Ici, la forme emporte le fond. […] Qu’est-ce encore, si ce n’est, au fond, ce que M. […] La recherche excessive de reflet dans la forme décèle l’indifférence sur le fond. […] Voilà le fond des sentiments de Bossuet. […] Le fond du moral restant le même, les nuances en sont plus prononcées.
Ce que j’ai mêlé d’humeur personnelle et de fantaisie au fond solide des choses, pourquoi serait-ce une cause d’insuccès ? […] Darwin était, au fond, conservateur et optimiste ; il croyait en Dieu. […] et comme elle étonna le fin fond du boulevard où se cachait mon héros enfariné ! […] Le succès, le temps, l’argent et l’imprimerie sont relégués au fond de ma pensée dans des horizons très vagues et parfaitement indifférents. […] L’illusion est au fond de tout notre effort littéraire.
Cet idiot d’aspect brutal est inoffensif au fond. […] Le fond de la thèse est vrai. […] Dumas, au fond, est flatté. […] Qu’il ne cherche même pas à l’entendre au fond d’un chapeau qui parle sur un guéridon qui tourne ! […] Au fond, Philaminte-Césarine, dans son monde où l’on s’ennuie, s’ennuie toute la première.
Sarcey et l’administrateur de la Comédie-Française, tous deux, au fond, amoureux du même objet. […] Ce fond s’harmonise merveilleusement avec le texte poétique. […] À travers la colonnade du fond, on aperçoit une haute colline que couronnent trois temples. […] Mais précisément ces deux vers et la toile du fond offrent au spectateur des associations d’idées contradictoires. […] Le peuple de Thèbes est groupé au fond du théâtre, devant le palais d’Œdipe.
Il nia Rodin ; il le nia de fond en comble. […] Au fond du révolté que je suis, il y a un réactionnaire timide qui sommeille. […] Je voudrais aussi que, avant de démolir, de fond en comble, M. […] Or, celui qui a vu l’œil du juge, a vu le fond de la désespérance humaine. […] Au fond de la déchéance d’un homme, il y a presque toujours une grande tristesse.
Mais d’autres livres, plus sérieux par le fond et par la forme, ne courent-ils pas le risque d’aboutir à des effets pareils ? […] Quoiqu’il y ait chez les deux le même fond de loyauté et de croyances, le talent a sa note particulière et son accent propre. […] Il en dit avec amour les horizons, le ciel, les savanes, les aspects tantôt riants, tantôt sévères ; il lui emprunte le cadre et le fond de ses tableaux. […] Une goutte de vieux nectar mythologique tombe parfois au fond du verre à vin de Champagne et en empêche le pétillement trop vif. […] Cette idée n’est pas exprimée d’une façon philosophique et déclamatoire ; mais elle ressort du fond même des choses.
Tout de même un fond de tendresse subsiste en lui. […] Dans son fond et au plus large sens du mot, il est un Gaulois. […] Le fond même ici est aride et désolé. […] Il semble bien néanmoins que ce soit ici le fond même de la pensée de Loti. […] Mais les diverses critiques qui ont été faites ne me semblent pas porter au fond.
L’ambition d’écrire fait partie de ce fond de vanité qui est le propre de tous les mortels. […] Au fond qu’est-ce qui prouve le succès ? […] Les romantiques avaient, au fond, les mêmes doctrines que les classiques, parce qu’il n’y en a pas d’autres. […] L’histoire de la satiété en amour, qui fait le fond d’Adolphe, était également un thème très original. […] » C’est qu’au fond, rien n’est plus facile que de bâcler une nouvelle.
Il y plonge par ses racines, il en a gardé le fond ; et parmi ceux qui sont habitués à reconnaître et à démêler ce qui subsiste d’essentiel à travers les transformations morales, je n’étonnerai personne en disant que, sous sa formephilosophique la plus consommée, il a encore de sa race première certains traits que lui-même a notés comme les plus profonds et les plus durables, « la foi, le sérieux, l’antipathie pour ce qui est vulgaire, le mépris de la légèreté » ; — oui, la foi, — une sorte de foi, non au surnaturel, mais au divin ; et l’on peut dire en effet que, dans sa manière d’envisager la nature, l’histoire et l’humanité, M. […] Le fond y est peut-être moins sacrifié à la forme ; on y trouve plus de déclamation, mais moins de rhétorique. […] Telle fut l’origine de l’un de ses Mémoires, qui a servi de fond à l’Histoire générale des Langues sémitiques, et qui obtint le prix Volney (1847).
Aussi, plus tard, bien qu’il conservât au fond l’indépendance intérieure qu’il avait annoncée dès ses premières années, on le voit toujours au service de quelqu’un. […] Son pinceau maigre, quoique étincelant, joue d’ordinaire sur un fond abstrait ; il ne prend guère de splendeur large que lorsque le poëte songe à Buffon et retrace d’après lui la nature. […] Cette charmante mythologie que le xviie siècle avait défigurée en l’adoptant, et dont le jargon courait les ruelles, il la recompose, il la rajeunit avec un art admirable ; il la fond merveilleusement dans la couleur de ses tableaux, dans ses analyses de cœur, et autant qu’il le faut seulement pour élever les mœurs d’alors à la poésie et à l’idéal.
Quand on est moraliste et qu’on n’observe que des hommes faits, on court risque de tourner au La Rochefoucauld et au La Bruyère ; si le regard se reporte au contraire sur une jeunesse honnête et chaque jour renouvelée, on garde la fraîcheur du cœur jusque dans la connaissance du fond, la consolation dans les mécomptes, une vue plus juste de la nature morale dans ses ressources et dans son ensemble. […] Mais au fond, depuis la fatale découverte et la perspective mortelle, quelque chose de grave et de résigné, de religieux sans mots ni phrases du sujet, dominait dans sa pensée et se révélait indirectement dans ses discours par une plus grande douceur et une plus grande indulgence de jugement. […] Bernier, chargé des deux nouvelles ouailles qu’il s’est données, ses tribulations croissantes et toujours consolées, depuis le moment où il sort de l’hôtel au milieu des rires en les tenant chacune sous un bras, jusqu’au jour où il les recueille chez lui dans sa propre chambre et où la grossesse de la pauvre Rosa se déclare, ces incidents survenant coup sur coup et l’un à l’autre enchaînés sont touchés avec un art secret, et ménagés avec une conduite qui fait l’intérêt du fond.
Dès le premier moment donc, quelque chose d’artificiel s’insinue dans l’excellente entreprise des novateurs : un vice primordial, tout au fond de leur esprit, menace la vitalité et, si je puis dire, la santé de leur œuvre. […] Et l’histoire de la langue ne nous fait-elle pas voir dans de nombreux cas cette pénétration de notre pur français par les dialectes de langue d’oïl qu’il a supplantés et relégués au fond des champs ? […] Ce que Villon seul avait fait en deux ou trois endroits, d’exprimer les plus intimes réactions de l’individualité au contact de la vie, de mettre par conséquent une sincérité sérieuse au fond de l’œuvre poétique, Ronsard et son école en firent la loi et comme l’essence de la poésie moderne.
Au fond, c’est quelque chose d’assez simple. […] Elle a la manie de mâchonner continuellement des tiges de résédas, et, après sa mort, on trouve dans son salon, au fond d’une caisse de résédas, le cadavre d’un enfant (le Dessous des cartes d’une partie de whist). […] Mais tout cela est, au fond, assez innocent.
Au fond, Michelet conçoit l’amour comme Platon, comme les poètes des Chansons de chevalerie, comme d’Urfé (à cela près que d’Urfé, par un scrupule renchéri touchant la possession physique, ne veut considérer l’amour qu’avant le mariage), comme Corneille enfin, et Pascal lui-même. « À mesure qu’on a plus d’esprit, dit Pascal, les passions sont plus grandes, parce que les passions n’étant que des sentiments et des pensées qui appartiennent purement à l’esprit, quoiqu’ils soient occasionnés par le corps, il est visible qu’elles ne sont plus que l’esprit même et qu’ainsi elles remplissent toute sa capacité. » Pareillement Michelet : « L’amour est chose cérébrale. […] Elle est vôtre, quoi qu’elle ait fait. » Je pressens que, si j’étais femme, tous ces chapitres : la Mouche, Tentation, Médication, me paraîtraient accablants de bonté, de pitié, de miséricorde, et, dans le fond, un peu injurieux. […] Au fait, il n’est pas nécessaire d’avoir un vieux fond chrétien pour sentir ainsi : le pauvre Maupassant a été un jour soulevé de dégoût en songeant que les organes de l’« amour » sont aussi ceux des plus viles sécrétions.
Il cédera plutôt aux clameurs de l’envie, il fuira ses persécuteurs jusqu’au fond des forêts, & préférera, s’il le faut, le commerce des Tygres à celui des hommes ; mais du fond des déserts il ne les oubliera point, il les servira, tout ingrats qu’ils sont, attendrit sur les nouveaux malheurs qui les menacent, il fera entendre sa voix désintéressée & expirante, & consumera ses derniers jours à instruire une Société qui la rejette de son sein. […] Ce sera lui qui étendra les idées des autres hommes, qui sous la forme du sentiment, développera les pensées qui reposoient au fond de leurs cœurs, & qui placera sur leurs lévres cette expression juste & facile dont il leur aura donné l’exemple.
« Non, j’irai jusqu’au bout ; je boirai jusqu’au fond cette coupe d’amertume. […] Ellénore, après la confusion de la défaite, ouvrira les yeux, et cherchera vainement autour d’elle les félicitations respectueuses sur lesquelles elle avait compté ; au fond de son cœur elle rougira de son inconstance, et doutera d’un bonheur si facile à changer. […] Habitués que nous sommes à écouter dans un autre cœur le retentissement de nos souffrances et de nos joies, quand cette intime fraternité, épuisée de lassitude, fléchit et s’affaisse, l’ennui fond sur nous comme un oiseau de proie.
On voit en cela le fond de ce prince. […] C’était pourtant au fond une âme assez basse, et pleine de vénération pour les grandeurs humaines ; d’ailleurs tracassier et processif. […] Le roi lui avait imprimé, au fond du cœur, la réponse qu’elle devait lui faire.
Cette riche et forte nature en effet, cette nature saine et florissante, où la gaieté est plutôt dans le tour et le sérieux au fond, n’avait jamais eu de passion proprement dite. […] Un homme de ses amis (l’abbé Arnauld), qui avait aussi peu d’imagination que possible, en a trouvé pour la peindre, lorsqu’il nous dit : Il me semble que je la vois encore telle qu’elle me parut la première fois que j’eus l’honneur de la voir, arrivant dans le fond de son carrosse tout ouvert, au milieu de monsieur son fils et de mademoiselle sa fille : tous trois tels que les poètes représentent Latone au milieu du jeune Apollon et de la jeune Diane, tant il éclatait d’agrément dans la mère et dans les enfants ! […] Même quand cette pensée est sérieuse, même quand la sensibilité est au fond, elle a de ces mots qui la déjouent et qui font l’effet d’une gaieté.
Comme fond et sauf quelques traits, quelques observations de détail, que ce sera le devoir du professeur de guetter, d’aviser et de relever avec soin pour en féliciter l’écolier, un devoir scolaire sera toujours un reflet. […] Non, il faut se contenter d’un fond de discours qui n’aura d’ordinaire aucune originalité, qui sera d’emprunt plus ou moins adroit, et d’idées plus ou moins bien repensées — et d’une bonne disposition des parties, et d’un style sain, parfois agréable. […] Elle est funeste en soi ; elle fait des sots ; elle fait en choses littéraires des hommes tout pareils à ceux qui, en politique récitent, les articles de fond de leur journal ; elle fait des hommes-reflets ; elle fait des hommes qui sont des lunes ; il ne faut pas aspirer à être un soleil mais il ne faut pas non plus être comme la lune.
Dargaud est au fond un chrétien de nature, d’un christianisme… incorrigible, Dieu merci ! […] L’auteur, qui n’écrit pas l’histoire d’un siècle, quoiqu’il en traverse plusieurs, mais qui, comme on dit maintenant, écrit celle d’une, idée, s’arrête à cet édit de Nantes qui forme une histoire de cette idée, en réalisant par Henri IV, que du moins il ne grandit pas, la politique de ce Michel de l’Hôpital, grandi outre mesure et qui doit éprouver de grands malaises de modestie, dans le fond de sa tombe, s’il peut s’y douter d’avoir sur terre un tel historien. […] Vous le voyez, on pouvait s’attendre à pis sur le fond des choses et sur leur forme aussi, car le talent de M.
Fait pour le monde comme tous les ambitieux, qui finissent par se venger, en le jugeant, de ne pouvoir le gouverner, Stendhal, misanthrope vrai au fond, mais qui cachait sa misanthropie comme on cache une blessure à chaque instant près de saigner, Stendhal fut… j’oserai le dire : un Tartuffe en beaucoup de choses, quoiqu’il pût être franc comme la Force, car il l’avait ! […] On le voit, nous ne transigeons pas sur les nombreux défauts de fond et de forme qu’une étude sévère nous a fait apercevoir dans les œuvres d’un homme qui, littérairement, pour se faire remarquer, aurait mangé des araignées comme l’athée Lalande et, religieusement, qui niait Dieu comme lui. […] Assurément il eût mieux valu ne pas les penser et ne pas les soutenir, mais il ne s’agit pas ici du fond des choses et du mutisme radical de l’esprit de Stendhal en fait de morale, il s’agit seulement de signaler la fermeté d’un caractère dont la force augmentait encore celle d’un esprit qui, naturellement, savait oser.
Fait pour le monde, comme tous les ambitieux, qui finissent par se venger, en le jugeant, de ne pouvoir le gouverner, Stendhal, misanthrope vrai au fond, mais qui cachait sa misanthropie comme on cache une blessure à chaque instant près de saigner, Stendhal fut… j’oserai le dire, un Tartuffe en beaucoup de choses, quoiqu’il pût être franc comme la force, car il l’avait ! […] On le voit, nous ne transigeons pas sur les nombreux défauts de fond et de forme qu’une étude sévère nous a fait apercevoir dans les œuvres d’un homme qui, littérairement, pour se faire remarquer, aurait mangé des araignées, comme l’athée Lalande, et religieusement, qui niait Dieu comme lui. […] Assurément, il eût mieux valu ne pas les penser et ne pas les soutenir, mais il ne s’agit pas ici du fond des choses et du mutisme radical de l’esprit de Stendhal, en fait de morale, il s’agit seulement de signaler la fermeté d’un caractère dont la force augmentait encore celle d’un esprit, qui, naturellement, savait oser.
C’est délicieux et au fond poignant ; c’est du pathétique et du génie là où il n’y en a presque jamais : c’est du pathétique et du génie dans la finesse… IV Il faut lire… Mais à cela près des connaisseurs, qui font pour moi le seul succès dont on puisse avoir la fatuité, la supériorité d’un talent comme celui de madame de Molènes sera-t-elle sentie ? […] VII Cela s’appelle Monsieur Adam et Madame Ève 56, et c’est la longue, l’éternelle, l’amusante et la triste comédie du mariage qui est le fond de la comédie humaine où tous les faiseurs de pièces puisent depuis qu’il y a des faiseurs de pièces dans le monde, et qui doit cependant rester inépuisable ! […] cette comédie du mariage, qui a inspiré tant de choses et de rires cruels aux grands comiques et aux grands moralistes de tous les âges, est, au fond, l’histoire du désenchantement de deux cœurs unis.
Allons, allons, messieurs les grondeurs pour rire, avouez qu’au fond vous êtes contents de nous, les jeunes, que nous ne dégénérons pas trop de nos pères de 1830 et que véritablement nous sommes les petits de ces grands lions-là ! […] Dans le livre qui nous occupe, je me bornerai — vu le peu de place — à vous signaler, avec mille réserves de fond, bien entendu, la forme très remarquable en particulier des chapitres sur Balzac, Stendhal, M. […] Excusez la faiblesse de l’exécution, mais le fond de bon sens y est. […] J’entends parler de ceux à qui leurs excès, bien de leur âge et de leur intransigeance, charmante au fond, avaient valu de la part de tels critiques qui ne les valaient pas les épithètes de Décadents et de Symbolistes... […] Et, au fond, ce vrai correct, ce hautain comme il faut, et ce modeste, et ce presque timide, mais timide à sa façon, la bonne, qu’il était dans la vie !
Collaborateur du Journal des Savants depuis 1855, il est un de ceux qui y contribuèrent le plus dans les années suivantes par des articles de fond, philologiques, historiques, dont une partie seulement (ceux qui concernent la langue et la littérature du moyen âge) a été recueillie. […] Baillière : il le fit revoir et refaire presque de fond en comble, et il voulait ôter le nom de Nysten. […] je vous vois, il est vrai, plus fiers et plus grandioses que jamais, mais c’est le dehors qui a changé plus que le fond. […] Je me trouve ici en présence d’un embarras réel qui tient, s’il m’est permis de le dire, à la nature même de mon esprit : je n’ai pas à donner un avis ferme et de fond. […] Mon objection, on le voit, porte plutôt sur la forme et la mesure que sur le fond.
Les choses réelles sont grossières, et toujours laides par quelque endroit ; à tout le moins, elles sont pesantes ; nous ne les manions pas à notre gré, elles oppriment l’imagination ; au fond, il n’y a de vraiment doux et de vraiment beau dans notre vie que nos rêves. […] On sourit d’entendre les gros mots savants échappés de ces lèvres roses. « Les voilà le long des bancs comme des colombes au matin sur le chaume du toit, quand le soleil tombe sur leurs blanches poitrines » ; elles écoutent des tirades d’histoire et des promesses de rénovation sociale, en robes de soie lilas, avec des ceintures d’or, « splendides comme des papillons qui viennent d’éclore » ; parmi elles une enfant, Mélissa, « une blonde rose, pareille à un narcisse d’avril, les lèvres entr’ouvertes, — et toutes ses pensées visibles au fond de ses beaux yeux, — comme les agates du sable qui semblent ondoyer et flotter au matin, — dans les courants de cristal de la mer transparente1528. » — Et croyez que l’endroit aide à la magie. […] Du fond de ma langueur jaillit un cri, — l’Amour couronné s’élançant des bords de la mort, — et tout le long des veines frémissantes l’âme monta, — et se colla dans un baiser de feu sur la bouche d’Ida. […] S’il y a une pente, on a ménagé des rigoles avec de petites îles au fond de la vallée, toutes peuplées par des touffes de roses ; des canards d’espèce choisie nagent dans les bassins, où les nénufars étalent leurs étoiles satinées. […] Comme un homme, au milieu d’une fête, qui boit dans une coupe ciselée, debout, à la première place, parmi les applaudissements et les fanfares, les yeux riants, la joie au fond du cœur, échauffé et vivifié par le vin généreux qui descend dans sa poitrine, et que subitement on voit pâlir ; il y avait du poison au fond de la coupe ; il tombe et râle ; ses pieds convulsifs battent les tapis de soie, et tous les convives effarés regardent.
C’étaient des murs de glace ; en quelques endroits balayés par la bise, on voyait le ravin du fond de Fiquet, la forêt du bois de chênes et la montagne bleuâtre, comme rapprochés de vous à cause de la clarté de l’air. […] Il faisait bien bon dans cette grande cuisine, et le chat gris, un peu sauvage, nous regardait de loin à travers la balustrade de l’escalier au fond, sans oser descendre. […] » Elle avait l’air de se fâcher, mais on voyait bien à ses yeux plissés qu’elle riait au fond de son cœur. […] En haut elle me conduisit dans une chambre assez grande, avec un bon fourneau de faïence, et un lit au fond. […] Elles s’étendaient d’une seule file du fond de l’Alsace en Lorraine.
Le fond genevois et protestant. […] Mais…, mais Mme d’Épinay aimait son philosophe, son ours ; elle le dérangeait, quand il aurait aimé à rester chez lui, elle le faisait venir à la Chevrette, quand il aurait voulu errer seul au fond des bois. […] Mais Genève, c’est le calvinisme : il est l’âme de la cité et des citoyens ; la Réforme a été le modificateur essentiel de ce fond français que le premier des Rousseau de Genève transmettait à ses descendants. […] Je suis pourtant plus frappé de tout ce qu’il y a d’excellent, de profond, de vrai dans son œuvre, de ce qu’elle garde surtout de vivant, d’actuel, qui intéresse nos âmes jusqu’au fond. […] Il serait facile de dégager des écrits de Rousseau les thèmes éternels du lyrisme : à l’occasion de sa vie, il agite tous les problèmes de la destinée humaine, il ressent toutes les inquiétudes métaphysiques que les hasards de l’existence font surgir au fond des cœurs.
il y a des fautes à reprocher à Nieuwerkerke, mais vraiment quel est le fond de toutes ces attaques ? […] … Mais, dans le moment, il faut vous atténuer, vous amortir… Tenez, votre description du pape tout en blanc, tout au fond… Eh bien ! […] » Au fond j’aurais préféré l’Académie pour lui à une larme de l’Empereur, de l’Empereur qui a causé une partie de la soirée avec Ricord sur la culture des ananas, tandis que l’Impératrice causait avec Dumas fils, sur ses Madeleleines repenties. […] Revenant à Hugo, il nous dit qu’il se le représente, non comme un Titan, mais comme un Vulcain, un puissant gnome, qui battrait du fer dans de grandes forges… au fond des entrailles de la terre… Hugo ! […] Pas d’émotion, une fois l’action engagée, mais avant, par exemple, aux premiers coups de fusil qui se tirent sur les lignes d’un camp, quand on est couché encore, alors un sentiment de compression de la poitrine, avec, au fond de soi, une sorte de tristesse.
L’essai s’ouvre par une critique de La Crise de l’esprit de Paul Valéry, un texte publié en revue en 1919, qui vient de reparaître en volume en 1924 et qui apparaît ici comme le brillant symptôme d’une posture néo-classique autorisant le catastrophisme délétère sur fond de nostalgie. […] C’est là et non dans le coma paisible, le radotage sans fin des après déjeuner et, comme le constate André Breton dès la seconde page du Manifeste du surréalisme : « Réduire l’imagination en esclavage, quand bien même il y irait de ce qu’on appelle grossièrement le bonheur, c’est se dérober à tout ce qu’on trouve au fond de soi de justice suprême. […] Ainsi, entre autres bienfaits, un livre du genre du Manifeste du surréalisme eut celui de nous montrer combien, au fond de l’homme, dur doit être le noyau d’injustice, d’indignité à devenir libre pour qu’il ait si aisément consenti à se laisser enfermer sans regimber au milieu du bric-à-brac réaliste. […] Ils essaient de se rattraper aux branches secondaires, de dessiner des arabesques, d’oublier le fond pour la forme, de ne plus penser au pourquoi, mais au plus simple, au plus facile comment. […] Les mots dont se sert Crevel sont autant d’allusions au début de l’essai de Valéry dans lequel lescatastrophes de l’actualité sont interprétées comme la sanction d’une défaillance, de la morale publique ou de la lucidité: « « Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures et appliquées, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques.
Il y a, au fond de cette distinction radicale entre les deux séries temporelle et spatiale, tant d’idées confuses ou mal ébauchées, tant d’hypothèses dénuées de toute valeur spéculative, que nous ne saurions en épuiser tout d’un coup l’analyse. […] N’est-ce pas à la solidité de cet accord, à la précision avec laquelle ces deux mémoires complémentaires s’insèrent l’une dans l’autre, que nous reconnaissons les esprits « bien équilibrés », c’est-à-dire, au fond, les hommes parfaitement adaptés à la vie ? […] Sur ce fond de généralité ou de ressemblance sa mémoire pourra faire valoir les contrastes d’où naîtront les différenciations ; il distinguera alors un paysage d’un autre paysage, un champ d’un autre champ ; mais c’est là, nous le répétons, le superflu de la perception et non pas le nécessaire. […] Les nécessités de la vie ne sont plus là pour régler l’effet de la ressemblance et par conséquent de la contiguïté, et comme, au fond, tout se ressemble, il s’ensuit que tout peut s’associer. […] D’un côté l’état sensori-moteur S oriente la mémoire, dont il n’est, au fond, que l’extrémité actuelle et active ; et d’autre part cette mémoire elle-même, avec la totalité de notre passé, exerce une poussée en avant pour insérer dans l’action présente la plus grande partie possible d’elle-même.