Tu l’ordonneras comme un bon et sage démiurge, tu en feras une œuvre de beauté, à l’exemple de ces Grecs qui furent tes pères intellectuels. […] Il est hors de doute que la discipline intellectuelle de nos pères est celle qui nous convient le mieux. […] * Voilà fixé dans ses grandes lignes l’Idéal classique que nous ont transmis nos pères. […] Même sans les services de son père, le général, sans le brevet de ce César qu’il a chanté autant en émule qu’en lyrique triomphal, — par droit de naissance, il était comte Hugo ! […] Jadis tu apprenais à nos pères à ne pas mésuser de la force, à faire de la vie une fête généreuse où chacun est convié.
Né le 28 mai 1652, de l’ancienne famille de Madaillan, originaire de Guyenne, fils du marquis de Montataire, père très peu tendre, il s’émancipa de bonne heure. […] Il y a commis, d’ailleurs, quelque confusion entre les Lassay père et fils. […] [NdA] Dans le contrat qu’on peut lire dans les Mémoires du marquis de Beauvau, les père et mère de Marianne sont ainsi désignés : « très noble personne Claude Pajot, et Élisabeth Souard, demeurants au palais d’Orléans », c’est-à-dire au Luxembourg. […] [NdA] Un doute me vient au sujet du Mont-Canisy ; je ne suis pas certain qu’à cette date Lassay en eût la jouissance, non plus que de ses autres terres de Normandie, et l’on peut même inférer le contraire d’après un mémoire qu’il rédigea dans le cours de ses démêlés et procès avec son père.
En face de ce colosse d’érudition et de pédantisme, elle fut même relativement légère et spirituelle : Quand je lui ôterai le mérite d’avoir entendu Homère et pénétré l’art de la poésie, disait-elle du docte jésuite, je ne lui ôterai presque rien : il lui reste des richesses infinies : au lieu que moi, si le révérend père m’avait ravi le médiocre avantage d’avoir passablement traduit et expliqué ce poète et démêlé l’art du poème, je n’aurais plus rien ; c’est la seule petite brebis que je possède116 ; je l’ai nourrie avec soin, elle mange de mon pain et boit dans ma coupe : serait-il juste qu’un homme si riche vînt me la ravir ? […] Il se fait donc entre eux une espèce de compensation ; mais il faut être bien juste pour attraper le point de l’équilibre, et profiter de leur disposition : cela vous est réservé, mon révérend père. […] Elle était fille d’un père qui était l’un et l’autre, et qui l’avait instruite. […] Le seul point qui serait peut-être fondé, c’est qu’il y aurait eu à Saumur, du vivant de son père, un projet de mariage très avancé entre Mlle Le Fèvre et un libraire de la ville appelé Jean Lesnier, mariage qui manqua et n’eut point de suite.
Venu au monde la même année que Buffon (1707), d’une famille de paysans et de ministres ou vicaires de campagne, il prit goût aux plantes tout en se jouant dans le jardin du presbytère paternel ; son père occupait ses loisirs à cette culture, et l’on raconte que la mère de Linné, pendant sa grossesse, ne cessait de suivre avec intérêt les travaux de son mari. […] quelques lignes écrites par Goethe peu de mois avant que s’éteignît cette lumière de l’Allemagne, et, dans la patrie même de Buffon, quelques pages de mon père, tels étaient encore, il y a quelques années, les seuls hommages dignes de lui que la science eût rendus au naturaliste et au philosophe. […] Geoffroy Saint-Hilaire le père et M. […] Geoffroy Saint-Hilaire le père, ce savant illustre que son fils continue avec tant de distinction, a écrit tout un livre sur Buffon11, mais ce livre n’est pas un livre de science, c’est un hymne.
C’est dans la 7e partie où, après avoir passé en revue les tombeaux chez tous les peuples anciens et modernes, j’arrive aux tombeaux chrétiens ; je parle de cette fausse sagesse qui fit transporter les cendres de nos pères hors de l’enceinte des villes, sous je ne sais quel prétexte de santé. […] C’est à la page 569 de l’Essai (édition susdite), en regard de ces mots du texte imprimé ; « Pardonne à ma faiblesse, Père des miséricordes ! […] [NdA] On me dit que Mme la comtesse de Fontanes, qui depuis plusieurs années vit hors de France, a réclamé dans un journal contre la publication de la lettre si honorable pour son père et, je dirai, si utile à la mémoire de M. de Chateaubriand. D’anciennes relations avec Mme de Fontanes, à l’occasion des Œuvres de son père dont j’ai été l’éditeur empressé et tout volontaire, m’avaient fait compter avec trop de confiance, je le vois, sur une adhésion de sa part que je suis désolé et peiné de n’avoir pas obtenue.
Je vous demande donc, mon très cher père, si l’on conserve dans Saint-Victor la même mortification intérieure et extérieure, telle qu’elle était dans son origine… Je vous demande encore si les frères de Saint-Victor, c’est ainsi qu’on les appelait, allaient à la campagne chez leurs amis, chez leurs parents, passer des trois semaines entières et des mois entiers ; s’ils allaient par la ville rendre des visites ; s’il en recevaient de toutes personnes et de tout sexe ; s’ils changeaient d’habits, s’ils en prenaient de plus propres et de plus mondains quand ils sortaient pour se montrer en public ; s’ils affectaient de ces airs libres et dégagés, pour ne pas dire licencieux, qui sont si contraires à la tristesse sainte de la modestie religieuse ; s’ils parlaient indifféremment et sans scrupule dans les lieux réguliers ; s’ils s’entretenaient de contes, d’affaires, d’histoires du monde, de plaisanteries, de nouvelles, qui sont choses qui doivent être entièrement bannies des cloîtres. […] Au bruit de cette épitaphe, les jésuites firent les furieux contre Santeul ; le père Jouvency lui écrivit une lettre qu’on ne peut croire qu’à demi sérieuse, mais que Santeul prit au plus grave : On m’a dit, lui écrivait ce père, que vous aviez fait une épigramme à la louange de M. […] Il s’adressait à tous les pères jésuites de sa connaissance, il leur disait ce qu’il écrira un peu après au père de La Chaise et à Bourdaloue, pour expliquer son épitaphe. […] Il n’y tint pas et courut au collège des pères, criant merci et miséricorde.
Grace Dalrymple, née en Écosse vers 1765, la plus jeune de trois Grâces ou de trois sœurs, fille d’un père avocat en renom et d’une mère très belle, élevée dans un couvent en France jusqu’à l’âge de quinze ans, mariée inconsidérément à un homme qui aurait pu être son père, et devenue ainsi madame Elliott, secoua vite le joug, amena le divorce, devint à Londres la maîtresse du Prince-régent, de qui elle eut une fille, puis la maîtresse du duc d’Orléans, pour qui elle vint d’Angleterre en France. […] Il y a l’historiette du vieux médecin anglais, le philosophe athée, que Mme Elliott a pour compagnon de chambre dans la prison de Versailles, et quelle soigne comme un père. […] Ce fut d’après le désir du roi son père qu’elle mit par écrit ses souvenirs.
Dumas fils, puisqu’il n’est plus question (académiquement parlant) du père, et qu’Alexandre le Grand nous échappe ; mais lui-même, Dumas fils, s’est depuis quelque temps éclipsé, et ses amis le réclament, l’espèrent et salueraient avec bonheur son retour. […] Du moment que M. le prince Albert de Broglie se présente, il semble qu’il ne puisse échouer : M. le duc de Broglie, son père, fait déjà partie de l’Académie. Ce sera la seconde fois que de nos jours on y verra le père et le fils à côté l’un de l’autre. […] Dans la chaire, on cite pour leur talent et pour leur succès quelques Pères jésuites ; mais ceux-là, l’esprit de leur institut leur défend de songer à l’Académie : le grand Bourdaloue n’en a pas été. — Je cherche parmi les autres prédicateurs en renom.
Et se dire que de tels hommes ne sont pas pour Louis XVIII, s’écriait-on, pour ce bon père qui venait, une seconde fois, les délivrer d’un joug qu’eux-mêmes avaient précédemment repoussé et maudit ! […] Une jeune fille seule, âgée de dix-sept ans, et qui avait elle-même son père compromis et dans les prisons, mais exaltée et enhardie plutôt qu’intimidée par son propre malheur, fut pour eux l’ange des heures funèbres. […] Sera-t-il donc vrai qu’en France l’exemple des pères est toujours perdu pour les enfants, et que l’expérience ne se transmet pas d’une génération à l’autre ? […] On hésitait, quand on les voyait, à penser trop sévèrement de leurs pères.
A un moment décisif, près de devenir époux et père de famille, il se vit même obligé de signer une espèce de rétractation, afin de ne pas se fermer tout avenir, à lui et aux siens. […] … » Et cette visite encore à un curé, camarade de collège, cette tournée près de La Ferté-Milon, et qui doit le ramener sous le toit champêtre de son ami Deleyre : « Je vous écrirai de mon presbytère pour vous annoncer le jour de mon départ, et je croirai en arrivant à Dame-Marie me trouver chez un autre curé ; car tout père de famille est pasteur. » J’ai lu quelquefois, dans les lettres et mémoires des poètes anglais venus depuis soixante ou quatre-vingts ans, de ces promenades de campagne, de ces visites heureuses et saines à des cottages qui ont abrité, ne fût-ce qu’un jour, la joie innocente et le bonheur. […] « Il faut, mon ami, que je me prive pour le moment du plaisir de vous voir et de confondre mes larmes avec les vôtres, car vos entrailles ne manqueraient pas de s’émouvoir à la vue d’un père et d’un ami malheureux. […] — Mais n’ai-je pas eu raison de dire que Ducis a trop de sensibilité d’homme et de père pour un artiste ?
Son père, tenant à lui donner une éducation libérale, le mit bien jeune au collège des Jésuites ; mais l’enfant ne voulait pas apprendre. Un jour, le père le prit par la main, et le conduisit au chef de son atelier auquel il dit : « Je t’amène mon fils ; tu lui feras carder la laine comme un simple ouvrier, et, s’il ne travaille pas comme il faut, voici un fouet avec lequel tu le châtieras. » On dit que depuis ce moment l’enfant ne se plaignit plus du travail du collège. […] Aussi le père de Jean-Bon s’opposa-t-il au désir de son fils ; mais celui-ci, doué d’une grande volonté, persévéra dans son projet, et, après avoir mis sa mère dans le secret, il partit, laissant sur le bureau de son père une lettre dans laquelle il lui ouvrait son cœur et lui expliquait ses sentiments. […] Jean-Bon se rendit à Lausanne pour étudier dans le séminaire qu’y avait fondé Antoine Court, père du célèbre Gébelin ; c’est de là que sont sortis tous les pasteurs protestants de France jusqu’au règne de Napoléon.
Fille d’un roi électif et détrôné, ayant connu de bonne heure les vicissitudes extrêmes de la fortune, moins princesse que noble et pauvre demoiselle, elle était avec son père et sa mère au château de Wissembourg, profitant de l’hospitalité française à la frontière et vivant avec les siens d’une pension assez mal payée, lorsqu’on vint lui annoncer qu’il ne tenait qu’à elle d’être reine de France. […] mon père, s’écria la princesse Marie, vous êtes donc rappelé au trône de Pologne ? — Non, ma fille, reprit Stanislas : le Ciel nous est bien plus favorable, vous êtes reine de France. » La jeune fille, douce, modeste, soumise, assez peu aimée de sa mère, adorée de son père, voyait se réaliser le plus beau songe. Le père ne savait qu’élever les mains au Ciel, implorer les bénédictions d’en haut sur sa fille et pleurer.
Joseph Droz, né à Besançon, le 31 octobre 1773, d’une famille de magistrats et de jurisconsultes honorablement connue dans la province, avait reçu de ses pères comme par héritage la droiture de l’esprit, la douceur du cœur et la disposition au bien. […] Fils unique, il avait, bien jeune, perdu sa mère : son père lui en tint lieu, surveilla son enfance et suivit ses études avec une sollicitude éclairée. […] La philosophie l’ennuya ; elle se faisait encore en latin et dans la forme du syllogisme : il demanda de s’en affranchir, et son père lui permit de terminer en liberté ses études sous ses yeux. […] Envoyé à Paris par son père pour y faire des études administratives, il y arriva le 11 août 1792, juste le lendemain de la chute du trône.
Au théâtre, nous l’avons mainte fois applaudi, et nous avons joui avec tout le public de ses productions gracieuses : hors de là, dans la politique ou dans la critique littéraire, nous ne nous sommes jamais accoutumé à le considérer comme un de nos pères, et nous doutons fort qu’il daignât nous reconnaître lui-même pour être de la maison. […] Dans La Petite École des pères, comme dans Les Deux Mères (1802), deux pièces que M. […] « Le fond est bon, disait Geoffroy de cette Petite École des pères ; il était même susceptible d’être plus étendu ; la morale de la pièce est en action et non pas en sentences ; on y trouve de l’instruction et point de sermons. » Une heure de mariage (1804) est une spirituelle et gaie folie, un peu gâtée par les couplets ; mais il y a d’heureuses scènes, un jeu de partie carrée qui est mené très habilement. […] Un vieux père, un marchand retiré, Conaxa, s’est dessaisi de tout son bien en faveur de ses gendres, et, malmené par eux, il est réduit au désespoir.
Elle jouit de ces charmants tableaux encore plus qu’elle ne songe à les mesurer ou à les classer ; elle en aime l’auteur, elle le reconnaît pour celui qui a le plus reproduit en lui et dans sa poésie toute réelle les traits de la race et du génie de nos pères ; et, si un critique plus hardi que Voltaire vient à dire : « Notre véritable Homère, l’Homère des Français, qui le croirait ? […] Né le 8 juillet 1624, à Château-Thierry, en Champagne, d’un père maître des eaux et forêts, Jean de La Fontaine paraît n’avoir reçu d’abord qu’une éducation assez négligée ; jeune, il étudiait selon les rencontres et lisait à l’aventure ce qui lui tombait sous la main. […] La Fontaine est célèbre comme mari par ses oublis et ses inadvertances ; son père, à l’époque de ce mariage, lui avait transmis sa charge de maître des eaux et forêts, et La Fontaine n’y porta pas moins de négligence qu’à ses autres devoirs. […] Mme de Staël et M. de Chateaubriand, en survenant à l’heure propice, éveillèrent, chacun à sa manière, le goût du mystérieux ou de l’infini ; il y eut une génération où plus d’un esprit ressentit de ces malaises et de ces désirs inconnus à nos pères.
Il était père de famille et père de l’Église, prêchait les bonnes mœurs, se signait parfois comme un saint égaré dans une bande de malfaiteurs, et, malgré tout, allait dans la définition libre des choses plus loin qu’aucun de nous. […] … * * * — Post-scriptum d’une lettre du petit Pierre Gavarni à son frère Jean qui demeure avec son père : « P. […] Tout jeunet, en revenant de la ville où il avait vu des images, crayonnait et dessinait, et tourmentait son père à l’effet d’avoir des sous pour acheter des crayons. […] À quelques années de là, mené chez un maître de dessin à Cherbourg par son père qui lui montrait les crayonnages de son fils, le maître de dessin disait : Alors la ville de Cherbourg lui faisait une petite pension qui lui permettait d’entrer à l’atelier de Paul Delaroche.
Mais tous ces dons de naissance furent mis à mal par sa naissance sociale ; et, comme dans l’explication de la Princesse Palatine pour faire comprendre l’inutilité des puissantes et charmantes facultés de son fils, son père à lui, Chasles, fut la fée méchante qui frappa et faussa les siennes. […] Tel fut le mal — l’irréparable mal — pour Philarète Chasles, le mal au plus profond de facultés superbes et qui les empêcha de fonctionner avec l’éclat, la précision, la gravité, la profondeur, la toute-puissance d’ensemble qu’elles auraient eues s’il eût été élevé par un autre homme que par un père, qui en lit d’abord, le croira-t-on ? […] Car je ne pense pas que l’influence de l’âme d’un père tombe impunément sur l’âme de son fils. […] Chasles, élevé comme un chien, mais comme un chien savant, par un père athée et régicide, avait de par la nature intellectuelle de son esprit résisté à cette éducation abominable, et il resta toujours élevé, sinon pur, dans toutes les intempérances et les débauches de la pensée littéraire.
» Puis c’est la leçon d’équitation, où un louis était placé par le père sur la selle, que le jeune d’Aurevilly devait franchir sans le faire tomber, et le louis était à lui. Mais il était si alerte, qu’on était obligé de renoncer à cet exercice, parce que, disait-il, avec sa voix à la Frédérick-Lemaître, il aurait ruiné son père. […] Un jour dans une griserie de champagne, Barbey avouait que, dans toute sa vie, il n’avait pu tirer de son père que quarante francs, et encore avec quel effort, quelle peine ! […] Voudrais-tu me céder l’œuvre lithographique, eaux-fortes et procédés de ton père ? […] C’est alors que son père, auquel il avait écrit qu’il était en Italie, le découvre, le tire de sa robe et de son logement, et le promène, pas mal crevard, pendant quelques mois en Espagne.
Certainement, son père et lui, par leur génie, leurs mœurs, leur scélératesse parfaite, affichée et systématique, ont présenté à l’Europe les deux images les mieux réussies du diable. […] Outre cela six seront brûlés vifs, et les enfants de l’un d’eux, John Scrivener, sont obligés de mettre eux-mêmes le feu au bûcher de leur père. […] Un jeune homme, Maldon, contait plus tard qu’il avait mis ses économies avec celles d’un apprenti de son père pour acheter un Nouveau Testament, et que, par crainte de son père, ils l’avaient caché dans leur paillasse. […] Maldon déclarait à sa mère qu’il ne s’agenouillerait plus devant le crucifix, et son père furieux le rouait de coups et voulait le pendre. […] Cela me fit voir que Dieu le père, quoiqu’il soit juste, peut justement justifier le pécheur qui revient.
Dans la pensée de l’auteur, si le mot bilogie n’était pas un mot barbare, ces deux pièces ne feraient qu’une bilogie sui generis, qui pourrait avoir pour titre : le Père et la Mère. […] Il ne mettra pas Marion De Lorme sur la scène, sans purifier la courtisane avec un peu d’amour ; il donnera à Triboulet le difforme un cœur de père ; il donnera à Lucrèce la monstrueuse des entrailles de mère.
Si l’on y ajoute Plutarque et Sénèque, toute la famille des bons livres y sera, père et mère, aîné et cadet. […] Je les traitai dans ma chambre, où par-dessus la tapisserie se voyaient curieusement les tableaux d’Érasme, des deux Scaliger père et fils, de Casaubon, Muret, Montaigne, Charron, Grotius, Heinsius, Saumaise, Fernel, feu M. de Thou (l’ami de Cinq-Mars et le décapité), et notre bon ami M. […] Au-dessous du crucifix sont les deux portraits de feu mon père et de feu ma mère. […] IL faut que je vous avoue ma faiblesse ; je le baisai même, et son beau-père Louis Xll, qui a été le Père du peuple, et le meilleur roi que nous ayons jamais eu en France ». […] Il trouva d’ailleurs hors de France mainte compensation pour sa fortune : son père seulement n’en trouva point à son absence.
Revenu d’Italie en France en 1686, Lassay trouva des ennuis domestiques : il avait une fille du premier lit qu’il avait confiée en partant à Mme de La Fayette ; celle-ci qui écrivait de si agréables romans, mais qui n’entendait pas moins bien les affaires positives, jugea que cette pupille était un bon parti pour son fils, et elle était près d’arranger ce mariage contre le gré du père qu’elle cherchait à tenir éloigné. […] Au cinquième acte, Hippolyte exilé par son père veut engager Aricie à fuir avec lui, et à venir recevoir sa foi dans un temple fameux, voisin de Trézène : Aux portes de Trézène, et parmi ces tombeaux, Des princes de ma race antiques sépultures, Est un temple sacré, formidable aux parjures ; C’est là que les mortels n’osent jurer en vain ; Le perfide y reçoit un châtiment soudain… Pourquoi, observait M. de Lassay, puisque ce temple était connu par son caractère redoutable et sacré, pourquoi Hippolyte, accusé par son père et le trouvant incrédule à sa parole, n’a-t-il pas eu aussi bien la pensée de lui offrir le serment devant l’autel même où la vérité se déclarait et, pour ainsi dire, éclatait à l’instant ? […] [NdA] Je suis l’opinion commune, en attribuant à M. de Lassay père la construction de l’hôtel Lassay. […] Le père et le fils ont dû l’un et l’autre y contribuer.
Sa mère, fille d’un procureur du roi des eaux-et-forêts à Villers-Cotterets, et son père, contrôleur du grenier à sel de la Ferté-Milon, moururent à peu d’intervalle de temps l’un de l’autre. […] Il se maria, se réconcilia avec Port-Royal, se prépara, dans la vie domestique, à ses devoirs de père ; et, comme le roi le nomma à cette époque historiographe ainsi que Boileau, il ne négligea pas non plus ses devoirs d’historien : à cet effet, il commença par faire un espèce d’extrait du traité de Lucien sur la Manière d’écrire l’histoire, et s’appliqua à la lecture de Mézerai, de Vittorio Siri et autres. […] vous êtes mon père ; Et je dis aux vers de la terre : Vous êtes ma mère et mes sœurs. […] La poésie alors, qui faisait partie de la littérature, se distinguait tellement de la vie que rien ne ramenait de l’une à l’autre, que l’idée même ne venait pas de les joindre, et qu’une fois consacré aux soins domestiques, aux sentiments de père, aux devoirs de paroissien, on avait élevé une muraille infranchissable entre les Muses et soi. […] Je compte les miennes pour rien ; mais votre mère et vos petites sœurs prioient tous les jours Dieu qu’il vous préservât de tout accident, et on faisoit la même chose à Port-Royal. » Et plus bas : « M. de Torcy m’a appris que vous étiez dans la Gazette de Hollande : si je l’avois su, je l’aurois fait acheter pour la lire à vos petites sœurs, qui vous croiroient devenu un homme de conséquence. » On voit que madame Racine songeait toujours à son fils absent, et que, chaque fois qu’on servait quelque chose d’un peu bon sur la table, elle ne pouvait s’empêcher de dire : « Racine en auroit volontiers mangé. » Un ami qui revenait de Hollande, M. de Bonnac, apporta à la famille des nouvelles du fils chéri ; on l’accabla de questions, et ses réponses furent toutes satisfaisantes : « Mais je n’ai osé, écrit l’excellent père, lui demander si vous pensiez un peu au bon Dieu, et j’ai eu peur que la réponse ne fût pas telle que je l’aurois souhaitée. » L’événement domestique le plus important des dernières années de Racine est la profession que fit à Melun sa fille cadette, âgée de dix-huit ans ; il parle à son fils de la cérémonie, et en raconte les détails à sa vieille tante, qui vivait toujours à Port-Royal dont elle était abbesse25 ; il n’avait cessé de sangloter pendant tout l’office : ainsi, de ce cœur brisé, des trésors d’amour, des effusions inexprimables s’échappaient par ces sanglots ; c’était comme l’huile versée du vase de Marie.
Telles étaient les dispositions de mon père, les miennes, celles de M. de Boisgelin ; c’étaient aussi celles de M. de Bouillon288, et nous nous étions tous proposé de ne laisser pénétrer ni rester aucun gentilhomme de la chambre dans l’intérieur du roi sans que nous y fussions avec eux. […] Elles n’avaient pas eu plus la petite vérole que M. le Dauphin, et en avaient peur : elles ne voulurent pas se rendre aux représentations que nous leur fîmes, et se montrèrent inébranlables dans le projet qu’elles avaient formé de ne point abandonner leur père. […] Les gens qui en parlaient se contentaient de dire que c’était bien, mais les trois quarts n’en parlaient ni n’y pensaient ; et cette indifférence, ce froid pour une action réellement aussi belle, aussi touchante, que l’on eût tant goûtée et vantée de particuliers, ne venait pas de l’occupation où était toute la Cour de la maladie du roi ; elle n’était produite que par la plate et mince existence de Mesdames, que l’on connaissait sans envie du bien, sans âme, sans caractère, sans franchise, sans amour pour leur père. […] » Il est bon de remarquer, en passant, que ce si bon maître, que ce pauvre M. de Bouillon aimait tant, ne lui parlait jamais, disait toujours que c’était une triste et plate espèce, et lui avait, trois ou quatre ans auparavant, fait défendre, à la réquisition de son père, de paraître à la Cour, après en avoir dit tout le mal que l’on peut dire de quelqu’un. […] Elles en parlaient ainsi, et attendaient le moment où la piété de leur père lui ferait désirer cette consolation dans sa maladie.
A vingt-neuf ans, Sidhârta s’échappe du palais de son père, rase ses cheveux, se revêt du suaire dont il dépouille un cadavre, et parcourt en mendiant les forêts et les villes. […] Stobée raconte l’histoire d’un jeune homme qui, forcé par son père de se livrer aux travaux des champs, se pendit, laissant une lettre par laquelle il déclarait que l’agriculture était un métier par trop monotone, qu’il fallait sans cesse semer pour récolter, récolter pour semer encore, et que c’était là un cercle infini et insupportable. […] Son père, avant de mourir, a remis entre ses mains son jeune frère Paul. […] Il est minuit, Paul n’est pas encore rentré au logis, et Diane, inquiète de ce retard, l’attend, en recousant son pourpoint, avec Parnajon, un vieux soldat, compagnon de tente du comte de Mirmande, qui manie l’aiguille pour la fille comme il maniait l’épée pour le père. […] Son père, un fermier des gabelles, veut la marier à M. de Cruas, un gentilhomme de basse mine et de méchant cœur.
A lui demandé commant il sapelloit A répondu quil senomoit André Chenier natife de Constentinoble âgé de trente et un ans demeurant à Paris rue de Clairy section de Brutus A lui demandé de quelle ané il demeuroit rue de Clairy A lui répondue depuis environ mil sept cent quatre vingt douze au moins A lui demandé quel son ses moyent de subsisté A lui répondu que de puis quatre vingt dix quil vie que de que lui fait son père12 A lui demandé combien que lui faisoit son père A répondu que son père lui endonnoit lorsquil luy endemandoit A lui demandé s’il peut nous dire a combien la somme quil demande à son pere par an se monte A repondu quil ne savoit pas positivement mais environ huit cent livre à mille livre par année A lui demandé sil na auttre chose que la somme quil nous déclare cy-dessus A repondu qu’il na pas d’auttre moyent que ce quil nous a déclarée A lui demande quelle manierre il prend son existance A repondu tenteau chez son père tenteau chez ses amis et tentot chez des resteaurateurs A lui demandé quel sont ses amis ou il va mangé ordinairement A répondu que cetoit chez plusieurs amis dont il ne croit pas nécessaire de dire lenom A lui demandé s’il vien mangé souvent dans la maison ou nous lavons aretté A repondu quil ne croyoit n’avoir jamais mangé dans cette maison ou il est aresté, mais il dit avoir mangé quelque foy avec les mêmes personnes apparis chez eux A lui demandé sil na pas de correpondance avec les ennemis de la République et la vons sommé de nous dire la vérité A repondu au cune A lui demandé sil na pas reçue des lettre danglaitaire depuis son retoure dans la République A repondu quil en a recue une ou deux ducitoyent Barthelemy àlorse ministre plénipotensiêre en Anglaitaire et nen avoir pas reçue dauttre A lui demandé à quelle épocque il a recue les lettre désigniés sy dessus sommé a lui denous les representés A répondue quil ne les avoit pas A lui demandé ce quil en àfait et le motife quil lat engagé à sendeffaire A repondu que ce netoit que des lettre relative à ses interrest particulier, comme pour faire venire ses livres et auttre effest laissé en Anglaitaire et du genre de celle que personne ne conserve A lui demandé quel sorte de genre que personne ne conserve et surtout des lettre portant son interest personnelle13 sommé de nous dire la vérité A répondu il me semble que des lettre qui énonce l’arrivé des effest désigniés cy-dessus lorsque ses effest son reçue ne son plus daucune valeure A lui representé quil nest pas juste dans faire réponse, dautant plus que des lettre personnelle doive se conserver pour la justification de celui qui à En voyé les effet comme pour celui qui les à reçue A repond quil persite à pensé quand des particulier qui ne mettre pas tant dexactitude que des maison de commerce lorsque la reception des fait demandé est accusé toute la correspondance devient inutisle et quil croit que la plus part des particuliers en use insy A lui représenté que nous ne fond pas des demande de commerce sommé à lui de nous répondre sur les motifes de de son arestation qui ne sont pas affaire de commerce14 A repondu quil en ignorest du faite A lui demandé pourquoy il nous cherche des frase et surquoy il nous repond cathegoriquement15 A dit avoir repondue avec toute la simplicité possible et que ses reponse contiene lexatte veritté A lui demandé sil y à longtemps quil conoit les citoyent ou nous l’avons aresté sommé a lui de nous dire depuis quel temps A repondu quil les connaissoit depuis quatre ou cinqt ans A lui demandé comment il les avoit conu A repondu quil croit les avoir connu pour la premiere fois chez la citoyene Trudenne A lui demandé quel rue elle demeuroit alors A repondu sur la place de la Revolution la maison à Cottée A lui demandé comment il connoit la maison à Cottée16 et les-citoyent quil demeuroit alors A repondu quil est leure amie de l’anfance A lui represanté quil nest pas juste dans sa reponse attendue que place de la Revolution il ny a pas de maison qui se nome la maison à Cottée donc il vien de nous déclarés A repondue quil entandoit la maison voisine du citoyent Letems A lui représentes quil nous fait des frase attandue quil nous a repettes deux fois la maison à Cottée A repondue quil a dit la vérité A lui demandée sil est seul dans lappartement quil occuppe dans la rue de Clairy nº quatre vingt dix sept A repondue quil demeuroit avec son père et sa mère et son frère ainée A lui demandée sil na personne pour le service Il y à un domestique commun pour les quatre qui les sere A lui demandée ou il étoit a lepoque du dix aoust mil sept cent quatre vingt douze A répondue a paris malade d’une colique nefretique A lui demandee sy cette colique le tient continuellement et sil elle tenoit le jour du dix aoust quatre vingt douze A répondue quil se rétablissoit a lors d’une attaque et que cette maladie le tiend presque continuellement depuis lage de vingt ans plus ou moins fortes A lui demandés quelles est cette malady et quelle est le chirurgient quil le traitoit alors et sy cest le même qui letraitte en core A repondu le médecin Joffroy latraitté au commancement de cette maladie et depuis ce temps jai suis un régime connue pour ses sorte de meaux A lui demandée quelle difference il fait d’une attaque de meaux ou de maladies. […] Ils n’ont pas même su écrire grossièrement et noter les sons tels quels, et mettre : qu’il ne vit que de ce que lui fait son père.
C’est pourquoi le petit infirme Casimir n’a point de père. […] Père, n’êtes-vous pas partout ? […] La Maison, ce n’est pas vous, mon père… Vous, vous avez construit toute la terre, et la Maison et ce qui n’est pas la Maison. […] Laura, sa sœur, a débuté dans le mariage en donnant à son mari un enfant dont il n’est pas le père. […] Son père, professeur à la Faculté de droit de Paris, était fils d’un vieux et austère huguenot, en son vivant président du tribunal d’Uzès.
Sur le vieux père de famille : « Ah ! […] mon pauvre père ! […] Le père n’égalé pas la mère. […] Il fut le collaborateur de Dumas père et de Paul Bocage. […] Préface du Père prodigue.
Il vient de perdre son père. […] certainement, c’est ce que j’aurais fait de mieux, mon père. […] Il avait beaucoup souffert des sévérités de son père. […] Ses sœurs lui disputent l’héritage de son père. […] Mon père s’amusait à me chanter des chansons qu’il faisait pour moi, paroles et musique.
Moyennant cent mille guinées donnés au père, Pump le marchand épouse lady Blanche Cou-Roide, laquelle reste lady, quoique sa femme. […] « Plaise à Votre Majesté, dit-il, voici la patente de marquis envoyée de Saint-Germain par votre royal père au vicomte Castlewood mon père. Voici le certificat du mariage de mon père avec ma mère, de ma naissance et de mon baptême. J’ai été baptisé dans la religion dont votre père canonisé a donné pendant toute sa vie un si éclatant exemple. […] Ce père de famille si humain est un politique imbécile.
» C’était la nuit du dimanche, et le mardi soir, on venait me chercher, pour aller à l’enterrement de mon père. […] Il ne peignait pas, quand il faisait grand soleil, disant : « Moi je ne suis pas un coloriste, mais un harmoniste. » Figurez-vous, reprend Decan, que Corot est resté jusqu’à quarante-cinq ans, — vous m’entendez bien, — comme un petit enfant chez son père, qui ne croyait pas le moins du monde à son talent. Et il arrivait qu’un jour, Français ayant dîné chez le père de Corot, ce père, au moment où Français allait sortir, lui dit qu’il allait le reconduire, et comme son fils s’apprêtait à le suivre, il lui fit signe de rester. […] Lorrain racontait spirituellement, drolatiquement, que son père, étant armateur, avait voulu un moment tenter l’élevage des bestiaux. […] » Quant à Dumas père, il a jeté le livre par terre, en disant : « Si c’est bon cela, tout ce que nous écrivons depuis 1830, ça ne vaut rien !