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538. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

Édelestand du Méril, l’auteur très connu en Allemagne, à peu près inconnu en France, de la Poésie scandinave, des Essais philosophiques sur les formes et sur le principe de la versification en Europe et sur la formation de la langue française, et d’une foule d’ouvrages philologiques d’une érudition très vaste et très sûre, est un des plus acharnés travailleurs de ce siècle, qui se vante de ses travailleurs ! […] Il n’y a, au fond, dans toute cette histoire, reprise en sous-œuvre par du Méril, que la vieille histoire connue, qui peut s’écrire en quelques mots et qu’il a mise en cinq cents pages, — si brillantes de talent, du reste, qu’il semble ne pas avoir bavardé, — de la comédie, sortant partout de la danse, sa plus profonde racine ; dérivant, en peu de temps, du langage mimique au langage religieux et processionnel ; s’imprégnant plus tard de politique dans des sociétés fortement politiques comme les sociétés grecques, et vivant ainsi jusqu’au moment où l’imagination reconquiert ses droits et crée une autre comédie, la comédie désintéressée de tout ce qui n’est pas l’observation de la nature humaine… Et, vous le voyez ! […] C’est une Méduse d’érudition… et le Persée qui lui coupera la tête, franchement, je ne le connais pas ! […] Quant à moi, je n’ai pas la prétention de faire connaître dans un chapitre un ouvrage qu’il faut lire tout entier, mais d’en faire venir seulement l’envie à ceux qui ne le connaissent pas. […] L’auteur est si savant, si admirablement savant, qu’on ne voudrait voir dans son livre que des choses nouvelles, et que cette nappe merveilleuse de connaissances et de renseignements ne devrait point rouler l’écume et le sable des choses connues de tout le monde.

539. (1896) Le livre des masques

On en connaît la théorie, qui semble culinaire : Prenez une tranche de vie, etc. […] Nous ne connaissons que des phénomènes, nous ne raisonnons que sur des apparences ; toute vérité en soi nous échappe ; l’essence est inattaquable. […] Il le devint à la fin de sa vie : ainsi il connut toutes les formes de l’ivresse intellectuelle. […] Le moyen âge ne connut pas nos hypocrisies. […] Si le public connaît leurs noms moins que tels autres, ce n’est pas qu’ils aient moins de mérite, c’est qu’ils eurent moins de bonheur.

540. (1895) Hommes et livres

Michel Germain connaît Mlle de Scudéry ; Voltaire va visiter dom Calmet. […] Chimène aime Rodrigue, parce qu’elle ne connaît rien de meilleur. […] Jusqu’à ses vanteries font connaître les choses qui lui tiennent au cœur. […] Il eut de plus l’avantage de connaître le théâtre anglais. […] Et pourtant je les connais d’ailleurs, ces hommes du jour et ces femmes à la mode.

541. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Vous connaissez le sujet. […] Nous connaissons notre Théâtre-Libre, nous le savons par cœur. […] J’ai connu l’autre soir, je l’avoue, cette joie suprême. […] La vérité, est-ce que Margot elle-même la connaît ? […] Elle ne connaissait pas Robert, qui voyageait alors en Palestine.

542. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Connaître, c’est entendu. […] Qu’est-ce que connaître ? […] Le monde en est-il plus connu ? […] Il connaît tout l’enchaînement des circonstances extérieures et intérieures qui l’ont amené à son crime, ou plutôt il ne les connaît pas, mais, comparé à vous, il les connaît. […] Il consiste à connaître l’acte.

543. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Car Racine, qui s’y connaissait en fait de sentiments et de passions, n’a jamais connu sa mère. […] Il traverse la vie sans rien connaître de ses mesquineries. […] Cependant, elle s’est résignée, parce qu’elle connaît son devoir. […] Poésie d’historien, d’abord, qui connaît admirablement le caractère des différentes époques, qui le connaît non pas simplement comme nous le connaissons nous autres, amateurs, mais qui le connaît comme un homme qui a vécu dans l’étude minutieuse et pratiqué familièrement les textes. […] Car Paris, à l’étranger, on ne le connaît pas du tout.

544. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Elle ne l’a plus connu. […] Nous sommes condamnés à ne pas connaître l’âge de l’humanité. L’homme seul, et quelquefois la femme, connaît son âge : l’humanité ne le connaît pas. […] On voulait connaître le jeune publiciste qui avait exprimé, sans les connaître, une partie des idées du chef de l’État. […] C’est mal connaître l’homme.

545. (1889) Ægri somnia : pensées et caractères

Notre temps a connu plusieurs orateurs de ce genre. […] On connaît son cœur par sa conscience. […] Le bon roi David les connaissait bien, pour avoir eu affaire à eux. […] Les avocats ne se font guère connaître que par la politique. […] A la seconde montée, tous les voyageurs se connaissaient.

546. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIV. Moralistes à succès : Dumas, Bourget, Prévost » pp. 170-180

Connaissez-vous aussi bien que Prévost la lie élégante de la société cosmopolite ? […] Prévost ne saurait se documenter sur elles. — Remarque judicieuse ; mais aussi bien ne prétend-il pas connaître ces vierges. Il connaît les petites rastas ; pourquoi ne nous les déshabillerait-il pas, si ça l’amuse et nous amuse ? […] De gentils conteurs, j’en connais de trois sortes (que voulez-vous, je suis un dogmatique incorrigible !) 

547. (1899) Le monde attend son évangile. À propos de « Fécondité » (La Plume) pp. 700-702

Oui, ce qu’on appelle risiblement la gloire des lettres, et qui n’est au fond que la modeste popularité domestique d’un nom connu d’autres noms contemporains plus éclatants, serait pour moi ceci : laisser quelques pages de mes sentiments ou de mes pensées en un petit volume sur la tablette de la chaumière ou de la maison des ouvriers de la ville ou de la campagne. […] Il nous connaît, il nous a étudiés pendant trente ans, il ne s’illusionne point sur nos goûts intérieurs, sur la puissance de notre amour et sur les possibilités de nos mérites. […] Chacun de nous peut être aussi brave que Mathieu, et je ne connais pas une femme à qui la vaillance de Marianne soit impossible. […] Il y a là un grand effort, je n’en connais pas de plus beau, je n’en vois pas de plus logique.

548. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre sixième. »

Je crois que la morale du premier Apologue aurait pu être : connaissez bien la nature du péril dans lequel vous allez vous engager. Et la morale du second : connaissez-vous vous-même, ne soyez pas votre dupe, et ne vous en rapportez pas au faux instinct d’un courage qui n’est qu’un premier mouvement. […] Mais dans cet antre, Je vois fort bien comme l’on entre, Et ne vois pas connue on en sort. […] Aucun poète français ne connaissait, avant La Fontaine, cet art plaisant d’employer des expressions nobles et prises de la haute poésie, pour exprimer des choses vulgaires ou même basses.

549. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VII. Des ouvrages périodiques. » pp. 229-243

Divers écrivains connus, tels que s’Gravesande, Sallengre, Van-effen, St. […] Les Jésuites ont été long-tems en possession d’un Journal connu sous le titre de Mémoires pour l’histoire des sciences & des beaux arts. Il seroit difficile de vous faire connoître les différentes personnes qui ont eu part à ce Journal commencé en 1701. […] Il y a eu une autre espêce de Journaux littéraires plus piquants encore que ceux qui sont connus ordinairement sous ce nom.

550. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XI. Mme Marie-Alexandre Dumas. Les Dauphines littéraires »

Mais ceux-là mêmes qui nient le plus dru l’héroïsme de par la race, sont les premiers et les plus obstinés à admettre que le talent, cet héroïsme de l’esprit, cette gentilhommerie du talent, qui ne s’est donné pourtant, comme l’autre, que la peine de naître, peut se transmettre de père en fils, — et même en fille, — et qu’en littérature, il y a des races, il y a des dynasties, il y a des Rois et des Dauphins, et, ce qui est plus fort, des Dauphines ; et, chose entièrement inconnue à cette vieille bête de monarchie qui ne connaissait que les Dauphines par mariage ! […] Jusque-là tout était parfait, — un peu ardent peut-être, — mais enfin…, bien, et, catholique comme je le suis, je n’aurais été qu’édifié de cette conduite et je n’en aurais parlé que discrètement et pour l’édification des âmes, si la trop crâne dévote qui avait effarouché les Pères de la Terre-Sainte ne s’était pas avisée de publier le livre que je vous annonce ; livre qui tient tout à la fois des Mémoires et du Roman, et dans lequel, Mme Marie-Alexandre Dumas, nous parle d’elle-même sans guimpe ni voile, et de son couvent et de sa cellule et de ses communions, comme de choses officielles et connues, que tout le monde doit savoir, sans explication préalable, et si ce livre n’avait pas la portée voulue d’une prédication mauvaise à entendre, et compromettante pour qui la fait… Certes, je ne veux pas ici nier la pureté d’intention, ni même la ferveur d’âme de l’auteur d’Au lit de mort, mais je dis que, même après la péripétie de la conversion, on n’a peut-être point dans cette dramatique famille Dumas, une idée bien nette de la sainteté ! […] La main qui a tracé la figure connue (trop connue) de cette femme sensuelle aux lèvres retroussées et à la bouche rouge, qui doit mordre dans son amant comme dans les biftecks saignants qu’elle dévore, est bien la main, à peu de chose près, de M. 

551. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’insurrection normande en 1793 »

Il connut à Caen les députés de la Gironde qui s’y étaient réfugiés et se compromit avec eux. […] Il n’échappa au lieu commun de la mort du temps qu’en s’engageant dans la marine, et l’ironie qui gouverne le monde fit du professeur de beau langage, du doux Ionien de la rhétorique que nous avons connu, un matelot à bord du Brûle-Gueule… Je n’oserai jamais dire un rude matelot ! […] Seulement, ce témoignage si désintéressé, si sincère et si simple dans son expression qu’il ne colore même pas, est ce que nous connaissons de plus mortel à la charge de ce qu’on a appelé le fédéralisme révolutionnaire, — le plus bas côté d’une révolution qui n’en eut pas toujours de si hauts ! […] Cette théorie, imitée des Grecs par un ignorant qui ne connaissait pas la Grèce, cette théorie imbécille, même comme hypothèse, donnait le pays non pas à tout le monde, comme il est de naïfs historiens qui le répètent encore, mais aux mineurs, qui sont nécessairement le plus grand nombre dans toute société.

552. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

Heureux si, en cherchant à me contenter sur un sujet si vital, j’avais réussi à persuader les jeunes gens qui me liront, et à leur épargner ainsi bien des incertitudes que j’ai connues, durant lesquelles la vie s’écoule, et qui font faire quelquefois des fautes irréparables ! […] Quoiqu’il ne s’agisse que de l’esprit français dans la littérature, comme tout ce qui est de la vie politique et sociale des arts, de la religion, de la philosophie, tout ce qui est une matière pour l’activité humaine, a été exprimé ou peut l’être par la littérature, on est bien près de connaître tout le fonds de sa nation, quand on en connaît l’esprit dans les œuvres littéraires. […] Ne devons-nous pas, pour n’y être point comme des étrangers, connaître en quoi nous lui ressemblons ? Le meilleur moyen de connaître ce qu’est l’esprit français, c’est de connaître tout ce qu’il n’est pas. […] Cet esprit même de discipline y est-il seulement connu ?

553. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

Pélagie soutient qu’elle en connaît un, qu’elle a vu parfaitement rire. […] Au sortir de table, Gambetta me dit aimablement qu’il est heureux de rencontrer un homme, que des amis communs lui ont fait connaître. […] À la fin du dîner, Daudet reproche à sa femme gentiment et d’une manière philosophique, de ne pas connaître la pitié pour les malheureux. […] Je me défends, en lui répondant que, dans mon livre, je n’ai fait aucune personnalité, que j’ai peint un type général — et ce qui est la vérité — que je n’ai jamais vu ni connu l’abbé. […] Daudet montre à sa femme la dédicace, tirée à quelques exemplaires, et qu’elle ne connaît pas encore.

554. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre deuxième. Le génie, comme puissance de sociabilité et création d’un nouveau milieu social »

Nul ne connaît les limites de la puissance d’action inhérente à la nature et de la puissance de représentation inhérente à l’artiste. […] De là le précepte bien connu, que l’artiste, le poète, le romancier doit vivre son personnage, et le vivre non pas superficiellement, mais aussi profondément que si, en vérité, il était entré en lui. […] Est-on bien avancé au sujet du génie d’un Balzac, par exemple, quand on connaît la lutte qu’il a soutenue contre ses créanciers, contre la misère, les résistances du public ? […] De plus, nous ne connaissons pas scientifiquement les caractères intellectuels et physiques des races mélangées. […] Il dit qu’il y a un « homme intérieur » souvent très différent de « l’homme social » ; or, ajoute-t-il, on ne peut connaître cet homme intérieur que par les actes libres et non intéressés de l’individu, par le choix de ses plaisirs, par le jeu de ses facultés inutiles.

555. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre III : Règles relatives à la distinction du normal et du pathologique »

Elle ne connaît, dit-on, que des faits qui ont tous la même valeur et le même intérêt ; elle les observe, les explique, mais ne les juge pas ; pour elle, il n’y en a point qui soient blâmables. […] De ce qu’il y a lieu de l’ajuster ensuite à chaque cas spécial, il ne suit pas qu’il n’y ait aucun intérêt à le connaître. […] On peut bien établir, à la rigueur, que la mortalité la plus basse que l’on connaisse se rencontre dans tel groupe déterminé d’individus ; mais on ne peut pas démontrer qu’il ne saurait y en avoir de plus basse. […] Même, pour ces criminologistes, c’est l’institution pénale tout entière, telle qu’elle a fonctionné jusqu’à présent chez tous les peuples connus, qui est un phénomène contre nature. […] Si la peine, si la responsabilité, telles qu’elles existent dans l’histoire, ne sont qu’un produit de l’ignorance et de la barbarie, à quoi bon s’attacher à les connaître pour en déterminer les formes normales ?

556. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

S’il s’agit d’êtres, comme dans les propositions de choses, tout son effort est de joindre un fait à un fait, pour rapprocher la somme finie des propriétés connues de la somme infinie des propriétés à connaître. […] Premièrement, par déduction, en partant des lois connues que suit la vapeur aqueuse lorsqu’elle est diffuse dans l’air ou dans tout autre gaz. […] Nous connaîtrons la nature quand nous aurons déduit ses millions de faits de deux ou trois lois. […] Voilà une seconde manière de connaître l’axiome, et il est clair qu’elle diffère beaucoup de la première. […] Il y a un livre entier sur la méthode des sciences morales ; je ne connais pas de meilleur traité sur ce sujet.

557. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Ils connaissent à peine le pain ; un quartier de lard, des pommes de terre, du lait, font leur nourriture. […] Il est bon de connaître ses adversaires, leur mobile, leur principe et leur puissance. […] À présent, vous les connaîtrez, et vous ne donnerez votre confiance qu’avec certitude. […] A l’époque où je l’ai connu, il avait atteint, non seulement le calme, mais encore la sérénité. […] Après ce dialogue intime, il les connaît, comme nous connaissons un étranger que nous avons fréquenté longtemps ; il est capable de les comparer entre eux, de démêler leurs caractères, de les grouper en familles et en races.

558. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Vous le connaissez mal. […] Il les a tous connus. […] je m’y connais ! […] — Je le connais. — Son nom ? […] Tu connais donc !

559. (1876) Romanciers contemporains

Ce sont là des points connus de tous. […] Il aspire à connaître, il aspire à partir. […] Barnabé a dû être, a été, nous le jurerions, fort connu de M.  […] Nous n’en connaissons pas de peinture plus terrifiante. […] étant connues les tendances de M. 

560. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Ce sont pourtant les deux quatrains du premier sonnet que nous connaissions de Malherbe. […] Qui ne connaît la Solitude ? […] Est-ce que peut être Bayle a cru que nous les connaissions assez ? […] Mais, plus près de nous, qui ne connaît les textes, assez souvent cités, de Bacon et de Pascal ? […] Nous connaissons tous des athées honnêtes, et j’en nommerais, au besoin, de vertueux.

561. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Comment le connaissons-nous ?  […] Lance a connu le baron d’Aché, il faut que Trébutien le fasse causer. […] Il serait juste de dire simplement qu’il ne faut pas les connaître à moitié. […] On connaît la ballade des Deux grenadiers. […] C’est notre devoir de lui apporter ce témoignage, nous qui l’avons connu et aimé.

562. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

J’ai des raisons de croire qu’il ne connaissait que celles-là. […] je les connais d’avance. […] Les choses ont des teintes qu’on ne leur connaissait pas. […] Si on nous lâchait huit jours dans Téhéran, nous connaîtrions mieux Téhéran que le shah ne connaît Paris après trois voyages. […] Connaissez-vous cette histoire ?

563. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

Elle recevait des amis assidus, dont j’ai particulièrement connu le plus grand nombre, cité par M. de Reumont et par M.  […] La Vita di Vittorio Alfieri, scritta da esso, n’avait pas encore été publiée ; il importait que Chateaubriand connût au moins les pages enflammées où le Dante piémontais glorifie sa royale Béatrice. […] Adieu, chère princesse. » Mme de Staël, qui l’avait beaucoup connue et cultivée à Paris, de 1789 à 1793, lui écrivit un billet de condoléance. […] Son âme généreuse et fière appartenait à ces siècles de grandeur et de gloire que j’ai cherché à faire connaître. […] La princesse Rospigliosi, qui vous connaît et qui vous admire, est en femmes la seule avec qui j’aime à causer.

564. (1914) Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne pp. 13-101

Les historiens veulent n’avoir qu’à être des historiens pour connaître le passé. Les sociologues veulent n’avoir qu’à être des sociologues pour connaître les sociétés de l’homme. […] Et moi je demande : en connaissez-vous beaucoup d’autres. […] Bien peu de physiciens aujourd’hui oseraient parler d’aisé à connaître. […] (Que de déclarer que des cieux et une terre sont aisés à connaître.)

565. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Ce qui était connu par quelques-uns le devint par tous. […] Dans l’hypnose des stupéfiants cela est connu, mais que cette illusion se prolonge après la crise c’est plus grave. […] Cas bien connu des neurologistes, ils confondent les déjections avec les productions du cerveau. […] Ce même principe, tous les fondateurs des religions anciennes le connaissaient déjà. […] B. », est réservé par rapport à Nietzsche, dont il a connu la pensée par Malwida von Meysenbug.

566. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

La Philosophie noyée comme Clarence au fond de ce gros livre, mais qui n’est pas du malvoisie, paraîtra si redoutable à ceux qui ne s’y connaissent pas et si clairement mince et superficielle à ceux qui s’y connaissent, que personne, d’ici ou de là, ne pensera à sérieusement la discuter. […] Pour un seul Proudhon, c’est possible ; mais s’il en avait connu deux, ils l’auraient converti ! […] De cette correspondance, qu’on nous avait promise si considérable, quelque chose était déjà connu. […] Proudhon ne connaît pas la mélancolie, « ce bain du Diable », dit saint Jean Chrysostôme. […] Je connais cela, moi !

567. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Il faut donc, avant tout, connaître les aspects de la nature et les situations de l’homme, que les artistes du passé ont dédaignés ou n’ont pas connus. […] Je ne connais guère que Frédérick Lemaître et Macready. […] Vidal connaît la beauté moderne ! […] Les exemples connus sont la Dame au chapeau de paille et le jeune Lambton. […] Il connaît toute cette poésie particulière aux pays du Nord.

568. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

Streckeisen-Moultôu et Jules Levallois nous fait mieux connaître, et qui était, en même temps que lui, une des habitantes de la vallée de Montmorency, Mme de Verdelin. […] Vous savez qu’il ne tient point à votre génie sublime, à la réputation dont vous jouissez ; je ne m’élève pas jusque-là : la bonté de votre âme, cette courageuse patience que je n’ai connue qu’à vous, l’amour de la vertu pour la vertu même, voilà mon lien, voilà ce qui me fait désirer votre bonheur pour l’honneur de l’humanité autant que pour le bonheur de ceux qui vous connaissent. […] Vous voyez, monsieur, que vous n’êtes point absent de moi… C’est ici où j’ai commencé à vous lire, où je formai le désir de vous connaître. […] Elle ne pouvait nous être connue que par Rousseau ; un rayon de sa gloire est tombé sur elle : le rayon se retirant, elle est rentrée dans l’ombre et l’on perd sa trace79. […] J’ai connu une personne qui avait beaucoup fréquenté cette aimable femme.

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