Selon lui, elle n’était nullement nécessaire avant d’éclater, elle était évitable ; elle a été purement accidentelle, en ce sens que « le caractère de ceux qui ont eu part à l’ancien gouvernement (à commencer par le caractère du roi, ennemi de toute résistance) a été le seul principe de la totale subversion de ce gouvernement » ; mais ce caractère de quelques personnes étant donné, et la faiblesse de l’opposition qu’elle rencontrera étant admise au point de départ, M. de Meilhan est bien d’avis que la Révolution en devenait un effet presque nécessaire : « Sa marche, dit-il, a été déterminée et hâtée par cette faiblesse ; le défaut de résistance a rendu tout possible, et, semblable à un torrent qui ne trouve aucune digue, elle a tout dévasté. » Il ne croit donc pas que la Révolution soit directement sortie des écrits de Rousseau ni de ceux des encyclopédistes, comme on le répète souvent, ni qu’elle découle de causes aussi générales : Si l’on suit attentivement la marche de la Révolution, il sera facile de voir que les écrivains appelés philosophes ont pu la fortifier, mais ne l’ont pas déterminée ; parce qu’une maison a été bâtie avec les pierres d’une carrière voisine, serait-on fondé à dire qu’elle n’a été construite qu’en raison de ce voisinage ? […] De pareils matériaux qui volent comme d’eux-mêmes à l’incendie ne sont plus de simples ingrédients, ce sont aussi des causes.
La cause de M. de La Motte n’est assurément pas moins victorieuse que celle de Descartes ; le préjugé ne parle pas plus haut en faveur de l’un qu’il ne parla autrefois en faveur de l’autre. […] La Dissertation de l’abbé de Pons amena l’aimable jésuite du Cerceau à le réfuter dans le Mercure du mois suivant, et à venir plaider la cause de la poésie et de la versification dans un article fort poli, assez juste, et où il s’applique à disculper les vers de ce reproche d’air gêné et d’affectation : Pour moi, observait-il assez finement, si j’ose dire ce que je pense, je m’en aperçois bien davantage (de cet air contraint) dans des ouvrages de prose, pleins d’esprit d’ailleurs, mais dont le style me paraît bien plus gêné et plus affecté que celui de la poésie.
Dans les lectures d’histoire qu’on lui fait faire, il lui semble qu’il n’y a pas de roi préférable à Louis XII ; l’écho des victoires l’atteint peu ; et cependant elle a aussi la marque de son temps, et lorsqu’il vient là pendant quelques jours un beau monsieur de Paris, très riche, très gai, très galant pour elle, et qui cause politique avec Mme de Coigny, qui apporte les dernières nouvelles et les commente avec cet esprit de dénigrement propre aux salons, elle n’est pas séduite, elle aperçoit d’abord ce qui manque à l’élégant monsieur, en fait de chevaleresque, et celle dont le cœur est destiné à des cœurs braves, finit par ce trait en le dépeignant : « Et puis il n’a été à aucune bataille, et c’est vraiment ridicule30. » Mme de Coigny aime les longues lectures régulières et qui se continuent, qui occupent et reposent : on lit donc Rulhière, Histoire de l’anarchie de Pologne, toutes les Révolutions de Vertot, La Guerre de Trente Ans de Schiller, Le Siècle de Louis XIV ; toutes ces lectures ne sont pas également intéressantes. […] Molé qui lui demandait la cause de sa tristesse, il livrait cet aveu pénible : « J’ai quarante ans. » M. de Chateaubriand était de l’avis de ce vieil élégiaque d’Ionie, de Mimnerne, celui qu’on a pu appeler le huitième sage de la Grèce ou le sage du plaisir, et qui mettait tout le prix de la vie dans les jouissances de la jeunesse.
Énumérons un peu : — Riemer, bibliothécaire, philologue, helléniste : avec lui Gœthe revoit ses ouvrages au point de vue de la langue et cause de littérature ancienne ; — Meyer, peintre, historien de l’art, continuateur et disciple de Winckelmann : avec lui, Gœthe causera peinture et se plaira à ouvrir ses riches portefeuilles où il fait collection de dessins et de ce qui est parfait en tout genre ; — Zelter, musicien : celui-là est à Berlin, mais il ne cesse de correspondre avec Gœthe, et leur correspondance (non traduite) ne fait pas moins de six volumes ; Zelter tient Gœthe au courant des nouveautés musicales, des talents et des virtuoses de génie, et, entre autres élèves célèbres, il lui envoie un jour Mendelssohn, « l’aimable Félix Mendelssohn, le maître souverain du piano », à qui Gœthe devra des instants de pure joie par une belle matinée de mai 1830 ; — puis Coudray encore, un architecte, directeur général des bâtiments à la cour. […] Eckermann donne la réplique au maître, ne le contredit jamais, et l’excite seulement à causer dans le sens où il a envie de donner ce jour-là : avec lui, Gœthe cause de lui-même, de la littérature contemporaine en Allemagne, en Angleterre, en Italie, en France, en Chine, partout ; et après des années d’un commerce intime, il lui rendra ce témoignage qui fait aujourd’hui sa gloire : « Le fidèle Eckart est pour moi d’un grand secours.
tu es trop mère pour parler convenablement dans ta propre cause. » — Vénus choisit Apollon, « encore que l’on ait semé par le monde, dit-elle, que la maison d’Apollon et la mienne ne s’accordaient guère bien. » Diane, en effet, et les Muses sont les vierges par excellence. […] Apollon répond galamment et accepte : la cause est ajournée au lendemain.
Ami, vous avez beau, dans votre austérité, N’estimer chaque objet que par l’utilité, Demander tout d’abord à quoi tendent les choses Et les analyser dans leurs fins et leurs causes ; Vous avez beau vouloir vers ce pôle commun, Comme l’aiguille au nord, faire tourner chacun ; Il est dans la nature, il est de belles choses, Des rossignols oisifs, de paresseuses roses, Des poètes rêveurs et des musiciens Qui s’inquiètent peu d’être bons citoyens, Qui vivent au hasard et n’ont d’autre maxime, Sinon que tout est bien, pourvu qu’on ait la rime, Et que les oiseaux bleus, penchant leurs cols pensifs, Écoutent le récit de leurs amours naïfs. […] Que si le poète, après cela, se rejette vers l’antique Grèce et sur le plaisir couronné de roses, on sent que c’est pour s’étourdir ; c’est de guerre lasse et en désespoir de cause.
Jean-Bon, qui n’était pas préfet de Landau, ne put que constater dans ses tournées l’état des choses, l’étendue des ravages, et en bien indiquer la cause qui tenait à la connivence entre les maires, les uns intéressés et les autres intimidés. […] La difficulté d’y trouver un maire tient à plusieurs causes : d’abord à ce qu’ici comme partout ailleurs les anciens fonctionnaires capables d’administrer ont passé en Allemagne, à la suite de la conquête ; — en second lieu, parce que Worms est une ville de plaisir, où, hors les affaires personnelles de commerce ou de propriété, on se soucie fort peu de se donner d’autres occupations ; — en troisième lieu, parce que les idées et même les prétentions de l’ancienne ville libre et impériale y existent encore, avec plus ou moins de force, dans l’esprit et le cœur de ses habitants ; — 4°, parce que les soins d’un maire sur cette frontière sont pénibles et même dispendieux pour un homme qui a de l’honnêteté, et qui pourtant a un peu de cette avarice, laquelle est aussi un des principaux traits du caractère des habitants… » À Spire, c’était bien pis ; en 1813, le maire qu’on avait cru bon était décidément hostile à la France ; ses sentiments équivoques commencèrent à se démasquer avec nos revers : « Un reste de pudeur, écrivait Jean-Bon (28 mars 1843), lui fait sans doute garder encore une sorte de réserve, mais seulement ce qu’il en faut pour ne pouvoir pas être convaincu légalement de son aversion pour le gouvernement qui l’a cru digne de sa confiance.
Ampère en vint à s’établir définitivement au cœur de l’histoire littéraire comme en son domaine propre, il se trouva y apporter précisément cette faculté d’enchaînement, ce besoin instinctif des rapports et des lois, cette sagacité investigatrice des origines et des causes, dont son noble père avait fourni de si hautes preuves dans un autre ordre de vérités. […] Les luttes du gnosticisme se passaient au sein du Père en quelque sorte et remettaient en question Jéhovah ; celles de l’arianisme, qui viennent ensuite, s’agitent entre le Père mis hors de cause et le Fils, et comme au sein du Fils.
C’est alors que, sans cause extérieure, et en ce calme triste et doux, une révolution faillit arriver dans leur amour. […] tout cela brisé en un jour… sans cause !
Mais alors nous pouvons nous demander si la position relative d’un objet par rapport à d’autres objets a varié ou non, et d’abord si la position relative de cet objet par rapport à notre corps a varié ; si les impressions que nous cause cet objet n’ont pas changé, nous serons enclins à juger que cette position relative n’a pas changé non plus ; si elles ont changé, nous jugerons que cet objet a changé soit d’état, soit de position relative. […] Les mouvements que nous imprimons à nos membres ont pour effet de faire varier les impressions produites sur nos sens par les objets extérieurs ; d’autres causes peuvent également les faire varier ; mais nous sommes amenés à distinguer les changements produits par nos propres mouvements et nous les discernons facilement pour deux raisons : 1° parce qu’ils sont volontaires ; 2° parce qu’ils sont accompagnés de sensations musculaires.
Car le paradoxe n’est guère qu’apparent, attendu que le philosophe eût été de second ordre, parce que manquant d’envolée et à cause surtout de la grande sensibilité de l’homme. […] France, qui, à vrai dire, ne connaît ou ne veut connaître du scepticisme que sa forme apparente, ce brillant de la nuance négative qui met tout de suite à l’aise, parce qu’il plaide la cause de l’idée générale, contre les prétentions de l’idée personnelle, ou, du moins, parce qu’il a cet air-là, et que d’ailleurs, très certainement, il est altier, impossible à compromettre, à ternir, à humilier, et aristocratique, et encore et surtout spirituel.
Que faire en un salon, à moins que l’on ne cause ? On cause, donc, et alors se développe l’art si français de la conversation.
Et quand même on dirait que ces nations sont restées catholiques ou devenues protestantes, parce qu’elles devaient déjà soit à la race, soit au climat, une sorte de prédestination à cette différence de culte ; quand même on ferait ainsi remonter à une cause commune leurs préférences religieuses, politiques, morales, esthétiques, il n’en serait pas moins vrai que leurs croyances sur l’au-delà et sur la destinée humaine, cristallisées dans des institutions permanentes et dans des pratiques séculaires, ne peuvent que maintenir et renforcer leur tempérament primitif. […] Il eut plusieurs causes sans doute ; mais il faut l’attribuer en partie au caractère à la fois cérémonieux et intolérant que le catholicisme français eut dans cette époque, qui fut pourtant pour lui l’apogée d’une brillante renaissance.
La lettre qu’on peut appeler Sous le tilleul, à cause d’un tilleul creux qui y est décrit, est toute pleine de vie, de gazouillements d’oiseaux, de bourdonnements d’abeilles dans le rayon. […] Du point de vue où il s’est placé, il ne voit dans ces scènes, où des masses d’hommes se sont sacrifiées pour de grandes causes, que des « transformations capricieuses » de la vie.
Mme de Girardin est cause que je me suis souvent posé ces deux problèmes embarrassants : Comment, avec tant d’esprit et d’élégance, n’a-t-on pas toujours du goût, de ce goût qu’elle-même a si bien défini quelque part la pudeur de l’esprit ? […] Tout l’enfer s’alluma dans son cœur agité… Napoline pourtant est femme, et elle se contient dans le premier moment : …………………… Elle cause, elle rit ; Comme une femme heureuse, elle fait de l’esprit ; Elle jette des mots piquants ; chacun l’écoute ; Elle est un peu moqueuse et méchante, sans doute ; Son esprit excité venge son cœur souffrant : Le mal que l’un reçoit, c’est l’autre qui le rend.
Ayant vu à Fontainebleau une cérémonie dans laquelle on dégrada deux chevaliers de l’Ordre (le duc d’Elbeuf et le marquis de La Vieuville), elle en demanda la raison : on lui dit que c’était à cause qu’ils avaient suivi le parti de Monsieur. […] En attendant elle obéissait sans beaucoup de suite à ses goûts romanesques et grandioses, et, passant de son ancienne aversion pour le prince de Condé à une amitié subite, elle brûlait de se signaler pour la cause commune par quelque service éclatant.
Pour mieux faire sentir que c’est tout à fait l’orateur ici qui est en scène et qui va chercher son argument dans la conscience de l’adversaire, je n’ai qu’à rappeler ce que Mirabeau dit en vingt endroits : « Je crois à un Dieu, mais non à un Dieu rémunérateur. » Il croyait, pour son compte, à une Cause première qu’il ne définit guère autrement, et non pas à l’immortalité de l’âme. […] Toutes les fois qu’il cause avec son fils et qu’il l’entend parler, en quelque matière que ce soit, il est séduit et presque subjugué ; mais il résiste, proteste en secret, et ne veut pas croire que ce soit là autre chose qu’un masque, un porte-voix et un écho.
Je cause rarement ici de poésie, précisément parce que je l’ai beaucoup aimée et que je l’aime encore plus que toute chose : je craindrais d’en mal parler, ou du moins de n’avoir pas à en bien parler, à en dire assez de bien. […] Elle continue de vouloir faire de Moreau l’homme d’une cause politique.
C’est vers le temps de ce séjour à Lausanne, que M. de Maistre publia, sans y mettre son nom, ses Considérations sur la France (1797), ouvrage étonnant où la Révolution est jugée, non seulement dans ses causes prochaines et dans ses effets immédiats, mais dans ses principes et ses sources, dans toute sa portée et dans son développement, dans ses phases même les plus éloignées, où la Restauration future est prédite et presque décrite dans ses voies et moyens. […] Albert Blanc, docteur en droit de l’université de Turin, a donné, depuis lors, la Correspondance diplomatique de M. de Maistre (1858), et a tiré le plus qu’il a pu le noble écrivain du côté de la cause nationale du Piémont, en le montrant tout à fait opposé et antipathique à l’Autriche.
Sa santé, dès les premiers temps, reçoit des atteintes ; c’est une altération dont on ne peut deviner la cause, mais qui tient au mal du pays, et aussi à la fatigue nerveuse qui ne fera qu’augmenter avec les années, dans cette situation nouvelle où la fortune se fait acheter par tant de devoirs et d’exigeantes convenances. […] Mme Du Deffand, juge si sévère et si redoutable, et qui se lia plus tard avec les Necker, goûtait fort le mari et reconnaissait à la femme de l’esprit et du mérite ; elle disait de lui pourtant qu’au milieu de toutes ses qualités il lui en manquait une, et celle qui rend le plus agréable, « une certaine facilité qui donne, pour ainsi dire, de l’esprit à ceux avec qui l’on cause ; il n’aide point à développer ce que l’on pense, et l’on est plus bête avec lui qu’on ne l’est tout seul ou avec d’autres ».
En rhétorique, un jour, il est menacé du fouet pour une cause injuste. […] Lorsqu’en germinal an V (avril 1797) Marmontel, retiré à son hameau d’Abloville, fut nommé membre du Conseil des Anciens par le département de l’Eure, il fut expressément chargé par ses commettants de défendre dans l’Assemblée nationale la cause de la religion catholique, alors proscrite et persécutée, et il composa à cet effet un discours qu’on peut lire, sur le libre exercice des cultes.
Il tenait du duc d’Orléans, futur régent, du marquis de La Fare, de Chaulieu et des habitués du Temple, du grand prieur de Vendôme chez qui, plus tard, Voltaire jeune le rencontrera au passage : il lui suffisait, en tout état de cause, de rester digne de ce qu’il appelait la société des honnêtes gens, mais ce mot commençait à devenir bien vague ; et Saint-Simon, plus sévère et qui pressait de plus près les choses, disait de lui : « C’était un cadet de fort bonne maison, avec beaucoup de talents pour la guerre, et beaucoup d’esprit fort orné de lecture, bien disant, éloquent, avec du tour et de la grâce, fort gueux, fort dépensier, extrêmement débauché (je supprime encore quelques autres qualifications) et fort pillard. » Ce qui s’entrevoit très bien dans le peu qu’on sait du rôle du chevalier de Bonneval dans ces guerres d’Italie, c’est qu’il n’était pas seulement né soldat, mais général : il avait des inspirations sur le terrain, des plans de campagne sous la tente, de ces manières de voir qui tirent un homme du pair, et le prince Eugène dans les rangs opposés l’avait remarqué avec estime. […] Là-dessus, Bonneval, qui en voulait au marquis de Prié, comme à un homme de peu et créature du prince Eugène, s’enflamme (22 août 1724) et prend fait et cause pour la vertu de cette petite reine Élisabeth de Valois, à laquelle, disait-il, il avait l’honneur d’appartenir et d’être apparenté : « Le comte de Bonneval a l’honneur d’être allié au sang royal de France par les maisons de Foix et d’Albret. » — « Comme j’ai l’honneur, disait-il encore, d’appartenir à la maison de Bourbon par des filles de souverains qui sont entrées dans la mienne, je ne pouvais, sans être déshonoré, souffrir un pareil attentat contre une princesse de France. » Pour satisfaire à ce singulier devoir, il écrit un billet contenant un démenti outrageant pour les de Prié, et des copies s’en répandent dans tout Bruxelles.
Les paroles qu’il dit en sa faveur au roi étant restées sans réponse, il s’agissait, en désespoir de cause, d’introduire Mme de Lavalette au château, nonobstant les consignes les plus sévères, et de la faire se trouver sur le passage du roi et de la duchesse d’Angoulême. […] Le maréchal Marmont, voué par la force des circonstances à une cause qui était celle de son devoir bien plus que de son cœur, en accepta sans murmure toutes les conséquences.
La reine, pour cause d’indisposition, n’y put assister ; mais le comte d’Artois, la duchesse de Polignac y étaient. […] » Pour peindre ce public français de la première représentation de Figaro et son pêle-mêle d’enthousiasme flottant, deux faits suffisent : lorsque le héros de nos flottes, le bailli de Suffren, entra dans la salle, il fut applaudi avec transport ; lorsqu’un moment après, la charmante actrice Mme Dugazon, relevant d’une maladie dont on savait trop la cause, parut sur le devant de sa loge, on l’applaudit également.
Ce n’est qu’à la fin et en désespoir de cause, qu’il renonça à l’idée de poursuivre ses projets lointains, et qu’il s’avisa de puiser de l’eau dans son propre puits, c’est-à-dire, au lieu de vouloir exécuter les choses, de prendre son papier et de les décrire. […] Quand M. le baron de Breteuil, qui vous a toujours voulu du bien, quoique vous vous soyez éloigné de lui, aurait imaginé de vous en faire sans que vous lui en demandassiez, sans vous en prévenir ; quand, en lui parlant souvent de vous, je serais la cause indirecte de ce surcroît de bien-être, peut-il y avoir rien d’humiliant pour vous à être placé au rang des gens de lettres, puisque vous avez imprimé ?
Je dis alors que je pâtis, c’est-à-dire : ma conscience de tout à l’heure n’enveloppait point en elle la totalité des conditions antécédentes et immédiates de la piqûre ; elle n’en était donc pas la « cause ». […] Münsterberg confond les effets avec la cause, et des effets très lointains, des chocs en retour.
De cette faiblesse, les causes se découvrent facilement : 1º Le critique s’est laissé gagner par la confusion générale des lettres. […] Écoutons-le fulminer contre les productions industrielles : « L’industrialisme exaspéré, viciant même des écrivains dignes de ce nom, est une des causes qui nuisent à l’influence, dans le monde, de notre littérature contemporaine, l’une des plus grandes si je ne me trompe, et je revendique l’honneur de l’avoir marqué l’un des premiers. » M.
On y demandait, comme dans nos tribunaux, plus de raisons que de pathétique ; et les juges d’Athènes, ainsi que les nôtres, eussent fait perdre à Cicéron la plupart des causes qu’il avait gagnées à Rome. […] La difficulté vaincue est le grand mérite de la poésie, et la principale source du plaisir qu’elle nous cause.
— et il se trouvait que de tempérament, au contraire, cet exclusif et cet intolérant était l’esprit le plus comprenant et le plus doux, le plus habile à découvrir la cause des erreurs littéraires, mais l’homme du monde qui pesait le moins sur sa plume pour les expliquer. […] pour accuser d’avarice le Byron qui a donné à pur don ses lettres et ses Mémoires à Thomas Moore, et les restes de sa fortune, les dernières gouttes du sang de sa fortune comme les dernières gouttes du sang de ses veines, à la cause des Grecs.
L’ivresse qu’un tel livre cause est dans les sensations qu’il donne et le plaisir qu’il fait. […] Il doit répondre au charme par la justice ; il doit payer l’enchantement qu’on lui cause par la vérité.
Saint-Simon, parfaitement incapable d’action, est possédé par la curiosité, et malgré toute sa pénétration, malgré tout son génie, qui n’est pas ici en cause, reste toujours extérieur aux choses dont il est témoin. […] Geffroy à plaider une cause, il n’est détail qui ne serve à sa défense, et si jamais homme a fait parler un tableau, c’est certainement lui. […] « Dans cette guerre maudite, il ne pouvait que trahir sa propre cause, il était toujours contre lui-même. […] Une jeune femme, pour venger son père, dévoué à la cause de Don Carlos et mort en prison, confiante en le prétendant, éprise de lui sans le connaître, part seule de Séville pour lui demander vengeance. […] Bien certainement cette fascination du drapeau tricolore a été une des causes de la rapidité avec laquelle a pris la traînée de poudre révolutionnaire.