On pourroit dire d'abord que c'est beaucoup pour une espece de Discours préliminaire ; mais on fait volontiers grace à cette exubérance de richesses, en faveur des jugemens, des analyses profondes, des justes critiques, des tableaux énergiques, de l'érudition choisie, & sur-tout du style moins maniéré & moins roide, qui regnent dans cette nouvelle Production. […] Au lieu de donner des regles pour le genre d'éloquence qu'il a choisi, il ne songe qu'à déclamer contre ses abus dans tous les temps.
Il a choisi les plus comptés d’entre eux et il a cherché, sous le masque fin d’une phrase éteinte, qui jette de la cendre par-dessus la flamme, afin qu’on ne crie pas « au feu ! […] Il a choisi cette forte thèse parce qu’il l’a rencontrée sur la route de ses déductions, mais surtout parce que, triomphante, elle entraînerait la ruine du matérialisme, — sa ruine définitive, — sans que dans ses débris il pût retrouver une pierre pour se faire un bastion.
L’abbé Brispot a réuni et choisi avec un art exquis les fragments épars de cette belle mosaïque intellectuelle étendue, pour ainsi parler, sous les pieds du texte divin. […] Les annotations qu’il a choisies indiquent suffisamment cette tendance fixe de sa pensée : « Ce livre — est-il dit dans le prospectus très simple et très intelligent qui serait la préface naturelle de son ouvrage — n’est pas seulement le travail d’un auteur isolé, mais l’œuvre de tous les grands hommes qui ont brillé dans la société chrétienne depuis les temps apostoliques jusqu’à nos jours, qui semblent s’être levés de toutes les parties du monde et, malgré la distance des temps et des lieux, s’être réunis, comme dans un concile auguste, pour nous montrer comment nous devons concevoir Jésus-Christ et interpréter son Évangile.
Évidemment, il n’est pas un poète à la hauteur des sujets qu’il a su choisir, et nous disons choisir à dessein, car les sujets ne s’emparent point de M.
Tout homme qui le premier s’applique avec succès à un genre, le choisit et l’adopte, parce qu’il est analogue à son esprit et à son âme ; c’est lui qui fait le genre et en constitue le caractère. […] Massillon, comme on sait, fut le dernier des hommes éloquents du siècle de Louis XIV ; on le choisit aussi quelquefois pour célébrer des héros et des princes, à peu près comme la tendresse ou l’orgueil ont recours aux plus célèbres artistes pour élever des mausolées.
Les anciens Poëtes se vantoient d’avoir dormi sur l’Hélicon ; ils avoient apparemment la faculté de choisir leurs jours.
Formey, qui a pour titre : Conseils pour former une Bibliothèque peu nombreuse, mais choisie.
Cet homme a la rage de choisir de grands sujets, des sujets qui demandent de l’invention, des caractères, du dessin, de la noblesse, toutes qualités qui lui manquent.
Zola de multiplier autant que possible, sont choisis avec beaucoup de tact parmi les innombrables prescriptions de l’Église. […] Zola, qui voulait absolument devenir artiste, choisit la clarinette : à seize ans, il jouait au théâtre d’Aix, et prenait sa modeste part des applaudissements que le public accordait à l’orchestre. […] Quand il a eu choisi le paysage, il y a d’abord placé des types très divers, quoi qu’on en dise. […] Le jour où il me plaira de tenter la fortune des planches une quatrième fois, je commencerai par choisir mon terrain avec le plus grand soin, afin de livrer bataille dans les meilleures conditions possibles. […] Gervaise a été choisie pour ce rôle de victime expiatoire.
On me dit que nous sommes mal tombés, que c’est une série choisie pour les enfants, qu’ordinairement il y a certains tableaux attachants ou curieux. […] Il va peut-être falloir choisir et, considérant le latin comme une notion de luxe, le réserver pour les quelques têtes un peu plus larges que les autres. […] Mais on vient de récompenser le recueil choisi de ses œuvres et voici une occasion, plus sensée qu’un anniversaire, de rappeler son souvenir. […] Et comme on donne la préférence à la femme qui pousse le plus loin l’art de plaire, on choisirait le livre le mieux rempli de bonnes intentions. […] S’ils sont voués au suicide lent, ils ne l’ont pas choisi.
Il auroit dû cependant mieux choisir ses Auteurs.
La plupart de ses Ouvrages, qui sont en grand nombre, ont été accueillis du Public ; mais peu loués des Gens de Lettres : ils ont sans doute trouvé mauvais qu’un Militaire choisît des objets de Religion pour exercer sa plume.
Choisi, [François-Timoléon de] Doyen de la Cathédrale de Bayeux, de l’Académie Françoise, né à Paris en 1644, mort dans la même ville en 1724.
Ils ne sont, à proprement parler, qu’un long Commentaire de l’Art Poétique de Despréaux, accompagné d’exemples choisis, propres à rendre les remarques plus sensibles.
Ce n’est point en général la brièveté qui fait qu’on est obscur, c’est le peu de choisi dans les idées, et le peu d’ordre qu’on met entre elles. […] Il faut d’abord, dans un dictionnaire, déterminer le sens général qui est commun à tous ces mots ; et c’est là souvent le plus difficile : il faut ensuite déterminer avec précision l’idée que chaque mot ajoute au sens général, et rendre le tout sensible par des exemples courts, clairs et choisis. […] Par exemple, les mots tems et temps sont aujourd’hui à peu près également en usage dans l’orthographe ; le premier est un peu plus conforme à la prononciation, le second à l’étymologie : c’est à l’auteur du dictionnaire à choisir lequel des deux il prendra pour l’article principal : mais si, par exemple, il choisit temps, il faudra un article tems, avec un renvoi à temps. […] Les enfants, dira-t-on peut-être, y seront plus embarrassés, au lieu qu’ils démêleront dans plusieurs significations jointes à un même mot, celle qu’ils doivent choisir. […] La Motte ne faisait pas attention qu’outre la mesure du vers, l’harmonie qui résulte de l’arrangement des mots avait aussi disparu, et que, si Racine eût voulu écrire ce morceau en prose, il l’aurait écrit autrement, et choisi des mots dont l’arrangement aurait formé une harmonie plus agréable à l’oreille.
Si je pose deux nombres, en effet, je ne suis plus libre de choisir leur différence. […] Quelles chances aurions-nous, en effet, de retrouver l’étalon de la nature et d’isoler précisément, pour en déterminer les relations réciproques, les variables que celle-ci aurait choisies ? […] On comprendra ainsi que notre science soit contingente, relative aux variables qu’elle a choisies, relative à l’ordre où elle a posé successivement les problèmes, et que néanmoins elle réussisse. […] Plus précisément, une loi à forme mathématique exprime qu’une certaine grandeur est fonction d’une ou de plusieurs autres variations, convenablement choisies. […] Le cerveau humain est fait, comme tout cerveau, pour monter des mécanismes moteurs et pour nous laisser choisir parmi eux, à un instant quelconque, celui que nous mettrons en mouvement par un jeu de déclic.
Il ne choisit rien ; il éprouve tout.
Nous y voyons ensuite se contracter une triple alliance entre les gens de cour du plus d’esprit, les gens du monde choisis, et les hommes de lettres dont plusieurs sont encore aujourd’hui considérés dans la littérature ; alliance qui n’a fait que s’étendre et se resserre jusqu’au temps de la révolution.
Il a aussi donné une édition des Lettres choisies de Christine, Reine de Suede.
Nous avons choisi, parmi les problèmes, celui qui est commun à la métaphysique et à la psychologie, le problème de la liberté.
Et cela seul ne fait-il pas honneur au souverain qui l’avait choisi, et qui apprécia de bonne heure l’utilité dont il pouvait être, d’avoir pris goût à cette nature parfaitement droite, sincère, qui, dès qu’on la questionnait, disait vrai et répondait juste, et n’eût pu s’empêcher de le faire ? […] Daru avait sur les bras l’administration de la Grande Armée et d’une partie notable de l’Europe, ses amis de France le choisissaient ainsi volontiers pour confident de leurs ennuis et de leurs peines. […] Quelqu’un qui vous lirait sans vous connaître croirait, à cette expression, que vous avez été fait capucin ou trappiste malgré vous : car enfin votre emploi n’est pas celui que vous auriez voulu choisir, mais cette histoire est celle de presque tous les hommes ; j’en vois bien peu qui eussent fait par plaisir ce qu’ils sont obligés de faire par devoir.
Mais quel état choisir ? […] Rien de plus propre à conduire à ce but désirable que des expériences bien choisies, exécutées et discutées avec attention… On ne saurait trop le répéter aux professeurs : Bornez votre enseignement ; loin de vous engager par-delà le programme, restez en deçà plutôt. […] Il n’est que juste, et c’est mon droit, presque mon orgueil, en terminant ces volumes, d’y rattacher ce qui en a été le remerciement public et la récompense. — J’avais choisi pour sujet du cours Virgile et l’Énéide.
L’abbé de Caumartin, alors âgé seulement de vingt-six ans, était de la fleur du monde poli, du monde choisi, railleur et finement éclairé. […] Que de puissants motifs à l’Académie pour vous choisir, et quel bonheur pour elle de pouvoir, en vous associant, satisfaire en même temps à la justice, à son inclination, et à la volonté de son Auguste Protecteur ! […] III, p. 206) : « Les sous-gouverneurs eurent des métiers différents, aux yeux du duc de Beauvilliers qui les choisit », mais il a dit « des mérites différents. » Il n’a pas dû dire, malgré ses gaietés de style, parlant de la vie débauchée que menait le chevalier de Bouillon (t.
Le comte de Frise (Friesen), jeune seigneur allemand et neveu du maréchal de Saxe, très fat, très spirituel, se met en tête, un matin, de jouer au naturel le rôle de Lovelace ; il choisit son objet, il choisit aussi son confident : Pour rendre le roman complet dit Besenval, il fallait encore un Belfort, et j’en remplis le rôle sans en avoir le dessein. […] Lorsqu’il eut fait nommer Amelot, ministre de la Maison du roi, à la place de Malesherbes, il était le premier à dire à qui voulait l’entendre : « On ne dira pas que j’aie pris celui-là pour son esprit. » Un jour Besenval avait à se plaindre du ministre de la guerre, M. de Saint-Germain, qui ne l’avait point porté sur la liste des lieutenants généraux employés, ce qui d’ailleurs lui était assez égal, il a le soin de nous le dire (car c’est bien son genre, sa conclusion finale favorite, de dire de toutes choses : Ça m’est égal) ; il alla trouver M. de Maurepas, et se mit à lui parler en détail du singulier ministre de la guerre qu’il s’était choisi : Je démontrai à M. de Maurepas ses fautes (les fautes de M. de Saint-Germain), sa mauvaise administration, enfin son incapacité.
Louis XIV ne fait rien sans se rendre compte, sans peser toutes les raisons ; quand divers partis lui sont proposés, il choisit ordinairement le meilleur. […] Peut-on admettre qu’il n’ait fait preuve de ce bon jugement que pour bien connaître les hommes, et qu’une fois choisis, ce jugement l’ait abandonné pour le livrer à leur merci sur les choses, sur les partis combinés à l’avance et désirés par eux ? […] mais, enfin, ce Bussy « au langage droit, pur et net », n’aurait pas été choisir précisément ce point-là pour flatter le maître, s’il n’y avait eu quelque lieu de le faire !
Ducis est sur le point de lire son OEdipe aux comédiens (février 1775) et il n’attend pour cela que le Carême : « Me voilà toujours ici, en attendant que la cendre du saint mercredi qui s’approche fasse tomber toute cette fureur de fêtes et de danses qui tournent les têtes : on ne pourrait pas entendre mon Œdipe avec des oreilles pleines du bruit des orchestres et du tumulte des bals. » Cependant, déjà revenu de la Grèce à ses dieux du Nord et à Shakespeare, il a choisi Macbeth pour sujet de pièce nouvelle : « Tout le monde me gronde ici, mon cher ami, écrit-il de Versailles à Delevre, à cause du genre terrible que j’ai adopté. […] Le Roy, capitaine des chasses, chez qui nous faisons des petits soupers fort agréables, de vous découvrir dans nos bois un bien-fonds ; de le choisir solide, parce que vous êtes père de famille ; dans le plus épais de nos forêts, parce que vous êtes un incurable mélancolique, et surtout très voisin de Versailles, parce que vous êtes mon ami et mon malade. […] Dites-moi ce qu’il y a de vrai… » Mais voilà Ducis, cet homme bon, naïf, tout cœur et tout âme, talent chaud et simple, lui qui n’a jamais parlé de sa vie à M. de Voltaire, et qui n’a été ni loué ni connu personnellement de lui, le voilà qui est choisi, sans brigue, pour remplacer Voltaire à l’Académie.
Aujourd’hui en venant choisir M. de Girardin et le prendre en dehors de la polémique proprement dite, je n’ai pas tant d’efforts à faire : M. de Girardin peut être quelquefois un adversaire, il n’est pas un ennemi. […] « Ces préparatifs peuvent n’avoir rien d’horrible, lorsque l’homme, altéré par la haine ou le ressentiment, a soif de la vengeance ; mais, lorsque le cœur est sans fiel et que l’imagination n’a pas usé toutes les douces émotions, il faut, pour ne pas s’effrayer de la pensée toujours affreuse d’un duel, toute la force d’un préjugé qui résiste aux lois mêmes qui le condamnent. » Le duel, malgré sa menace, n’a rien ici de fratricide : le pistolet à la main, Émile fait des excuses à Édouard ; un témoin s’en étonne à haute voix plus qu’il ne convient, et c’est lui qu’Émile choisit à l’instant pour adversaire, priant Édouard lui-même de lui servir de témoin. […] « Il n’y a plus à choisir entre la mort et un nom ; la gloire n’est plus qu’un mot creux : il ne sonne pas l’argent.
Il fut fort question de cela pendant l’année 1743 ; mais il y avait encore à choisir l’instant et à préparer cette entrée en scène. […] Louange avec les princes, louange bien placée et bien choisie, c’est encore conseil. […] Il a de l’élévation dans l’esprit et des sentiments dans le cœur… » Et l’on peut remarquer, à ce propos, que le maréchal de Noailles avait le talent de ne pas choisir trop mal ses amis : sous la Régence, il avait adopté le chancelier d’Aguesseau et se l’était étroitement attaché et acquis ; en 1743, il poussait le comte de Saxe.
Théophile Gautier qui vient à eux cette fois, non plus seulement comme un curieux et comme un érudit, mais comme un franc auxiliaire ; il entre dans la question flamberge au vent et enseignes déployées, ou, pour parler son pittoresque langage, il y entre « comme un jeune romantique à tous crins de l’an de grâce mil huit cent trente. » Un tel point de vue, hardiment choisi, est bien fait pour éveiller l’intérêt, quand on sait à quelle plume vive, à quelle plume effilée, intrépide et sans gêne on a affaire. […] Gautier dans l’attitude du rôle excentrique qu’il s’est choisi. […] Gautier n’en a donné que seize, qu’il choisit et dispose à son gré.
Il exprime ses pensées, ses émotions, qui sont volontiers les leurs, du mieux qu’elles-mêmes le pourraient désirer, et avec les couleurs qu’il leur plairait le plus de choisir. […] Que du milieu de la moisson si riche de ses premiers triomphes, de cette ferveur généreuse des Vêpres Siciliennes, de cette exquise versification des Comédiens, il me soit permis de choisir, et d’exprimer ma prédilection toute particulière pour des portions du Paria : le jeune auteur y trouvait dans l’expression de l’amour des accents passionnés et vrais ; dans ses chœurs, surtout quand il exhale les tristesses et les langueurs de sa Néala, il arrivait au charme et nous rendait mieux qu’un écho de la mélodie d’Esther. […] Lui, il avait choisi de vivre en famille.
« On rappelait un mot de lui, honnête pour la république, dangereux pour lui-même : Je choisis mes soldats, je ne les achète pas. […] Descendre ou naître des princes est un hasard qui ne nous rend digne d’aucune estime ; dans l’adoption, le choix est entier et le jugement libre, et, si l’on veut bien choisir, l’opinion publique vous éclaire. […] « Ce n’est pas l’heure de te fatiguer de plus longs avis ; tout est dit, tout est fait, si j’ai bien choisi !