/ 2658
2597. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Si deux lectures n’y suffisent pas, il faut lire une troisième fois ces raisons « qui s’entre-suivent de telle sorte, dit-il, que comme les dernières sont démontrées par les premières qui sont leurs causes, ces premières le sont réciproquement par les dernières, qui sont leurs effets22. » Qu’on ne s’imagine pas qu’il suffise d’une attention ordinaire pour s’approprier ou pour avoir le droit de rejeter ses raisons ; il ne le souffre pas, il ne permet pas « qu’on croie savoir en un jour ce qu’un autre a pensé en vingt années23. » La fuite n’est pas possible avec honneur ; car comme il nous fait connaître toute la puissance de la réflexion, et qu’il agrandit notre raison par la sienne, ce serait nous avouer incapables d’application que de lâcher prise après un premier effort, ou que de n’oser le tenter.

2598. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Aussi la peinture émotionnelle, à côté de la peinture descriptive, a-t-elle un droit légitime à exister, et la valeur d’un art également précieux.

2599. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Mais c’est au grand Cari Maria que revient de droit la première place véritablement artistique dans l’histoire du motif de réminiscence dans la musique dramatique.

2600. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

Mais la question est excessivement compliquée, en partie à cause de la présence des caractères sexuels secondaires, et, plus encore, parce que l’un des sexes a presque toujours une prédisposition beaucoup plus forte que l’autre à léguer sa ressemblance au produit commun, que le croisement s’opère entre espèces ou qu’il ait lieu entre variétés, Ainsi c’est, je crois, avec tout droit que quelques auteurs soutiennent que l’Âne a la prépondérance sur le Cheval ; de sorte que, soit le Mulet, soit le Bardot, ressemblent plus au premier qu’au second.

2601. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

. — Pendant les heures sombres boueuses et désespérées de la guerre, un Sélène droit aux lieux des combats, dans une machine « cosmoviaire ».

2602. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

Si Hugo est toujours, littérairement, Hugo, dans son Quatre-vingt-treize, — et c’est ce que l’on peut en dire de pis, — il n’est pas moins vrai qu’à part sa manière si connue, qualités et défauts éternels, il nous donne le spectacle de quelque chose de très inattendu et qui a le droit de nous étonner.

2603. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

» Le sarcasme part droit comme un coup d’épée, puis sur celui-ci un autre, puis des cris et des exécrations. […] Bianca, croyant Césario ruiné, vient s’offrir à lui comme épouse, et, apprenant qu’il n’en est rien, renonce à lui à l’instant sans une plainte. « Ne m’aimez plus ; je prierai pour vous afin que vous ayez une femme vertueuse et belle, et quand je serai morte, pensez à moi quelquefois, avec un peu de pitié pour ma témérité… J’accepte votre baiser, c’est un cadeau de noces sur une tombe de vierge91. » La duchesse de Brachiano est trahie, insultée par son mari infidèle ; pour le soustraire à la vengeance de sa famille, elle prend sur elle la faute de la rupture, joue exprès la mégère, et, le laissant libre avec sa courtisane, va mourir en embrassant son portrait. —  Aréthusa se laisse blesser par Philaster, arrête les gens qui veulent retenir le bras du meurtrier, déclare qu’il n’a rien fait, que ce n’est pas lui, prie pour lui, l’aime en dépit de tout, jusqu’au bout, comme si toutes ses actions étaient sacrées, comme s’il avait droit de vie et de mort sur elle. —  Ordella s’offre afin que le roi son mari puisse avoir des enfants92 ; elle s’offre au sacrifice, simplement, sans grands mots, tout entière93 ; quoi que ce soit ; « pourvu que ce soit honnête, elle est prête à tout hasarder et à tout souffrir. » — Lorsqu’on la loue de son héroïsme, elle répond qu’elle fait « simplement son devoir. —  Mais ce sacrifice est terrible !

2604. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

Toutes sont également faites pour la liberté, pour cette liberté qui, dans un état de société peu avancé, n’appartient qu’à l’individu ; mais qui, chez les nations appelées à la jouissance de véritables institutions politiques, est le droit de la communauté tout entière.

2605. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

Vos serviteurs ne se regarderont jamais eux-mêmes, les leurs et tout ce qu’ils possèdent, que comme des biens tenus en compte, pour les faire sans cesse, et selon le plaisir de votre grandeur, servir à la balance de ce qu’elle a droit de réclamer comme sien.

2606. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Le savant critique y a, du reste, fait droit dans ses éditions successives avec beaucoup de bonne foi.

2607. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Mais chez l’auteur de Lohengrin, de Tristan et Yseult, nous sommes en droit d’exiger autant du poète que du musicien.

2608. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

* * * — Un joli type pour le roman moderne, que le fils du restaurant de ces dernières années, de ce fils reçu bachelier, docteur en droit, etc., un monsieur qui a une serviette sous le bras, et dans une redingote faite par le premier tailleur, cause beaux-arts, littérature, philosophie, une main familièrement appuyée sur le dos de la chaise du dîneur, et galamment contourné… pendant que la cocote, que le client a amenée, lui fait l’œil, ainsi qu’à un capitaliste plus calé, que son payeur de dîner.

2609. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Il faudra faire pour chaque auteur et artiste une enquête rétrospective auprès des critiques, des journalistes du temps pour connaître sa popularité ; il faudra savoir le prix de vente pour les tableaux, le nombre de représentations pour les pièces, le nombre d’éditions pour les livres, les pensions, les droits alloués à l’auteur ; il faudra refaire ce travail tout le long de l’existence de l’œuvre afin de connaître les phases de sa gloire, et en étudier la diffusion dans les pays étrangersea.

2610. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

N’avons-nous pas, nous aussi, droits aux millions et aux jouissances des marquis, des ducs, des ci-devant que nous avons flanqués à la porte ?

2611. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

On y fait observer qu’Ossian n’est qu’un type incomplet de la poésie du Nord, et que l’honneur de la représenter appartient de droit à Shakspeare. […] Bellérophon, à meilleur droit que Philoctète, est le René et l’Oberman de la fable grecque.

2612. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

Et cependant je ne peux mee soustraire à l’impulsion continuelle qui martèle mon esprit, à la tendance immuable et fixe qui me poursuit et ne me laisse pas un instant de calme37 » Je donnerai, en raison de son caractère purement intellectuel, un dernier exemple d’idée fixe rapporté par Tamburini : « Un jeune étudiant en droit, issu de parents névropathes, était dominé par la pensée continuelle de connaître l’origine, le pourquoi et le comment du cours forcé des billets de banque  Cette pensée retenait son attention tendue à chaque instant, l’empêchait de s’occuper de toute autre chose, s’interposait entre le monde extérieur et lui, et, quelques efforts qu’il fit pour s’en débarrasser, il lui était impossible d’y parvenir. […] Celui qui lira attentivement certains passages (trop longs pour être traduits ici) de la célèbre Introduction au Traité de la nature humaine, qui les étudiera non comme une théorie des idées générales, mais comme un document, une confession psychologique, en conclura que l’idée générale était pour lui une vision. « L’idée d’homme que-je puis me fabriquer, dit-il, doit être celle d’un homme blanc ou noir, ou basané, droit ou courbé, grand, petit ou de moyenne taille.

2613. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

Magendie ayant été mon maître, j’ai le droit de m’enorgueillir de ma headendance scientifique, et j’ai le devoir de chercher, dans la mesure de mes forces, à poursuivre l’œuvre à laquelle resteront attachés les noms des hommes illustres que j’ai cités. […] Depuis, des installations splendides ont été données à la physiologie et à la médecine expérimentale en Allemagne, en Russie, en Italie, en Hongrie, en Hollande, et le laboratoire du Collège de France, qui fut chez nous le berceau de la physiologie et de la médecine expérimentale, n’a pas encore été l’objet des améliorations auxquelles son passé lui donne tant de droits.

2614. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre II. Les sensations totales de la vue, de l’odorat, du goût, du toucher et leurs éléments » pp. 189-236

L’œil gauche est sain, l’œil droit n’a pas la sensation du vert.

2615. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

Le vieux duc mourut en se taisant encore ; le jeune duc, fils présumé de la belle Élisabeth, avait une délicatesse de conscience et d’honneur qui ne lui permettait pas de se substituer sciemment aux droits des héritiers légitimes.

2616. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

« La république française, gouvernée alors par un dictateur à vues droites, mais courtes, au lieu de se borner à offrir un asile sûr et respectueux au pontife, intervint à main armée pour la souveraineté temporelle du pape.

2617. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (1re partie) » pp. 337-416

Ce sont les éclaireurs des nations qui marchent en avant ou qui regardent en arrière, pour leur enseigner le droit chemin à parcourir ou le chemin déjà parcouru, afin de bien orienter la colonne humaine.

2618. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224

Le moindre mot de repentir, la moindre promesse de renoncer à son apostolat de la raison, l’auraient fait acquitter par les Athéniens, qui ne demandaient qu’à l’absoudre : mais sa conscience se refuse à toute lâche complaisance ; il se précipite de lui-même au supplice, prévu, voulu, imploré, par cette maxime, qui est celle des héros de la philosophie : Obéir à Dieu plutôt qu’à la patrie dans toutes les choses où la patrie, qui commande au citoyen, n’a pas le droit de commander à la conscience.

2619. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Voilà pourquoi Wagner se croit en droit d’affirmer que la donnée ce Lohengrin repose sur ce qu’il y a de vraiment tragique dans la situation de l’artiste, à une époque comme celle-ci, où tout est régi par la mode et l’esprit critique.

2620. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre deuxième. L’idée de l’espace. Son origine et son action »

Deux étincelles électriques apparaissent en succession rapide, l’une à côté de l’autre, et l’observateur doit noter si c’est l’étincelle du côté droit ou celle du côté gauche qui est apparue la première.

2621. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

Dimanche 28 septembre Je relisais aujourd’hui Lutèce, de Henri Heine, et j’y trouvais que le Français ne demandait pas l’égalité des droits, mais l’égalité des jouissances.

2622. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Molière avait le droit d’espérer que la gloire de son protégé deviendrait la fortune de sa scène.

2623. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Huit ans déjà passés, une impie étrangère Du sceptre de David usurpe tous les droits, Se baigne impunément dans le sang de nos rois, Des enfants de son fils détestable homicide, Et même contre Dieu lève son bras perfide ; Et vous, l’un des soutiens de ce tremblant État, Vous, nourri dans les camps du saint roi Josaphat, Qui sous son fils Joram commandiez nos armées, Qui rassurâtes seul nos villes alarmées Lorsque d’Ochosias le trépas imprévu Dispersa tout son camp à l’aspect de Jéhu : « Je crains Dieu, dites-vous, sa vérité me touche ! 

2624. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

Mais si l’on entend par caractère cette solidité de membres, cet aplomb de stature, cette énergie de pose qui font qu’un homme se tient debout contre les vents de la vie et qu’il marche droit à pas réguliers dans les sentiers difficiles, vers un but humain ou divin placé au bout de notre courte carrière humaine ; non, Alfred de Musset ne reçut pas de la nature et ne conquit pas par l’éducation ce caractère, seul lest qui empêche le navire de chavirer dans le roulis des vagues.

2625. (1739) Vie de Molière

On prétend que quand on lui reprochait ce plagiat, il répondait : Ces deux scènes sont assez bonnes ; cela m’appartenait de droit : il est permis de reprendre son bien partout où on le trouve.

2626. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

De quel droit osons-nous prononcer ainsi ? […] De même Ériphyle (dans Iphigénie), amoureuse d’Achille pour s’être sentie pressée dans ses bras ensanglantés, se croit maudite, et s’en vante, et, à cause de cela, s’arroge tous les droits, orgueilleuse du secret de sa naissance, du mystère de sa destinée, et du don qu’elle possède, comme Oreste, de répandre le malheur autour d’elle. […] Ce langage suranné et ces prétentions des anciennes monarchies n’ajoutaient rien à la légitimité du droit et n’étaient que de puérils anachronismes ». […] Et, comme sa gloire augmente avec son âge, et que l’on sait qu’il écrit ses souvenirs, et qu’en 1836 une société lui en offre 250.000 francs, lui paye ses dettes, et lui garantit une rente viagère de 12.000 francs, et qu’en 1844 Émile de Girardin lui paye 96.000 francs le droit de publier ses Mémoires après sa mort dans le journal La Presse, il en résulte cette situation unique, que le plus grand plaisir qu’il puisse goûter, le plaisir de se peindre lui-même selon son gré et pour sa plus grande gloire, ce plaisir, littéralement, le fait vivre, le nourrit et l’habille ; qu’il est payé d’avance pour écrire son propre panégyrique en autant de volumes qu’il voudra et comme il le voudra, et que la France s’y intéresse, et l’attend.

2627. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Or, sa sœur cadette venue d’une province lointaine, apprend à l’aînée son histoire, et les deux sœurs se mettent à la recherche du malfaiteur et, comme autre fois existait au Japon le droit à la vengeance, le duel devant Dieu de l’ancienne Europe, les deux sœurs arrivent à tuer l’assassin de leur père. […] Attristé de cette imperfection je me suis brûlé à y remédier et à y apporter ce qui manquait… Il y a indubitablement dans mes dessins des défauts, des excès, mais tout de même mes élèves veulent s’en servir comme modèles. » Sur la première page des Gloires de la Chine et du Japon est un Mars bouddhique, aux cheveux droits sur la tête, aux sourcils et aux moustaches coléreusement retroussés, se détachant d’un grand nimbe dans son armure ornementale. […] Or donc, comme il m’est impossible de tout exprimer en un si petit espace, je voudrais seulement apprendre que le vermillon n’est pas la laque carminée, que l’indigo n’est pas le vert, et aussi apprendre, d’une façon générale, le maniement du rond, du carré, et des lignes droites ou courbes ; et si j’arrive, un jour, à donner une suite à ce volume, je mettrai les enfants en état de rendre la violence de l’Océan, la fuite des rapides, la tranquillité des étangs, et chez les vivants de la terre, leur état de faiblesse ou de force. […] Une femme qui fait sa toilette devant un miroir où se voit sa figure, et dont le bras droit tient, derrière elle, un autre miroir où se reflète le derrière de sa coiffure.

/ 2658