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488. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Montesquiou, Robert de (1855-1921) »

Philippe Gille C’est dans la Salammbô de Flaubert, à côté de l’Annonciateur des lunes, que l’auteur des Chauves-souris , M. de Montesquiou-Fezensac, a choisi le titre de son volume de vers.

489. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 293-297

La maniere dont il a composé les Eloges de quelques Membres de l'Académie qui l'avoit choisi pour son Secrétaire, & à l'établissement de laquelle il avoit eu beaucoup de part, obtiendra ceux de quiconque les lira comme Philosophe & comme Littérateur.

490. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre III. Suite du précédent. — Seconde cause : les anciens ont épuisé tous les genres d’histoire, hors le genre chrétien. »

Néanmoins Tacite doit être choisi pour modèle avec précaution ; il y a moins d’inconvénients à s’attacher à Tite-Live.

491. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Avertissement de l’auteur »

Mais je n’ai pas dû choisir cette dernière dénomination, non plus que celle de philosophie des sciences, qui serait peut-être encore plus précise, parce que l’une et l’autre ne s’entendent pas encore de tous les ordres de phénomènes, tandis que la philosophie positive, dans laquelle je comprends l’étude des phénomènes sociaux aussi bien que de tous les autres, désigne une manière uniforme de raisonner applicable à tous les sujets sur lesquels l’esprit humain peut s’exercer.

492. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

À ce moment, l’étroit habit puritain commençait à craquer ; déjà la société lettrée d’Édimbourg l’avait francisé, élargi, approprié aux agréments du monde, garni d’ornements peu brillants à la vérité, mais bien choisis. […] Dans cette multitude de voyageurs et d’historiens déguisés en poëtes, comment choisir ? […] Walter Scott s’arrête sur le seuil de l’âme et dans le vestibule de l’histoire, ne choisit ; dans la Renaissance et le moyen âge, que le convenable et l’agréable, efface le langage naïf, la sensualité débridée, la férocité bestiale. […] Il vit paisiblement au bord d’un beau lac, en face de nobles montagnes, agréablement retiré dans une maison élégante, parmi les admirations et les empressements d’amis distingués et choisis, occupé de contemplations que nul orage ne vient troubler, et de poésie que nul embarras ne vient empêcher d’éclore. […] Parlons en style nu, aussi semblable que possible à la prose, à la conversation ordinaire, même à la conversation rustique, et choisissons nos sujets tout près de nous, dans la vie humble.

493. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Elle n’en sert pas moins à démontrer que la conscience humaine de ce temps-ci est mise dans la nécessité de choisir entre les conclusions du pessimisme et la foi au surnaturel. […] Il peut à son gré choisir le décor dans lequel il évoquera ces idées. […] Les comparses qui s’agitent autour de lui sont également choisis parmi la masse commune de la profession. […] S’ils avaient à peindre la guerre, ils choisiraient de même un capitaine et un soldat, plutôt qu’un général de grand talent à la Napoléon. […] Je transcris ici un morceau, choisi au hasard entre cinq cents, où ils ont essayé de montrer un paysage.

494. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Pendant ce temps d’ivresse et de bonheur, son imagination se livra à tous les charmes d’une compagnie délicate et choisie, qu’un soleil couchant de divine beauté embellissait encore. […] On aurait été aux voix dans les rangs du Globe pour élire un envoyé littéraire auprès de Goethe que l’on n’aurait pu tomber plus juste ni mieux choisir. […] Dans tout ce qu’il a vu si vite et qu’il a si bien saisi, il choisit les points qui nous laissent une agréable idée et qui donnent envie d’en savoir davantage. […] Le bon côté que nous voyons aussi, c’est que vous menez, après tout, la vie que vous avez choisie, qui vous plaît, et qui renferme en effet bien des choses de nature à plaire. […] Duparquet ont tout fait pour me convaincre (et je suis tout convaincu d’avance) qu’il était parfaitement aimé de Mlle Cuvier mourante, qu’elle l’avait choisi spontanément et en vertu d’un libre penchant, et qu’elle-même avait déclaré à son père, à la date du 19 ou 20 juillet 1827, qu’elle voyait son bonheur dans cette union.

495. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Selon qu’elle sera choisie dans des teintes voyantes ou discrètes, modestes ou prétentieuses, originales ou banales, elle aura une valeur d’indication. […] De ces images il en choisit une qui lui semble plus que les autres caractéristique du labeur humain, et il nous mettra sous les yeux par exemple un forgeron martelant le fer. […] Nous avons le droit de choisir dans la nature. […] Ils se font ainsi un répertoire de morceaux choisis qu’ils tiennent en réserve dans leurs cartons pour s’en inspirer dans leurs compositions futures. […] Embarrassé de choisir, déconcerté de n’être jamais pleinement satisfait, le goût ne sait plus ce qu’il veut.

496. (1874) Premiers lundis. Tome I « Ch.-V. de Bonstetten : L’homme du midi et l’homme du nord, ou l’influence du climat »

Je ne suivrai pas l’auteur dans les détails de ces divers chapitres ; des observations choisies, des anecdotes agréables, précisent ce qu’il pourrait y avoir d’un peu vague dans l’idée générale.

497. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gautier, Judith (1845-1917) »

J « Fleurs de luxe, de charme et de beauté, que l’on cultive encore aujourd’hui et qui seront bientôt les seuls vestiges du Japon splendide d’autrefois, … artificielles princesses choisies parmi les beautés les plus rares, élevées dans tous les raffinements du goût aristocratique, instruites des rites et de l’étiquette, savantes, virtuoses en tous les arts, jeunes, passionnées, enivrantes et… accessibles », ces Princesses d’amour, dans la cité d’amour, content et vivent des histoires d’amour évoquant les précieux décamérons et les merveilleuses « Mille et Une nuits ».

498. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nerval, Gérard de (1808-1855) »

Voici quelques pierres rares, choisies par un artiste, que la poésie trouvera digne d’embellir sa parure.

499. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pottecher, Maurice (1867-1960) »

Ces idées sont choisies parmi les plus simples, les plus générales et surtout les plus à la portée du peuple.

500. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sainte-Beuve, Charles-Augustin (1804-1869) »

Sainte-Beuve, Charles-Augustin (1804-1869) [Bibliographie] Tableau de la poésie française au xvie  siècle, et Œuvres choisies de Ronsard avec notices, notes et commentaires (1828). — Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme (1829). — Les Consolations (1830). — Volupté, roman (1834). — Pensées d’août (1837). — Poésies complètes (1840). — Portraits littéraires (1839, 1841, 1844). — Histoire de Port-Royal (1840-1862). — Portraits de femme (1844). — Portraits contemporains (1846). — Causeries du lundi (1851-1857)

501. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 532-537

Ce qui acheve de prouver qu’il est un de nos meilleurs Littérateurs, est l’érudition qu’il joint au mérite du style & de la Poésie ; érudition qui n’est point fantastique & mendiée, comme celle de tant d’Ecrivains dont le fond consiste dans quelques Extraits lus sans réflexion, & insétés uniquement pour faire étalage, mais une érudition solide, étendue, choisie, dirigée par le goût, appuyée sur la connoissance de l’Hébreu, du Grec, du Latin, & de plusieurs Langues vivantes.

502. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 51-56

Ce Journaliste ajoute encore, en parlant du même Poëme : « L’agrément des descriptions y fait disparoître la sécheresse des préceptes, & l’imagination du Poëte y sait délasser le Lecteur par des fables qui, quoique trop fréquentes, sont presque toujours riantes & bien choisies.

503. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface d’« Angelo, tyran de Padoue » (1835) »

Faire vaincre dans ces deux âmes choisies les ressentiments de la femme par la piété de la fille, l’amour d’un amant par l’amour d’une mère, la haine par le dévouement, la passion par le devoir.

504. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre II. Vue générale des Poèmes où le merveilleux du Christianisme remplace la Mythologie. L’Enfer du Dante, la Jérusalem délivrée. »

Or, c’est un autre principe de toute vérité, qu’il faut travailler sur un fonds antique, ou, si l’on choisit une histoire moderne, qu’il faut chanter sa nation.

505. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Vien » pp. 202-205

On serait bien embarrassé de choisir entre sa Marchande à la toilette, sa Bouquetière, sa Femme qui sort du bain, la Prêtresse qui brûle de l’encens sur un trépied, la Femme qui arrose ses fleurs, la Proserpine qui en orne le buste de sa mère et l’Offrande au temple de Venus.

506. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 26, que les sujets ne sont pas épuisez pour les peintres. Exemples tirez des tableaux du crucifiment » pp. 221-226

Comme un tableau ne répresente qu’un instant d’une action, un peintre né avec du genie, choisit l’instant que les autres n’ont pas encore saisi, ou s’il prend le même instant, il l’enrichit de circonstances tirées de son imagination, qui font paroître l’action un sujet neuf.

507. (1900) La culture des idées

Qui osera choisir entre celui qui ne sait pas ce qu’il fait et celui qui se dédouble et se voit ? […] Il est aussi appelé démocratique, épithètes bien choisies, si ce fut en vertu de leur signification négatrice de la fonction principale. […] Ce qui me confirme dans cette opinion, c’est que tous les jeunes gens que j’ai vus débuter depuis cinq ou six ans ont, de leur propre aveu, choisi la littérature comme on choisit un commerce agréable et lucratif, et nullement par vocation : dénués, ils auraient évité un état qui exige, pour être exercé avantageusement, des capitaux. […] Sur ce point, comme généralement sur tous les autres, à moins que votre intérêt ne vous oblige à choisir, ayez l’opinion moyenne, l’opinion de tout le monde. […] Rosset, p. 181, Œuvres choisies de Campanella.

508. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

À voir ces mots si choisis, ces arrangements exquis de syllabes mélodieuses, cette science des coupes et des rejets, ce style si coulant, si pur, ces gracieuses images que la diction rendait encore plus gracieuses, et toute cette guirlande artificielle et nuancée de fleurs qui se disaient champêtres, on pensait aux premières églogues de Virgile. […] Pope veut se venger de ses ennemis littéraires, et chante la Sottise, auguste déesse de la littérature, « fille du Chaos et de la Nuit éternelle, lourde comme son père, grave comme sa mère », reine des auteurs affamés, et qui choisit Théobald pour son fils et pour son favori. […] Elle n’est qu’une sorte de conversation supérieure et de discours plus choisi. […] Bon résumé, bon morceau, bien travaillé, bien écrit, voilà ce qu’on dit, et rien de plus ; évidemment la beauté des vers venait de la difficulté vaincue, des sons choisis, des rhythmes symétriques ; c’était tout, et ce n’était guère. […] Son autre poëme, très-hardi et très-philosophique, contre les vérités et les pédanteries officielles, est une conversation bouffonne sur le siége de l’âme, où Voltaire a pris beaucoup d’idées et beaucoup d’ordures ; tout l’arsenal des sceptiques et des matérialistes était bâti et rempli en Angleterre, quand les Français y sont venus ; Voltaire n’a fait qu’y choisir, affiler des flèches.

509. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

La bataille a été gagnée à ma vue, et le brave a triomphé : mais écoute ma voix, ô fils de Semo, et souviens-toi du trône antique de Cormac ; donne des richesses et la moitié de ce royaume pour acheter la paix, jusqu’à ce que Fingal arrive avec son armée ; mais si tu choisis la guerre, je saisis ma lance et mon épée ; ma joie sera d’être au milieu des combattants, et mon âme se déploiera dans le fort de la mêlée. […] Cent jeunes guerriers amassent la bruyère : dix héros excitent la flamme ; trois cents choisissent des pierres polies ; la fumée se répand au loin et annonce la fête. […] Que chaque chef des amis de Fingal choisisse et attaque sa troupe d’ennemis ; et qu’en dépit de ce front menaçant qu’ils nous opposent, nul d’eux n’échappe sur les flots d’Inistore. — Moi, dit Gaul, je me charge des sept chefs qui sont venus du lac de Lano. — Que le sombre roi d’Inistore, dit Oscar, soit abandonné à l’épée du fils d’Ossian, — Confiez à la mienne le roi d’Inistore, dit Conna au cœur d’acier… — Ou Mudin ou moi, dit Dermid, dormira sous la terre. — Et moi, qui maintenant suis aveugle et faible, je choisis le belliqueux roi de Terman. […] Tire ton épée et choisis ton ennemi parmi la foule de mes héros.

510. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Grâce à la tombe refermée, nous avons le droit et même le devoir de choisir entre nos souvenirs. […] Qu’on se rappelle les sujets par lui choisis pour composer ses œuvres. […] Il avait dressé, vivantes, des âmes qui créaient leur vie, sous le motif unique du plaisir ; et des âmes choisies, qui éprouvaient le seul plaisir — désintéressé — du conscient Orgueil. […] Au lieu de voir dans cette basse origine une preuve de ce fait, que la naissance du Rédempteur des pauvres ne trouverait aucune place chez les nations civilisées qui régnaient alors, mais que cette Galilée, que seul le mépris des Juifs distinguait, avait pu être choisie, à cause même de son abaissement apparent, pour le berceau de la nouvelle foi, — et les premiers croyants, les bergers et les paysans, aveuglément soumis aux lois juives, crurent pouvoir prouver que le Sauveur se rattachait, par son origine à la race royale de David, comme pour excuser sa téméraire sortie contre la loi hébraïque. […] Une femme, autrefois choisie, apaisera son besoin sexuel, et lui donnera, encore, la nichée bénie des enfants, moëlle de sa moëlle, et vie de sa vie.

511. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Il a encore rassemblé dans le dernier volume les fragmens des Comédies de ce Poëte, & les Sentences choisies éparses dans ses Piéces, & il a fait précéder l’un & l’autre Recueil d’un petit Discours qui pourroit être & plus pensé & mieux écrit. […] Ce Comique, heureux imitateur de Ménandre, nous offre dans ses Drames le tableau de la vie bourgeoise, tableau où les objets sont choisis avec goût, disposés avec art, & peints avec des graces si naïves, que chacun s’y voit comme dans un miroir. […] Il ne pouvoit même en choisit une plus intéressante, (dit M. […] L’ouvrage reste encore à faire ; en attendant qu’on l’exécute, on peut lire le Recueil des Fables choisies extraites des Fastes d’Ovide, traduites en françois, le latin à côté avec des notes sur chaque Fable, par le Pere de Kervillars, Jésuite. […] A l’esprit des Romains sa plume a retracé Les utiles leçons d’un esclave sensé ; De ses termes choisis l’élégante justesse Sert chez lui de grandeur, de tour & de finesses Sans tirer de l’esprit un éclat emprunté, Le vrai plaît en ses vers par sa simplicité.

512. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VII : Instinct »

Pourtant, je ne suppose pas que les Lapins domestiques aient jamais été choisis à cause de leur facilité à s’apprivoiser, et je présume qu’il faut attribuer entièrement ce changement remarquable de l’extrême sauvagerie à l’extrême domesticité, à une longue habitude et à une longue réclusion héréditaires111. […] Cette transformation s’est faite grâce à l’habituation lente, successive, mais héréditaire, de l’espèce à ses nouvelles conditions de vie, et surtout grâce au pouvoir de sélection et d’accumulation de l’Homme qui, à chaque génération successive, a constamment choisi, pour les conserver et les reproduire, les individus manifestant certaines manières d’être ou d’agir toutes particulières que nous appelons accidentelles, dans l’ignorance où nous sommes des lois fixes qui les causent. […] J’en choisirai trois seulement parmi tous ceux que j’examinerai dans mon prochain ouvrage : c’est d’abord l’instinct qui porte le Coucou et quelques autres animaux à déposer leurs œufs dans le nid d’autres espèces ; c’est ensuite l’instinct esclavagiste de certaines Fourmis ; c’est enfin l’instinct constructeur de l’Abeille domestique. […] Smith a constaté qu’il existe entre les neutres des diverses espèces de Fourmis anglaises de surprenantes différences, soit sous le rapport de la taille, soit sous celui de la couleur, et que les types les plus tranchés sont quelquefois parfaitement reliés les uns aux autres par des individus de caractères intermédiaires choisis dans le même nid. […] Récemment, en un district de Prusse, on remarquait que les Abeilles prospéraient extraordinairement bien depuis quelque temps ; c’est qu’elles avaient pris l’habitude de s’introduire dans des fabriques de sucre des environs qu’elles dévalisaient à l’envi, et où elles savaient parfaitement choisir le sucre de la meilleure qualité.

513. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

J’oserai considérer le rôle de l’Église, dans l’histoire de la France moderne, à un point de vue quelque peu différent du point de vue en honneur, celui de la vérité simplement humaine, et je choisirai pour représenter cette Église, l’une de ses plus grandes gloires : Bossuet. […] Les chefs qu’ils se choisirent étaient mauvais. […] Comment n’auraient-ils pas été les plus énergiques et les plus libres, ceux qui avaient eu le clairvoyant courage de rompre avec la tradition mensongère, ceux qui avaient encouru la persécution, la ruine, le mépris, les plus sanglants outrages, la torture et la mort, pour suivre, à travers tous les obstacles, la voie qu’ils avaient d’eux-mêmes choisie ? […] La révocation de l’Édit de Nantes a été pour la France un fléau pire que la peste, car la peste ne choisit guère et la persécution choisit les meilleurs pour les frapper.

514. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

C’est leur œuvre qu’il a choisie comme type de perfection. […] Comment choisir ? […] Non, il choisit sa place entre les deux. […] Il aurait une étrange idée de la France contemporaine, celui qui s’imaginerait que les écrivains choisis pour sujets d’études par M.  […] Bourget se condamne à ne voir dans les hommes qu’il a choisis pour types que leurs beaux côtés.

515. (1913) Poètes et critiques

Il crut bien faire, et il fit bien assurément, de choisir dans Corneille, dans. […] Bouchor nous rend compte, avec beaucoup d’art, des raisons qui l’ont décidé à choisir, entre d’autres œuvres « très émouvantes », cette tragédie « si douloureuse ». […] Faute d’espace, il faut en choisir une, et j’avoue tout mon embarras. […] En 1908, l’auteur de l’Essai sur Taine constitue un recueil des Pages choisies de l’écrivain : les avant-propos critiques, joints aux extraits, forment le complément le plus utile de l’Essai, Sous prétexte encore de Pages choisies, M.  […] C’est toujours son vibrant cerveau de très rusé littérateur qui l’élève presque au niveau des maîtres qu’il s’est choisis, mais desquels, en dépit de tout, il dérive et dépend.

516. (1881) Le naturalisme au théatre

Ils commencent par reculer au fond des âges le sujet qu’ils ont choisi. […] D’ailleurs, que ce mot soit bien ou mal choisi, peu importe. […] La distraction qu’il a choisie est louable. […] Catulle Mendès a choisi cette étude pour que l’antithèse fût plus forte. […] Il ne s’agit que de choisir les sujets où l’on peut la dire.

517. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIIe entretien. Littérature latine. Horace (2e partie) » pp. 411-480

Il va sans dire que je choisirai dans ce recueil d’Horace, et que je m’arrêterai dans mes citations devant tout ce qui ferait monter la rougeur au front de l’innocence. […] « Que si une chaste épouse, semblable à nos femmes sabines ou à la compagne brunie par le soleil de nos habitants de l’Apulie, partage avec nous ces travaux domestiques et soigne les enfants qu’elle a nourris, qu’elle construise de bois sec notre cher foyer pour le retour de son mari fatigué, qu’elle enferme dans le parc d’osier son joyeux troupeau pour étancher de leur lait les mamelles gonflées de ses chèvres et de ses brebis, et que, tirant du tonneau odorant un vin de l’année adouci par le miel, elle assaisonne pour la table des mets qu’elle n’a pas achetés à prix d’or ; … pour moi, ni les huîtres du lac Lucrin, ni les turbots, ni les sarges que les tempêtes chassent d’Orient vers nos rivages, ni la poule d’Afrique, ni le faisan d’Ionie ne flatteront jamais autant mon palais, en flattant ma gourmandise, que l’olive cueillie et choisie sur les plus grosses branches de mes propres arbres, que l’oseille qui aime les prés, que la mauve salutaire au corps appesanti par la maladie. […] « Si on désire vivre de la vie naturelle, si on veut choisir un site convenable pour bâtir sa demeure, en connaissez-vous un plus approprié que l’heureuse retraite que j’ai choisie ?

518. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Bossuet et Fénelon étaient trop engagés dans la religion pour pousser les spéculations philosophiques jusqu’au point où elles prétendent tout résoudre, où elles nous donnent à choisir entre les vérités qui leur sont propres et les vérités de la foi. […] Aucun de ces grands hommes ne fit d’ailleurs son unique affaire d’établir sa foi ; aucun n’eut à choisir entre ne pas croire et croire, entre le néant et la vie. […] Dans ces dix lettres, il avait mis son esprit au service d’une cause qu’il n’avait pas choisie ; les suivantes, il les écrit pour son compte, et quoiqu’il continue de garder l’anonyme, son humeur le désigne à tous. […] Tout y est choisi, et tout y est naturel.

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