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2071. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Avant-propos »

Avant-propos On pensera, peut-être, qu’il y a de l’empressement d’auteur à faire paraître la première partie d’un livre quand la seconde n’est pas encore faite ; d’abord, malgré la connexion de ces deux parties entre elles, chacune peut être considérée comme un ouvrage séparé ; mais il est possible aussi que, condamnée à la célébrité, sans pouvoir être connue, j’éprouve le besoin de me faire juger par mes écrits.

2072. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Le Guillou, Jean »

Jean Le Guillou, lors même, qu’il se laissait aller au charme de la Provence, de l’Auvergne ou de la Normandie, célébrées sur ses Flûtes errantes, connut la nostalgie de la Bretagne natale.

2073. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pécontal, Jean Siméon (1798-1872) »

Ce n’est pas un poète sans défauts ; et les siens, nous les connaissons et nous les lui dirons : c’est le prosaïsme et l’enfantillage, les deux écueils naturels du genre de composition qu’il a adopté.

2074. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 205

Barclay, [Jean] né à Pont-à-Mousson en 1582, mort à Rome en 1621, n’est guere connu à présent que par son Argenis, quoiqu’il ait fait des Ouvrages de controverse, de morale, d’histoire & de politique.

2075. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 406

Buffier, [Claude de] Jésuite, né en 1661, mort à Paris en 1737, plus connu par sa Mémoire artificielle, sa Géographie & sa Grammaire, que par ses Ouvrages de Morale & de Philosophie, bien plus propres à établir sa réputation.

2076. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article »

Le plus connu de ses Ecrits, est un petit volume, intitulé, Conversation de M. de Clerembaut & du Chevalier de Méré.

2077. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 466

Sans sa petite Piece, connue de tout le monde, quoique médiocre, Je songeois cette nuit que de mal consumé, & c.

2078. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 543

Son nom est connu dans le Monde Littéraire par une Histoire de l’Anatomie en six volumes, qui a essuyé des critiques assez ameres.

2079. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Vernet » p. 100

Vous connaissez son mérite.

2080. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Guerin et Roland de la Porte »

Guerin et Roland de la Porte Je ne connais point le premier, et âme qui vive ne vous en parlera.

2081. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 423

Les plus connus de tous, & ceux qui méritent le plus de l’être, sont les Journées amusantes & les cent Nouvelles Nouvelles, où, par un mélange d’Histoires & de Contes, l’Auteur trouve le moyen d’instruire & de plaire.

2082. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — O. — article » p. 433

OSSAT, [Anaud d’] Cardinal, né dans le Diocese d’Auch, en 1536, de parens très-obscurs, ce que nous ne rappelons que pour faire connoître qu’il ne dut sa fortune qu’à son mérite : mort à Rome en 1604, où il étoit Ambassadeur.

2083. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 388

Cette lecture sera toujours utile aux jeunes gens qui voudront se former des idées saines sur l’Eloquence, & connoître les vrais principes du bon goût.

2084. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 405

Les plus connues sont le véritable Pénitent, & le chemin du Ciel, chacune en deux volumes in-12.

2085. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 62

Les plus connus sont des Homélies imprimées sous le titre d’Année Evangélique ; des Conférences, intitulées Discours sur la vie ecclésiastique, des Instructions courtes & familieres pour tous les Dimanches & principales Fêtes de l’année.

2086. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article »

Son meilleur Ouvrage est le Poëme connu sous le nom de Pœdotrophie.

2087. (1767) Salon de 1767 « Dessin. Gravure — Lempereur »

Je ne connais pas le portrait de M. 

2088. (1767) Salon de 1767 « Dessin. Gravure — Moitte »

Duhamel à qui Maupertuis disait : convenez qu’excepté vous, tous les physiciens de l’académie ne sont que des sots, et qui répondait ingénuement à Maupertuis : je sais bien, monsieur, que la politesse excepte toujours celui à qui l’on parle. ce Duhamel a inventé une infinité de machines qui ne servent à rien, écrit et traduit une infinité de livres sur l’agriculture qu’on ne connaît plus ; fait toute sa vie des expériences dont on attend encore quelque résultat utile ; c’est un chien qui suit à vue le gibier que les chiens qui ont du nez font lever, qui le fait abandonner aux autres et qui ne le prend jamais.

2089. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Les traits qui suivent nous sont connus par Virgile, qui les a semés en plus d’une églogue ; mais ici ils se tiennent, ils se rapportent à l’ensemble des personnages, et leur donnent de la réalité jusque dans l’idéal ; c’est le caractère constant de Théocrite. […] Bien des poëtes pourraient lui envier de n’être ainsi connu que dans son meilleur jour et à travers l’idéal même qu’il s’est donné. […] On a beau dire qu’il s’agit ici de Polyphème jeune et à son premier duvet, de Polyphème à seize ans, et qu’il n’était pas encore devenu ce monstrueux géant que nous connaissons par Homère ; nous le voyons tel déjà, et Théocrite l’avait également devant les yeux. […] » — « Je ne le connais pas. » — « Va, demande son nom ; s’il est marié, ma tombe pourra bien être mon lit nuptial !  […] Désormais pourtant, entrée dans une maison dont le maître connaît tant de sages remèdes pour repousser les maladies funestes des mortels, tu habiteras dans l’aimable Milet parmi les Ioniens, afin que Theugénis soit signalée entre les femmes de son pays pour sa belle quenouille, et que toujours tu lui représentes le souvenir de l’hôte ami des chansons !

2090. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

Il se fit connaître par ses vers, langue sacrée et universelle alors de cette société italienne raffinée. […] — Vous ne vous trompez pas, mon père, lui dis-je, je suis triste, et cependant il ne m’est rien arrivé de mal ; mais je viens vous confier mes peines habituelles, vous les connaissez : mon cœur n’a jamais eu de replis pour vous ; vous savez ce que j’ai fait pour me tirer de la foule et pour acquérir un nom, mais je ne sais pourquoi, dans le moment même où je croyais m’élever peu à peu, je me sens retomber tout à coup ; la source de mon esprit est tarie ; après avoir tout appris, je vois que je ne sais rien ; abandonnerai-je l’étude des lettres, entrerai-je dans une autre carrière ? […] Le père de Laure était Audibert de Noves, sa mère se nommait Ermessende ; on ne connaît pas son autre nom. […] Je garde le silence depuis le matin jusqu’au soir, n’ayant personne à qui parler ; les paysans, uniquement occupés à cultiver leurs vignes, leurs vergers, ou à tendre leurs filets dans la Sorgue, ne connaissent ni la conversation ni les commerces de la vie. […] « Les uns font passer en revue devant moi les événements des siècles passés ; d’autres me dévoilent les secrets de la nature ; ceux-ci m’apprennent à bien vivre et à bien mourir ; ceux-là chassent l’ennui par leur gaieté, et m’amusent par leurs saillies ; il y en a qui disposent mon âme à tout souffrir, à ne rien désirer, et me font connaître à moi-même.

2091. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

Celui qui connaîtrait bien les œuvres de Cicéron connaîtrait à peu près tout ce que les hommes ont pensé, dit et écrit de plus juste et de plus parfait sur ce globe, avant l’Évangile. […] Grâce à cette étude approfondie de sa vie et grâce à sa correspondance, nous le connaissons comme s’il eût été un de nos collègues dans les affaires publiques ou un de nos amis dans la vie privée. […] XI Le principe de la république romaine était l’annexion d’abord de l’Italie, puis de l’Europe, puis enfin du monde alors connu, à la domination des Romains. […] Tous ces complots, le sénat les connaît, le consul les voit, et Catilina vit encore ! […] Je n’insiste point sur ces premiers crimes ; ils sont connus de tout le monde, et bien d’autres les ont suivis.

2092. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

Il avait connu le cardinal Spina à Valence, où ce cardinal avait vu mourir le pape Pie VI. […] « Mais aux objections que je lui soumis, il répondit toujours que ces qualités de cardinal et de premier ministre, qui me paraissaient des obstacles à ce voyage, lui semblaient être au contraire des titres décisifs pour l’entreprendre, et le gage le plus certain du succès ; que j’en avais vu un exemple dans l’envoi fait par l’empereur François à Paris de son premier ministre, le comte de Cobenzel, y résidant actuellement pour les affaires d’Autriche ; qu’il fallait connaître comme il les connaissait le caractère et la manière de penser de Bonaparte, pour se convaincre que rien ne devait plus chatouiller son orgueil que de montrer aux Parisiens un cardinal et le premier ministre du Pape ; que ce voyage le flatterait encore davantage que celui du premier ministre de l’empereur ; que j’aurais, grâce à mes fonctions, libre accès auprès du chef de l’État, ce que ni Spina ni aucun autre du même rang que lui ne sauraient obtenir. […] Je conclus alors en déclarant que, quand bien même le Pape croirait devoir nommer un ambassadeur, je ne devais pas être choisi, et que cette dignité était naturellement réservée soit au cardinal Mattei, très connu du premier consul, soit au cardinal Joseph Doria, ayant déjà été nonce à Paris. […] « Nous fîmes connaître que nous n’éprouvions aucune difficulté à rendre hommage à ce qui était vrai. […] Il dit qu’il la remettrait à l’Empereur à Saint-Cloud, et qu’il nous ferait connaître dans la soirée la réponse de Sa Majesté.

2093. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

C’est lui qui voulut que les juges, les légistes et les plaideurs connussent les lois. […] Tout ce que nous connaissons d’écrits en vers aux xiie et xiiie siècles, sauf de rares exceptions, est affecté de ce double défaut. […] D’abord Boileau n’est pas coupable, que je sache, de n’avoir pas connu les poésies de Charles d’Orléans. […] Mais Boileau les eût-il connues, il n’eût pas donné la gloire d’avoir débrouillé nos vieux romanciers à un poëte qui les continue fidèlement, et qui ne hasarde, hors du cercle de leurs inventions, que quelques pièces imitées de la poésie italienne. […] Marot, qui ne paraît pas avoir connu Charles d’Orléans, avait déjà placé Villon au rang où l’a maintenu Boileau.

2094. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

S’il en est parmi nous qui veulent connaître l’histoire de leur foi, les occupations de la vie commune, l’insuffisance de l’éducation, ne leur permettent pas d’y faire assez de progrès pour sa rendre familière cette grande éloquence du dogme, et se diriger à travers les obscurités des mystères. […] Nous connaissons la morale chrétienne, comme elle nous connaît nous-mêmes. […] Bourdaloue ne connaît des saints que leurs pensées ; les personnes ne lui apparaissent que sous les voiles mystiques et les traits uniformes des bienheureux. […] Il accablera les gens de son innocence ; il aura des haines de tête contre les vices dont sa pureté l’a préservé, et il s’en fera des images d’autant plus affreuses, qu’il ne les aura pas même connus par la tentation. […] Par malheur, le mal qui se fait est le seul qui laisse un souvenir ; l’histoire l’enregistre et amuse la curiosité humaine de ses scandales ; le mal qui ne se fait pas n’est su que de celui qui seul connaît le nombre des bons et des méchants, et qui pèse les sociétés et les siècles.

2095. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre cinquième. Genèse et action des principes d’identité et de raison suffisante. — Origines de notre structure intellectuelle »

Les agents qui affectent le cerveau par la porte des cinq sens sont ceux « qui deviennent immédiatement des objets de notre expérience » ; les autres ne le deviennent pas : ils agissent sans être connus et représentés ; ils sont en dehors de notre expérience et peuvent cependant influer sur notre expérience. […] Il faut donc savoir deviner, non pas seulement pour le plaisir de connaître, mais pour le besoin impérieux de vivre et d’agir. […] — La réponse est contenue dans la question même : puisque nous ne connaissons les objets que par notre pensée, c’est-à-dire par nos états de conscience et leurs relations, nous ne pouvons faire autrement. […] Chaque conscience étant, avons-nous dit plus haut, une monnaie frappée à l’effigie du monde, les lois du grand balancier se retrouvent dans l’empreinte ; mais, d’autre part, nous ne connaissons le balancier et la loi du monde que par l’empreinte. […] — Mais l’expérience, objecte-t-on, semble démentir, au lieu de les confirmer, les principes universels, — par exemple le principe que tout a une raison et une loi intelligible, puisque le nombre des phénomènes dont nous ignorons la raison surpasse infiniment celui des phénomènes dont nous connaissons la raison.

2096. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

J’ai entendu hier dans un coin du salon, Tardieu et Demarquay se lamenter, une partie de la soirée, sur la possibilité d’un échec de l’écrivain à l’Académie, comme s’il s’agissait d’une maladie de leurs enfants, et Demarquay s’est levé, en disant : « Je devais faire une opération en province demain, mais je n’y vais pas, je veux savoir un des premiers… Alexandre m’a promis de m’envoyer un télégramme, aussitôt la nomination connue !  […] Un trait de Balzac, que ne connaîtront peut-être pas ses biographes futurs. […] Autour de la table, dans le brouillard des cigarettes, on aperçoit la grosse face de Prarond ; la mine superbe du député-caricaturiste Buisson, le profil du peintre Toulmouche, une barbe chinchilla que je ne connais pas, et que je vois toujours là, et trônant au centre, le bon et affaissé Chennevières, un bonnet de coton enfoncé jusqu’aux sourcils, et le menton touchant la table. […] Je n’ai jamais rencontré un être, homme ou femme, qui ait si bien lu qu’elle, un lecteur qui connaisse aussi à fond les moyens d’optique et de coloration, la syntaxe, les tours, les ficelles de tous les militants de l’heure présente. […] J’ai eu un parent très riche et très avare, qui aurait donné de son argent, et pas mal, pour voir tomber du ministère Lamartine, qu’il ne connaissait pas du tout.

2097. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

Mais sa douleur et son effroi contrastent si bizarement avec la tranquillité des vieillards que si le sujet n’étoit pas connu on auroit peine à le deviner. […] Une d’entr’elles que vous connoissez bien, satisfaite ou non de ma raison, me dit, Mr n’insistez pas là-dessus davantage, car vous me feriez croire que j’ai toujours été vieille. […] Je la connais. […] De cet Ulisse si fin, si rusé, d’un caractère si connu, et dans un instant dont l’expression est si déterminée, scavez-vous ce qu’il en a fait ? […] C’est qu’ils n’ont connu qu’une sorte de luxe.

2098. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

Il était, nous dit Huet qui l’avait beaucoup connu, et qui même s’était senti dévotement enflammé par lui pendant une semaine sainte, il était d’un naturel hardi et ardent ; nulle considération ne l’arrêtait lorsqu’il s’agissait des intérêts de Dieu et de la charité. […] N’accusons donc point Mézeray de ces lacunes, et sachons-lui gré plutôt de les avoir si bien signalées et définies : il a fallu deux siècles de défrichement et de critique, des travaux sans nombre et en France et dans d’autres pays, des systèmes contradictoires qui se sont usés en se combattant et qui ont fécondé le champ commun par leurs débris ; il a fallu enfin ce qu’invoquait Mézeray, l’appui des gouvernements dans les recherches, dans le libre accès aux sources et à toutes les chartes et archives, pour que les faits généraux qui se rapportent à cette première et à cette seconde race fussent éclaircis, pour que la société féodale fût bien connue, et que l’histoire du tiers état pût naître. […] En réimprimant sa grande Histoire, il faudrait la faire précéder de L’Avant-Clovis, commenter les premiers siècles (car les matériaux n’en étaient point connus du temps de Mézeray) ; mais de saint Louis à Louis XIII, je ne crois pas qu’aucun de nos historiens égale Mézeray pour l’exactitude, le profond jugement, et la vivacité de la narration.

2099. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

Avant de la connaître (si elle n’avait pas passé par Vienne), je ne l’aurais jamais vue à Paris. […] Après l’avoir vengée sur les points essentiels, il finit, dans un sentiment chevaleresque et qui rappelle celui de Burke, par mettre sa royale mémoire sous la protection des jeunes militaires français qui ne l’ont point connue et qui, venus depuis, sont purs envers elle d’ingratituded : « Au moins, écrivait le prince de Ligne vers la date d’Austerlitz et d’Iéna, que ceux qui s’acquièrent tant de gloire sous les drapeaux de leur empereur, plaignent cette malheureuse princesse qu’ils auraient bien servie… » Ce sont là des alliances d’idées et de sentiments qui honorent. […] Ceux qui le veulent connaître dans les dernières années, peuvent lire ce qu’en ont dit le comte Ouvaroff dans ses Esquisses (1848), et le comte de La Garde au tome premier de ses Souvenirs du congrès de Vienne (1843).

2100. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

Qui l’eût voulu retenir y eût perdu sa peine : « Car lors étoit tel mon vouloir que Plaisance étoit ma loi. » Nous connaissons La Fontaine et ses aveux. […] Nous en savons déjà assez pour connaître ce qu’était Froissart, quelle nature légère, enjouée, musarde, curieuse. […] sens, mémoire et bonne souvenance de toutes les choses passées, esprit clair et aigu pour concevoir tous les faits dont je pourrois être informé, âge, corps et membres pour souffrir peine24, je m’avisai que je ne voulois point tarder de poursuivre ma matière ; et pour savoir la vérité des lointaines besoignes et entreprises, sans que j’y envoyasse aucune autre personne en mon lieu, je pris voie et occasion raisonnable d’aller devers haut prince et redouté seigneur monseigneur Gaston, comte de Foix et de Béarn… Le comte de Foix ne l’a jamais vu, mais il le connaît de réputation et a bien souvent entendu parler de lui.

2101. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Ginguené surtout, qui était Breton comme Chateaubriand ; qui avait fort connu sa sœur Mme de Farcy et toute sa famille ; qui savait des particularités intimes sur les premières erreurs du poète, sur les fautes dont s’était affligée sa mère, et qui s’en était entretenu avec lui depuis même son retour d’Angleterre ; Ginguené, honnête homme, mais roide et peu traitable, devenait un adversaire dangereux. […] Ce genre d’attaque, employé pour détruire l’effet d’un ouvrage religieux, est fort connu : il est donc probable que je n’y échapperai pas, moi surtout à qui l’on peut reprocher des erreurs. […] Toutefois Dieu, qui voyait que mon cœur ne marchait point dans les voies iniques de l’ambition, ni dans les abominations de l’or, a bien su trouver l’endroit où il fallait le frapper, puisque c’était lui qui en avait pétri l’argile et qu’il connaissait le fort et le faible de son ouvrage.

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