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985. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Crétineau-Joly »

Par la force de l’idée divine déposée en lui par son fondateur, il s’est reconstitué peu à peu, comme les tronçons d’un corps saignant et dispersé qui se rejoindraient par miracle. […] Nous n’avons point autorité pour descendre dans cette profondeur qu’on appelle la conscience, ombre mystérieuse claire à l’œil de Dieu seul, et nous sommes d’ailleurs trop soumis au signe vivant d’un pouvoir divin pour agiter des questions qui le mettent en cause devant les hommes.

986. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

La poésie, cette forme divine, emporte toujours le fond humain dans l’œuvre des hommes, quelle que soit la beauté ou la profondeur de ce fond. […] Elle était divine, et nous ne croyons plus en Dieu.

987. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Lettres de la mère Agnès Arnauld, abbesse de Port-Royal, publiées sur les textes authentiques avec une introduction par M. P. Faugère » pp. 148-162

Tout en elle conviait au divin Maître et semblait dire : Son joug est doux.

988. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. Louis de Viel-Castel » pp. 355-368

Louis XVIII passe par Londres, mais ce n’est pas sans y être félicité par le prince-régent d’Angleterre, et sans lui avoir répondu publiquement : « C’est aux conseils de Votre Altesse Royale, à ce glorieux pays et à la confiance de ses habitants que j’attribuerai toujours, après la divine Providence, le rétablissement de notre maison sur le trône de ses ancêtres. » Ainsi c’est l’Angleterre, après Dieu, qui le rétablit roi de France ; le plus sage, le plus politique de la race s’exprime hautement ainsi, le premier jour où la parole lui est rendue et où chaque mot sorti de sa bouche va retentir par le monde.

989. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « M. Viguier »

c’est un type romain, et vous avez beau le trouver charmant et ne pas vous lasser de l’aller entendre, de lui faire des compliments dans sa langue et de recevoir les siens, gardez-vous de lui dire que la critique littéraire est jusqu’à un certain point une branche de la philosophie et de la critique historique ; que le divin Dante tient quelquefois du barbare (sans en être moins étonnant et moins intéressant, tant s’en faut !)

990. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Chants du crépuscule (1835) »

Il a figuré, dans un moule qui ne s’oubliera plus, ce don divin du talent, avec tout ce qu’il y entre à la fois de grandeur, de tristesse et de misère.

991. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  premier article .  » pp. 326-341

Y a-t-il eu toutefois une telle époque où le génie homérique, indépendamment d’un Homère même, était dans l’air et circulait çà et là, à l’état de divine tempête, de façon que tout rhapsode pût en prendre sa part indifféremment, à peu près comme au xviiie  siècle, en poésie, il y avait du Dorat un peu partout ?

992. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mémoires de Casanova de Seingalt. Écrits par lui-même. »

Quelques escapades, qui cette fois ne le conduisirent pas encore aux Plombs, l’éloignaient momentanément de Venise, lorsqu’il rencontra cette divine Henriette, dont le vieil Hongrois fut heureux de se débarrasser.

993. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre III. L’écrivain »

La Fontaine n’est que gracieux, galant ; il fléchit sous le poids des personnages divins ; ses passions sont trop douces.

994. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baudelaire, Charles (1821-1867) »

verse-nous aussi le pardon des colères Et la coupe d’oubli puisée au doux Léthé, Et l’on verra passer nos cohortes célères Dans l’éclat pacifique et divin des étés !

995. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VII. Maurice Barrès et Paul Adam » pp. 72-89

. — L’agitation divine de la joie traduit une satisfaction supérieure : il n’est de perceptible que le changement, d’agréable que le changement vers plus.

996. (1890) L’avenir de la science « Préface »

Selon la première idée chrétienne, qui était la vraie, ceux-là seuls ressusciteront qui ont servi au travail divin, c’est-à-dire à faire régner Dieu sur la terre.

997. (1899) L’esthétique considérée comme science sacrée (La Revue naturiste) pp. 1-15

Que les poètes le veuillent ou bien qu’ils le refusent, que font-ils sinon d’établir une vie divine ?

998. (1901) La poésie et l’empirisme (L’Ermitage) pp. 245-260

Dans la précision des assemblages, la rareté des éléments le poli de la surface, l’harmonie de l’ensemble, n’y a-t-il pas une vertu intrinsèque, une espèce de force divine, etc., etc. ?

999. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre V. Les esprits et les masses »

Plus le flambeau est divin, plus il est fait pour cette âme simple.

1000. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IX. La pensée est-elle un mouvement ? »

Disons seulement que, si les décrets de la justice divine exigent l’immortalité personnelle de l’âme, une telle immortalité n’a rien en soi de contradictoire, quoique nous ne puissions nous faire aucune idée des conditions selon lesquelles elle serait possible.

1001. (1904) La foi nouvelle du poète et sa doctrine. L’intégralisme (manifeste de la Revue bleue) pp. 83-87

quoi, ces poètes, qui portent au front le divin signe, qu’on imagine toujours — ô jeunes filles ! 

1002. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Police générale d’une Université et police, particulière d’un collège. » pp. 521-532

La fonction de ce chapelain, les jours de fêtes et les dimanches, après la célébration de l’office divin, serait d’encourager les étudiants à la science et aux vertus.

1003. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VII. Les hommes partagés en deux classes, d’après la manière dont ils conçoivent que s’opère en eux le phénomène de la pensée » pp. 160-178

Je désirerais seulement que les uns et les autres voulussent bien comprendre que, s’ils ne s’entendent pas entre eux, cela vient de ce qu’ils ont cessé de parler la même langue ; car, comme dans l’antique Orient, les uns parlent une langue divine, et les autres une langue mortelle ; et non point de ce qu’ils ont cessé d’avoir les mêmes raisons de s’aimer et de s’estimer.

1004. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXII. La comtesse Guiccioli »

Dante et Shakspeare, qui sont de grands poëtes, ne sont certes, jamais des enfants… Ce sont toujours des hommes sublimes, si on veut, mais parfaitement des hommes ; tandis que Byron, pour qui sait voir, n’est ni un poëte ni un homme comme Shakspeare et Dante l’ont été, L’enfance, avec sa grâce et ses mille choses divines, et aussi avec ses enfantillages, puisqu’elle est l’enfance, se mêle à la grandeur de Byron, — de ce Byron le plus grand des poëtes de notre âge, et dont un des enfantillages, par exemple, et parmi tant d’autres, fut de vouloir être un dandy… Un jour, il écrivait, en 1821, à Ravenne : « Un des plus accablants et mortels sentiments de ma vie, c’est de sentir que je n’étais plus un enfant. » Mais quand il écrivait cela, comme il se trompait !

1005. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

Mais être l’Hamilton du chevalier de Grammont, c’est plus difficile ; car le génie, comme la conscience, c’est la perle divine qu’on trouve au fond de la coquille d’huître de l’humanité, et que tous les monteurs de pierres fausses ne pourront imiter jamais !

1006. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Gaston Boissier » pp. 33-50

Boissier a cette magie… Je me suis intéressé, moi qui le pénétrais pourtant, à toute la peine qu’une nature souple, gracieuse et veloutée comme la sienne, s’est donnée pour saisir délicatement de ses fines dents de rat érudit et pour ronger, sans faire le bruit scandaleux d’une vaste déchirure, le bas de cette aube divine du Christianisme, qui traîne dans les siècles et qui y passe, sans perdre jamais un seul fil de sa trame sacrée, au-dessus du museau de tous les rongeurs !

1007. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VIII. Du mysticisme et de Saint-Martin »

C’est ainsi qu’il a créé, au milieu de toutes les contradictions de l’être humain, la plus divine des harmonies, et qu’en nous donnant des saints comme François de Sales, Barthélemy des Martyrs, sainte Thérèse, sainte Brigitte, sainte Catherine de Sienne, François-Xavier, Louis de Gonzague, Stanislas Kotska, Philippe de Néri, Jean de Dieu, Angèle de Brescia et tant d’autres, il a réalisé, pendant un moment sur la terre, une vraie transposition du ciel !

1008. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

Mais cet état des multitudes dans l’univers donne-t-il le droit d’affirmer à un penseur rigoureux que l’idéal social existe réellement sur la terre, en dehors de cette société, qu’on nous passe le mot : crépusculaire, créée par le christianisme entre les ténèbres de l’ancien monde et la lumière du Jour Divin ?

1009. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

Mais, ce qu’il y a de céleste et de divin, c’est d’avoir entre ses mains le bonheur des hommes, et de faire ce bonheur.

1010. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

« Voilà une affiche qui, pour sembler étrange, n’en est pas moins empruntée au divin maître : Ne soyez pas tristes comme les hypocrites. […] DORLOTON. — Je me mets donc dans ce divin meuble, vers les trois heures moins le quart, tel que tu me vois. […] « Divine quiétude des Béguinages ! […] Sa lucidité, longtemps merveilleuse, se trouble graduellement à mesure que s’approche l’heure crépusculaire, il se jette à genoux et tend ses bras au divin flambeau qui va s’éteindre. […] Le divin y détestait l’ignoble et l’y côtoyait.

1011. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Elle représentait bien son sexe tout entier, cette femme de Lot qui, échappée au désastre de Sodome, se retournait, malgré la défense divine, pour revoir encore une fois son passé qui brûlait derrière elle. […] La déclaration des droits de l’homme a peut-être-été rédigée sur un vieux jabot de Louis XIV, et si Néron vivait de nos jours, la chemise impériale pourrait, ô divine justice ! […] Vous êtes leibnitzien, je le vois de reste, et vous prétendez que la vertu consiste à concourir au perfectionnement des choses humaines par la connaissance des choses divines. […] Les neuf dixièmes de ce que certaines gens appellent dédaigneusement le gros public ne connaissent de Dante que la Divine Comédie, de la Divine Comédie que le livre de l’Enfer, et de l’Enfer que les deux épisodes de Françoise de Rimini et d’Ugolin. […] C’est une perte à jamais regrettable que celle des dessins que Michel-Ange avait faits sur la Divine Comédie, et le naufrage dans lequel ils périrent nous a, sans contredit, ravi un chef-d’œuvre ; mais, le dirai-je ?

1012. (1923) Au service de la déesse

Et Caligula, au dire de Dion Cassius, offrit un sacrifice à la divine jalousie. […] la perfection même de la docilité ne risque-t-elle point d’éveiller la susceptibilité divine ? […] Hérodote, après avoir raconté l’une des catastrophes étonnantes qui sont le sujet de son histoire, ajoute : « Cet événement me paraît d’une nature tout à fait divine » ; et il entend : incompréhensible. […] 3º Le mysticisme vous conduit, c’est un fait, à croire que vous profitez d’une alliance divine, et d’un secours, ou d’un surcroît de force, don du ciel : de là, une forme d’« impérialisme irrationnel », une ambition qui dépasse les conditions ordinaires de l’humanité. […] 6º Avec sa croyance à une collaboration divine, le mysticisme est « un tonique très efficace de l’action ».

1013. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

L’infidélité intangible et le partage d’une âme aimée, on en peut souffrir, mais non pas jusqu’au délire ni jusqu’à l’oubli de toutes les lois divines et humaines. […] Après quoi, côtoyant presque cette pensée renanienne, que « la beauté vaut la vertu », il ajoute, avec un dilettantisme supérieur : Elle a beaucoup péché, cette Samaritaine, Mais l’urne dont a fui le divin contenu Se reconnaît divine à l’anse du bras nu. […] Et puis il y a dans les Évangiles des paroles de Jésus qui ont été considérées comme divines, depuis dix-huit siècles, par d’innombrables âmes. […] C’est en elles que Jésus paraît divin, et c’est en elles seules qu’il le peut paraître. […] Le riche doit au pauvre aide et protection ; mais il est « privilégié par la volonté divine », et Jean s’en accommode. — Jean est illustre par ses œuvres et par son éloquence, dont il se grise tout le premier.

1014. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Némésis, c’est la force divine qui réprouve et qui punit l’orgueil humain et toutes les manifestations de l’orgueil humain. […] Ce pâtre, c’est le divin Tirésias. […] Et le repos divin des halliers et des champs Vont être encore troublés par ces hommes méchants ! […] Sauf un peu de trouble au début, par quoi sa voix s’est trouvée un peu voilée, elle a été divine dans ce rôle d’Hermione. […] Il fallait nous montrer tous ces hommes et toutes ces femmes affreusement pénétrés de l’indiscutable, impénétrable et toujours vénérable (quelle qu’elle soit) volonté divine.

1015. (1903) La pensée et le mouvant

Elle nous replacera donc, sur ce point particulier, dans la direction du divin. […] Mais il y a déjà quelque chose de quasi divin dans l’effort, si humble soit-il, d’un esprit qui se réinsère dans l’élan vital, générateur des sociétés qui sont génératrices d’idées. […] Esprit humain, matière, esprit divin deviennent donc des termes que nous ne pouvons exprimer qu’en fonction l’un de l’autre. […] Les métaphysiques de la matière, épaississant chacune des syllabes, lui faisant un sort, l’érigeant en entité indépendante, détourneraient alors notre attention du sens sur le son et nous empêcheraient de suivre la parole divine. […] On s’est étonné de l’importance que James attribue, dans un de ses livres 29, à la curieuse théorie de Fechner, qui fait de la Terre un être indépendant, doué d’une âme divine.

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