Il doit indiquer l’esprit général d’un temps d’après tout ce qu’il sait d’histoire proprement dite ; l’esprit littéraire et artistique d’un temps, ce qui est déjà un peu différent, d’après tout ce qu’il sait d’histoire littéraire et de l’histoire même de l’art ; mesurer, ce qui du reste est impossible, mais c’est pour cela que c’est intéressant, les influences qui ont pu agir sur un auteur ; s’inquiéter de la formation de son esprit d’après les lectures qu’on peut savoir qu’il a faites, d’après sa correspondance, d’après les rapports que ses contemporains ont faits de lui ; s’enquérir des circonstances générales, nationales, locales, domestiques, personnelles dans lesquelles il a écrit tel de ses ouvrages et puis tel autre ; chercher, ce qui est encore une manière de le définir, l’influence que lui-même a exercée et c’est-à-dire à qui il a plu, les répulsions qu’il a excitées et c’est-à-dire à qui il a déplu. […] Est-il entré dans vos idées générales sur la littérature et sur l’art d’écrire, ou les a-t-il contrariées, et par conséquent l’avez-vous hautement approuvé ou condamné sévèrement ? […] Ils n’avaient pas lu, ils avaient des idées générales, ils avaient des idées préconçues, ils jugeaient de haut et sans réplique : ils remplissaient la définition du grand critique.
Il est une révolution générale de l’âme humaine. […] Si Rousseau, après avoir trop algébriquement défini la volonté générale, en prouvait l’existence en la montrant à l’œuvre ? […] L’inspiré de la Volonté générale, c’est lui. […] On suit les modes et les phases d’une révolution générale de la pensée et du sentiment, dont les progrès se manifestent simultanément par bien des faits littéraires, mais se définissent mieux d’après quelques échantillons privilégiés que par un tableau historique général. […] Mais qui ne voit le péril de laisser accaparer par un génie d’une subjectivité aussi despotique l’empire des idées générales ?
Tout fait a sa cause, et toute littérature, toute œuvre d’art est un fait dont il suffît de chercher, dont il faut sans passion chercher la cause dans les mœurs, les idées et les goûts de la société qui l’a produite, dans l’esprit du siècle qui l’a inspirée, dans le génie de la nation qui lui a donné son caractère général, dans le tempérament, les habitudes et la vie de l’auteur original qui lui a imprimé son cachet particulier. […] qui descendront dans l’arène et les confiner dans le champ clos de la littérature, entrouvrir cependant de grands abîmes dans de petits problèmes, éveiller la curiosité du lecteur sur les questions de critique générale, et lui inspirer, avec le goût de leur examen, le désir de les résoudre par lui-même, pour lui-même : tel est l’objet de ce livre.. […] Taine, sorti de l’école historique, prétend réduire toutes les facultés d’un artiste à une seule faculté maîtresse, toutes les facultés maîtresses de tous les artistes d’un même peuple à une grande faculté générale qui sera, par exemple, le génie oratoire pour Rome, enfin les divers génies des peuples issus d’une souche commune à l’unité de la race, et ainsi, d’abstraction en abstraction, il raréfie la critique littéraire.
Je crois, en effet, qu’un des caractères généraux de la littérature qui s’est développée en ce siècle, orientée tantôt vers la science et tantôt vers l’art, c’est d’être une littérature d’hommes, faite surtout par et pour des hommes. […] Il se peut que dans les matières d’ordre politique ou social, le journal soit l’expression de l’opinion publique : en littérature, comme en art, comme en fait de finances et dans toute matière trop spéciale pour qu’une opinion générale se forme spontanément, les journaux sont les guides de l’opinion, les porte-parole des écoles, les agents de la réclame esthétique ou commerciale. […] Cela vaut par l’ironie acérée, par la netteté des formules dans le décousu du développement et l’incertitude de la pensée générale, par l’esprit qui revêt la violence, par un accent de passion sincère où la déclamation emphatique et les souvenirs classiques mettent seulement la date.
Ces règles, d’ailleurs, Hipparque, Ptolémée, Copernic, Kepler les ont discernées l’une après l’autre, et, enfin, il est inutile de rappeler que c’est Newton qui a énoncé la plus ancienne, la plus précise, la plus simple, la plus générale de toutes les lois naturelles. […] C’est donc l’Astronomie qui nous a montré quels sont les caractères généraux des lois naturelles ; mais, parmi ces caractères, il y en a un, le plus subtil et le plus important de tous, sur lequel je vous demanderai la permission d’insister un peu. […] Nous savons maintenant qu’il n’en est rien, que les lois de notre chimie sont des lois générales de la Nature et qu’elles ne doivent rien au hasard qui nous a fait naître sur la Terre.
Au milieu de ce renversement général, que chaque moment peut rendre plus rapide & plus funeste, il existe cependant des Esprits sages, des Ames honnêtes, des Citoyens zélés pour le véritable honneur de leur patrie : mais à quoi peuvent se réduire les efforts de leur zele ? […] l’intérêt de quelques Ecrivains, qui, à toute force, veulent se faire estimer, en dépit de la raison & du bon goût, sera-t-il préférable au bien général ?
C’est la même entente et la même harmonie générale. […] Quel travail que celui d’introduire entre une infinité de chocs fiers et vigoureux, une harmonie générale qui les lie et qui sauve l’ouvrage de la petitesse de forme !
Quoiqu’une théorie repose au fond d’un pareil ouvrage, — car de toute pensée générale, de tout fragment de vérité, il est facile de déduire ce que la science appelle une théorie, — ce livre n’est pas, à proprement parler, ce que les esprits qui recherchent ces organisations de la pensée entendent généralement par un système. […] L’auteur du Pouvoir et de la Liberté, qui appartient, par les tendances générales de sa philosophie autant que par ses convictions religieuses, à la grande école des de Maistre et des Bonald, ne croit pas à la souveraineté du peuple, et la plus grande partie de son livre est consacrée à la combattre ; mais l’originalité de son principe consiste précisément en ceci qu’il n’est faussé par l’application d’aucune théorie et qu’il embrasse et domine les plus opposées, aussi bien la théorie de la souveraineté du nombre que la théorie mystique du droit divin.
Tous deux, avec des différences issues de leur nature particulière, subiront l’entraînement général à leur groupe : ils transposeront. […] D’une façon générale, non. […] À quels motifs donc attribuer cette indétermination presque générale qui n’est certes pas de l’indifférence, et encore moins de l’aversion ? […] Préfet, procureur général, etc., toutes les herbes de la Saint-Jean. […] C’était en somme une sorte d’encyclopédie générale à exécuter sur une question particulière, et il était permis de reculer devant l’immensité de la tâche.
Ils portent témoignage, sur le sens général de toute notre activité nationale. […] Mais si ces qualités nous sont essentielles, elles doivent se retrouver dans la ligne de notre activité générale. […] Cet excellent observateur n’avait guère de théories générales. […] Une invitation à sortir de vous-mêmes et à vous élever jusqu’à un point de vue général et invariable. […] Ce n’est pas la folie des grandeurs, propre aux paralytiques généraux, et qui implique une déchéance cellulaire.
Cette ode renferme l’idée générale de mon discours et de mon poëme. […] C’est ainsi que l’illusion devient générale. […] Vous êtes sec et pesant : répandez-vous des maximes instructives et générales ? […] Il faut donc juger de l’imitation générale par le dessein général, et des imitations particulieres, par les desseins particuliers. […] Est-ce là le discours d’un général qui doit être le pere de ses troupes.
La juste idée d’une communauté générale de but et de principe entre les arts comporte celle de la diversité de leurs moyens. […] Les arts particuliers, démembrés de cet art général, ont entre eux le même principe, le même but, les mêmes règles que lui. […] La création divine, l’univers, est le type, le modèle général de la création humaine, de l’art. […] Résumons ce tableau de l’histoire des arts en quelques idées générales. […] Il doit envisager toujours le sujet particulier qu’il a choisi sous son aspect le plus général, le plus rationnel, le plus idéal.
Après avoir largement participé à la vie générale des êtres, l’homme sentit se développer en lui la vie spirituelle. […] On les trouve dans l’art comme dans la poésie : d’où il apparaît qu’en tout temps l’art et la poésie obéissent à une même philosophie générale. […] On y prend l’habitude de gestes, de paroles, d’attitudes qui donnent une forme caractéristique à l’expression des sentiments les plus généraux. […] Car alors, à l’occasion des discussions les plus particulières et même les plus techniques, on agite presque toujours des questions d’esthétique générale. […] Ceux des animaliers qui ont du renom cherchent à saisir dans la bête une disposition dominante et un caractère général : voyez les fauves de Barye.
Prenons un exemple : examinons comment nous formons l’idée abstraite et générale de couleur. […] Quelle est la qualité commune qui, se rencontrant dans ces deux objets, les range sous l’idée générale du beau ? […] La nature elle-même n’offre jamais le général sans l’individuel, ni l’individuel sans le général. […] De là les règles générales communes à tous, et les règles particulières à chacun d’eux. […] Les artistes de cette grande époque participent de son caractère général, et la représentent à leur manière.
Et comme il se retirait en prononçant ces mots, le maréchal se leva et lui dit d’un air touché qu’en Russie, l’usage permettait à un colonel, et même à un général, de recevoir des bienfaits de sa main ; que cependant il ne s’offensait pas d’un refus inspiré par un excès de délicatesse ; puis il ajouta, après un moment de réflexion: « Vous ne refuserez pas sans doute de faire le voyage avec un général de mes amis qui se rend à la cour ? […] Cependant, le maréchal de Munnich le présenta au général sous les auspices duquel il devait paraître à la cour, et peu de temps après ils se mirent en route pour Moscou. […] Le général avait deux voitures bien chaudes, bien closes, l’une pour lui, l’autre pour ses adjudants. […] Après cette généreuse distribution, le général se mettait seul à table, pendant que ses aides de camp et son secrétaire se tenaient debout derrière lui. […] Barasdine s’en saisit avec vivacité, et dit: « Celle-ci ne sera pas inutile ; le général est Français, et il n’a point oublié sa patrie ; les accents de votre voix suffiront seuls pour le bien disposer.
Il est en uniforme de général et salue, le képi à la main. […] On a cherché bien loin la raison de la fortune subite du général. […] Général baron Paulin. […] À peine le général eut-il fait panser sa blessure, qu’il ordonna un second assaut. […] Le soir même, le colonel Charrière fut nommé général.
Je ne sais quel effet la littérature de ce temps-ci fera dans l’avenir à ceux qui la regarderont à distance respectueuse ; il est à croire que, moyennant les inclinaisons de la perspective, et un peu de bonne volonté et d’illusion chez les spectateurs, tout cela prendra une tournure, une configuration générale et appréciable, une sorte de simplicité. […] En un mot, à chaque fait un peu général que vous cherchez à établir touchant cette pauvre littérature, l’exception se lève aussitôt et le ruine ; quelque caractère particulier et déterminé que vous tâchiez d’indiquer, il se trouve toujours à côté autre chose d’assez imposant et d’aussi légitime que le reste, qui vous répond : « Non, la littérature de notre temps n’est pas cela. » C’est toute la définition que j’en veux donner aujourd’hui.
Pottecher consiste à prendre une idée générale et à la symboliser, ainsi que son contraire, dans des personnages qui naturellement se choquent et de la conduite desquels on peut voir sortir les conséquences bonnes ou mauvaises des idées représentées. Ces idées sont choisies parmi les plus simples, les plus générales et surtout les plus à la portée du peuple.
Et tandis qu’au milieu de l’alarme générale, le Philosophe murmuroit peut-être contre la Nature, ou ne songeoit qu’à sa gloire en préparant le froid projet d’un nouvel Edifice, le Peuple, ce Peuple qui ne raisonne pas, mais qui fait toujours agir efficacement pour le bien général, exposoit sa vie, la sacrifioit, afin de retarder, de quelques momens, le trépas de tant d’Infortunés.
La critique générale que nous adressons à M. […] Il est un peu bien sévère pour les honnêtes gens à qui la vie a mal tourné, qui ne sont pas devenus inspecteurs généraux de l’enseignement supérieur, ou qui, d’inspecteurs généraux ne deviennent pas assez vite sénateurs et ministres. […] Elle se cabre seulement à cette idée générale, si inconcevable pour elle, épouser sans dot ! […] La composition générale de l’ouvrage est, en son genre, achevée. […] Qu’est-ce que les états généraux ?
Caractère général des écrits de Fénelon. — § I. […] La tendance générale des écrits théologiques de Fénelon est de substituer le particulier à l’universel, le sens propre à la tradition. […] Pendant que Lille est aux abois, il perd plusieurs heures à assister à une procession générale pour le succès de nos armes. […] La pensée générale en est excellente ; c’est partout le simple, le vrai, le naturel, que recommande Fénelon, et chacune de ses phrases en est comme un modèle. […] A qui, sinon à Louis XIV personnifié dans Idoménée, Mentor conseille-t-il de ne point marier contre leur gré des filles riches à des généraux ruinés à la guerre ?
Ainsi se produit la réaction appropriée, l’équilibre avec le milieu, l’adaptation, en un mot, qui est la fin générale de la vie. […] Ce qui était aboli, c’était donc une certaine espèce de reconnaissance, que nous aurons à analyser, mais non pas la faculté générale de reconnaître. […] Mais, avant d’en chercher la vérification, disons brièvement comment nous nous représentons les rapports généraux de la perception, de l’attention et de la mémoire. […] De degré en degré, on sera amené à définir l’attention par une adaptation générale du corps plutôt que de l’esprit, et à voir dans cette attitude de la conscience, avant tout, la conscience d’une attitude. […] PILLON, La formation des idées abstraites et générales (Crit.
Raynouard, nommé rapporteur, présente à la Chambre le résultat du travail de la Commission l’historien a là une page que je mettrais volontiers à côté de telle de ses pages de jeunesse sur la mort des Girondins, sur les victoires encore républicaines des jeunes et brillants généraux de l’an V. […] Le spectacle d’hommes remarquables par le caractère, l’intelligence, le talent, pensant différemment les uns des autres, se le disant vivement, rivaux sans doute, mais rivaux pas aussi implacables que ces généraux qui, en Espagne, immolaient des armées à leurs jalousies ; occupés sans cesse des plus graves intérêts des nations, et élevés souvent par la grandeur de ces intérêts à la plus haute éloquence ; groupés autour de quelques esprits supérieurs, jamais asservis à un seul ; offrant de la sorte mille physionomies, animées, vivantes, vraies comme l’est toujours la nature en liberté ; — ce spectacle intellectuel et moral commençait à saisir et à captiver fortement la France. […] Elle n’avait pas manqué de généraux en 1702, on était certain qu’elle ne manquerait ni d’hommes d’État ni d’orateurs en 1814 !
Telle est l’idée générale de ce volume qui se compose d’une suite de petits Mémoires, et dans lequel l’auteur semble n’avoir pris son sujet principal que comme un prétexte à quantité de remarques nouvelles, à des dissertations curieuses, et, ainsi qu’on aurait dit autrefois, à des aménités de la critique. […] Rossignol, les caractères généraux de la poésie pastorale ; on a déterminé avec assez de précision quels devaient être le lieu de la scène, le rôle des acteurs, le ton du discours, les qualités du style ; mais l’organisation intérieure, le mécanisme secret, la structure savante et ingénieuse de cette poésie, ont été jusqu’ici peu étudiés. […] Au reste, ce n’est pas une certaine allusion générale et toute d’imagination qui pourrait ici étonner et choquer, si l’on s’y était tenu.
Avant de caractériser les écrivains anglais et les écrivains allemands, il me paraît nécessaire de considérer d’une manière générale les principales différences des deux hémisphères de la littérature. […] L’on ne peut décider d’une manière générale entre les deux genres de poésie dont Homère et Ossian sont comme les premiers modèles. […] La perfection de quelques-unes de ces poésies prouve, sans doute, le génie de leurs auteurs ; mais il n’en est pas moins certain qu’en Italie les mêmes hommes n’auraient pas composé les mêmes écrits, quand ils auraient ressenti la même passion ; tant il est vrai que les ouvrages littéraires ayant le succès pour but, l’on y retrouve communément moins de traces du caractère personnel de l’écrivain, que de l’esprit général de sa nation et de son siècle.
Mais la religion, dans l’acception générale, suppose une inébranlable foi, et lorsqu’on a reçu du ciel cette profonde conviction, elle suffit à la vie et la remplit toute entière ; c’est sous ce rapport que l’influence de la religion est véritablement puissante, et c’est sous ce même rapport qu’on doit la considérer comme un don aussi indépendant de soi, que la beauté, le génie, ou tout autre avantage qu’on tient de la nature, et qu’aucun effort ne peut obtenir. […] Quelque chose d’enthousiaste comme elle, des pensées qui, comme elle aussi, dominent l’imagination, servent de recours aux esprits qui n’ont pas eu la force de soutenir ce qu’ils avaient de passionné dans le caractère : cette dévotion se sent toujours de son origine ; on voit, comme dit Fontenelle, que l’amour a passé par là ; c’est encore aimer sous des formes différentes, et toutes les inventions de la faiblesse pour moins souffrir, ne peuvent ni mériter le blâme, ni servir de règle générale ; mais la dévotion exaltée qui fait partie du caractère au lieu d’en être seulement la ressource, cette dévotion, considérée comme le but auquel tous doivent tendre, et comme la base de la vie, a un tout autre effet sur les hommes. […] On peut encore penser, en reconnaissant l’avantage des caractères inspirés par leurs propres penchants, que la dévotion étant d’un effet général et positif, donne des résultats plus semblables et plus certains dans l’association universelle des hommes ; mais d’abord, la dévotion a de grands inconvénients pour les caractères passionnés, et n’en eût-elle point, ce serait, comme je l’ai dit, au nombre des événements heureux, et non des conseils efficaces qu’il serait possible de la classer.
Ce qu’il y a de mauvais en elle est transitoire et de peu de conséquence et n’affecte que le particulier, tandis que ce qu’elle a de bon, elle le tient de la fixité et permanence de l’institution de justice et, par là, elle satisfait le général. […] Elles l’affirment en ce sens qu’elles font partie d’un système général de contrainte. Prise isolément, la loi du divorce est une loi émancipatrice de l’individu ; mais elle forme bloc en réalité avec l’ensemble des dispositions légales qui constituent une contrainte plus générale : le mariage civil.
L’auguste de ses fonctions lui inspire un tel orgueil, qu’ici le vicaire de Saint-Roch est plus grand à ses propres yeux que le souverain : celui-ci ne fait que des nobles, des ducs, des ministres, des généraux ; qu’est-ce que cela pour celui qui fait des dieux ? […] On peut considérer l’institution d’un prêtre sous trois points de vue généraux : les mœurs, les connaissances et les fonctions ; et les fonctions sous deux autres aspects : les fonctions publiques et les fonctions privées ou ce qui tient à sa vie domestique. […] Il y a une logique propre à l’ecclésiastique, connue sous le nom de Lieux théologiques ; c’est un parallèle des autorités entre elles : de l’autorité de la raison, de l’autorité de l’Écriture, des conciles généraux et particuliers, des Pères considérés séparément et entre eux sur telle matière ou sur telle autre, des docteurs de l’Église, des grands hommes, de la tradition et des monuments ; logique de théologien à théologien, fort différente de celle d’un homme à un homme et d’un théologien à un philosophe.
Demogeot, sans ce dernier chapitre qu’il aurait été si piquant d’oublier, nous ne saurions pas trop, en vérité, à quel système d’idées, à quel ordre de convictions générales ou particulières appartient l’auteur de ce livre, exclusivement littéraire. […] » Et ce n’est pas là une de ces idées générales qui servent comme une transition entre deux chapitres. […] Seulement, elles sont peut-être trop vite faites, et ici nous rentrons dans l’inconvénient général du livre en question, qu’on voudrait une histoire à fond et qui, malheureusement, n’est qu’un tableau.
La Critique doit-elle s’associer à l’attendrissement général ? […] Alfred de Musset, qui, avant d’être cette perle fine d’originalité, enfin trouvée, d’Alfred de Musset, imita aussi pour son propre compte et beaucoup trop, fut à lord Byron ce qu’est un brillant aide de camp à son général ; mais M. […] C’est tout le volume dans chacun de ses détails et dans son inspiration générale et première.
Le lieutenant général du roi en Guienne à cette époque était le maréchal de Matignon, bon capitaine, et encore meilleur politique, très-fin, modéré et des plus capables. […] Tout s’était bien passé pendant trois années ; Montaigne avait suffi aux affaires de la ville au-dedans, aux négociations du dehors et aux sollicitations en Cour ; il était même populaire ; sa réélection, un moment contestée comme contraire aux statuts, avait été maintenue à la satisfaction générale ; on était au commencement de la quatrième année (1585) : ce fut cette fin de magistrature qui devait accumuler en quelques mois tous les ennuis et garder en quelque sorte pour le bouquet tous les genres de difficultés et de périls. […] Et pour preuve que c’était sérieux, il fit venir à l’instant Le Londel, capitaine de ses gardes, et lui ordonna de désarmer Vaillac : « Il s’adressa ensuite à M. de Montaigne, maire, et lui commanda de faire savoir dans toute la ville les intentions du roi et celles de son lieutenant général, afin de disposer les bourgeois, bons et fidèles serviteurs du roi, à se joindre à ses troupes pour forcer la garnison du château à se rendre, si la punition de Vaillac ne les décidait pas à se soumettre. » Vaillac, pressé de toutes parts, se soumit et commanda lui-même à ses gens de sortir et de rendre le château. […] Neuf lettres de lui au maréchal, écrites pendant des absences, courses ou séjours qu’ils firent l’un ou l’autre hors de Bordeaux, et toutes se rapportant aux cinq premiers mois de cette année 1585, avant et après l’acte de vigueur du mois d’avril, marquent assez à quel point l’union de pensée et de conseil était étroite et entière entre l’habile, lieutenant général et le sage maire de la cité. […] Il y avait dans le courant du mois une revue générale indiquée de toutes les compagnies bourgeoises, et comme qui dirait de la garde nationale de Bordeaux.