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528. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une petite revue ésotérique » pp. 111-116

Victor-Hugo s’est essayé aussi à dresser le type du Mage.

529. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 196-203

On diroit qu’il crée ce qu’il ne fait que répéter d’après eux, dans les Morceaux de leurs Ecrits qu’il a essayé de traduire.

530. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Nos petits auteurs essaient de se mettre à l’ombre derrière ces colosses. […] C’est ce que j’ai essayé de montrer dans cet ouvrage. […] Nous voulons essayer d’en mesurer l’étendue et d’en apprécier les caractères. […] Nous essaierons ensuite de montrer quelle influence ces doctrines ont eue sur les mœurs. […] Qui a nié l’une, essaiera de changer l’autre : la logique des idées et celle des passions y poussent inévitablement.

531. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Aussi s’essaye-t-elle à être, plutôt qu’elle n’existe. […] Quand l’homme essaye de les supprimer ou seulement de les réduire, il travaille à se tuer. Ce que le « moralisme » a essayé depuis qu’il existe, c’est de supprimer l’humanité. […] Ce n’est qu’une raison d’essayer de le faire sans cesse. […] Ce sont les deux affirmations précédentes que Ballanche essaie d’ébranler et d’atténuer.

532. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Essayons d’en déterminer les caractères psychologiques. […] N’essayons pas de deviner. […] Essayez de concevoir isolément le sens d’un mot abstrait, votre intelligence s’y refuse. […] Essayons de l’étudier du dedans, au cours de son élaboration, dans l’esprit du poète qui la compose. […] Rien ne coûte d’essayer, et l’on ne s’en est pas fait faute50.

533. (1894) Études littéraires : seizième siècle

Et il faut reconnaître que de tous il n’a abandonné que celui à qui il était inutile d’essayer de se faire entendre. […] On peut essayer aussi de se figurer l’âme d’un docteur en Sorbonne d’alors à l’égard de Marot, de la façon suivante. […] Il l’a une fois essayé sur la strophe de sept vers. […] Cet esprit général, j’ai essayé plus haut de le démêler. […] Et donc, là où il est embarrassant, il faut essayer d’interpréter.

534. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Mais n’oublions pas que l’influence de la critique, même plus notoire et mieux armée que celle qui s’essaya en ces pages, est très faible sur les écrivains. […] La doctrine et l’art de Mallarmé ont des origines très précises dans l’histoire de notre poésie, aux grandes lignes de laquelle j’essaierai de les relier. […] Avec cette recherche de l’absolu concordent et se mêlent les pentes que j’ai essayé de discerner jusqu’ici. […] Comme un homme, au demi-réveil, fait d’un mauvais songe, il essaie de la résoudre dans sa logique ordinaire, de la situer et de la dégrader dans les plans réguliers de son esprit. […] Essayez de traduire en le meilleur fiançais usuel cet agencement patient de détails menus qui s’appellent et s’impliquent : vous aurez, moins qu’un carton de vitrail, du carton.

535. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Vainement il essaya de secouer cette idée, et de continuer quelque temps sa marche : le charme avait disparu ; il revint à la hâte sur ses pas, et se renferma tout le jour. […] Après avoir essayé de retracer l’enivrement d’un cœur de poète à l’entrée de la vie, Joseph continue en ces mots : Songe charmant, douce espérance ! […] Quoiqu’il ne se soit jamais essayé qu’en des peintures d’analyse sentimentale et des paysages de petite dimension, Joseph a peut-être le droit d’être compté à la suite, loin, bien loin de ces noms célèbres. […] Mais, devenu trop différent avec les années, il ne m’appartient aujourd’hui ni de la juger, cette moitié du moi d’alors, ni même d’essayer de la définir. […] On s’y adonne avec prédilection ; on s’en pénètre ; c’est un enchantement ; et, comme on se sent encore trop voisin du passé pour le perdre de vue, on essaye d’y jeter ce voile ondoyant de poésie qui fait l’effet de la vapeur bleuâtre aux contours de l’horizon.

536. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Les grands hommes du protestantisme l’eurent bientôt compris ; car, au temps même qu’ils se séparaient de l’unité catholique, ils essayaient d’en former une à leur façon ; et, tout en rejetant la tradition de l’Église établie, ils se fatiguaient à chercher dans les ténèbres des origines la tradition plus lointaine encore d’une Église primitive. […] Si je note tous ces détails de règlement, renouvelés pour la plupart de certaines utopies qui furent essayées sans succès, sinon sans violences, c’est qu’il n’y a pas de marque plus certaine du chimérique que la passion de réglementer. […] Ses membres les hasarderont dans la conversation ; on les essayera, sauf à les laisser, s’ils déplaisent. […] Que dire de cette chimère de mots nouveaux introduits par l’Académie française et essayés d’abord dans les conversations ? […] Les dieux de Fénelon ressemblent à ces vaines figures de la Vierge auxquelles s’essayent les peintres, depuis que le protestantisme et la philosophie ont effacé de notre imagination cet idéal que Raphaël avait reçu de la foi du moyen âge.

537. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Ces notes n’ont pas essayé de démontrer autre chose. […] Quel style s’essayait-il à employer ? […] C’est une démonstration qu’il essaie. […] Essayons de le discerner. […] Vous avez essayé de démontrer qu’elle ne l’est pas.

538. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Béranger] » pp. 333-338

Jeune, au sein de la pauvreté, à travers les entraînements de l’âge, il ne cessa, par un travail secret, opiniâtre, de se préparer un talent supérieur aux choses légères et déjà charmantes auxquelles il s’essayait.

539. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame du Hausset, femme de chambre de madame de Pompadour. »

Dédaignant en amour et mystère et dignité, ne cherchant ni ne fuyant le scandale, il devait se faire un système mitigé du temps ; amoureux avant tout de sensualités et de repos, une licence régularisée et organisée était son fait ; il le pressentit, et après quelques liaisons dans lesquelles ses goûts s’étaient essayés avec indécision et inconstance, il finit, sous les yeux d’une chaste épouse et d’un fils austère, à la face de la France et de l’Europe, par conclure un arrangement, c’est le mot, avec madame de Pompadour.

540. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Tissot. Poésies érotiques avec une traduction des Baisers de Jean Second. »

Décidément, doué d’une âme d’artiste, et pressé de la produire, tour à tour peintre, sculpteur, graveur, c’est-à-dire toujours poète, il semblait essayer tous les langages imparfaits de la poésie, comme s’il n’en trouvait aucun d’assez expressif et qui lui allât à son gré.

541. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lemercier, Népomucène Louis (1771-1840) »

Lemercier, s’est essayé plusieurs fois dans le genre de la comédie.

542. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » pp. 572-580

Quinault s’est aussi exercé dans la Tragédie & dans la Comédie ; c’est même par-là qu’il avoit commencé d’essayer ses talens : mais ses Tragédies sont foibles, romanesques ; & de toutes ses Comédies, on n’estime guere que la Mere coquette, qui effectivement est une bonne Piece d’intrigue, & une des plus anciennes qui soient sur le Théatre.

543. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « Préface »

Ce serait, en un mot, de faire pour la littérature du xixe  siècle ce que La Harpe, plus ambitieux que puissant, essaya de faire pour la littérature française tout entière et pour les deux littératures dont elle est issue.

544. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre ii »

Un sergent passe ; il a le cafard et s’arrête pour essayer de le dissiper.

545. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre premier. Sujet de ce livre » pp. 101-107

Nous essaierons dans ce livre de traiter le même sujet, autant que nous le permet la faiblesse de nos lumières et le peu d’étendue de nos connaissances.

546. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

Balzac, qui faisait le plus grand cas de Monnier, a essayé d’introduire Prudhomme dans sa Comédie humaine sous le nom de Phellion (voir les Employés). […] Il en essaye plusieurs, mais chaque mélodie éveille un souvenir. […] L’amour essaye en vain de s’acclimater à cette atmosphère, hors de laquelle elle ne saurait vivre. […] Humble poëte contraint à la prose par les nécessités du journalisme, nous allons essayer de juger un grand poëte. […] Il fit le plus grand effort humain qui jamais ait été essayé : il tint seul contre une foule sans frein.

547. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

Ce fut là sans doute qu’il apprit à ne rien mettre au-dessus de la littérature : en vain son père essaya-t-il de l’engager dans quelque étude pratique et profitable. […] Sa force éclate sous la délicatesse dont il essaye de la revêtir, d’autant plus artificielle et compassée que l’être intérieur se laisse plus malaisément contenir. […] Bourdier s’étant retiré pour n’être pas témoin d’une entreprise aussi téméraire » ; l’éclatant monosyllabe qu’il articula en sortant de l’eau, et que jamais il ne put arriver depuis à faire sortir une seconde fois de son gosier ; enfin son retour à Paris, et toutes les recettes dont il essaye, sans confiance et jamais tout à fait sans espoir, tisane d’érysimum, grains de myrrhe transparente, et même simple eau de poulet, qui avait rendu la voix à un chantre de Notre-Dame : tout cela fait une comédie digne de Molière.

548. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

Par lui la poésie française s’essaya pour la première fois dans le genre lyrique ; par lui fut créé le beau nom d’ode, dont Boileau ne se savait sans doute pas redevable à Ronsard. […] A côté de lui, et par son impulsion, Baïf et Jodelle s’essayaient dans la tragédie et dans la comédie. […] N’oublions pas que Ronsard s’est le premier essayé dans l’ode ; qu’il y fut le prédécesseur de Malherbe, qui perfectionna ce qu’il avait inventé qu’il eut la gloire d’indiquer le genre qui devait régénérer la poésie française.

549. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

Quelle autre science nous aurions du génie de la race nègre ou de la race jaune, si nous découvrions tout à coup des livres où tel esprit supérieur, tel philosophe, tel moraliste de ces races, eût essayé, même grossièrement, de faire l’histoire intime de ses sentiments et de ses passions, l’analyse de ses facultés ! […] Et si elle essaye de le faire, en comparant toutes les races entre elles et en dégageant les caractères communs, elle ne réussit qu’à donner une formule abstraite et vague qui ne fait réellement connaître aucune des facultés primordiales et vraiment constitutives de la nature humaine. […] Ce philosophe, en effet, est le premier qui ait essayé d’expliquer par l’association des idées et l’habitude la notion de cause et le principe de causalité, l’origine des idées dites rationnelles, des affections dites naturelles, des principes moraux dits innés, enfin l’origine des actes volontaires auxquels on attribue le caractère de libre arbitre.

550. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

… Si tu essayais ? […] Laisse-moi essayer de le sauver. […] Ils essayent des bonds effrénés, ils hennissent emportés par l’ardeur de leur sang. […] Pour eux, je me « donne un genre » et j’essaie, ridiculement, de me distinguer. […] C’est un vieux rigaudon qui s’essaye dans les requiem

551. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Taine, L’Ancien Régime] ; il faut essayer de dissiper cette confusion, et de montrer qu’entre eux, comme entre l’esprit de la Renaissance et l’esprit de la Réforme, il peut bien se rencontrer un ou deux traits de communs, mais tout le reste, à vrai dire, n’a été qu’opposition et que contradiction. […] Ne rompons pas, n’essayons pas de briser ou de relâcher les liens qui nous rattachent à elle. « Plongeons-nous dans son sein », comme dira bientôt le poète, et rendons-lui la conduite d’une destinée dont le malheur n’a été fait jusqu’ici que de notre rage de la vouloir soumettre au raisonnement ou à la raison. […] Il essaie le peu de forces qui lui reste encore contre « l’anglomanie », dont « les progrès effrayants » lui semblent également menacer « la galanterie des Français, leur esprit de société, leur goût pour la toilette », et leur littérature. […] Et qu’y a-t-il de plus caractéristique du mouvement dont nous essayons de préciser la nature ? […] En second lieu, si le classicisme — on l’a vu, ou du moins nous avons essayé de le faire voir — ne s’était déterminé dans sa forme que pour des raisons sociales autant que littéraires, il était inévitable qu’il mourût de l’exagération de son propre principe, ou, en d’autres termes, qu’il suivît la fortune de la société dont il avait été l’expression.

552. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Essayez maintenant d’opposer des objections à une doctrine ainsi formée. […] Bien des esprits, et du premier ordre, essayent de les renouveler avec moins de franchise et avec plus de précaution que lui. […] On considéra la science comme un habit qu’on essaye, et qu’on renvoie s’il ne convient pas. […] Il essaya trois ou quatre fois du théâtre. […] Vous mangez et vous essayez de rire ; mais au fond vous avez envie de pleurer.

553. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Il revint à Turin ; il essaya quelques scènes de tragédie, alla passer quelques mois à Asti pour y cuver ses connaissances nouvelles, et s’aperçut qu’il ne savait rien. […] Mais je m’y étais à peine établi tant bien que mal, pour essayer d’y séjourner un mois, qu’une circonstance nouvelle m’y fixa, et pour ainsi dire m’y enferma pour bien des années. […] Son père, son frère le cardinal, eussent essayé en vain de le rappeler au sentiment de lui-même ; il passait des années entières sans leur donner signe de vie. […] “C’était une couronne qu’on lui présentait, dit M. de Reumont, une couronne tombée assurément, mais si brillante encore de l’éclat que lui avaient donné plusieurs siècles sur un des premiers trônes de l’univers, une couronne illustre autrefois et consacrée de nouveau par la majesté de l’infortune, par le dévouement de ses serviteurs, par le hardi courage de l’homme qui avait essayé de la ressaisir tout entière.”

554. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Après Molière, qu’y avait-il à essayer de nouveau dans la comédie ? […] On ne s’avisa pas d’abord d’essayer de la haute comédie. […] Regnard avait fait parler Polichinelle avant de s’essayer à faire parler le cœur humain. […] Resté diplomate, même dans le témoignage qu’il se rend comme auteur, « il n’entendait, dit-il modestement, qu’essayer, par quelque changement dans les mœurs et le ton des personnages, à se rendre supportable après Molière. » Regnard et Dancourt avaient prodigué les saillies d’esprit, les équivoques, les jeux de scène, Lesage, dans Turcaret, n’avait peint que des fripons.

555. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Les seuls romans qui essaient de rendre la manière de vivre d’une époque parmi son décor propre sont ceux de M.  […] Paul Vigné d’Octon qui essaya — sans doute pour réagir contre l’exotisme de Paul Bonnetain qui n’était guère qu’une amplification du roman naturaliste — de mêler quelque lyrisme à ses nombreux volumes mi-pathologiques, mi-psychologiques : Chair Noire, Au Pays des Fétiches, Fauves Amours, l’Amour et la Mort, Martyrs Lointains, Terre de Mort, le Journal d’un Marin, etc., ni Francis Jammes, dont l’exotisme est spécial et touchant, ni André Gide qui a décrit Biskra et le désert, ni Claude Farrère dont les troublantes Fumées d’opium vont révéler le nom, et dont les Civilisés sont une œuvre des plus fortes et des plus personnelles, ni Paul Claudel enfin, qui rapporta de Chine des notes qui formeront une œuvre remarquable telle que nous devons l’attendre de l’auteur de la Connaissance de l’Est 46. […] Nous allons essayer de définir les principaux de ces écrivains. […] Binet-Valmer : Il fut le fondateur d’une excellente revue : La Renaissance Latine, qui essaya de reprendre, hélas !

556. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre IV. De la délimitation, et de la fixation des images. Perception et matière. Âme et corps. »

Nous soutenons contre le matérialisme que la perception dépasse infiniment l’état cérébral ; mais nous avons essayé d’établir contre l’idéalisme que la matière déborde de tous côtés la représentation que nous avons d’elle, représentation que l’esprit y a pour ainsi dire cueillie par un choix intelligent. […] Telle est en effet la marche régulière de la pensée philosophique : nous partons de ce que nous croyons être l’expérience, nous essayons des divers arrangements possibles entre les fragments qui la composent apparemment, et, devant la fragilité reconnue de toutes nos constructions, nous finissons par renoncer à construire. — Mais il y aurait une dernière entreprise à tenter. […] Ce prétendu temps homogène, comme nous avons essayé de le démontrer ailleurs, est une idole du langage, une fiction dont on retrouve aisément l’origine. […] Nous avons essayé d’établir que cette psychologie et cette métaphysique sont solidaires, et que les difficultés s’atténuent dans un dualisme qui, partant de la perception pure où le sujet et l’objet coïncident, pousse le développement de ces deux termes dans leurs durées respectives, — la matière, à mesure qu’on en continue plus loin l’analyse, tendant de plus en plus à n’être qu’une succession de moments infiniment rapides qui se déduisent les uns des autres et par là s’équivalent ; l’esprit étant déjà mémoire dans la perception, et s’affirmant de plus en plus comme un prolongement du passé dans le présent, un progrès, une évolution véritable.

557. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

Il sait y faire entrer les circonstances qui parlent et qui animent un récit : « Quand il allait par les champs, dit-il de Louis XII, les bonnes gens accouraient de plusieurs journées pour le voir, lui jonchant les chemins de fleurs et de feuillages, et, comme si c’eût été un Dieu visible, essayaient de faire toucher leurs mouchoirs à sa monture pour les garder comme de précieuses reliques. » J’essaie, en ramassant tous ces exemples, de donner l’idée et le sentiment du genre de mérite et de charme que je trouve au style ou plutôt à la langue et à la touche éparse de Mézeray ; il me reste à insister sur ses parties sérieuses d’historien, et aussi à traiter des originalités ou bizarreries de l’homme.

558. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — II. (Fin.) » pp. 361-379

Bailly, recherché et condamné pour l’acte de vigueur inutile et tardif par lequel il avait essayé, de maintenir l’autorité de la loi et le respect de la Constitution le 17 juillet 1791, paya en un jour la rançon de toute sa popularité passée et de ses émotions attendrissantes. On a essayé, dans ces dernières années, d’affaiblir l’horreur des scènes de son supplice et d’en contester quelques circonstances secondaires.

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