Il est des passions qui n’ont pas précisément de but, et cependant remplissent une grande partie de la vie ; elles agissent sur l’existence sans la diriger, et l’on sacrifie le bonheur à leur puissance négative ; car, par leur nature, elles n’offrent pas même l’illusion d’un espoir et d’un avenir, mais seulement elles donnent le besoin de satisfaire l’âpre sentiment qu’elles inspirent ; il semble que de telles passions ne sont composées que du mauvais succès de toutes ; de ce nombre, mais avec des nuances différentes, sont l’envie et la vengeance.
Au reste, elles n’en ont pas le privilège, et je sais, comme dit La Fontaine, Bon nombre d’hommes qui sont femmes, quand il s’agit d’écrire mal de certaines manières.
Theuriet, mais je sais que nul n’aime les champs d’un meilleur cœur ; qu’il y a, dans un très grand nombre de ses pages, une douceur qui s’insinue en moi, et qu’il me fait adorer la terre natale.
L’aristocratie du sang (avec tout l’ordre social qu’elle impliquait) était assurément plus décorative, produisait des individus plus remarquables, de plus beaux spécimens de l’animal humain, et permettait à un petit nombre une vie plus noble et plus brillante.
Ce jeune Empereur a déjà fait un certain nombre de choses extrêmement curieuses.
Il y a aussi ce fait que la littérature, plus lucrative de nos jours qu’elle ne l’a jamais été, apparaît de plus en plus comme une profession à laquelle il est avantageux de se vouer exclusivement : et de là le nombre toujours croissant des jeunes écrivains, un pullulement prodigieux, une concurrence âpre, amère, enragée.
Les pièces espagnoles, autant qu’on peut le conjecturer, ne devaient pas figurer dans ce chiffre pour une quantité égale à celle des pièces italiennes ; mais il est certain qu’il y avait là un certain nombre de tomes de Lope de Vega, de Moreto, de Calderon, et d’autres écrivains espagnols.
Quand l’adolescent a fini un nombre suffisant de phrases commencées par son maître, quand il les a ornées d’adjectifs modérés, quand il a, en temps convenable, emmailloté des idées qu’il n’avait point conçues, le grade de bachelier ès lettres vient témoigner qu’il a appris par là à se rendre maître de ses propres pensées.
La vanité du nombre s’était évanouie devant l’énergie de l’élite, le colosse barbare avait sonné creux sous la lance civique qui l’avait heurté, Xerxès et ses cohues pouvaient venir maintenant, un peuple était debout pour les recevoir.
L’auteur insiste sur ces idées, si évidentes qu’elles paraissent, parce qu’un certain nombre d’Aristarques n’en est pas encore à les admettre pour telles.
Ces beautés sans nombre dont la Henriade est remplie ; caractères vrais & soutenus ; tableaux frappans des discordes civiles présentés sans partialité ; amour du bien public recommandé sans cesse ; ressors des passions humaines développés habilement ; intérêt croissant de chant en chant ; magie des vers poussée aussi loin que l’imagination peut aller : tout cela parut un crime aux yeux de Rousseau.
Je note ici, comme indication de méthode, que, dans une histoire plus étendue, ce que j’aurais à dire des Lettres de Mme de Sévigné, je le placerais aux environs de 1734 ; et j’y rattacherais cette émulation de correspondance dont on voit en effet qu’à partir de cette date, un grand nombre de femmes d’esprit se piquent.
Ainsi quoique les hommes soient plus capables que les femmes d’une application forte et d’une attention suivie, quoique l’éducation qu’ils reçoivent les rende encore plus propres qu’elles à bien apprendre tout ce que l’art peut enseigner, on a vû néanmoins depuis quarante ans sur la scéne françoise un plus grand nombre d’actrices excellentes que d’excellens acteurs.
C’est un sujet traité depuis un trop petit nombre d’années par des personnes d’esprits.
En vain s’y trouve-t-elle recouverte par une impartialité apparente et le calme de la pensée ; en vain s’y dissimule-t-elle assez naturellement sous un grand nombre de détails purement bibliographiques et personnels, il ne faut pas des yeux de lynx pour bien l’y voir.
Cet être d’origine indécise, qui vida ses petits (on dispute sur le nombre en disant qu’il se vante) dans le trou creusé par l’adorable saint Vincent de Paul, qui lui épargna l’assassinat ; cet ingrat monstrueux, qui glorifia l’ingratitude et publia le Vicaire savoyard pour chasser et abolir saint Vincent de Paul, le dépositaire et le nourricier de ses enfants, dut vouloir bâtardiser l’humanité, et son Contrat social n’est que la tentative de l’orgueil malade et insensé, qui crée le monde à son image !
Mais, justement à cause de cette destinée, justement à cause du grand nombre de romans que nous avons déjà, et qui chaque jour vont se multipliant davantage, la forme du roman, sur laquelle on se blase, devient d’une prodigieuse difficulté.
C’est en grande partie sur ces mémoires que Perrault a composé ses éloges : ils sont au nombre de cent.
Nombre de nos contemporains se sentent d’invincibles affinités avec ces tendres cervelles. […] Nombre de sages ont dû la sérénité à ces perspectives, dont M. […] Vous savez qu’Aulard13 en a contesté un grand nombre, et qu’Augustin Cochin a combattu un certain nombre des rectifications d’Aulard. […] Mais je n’ai partagé qu’un assez petit nombre de ses opinions. […] Les dimensions, peuvent croître en nombre, s’étager et se sectionner indéfiniment.
À la vérité, l’ordonnance du livre, et aussi des nuances entre les talents, m’ont fait comprendre un assez grand nombre de divisions. […] Ils nous débarrassent ainsi d’un certain nombre de préjugés des plus fâcheux, dont ceux qui tendaient à nous faire voir dans Taine, dans Renan, dans Berthelot, quelques-unes des grandes intelligences contemporaines. […] Il lui arrive de découvrir ainsi un certain nombre de vérités courantes. […] Sous l’œil des Barbares a été reçu comme un bréviaire par un petit nombre d’esprits distingués et souffrants. […] La nouvelle n’était cultivée que du petit nombre, et ce petit nombre ne comptait que des délicats.
À l’heure présente, il a exécuté un nombre infini de médaillons, et une série de presque tous les auteurs, et acteurs, et actrices du Théâtre-Libre. […] Un public nombreux très enthousiaste, où se trouve mêlé au public élégant des expositions, une foule d’étrangers, et un certain nombre de prêtres. […] Maintenant, dans la monographie particulière du Christ, en toutes ces rangées d’aquarelles, à la linéature, en général sèchement découpée dans une coloration un peu froide, nombre de dessins artistement composés, avec d’habiles groupements, comme les Mages en voyage, Jésus parmi les docteurs, etc., etc. […] Et sans plus de paroles, ni de marchandages, était conclu l’achat de milliers de bouteilles, contre un certain nombre de cent mille francs. […] Villard : « C’est moi qui ai été chargé, le soir de la bataille d’Isly, de relever le nombre des morts.
Au temps de Racine, la proportion entre le nombre des gens occupés d’écrire et le nombre des hommes voués à d’autres travaux était encore raisonnable et normale. […] En outre, on a conservé à la Bibliothèque de Toulouse un assez grand nombre de livres annotés par lui dans les marges. […] Mais, en outre, le nombre des auteurs dramatiques était, même relativement, beaucoup moindre qu’aujourd’hui. […] Le succès est là, réel, affirmé par le nombre des représentations, concret, retentissant. […] En outre, il est assez probable que bon nombre de juges, de procureurs, d’avocats et de basochiens vinrent « cabaler » contre la pièce.
L’intensité du tableau était, non dans le nombre, mais dans la particularité des détails. […] C’était comme un tronc fort allongé qui s’élevait très haut et se partageait en un certain nombre de rameaux. […] Plutarque a comparé vingt-quatre hommes illustres de la Grèce avec un nombre égal de Romains célèbres, depuis Thésée et Romulus jusqu’à Démétrius Poliorcète et Marc-Antoine. […] Elle comprend le trait d’esprit, l’alliance de mots, l’allitération, le parallélisme, l’énumération de pensées, la symétrie de phrases, la période, le nombre, l’antinomie des faits. […] Est-ce donc une ressource pour des malheureux, qu’un Dieu en vienne augmenter le nombre ?
Ensuite, je laisse de côté un certain nombre de corrections d’ordre secondaire. […] Il est resté un certain nombre de solécismes et de provincialismes dans Madame Bovary. […] Le nombre proportionnel de ses égoïstes, de ses passionnés, de ses imbéciles, et enfin de ses déséquilibrés, semble à peu près exact. […] La vérité plaît à un petit nombre d’hommes, l’hyperbole ravit la majorité des hommes. […] Et il faut bien savoir dire que Zola dut son succès à un petit nombre de qualités très réelles.
Un centenaire est la commémoration d’un événement glorieux qui s’est passé il y a cent années, ou un certain nombre de fois cent années, qui a donc une date précise. […] Un grand nombre de ces lettres ont trait à La Nouvelle Héloïse, qui venait de paraître. […] quel prodigieux nombre de beautés ! […] Mais comme le fabuliste, il connaissait, lui aussi, « bon nombre d’hommes qui sont femmes » dans cette question. […] Cette conception généreuse trouvait son symbole dans une anecdote que des exégètes sévères classeraient peut-être au nombre des mythes.
La première, en effet, celle des Quarante, va bientôt avoir à élire les deux membres nouveaux qui compléteront son nombre sacré, tandis que la seconde, celle des Dix, va procéder prochainement à l’attribution de son prix annuel. […] Je me bornerai à signaler un fait analogue qui me semble ajouter Théophile Gautier au nombre des poètes inspirateurs de José-Maria de Heredia. […] Ces deux événements furent l’occasion, dans la presse, d’un assez grand nombre d’articles. […] C’est ainsi que le nombre des gens qui « ont cru voler » doit être considérable, mais ce qui l’est moins, sans doute, est celui des gens qui « croient avoir volé ». […] Bon nombre d’épigrammes ont été traduits et publiés dans le cadre de chrestomathies ou de volumes présentant un choix de textes, mais une première traduction intégrale a été réalisée en 1863 par Félix Déhèque (2 vol.
Lorsqu’il était parti pour la Belgique, afin d’y récolter de quoi vivre, il n’avait fait que sentir plus cruellement sa misère ; et déjà il n’était plus au nombre des vivants. […] L’épigraphe nous met aussitôt dans une atmosphère de mystère : « Je crois volontiers qu’il y a dans l’Univers un plus grand nombre de natures invisibles que de natures visibles. Mais qui nous en pourra dire exactement le nombre et l’espèce ? […] Dès que le nombre et la cadence l’ordonnent, il faut vous immoler, comme vos victimes, la justesse, la précision, la clarté. […] Toutes les combinaisons possibles, y compris les cieux et leurs merveilles, y compris la terre et le pullulement de la vie, y compris l’Iliade et l’Odyssée, sont contenues dans l’infini des chances, dans la multiplicité incalculable du nombre des jets.
La conception s’autorisait du nombre et de la diversité des récentes acquisitions de la science. […] Nous n’essaierons pas non plus d’en dégager l’idée générale ou maîtresse, qui n’a jamais sans doute été très « générale » dans l’esprit sec, dur et borné de D’Alembert, ni très claire dans la cervelle fumeuse de Diderot [Cf., dans les Œuvres de Diderot, son article Encyclopédie] ; et qu’au surplus le nombre des collaborateurs appelés à en faire l’application ne pouvait manquer d’obscurcir encore. […] Et Condorcet ne se plaindra-t-il pas, quelques années plus tard, « de trouver dans les Provinciales un trop grand nombre d’expressions familières et proverbiales, qui paraissent maintenant manquer de noblesse » [Cf. […] Rousseau, ses amis et ses ennemis, Paris, 1865] ; — et si L’Ami des hommes, 1756 ; — ou l’Essai sur le despotisme de la Chine, 1767-1768, sont au nombre des ouvrages qui ont fait en leur temps, et à bon droit, le plus de bruit et d’effet. […] 3º Les Œuvres. — Les Œuvres de Bernardin de Saint-Pierre se composent : 1º de ses Romans qui sont : Paul et Virginie, 1787 ; — l’Arcadie, livre I, 1788 ; — la Chaumière Indienne, 1790, suivie du Café de Surate ; — Empsaël ; la Prière d’Abraham, et les fragments de l’Amazone [posthumes, ainsi que les fragments de l’Arcadie, livres II et III] ; 2º De ses Études de la nature, 1784, reprises, développées, complétées et exagérées dans les Harmonies de la nature, qui n’ont paru qu’en 1815 ; 3º De ses œuvres politiques et d’un certain nombre d’Opuscules, dont les principaux sont : Les Vœux d’un solitaire, 1790 ; — et son Essai sur Jean-Jacques Rousseau [1820] ; 4º De son Voyage à l’Île de France, 1773, et d’un certain nombre de notes ou récits de voyage [Hollande, Prusse, Pologne, Russie].
Si nous réussissions à souhait et selon tout notre idéal, un bon nombre de ces articles médiocrement sévères et de ces portraits ne seraient guère autre chose qu’une manière de coup d’œil sur des coins de jardins d’Alcibiade, retrouvés, retracés par-ci par-là, du dehors, et qui ne devraient pas entrer dans la carte de l’Attique : cette carte, c’est, par exemple, l’histoire générale de la littérature, telle que la professait ces années précédentes et que l’écrira bientôt, nous l’espérons, notre ami Ampère, ou quelqu’un de pareil. […] J’ai eu entre les mains nombre de lettres d’elle à sa mère et à une tante, dans l’intervalle des années 1760-1767. […] La femme du meilleur air que j’aie encore vue, la plus polie, la mieux mise, a donné un nombre infini de pères à ses enfants ; elle a une fille qui ressemble à mylord…, et qui est belle. […] — Pour répondre à mon appel et sous l’impulsion de mes articles, on a réimprimé à Paris Caliste ou Lettres écrites de Lausanne (1845), en y joignant nombre de lettres de l’auteur et un choix de documents intimes, le tout formant véritablement ce qu’on eût intitulé autrefois : l’Esprit de Mme de Charrière.
En revanche, vers le même temps (et ceci complète le chevalier), Mlle de Scudery observait de son bord que « les plus honnêtes femmes du monde, quand elles sont un grand nombre ensemble (c’est-à-dire plus de trois), et qu’il n’y a point d’homme, ne disent presque jamais rien qui vaille, et s’ennuyent plus que si elles étoient seules. » Au contraire, « il y a je ne sais quoi, que je ne sais comment exprimer (avouait d’assez bonne grâce cette estimable fille), qui fait qu’un honnête homme réjouit et divertit plus une compagnie de dames que la plus aimable femme de la terre ne sauroit faire25. » Quand on sent si vivement des deux côtés l’avantage d’un commerce mutuel, on est bien près de s’entendre ou plutôt on s’est déjà entendu, et la science de l’honnête homme a fait bien des pas. […] Le seul ouvrage de M. de Méré qui vaille aujourd’hui la peine qu’on s’y arrête avec détail, ce sont ses Lettres ; l’on en pourrait tirer un certain nombre de singulières et d’intéressantes. […] Si vous me voulez croire, madame, vous goûterez les raisons d’un si parfaitement honnête homme, et vous ne serez pas la dupe de la fausse honnêteté. » Dans ce curieux discours, qui semble renouvelé d’Aristippe ou d’Horace, on a pu relever au passage bon nombre de pensées toutes faites pour courir en maximes ; on a dû sentir aussi par instants quelques-unes des idées familières au chevalier, qui se sont glissées comme par mégarde dans sa rédaction, mais tout aussitôt le pur et vrai La Rochefoucauld recommence. […] C’est de ces Conversations que j’ai tiré le plus grand nombre de mes citations, et aussi du premier des traités posthumes, qui a pour titre : de la vraie Honnêteté.
Tranquillisez-vous, et livrez-vous à vos travaux littéraires ; jouissez d’être auprès du marquis d’Este, qui est un si noble et si vertueux protecteur ; en outre, comme il faut enfin laisser sur les chemins cette humeur maladive qui vous travaille, et que cela ne peut avoir lieu sans quelques remèdes de médecins, résignez-vous à vous laisser gouverner pour votre santé par les médecins et à obéir aux conseils de vos protecteurs et de vos amis, au nombre desquels sachez bien que je suis et que je serai toujours celui qui vous chérira et qui vous soignera avec le plus de tendresse ! […] Tous les écrivains du temps se sont efforcés de découvrir les motifs d’une cruauté si contraire aux sentiments qu’Alphonse avait manifestés jusque-là pour le Tasse : les uns ont aggravé cette cruauté en prétendant que la démence du Tasse était une calomnie et un prétexte ; les autres l’ont attribuée à la découverte des amours du Tasse et de Léonora ; le plus grand nombre, à la crainte que le Tasse libre n’allât porter à quelque autre cour d’Italie la gloire de son génie et la dédicace de son poème. […] Mais ici son courage lui fut inutile, son nom avait suffi : le brigand Sciarra, qui chantait déjà, dans ses rochers, les stances épiques de la Jérusalem, ainsi que les gondoliers de Venise les chantent encore sur les lagunes, ayant appris que le Tasse était au nombre des voyageurs arrêtés par la peur de sa bande à Mola di Gaëta, lui envoya un sauf-conduit avec les expressions du respect et de l’enthousiasme. […] Cinthio leurra ses pieux scrupules d’une exécution impossible, puisque vingt éditions et des traductions sans nombre avaient déjà répandu ses chants dans la mémoire des hommes.