« Un soir, mon ami en la conduisant chez elle lui demanda la permission d’y passer la nuit. […] J’ai remarqué avec plaisir qu’on accordait beaucoup plus de liberté et la permission de la nuit aux hommes mariés. […] Pourtant la nuit, dans ces parages, j’ai toujours un revolver chargé sur moi. […] La nuit va venir ; les chiens des fermes aboient aux vagabonds hagards et affamés qui sentent peser sur eux la solitude de la plaine. […] J’ai pu lui déplaire et en subir des inconvénients disproportionnés ; mais cela ne nuit guère à l’amitié intime qui nous unit.
Les théâtres sont obscurs le jour et ne s’illuminent que la nuit. […] Bouchardy est-il, en effet, si éloigné de nous que cela, et si profondément enfoncé dans la nuit des temps ? […] Cette carcasse est de ton clair, et semble jeter dans l’obscurité de la nuit des lueurs phosphorescentes. […] Il ne la quittait même pas la nuit et la cherchait aux heures mystérieuses, à travers la demi-transparence des ténèbres. […] Aux Nuits de mai, d’août, d’octobre, de novembre et de décembre se joignirent d’innombrables Nuits qui avaient la meilleure envie d’être élégiaques et lyriques, mais qui ne servirent qu’à montrer combien le génie de l’auteur était inimitable.
Il vient faire une pointe sèche d’après moi, disant qu’il est très intimidé, qu’il a rêvé toute la nuit qu’il manquait mon portrait, et que pour se mettre en train — lui, qui ne fait que des femmes — il a essayé de se portraiturer lui-même. […] Le chemin du local de la fête à mon hôtel est tout droit et tout court, et depuis que je suis dans cette ville, je l’ai fait tous les jours, mais je sors par une autre porte, et je m’égare dans un lacis de petites rues, au moment où la nuit commence à tomber. […] À droite, à gauche, de temps en temps, des squelettes d’arbres, n’ayant plus qu’un bouquet de feuilles obscurées à leur sommet, et des bâtisses, dont la nuit est comme lavée d’encre de Chine. […] Et comme le xviiie siècle a bien compris l’éclairage de nuit, mettant en douce valeur la peau de la femme, en la baignant d’une lueur assoupie et diffuse de veilleuse, dans l’enfermement de tapisseries crème, où la lumière est bue par la laine des claires tentures. […] La seconde d’Harunobou, planche un peu fantastique, montre dans une nuit, où volent de gros flocons de neige, un jeune amoureux qui joue de la flûte, dans le voisinage de sa belle.
[Bibliographie] Chansons diverses : Bazar de Charité, Rêves de poète, À Madagascar, Nos Honorables, La Nuit de Décembre à l’Élysée, Les Lamentations de Mirman, Les Présidences de Casimir, etc. (1895).
. — Une nuit à Trianon (1886). — Chansons diverses (1891 à 1900).
Voilà le joyeux soleil de la vieille Gaule qui, après une longue nuit, remonte à l’horizon. […] Il y a aussi l’aventure du mari qui doit partir pour la guerre la nuit même de ses noces.
On ne se figure pas l’enivrement d’une vie qui s’écoule ainsi à la face du ciel, la flamme douce et forte que donne ce perpétuel contact avec la nature, les songes de ces nuits passées à la clarté des étoiles, sous un dôme d’azur d’une profondeur sans fin. Ce fut durant une telle nuit que Jacob, la tête appuyée sur une pierre, vit dans les astres la promesse d’une postérité innombrable, et l’échelle mystérieuse par laquelle les Elohim allaient et venaient du ciel à la terre.
A Babylone, une femme que le dieu Bélus avoit choisie passoit toutes les nuits dans le huitième & dernier étage de la tour du temple. […] « A la vue des chrétiens, le Saturne d’Alexandrie ne laissoit pas de faire venir, les nuits, dans son temple, telle femme qu’il lui plaisoit de nommer par la bouche de Tirannus son prêtre.
Les loups — disent les légendes de mon pays — dansent quelquefois sur les neiges, la nuit, au clair de lune. […] Mais d’athée convaincu, nous n’en connaissions pas qui écrivît des vers de cette mortelle désespérance : Aussi, dans quelque lieu que je porte mes pas, L’ennui marche avec moi ; si, dans la nuit en fête, Les étoiles du ciel s’allument sur ma tête, Je me tais, sachant bien qu’elles n’entendent pas.
et sa descente du ciel vers les fascinantes vallées de misère qui l’attirent du fond de la béatitude, et ce Satan, que la fierté du génie de Milton n’a pas fait si terrible que la tendresse de M. de Vigny, car la séduction est plus redoutable pour les cœurs purs que la révolte, ce Satan qui a en lui la beauté attristée, la suavité du mal et de la nuit, l’attrait des coupables mystères : Je suis celui qu’on aime et qu’on ne connaît pas !… Et je donne des nuits qui consolent des jours !
. — À mon dernier voyage Je suis encore Œdipe appelant dans la nuit Antigone, l’enfant dont la main le conduit ! […] Ce sont des villes si sereines, Que dans la nuit il y fait jour !
Par exemple les Cimmériens durent avoir, comme il le dit, des nuits plus longues que tous les peuples de la Grèce, parce qu’ils étaient placés dans sa partie la plus septentrionale ; ensuite on a reculé l’habitation des Cimmériens jusqu’aux Palus-Méotides. On disait à cause de leurs longues nuits qu’ils habitaient près des enfers, et les habitants de Cumes, voisins de la grotte de la Sibylle qui conduisait aux enfers, reçurent, à cause de cette prétendue analogie de situation, le nom de Cimmériens.
Mais on voit en même temps, qu’il avoit des prétentions au savoir & au bel-esprit, ce qui nuit toujours aux bonnes qualités.
Sans sa petite Piece, connue de tout le monde, quoique médiocre, Je songeois cette nuit que de mal consumé, & c.
Son style est plus étudié que naturel, ce qui nuit à son éloquence, d'ailleurs très-estimable par la sagesse des principes, la justesse du raisonnement, l'agrément de la diction toujours nette, élégante, & correcte.
. — De l’aube à la nuit (1882).
. — La Nuit blanche, pantomime (1894).
Simétha, pour nous en tenir à elle, s’est donc rendue la nuit dans un endroit désert, aux environs de sa maison, dans quelque cour ou quelque jardin ; elle est accompagnée de sa servante Thestylis, et s’est fait apporter tout l’appareil et les ingrédients nécessaires au sacrifice ; elle commence brusquement en s’adressant à la suivante : « Où sont mes lauriers ? […] Sa beauté pend sur la joue de la nuit comme un riche joyau à l’oreille d’une Éthiopienne ! […] car je ne vis jamais jusqu’à cette nuit la beauté véritable. » Et à travers les Capulets qui l’ont reconnu, il va droit à Juliette ; il lui demande sa main à baiser, en bon pèlerin, puis ses lèvres tout d’emblée : ce gentil pèlerin ne marchande pas. — Et Juliette, dès qu’il s’est éloigné, que dit-elle ? […] ma beauté commença à fondre, je ne pensai plus à cette pompe, et je n’ai pas même su comment je revins à la maison ; mais une maladie brûlante me ravagea, et je restai dans le lit gisante dix jours et dix nuits. […] Simétha termine ce solennel et lugubre monologue par des menaces et des serments de vengeance si les premiers philtres sont impuissants ; et disant adieu à la Lune brillante, qui lui a tenu jusqu’à la fin compagnie fidèle, elle congédie en même temps la foule des autres astres qui font cortège au char paisible de la nuit.
Dimanche 4 février Je la trouve dans un salon, où il fait presque nuit, et où la chaleur est écœurante. […] Me voici dans la nuit du 18 août chez l’Impératrice. […] Les choses, dans la nuit éternelle, où Anastasi est plongé, se rappellent à lui, le jour, seulement par un contour et un modelage, mais il ne les voit plus colorées. […] À ce propos quelqu’un racontait que des millions de volumes avaient été détruits sous le premier Empire : les navires de la contrebande faisant des chargements de bouquins, qu’aussitôt qu’ils étaient un peu éloignés de la côte, ils envoyaient au fond de la mer, revenant à la nuit, prendre un chargement de marchandises. […] Une première journée se passe sans manger, et la nuit, il couche dans une vigne.
… Et bien, il y a là dedans, un mendiant en train de se chauffer auprès du feu, passant à travers son manteau, qui fait comme les étoiles dans le ciel, la nuit… Oh mais là, vous savez, c’est un grand, lyrique ! […] Il remémore les curieux spectacles de nature qu’ils ont vus, les duels de crapauds, les ruts des chevreuils, et tout le surnaturel, que la nuit met dans l’ombre des grands arbres. Il parle d’un rire ironique qui les a poursuivis, une partie d’une nuit, et qui, après lui avoir inspiré une grande terreur, l’a jeté dans une colère qui l’a fait se précipiter dans un fourré d’épines, sans pouvoir rien découvrir. […] Mercredi 3 août J’ai été si malade cette nuit, et me trouve si faible ce matin, que, craignant de n’avoir plus la force de m’en aller demain, je pars convoyé par Léon, comme médecin auxiliaire. […] Après dîner, je cause avec Rodin qui me raconte sa vie de labeur, son lever de sept heures, son entrée à l’atelier à huit, et son travail, seulement coupé par le déjeuner, allant jusqu’à la nuit : travail debout ou perché sur une échelle qui l’écrase le soir, et lui donne le besoin de son lit, au bout d’une heure de lecture.
Seulement, pour qui veut explorer la nuit, autre chose est de poser à terre sa lanterne, tout près de ses pieds, où elle ne fera sortir de l’ombre qu’un certain nombre de grains de sable ; autre chose de la diriger à droite et à gauche, de projeter sa clarté au loin et en avant, à chaque pas. […] Sur le fond de mes nuits, Dieu de son doigt savant Dessine un cauchemar multiforme et sans trêve. […] En automne, le bruit des bûches qu’on vient de scier et tombant sur le pavé des cours lui fait dire : Il me semble, bercé par ce choc monotone, Qu’on cloue en grande hâte un cercueil quelque part… Ce n’est pas tant, à proprement parler, l’angoisse de la mort qu’on retrouve à chaque page que l’horreur toute physique du tombeau ; et lorsque nous le voyons se complaire aux idées de décomposition, évoquer les squelettes et rêver de cadavres, nous sommes tout simplement en présence de l’enfant qui, ayant peur de l’obscurité, ouvre la porte le soir et fait quelques pas au dehors pour ressentir le grand frisson de la nuit et, qui sait ? […] Pourtant, lorsqu’il le voulait, il savait rendre douce l’ironie et demander à la nuit des inspirations moins troublées que la plupart de celles qu’il lui doit : Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici. […] Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, … Vois se pencher les défuntes Années, Sur les balcons du ciel, en robes surannées ; Surgir du fond des eaux le Regret souriant ; Le Soleil moribond s’endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l’Orient, Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche320.
Déjà, des astres anxieux s’accrochent au ciel banal des nuits. […] À cette question, Max Ernst a répondu par le nom trouvé pour le plus surprenant de ses tableaux : La Révolution la nuit.cf La révolution la nuit. […] Ainsi l’homme libre dédaigneux de la conscience et de son joug aspire à la nuit, son bonheur, sa liberté. […] Pietà ou La révolution la nuit (1923).
L’espèce d’étude pourtant à laquelle il demanda tout d’abord une consolation virile, et où il s’enfonça jour et nuit « pour ne point se dévorer le foie à voir tout ce qu’il voyait », ne fut point celle sans doute qu’il aurait choisie avant d’avoir passé par ces grands enseignements de la politique et par l’école pratique de l’homme d’État. […] Dans l’épilogue qui termine le chant VIe et que je veux citer pour exemple du ton, l’auteur se représente comme ayant passé la nuit à méditer sur ces astres sans nombre et sur tout ce qu’ils soulèvent de mystères, jusqu’au moment où l’aube naissante les fait déjà pâlir et quand, à côté de lui, l’insecte s’éveille au premier rayon du soleil : Ainsi m’abandonnant à ces graves pensées, J’oubliais les clartés dans les Cieux effacées : Vénus avait pâli devant l’astre du jour Dont la terre en silence attendait le retour ; Avide explorateur durant la nuit obscure, J’assistais au réveil de toute la nature : L’horizon s’enflammait, le calice des fleurs Exhalait ses parfums, revêtait ses couleurs ; Deux insectes posés sur la coupe charmante S’enivraient de plaisir, et leur aile brillante Par ses doux battements renvoyait tous les feux De ce soleil nouveau qui se levait pour eux ; Et je disais : « Devant le Créateur des mondes « Rien n’est grand, n’est petit sous ces voûtes profondes, « Et dans cet univers, dans cette immensité « Où s’abîme l’esprit et l’œil épouvanté, « Des astres éternels à l’insecte éphémère « Tout n’est qu’attraction, feu, merveille, mystère. » Ce sont là des vers français qui me font l’effet de ce qu’étaient les bons vers latins du chancelier de L’Hôpital et de ces doctes hommes politiques du xvie siècle s’occupant, se délassant avec gravité encore, dans leur maison des champs, comme faisait M.
Après l’apothéose, après les gémonies, Pour le vorace oubli marqués du même sceau, Multitudes sans voix, vains noms, races finies, Feuilles du noble chêne ou de l’humble arbrisseau ; Vous dont nul n’a connu les mornes agonies, Vous qui brûliez d’un feu sacré dès le berceau, Lâches, saints et héros, brutes, mâles génies, Ajoutés au fumier des siècles par monceau ; Ô lugubres troupeaux des morts, je vous envie, Si quand l’immense espace est en proie à la vie, Léguant votre misère à de vils héritiers, Vous goûtez à jamais, hôtes d’un noir mystère, L’irrévocable paix inconnue à la terre, Et si la grande nuit vous garde tout entiers ! Cette grande nuit sans fin, ce sommeil inéveillable, c’est peut-être la seule chose qu’il désire encore avec âpreté et qui le passionne. […] En d’autres temps, j’aurais cité de lui l’élégie intitulée Un soir de mai, paysage vrai, élégant, gracieux, où passe comme un souffle et un soupir de tendresse ; mais que faire quand on a encore dans l’oreille et dans le cœur cette immortelle Nuit de mai de Musset ?
Louis XIV a vingt ans ; il s’est fatigué nuit et jour à Mardik, tant pour le siège de Dunkerque que pour celui de Bergues. […] Dans ce lit à ciel pompeux, ce sont quelques punaises qui l’ont, cette nuit, éveillé plus tôt qu’à l’ordinaire, à moins que ce ne soit quelque accident de gravelle, — le grain de sable de Cromwell, — logé en lieu douloureux, qui ait causé l’insomnie. […] Fagon s’est lassé, et la plume lui est tombée des mains ; lui-même, ce médecin si probe, si exact, à ses devoirs, si attentif, il était un malade en effet ; il avait été taillé autrefois de la pierre ; il était sujet à un asthme violent, et il le fallait voir la nuit dans l’antichambre royale, sur un fauteuil, appuyé sur sa canne, ni plus ni moins que dans sa chambre à coucher ; car il ne se déshabillait jamais et ne dormait que sur son séant : « Sa santé ou plutôt sa vie, dit Fontenelle, ne se soutenait que par une extrême sobriété, par un régime presque superstitieux ; et il pouvait donner pour preuve de son habileté, qu’il vivait. » J’ai besoin d’une conclusion sérieuse, et je la réitère.
Il ne lui arrive jamais, aux heures de rêverie, de voir, dans les étoiles, des fleurs divines qui jonchent les parvis du saint lieu, des âmes heureuses qui respirent un air plus pur, et qui parlent, durant les nuits, un mystérieux langage aux âmes humaines. […] La poésie d’André Chénier n’a point de religion ni de mysticisme ; c’est, en quelque sorte, le paysage dont Lamartine a fait le ciel, paysage d’une infinie variété et d’une immortelle jeunesse, avec ses forêts verdoyantes, ses blés, ses vignes, ses monts, ses prairies et ses fleuves ; mais le ciel est au-dessus, avec son azur qui change à chaque heure du jour, avec ses horizons indécis, ses ondoyantes lueurs du matin et du soir, et la nuit, avec ses fleurs d’or, dont le lis est jaloux. […] Mais, dans l’une des nuits précédentes, son amant ne l’a-t-il pas surprise elle-même aux bras d’un rival ?
La pièce ne réussit qu’à demi ; il n’en restera qu’une admirable chanson : Y avait un’ fois un pauv’ gas… Le poète, furieux et de plus en plus fier de sa virilité, traite les critiques de chapons dans un apologue oriental Puis le roi de Bohême épanche sa fantaisie naïve et fougueuse dans un drame qui est un conte des Mille et une Nuits : Nana-Sahib. […] La mer tout entière et chacune de ses vagues, la nuit et chacune des nuées du ciel, autant de prostituées qu’il nous montre à l’œuvre. […] La Nature, la Mer et la Nuit ne sont plus des déesses, mais des Macettes, des « gueuses » encore, dont il nous décrit l’anatomie de vieilles et l’abominable pantomime.
On passe la nuit dans les transes, se croyant perdu si l’ennemi reparaît au matin. […] Commynes couchait dans la chambre du duc ; il l’avait vu toute la nuit debout et rôder troublé de colère. […] Dans la nuit du 7 au 8 août 1472, il avait quitté brusquement le duc de Bourgogne, et s’était retiré auprès du roi de France, qui, depuis longtemps, le désirait pour sien.
Les heures de la nuit s’écoulaient, et je ne m’en apercevais pas ; je suivais avec anxiété ma pensée, qui de couche en couche descendait vers le fond de ma conscience, et, dissipant l’une après l’autre toutes les illusions qui m’en avaient jusque-là dérobé la vue, m’en rendait de moment en moment les détours plus visibles ! […] « C’étaient des journées, des nuits entières de méditations dans ma chambre ; c’était une concentration d’attention si exclusive et si prolongée sur les faits intérieurs, où je cherchais, la solution des questions, que je perdais tout sentiment des choses du dehors, et que, quand j’y rentrais pour boire et manger, il me semblait que je sortais du monde des réalités et passais dans celui des illusions et des fantômes. » Personne n’est plus capable de passion que les hommes intérieurs ; on l’a bien vu chez les puritains d’Angleterre. […] « Il veut savoir le mot de toutes les énigmes qu’on se pose sur le tombeau de ceux qui ne sont plus, et qui reviennent si souvent dans le cours de la vie, à l’heure de la douleur, de l’injustice, de la maladie, en présence de la nature, dans l’obscurité des nuits sans sommeil, et jusque dans les rêves.
Cette affectation de recueillir tout ce qui est parti de la plume des Grands hommes, nuit souvent plus à leur gloire qu’elle n’y contribue.
Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers, et compliquant d’une fatalité humaine la destinée qui est divine ; tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; tant que, dans de certaines régions, l’asphyxie sociale sera possible ; en d’autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles.