La conduite des femmes d’alors, les plus distinguées par leur naissance, leur beauté et leur esprit, semble fabuleuse, et l’on aurait besoin de croire que les historiens les ont calomniées. […] » Ce serait en vérité se montrer bien ingrat que de chicaner Mme de Sévigné sur cette innocente et légitime passion, à laquelle on est redevable de suivre pas à pas la femme la plus spirituelle, durant vingt-six années de la plus aimable époque de la plus aimable société française8. […] M. de Saint-Surin, dans ses estimables travaux sur Mme de Sévigné, n’a perdu aucune occasion de l’opposer à Mme de Staël et de lui donner l’avantage sur cette femme célèbre. […] car cette femme, qu’on a traitée de frivole, lisait tout et lisait bien : cela donne, disait-elle, les pâles couleurs à l’esprit, de ne pas se plaire aux solides lectures. […] Certes, une femme qui, mêlée dès sa jeunesse aux Ménage, aux Godeau, aux Benserade, se garantit, par la seule force de son bon sens, de leurs pointes et de leurs fadeurs ; qui esquive, comme en se jouant, la prétention plus raffinée et plus séduisante des Saint-Évremond et des Bussy ; une femme qui, amie, admiratrice de Mlle de Scudéry et de Mme de Maintenon, se tient à égale distance des sentiments romanesques de l’une et de la réserve un peu renchérie de l’autre ; qui, liée avec Port-Royal et nourrie des ouvrages de ces Messieurs, n’en prise pas moins Montaigne, n’en cite pas moins Rabelais, et ne veut d’autre inscription à ce qu’elle appelle son couvent que Sainte liberté, ou Fais ce que voudras, comme à l’abbaye de Thélème ; une telle femme a beau folâtrer, s’ébattre, glisser sur les pensées, et prendre volontiers les choses par le côté familier et divertissant, elle fait preuve d’une énergie profonde et d’une originalité d’esprit bien rare.
Dorante se fait passer pour un domestique, et Silvia pour une soubrette ; un homme et une femme se rencontrent, qui ont juré chacun de leur côté de né jamais aimer ; une fée s’éprend d’Arlequin balourd et niais : ces données ne représentent rien, ou pas grand chose, de réel. […] Marivaux est un peintre délicieux de la femme : ses Silvia, ses Araminte, ses Angélique sont exquises de sensibilité et de coquetterie, d’abandon ingénu et d’égoïsme en défense, de grâce tendre et d’esprit pétillant. […] Tous les hommes ont été, ou ont pu être, plus ou moins, Dorante et Lucidor ; toutes les femmes ont été, ou ont pu être, plus ou moins, Angélique, Silvia, Araminte. […] La Chaussée eut un immense succès : les femmes surtout, plus avides de sentiment, se déclarèrent pour lui. […] Charles Simon Favart, né à Paris (1710), fils d’un pâtissier, auteur, puis directeur de l’Opéra-Comique, directeur des comédiens du maréchal de Saxe ; sa femme fut une des plus naturelles actrices du siècle.
Le serrurier, qui avoit femme et enfants, qui n’avoit ni vêtement ni pain à leur donner, et qu’on ne put jamais résoudre, à quelque prix que ce fût à faire une mauvaise gâche, fut un enthousiaste très-rare. […] Je demanderai donc à cet artiste, si vous aviez choisi pour modèle la plus belle femme que vous connussiez, et que vous eussiez rendu avec le plus grand scrupule tous les charmes de son visage, croiriez-vous avoir représenté la beauté. […] Votre ligne n’eût pas été la véritable ligne, la ligne de beauté, la ligne idéale, mais une ligne quelconque altérée, déformée, portraitique, individuelle ; et Phidias aurait dit de vous : (…) vous n’êtes qu’au 3e rang après la belle femme et la beauté : il y a, entre la vérité et son image, la belle femme individuelle qu’il a choisie pour modèle. […] La belle femme individuelle qui existe, que vous rencontrez aux spectacles, dans les assemblées, à la promenade, n’est qu’une émanation de l’idée générale, de ce que Platon appelait vérité. […] Si ce que je te disois tout à l’heure est vrai, le modèle le plus beau, le plus parfait d’un homme ou d’une femme, seroit un homme ou une femme supérieurement propre à toutes les fonctions de la vie, et qui seroit parvenu à l’âge du plus entier dévelopement, sans en avoir exercé aucune.
Michelet, en son livre du Prêtre, de la Femme et de la Famille ? […] Il y a des femmes catholiques qui épousent des libres penseurs. […] si les femmes ressemblaient à Marguerite ! […] C’est la société qui est l’auteur de la déchéance de la femme. […] Délivrer la femme de la déchéance par la faim ?
Bien loin, à droite, un pâtre avec une bergère accourent au signe que leur a fait une des deux femmes placées entre Apollon et le grand manequin nu. […] Je sais bien que cette femme qui appelle son berger en est bien éloignée pour en être entendue ou vue ; que le son d’un cor de chasse parviendrait à peine à ce groupe qu’on a placé sur un bout de rocher, car en s’arrêtant quelque temps devant ce morceau, on sent que la scyne est devant ce morceau, on sent que la scène est très-étendue, très-profonde ; que toutes ces figures sont grises et que le paysage est sans vigueur. […] Est-ce que vous n’avez pas autour de vous une femme, un enfant, un ami qui puisse vous dire, ne peignez plus ? […] une femme de distinction qui secourt la peinture découragée. […] Pourquoi le Christ, écrivant du doigt sur le sable l’absolution de la femme adultère, au milieu des pharisiens honteux, ne serait pas un beau tableau, aussi beau que Phryné accusée d’impiété devant l’aréopage ?
Elle ôtait délicieuse et touchante parce qu’elle était sincère, parce qu’elle était naïvement cynique, parce qu’elle était inconsciemment malpropre, parce qu’elle obéissait à son instinct de fille, — à cet instinct qui s’est si largement développé chez les femmes depuis notre admiration insensée pour cette lâche, immonde et superficielle Manon Lescaut ; car elle est tout cela ! […] Il la trouve même utile et il s’en sert contre l’homme… Justicier inférieur, ne comprenant la justice que comme un talion, il oppose la femme à l’amant, l’entretenue à l’entreteneur. L’homme — pour parler comme parlerait Dumas — souille, use et fait crever la femme, et la femme le lui rend. […] … Et si ce n’est pas de la fatalité, c’est nécessairement de la liberté, de la liberté dont l’homme et la femme abusent aussi horriblement l’un que l’autre et l’un envers l’autre. […] car il ne faut pas que les femmes qui liront ta vie deviennent, en la lisant, des coquines comme toi !
Rien de moins dans le cœur, rien de plus sur le corps, Ainsi j’aime la femme, ainsi j’aime la Muse. […] Une femme le suit, presque folle, étouffant Dans sa poitrine en feu le sanglot qui la brise. […] Les deux femmes, alors se croisant sous l’abside, Échangent un coup d’œil aussitôt détourné ; Et — merveilleux retour qu’inspire la prière, — La jeune mère pleure en regardant la bière, La femme qui pleurait sourit au nouveau-né ! […] À l’austère devoir pieusement fidèle, Elle dira, lisant ces vers tout remplis d’elle : Quelle est donc cette femme ?
On avoit ouvert les yeux sur la fausseté, l’avarice, les débauches infâmes des prêtres : ils faisoient accroire que le dieu vouloit admettre à son lit les plus belles femmes : elles alloient à la divinité, parées des mains de leurs maris, chargées de présens en reconnoissance de ses faveurs. A Babylone, une femme que le dieu Bélus avoit choisie passoit toutes les nuits dans le huitième & dernier étage de la tour du temple. […] « A la vue des chrétiens, le Saturne d’Alexandrie ne laissoit pas de faire venir, les nuits, dans son temple, telle femme qu’il lui plaisoit de nommer par la bouche de Tirannus son prêtre. Beaucoup de femmes avoient reçu cet honneur avec respect. » A la fin, une fit confidence à son époux qu’elle avoit trouvé, dans le temple, un second mari. […] Quatre femmes se sont partagées la succession de Fontenelle ; une cinquième a été son exécutrice testamentaire : aussi n’a-t-on pas manqué de dire que jusques dans ses dernières dispositions, il avoit conservé son esprit de galanterie.
Ce monument est celui d’une femme qui aima mieux mourir que trahir des citoyens qui voulaient rendre la liberté à l’État. […] La mort seule fait disparaître l’envie, et donne leur place à ceux qui ont été grands. » Ce discours de Périclès, qu’il faut voir tout entier dans Thucydide, fit tant d’effet, que les mères et les femmes des guerriers coururent l’embrasser avec transport quand il descendit de la tribune, et le reconduisirent en triomphe, en chargeant sa tête de fleurs. Tel était le pouvoir de l’éloquence sur ces âmes sensibles, et la vigueur du caractère qui, chez les femmes même, faisait préférer la gloire à la vie. […] » Et ailleurs il représente aux Athéniens que s’ils accordent à Démosthène une couronne d’or, au moment où le héraut proclamera sur le théâtre cet honneur qui lui est rendu, les pères, les femmes et les enfants de tous ceux qui sont morts par sa faute à Chéronée, pousseront des cris d’indignation, et verseront des larmes, de ce que tant de braves guerriers sont morts sans vengeance, et que Démosthène, qui est leur assassin, reçoit cependant un honneur public en présence de toute la Grèce assemblée. […] Alors il raconte qu’il était la veille chez Aspasie, et la conversation étant tombée sur le même sujet, cette femme, qui avait donné des leçons d’éloquence à Périclès, et qui alors en donnait à Socrate, se mit tout à coup à prononcer un éloge funèbre des guerriers, moitié fait sur-le-champ, moitié préparé.
Cette femme m’aimait vraiment, m’aimait vivement, et c’est la seule femme qui ne m’ait pas fait acheter ses faveurs par bien des peines. […] On ne sait qu’y répondre, et ces reproches séparent et éloignent plus de maris de leurs femmes et de femmes de leurs maris que de beaucoup plus grands torts ne pourraient faire. […] (Il indique deux ou trois noms de femmes.) […] La femme de M. de Constant, la générale de Constant, comme on disait. […] L’épigramme s’échappe malgré lui, et il donne un petit coup de griffe à la femme auteur.
La femme du roman, Ellénore, est certainement la plus noble des déclassées, mais elle n’en est que d’autant plus déclassée, et elle le sent, elle en souffre. […] Celle de l’âge n’est pas la moindre : Ellénore a dix ans de plus qu’Adolphe ; elle l’aime trop, elle l’aime de ce dernier amour de femme qui n’est pas le moins tyrannique, elle l’en excède et l’en importune. […] Mais de plus indiscrets ont voulu chercher plus avant ; et comme le héros du livre, Adolphe, est évidemment le portrait de Benjamin Constant lui-même, que celui-ci a bien eu l’éducation et la jeunesse qu’il donne à son personnage, qu’il a bien eu un père comme celui-là, d’apparence froide et sans confiance avec son fils, qu’il a bien réellement connu, dès son entrée dans le monde, une femme âgée, philosophe, telle qu’il nous la montre (Mme de Charrière), on a voulu le suivre plus loin et trouver, dans les tristes vicissitudes de la passion décrite, des traces et des preuves d’une de ses propres passions et de la plus orageuse. […] La femme âgée avec laquelle il a vécu dans sa jeunesse, qu’il a beaucoup aimée, et qu’il a vue mourir, est une Mme de Charrière, auteur de quelques jolis romans.
On y trouvera quelques remarques sur des défauts de pensée et de style, auxquels les femmes paraissent enclines par leur nature ou par les vices ordinaires de leur éducation. Au reste, elles n’en ont pas le privilège, et je sais, comme dit La Fontaine, Bon nombre d’hommes qui sont femmes, quand il s’agit d’écrire mal de certaines manières. […] Au reste, comme je donnais aux jeunes filles le conseil de ne point s’enfermer dans l’étude des œuvres des femmes, je recommanderais au contraire volontiers aux jeunes hommes de la pratiquer assidûment. Dans le commerce des femmes les plus distinguées que la société française ait produites, au contact de ces esprits ex quis qui ont mis, sans y penser, le meilleur d’eux-mêmes dans des œuvres légères et charmantes, nos écoliers compenseront en quoique sorte le défaut de notre système d’éducation qui, jusqu’à l’âge d’homme, les soustrait aux influences féminines.
* * * Donc, la semaine dernière, à propos de la mort d’une dame qui fut évidemment une femme de bien, les journaux abondèrent en louanges si enthousiastes sur la charité de la défunte, que je ne vois guère ce qu’on y eût pu ajouter s’il se fût agi de saint Vincent de Paul ou de la Sœur Rosalie. […] Je n’imagine pas qu’elle dépensât pour elle-même plus d’un demi-million, car elle n’avait pas de vices ; et, dans notre société aux mœurs peu fastueuses, il doit être difficile à une vieille femme, et qui vit seule, de dépenser davantage. […] Déjà cette dame avait reçu, vivante, la distinction officielle la plus considérable qui ait jamais été accordée à une femme. […] * * * Et cependant, telle humble femme du peuple donne non seulement le peu de pauvre argent qu’elle gagne à la sueur de son front, mais tout son temps, et toutes ses forces, et tout son cœur, bref, se « sacrifie » à des enfants abandonnés, à des filles sans asile, à des malades, à des vieillards.
Elle compta, outre le jeune directeur et sa femme, plusieurs des anciens Gelosi, entre autres : Giovanni-Paolo Fabri, connu sous le nom de Flaminio, et Nicolo Barbieri, originaire de Vercelli, qui avait déjà commencé à se faire connaître sous celui de Beltrame da Milano. […] Sa femme, Margharita Luciani, fut également engagée dans la troupe. […] Quoi qu’il en soit, le personnage de Francischina ou Fracischina eut et conserva à Paris une popularité plus grande que celui de Ricciolina : c’est le nom de Francisquine qu’adopta cette Anne Begot qui faisait le rôle de la femme de Tabarin ou de Lucas sur les tréteaux de la place Dauphine, « comédienne ordinaire de l’île du Palais », comme on appelait ces acteurs en plein vent, commère dessalée, aussi preste à la riposte et probablement plus « forte en gueule » que sa devancière et sa contemporaine de la commedia dell’arte 22. […] Lelio, c’est bien Giovanni-Battista Andreini : Florinde, c’est sa femme Virginia, qui mourut vers 1634 ; Lydia, c’est une jeune actrice que le directeur des Fedeli, devenu veuf, épousa en 1635.
Ce fait était lui-même la conséquence d’une autre particularité importante : c’est que les Francs, les Burgondes, les Goths, les Lombards, les Normands avaient très peu de femmes de leur race avec eux. Pendant plusieurs générations, les chefs ne se marient qu’avec des femmes germaines ; mais leurs concubines sont latines, les nourrices des enfants sont latines ; toute la tribu épouse des femmes latines ; ce qui fit que la lingua francica, la lingua gothica n’eurent depuis l’établissement des Francs et des Goths en terres romaines, que de très courtes destinées. Il n’en fut pas ainsi en Angleterre ; car l’invasion anglo-saxonne avait sans doute des femmes avec elle ; la population bretonne s’enfuit et d’ailleurs, le latin n’était plus, ou même, ne fut jamais dominant dans la Bretagne.
Il reçut aussi les leçons ou partagea les études d’une femme célèbre, Myrto ; mais ce nom s’efface devant celui de Corinne, la gloire presque unique d’une ville voisine de Thèbes, Tanagre, que fréquentait Pindare. […] Elle vainquit, ce me semble, à la faveur de son dialecte, ne se servant pas de la forme dorique comme Pindare, mais de celle que les Éoliens devaient mieux saisir, et aussi parce qu’elle était la plus belle femme d’alors, comme on peut le supposer d’après son portrait. » Ne le cédant qu’à une telle rivale, le poëte thébain n’en passa pas moins pour inspiré. […] Il y avait à Thèbes une vieille femme, parente de Pindare, et accoutumée à répéter la plupart de ses hymnes. […] La vieille femme, une fois éveillée, écrivit tout ce qu’elle avait entendu en songe ; et il fut dit que, dans cet hymne posthume, le poëte, parmi différents surnoms donnés à Pluton, l’avait appelé le conducteur aux rênes d’or , par une allusion manifeste à l’enlèvement de Proserpine.
Lisez La Femme pauvre. […] … Une femme, celle-là, tu sais ! […] Il n’y a que la première femme qui coûte. […] … Et créons la femme ! […] La femme n’est pas un cerveau : elle est un sexe et c’est bien plus beau.
. — « Quelle noble trilogie de femmes ! […] M. de Ravignan prêchait trois fois par jour : à une heure pour les femmes du beau monde, le soir pour les hommes. […] Il appropriait ses discours aux différentes classes ; aux femmes du monde, il parlait en homme qui le sait et qui en a été.
Quand je partis de ce dernier poste, Nâna, la femme de mon caporal, était enceinte. […] Sa femme était enceinte de nouveau. […] Quand à Ali Bangoura, il s’était éloigné de dix pas, attendant pour voir ce qui allait se passer… La vieille se dirigea vers le fromager pour s’y cacher avec les autres femmes.
La société de cette femme illustre était devenue pour lui un besoin impérieux. […] Il faut parler ici avec plus d’étendue de cette femme malheureuse. […] Qu’importe ici le nom de cette femme ? […] Il la rencontra enfin, cette femme, à un bal que donnait sa mère. […] La maladie de 1834 agit sur cette imagination de femme ; l’esprit aussi a ses modes.
Qu’un pacha doit être vertueux au milieu de trois cents femmes ! […] Que de femmes de rêve ou d’effroi, que de mortes ! […] Mais les femmes, les vraies femmes en vraie chair et en vraies robes détestent cette inconnue qu’elles devinent, nuage miraculeux, entre leur beauté et les yeux du berger ; ― et la bergère dit : «. .. […] est-elle ange, ou femme, ou bête ? […] sois époux et tu sauras si les femmes savent aimer constamment.
Une femme de quatre-vingts ans ! […] Une femme, quand elle est grande, l’est d’elle-même. […] Le satirique, qui se fie à ces deux femmes, est un sot. […] et cette femme-là garde quelque mesure avec son ami ? […] la grande, l’extraordinaire femme que j’ai vue !
Il a donné, depuis, son nom et son cœur à une jeune femme accomplie de beauté, d’éducation et de vertu, fille d’une famille d’élite de mon voisinage en Mâconnais. […] je l’ai vu mourir avant son malade, à la fleur de ses années, d’une maladie de trois ans, tête à tête avec un crucifix d’ivoire suspendu par un chapelet de femme au bois de son lit. J’ai su le nom de la femme que lui rappelait le crucifix et le chapelet de noyaux d’olives : je ne le dirai pas. […] Par un beau soir d’octobre, toute cette société, les jeunes gens à pied, les femmes à cheval, les enfants sur des ânes, partit pour visiter les plus hauts sommets des montagnes qui séparent le bassin de la Loire du bassin de la Saône. […] Or l’expression du génie, dans des yeux de femme, savez-vous ce que c’est ?
« On ne pouvait tolérer non plus que sa femme Salonina, quoique innocemment, le suivît montée sur un cheval magnifique, enharnaché de pourpre. […] Il demanda qu’on lui conservât un souvenir, qu’on prît en pitié son père, sa femme et l’âge innocent de ses enfants. […] Il tremblait d’être déposé par les intrigues de cette femme, qui se repentait de l’avoir élevé par l’adoption de Claude. […] Ou qu’à peine échappée à un tel naufrage, une femme eût envoyé un seul affranchi, avec un seul glaive à la main, pour combattre les armées et les flottes du maître du monde ? […] Voyez le tableau de cette femme couchée sur le lit de repos de sa galère, avec sa confidente accoudée sur ses pieds, qui l’entretient de son bonheur, au moment où les assassins soldés par son fils font écrouler la mort sur sa tête, et chavirer la barque triomphale pour l’engloutir.
moi, ta femme, ton père et tes sœurs ! […] Quelqu’un, une femme, me disait qu’à ma place elle serait bien embarrassée pour vous écrire. […] Ce profond et complet isolement me fait vivre une heure comme ont vécu des années les ermites, hommes et femmes, ces âmes retirées du monde. […] Fatale destinée de femme ! […] Rien ne vous scandalisera ; c’était une femme, mais c’était une sainte !
Que l’appel suprême de ces deux femmes l’ait finalement converti, il n’en faut pas douter. […] La Sylphide n’est pas seulement la périphrase décente de son adolescence, mais la femme idéale, projection de son désir, qu’il a cherchée à travers toutes les femmes réelles. […] Mais il est de qualité, attentif, enthousiaste, abondant en femmes d’esprit et de goût. […] Mais aux êtres, à la poésie, à la femme, la tendresse. […] La stylisation et l’habitude du mythe risquent de nous faire imputer à la femme ce qui s’applique ici à une femme.
C’est une femme qui presse une colombe contre son sein. Ce morceau pour le caractère noble et voluptueux de la femme, la vérité des chairs et l’effet, est digne de Carle Vanloo, lorsqu’il ne s’était pas fait une couleur outrée. […] La femme de La Grenée vous semblera plus belle ; mais c’est celle de Vien que vous aimerez.
Dieu bénit mon union ; les soins du ménage, la tendresse que je ressentais pour ma femme et la naissance de deux enfants ne diminuèrent pas ma passion ornithologique. […] C’était une femme. Arrivé à la hutte, je demandai à cette femme si je pourrais trouver sous son toit une retraite pour la nuit. […] La vieille femme, leur mère, leur donna de l’eau-de-vie ; ils en burent largement. […] La vieille femme, stupéfaite, tenait encore en sa main son couteau.
Les seuls êtres sympathiques sont les femmes. […] Ces femmes sont à mille pieds au-dessus de ces hommes, du maniaque Colline, rat de bibliothèque, du raté Schaunard, grand fumeur de pipes, du barbouilleur Marcel, du rimailleur Rodolphe. […] Il se venge du soir d’Hernani autant que des œillades dont Rodolphe jadis troubla sa femme. […] La femme nouvelle, peut-être, qui, indulgente à ce grand enfant capricieux, saura aussi en faire un homme social et bannir son ignorance volontaire des formalités vitales qui permettent les songes. […] La femme sera peut-être l’intermédiaire nécessaire entre l’existence et l’artiste.
Elle fut mariée à un officier et chambellan du duc de Lorraine, Huguet de Graffigny, homme dur et cruel, qui, par ses violences, mit plus d’une fois la vie de sa femme en danger, et qui finit ses jours dans une prison. […] C’est là que cette femme singulière, et supérieure bien plus qu’aimable, passait les nuits à l’étude, à approfondir la géométrie et à écrire sur la physique. […] Mme de Graffigny, qui voit bien tous les ridicules, apprécie en femme d’esprit ce bonheur-là. […] s’écriait-il, allons, madame, écrivez qu’on vous renvoie l’original et les copies. » La pauvre femme ne comprenait pas bien et ne savait que répondre. — « Eh ! […] Le jour venu, Mme de Graffigny était malade, au désespoir ; elle n’avait pas un sou vaillant (la pauvre femme !)
Mme de La Fayette a donné de Madame Henriette la plus agréable histoire, et telle que toute femme délicate, et née princesse par le cœur, la peut souhaiter. […] Jamais princesse ne fut si touchante… » De retour en France, elle y fut l’objet de tous les empressements imaginables, y compris ceux de Monsieur, qui « continua, jusqu’à son mariage, à lui rendre des devoirs auxquels il ne manquait que de l’amour ; mais le miracle d’enflammer le cœur de ce prince n’était réservé à aucune femme du monde ». À côté de Monsieur, il y avait un jeune seigneur qui, en ce temps-là, était son favori : c’était le comte de Guiche, le plus beau jeune homme de la Cour, le mieux fait, hardi, fier, avec un certain air avantageux qui ne déplaît pas aux jeunes femmes, et qui accomplit à leurs yeux le héros de roman. […] On eût dit qu’aussi bien que son âme, son esprit animait tout son corps ; elle en avait jusqu’aux pieds et dansait mieux que femme du monde. […] La duchesse de Bourgogne, élève chérie de Mme de Maintenon, et qui la désolait quelquefois par ses désobéissances, appartenait déjà à cette génération de jeunes femmes qui aimaient démesurément le plaisir, le jeu, par moments la table ; enfin elle était bien faite pour être la mère de Louis XV.