Mais j’en suis sûr ; le vrai Dante, c’est celui de qui les femmes de Vérone, en regardant son teint jaune, sa barbe, ses cheveux noirs et crépus, disaient qu’il avait été ainsi tout enfumé par le feu d’enfer. […] Béatrice lui apparaît en songe, portée sur une nuée de feu, et ravie par l’amour jusqu’aux sphères célestes. […] Mais lis Ézéchiel qui nous dépeint ces bêtes, Comme il les vit du fond du nord et des tempêtes Venir avec le vent, la nuée et le feu. […] Pas un mouvement, pas un bruit, pas une ombre à la surface des flots transparents, sous le dôme éthéré qu’embrasaient, à ce milieu du jour, tous les feux du soleil. […] Il en doute très fort ; il a déjà bravement jeté au feu tout un amas de rimes raillées par ses amis (car les Dante de Majano ne manquent jamais aux Dante Allighieri).
Cet Ecrivain est plein de feu & d’énergie. […] Ce n’est point pour les lecteurs de ce dernier genre que nous citerons la Bibliothèque historique de la France, contenant le catalogue des ouvrages tant imprimés que manuscrits, qui traitent de l’histoire de ce Royaume, ou qui y ont rapport, avec des notes critiques & historiques, par feu Jacques le Long, Prêtre de l’Oratoire, Bibliothécaire de la Maison de Paris : nouvelle édition revue, corrigée, & considérablement augmentée, par M. […] C’est contre l’écueil des ornemens superflus qu’auroit dû se précautionner l’auteur de l’histoire du Parlement d’Angleterre, homme de beaucoup d’esprit, plein de feu & d’imagination, M. l’Abbé Rainal ; mais il a cherché plûtôt à éblouir les esprits qu’à les instruire, & on a trouvé dans son livre plus d’antithèses que de faits. […] Les faits y sont bien circonstanciés & bien liés ensemble, & il y regne beaucoup de feu & d’esprit.
J’ai passé la borne où le voyageur lit en lettres de feu qu’il a fait la moitié du chemin ; et pourtant il me semble que j’en sois à mes débuts, si l’on en juge au traitement que me réserve l’opinion de mon siècle. […] Ils jouent avec les armes à feu ; mais ils ont sur le cœur la cuirasse du portefeuille. […] Et broiera dans son feu les Résidences. […] Pacifiste durant la première guerre mondiale, elle écrit notamment dans Les Cahiers idéalistes français où elle fait la recension de Feu de Barbusse (n° 30, juillet 1919).
Madame Sanguin était la femme du maître d’hôtel ordinaire du Roi, et si le grand Condé, qui envoyait la comédie chez elle, lui rendait des soins, ce ne pouvait être pour son esprit, car Tallemant raconte que le feu ayant pris un jour dans sa chambre, elle jeta un grand miroir par la fenêtre, de peur qu’il ne fût brûlé. […] Un feu d’artifice, ou plutôt un déluge de feu, un bal brillant, une collation splendide, complétèrent dignement cette fête si réjouissante pour la foule, sans pressentiment de l’orage se fermant sur la tête de Fouquet, à qui il fut signalé au milieu de ces réjouissances. […] Et comment, aveuglé par sa passion et brûlant de trouver dans l’objet aimé une étincelle du feu qui le dévorait, aurait-il pu distinguer la reconnaissance de l’amour ? […] Il prétend qu’un domestique de Molière, auquel celui-ci avait ordonné d’accommoder sa perruque, prit un cahier de cette traduction pour faire des papillotes, et que Molière, piqué de cette méprise, jeta le reste au feu. […] Grimarest a prétendu que Molière, furieux contre son libraire, en fit jeter au feu tous les exemplaires.
Il y circule comme un feu sacré de l’émeute. […] Nous allons citer une page qui est un feu roulant de blasphèmes. […] Tirer sur eux dans l’éternelle bataille de la vie, j’ai la vanité de croire que ce serait faire feu sur les miens. […] Poitou, qui ne jurent entre elles comme le feu et l’eau. […] … Ils déjeunaient, au coin du feu, sur un petit guéridon incrusté de palissandre.
Vingt ans après, La Motte réveille les hostilités en publiant son imitation en vers de L’Iliade, accompagnée d’un discours irrévérent Sur Homère (1714) ; Mme Dacier prend feu, les érudits se fâchent ; on en vient aux gros mots.
Dans l’applaudissement chaleureux dont il a été salué, il faut voir le goût passionné de la poésie et de l’éloquence, et une sorte de reconnaissance exprimée par des lettres à un homme qui peut se tromper sur l’agencement d’un drame, mais qui a le feu sacré, l’enthousiasme entêté pour les belles sonorités et les beaux rythmes, et qui manie la langue poétique comme personne, à ma connaissance, ne sait faire en ce moment.
Ce vantard de raffinements pense, devant la réussite, aussi grossièrement que feu Sarcey et — selon le mot que je citais tout à l’heure, mais qu’on ne saurait trop répéter — il se garde bien de « méconnaître que, sous un succès, il y a toujours une vertu ».
Peut-être aurions-nous étudié l’art de toucher les instrumens militaires autant que les anciens l’avoient étudié, si le fracas des armes à feu laissoient nos combattans en état d’entendre distinctement le son de ces instrumens.
Les beaux esprits avoient dit dans leurs vers que le soleil, pour se rendre encore plus semblable au feu roi qui l’avoit pris pour le corps de sa dévise, se défaisoit de ses taches.
Du reste, comme détails dans ce livre, nul d’idée et de sentiment, il y a la description, morte comme une description de gazette, du carnaval à Naples et celle du Vésuve en feu, — deux lieux communs en Italie !
Malgré la beauté de ses attitudes et le diadème de toutes ses gloires, variées comme les feux du diamant, et qu’il porte sur le front de son Louis XIV, le xviie siècle n’est pas seulement coupable des crimes et des vices du XVIIIe en vertu de la solidarité qui lie entre elles les générations.
Ce petit livre, bilieux et amer, cuit et recuit au feu d’une haine cachée, sera longtemps comme le verre d’absinthe que les révolutionnaires aimeront à boire avant le dîner, pour se donner de l’appétit !
Dans le feu de l’enthousiasme, les convives avaient tiré l’épée.
» Ainsi, encore, ces intéressantes mesdemoiselles Duplay, dont la vie se passait « à dérider le front soucieux de Robespierre » : les Vestales de ce feu sacré !
Le coup de pistolet de Werther fit partir un feu de file de coups de pistolet du même genre parmi toutes ces cervelles allemandes, qui, d’ailleurs, n’avaient pas grand’chose à brûler… Un succès comme celui de Werther ne se recommence pas ; mais, après ce coup de pistolet qui attira sur Gœthe l’œil de l’Allemagne, sa gloire était déjà fixée, et elle ne cessa de s’étendre démesurément jusqu’à sa plus extrême vieillesse et sans avoir plus de rides que l’inaltérable beauté de Ninon.
Sa prose, dans mes sensations à moi, ne brille ni ne brûle tant que cela… Quand on la lit, et je viens de la lire, on est même frappé des qualités entièrement opposées à celles de cette poésie dont elle est la sœur, et qui, colorée et toujours chaude, a fini, sous la pression d’un temps maudit, par s’embraser comme les feux du Styx pour les scélérats que le poète, exaspéré de cette poésie terrible, y plongea.
Elle n’avait ni les engouements, ni les dégoûts, ni les besoins mendiants de société de cette femme d’un esprit qui tenait tête à Voltaire et qui périssait dans la solitude, tout en se croyant la fière philosophie de Diogène parce qu’elle avait donné à son fauteuil du coin du feu la forme étrange d’un tonneau.
Et puisque ces écrits répondent, avec le calme qui est en eux, à cette lubie d’être un passionné qui le reprenait après l’avoir lâché un instant, pourquoi donc avoir voulu produire ces deux Tocqueville inconnus, — le Tocqueville de feu et le Tocqueville couleur de rose, — quand avec celui que nous connaissons il est impossible de les admettre et même de les supposer !
c’est le poëte, qui est par-dessous tous ces raisonnements, tous ces doutes, toute cette syllogistique désespérée, toute cette algèbre de feu qui cherche l’inconnue et ne la trouve jamais, et qui, comme un phénix effrayé, aveuglé par les cendres du bûcher où il s’est consumé lui-même, se sauve tout à coup dans le ciel !
Laissons pour le moment la composition même du livre, qui ne sait pas faire profondément et magistralement l’histoire d’une influence, sans se perdre dans les feux de file des faits, ou qui, faisant l’histoire des faits, s’y perd encore, car il ne peut les donner tous, et il n’y a pas de raisons pour qu’il choisisse plus les uns que les autres ; laissons cette maladroite succession de légendes qui ne fait pas l’unité d’un livre, car se suivre n’est pas s’enchaîner, et dans l’exécution de l’histoire de M. de Montalembert, demandons-nous ce qu’il y a de plus que des traductions assez fidèles et des transcriptions très honnêtes, car les notes du bas des pages, malgré leur place, sont supérieures à l’en-haut, et l’auteur n’a pas craint la comparaison !
ou l’histoire de ce Visionnaire prodigieux, né en pleine époque rationaliste et rationaliste lui-même, quoique visionnaire, cette histoire, difficile à écrire et plus difficile à comprendre, soulève-t-elle trop de questions pour que la Critique, ce feu follet du feuilleton, s’attache à ces questions et les éclaire de son phosphore de passage ?
En effet, il n’y a que cela qui explique sa vie ; il n’y a que la notion de Notre Seigneur Jésus-Christ telle que nous la portons dans nos âmes, qui puisse expliquer cette espèce de règne (car c’en fut un) d’un prêtre caché au bout du monde, dans sa pauvre petite Bethléem de quelques feux et de quelques âmes, et que les foules, à défaut de mages, sont de partout venues visiter !
Il n’aurait pas bu le poison de feu qui nous a tué, à l’aurore de son génie, Hégésippe Moreau.
bien heureux d’avoir à son service la faculté de l’enthousiasme, cette expression du feu du cœur qui se tord autour de son idée, et qui en cache, au moins, dans sa flamme, l’absurdité !
, cette vie de monde que le monde lui avait faite, à ce dandy qui ne l’était que par les habits de Staub et les gants de Geslin, mais qui, sous ses caparaçons de mondain, garda toujours sa tendresse dans son incorruptible sensitivité… Hermine de pensée et de cœur jusqu’à sa dernière heure, qui mourut de ses taches encore plus que de ses blessures, pour qu’il fût bien et dûment puni d’avoir, étant hermine, cru qu’on peut se guérir de ses blessures en se roulant dans le ruisseau de feu du vice, comme le bison dans son bourbier !
Ce nom, comme un feu, mûrira vos pensées, Semblable au soleil qui mûrit les blés d’or, Vous en formerez des gerbes enlacées Pour les mettre un jour sous vos têtes lassées Comme un faible oiseau qui chante et qui s’endort !
III Et qu’importe, du reste, que La Maison de Penarvan soit un roman ou une histoire ; qu’elle soit quelque touchante anecdote racontée à son auteur au coin du feu ou dans un coin de voiture ; que ce soit un livre déjà connu, déjà écrit et qu’on a repris en sous-œuvre pour y ajouter !
Malheureusement l’auteur, qui, comme tous les littérateurs de son pays, imite perpétuellement quelqu’un ou quelque chose, et qui, comme Michel Cervantès, avait appelé poëme son roman, est mort au dix-neuvième chant de ce poëme qui n’est pas un poëme, et qu’il avait, comme Virgile (toujours comme quelqu’un), jeté au feu, sans qu’il ait brûlé plus que l’Enéide.
Le sol de l’ancienne Rome avait été caché deux ou trois fois ; des restes de palais ou de temples noircis par les feux, et un terrain immense couvert de décombres, attestaient seuls son ancienne grandeur.
On trouvera ce mérite dans l’oraison funèbre de la feue reine, prononcée à l’Académie française par M. l’abbé de Boismont.