon cordonnier, ayant amassé trois mille francs de rente, puisse envoyer son fils à l’École de Droit… » Voilà quelques extraits des trente-trois premières pages ; il y en a trois cent cinquante de ce ton. […] L’espace me ferait défaut pour me justifier d’approuver de si douloureuses prophéties ou de contredire des pages dont il faudrait d’abord exposer toute la force.
Je sais bien qu’en regard de ses pages les plus profanes, M. […] Chaque jour ajoute plusieurs souvenirs à son journal, plusieurs pages à sa correspondance qu’aucune adversité n’interrompt. […] Saint-Julien trouve là un beau logement, préparé tout exprès pour lui dans le palais, un petit page pour le servir, une fille d’honneur pour l’habiller des pieds à la tête. […] Il semble voir un jouet que se renvoient des mains adroites et ennemies, qui passe de la soubrette au page, du page à la princesse, de la princesse à l’étudiant, de l’étudiant au professeur Cantharide, espèce de niais perfide et froid qui préside aux bals entomologiques de sa souveraine, et rédige les Mémoires secrets de sa vie. […] L’opinion du petit page sur sa maîtresse résume admirablement notre critique.
Et quelques-unes de ses pages sont d’une souveraine splendeur : À Villequier, Booz endormi… Mais que de rhétorique, de pathos, de pose ridicule et déplaisante, lourdement étalés un peu partout ! […] J’en ouvre cinq, dix, vingt pour les refermer bientôt, ayant lu une page, deux pages, les pages connues et préférées. […] Tout vrai poète est « mon poète », oui, même le plus humble, à la page ou à la ligne exquise. […] Cela dépend du hasard des pages. […] Mais peut-être me suffirait-il de lire quelques pages d’un autre poète, Leconte de Lisle par exemple, pour changer d’avis.
« Quant à la question de savoir si Charles-Augustin avait quelque degré de parenté avec le docteur Jacques de Sainte-Beuve du xviie siècle, ce point a été touché dans la dernière édition de Port-Royal, donnée en 1867 (au tome IV, page 564). […] Il s’est expliqué là-dessus d’une manière nette et catégorique en note, au tome IV, page 564, de la dernière édition de cet ouvrage. […] Sainte-Beuve l’a remplacée dans le xie volume par une centaine de pages des plus piquantes, intitulées Notes et Pensées, dans lesquelles, comme il disait, « il a vidé tous ses cahiers. » Ce sont des jugements et éclaircissements sur ses Contemporains, des pages de Mémoires. — M. […] On lit dans le Journal des Débats et des Décrets (n° 142, page 89), rédigé par Louvet, au compte rendu de la séance de la Convention du 7 février 1793 : « Aubry, ancien militaire, après beaucoup de difficultés, obtient la parole (dans la discussion d’un projet de nouvelle organisation de l’armée où la garde nationale et la ligne devaient se confondre). — Chasles interrompait presque chaque mot. — Louvet dit à Chasles : « Il n’est point questiond’organiser un corps de chanoines ; taisez-vous » ; — et Chasles parle toujours. » — Chasles, en effet, avait été chanoine au chapitre de Chartres avant La Révolution. […] Il y a cependant une petite plaquette in-8° de 15 pages, en vers, intitulée La Conversion des Philosophes, Nouvelle, sur laquelle se trouvent écrits ces mots à la main : « Par mon père. » M.
C’était l’époque où madame Récamier, cherchant à amuser l’inamusable M. de Chateaubriand avec les hochets de sa propre gloire, faisait lire chez elle devant lui, et devant un auditoire trié avec soin, la tragédie de Moïse, essai dramatique du grand écrivain ; c’était l’époque aussi où M. de Chateaubriand faisait confidence de quelques pages de ses Mémoires secrets à quelques-uns de ses contemporains d’élite dans le salon ouvert à un seul battant de son amie ; on invitait à ces solennités un aussi grand nombre de privilégiés que l’exiguïté de l’appartement en pouvait contenir. […] Ses Mémoires d’outre-tombe, qu’il écrivait alors, avaient une page pour un parti, un revers de page pour l’autre : livre-Janus qui louche à force de vouloir regarder trop d’horizons à la fois. […] On peut la lire aujourd’hui dans les œuvres complètes ; c’est une page qui ne déshonorerait certes pas Racine lui-même. […] Remercions madame Lenormant, dépositaire de si doux secrets, de nous avoir au moins confié ces pages. […] Lucien Bonaparte, jeune homme de Plutarque, à la fois poète, orateur et amant, flottait alors entre le rôle de héros de la république et celui de héros de roman ; sa passion déclamait un peu comme son éloquence ; quoique vêtu en apparence d’une page de Tacite, il écrivait à Juliette des pages de Clélie et de Roméo.
. — Qu’on lise donc les nombreux écrits de Wagner — les pages où il nie être révolutionnaire, ne voulant être que rénovateur, — les pages sur Bach, qu’a, justement, réunies M. Glasenapp, solennelles de respectueuse admiration, de culte presque religieux pour le Père de la musique, — les pages, dont les principales seront traduites en cette revue, sur Beethoven, enthousiastes jusque le lyrisme, où l’essence de la musique est, à jamais, définie, et le caractère divinement génial de Beethoven, « le Révélateur », avec des adorations agenouillées, — les pages sur Gluck, sur Weber, sur Spontini, — et celles où il proclame le culte des vieux Maîtres, inviolable, sacré, nécessaire, d’ordre divin. […] — et dont il a oublié le nom. » Comte de Villiers de l’Isle-Adam Beethovenba par Richard Wagner (Analysé et traduit par Teodor de Wyzewa) L’étude sur Beethoven fut écrite et publiée en 1870, à Leipzig ; elle occupe 73 pages, dans l’édition des Œuvres Complètes (9e volume). […] Volontiers, composant ces pages, il s’est imaginé qu’il lisait un grand Discours de Fête, devant un Auditoire idéal. […] Lettre sur la musique, page 57 : remarquer les mots par intervalles et encore, et lire ce qui précède et ce qui suit.
« Le caractère de Xavier de Maistre se lit dans son style, dès la première page de son livre. […] Les grâces indéfinissables de ce style sont ensevelies dans ces pages, mais elles n’y sont pas évaporées. […] Nous allons, en feuilletant avec vous ses œuvres et en faisant glisser sous le pouce bien des pages, lui trouver des ancêtres moins purs et plus rapprochés de nous. […] Je venais de recevoir d’elle peu de jours avant sa mort une lettre badine de trente pages, qui dort encore quelque part parmi mes papiers. […] » ………………………………………………… ………………………………………………… ………………………………………………… Enfin lisez dans la dernière page dont il a scellé ses œuvres, son sonnet d’adieu à ce bas monde : Jusqu’à présent, lecteur, suivant l’antique usage, Je te disais bonjour à la première page.