Par la force de l’idée divine déposée en lui par son fondateur, il s’est reconstitué peu à peu, comme les tronçons d’un corps saignant et dispersé qui se rejoindraient par miracle. […] Nous n’avons point autorité pour descendre dans cette profondeur qu’on appelle la conscience, ombre mystérieuse claire à l’œil de Dieu seul, et nous sommes d’ailleurs trop soumis au signe vivant d’un pouvoir divin pour agiter des questions qui le mettent en cause devant les hommes.
La poésie, cette forme divine, emporte toujours le fond humain dans l’œuvre des hommes, quelle que soit la beauté ou la profondeur de ce fond. […] Elle était divine, et nous ne croyons plus en Dieu.
Tout en elle conviait au divin Maître et semblait dire : Son joug est doux.
Louis XVIII passe par Londres, mais ce n’est pas sans y être félicité par le prince-régent d’Angleterre, et sans lui avoir répondu publiquement : « C’est aux conseils de Votre Altesse Royale, à ce glorieux pays et à la confiance de ses habitants que j’attribuerai toujours, après la divine Providence, le rétablissement de notre maison sur le trône de ses ancêtres. » Ainsi c’est l’Angleterre, après Dieu, qui le rétablit roi de France ; le plus sage, le plus politique de la race s’exprime hautement ainsi, le premier jour où la parole lui est rendue et où chaque mot sorti de sa bouche va retentir par le monde.
c’est un type romain, et vous avez beau le trouver charmant et ne pas vous lasser de l’aller entendre, de lui faire des compliments dans sa langue et de recevoir les siens, gardez-vous de lui dire que la critique littéraire est jusqu’à un certain point une branche de la philosophie et de la critique historique ; que le divin Dante tient quelquefois du barbare (sans en être moins étonnant et moins intéressant, tant s’en faut !)
Il a figuré, dans un moule qui ne s’oubliera plus, ce don divin du talent, avec tout ce qu’il y entre à la fois de grandeur, de tristesse et de misère.
Y a-t-il eu toutefois une telle époque où le génie homérique, indépendamment d’un Homère même, était dans l’air et circulait çà et là, à l’état de divine tempête, de façon que tout rhapsode pût en prendre sa part indifféremment, à peu près comme au xviiie siècle, en poésie, il y avait du Dorat un peu partout ?
Quelques escapades, qui cette fois ne le conduisirent pas encore aux Plombs, l’éloignaient momentanément de Venise, lorsqu’il rencontra cette divine Henriette, dont le vieil Hongrois fut heureux de se débarrasser.
La Fontaine n’est que gracieux, galant ; il fléchit sous le poids des personnages divins ; ses passions sont trop douces.
verse-nous aussi le pardon des colères Et la coupe d’oubli puisée au doux Léthé, Et l’on verra passer nos cohortes célères Dans l’éclat pacifique et divin des étés !
. — L’agitation divine de la joie traduit une satisfaction supérieure : il n’est de perceptible que le changement, d’agréable que le changement vers plus.
Selon la première idée chrétienne, qui était la vraie, ceux-là seuls ressusciteront qui ont servi au travail divin, c’est-à-dire à faire régner Dieu sur la terre.
Que les poètes le veuillent ou bien qu’ils le refusent, que font-ils sinon d’établir une vie divine ?
Dans la précision des assemblages, la rareté des éléments le poli de la surface, l’harmonie de l’ensemble, n’y a-t-il pas une vertu intrinsèque, une espèce de force divine, etc., etc. ?
Plus le flambeau est divin, plus il est fait pour cette âme simple.
Disons seulement que, si les décrets de la justice divine exigent l’immortalité personnelle de l’âme, une telle immortalité n’a rien en soi de contradictoire, quoique nous ne puissions nous faire aucune idée des conditions selon lesquelles elle serait possible.
quoi, ces poètes, qui portent au front le divin signe, qu’on imagine toujours — ô jeunes filles !
La fonction de ce chapelain, les jours de fêtes et les dimanches, après la célébration de l’office divin, serait d’encourager les étudiants à la science et aux vertus.
Je désirerais seulement que les uns et les autres voulussent bien comprendre que, s’ils ne s’entendent pas entre eux, cela vient de ce qu’ils ont cessé de parler la même langue ; car, comme dans l’antique Orient, les uns parlent une langue divine, et les autres une langue mortelle ; et non point de ce qu’ils ont cessé d’avoir les mêmes raisons de s’aimer et de s’estimer.
Dante et Shakspeare, qui sont de grands poëtes, ne sont certes, jamais des enfants… Ce sont toujours des hommes sublimes, si on veut, mais parfaitement des hommes ; tandis que Byron, pour qui sait voir, n’est ni un poëte ni un homme comme Shakspeare et Dante l’ont été, L’enfance, avec sa grâce et ses mille choses divines, et aussi avec ses enfantillages, puisqu’elle est l’enfance, se mêle à la grandeur de Byron, — de ce Byron le plus grand des poëtes de notre âge, et dont un des enfantillages, par exemple, et parmi tant d’autres, fut de vouloir être un dandy… Un jour, il écrivait, en 1821, à Ravenne : « Un des plus accablants et mortels sentiments de ma vie, c’est de sentir que je n’étais plus un enfant. » Mais quand il écrivait cela, comme il se trompait !
Mais être l’Hamilton du chevalier de Grammont, c’est plus difficile ; car le génie, comme la conscience, c’est la perle divine qu’on trouve au fond de la coquille d’huître de l’humanité, et que tous les monteurs de pierres fausses ne pourront imiter jamais !
Boissier a cette magie… Je me suis intéressé, moi qui le pénétrais pourtant, à toute la peine qu’une nature souple, gracieuse et veloutée comme la sienne, s’est donnée pour saisir délicatement de ses fines dents de rat érudit et pour ronger, sans faire le bruit scandaleux d’une vaste déchirure, le bas de cette aube divine du Christianisme, qui traîne dans les siècles et qui y passe, sans perdre jamais un seul fil de sa trame sacrée, au-dessus du museau de tous les rongeurs !
C’est ainsi qu’il a créé, au milieu de toutes les contradictions de l’être humain, la plus divine des harmonies, et qu’en nous donnant des saints comme François de Sales, Barthélemy des Martyrs, sainte Thérèse, sainte Brigitte, sainte Catherine de Sienne, François-Xavier, Louis de Gonzague, Stanislas Kotska, Philippe de Néri, Jean de Dieu, Angèle de Brescia et tant d’autres, il a réalisé, pendant un moment sur la terre, une vraie transposition du ciel !
Mais cet état des multitudes dans l’univers donne-t-il le droit d’affirmer à un penseur rigoureux que l’idéal social existe réellement sur la terre, en dehors de cette société, qu’on nous passe le mot : crépusculaire, créée par le christianisme entre les ténèbres de l’ancien monde et la lumière du Jour Divin ?
Mais, ce qu’il y a de céleste et de divin, c’est d’avoir entre ses mains le bonheur des hommes, et de faire ce bonheur.
« Voilà une affiche qui, pour sembler étrange, n’en est pas moins empruntée au divin maître : Ne soyez pas tristes comme les hypocrites. […] DORLOTON. — Je me mets donc dans ce divin meuble, vers les trois heures moins le quart, tel que tu me vois. […] « Divine quiétude des Béguinages ! […] Sa lucidité, longtemps merveilleuse, se trouble graduellement à mesure que s’approche l’heure crépusculaire, il se jette à genoux et tend ses bras au divin flambeau qui va s’éteindre. […] Le divin y détestait l’ignoble et l’y côtoyait.
Elle représentait bien son sexe tout entier, cette femme de Lot qui, échappée au désastre de Sodome, se retournait, malgré la défense divine, pour revoir encore une fois son passé qui brûlait derrière elle. […] La déclaration des droits de l’homme a peut-être-été rédigée sur un vieux jabot de Louis XIV, et si Néron vivait de nos jours, la chemise impériale pourrait, ô divine justice ! […] Vous êtes leibnitzien, je le vois de reste, et vous prétendez que la vertu consiste à concourir au perfectionnement des choses humaines par la connaissance des choses divines. […] Les neuf dixièmes de ce que certaines gens appellent dédaigneusement le gros public ne connaissent de Dante que la Divine Comédie, de la Divine Comédie que le livre de l’Enfer, et de l’Enfer que les deux épisodes de Françoise de Rimini et d’Ugolin. […] C’est une perte à jamais regrettable que celle des dessins que Michel-Ange avait faits sur la Divine Comédie, et le naufrage dans lequel ils périrent nous a, sans contredit, ravi un chef-d’œuvre ; mais, le dirai-je ?
Et Caligula, au dire de Dion Cassius, offrit un sacrifice à la divine jalousie. […] la perfection même de la docilité ne risque-t-elle point d’éveiller la susceptibilité divine ? […] Hérodote, après avoir raconté l’une des catastrophes étonnantes qui sont le sujet de son histoire, ajoute : « Cet événement me paraît d’une nature tout à fait divine » ; et il entend : incompréhensible. […] 3º Le mysticisme vous conduit, c’est un fait, à croire que vous profitez d’une alliance divine, et d’un secours, ou d’un surcroît de force, don du ciel : de là, une forme d’« impérialisme irrationnel », une ambition qui dépasse les conditions ordinaires de l’humanité. […] 6º Avec sa croyance à une collaboration divine, le mysticisme est « un tonique très efficace de l’action ».
L’infidélité intangible et le partage d’une âme aimée, on en peut souffrir, mais non pas jusqu’au délire ni jusqu’à l’oubli de toutes les lois divines et humaines. […] Après quoi, côtoyant presque cette pensée renanienne, que « la beauté vaut la vertu », il ajoute, avec un dilettantisme supérieur : Elle a beaucoup péché, cette Samaritaine, Mais l’urne dont a fui le divin contenu Se reconnaît divine à l’anse du bras nu. […] Et puis il y a dans les Évangiles des paroles de Jésus qui ont été considérées comme divines, depuis dix-huit siècles, par d’innombrables âmes. […] C’est en elles que Jésus paraît divin, et c’est en elles seules qu’il le peut paraître. […] Le riche doit au pauvre aide et protection ; mais il est « privilégié par la volonté divine », et Jean s’en accommode. — Jean est illustre par ses œuvres et par son éloquence, dont il se grise tout le premier.
Némésis, c’est la force divine qui réprouve et qui punit l’orgueil humain et toutes les manifestations de l’orgueil humain. […] Ce pâtre, c’est le divin Tirésias. […] Et le repos divin des halliers et des champs Vont être encore troublés par ces hommes méchants ! […] Sauf un peu de trouble au début, par quoi sa voix s’est trouvée un peu voilée, elle a été divine dans ce rôle d’Hermione. […] Il fallait nous montrer tous ces hommes et toutes ces femmes affreusement pénétrés de l’indiscutable, impénétrable et toujours vénérable (quelle qu’elle soit) volonté divine.
Elle nous replacera donc, sur ce point particulier, dans la direction du divin. […] Mais il y a déjà quelque chose de quasi divin dans l’effort, si humble soit-il, d’un esprit qui se réinsère dans l’élan vital, générateur des sociétés qui sont génératrices d’idées. […] Esprit humain, matière, esprit divin deviennent donc des termes que nous ne pouvons exprimer qu’en fonction l’un de l’autre. […] Les métaphysiques de la matière, épaississant chacune des syllabes, lui faisant un sort, l’érigeant en entité indépendante, détourneraient alors notre attention du sens sur le son et nous empêcheraient de suivre la parole divine. […] On s’est étonné de l’importance que James attribue, dans un de ses livres 29, à la curieuse théorie de Fechner, qui fait de la Terre un être indépendant, doué d’une âme divine.