Je suis bien loin de croire les personnes qui prétendent que mes vers sont d’un ton supérieur au sien ; je me contenterai d’aller immédiatement après lui. » Tantôt il est en fureur et en rage contre les éternels ennemis qu’on lui connaît, contre l’abbé Desfontaines ; il intrigue en tout sens, il remue ciel et terre pour le faire condamner, par-devant le lieutenant de police M. […] Le prélat, le croirait-on ? […] Ma vie peut être remplie de peines, disait-elle, mais il est affreux de n’être rien ; je crois la souffrance préférable au néant… » Le cardinal n’ajoute rien qui corrige cette opinion du néant après la mort, ni qui avertisse qu’il ne la partageait pas ; c’est qu’il la partageait en effet.
se fit entendre ; chacun crut, parce qu’il le désirait, que l’ordre d’attaquer à fond était venu ; Milhaud le crut, Lefebvre-Desnoëttes le crut, Ney se le figura.
Il croit par là embarrasser beaucoup ses adversaires ; mais il oublie trop que nous-mêmes n’avons jamais préconisé les théâtres étrangers actuels, et que, si nous avons proposé Shakspeare Gœthe et Schiller, non pas à l’imitation, mais à l’admiration, à la méditation de nos poètes, nous avons les premiers signalé, à l’occasion du théâtre anglais, cette manie d’importations exotiques, de vaudevilles lourdement travestis, dont l’académicien voyageur semble tirer un sujet de triomphe. […] On a osé comprendre que dans le genre secondaire de la comédie-vaudeville, il y avait de nos jours plus de vérité piquante et de nouveauté qu’en de froides et ennuyeuses comédies de caractères ou qu’en des compositions trivialement sentimentales et romanesques ; on a osé le dire d’abord à l’oreille, puis haut, et en conséquence on n’a pas cru déroger en laissant la rue de Richelieu pour le boulevard. […] Nous ne croyons pas toutes ces indications inutiles aux bibliophiles.
Appelons de tous nos efforts l’heure de cette majorité féconde et forte, plus conservatrice, plus morale, même dans les carrefours de nos grandes villes, que Jefferson ne paraissait le croire et qu’il n’y était autorisé de son temps ; agissons d’avance sur elle, attaquons-nous à elle pour qu’elle soit préparée. […] Quand le peuple se lève et passe, ces gens-là se jettent à plat-ventre : on les croirait morts en ces moments, si en ces moments l’on songeait à eux ; mais sitôt que le peuple en personne est passé, vite ils regardent alentour et se ravisent. […] Je crois l’entendre (sauf la langue qui, dans ce temps-là, sera tout à fait détériorée) : « Et nous aussi nous sommes de la République ; mais il y a République et République ; il y a celle d’Hébert, il y a celle de Saint-Just, il y a celle dont M. de Chateaubriand aurait voulu être.
Aujourd’hui nous avons la littérature de Paris ; la croyez-vous plus naturelle que l’autre ? […] La Fontaine est, je crois, le seul en qui l’on trouve la parfaite union de la culture et de la nature, et en qui la greffe latine ait reçu et amélioré toute la sève de l’esprit gaulois. […] Ensuite elles vont annoncer aux Muses quels hommes ici les honorent. » Il faut tâcher de croire que c’est là aujourd’hui le sort de La Fontaine.
Mais croyez qu’il ne ménage pas à ses lecteurs le même mécompte. […] Il tient apparemment de ses origines espagnoles et créoles la grandiloquence de ses vers, la « grandesse » de ses sentiments et l’opulence de sa vision ; mais il a aussi du sang normand dans les veines, et il est permis de croire que c’est par là que lui sont venues ses bonnes habitudes classiques, son goût de l’ordre et de la clarté. […] Croyez-vous qu’il soit possible de substituer, sans dommage pour le poème, d’autres rimes à celles-là ?
Je crois certainement que c’est Dieu qui a eu pitié de cette vertueuse enfant et de mon âme qui allait à la perdition. […] Je ne crois point qu’Isabelle Soit une femme mortelle, C’est plutôt quelqu’un des dieux Qui s’est déguisé en femme Afin de nous ravir l’âme Par l’oreille et par les yeux. […] Magnin, confirme les nombreux éloges adressés à la beauté d’Isabelle ; son profil est à la fois correct et expressif, et en la voyant dans ses gracieux atours florentins, on croit presque avoir sous les yeux un portrait de mademoiselle Rachel dans le costume de Marie Stuart », toutefois avec un peu plus d’embonpoint.
Ce parnassien se croit le premier des sonnettistes français. […] Ce travailleur âpre et lent mérite d’ailleurs un salaire et je ne songe pas au ramasseur de mégots antiques sans me rappeler une anecdote lue, je crois, dans Quinte-Curce : On vanta à Alexandre un homme très habile : à une distance considérable, cet homme faisait passer par un trou minuscule une lentille. […] Le Parnasse est fait d’impuissance lyrique et d’application minutieuse à une forme que les adeptes croient absolue.
La veille de la bataille de Leuctres, Pélopidas endormi crut voir les filles de Scédasos se lamenter sur leur tombeau, et lancer des imprécations contre les Spartiates. […] Croire que ces Êtres divins pussent se repaître de la chair des hommes, était une absurde impiété. […] Or, Oenomaos, qu’on croit être l’incarnation de quelque divinité maritime, possédait des chevaux rapides comme les vents, violents comme les vagues, et il avait pour conducteur de son char Myrtilos, fils d’Hermès et d’une nymphe mortelle, le plus habile des auriges.
Je crois que l’on peut noter, d’après les derniers vers cités, deux rythmes particuliers dans la poésie populaire, l’un binaire, rythme de marche, l’autre ternaire, rythme de danse : Elle fait || l’hiver || elle fait || l’été Dans le pli || de sa mante. […] Pour donner à ma mie, Car je crois qu’elle est morte, Ô beau rossignolet, Pour donner à ma mie, Car je crois qu’elle est morte.
Qui le croirait ? […] qui pourrait croire que cela se passe ainsi dans la France policée, en plein Théâtre-Français, qui pourrait croire qu’une femme pareille, à qui nous devions tant de reconnaissance pour tant de belles heures du plus calme et du plus honnête plaisir qui soit au monde, serait exposée à des lâchetés de cette force ?
Ainsi l’on doit se défaire du préjugé tiré du nom de saltation, et qui porteroit à croire que toute saltation tirât son origine du mot saltus qui signifie un sault. […] Ainsi l’on peut croire que les professeurs qui l’enseignoient, suggeroient non-seulement tous les moïens imaginables de se faire entendre à l’aide du geste naturel, mais qu’ils montroient encore comment on pouvoit dire sa pensée en se servant des gestes d’institution pour l’exprimer. […] Je crois cependant que les gestes d’institution ne signifioient pas toujours bien distinctement ce qu’on vouloit leur faire dire, quoiqu’on observât en les instituant une espece d’allusion aux choses qu’ils décrivoient.
Vous allez croire que je fais de l’imagination, à mon tour, comme M. […] Je ne crois pas qu’on trouvât — en feuilletant l’œuvre des Allemands — beaucoup d’eaux-fortes d’un effet aussi terrifiant que la Comédie de la Mort. […] D’abord, je ne passe pas auprès de mes amis pour un sacripant ; et puis… quand même je mériterais la corde, je ne me crois pas davantage exposé à la mésaventure du journaliste toulousain : où Rodolphe trouverait-il les quatre-vingts francs indispensables pour faire, avec son lapin, les deux cent-cinquante lieues qui séparent Toulouse de Paris ?
Tentées par cette gloire enivrante des Rachel et des Alboni, des jeunes filles, la tête incendiée, se jettent au théâtre, et les mères, le croira-t-on ? […] Ceux-là qui croient, avec la bêtise mystique des fakirs, que l’art est le but de la vie, nous parleront-ils des intérêts de l’art à propos des affectations artistiques des petits jeunes gens du temps actuel et de la comédie de société ? […] Il faut y réfléchir pour y croire : ce qui scandaliserait l’Antiquité, si on la tirait du sépulcre, ne scandalise nullement le christianisme de nos mœurs.
Le croyait-il ? Il est tellement optimiste, ce Joubert, et il y a tant de bonté dans sa sagesse, quand dans la nôtre il y a tant de rage, qu’il pouvait croire à l’influence améliorante de la sienne. Optimiste, il l’était plus que Platon lui-même et jusqu’à m’impatienter, moi qui ne croyais pas à la solution de ce problème, résolu maintenant : rester un esprit adorable et être optimiste comme un niais !
Eh bien, ce rapprochement, qu’il faudrait faire beaucoup pour voir juste, nous croyons utile de l’essayer à propos de deux livres que la Critique, qui reconnaît ceux qui les ont écrits pour des maîtres, a traités avec un silence par trop respectueux. […] Seulement, nous croyons qu’il aurait dû appuyer davantage sur cet amour de l’antiquité grecque qui gâte, même littérairement, Fénelon, amour ignorant comme tous les amours, car si Fénelon savait les lettres grecques, il ne savait pas l’histoire grecque. […] Quoi qu’il en soit, après Fénelon, contre lequel le cœur lui a manqué un peu, Lerminier retrouve toute l’indépendance de sa pensée ; et, suivant l’erreur qui tombe, d’esprit en esprit, toujours plus bas et toujours plus large, de Fénelon en Montesquieu, de Montesquieu en Mably, de Mably en Barthélemy, de Barthélemy en Saint-Just et en Robespierre, et de ces derniers en toute cette plèbe de démocrates timbrés encore de République, il dresse admirablement le compte de cette longue lignée d’adorateurs de la Grèce, qui l’aiment, il est vrai, à la manière grecque, avec un bandeau sur les yeux, et qui ont cru, soit dans leurs livres, soit dans leurs essais d’organisation politique, qu’on pouvait détremper et pétrir les cendres des civilisations consumées pour en faire le ciment des institutions des peuples vivants !
je ne crois pas qu’aucun historien du règne de Louis XV ait ouvert jamais une perspective plus terrible sur une corruption qui était partout à cette heure, en haut, en bas, et au milieu ! Je ne crois pas qu’à ceux qui, par haine de la Royauté, accusent le misérable Louis XV de ce dont il était vraiment coupable, mais pas seul ! […] MM. de Goncourt, qu’on aurait cru si aisément séductibles, ont échappé à ces deux séductions.
Pelletan justifiait l’ambition naïvement montrée de son titre (et il n’y a rien dans cette naïveté fière qui nous déplaise, qu’on le croie bien), nous aurions le symbole du dix-neuvième siècle, et nous saurions à présent quoi mettre à la place de ce vieux symbole de Nicée, tué par l’Analyse et par la Science, et qui ne peut plus satisfaire, — disent les philosophes, — les besoins de foi des peuples actuels. […] Pelletan ; qui ne pensons pas comme lui, que le progrès, soit l’expansion illimitée de toutes les forces passionnées de l’homme, avec toutes leurs excitations et leurs réalisations dans l’État, dans l’Art, dans l’Industrie, dans les mœurs ; mais qui croyons, au contraire, que le progrès, c’est, la vertu par le sacrifice en vue de quelque chose qui n’est ni dans l’histoire, ni dans la vie visible de l’humanité ! […] Et si, par impossible, il pouvait réussir dans sa tentative de philosophie, il soulèverait encore, pour respirer, ce ciel qu’il croirait avoir abattu sur lui… Le ton des polémiques de journaux ne nous impose point.
Je ne crois pas que la chaire catholique, à aucune époque de son retentissement, ait entendu des paroles plus étrangement profondes et plus hardies sur la passion et le sens dépravé de l’homme. Je ne crois pas que pareil accent ait jamais ébranlé une voûte d’église. […] Quand ce moine blanc à la face exsangue, aux lèvres pâles, mettait, en nous parlant des passions, sa main sous le froc qui couvrait sa poitrine domptée et calme et qu’il l’en retirait tout à coup, on croyait voir le sang de sa jeunesse découler de cette main appuyée un instant sur son cœur, et il semblait nous dire : « Je vous connais, mes frères !
C’est l’accent du cœur qui le met à part des poètes d’un temps où l’âme se retire de toutes choses devant la sensation et la matière envahissantes… Naturellement, un pareil poète doit être plus ou moins méconnu à une époque vide et pédante où lord Byron lui-même paraît affecté, Lamartine vague, et Alfred de Musset négligé ; car c’est là l’opinion qui commence à courir parmi ceux qui se croient les forts de la littérature actuelle, parmi les poètes matérialistes et réalistes de notre décadence littéraire. […] Ce n’est pas plus un technicien de rhythme qu’un descriptif, qui croit que calquer la nature sans y ajouter rien de l’âme humaine, c’est la peindre… Ce n’est point, enfin, un de ces objectifs, comme ce coucou de Gœthe en a pondu dans le nid de la France, depuis le Victor Hugo des Orientales jusqu’au Théophile Gautier d’Émaux et Camées et à Leconte de Lisle. […] selon ce critique, qui est chrétien pourtant et d’une noble race, fidèle aux anciennes traditions et aux anciennes mœurs, il fallait que l’amour d’Armelle mis dans la balance avec le serment fait à la mère l’emportât dans le cœur du fils, sous peine de disproportion entre le motif du sacrifice et son objet ; et, le pourra-t-on croire ?
Édouard Gourdon a cru peut-être les avoir mis tous les trois en un seul dans son roman de Louise, mais en les fondant ainsi, qu’il nous permette le jeu de mots parce qu’il a un sens sérieux ! […] Ainsi, encore, la petite croix de tous les cous qu’elle donne à Jean Gigon, et dont la perte le pousse, de chagrin, à ce dernier duel où il est tué par son frère, à ce qu’il paraît, et si on en croit un signe bleu tatoué sur leur tempe à l’un et à l’autre. […] Son chroniqueur, qui fut, je crois, le témoin de ses funérailles, dit qu’il faudrait être Shakespeare pour en retracer la beauté.
Mais, ce qui n’est pas la même chose, ils sont victimes du même milieu ; et moi qui ne suis pas Taine, qui ne crois pas à l’influence irrésistible, fatale et nécessaire, des milieux sur l’esprit humain, j’aime assez les deux écrivains que voici pour désirer qu’ils sortent du leur. […] Voilà, tout d’abord, ce que je croyais. […] J’ai cru pourtant qu’il la tiendrait, quand j’ai vu sa madame Maubrel, après la mort de son mari, tué, comme il avait vécu, pour les besoins de la situation, chercher partout, avec l’acharnement d’une âme profonde qui n’oublie pas, et pour lui faire expier son crime, l’insolent farfadet qui l’a outragée ; — car il s’en est allé, il a disparu comme un farfadet !
Comme moralité, « Balzac est un enfant du xviiie siècle. » C’est tout à la fois « un matérialiste » et « un sceptique. » C’est par matérialisme, le croirait-on ! […] Son premier et son plus grand tort fut de se croire un Véronèse. » Le second fut de ne peindre « que des individualités, des exceptions, des hommes et non l’homme, et de les peindre sans mesure, sans sobriété, avec outrance » et non sagement, comme Lesage, ce Salomon, auteur de Gil Blas ! […] Buloz, dont la grossièreté d’esprit se croit parfois de la finesse, qui ait pu le prendre pour un critique, et un critique utile, parce qu’il était avocat général.
Seulement il faut aujourd’hui le rappeler, au moment où ils prirent pour champ d’analyse et de peinture les mœurs populaires, ils étaient, l’un et l’autre, dans cette ébriété Je jeunesse qui se grise même avec de l’eau claire et oui la croit pure, quand elle est sale. […] Courageux esprit, parce qu’il croit à une vérité absolue, il ne respecte point cette peau de serpent que l’amour-propre empaille encore, quand nos esprits ont fait peau nouvelle. […] Nous croyons savoir que M.
Il faut les arrêter au passage, et c’est là le fait des romanciers, ces historiens des mœurs, bien plus profonds et bien plus éclairants, croyez-le, que les historiens de l’histoire ! […] Cette bicoque était connue dans le pays sous le nom du Château des Saffras, et de là le titre de Marquis des Saffras que l’on donnait à Espérit. » Ces détails, nous les avons transcrits, au risque de paraître long, tels qu’on les trouve aux premières pages du livre de M. de La Madelène, parce qu’ils ne sont pas, comme on pourrait le croire, les inventions d’une fantaisie, qui ne sait où elle va, mais parce qu’ils ont une raison d’être dans l’idée première de ce roman très-combiné et très-réfléchi. […] Si les Anges peignaient la passion humaine, on peut croire qu’ils peindraient ainsi.
Pour le spectateur, j’allais, je crois, dire pour le lecteur, il arrive quelquefois, au rebours de son désir, qu’elles retardent l’intelligence et l’embrouillent. […] Je crois même qu’on aperçoit encore quelques toitures dans le fond. […] En art, c’est une chose qui n’est pas assez remarquée, la part laissée à la volonté de l’homme est bien moins grande qu’on ne le croit.
« Enfin, je ne puis m’empêcher de croire avec M. […] Ne croyez pas cependant que le poète ait tenu le propos indécent qu’on lui prête […] Je donnerais, je crois, tout Le Barbier de Séville pour cette réponse-là. […] On ne saurait croire la finesse, la grâce, et toute la délicatesse de ce dialogue. […] Aussi je ne crois pas que jamais nous ayons pu voir un plus singulier Alceste.
Et si nous n’y prenons garde, non-seulement nous sommes tentés de le souhaiter, mais nous finissons presque par le croire : le monde saurait-il aller sans nous ? […] Car moi aussi je suis une bouche brûlante des Muses, et tous aussi me proclament chantre excellent ; mais moi je ne suis pas près de les croire. […] Prenez Roméo, prenez-le au début de l’admirable drame : il s’était cru jusque-là amoureux sans l’être, il était mélancolique à en mourir ; il s’en allait vague et rêveur, en se disant épris de quelque Rosalinde. […] Qu’on n’aille pas trop se hâter de conclure d’après cela ni croire que toutes les femmes de l’antiquité se ressemblaient. […] Lamartine, alors qu’il ne croyait encore qu’à la seule gloire des beaux vers, parlait à Elvire avec cet intime accent : Vois d’un œil de pitié la vulgaire jeunesse, etc., etc.
Malgré la fin qui était morale, on cria qu’il imitait Byron ; on s’emporta contre ces déclarations amères ; on crut retrouver l’accent révolté de l’école satanique ; on blâma ce style décousu, obscur, excessif ; on fut choqué des crudités et des disparates ; on rappela le poëte à son premier style si bien proportionné. […] Elle languit et s’affaisse ; on veut la consoler, elle ne le veut pas ; on lui dit que Lancelot est coupable avec la reine ; elle ne le croit pas. […] Il s’y est attaché, il les aime, il a reçu d’elles le système entier de ses idées pratiques et spéculatives ; il ne flotte point, il ne doute plus, il sait ce qu’il doit croire et ce qu’il doit faire. […] Et croyez que la critique et les raisonnements se donnent carrière. […] Il n’y a au monde qu’une œuvre digne d’un homme, l’enfantement d’une vérité à laquelle on se livre et à laquelle on croit.
Il croit leur échapper par une autre liaison avec une jeune et belle princesse napolitaine fugitive de la maison d’un odieux époux ; rencontré la nuit dans une gondole du grand canal, l’inquisition de Venise lui enlève cette conquête, jetée par ordre du conseil des Dix dans un couvent de terre ferme. […] Mon frère, qui m’avait plaisanté sur mon anxiété de la revoir et sur mon agitation pour ce retard de quelques heures, ne croyait voir qu’une danseuse de théâtre, comme je l’avais dit à Cénéda. […] Elle me dit que la musique était sa vie entière, et que souvent elle croyait comprendre, en chantant, mainte chose qui gisait ignorée en son cœur. […] Vers minuit je crus entendre du bruit près de la porte tapissée. […] « Maintenant, je suis plus maître de mes sensations, et je me sens en état, mon cher Théodore, de t’indiquer ce que j’ai cru saisir dans l’admirable composition de ce divin maître.
Je crois, sans rien ôter au mérite de Guillaume de Lorris ; que Jean de Meung a le plus de droits à être notre Ennius, sinon notre Homère. […] Le poëme de Guillaume de Lorris est donc tout simplement (et il fallait en croire le poëte sur parole) une sorte d’Art d’aimer. […] On se souvient de cet endroit où la Raison parle en termes si crus qu’elle se fait traiter par l’ami de ribaude. […] Faut-il croire à cette maîtresse dont l’exil l’a séparé, à laquelle il a laissé son cœur, qu’il regrette et qu’il espère revoir, qui meurt enfin d’une mort inopinée ? […] Des délits plus graves (je ne veux pas croire à un crime) le firent condamner à être pendu avec cinq de ses compagnons.