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561. (1900) Molière pp. -283

Quand un tel juge exprime des scrupules sur Molière, c’est une raison de réfléchir. […] Même justesse dans le choix des expressions destinées à exprimer une condition ou un caractère. […] Voici la nuance que je veux exprimer sur Henriette : on peut faire avec elle un mariage bon ; on ne peut en faire un délicieux ; ce n’est ni une marguerite, ni une violette. […] Vous la trouvez exprimée dans le rôle de Chrysale de L’École des femmes. […] Cette morale de la pièce, grande et élevée, je la trouve exprimée à plus d’un endroit.

562. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Haag, Paul (1843-1911) »

Théodore de Banville Plus que tous les récents recueils de poèmes, il (Le Livre d’un inconnu) paraît répondre au véritable idéal actuel, car le poète s’y montre réaliste dans le beau sens du mot, et il est facile de voir que toutes ses descriptions sont vues, que tous les sentiments qu’il exprime ont été éprouvés et non supposés.

563. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Germain-Lacour, Alphonse-Marie-Joseph (1860-19..) »

Auguste Dorchain Ce livre (Les Clairières), dont la forme est savante, où perce même une pointe de préciosité, exprime une âme de poète à la fois souffrante et saine, spirituelle et mélancolique.

564. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Ruy Gomez exprime-t-il à Dona Sol ses angoisses de vieillard amoureux ? […] Il suffit qu’il ait éprouvé une émotion pour avoir le droit de la traduire, et tout ce qu’on peut lui demander, c’est de l’exprimer telle qu’il l’a éprouvée. […] « Toutes choses égales, d’ailleurs, l’œuvre qui exprime un caractère bienfaisant est supérieure à l’œuvre qui exprime un caractère malfaisant. » Avec ce critérium, c’est la morale qui rentre dans l’esthétique. […] Nous ne comprenons plus que nous ayons pu exprimer et surtout éprouver des sentiments qui, pourtant, furent bien réellement en nous. […] Ce n’est pour lui qu’une occasion d’exprimer ses sympathies, ses emportements, ses impressions, son humeur du moment ; et cette humeur est toujours au paroxysme.

565. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guaïta, Stanislas de (1861-1897) »

Rodolphe Darzens La Muse noire, recueil comprenant des poèmes d’un rythme sur qui révèlent déjà, à travers l’admiration de l’auteur pour Baudelaire, une originalité curieuse, dont le caractère fut bientôt affirmé dans un livre ayant pour titre : Rosa mystica, où des pensées d’un ordre élevé sont exprimées en fort beaux vers.

566. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Villemain prétend que ce livre n’exprimait pas la vraie croyance de Diderot. […] Il aurait fallu resserrer en deux mille vers, à peu près, ce que l’auteur allemand a exprimé en neuf mille. […] Non seulement il exprime nettement, il traduit littéralement la lettre nette et claire ; mais il exprime, avec l’obscurité indispensable, ce qui est obscur et confusément révélé. […] Par la forme, la couleur et le son, elle en venait à exprimer, dans | les vers du poète romantique, ce que M.  […] C’était d’ailleurs son intention clairement exprimée.

567. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bazan, Noël (18..-19..) »

Ces vers, pour les sentiments qu’ils expriment, l’angoisse qu’ils traduisent, la passion qu’ils dépeignent, sont des plus beaux que nous connaissions.

568. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verchin, Alexandre »

Philippe Gille C’est un livre de poésies émues, clairement exprimées, que celui que M. 

569. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article »

Cet Auteur prouve combien l’élocution est nécessaire quand on veut se faire lire & intéresser ; chez lui, la forme fait toujours tort au fond, parce que sa maniere de s’exprimer est infiniment au dessous de ses pensées.

570. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Damedor, Raphaël »

Qu’elle ne s’exprime donc qu’en prodigieuses synthèses, comme dans l’étonnant Ubu Roi de M. 

571. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lerambert, Charles François (1819-1889) »

Lerambert, homme distingué, des plus instruits, formé dès l’enfance aux meilleures études, initié à la littérature anglaise, a exprimé, dans un volume de Poésies, des sentiments personnels vrais et délicats, entremêlés d’imitations bien choisies de poètes étrangers.

572. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article »

Benoît, Jacobin, avoit traité le même sujet ; mais la forme, si l’on peut s’exprimer ainsi, en gâtoit les matieres : un style lourd déparoit le mérite des choses, au lieu que le P.

573. (1874) Premiers lundis. Tome I « J. Fiévée : Causes et conséquences des événements du mois de Juillet 1830 »

Il faut prendre son parti à cet égard, ne pas croire que les titres expriment ce qu’ils exprimaient, et qu’il y ait encore des prestiges dans l’ordre social.

574. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — I »

Cousin a déjà exprimé de cette manière le rapport de la philosophie et de la religion. […] Nous ne nous proposons pas aujourd’hui d’engager la discussion sur ce point, nous nous contenterons d’exprimer dogmatiquement nos idées.

575. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVI. De l’éloquence et de la philosophie des Anglais » pp. 324-337

Ce principe d’utilité, qui a donné, si je puis m’exprimer ainsi, tant de corps à la littérature des Anglais, a retardé cependant chez eux un dernier perfectionnement de l’art, que les Français ont atteint ; c’est la concision dans le style. […] Mais il est cependant certain que pour qu’un auteur soit éloquent, il faut qu’il exprime ses propres sentiments ; ce n’est pas son intérêt, mais son émotion ; ce n’est pas son amour-propre, mais son caractère, qui doivent animer ses écrits ; et faire abstraction en écrivant de ce qu’on éprouve soi-même, ce serait aussi faire abstraction de ce qu’éprouve le lecteur.

576. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rostand, Edmond (1868-1918) »

Le tour de force exquis, c’eût été, je crois, d’exprimer des idées et des « états d’âme » d’à présent, sans avoir recours au lexique de nos psychologues, et par les locutions très simples qui convenaient à un conte bleu. […] Il asservit le pittoresque à exprimer, visible et désirable, la pensée.

577. (1894) Propos de littérature « Chapitre Ier » pp. 11-22

Je ne puis analyser ici en détails la philosophie qu’on lit à demi exprimée dans les vers de ces deux poètes ; d’abord, parce que précisément elle n’y est qu’à demi exprimée, et en second lieu parce que cette philosophie a trouvé sa forme définitive dans les vers et qu’il faudrait taillader et déchirer de belles strophes pour regarder à la loupe ce qu’il y a dedans.

578. (1890) L’avenir de la science « I »

Ce ne sont là que des formes différentes, qui, comme celles de la littérature, sont aptes à exprimer toute chose. […] Tous les génies sont universels quant à l’objet de leurs travaux, et, autant les petits esprits sont insoutenables quand ils veulent établir la prééminence exclusive de leur art, autant les grands hommes ont raison quand ils soutiennent que leur art est le tout de l’homme, puisqu’il leur sert en effet à exprimer la chose indivise par excellence, l’âme, Dieu.

579. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Ruy Blas » (1839) »

C'est-à-dire du style ; car si l’action peut, dans beaucoup de cas, s’exprimer par l’action même, les passions et les caractères, à très-peu d’exceptions près, ne s’expriment que par la parole.

580. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence en général. » pp. 177-192

Il n’est rien de si sublime qu’on ne puisse & qu’on ne doive même exprimer dans un stile très-simple, c’est-à-dire, de la manière la moins détournée, & la plus sensible. […] D’ailleurs, peut-il y avoir plusieurs manières de s’exprimer ?

581. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Francis Wey » pp. 229-241

L’esprit oriental n’est pas très compliqué… Mais faire l’Anglais, c’est-à-dire entrer, tout botté, dans l’originalité du peuple le plus original, le plus profond, le plus insulaire d’esprit, d’impression, de jugement, qui ait jamais existé ; pénétrer, pour se les assimiler un instant, dans les manières de sentir et d’exprimer d’une nation qui a jusqu’à une gaîté à elle, — laquelle ne ressemble à la gaîté de personne et dont le nom même est intraduisible, et reste, dans toutes les langues, de l’humour, — c’est là une chose qui demandait plus qu’une prodigieuse souplesse de talent. […] , son Dick Moon est un Anglais abstrait, pâle comme la chose qu’exprime son nom, incertain, et, le long du livre, décroissant comme elle.

582. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

Cazelles, qui a exprimé cette critique11, la pensée du philosophe serait défigurée sans l’adjonction du second membre de phrase. […] Cette façon de comprendre le problème nous conduira à des formules qui exprimeront des faits, et non plus seulement des idées ou des hypothèses. […] Que l’idée de cet arrangement soit mal exprimée par le nom de force, nous le voulons bien : mais ici le mot importe peu, il suffit que la réalité du fait ne soit pas discutable. […] Ces idées ont encore été rassemblées et exprimées avec une lumineuse simplicité, par MM.  […] Depuis le moment où il s’exprimait si nettement, la chimie synthétique a accompli, en effet, des progrès considérables.

583. (1896) Études et portraits littéraires

D’« abstraits » en « abstraits », les formules se superposent de moins en moins nombreuses, de moins en moins dérivées, jusqu’à l’« axiome » suprême qui exprime la totalité des êtres, comme une équation exprime une courbe. […] On a aperçu dans l’homme et ses œuvres l’élément irréductible qui ne s’exprime point en chiffres. […] Furetière avait donné un grossissement épais de cette réalité qu’il exprime au juste. […] Pourquoi pas plutôt si je puis m’exprimer ainsi ? […] Le problème se pose donc ainsi : exprimer l’éphémère, perçu par cet éphémère que soi-même on est.

584. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 463

Les Savans pensent que Dom Ceillier est plus exact que du Pin, mais qu’il n’a pas le talent d’analyser & de s’exprimer comme lui, ce que nous croyons sans peine : il faudroit trop de temps pour vérifier les fondemens de cette assertion ; car son Ouvrage n’a pas moins de 23 volumes in-4°.

585. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — E — Évrard, Laurent (1858-1911) »

Laurent Évrard, à la fin du court avertissement où il justifie son système rythmique, ajoute : « Ce n’est donc pas de la matière sonore ni du nombre métrique que le lecteur pourra se plaindre, mais du poète qui ne sait pas, dans les entraves d’or, marcher d’un pas agile ou boiter comme un dieu. » À quoi d’aucuns objecteraient que le poète eût mieux fait de ne se mettre aux chevilles nulle entrave, même d’or… Ce poète sait voir et exprimer ; il observe la vie latente des eaux, des pierres et des plantes ; l’obscur frisson des choses inertes ne lui a pas échappé.

586. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 388

Il s’y exprime avec autant de goût que de chaleur, & il y présente les plus beaux traits de l’Eloquence, en découvrant en même temps les causes de sa corruption chez les Romains.

587. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

Cet effacement est plus ou moins grand, selon les divers esprits, et c’est ce qu’on exprime en disant que les hommes ont plus ou moins de mémoire. Cet effacement est plus ou moins grand pour un même esprit, selon les diverses sortes de sensations, et c’est ce que l’on exprime en disant que tel homme a surtout la mémoire des formes, tel autre celle des couleurs, tel autre celle des sons. — Pour mon compte, par exemple, je n’ai qu’à un degré ordinaire celle des formes, à un degré un peu plus élevé celle des couleurs. […] C’est pourquoi les personnes qui ont des images très vives emploient, pour les exprimer, les mêmes mots que pour désigner les sensations elles-mêmes, et, pendant quelques secondes, prennent leurs images pour des sensations. […] À la suite d’une faute, il surgit plus fort. — Les paroles mentales par lesquelles il l’exprime deviennent un chuchotement de ses camarades, puis une voix de la pendule. — La voix recommence, et la conviction se fait. — Des hallucinations désordonnées de la vue, puis du toucher, se surajoutent. — Pendant trente heures, les voix continuent, et l’hallucination auditive est au maximum. — Puis il est soudain débarrassé, comme si l’abcès mental, arrivé à maturité, s’était de lui-même ouvert47. […] Il faut laisser de côté les mots de raison, d’intelligence, de volonté, de pouvoir personnel, et même de moi, comme on laisse de côté les mots de force vitale, de force médicatrice, d’âme végétative ; ce sont des métaphores littéraires ; elles sont tout au plus commodes à titre d’expressions abréviatives et sommaires, pour exprimer des états généraux et des effets d’ensemble.

588. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

« Il n’en tira pour cette première fois que des sons plaintifs et tendres, qui exprimaient la douce langueur d’une âme dont l’affliction n’est pas encore dissipée entièrement. […] Ces devoirs, rédigés en codes par les premiers législateurs des hommes, sont exprimés par des rites ou cérémonies, expression extérieure de ces devoirs religieux et civils. […] « Ce gouvernement doit exprimer l’intérêt légitime de tous et la volonté générale. […] C’est sur la raison, la conscience et la convenance, exprimées par ce mot complexe Ly, que la société est fondée ; c’est par ces trois principes que l’homme social s’acquitte, avec la gradation des devoirs, de ce qui convient envers le ciel. […] XXXII Le libéralisme le plus progressif ne s’exprime pas mieux aujourd’hui que Confucius sur les deux systèmes de la force brutale et de la force morale et raisonnée appliqués au gouvernement des peuples.

589. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

On ne peut trouver qu’un mot pour exprimer l’impression des Moissonneurs : Raphaël a fait la transfiguration d’un Dieu, les Moissonneurs sont la transfiguration de la terre. […] Son frère Aurèle, cependant, voyait quelquefois les lettres, brûlées depuis ; si l’on en croit ce témoin consciencieux et véridique, ces lettres n’exprimaient que l’amitié la plus vive, mais la plus irréprochable. […] En un mot, y en a-t-il qui sentent plus et qui exprimeraient mieux ? Or peindre n’est-ce pas exprimer ? […] XLIII Or combien n’a-t-il pas fallu de réflexion, de sensibilité, de création mentale et manuelle, au peintre de ces deux grandes scènes de la vie humaine, pour avoir conçu, reproduit, exprimé tant de sentiments divers dans les physionomies de tant de personnages, si heureusement ou si douloureusement impressionnés ?

590. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

La meilleure et la plus durable partie des Lettres persanes, celle qui donne tant de poids à ce livre léger, ce sont les lettres où sont exprimées les premières vérités de la science sociale. […] C’est l’heureux privilège de l’histoire naturelle que ses principales vérités soient à la portée de tous, et que la langue littéraire suffise à les exprimer. […] Rollin semble avoir reçu, comme un legs du dix-septième siècle, la tâche d’exprimer, dans la langue qu’on y parlait, ce qu’ont pensé tous ses grands esprits sur le meilleur régime d’éducation publique dans une société civilisée et chrétienne. […] On y croit encore que le grec est tout au moins utile pour savoir à fond le latin, et que l’union de ces trois langues, liées d’une parenté si étroite, et qui ont exprimé en perfection toutes les vérités de la religion, de la morale et de l’art, est l’inattaquable fondement de toute éducation libérale. […] Il semble que le dix-septième siècle ait tenu en réserve quelques-unes des plus aimables qualités de sa langue pour des vérités qu’il laissait à exprimer à son dernier-né.

591. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — I » pp. 20-38

Et de plus, quelque chose de l’âme de ceux qu’il expose, et dont il nous exprime les œuvres et la vie, semble le soutenir jusque dans ce travail assez ingrat d’annotateur. […] Montalant-Bougleux est estimable par le sujet et par l’intention ; il y a des idées justes, mais non assez précises, mais trop mêlées de digressions étrangères, et exprimées dans un style qui est loin d’être celui de la correction ornée : et c’est là le style qui conviendrait si bien à ce genre de dissertations littéraires. […] La Fontaine, une si parfaite et si naïve image du poète, a trop d’esprit, de finesse, de goûts différents et d’oubli pour exprimer ce qu’ici je veux dire, et ce que Santeul nous personnifie plus au naturel : car ce n’est pas seulement la verve et l’inspiration que j’entends, c’est l’amour-propre, la jactance, l’emportement, l’infatuation de soi-même et de ses vers, c’est l’animal-poète dans toute sa belle humeur et dans toute sa gloire : ne le demandez pas à un autre que Santeul ; les curieux de son temps le savaient bien, et il est encore à montrer comme tel à ceux du nôtre.

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