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476. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — I » pp. 417-434

Peut-être, et c’est la solution qui nous sourit le plus, eût-il fini par se livrer entièrement aux lettres et par se fixer dès lors dans cette cité qui devint plus tard sa dernière patrie : « Mais au moins, remarque M.  […] Sa lettre n’a pas été corrigée du tout, et elle est de moitié plus agréable que si elle était d’un Anglais. » Mais s’il donnait à Gray bien du plaisir par ses vivacités, Bonstetten lui donnait pour le moins autant d’inquiétude. […] Sur un point il reste mystérieux et n’ose se confier par lettre. […] Brûlez ma lettre… Vous allez croire que j’ai pris de lui la folie (car il est certainement fou), et peut-être vous aurez raison. La dernière fois qu’il est question de Bonstetten dans une lettre de Gray (3 mai 1771), c’est avec un sentiment d’inquiétude bien légitime ; Bonstetten était alors retourné dans son enfer de Berne : Il y a trois jours j’ai reçu une si étrange lettre de Bonstetten, que je ne sais comment vous en rendre compte, et je désire que vous n’en parliez à personne.

477. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — II » pp. 231-245

Plusieurs lettres, publiées ici, font foi de ce scrupule délicat : « M. d’Alembert m’a fait saluer plusieurs fois, écrivait-il à Watelet (1764) ; j’ai été sensible à cette bonté de sa part. […] Les lettres de Rousseau ne ressemblent en rien à celles de Voltaire. […] Il parle à tout propos de ses ennuis, de ses tracas, de ses hardes, des ports de lettres, et il se formalise si l’on affranchit. […] Comme la plupart de ces lettres qu’on donne aujourd’hui sont adressées à son compatriote Coindet, il se passe les locutions genevoises, et il en gardera dans son parler, même là où il y songera le moins. Enfin Rousseau, dans ses lettres, est aussi peu gentilhomme que possible.

478. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre III. Trois ouvriers du classicisme »

Éditions : Lettres (1er recueil), 1624, in-8, Paris. […] Lettres inédites de Balzac (Doc. […] Tallement des Réaux, les Historiettes des contemporains de Henri IV et de la Régence ; et Saint-Evremond, la lettre connue au comte d’Olonne. […] Balzac, Lettres, l. […] Lettres, éd.

479. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XV. Les jeunes maîtres du roman : Paul Hervieu, Alfred Capus, Jules Renard » pp. 181-195

Il ne se compose que de lettres échangées entre personnes d’une société. « Pour l’édification de plusieurs autres », disait Laclos dont le nom s’évoque toujours quand on parle d’un roman par lettres. […] Les lettres de ses personnages sont telles que ceux-ci les eussent écrites, peu de composition, peu de style. Les lettres des Liaisons dangereuses sont de petites merveilles même d’écriture, mais du temps de Laclos la moindre femmelette griffonnait joliment. […] Pourquoi les ministres qui font saigner les boutonnières, et les passants qui font monter la vente s’y connaîtraient-ils en bonnes lettres ?

480. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre X. Mme A. Craven »

Le récit d’une sœur, comme les Lettres et les Memoranda d’Eugénie de Guérin, a fait le tour du monde et il est tout prêt à le recommencer. […] Elle met les points de suture entre leurs lettres, et c’est tout ; mais le fil qui passe à travers les perles n’est pas le collier ! […] Ce qu’on appelle le talent n’est pour rien dans cet écrit et dans ces lettres. […] Elle avait écrit, comme on cause dans une lettre un livre simple, naturel, passionné, quoique pur (cette chose si rare !) […] … Et d’ailleurs, puisque de sœur et de fille, enterrant pieusement les siens comme Antigone — une Antigone plus grande que l’autre, puisqu’elle est chrétienne — elle a voulu passer femme de lettres, elle a voulu se ravaler à la vie du bas-bleu, au travail et à l’ambition du bas-bleu, ce n’est pas le roman qu’elle aurait dû écrire ; ce n’est pas au roman qu’elle aurait dû se brûler les doigts.

481. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Nicole, Bourdaloue, Fénelon »

Les Lettres spirituelles de ce dernier, auxquelles Sacy attache aussi une préface, méritaient bien d’être imprimées dans un format élégant et commode, à part les autres œuvres de leur auteur. Fénelon, qu’on a trop grandi de toutes manières, bel esprit bien plus que grand esprit, continuant la Renaissance sous Louis XIV, Fénelon, ce grec en français, mais dont la forme antique pâlit devant celle d’André Chénier comme un poncif pâlit devant la vie, Fénelon n’a vraiment de talent personnel et incontestable que dans son Existence de Dieu, le plus éloquent fragment de métaphysique qu’on ait écrit, et ses Lettres spirituelles, ses œuvres de conseil et de direction. […] Mais, à part le ton de sa foi, littérairement Fénelon montre dans ses Lettres spirituelles un talent exquis et ravissant, et même religieusement il peut faire du bien à quelques âmes Il a le charme, il a la grâce, — ce rien de la grâce que n’avait pas Nicole, et avec lequel on solde tout ! […] Petits traités de morale ; Lettres spirituelles (Pays, 12 février 1857).

482. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

On n’a pas plus de lettres, ni plus de satisfaction à montrer qu’on en a. […] Chacune de ces lettres est un commencement de mise en scène de ce que nous appelons un petit événement parisien. — Lettre d’un acteur dramatique qui a donné une pièce nouvelle au Théâtre-Français et qui se plaint à son ami du mauvais succès qu’elle a eu. — Lettre d’une fille des chœurs de l’Opéra, à Paris, à sa mère, qui demeure en province. — Lettre d’un militaire qui mande à une dame de ses amies comment une maîtresse infidèle s’est raccommodée à son amant qui ne voulait plus la voir. — Lettre d’une jeune bourgeoise de Paris à une de ses amies établie à Saumur. […] Pour toutes ces raisons, les imitateurs affluèrent, et l’on vit se succéder presque autant de romans par lettres que naguère on avait vu, dans les boutiques des libraires, s’empiler de Mémoires : Lettres d’une Péruvienne, Lettres de miss Fanny Butler, Lettres du marquis de Roselle, Lettres du chevalier de Saint-Elme ; … les femmes surtout se saisirent avec empressement de cette forme nouvelle. […]  » Ses lettres à d’Argental, à d’Alembert, à Damilaville sont pleines de ces sortes de plaintes.

483. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dumas, Alexandre (1824-1895) »

. — Lettre sur les choses du jour (1870). — Nouvelle lettre de Junius (1871). — Une visite de noces (1871). — La Princesse Georges (1871). — L’Homme-Femme (1872). — La Femme de Claude (1878). — Monsieur Alphonse (1873). — Thérèse (1875). — L’Étrangère (1876). — Les Danicheff, en collaboration (1876). — La Comtesse Romani (1876). — Entr’actes (1877-1879). — Les Préfaces (1877). — Joseph Balsamo (1878). — La Question du divorce (1880). — Les Femmes qui tuent et les Femmes qui votent (1880). — La Princesse de Bagdad (1881). — Lettre à M. 

484. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Dernièrement, en classant de vieux papiers, je trouvai une lettre d’elle qui m’a frappé. […] Écrire une lettre est pour moi une torture. […] Il communiqua une de mes lettres à M.  […] Le jour où ma lettre lui fut remise était un vendredi. […] Dupanloup m’avait à la lettre transfiguré.

485. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Jules Janin » pp. 137-154

Lui, Jules Janin, qu’on pourrait appeler Félix Janin, car il fut certainement le plus heureux des hommes de lettres de ce temps, a eu aussi cette fortune dernière, comme si à tous les autres bonheurs de sa vie il avait eu besoin d’ajouter encore celui-là. […] Janin, l’homme de lettres qui n’avait vécu que par et pour les lettres, devait avoir l’ambition littéraire d’être de l’Académie. S’il avait été, de hauteur de pensée, supérieur à l’homme de lettres, s’il avait été un critique, il aurait méprisé l’Académie. […] À cet attardé du xviie  siècle, l’Académie française paraissait le palais des lettres. […] il me plaît tant, cet homme de lettres et d’esprit, et d’esprit français, que j’ai essayé de replacer aujourd’hui dans la lumière de son mérite, qui est immense et qui est charmant, et dont la nature est de passer, — de n’être pas plus immortel que les fleurs qui passent, — il me plaît tant que j’arrête ici mon chapitre !

486. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

C’est à ce sujet que Chapelain lui écrivait une lettre que j’ai sous les yeux, inédite, datée du 18 janvier 1662, portant à l’adresse : M.  […] La lettre de Chapelain se termine par deux ou trois remarques de détail dont il paraît que Fléchier a tenu compte78. […] Dans le Mémoire de quelques gens de lettres vivants en 1662, dressé par ordre de M.  […] Fléchier a inséré dans son journal une de ces lettres burlesques de Marigny. « On lui répondait aussi avec beaucoup de gaieté », ajoute-t-il. […] [NdA] J’ai écrit, dans le temps, sur la première édition des Grands Jours, un article qu’on peut lire au tome iii de mes Portraits contemporains ; et dans un autre article sur les lettres de Rancé, publiées également par M. 

487. (1925) Proses datées

Je la trouve dans une lettre adressée par Baudelaire à son vieil ami M.  […] Il avait peut-être beaucoup de mérite, mais je doute que ses lettres pastorales vaillent vos lettres sur l’Italie. […] Ce sont vos lettres de Venise que je viens de lire avec délices. […] La lettre du 30 mai est de 720 livres « tirée par M.  […] Cette lettre, datée de Paris le 3 janvier 1786, est signée Monge.

488. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVII. De l’éloquence au temps de Dioclétien. Des orateurs des Gaules. Panégyriques en l’honneur de Maximien et de Constance Chlore. »

La poésie, l’éloquence et les arts parurent un peu se ranimer ; mais le gouvernement avait corrompu le génie ; et il y a encore plus loin, pour les lettres, du siècle de Constantin à celui de Trajan, que de celui de Trajan à celui d’Auguste. […] Il semble en effet que, depuis Marc-Aurèle, les arts et les lettres pouvaient difficilement habiter dans Rome. […] Tout cela réuni, disposa peu à peu les esprits à cette fermentation utile, d’où naît l’amour des lettres et des arts. […] Les deux empereurs51 lui écrivirent à ce sujet la lettre la plus honorable. […] Le discours d’Eumène roule tout entier sur les bienfaits accordés à sa patrie et aux lettres.

489. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 424-425

Ses Lettres sur le christianisme de l'Auteur d'Emile, & son dernier Ouvrage, intitulé Confidence philosophique, sont les fruits d'une raison lumineuse & du vrai talent, si nécessaire lorsqu'il s'agit de faire triompher la vérité & de confondre l'erreur. […] « Si le style d'un Etranger pouvoit être celui de Pascal, dit un ami de l'Auteur, ce Livre, mieux fondé en preuves que les Lettres Provinciales, n'eût pas été moins redoutable aux Philosophes du jour, que celles-ci ne le furent aux Jésuites ». Depuis Pascal, en effet, on n'a rien écrit de plus piquant dans ce genre, que ces douze Lettres.

490. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Appendice] » pp. 417-422

On peut voir encore, dans un recueil de lettres inédites donné par Serieys, en 1802, trois lettres ingénieuses et galantes de Fléchier à Mlle de La Vigne, un bel esprit et une savante du temps ; et d’autres lettres du même genre et à la même, avec les réponses, au tome premier de la Revue rétrospective (1833), et provenant du tome xiiie des manuscrits de Conrart. […] Dans une lettre écrite de Nîmes à Mlle Des Houlières, le 10 septembre 1702, Il disait : Votre attention, mademoiselle, sur ce qui me regarde est très obligeante.

491. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

» Il était versé dans les lettres profanes, et de cela il n’est jamais revenu tout à fait. […] On citait la Lettre du cheval, la Lettre de la prairie, la Lettre de la mort de Turenne, la Lettre de la mort de Vatel… Et l’on se demandait : « Avez-vous lu la dernière lettre de Mme de Sévigné ? […] Plus purement qu’aucun de ses contemporains, il est « homme de lettres ». […] (Voir les dix-sept lettres à Condé.) […] Les Caractères annoncent les Lettres persanes, qui annoncent tout.

492. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Un homme de lettres l’avait composé spécialement pour ce journal. […] Que nous sommes loin, dans cette branche de commerce, de l’antique apostolat des lettres ! […] On en eut prompte connaissance dans le clan médisant des lettres. […] Comme les autres, les gens de lettres subordonnent à des calculs positifs la direction de leur intelligence. […] Nous publions en outre la lettre de M. 

493. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

« Homme de lettres parmi les gens du monde, homme du monde parmi les gens de lettres4 », Temple s’était prononcé pour les anciens et appuyait leur incontestable supériorité sur les Lettres de Phalaris. […] Swift l’encourageait dans ses lettres à vivre au jour le jour, et à ne rien désirer au-delà du présent. […] Celle-ci répondit à son infortunée rivale qu’elle était la femme de Swift, et elle envoya à ce dernier la lettre de Vanessa, en quittant Dublin. Aussitôt Swift partit avec cette lettre pour Cellbridge, entra chez Vanessa, jeta cette lettre sur la table, et sortit sans lui dire un seul mot. […] En vain le gouvernement fit-il publier l’excellent rapport des Lords du conseil privé sur l’affaire de Wood45, réfutation plus que suffisante des Lettres du Drapier.

494. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Lettre à M.  […] Le but de ma lettre sera de faire connaître vos outrages envers les auteurs classiques, vos moyens de succès et le résultat qu’ils ont obtenu. […] Au reste, comme ma cause est celle de tous les gens de lettres bannis du Théâtre-Français, en la plaidant avec franchise et politesse, je crois aussi plaider la leur. […] Je vous ai bien dit, Monsieur, au commencement de ma lettre, que mon langage serait celui d’un père à son fils. […] Vous ne m’en voudrez pas davantage si je vous dis encore que j’ai vu avec chagrin un homme de lettres élever sa bannière politique au sujet d’une pièce de théâtre.

495. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Les lettres patentes furent délivrées en juin 1686, et la communauté fut transférée de Noisy dans le nouveau domicile, du 26 juillet au 1er août. […] (Lettre du 21 octobre 1696.) […] Elle y était respectée, chérie, écoutée ; absente, ses lettres lues à la récréation faisaient l’orgueil de celle qui les avait reçues et la joie de toutes ; présente, on se concertait pour éveiller ses souvenirs, pour la ramener sur ses débuts et sur les incidents singuliers de sa fortune, pour la faire parler d’elle-même, ce sujet qui nous est toujours si reposant et si doux. […] Une lettre d’Horace Walpole qui les visite en antiquaire, une autre lettre du chevalier de Boufflers qui est citée par M. de Noailles, sont les seuls témoignages un peu saillants qu’on ait sur elles pendant de longues années. […] Ces Dames pourtant firent une longue et placide résistance qui les maintint dans leur maison jusqu’en 1793 : elles accomplirent et vérifièrent à la lettre la parole de Mme de Maintenon : « Votre maison ne peut manquer tant qu’il y aura un roi en France » ; et elles n’achevèrent, en effet, de périr que le lendemain du jour où il n’y eut plus de roi.

496. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Mémoires ou journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guetté. Tomes iii et iv· » pp. 285-303

Si l’on publie quelque écrit posthume sans le consulter (comme par exemple la Lettre aux religieuses de Port-Royal), il laisse faire, et, quand c’est fini, il dit : « Pourquoi ne s’est-on pas adressé à moi ? […] Le Dieu, avant de partir de Meaux, se munit d’une lettre de Mme de La Maisonfort, ancienne et fidèle disciple de Fénelon, et qui vivait reléguée à Meaux dans un couvent d’ursulines. […] Je lui remis le paquet de lettres en entrant dans sa chambre, et, sans l’avoir ouvert, il me fit asseoir au-dessus de lui en un fauteuil égal au sien, ne me laissant pas la liberté de prendre un moindre siège et me faisant couvrir. […] Il ouvrit alors son paquet et parcourut ses lettres : « Elles sont, dit-il, un peu malaisées à lire ; il faudra les étudier à loisir. » — « J’espère, monseigneur, de votre bonté, lui dis-je, que vous l’honorerez d’une réponse, afin qu’elle voie que j’ai exécuté ses ordres et que je lui porte de vos nouvelles de vive voix et par écrit. » — « Je n’y manquerai pas, ajouta-t-il ; et encore il faut bien lui recommander la fermeté. » — « Elle en sait l’importance et la nécessité, lui dis-je, monseigneur, car elle ne peut se déplacer sans lettre de cachet, et elle ne veut pas si souvent faire parler d’elle… » Comme on était déjà venu avertir pour dîner, il se leva et m’invita à venir prendre place à sa table. […] En lui envoyant copie de la Lettre latine de Bossuet au pape Innocent XI sur l’éducation du dauphin, il dit : « Je le fais bien valoir à cet abbé par la lettre que je lui écris, parce qu’avec de pareilles gens si méprisants il faut faire le gascon… Nous verrons comment notre abbé le recevra ; je veux qu’il sente le besoin qu’il a de moi. » — D’ailleurs il est heureux à sa manière, il s’arrange et s’acoquine à Meaux ; il achète une maison, grande affaire ; il se cache pour cela sous le nom du chanoine Blouin ; dès qu’on le sait, les anciennes jalousies contre lui se réveillent.

497. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

Ce qu’elle espéra, ce qu’elle agita de pensées tumultueuses, ce qu’elle souffrit en ces moments, nous est révélé par des lettres de David Hume, le grand historien et philosophe, qui était devenu l’ami intime de Mme de Boufflers, son conseiller, une espèce de confesseur pour elle au moral24. Elle avait été la première à lui écrire en 1761 ; elle lui avait adressé à Édimbourg une de ces lettres de déclaration et d’admiration comme les gens de lettres célèbres commençaient à en recevoir alors ; elle savait l’anglais, elle avait lu dans le texte l’Histoire de la Maison de Stuart ; elle admirait cela avec autant d’enthousiasme qu’une femme de nos jours, du temps de notre jeunesse, pouvait en avoir pour Lamartine ou pour Byron. […] Ce sont de charmants petits Essais de morale que ses lettres à cette date. […] Dans une lettre de Mme de Verdelin à J. […] Dans une des lettres qu’elle écrivait en ce temps à J.

498. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

C’est aux lettres autographes, aux parchemins poudreux, aux vieux papiers de famille, que M.  […] Un pur homme de lettres, Duclos, n’eût point entendu de cette oreille et eût trouvé ce genre de grâce au-dessous de son caractère. […] Soldat de fortune dans les lettres, je me suis jugé incapable d’y remplir les fonctions d’officier général. […] Les Lettres de Collé, qu’on publie aujourd’hui, mettent dans tout leur jour cette différence. […] Voir à la page 30 d’une petite brochure qui a pour titre : Lettres choisies de Déranger à Mme Hortense Allard de Méritens.

499. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Le duc de Lauzun. » pp. 287-308

Cette Mme Du Deffand dont il parle si négligemment l’a très bien jugé dans une lettre d’alors à Horace Walpole. […] Dans une lettre signée de lui, qui fut insérée au Moniteur du 27 mars 1818, il disait : Le duc de Lauzun, dont j’étais l’ami, avait écrit ses Mémoires ; il me les avait lus. […] Une lettre de vous, ôtant à ces Mémoires leur authenticité, les anéantit, et les étrangers, que nos malheurs ont rendus si importants, n’y verront plus qu’un roman. […] Lauzun avait commencé à lui être infidèle avant même de l’avoir épousée car dans le temps où il allait lui faire sa cour au parloir de Port-Royal, ayant eu occasion d’y rencontrer Mlle de Beauvau (depuis princesse de Poix), il se prit de goût pour celle-ci et lui fit une déclaration par lettre ; il sollicitait son aveu pour rompre l’union projetée et la demander à ses parents « Elle eut horreur de la proposition du duc, et lui renvoya immédiatement sa lettre recachetée. […] Cette lettre autographe se trouve en tête de l’exemplaire des Mémoires de Lauzun appartenant à la Bibliothèque nationale.

500. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

Michaud s’enflamma, fit des vers qui furent accueillis, et, encouragé par un sourire, il ne tarda pas à venir à Paris tenter la fortune des lettres. […] Ces lettres tournent quelquefois au discours, et j’y voudrais un peu moins de périphrase ; par exemple, dès les premières lettres : « Quand nous avons passé devant Messine, le soleil était au milieu de son cours. » Pourquoi ne pas dire : Il était midi ? À part cette légère critique qui ne me vient à l’esprit que parce que ce sont des lettres, on se laisse aller agréablement à ce voyage, fait en toute bonne foi et sincérité. […] Il fut répondu à cet article par une lettre fort mesurée d’un ami de M.  […] Michaud ; je la trouve dans une lettre à Fouché, datée de Chambéry le 17 avril 1805 : « Le Bulletin de l’Europe, écrit l’Empereur, est animé d’un mauvais esprit.

501. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Saint-Simon »

Malheureusement, impuissant de lettres comme de tout, Louis XVIII n’en désira pas voir davantage. […] « La mienne — ajoute-t-il, Lettre XXV, — (son amitié) vous est consacrée à la mort et à la vie, et mon cœur brûle de l’occasion de vous en convaincre ! » Et, Lettre XXX : « J’espère que mon séjour ici sera court, dans l’impatience extrême où je suis… de vous vouer une reconnaissance et un attachement éternels, — ne pouvant cesser de vous rapporter la grandeur solide et la décoration extérieure de ma maison, et de me BAIGNER, puisqu’il faut vous le dire, dans ce comble d’amitié à qui rien de grand ou de petit n’échappe… » Et plus loin, Lettre XXXV, toujours à Dubois : « Je finis par où j’aurais dû commencer, par l’effusion la plus tendre et la plus respectueuse pour Votre Éminence, et par les protestations les plus ardentes d’un respect et d’une reconnaissance qui ne finiront jamais. » Puis encore, à la Lettre LX : « Madame de Saint-Simon a eu la galanterie de m’envoyer votre mandement sur le jubilé ! […] … » Et, enfin, Lettre LX, quand il est sur le point de revenir : « Je pars demain… Mon impatience ne peut vous être inconnue, et ne peut rien ajouter à celle que je ressens de témoigner moi-même tout mon attachement et ma reconnaissance à Votre Éminence, que je conjure de ne pas douter qu’ils ne soient à toute épreuve ; et si, avec cela. […] Papiers inédits du duc de Saint-Simon : Lettres et dépêches sur l’ambassade d’Espagne.

502. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

En voici les termes, sauf la forme épigraphique des lettres : C. […] Mais le grand philologue de Leyde, qui était son véritable ami, qui entretenait avec lui un commerce de lettres, qui se plaisait à être son hôte dans ses voyages à Paris, saurait dire mieux que personne et dans leur juste mesure les qualités précises et multiples de celui qu’il distinguait et estimait entre tous. […] Didot, mais encore dans de nombreuses lettres et des articles publiés dans les journaux ou revues de l’Instruction publique, Dübner a proposé des sens nouveaux, des corrections piquantes et autorisées. […] Mon ouvrage n’ayant qu’à gagner à une pareille révision, j’y consentis bien volontiers, et je lui communiquai toutes mes épreuves, qu’il revit, suivant son habitude, avec le plus grand soin… » Dans une lettre de Dübner, qui se lit dans la même préface, on voit qu’en proclamant M.  […] toujours contente de toi, te disant sans cesse que ta magistrature est la plus intègre, que ton armée est la plus brave, que ton clergé même est le plus pur, et à plus forte raison que ton jugement et ton goût dans les lettres et dans les études ne laissent rien à désirer !

503. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre III. De l’émulation » pp. 443-462

L’existence subalterne qu’on accordait aux gens de lettres dans la monarchie française, ne leur donnait aucune autorité dans les questions importantes qui tiennent à la destinée des hommes. […] Encourager les hommes de lettres, c’est les placer au-dessous du pouvoir quelconque qui les récompense ; c’est considérer le génie littéraire à part du monde social et des intérêts politiques ; c’est le traiter comme le talent de la musique et de la peinture, d’un art enfin qui ne serait pas la pensée même, c’est-à-dire, le tout de l’homme. […] L’un sauva sa patrie par son éloquence oratoire et ses talents consulaires ; l’autre, dans ses commentaires, écrivit ce qu’il avait fait ; l’autre enfin, par le charme de son style, l’élévation philosophique dont ses lettres portent le caractère, se fit aimer comme un homme rempli de l’humanité la plus douce, malgré l’énergique horreur de l’assassinat qu’il commit. […] Les lettres doivent souvent prendre un tel caractère, lorsque les hommes qui les cultivent sont éloignés de toutes les affaires sérieuses. Ce qui dégradait les lettres, c’était leur inutilité ; ce qui rendait les maximes du gouvernement si peu libérales, c’était la séparation absolue de la politique et de la philosophie ; séparation telle, qu’on était jugé incapable de diriger les hommes, dès qu’on avait consacré ses talents à les instruire et à les éclairer.

504. (1895) Histoire de la littérature française « Avant-propos »

Sans doute ceux qui se préparent à l’enseignement doivent systématiser leur connaissance, soumettre leur étude à des méthodes, et la diriger vers des notions plus précises, plus exactes, je dirai, si l’on veut, plus scientifiques que les simples amateurs de lettres. […] Thomas, chargé de cours à la Faculté des lettres de Paris ; A. Jeanroy, professeur à la Faculté des lettres de Toulouse ; E. Rigal, professeur à la Faculté des lettres de Montpellier. […] Lebreton, maître de conférences à la Faculté des lettres de Bordeaux, qui m’avaient communiqué quelques rectifications intéressantes.

505. (1888) Demain : questions d’esthétique pp. 5-30

Où va t-elle sous les influences contraires qui se la partagent (idéalisme — positivisme, patriotisme esthétique et philosophique— lettres et doctrines étrangères, objectivisme — subjectivisme, doctrine de l’exception — triomphe de la démocratie, etc.) ? […] Anatole France achevait sa lettre par ces conseils aux jeunes écrivains : Soyons simples, enfin. […] Ce sera le sujet d’une prochaine lettre. […] Qu’il me soit permis, sans prétendre clore par une simple lettre une discussion à l’objet de laquelle je consacre tout un livre, de défendre contre les sévérités de M.  […] Mais vous m’annoncez une autre lettre, sur les conditions nouvelles, précisément, que la démocratie et l’industrie feront à l’art de demain.

506. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Honoré de Balzac » pp. 1-15

Dernièrement, un homme peu connu dans les lettres, mais auquel la Revue des Deux-Mondes ouvrit les deux battants de sa publicité, M.  […] Eugène Poitou, qui débute dans les lettres vulgaires, a débuté déjà dans les lettres officielles et même avec succès. […] C’est, à ce qu’il paraît, un magistrat qui se divertit de temps en temps au commerce des lettres. […] Eugène Poitou n’a pas saisi à travers la lettre resplendissante d’une œuvre inouïe. Cette lettre que le critique discute petitement, il n’y a évidemment rien compris.

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