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676. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Châtillon, Auguste de (1808-1881) »

Il y est entré presque sans s’en douter, comme ces braves et subtils enfants des campagnes qui quittent leur besogne et jettent leurs outils pour aller babiller et partager leur pitance avec les soldats d’un régiment en marche, emboîtant le pas tout naturellement.

677. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Du Camp, Maxime (1822-1894) »

André Lemoyne Dans les Chants modernes, la désespérance de l’ancien romantisme jette çà et là sa note funèbre un peu incohérente, mais les hauts faits de la grande industrie contemporaine ont éveillé surtout le lyrisme de l’auteur, qui glorifie dignement les travaux herculéens des classes déshéritées.

678. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Magre, Maurice (1877-1941) »

Il a jeté un premier regard sur le monde, et il décrit sa vision avec sincérité.

679. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mockel, Albert (1866-1945) »

Albert Mockel a jeté de fines et légères orchestrations prosodiques.

680. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Dumont le Romain  » pp. 115-116

Les êtres réels perdent de leur vérité à côté des êtres allégoriques, et ceux-ci jettent toujours quelque obscurité dans la composition.

681. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Mais il ne s’agit pas seulement ici de réalisme ; les temps ne sont pas venus de discuter cette brûlante question qui fait jeter les hauts cria aux gens de mauvaise foi, aux esprits timorés et aux ignorants. […] qu’on met dans la bouche du peintre ; il est surprenant qu’on ose ramasser de pareilles niaiseries, qui furent jetées, il y a déjà trente ans, à la tête de M.  […] le laid seul est aimable, qu’on met dans la bouche du peintre ; il est surprenant qu’on ose ramasser de pareilles niaiseries, qui furent jetées, il y a déjà trente ans, à la tête de M.  […] Champfleury lui-même a jeté sa langue aux chiens. […] Champfleury regarderait, j’en suis sûr, comme une injure la qualification de poète ; en tout cas, ce n’est pas moi qui la lui jetterai à la tête.

682. (1897) Aspects pp. -215

» Survient un brutal qui balafre les inscriptions, jette au vent les couronnes d’immortelles, défonce à coups de pied ces réceptacles de fausse virginité. […] Ils ne s’arrachent d’une des gueules de l’Autorité que pour se jeter dans la gueule voisine. […] Ils sont d’un amoureux débordant, heureux de jeter au pied de l’Aimée toutes les fleurs et tout son cœur. […] Ses livres, ce sont des fresques brutales et barbares ; la couleur y est jetée par paquets, les lignes se renflent et exagèrent les contours ? […] Et Maître Phantasm se jeta dans le fauteuil en soupirant à grand bruit.

683. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

Il jetait le filet sur ces fonds de sable ; mais rarement il prenait quelque chose, et, toujours en ramant pour remonter le courant jusqu’à la ferme, il pensait : « Ah ! […] Un oiseau des marais, quelque martin-pêcheur sans doute, jetait de seconde en seconde, dans le silence, son cri bizarre. […] Depuis trente ans il restait là ; Katel y déposait ses assiettes avant le dîner, et Kobus y jetait ses habits. […] La description de sa toilette pour jeter de la poudre aux yeux des habitants de Rischen et peut-être de Sûzel est merveilleuse de vérité. […] » Tout à coup, se levant comme une désespérée, elle vint se jeter dans ses bras en s’écriant : « Oh si !

684. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Pour nous, jetés sur les rivages d’un de ces mondes, nous ne jouissons que d’une existence fugitive. […] Que Pline représente l’homme jeté nu sur la terre nue, créature infirme, pleurant, se lamentant, ne sachant ni marcher, ni parler, ni se nourrir, et qu’il s’écrie d’un ton de triomphe: Voilà le futur dominateur du monde ! […] D’abord perdu dans les plus basses classes de la société, puis jeté au milieu d’un monde corrompu, il apprit à mépriser les grands et les petits ; mais il ne put apprendre à se passer de leur estime. […] Jeté seul dans le monde, il y commit des étourderies, mais point de fautes que l’honneur pût lui reprocher. […] Elle se jetait aux pieds de ses directeurs, et elle imaginait contre elle-même des tortures et des supplices ; car le ciel, le juste ciel envoie aux âmes cruelles des religions effroyables.

685. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Il se rendait dans un autre hôtel, grimé, travesti, mais une heure ne s’était pas écoulée, que le maître d’hôtel l’interpellant par son nom, lui jetait : « Vous êtes M.  […] Paléologue, des Affaires étrangères, m’entretenait, ce soir, de la Chine, des délicatesses de ce peuple, qui a pour nous le dédain qu’on a pour les sauvages, de ce peuple, qui ne jette jamais un papier, mais qui brûle tout ce qui est écrit sur du papier, comme une émanation intime et sacrée de l’être. […] Là-dessus, la comtesse montait en voiture, se faisait conduire au bord de la Seine, et jetait la pierre à l’eau. […] À son retour, pris de douleurs cérébrales, il avait la malheureuse idée de s’entourer la tête de linge imbibé d’eau froide, à la suite de quoi il lui venait une névralgie, lui amenant un enflement de la tête, avec des taches de sang à la peau, et des rages de dents et des lancinements des tempes, à se jeter par la fenêtre. […] » Puis la princesse, lui disant qu’elle lui enverrait Dieulafoy, il jetait sur une note enfantine : « Et je serai obligé de faire ce qu’il m’ordonnera ? 

686. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Son poète lui-même lui jetait la poussière dans les yeux. […] « Le lendemain matin j’étais chez Laffitte quand on commença à jeter le nom du roi futur dans le peuple. […] — Je pris à part les plus échauffés. — Non, leur dis-je, comprenez-moi bien, je ne crée pas un roi, je jette une planche sur le ruisseau ! […] Je le recommanderai à nos bons amis les Pereire, qui font du travail le ministre de l’opulence. » La jeune fille, dans sa joie, jetait naïvement ses bras autour du cou du poète. « — Allons, allons ! […] XXXV La mort récente de la compagne de sa vie jeta une ombre visiblement plus grave sur sa physionomie.

687. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Leygues, Georges (1857-1933) »

Depuis longtemps, Les chanteurs d’amour, de printemps, D’idéal et de fantaisie Ne sont plus écoutés ni lus, Et l’on compte trop peu d’élus Dans le ciel de la poésie… Prenez donc ce coffret où dort Mon passé, cher et jeune mort, Fleuri de fis et d’asphodèles, Et dans quelque abîme profond, Au fond, poète, jusqu’au fond, Jetez-le de vos mains fidèles !

688. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Manuel, Eugène (1823-1901) »

Une lumière idéale enveloppe sa poésie et jette son voile d’or sur les réalités de la vie ou de la nature.

689. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Léon Dequillebec » pp. 165-167

C’est là qu’il est mort sans bruit, comme il avait vécu, sans une mention dernière dans les feuilles publiques, et le jour même où le convoi entrait sous les voûtes de Notre-Dame du Bon Voyage, l’Académie décernait des couronnes et jetait, comme une suprême ironie, sur le cercueil de ce poète mort pauvre, un bruit inutile de pièces d’or.

690. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXI » pp. 220-221

Dans une boutade il avait dit qu’il faudrait jeter dans la rivière les faiseurs de satires : paroles que Boileau a parodiées dans ces vers que j’ai déjà cités :                           Et tout n’irait que mieux Si de ces médisants l’engeance tout entière Allait la tête en bas rimer dans la rivière.

691. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 328-331

Elle veut dire que le malheureux doit être consolé par la certitude de n’être jamais heureux ; comme si l’on se flattoit d’encourager un Navigateur, battu de la tempête, en l’assurant qu’il n’y a plus de port ni de rivage pour lui ; mais que, devant être submergé sous les débris de son vaisseau, il ne tient qu’à lui de prévenir ce désastre & de se jeter dans la mer ».

692. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 506-508

Dès que Robin eut vu partir Toinette, Il quitta là le soin de son troupeau, Il jeta loin panetiere & houlette, Et ne garda rien que son chalumeau.

693. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 207-209

Si quelque heureux génie eût jeté sur la manie philosophique le même ridicule que cet Auteur répandit sur l'érudition pédantesque, les Philosophes auroient déjà disparu, comme les Commentateurs.

694. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre premier. Que la poétique du Christianisme se divise en trois branches : Poésie, Beaux-arts, Littérature ; que les six livres de cette seconde partie traitent spécialement de la Poésie. »

Nous jetterons d’abord un coup d’œil sur les poèmes où la religion chrétienne tient la place de la mythologie, parce que l’épopée est la première des compositions poétiques.

695. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

Son camarade, tout auprès, assis sur ses talons, se tenait en silence, les yeux baissés à terre ; il n’avait plus que deux osselets qu’il jetait machinalement l’un après l’autre : les éclats de rire du gagnant l’irritaient ; et, ayant bientôt perdu ce dernier reste, il s’en alla tout confus, les mains vides, sans s’apercevoir de l’approche de Vénus. » Celle-ci n’eut pas de peine à décider l’enfant à ce qu’elle voulut, moyennant promesse d’un jouet plus beau, de celui même qu’on avait fabriqué en Crète pour Jupiter enfant. Amour le voulait à l’instant même et jetait déjà tous les autres ; mais Vénus lui jure qu’il l’aura sans faute après. […] Médée, qui, d’habitude, se rend dès le matin au temple d’Hécate, dont elle est prêtresse, a été retenue ce jour-là au palais par une suggestion intime de Junon ; elle aperçoit les étrangers au moment où elle passe de son appartement dans celui de sa sœur ; elle pousse un cri de surprise ; Chalciope accourt et reconnaît ses fils, qui se jettent dans ses bras. […] Le christianisme et la chevalerie jettent des nuances, et comme des rayons, sur les pentes du déclin qui restent encore belles. […] ou plutôt moi-même, puissent d’ici les rapides tempêtes m’enlever par-dessus les mers jusqu’en Iolcos, pour que je t’aille jeter à la face mon reproche et le souvenir que tu n’as échappé que par moi… Oh !

696. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (2e partie) » pp. 177-248

L’homme, jeté au milieu de cet univers, sans savoir d’où il vient, où il va, pourquoi il souffre, pourquoi même il existe, quelle récompense ou quelle peine recevront les longues agitations de sa vie : assiégé des contradictions de ses semblables, qui lui disent, les uns qu’il y a un Dieu, auteur profond et conséquent de toutes choses, les autres qu’il n’y en a pas ; ceux-ci, qu’il y a un bien, un mal, qui doivent servir de règle à sa conduite ; ceux-là, qu’il n’y a ni bien ni mal, que ce sont là les inventions intéressées des grands de la terre ; l’homme, au milieu de ces contradictions, éprouve le besoin impérieux, irrésistible, de se faire sur tous ces objets une croyance arrêtée. […] Cette époque ressemble beaucoup à celle où les orateurs athéniens du parti de Démosthène jetèrent, par leurs déclamations contre Alexandre de Macédoine, la Grèce et l’Asie dans les mains d’Alexandre. […] XXII De même que Napoléon avait voulu jeter sur la première année du Consulat le prestige de la victoire de Marengo, de même il voulait jeter le prestige de la descente en Angleterre sur les premiers mois de l’Empire. […] Lisez ces quelques lignes jetées après le récit si animé de la bataille d’Austerlitz sur l’entrevue des deux empereurs ; voyez comme le style se détend, ainsi que l’âme, le lendemain des événements qui ont tendu l’esprit jusqu’au délire de la victoire ou jusqu’au désespoir de la défaite !

697. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Ces vers d’Horace sur sa prétendue fuite et sur son bouclier jeté à la bataille de Philippes sont une turpitude, mais ne sont pas une lâcheté. […] Pendant que Brutus se plongeait son épée dans le corps, Horace jeta la sienne, ainsi que son bouclier, pour s’éloigner plus légèrement du champ de carnage ; le poète Alcée, son modèle, en avait fait autant dans une circonstance semblable. […] C’est l’époque où il aima d’un amour plus sérieux la belle Syrienne Néère, à peine arrivée à Rome et encore naïve comme l’innocence, jetée au milieu des embûches de la corruption. […] XXI Tout, dans cette solitude, était occasion de vers : un arbre qui s’écroulait à côté de lui sous un coup de vent et qui menaçait sa tête, un loup qui lui apparaissait au carrefour d’un bois, une fontaine qui lui versait la fraîcheur dans son cristal, le sommeil à l’ombre dans son murmure ; il jetait son impression fugitive dans le moule gracieux et poli de la strophe, et il n’y pensait plus ; ce n’est qu’après sa mort qu’on retrouva et qu’on recueillit le plus grand nombre de ses petites pièces. […] XXIII La mort précoce du grand Virgile, qu’Horace aimait et célébrait sans envie dans toutes les circonstances, jeta une ombre sur l’âme d’Horace.

698. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

Ainsi, avec joie, j’échappe à l’envie ; et, sorti d’une grande tempête, j’ai jeté le câble dans le port, où désormais, élevant mon cœur par d’innocentes pensées, j’offrirai à Dieu mon silence, comme autrefois ma parole. […] Sa vie d’ailleurs, comme sa libre philosophie, ne l’a pas jeté dès la jeunesse sur les mêmes traces que le jeune et ardent lévite de Nazianze. […] Arrière, malédictions charmantes, grâces funestes, par lesquelles la terre attire l’âme séduite et la tient esclave, alors que, grandement malheureuse, elle a bu l’oubli de ses biens naturels pour se jeter sur le mauvais partage ! […] Dieu jettera quelque regard favorable sur l’autel arrosé par le sang du pontife. » Cela même, cette résolution qui fut accomplie, relève singulièrement le caractère du poëte dans l’évêque. […] Telle est la lente extinction des anciennes croyances : lors même qu’une foi jeune et pure en consume les restes du souffle de sa flamme, elles s’agitent sous la cendre ; elles jettent des lueurs encore vives, que fait ressortir le temps nouveau qui les entoure.

699. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Ses bottes s’évasant haut, armées d’éperons à chaînette de vermeil, jetaient des feux de vernis noir. […] Les enfants s’étaient jetés dans les bras de Marc. […] On lui jette de tous côtés des regards haineux et sournois, mais il est le plus fort, et l’on se tait. […] Le brouet achevé, on se jette sur le pain, et le croûton, morceau du lion, est encore l’objet de jalouses convoitises. […] Marbot se jette à la nage au milieu des éclats de la débâcle qui lui mâchurent le corps, et le sauve.

700. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Il n’est pas davantage le maître de sa nuit : « Vous devez travailler pour moi, et dormir pour moi, afin de mieux me servir à l’aube », lui jette son patron. […] Et Istrati se jette sur Jean-Christophe. […] » jetait avec mépris, il y a quelque temps, un enfant, qui essayait de hausser son front à la hauteur de la table de travail de Robert de Traz. […] Il ne se rend pas compte du trouble dans lequel il jette des lecteurs qui ne demanderaient pas mieux, je crois, d’être encore longtemps abusés. […] Aussi j’eusse préféré jouer quelque partie avec l’abbé Mugnier qui jetait sur le tapis vert un regard tout excité.

701. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Il se jeta au milieu de toutes les passions populaires ; il en précipita le mouvement pour se faire craindre, et fut lui-même entraîné par elles. […] Il est sans doute plus facile d’inventer que de chercher les véritables causes qui jettent tant de diversité dans le goût de quelques nations voisines. […] Ils descendaient de leurs montagnes, et accouraient au bord des fleuves pour écouter ces accents, plusieurs même se jetaient dans les ondes, et suivaient à la nage la nacelle enchantée. […] Quand un talent original paraît pour la première fois, il jette toujours un grand éclat. […] C’était là que la Divinité, toujours présente, recevait les hommages de toutes les nations, c’est de là qu’elle jetait un coup d’œil égal sur toutes les parties de la terre soumise à son empire.

702. (1881) Le roman expérimental

Mais on y voit nettement les raisons qui ont jeté Claude Bernard dans la science. […] Ils ne savent où on les mène, ils se jettent dans l’amertume, dans la contemplation, dans les rêveries extraordinaires. […] Notre théâtre a jeté alors un éclat incomparable, au détriment de la poésie lyrique et du roman. […] Il faut voir là une simple bravade jetée à l’école romantique. […] On vous le jetterait en prison.

703. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Elle jette dans son grand mortier des poireaux, de l’ail et du miel, productions désignant les contrées dont elle va broyer les villes. […] Harpagon veille nuit et jour sur un trésor pour lequel il oublie le soin de sa personne et de sa famille ; on le lui vole, et son désespoir le jette dans la démence. […] Recueillez les réflexions de Cailhava, dont les judicieuses remarques ont jeté quelque lumière sur l’art de la comédie. […] Ces deux contraires peuvent seuls rivaliser l’un avec l’autre, par l’horreur pareille qu’ils inspirent, et le désordre égal qu’ils jettent dans le monde. […] L’action de celui qui se jette à la nage pour sauver d’un torrent l’homme qui s’y noie, n’est point particulièrement celle d’un misanthrope, mais plutôt d’un philanthrope charitable envers son prochain.

704. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Là, des arbres vénérables sont exposés aux efforts des rafales qui les déracinent et les jettent sur le Gave de Lutour où ils forment des ponts champêtres. […] Lélète le pleure, quand rentrent les bâtiments, elle erre au bord de la jetée. […] Le bal est commencé : soudain Venegas se présente, salue et jette son défi et son or. […] Un Dieu en jette les fondements ; Jules César la fortifie, le More la conquiert et l’embellit, un saint la reconquit. […] Le résultat de toutes ces tentatives c’est de jeter Mme Lebreton dans les bras de Francis, ravi, ébloui.

705. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Un coup d’œil jeté au ciel de temps en temps avec une aspiration infinie. […] Le Bon a très bien jeté cela en lumière pour ce qui est de Rome. […] Tout affleure… La Vérité me jette, en mutinant, son dernier voile. […] Il y a des hommes que la perte de leur femme jette dans la mélancolie. […] Ils jettent leur gourme.

706. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Un de leurs hommes d’État disait que chez nous la populace lâchée se laisserait conduire par les mots d’humanité et d’honneur, mais que chez eux, pour l’apaiser, il faudrait lui jeter de la viande crue. […] Il fut détaché vivant de la potence, éventré ; il vit ses entrailles jetées dans le feu ; puis il fut coupé en quartiers, et son cœur encore palpitant fut arraché et montré au peuple. […] Stendhal disait que l’amour ressemble à une branche sèche jetée au fond d’une mine ; les cristaux la couvrent, se ramifient en dentelures, et finissent par transformer le bois vulgaire en une aigrette étincelante de diamants purs. […] Peut-on mieux consoler une femme qu’on a jetée dans l’extrême malheur ? […] Et comment a-t-il fait pour jeter sur cette comédie anglaise, qui allait s’éteignant chaque jour davantage, l’illumination d’un dernier succès ?

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