Cela n’avait pas les savantes ciselures auxquelles nous attachions tant de prix.
Si on peut le blâmer de quelque chose, c’est de s’être attaché à des détails trop minutieux.
Le genre auquel il s'est le plus particuliérement attaché, est la Poésie lyrique ; & par le feu, la verve, la noblesse qui regnent dans ses Odes, on voit qu'il est né Poëte.
Avec les talens qu'il paroît avoir, il eût pu choisir un autre genre que celui auquel il s'est attaché ; mais enfin ses petits Romans, connus sous le nom de Nouvelles, ont un but honnête ; la morale y est mise en action avec intelligence, avec sensibilité, & c'en est assez pour le justifier d'y avoir consacré son temps.
Les Journalistes, jaloux des suffrages du Public éclairé, doivent moins s’attacher à mortifier l’amour-propre des Auteurs qui s’égarent, qu’à les instruire & à les ramener aux regles dont ils se sont écartés.
Elle cultiva la Poésie, & s'attacha sur-tout à l'Elégie, où elle est regardée comme un modele de délicatesse, de naturel, & de facilité.
Il faut avouer que, graces à l’ignorance qui n’étoit pas encore dissipée de son temps, l’Astrologue Morin n’eut pas à se repentir du genre d’étude auquel il s’étoit attaché.
Il a beau souffrir, il ne regrette point l’emploi qu’il a fait de ses derniers mois : non, ce n’est pas un mauvais génie qui l’a conduit à ce bal où il a fait la connaissance de Lotte : « Non, c’était un bon génie, s’écrie-t-il, je n’aurais pas voulu passer mes jours à Wetzlar autrement que je ne l’ai fait ; et pourtant les dieux ne m’accordent plus de tels jours, ils savent me punir et me Tantaliser. » A Francfort, où il est revenu vivre près de sa famille, il a dans sa chambre la silhouette de Lotte attachée avec des épingles au mur ; il lui dit le bonsoir en se couchant, et le matin, il prend plus volontiers ces épingles-là que d’autres pour s’habiller. […] Ma sœur vous salue, mes demoiselles vous saluent, mes dieux vous saluent, nommément le beau Pâris à ma droite et la Vénus d’or de l’autre côté, et Mercure, le messager, qui se réjouit des courriers rapides, et qui attacha hier à mes pieds ses belles et divines semelles d’or, qui le portent avec le souffle du vent à travers la mer stérile et la terre sans limites56. […] Le duc, avec lequel j’ai, depuis neuf mois, des rapports d’âme les plus sincères et intimes, m’a attaché aussi à ses affaires. […] Poley, anciennement attachée à la légation de Prusse, qui appartient à l’Allemagne par la langue et à la France par un long séjour, à traduit cette correspondance comme il est à souhaiter qu’on fasse toujours pour ces sortes d’ouvrages : ce qui importe en effet, c’est bien moins d’éviter quelques incorrections de style que de conserver la parfaite exactitude et le caractère de l’original : et c’est à quoi M.
La Bruyère passa le reste de ses jours à l’hôtel de Condé à Versailles, attaché au prince en qualité d’homme de lettres avec mille écus de Pension. […] Les imitateurs qui lui survinrent de tous côtés, les abbés de Villiers, les abbés de Bellegarde, en attendant les Brillon, Alléaume et autres, qu’il ne connut pas et que les Hollandais ne surent jamais bien distinguer de lui144, ces auteurs nés copistes qui s’attachent à tout succès comme les mouches aux mets délicats, ces Trublets d’alors, durent par moments lui causer de l’impatience : on a cru que son conseil à un auteur né copiste (chap. […] Lamartine ne fera que traduire poétiquement le mot de La Bruyère, quand il s’écriera : Objets inanimés, avez-vous donc une âme Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? […] Ceux qui s’attachent à ce genre d’écrire devroient être persuadés que la satyre fait souffrir la piété du Roi, et faire réflexion que l’on n’a jamais ouï ce Monarque rien dire de désobligeant à personne.
Ces études, et le soupçon d’hérésie qui s’y attachait, les dénoncèrent au chapitre du couvent. […] Nous le trouvons en 1624 sous le costume de prêtre séculier, attaché comme secrétaire à l’évêque de cette ville Geoffroy d’Estissac, autrefois son camarade d’études Prelat devot de bonne conscience, Et fort savant en diviné science, En canonicque et en humanité, dit Jean Bouçhet procureur à Poitiers un des plus célèbres poètes du temps. […] L’irrégularité de sa vie comme ecclésiastique, sa fuite de l’église de Maillezais, où il avait été attaché comme bénédictin par, le pape Clément VII, l’habit de prêtre régulier échangé contre celui de prêtre séculier, l’exercice public de la médecine, qu’il professait et pratiquait dans le même temps qu’il disait la messe, tout ce désordre l’exposait à l’accusation d’apostasie, et aux peines de censure et d’excommunication qui en étaient la suite. […] Rabelais ne s’attache pas aux vérités qu’il rencontre, comme s’il n’en sentait pas le prix et qu’elles fussent plutôt l’effet du hasard qui les a jetées sous sa plume, que le fruit de ses réflexions.
Comme il n’est pas de plaisir d’esprit plus vif que celui du théâtre, le livre qui nous donne quelque image de la scène est sûr de nous attacher. […] Les deux premiers y cherchaient plus spécialement la vérité dramatique ; Boileau s’y attachait aux traits satiriques, et, dans la morale, à la partie des défenses et des inhibitions plutôt qu’à la partie qui console, ou tout simplement qui instruit sans rien prescrire. […] La Fontaine s’en est affranchi ; ses défauts sont siens comme ses qualités ; s’il sommeille de temps en temps, comme Homère, personne n’a attaché un oripeau à sa muse. […] Il y a eu des hommes doués d’un beau naturel à qui le goût a manqué, et avec le goût la force de découvrir ce naturel, de s’y attacher, de le défendre contre la tentation des mauvais succès par des complaisances au tour d’esprit de leur temps.
Pourquoi faut-il, au contraire, que, par une fatalité qui n'établit pas son mérite dans les Esprits clairvoyans, il ne se soit presque jamais attaché qu'à des sujets* traités avant lui ? […] On pourroit leur répondre encore, que M. de Voltaire étant devenu le Poëte à la mode, le goût du Siecle, corrompu par ce Poëte lui-même, ne doit pas servir de regle, quand il s'attache uniquement à lui ; qu'il paroît assez que ce goût ne s'occupe que de ce qui peut l'amuser ; qu'il s'inquiete peu s'il est d'accord avec les vrais principes ; & qu'enfin, indépendamment des dispositions de la multitude pour son Poëte favori, les ressorts de la Cabale qui le préconise, contribuent, plus que tout le reste, à le rendre Possesseur exclusif du Théatre. […] L’Historien renverse, sans pudeur, tous les monumens de l’Histoire, s’attache aux Traditions les plus suspectes, s’appuie sur les Auteurs les plus décriés, & ne redoute pas le mépris dû à une crédulité puérile ou à une mauvaise foi odieuse, pourvu qu’il abuse la multitude, qu’il veut absolument subjuguer & égarer. […] Que pouvoient produire ceux d'un Ecrivain, qui, d'un côté, tantôt philantrope, tantôt ennemi du Genre-humain, toujours occupé de ses intérêts, ne s'est guere attaché qu'à entretenir le Public de lui-même, à le faire confident de ses actions, de ses services, de ses libéralités, de ses aumônes ; qui, de l'autre, s'est fait un jeu d'attaquer les principes, de corrompre les sources, de franchir les bornes, de renverser les Loix, d'aveugler les Esprits.
Je m’attacherai avant tout à montrer l’homme et à bien dessiner cette forme d’esprit, l’une des plus hautes et des plus absolues qui soient sorties des mains de la nature. […] Ses hautes facultés, appréciées de tous ceux qui l’avaient vu dès l’enfance, le firent attacher en qualité de chanoine (1775) à l’évêque de Tréguier, et il le suivit dans son diocèse. […] Cette conquête de 89, à laquelle Sieyès a pour jamais attaché son nom, subsiste : elle a traversé les différentes formes de gouvernement depuis 89, et elle semble destinée à les traverser encore, comme une condition désormais inhérente de tout ce qui veut durer. […] Je ne prétends pas dans ce court espace suivre Sieyès dans sa vie politique ; je m’attacherai seulement à noter les variations et les crises de ce grand esprit, sans répéter ce qu’on peut lire ailleurs.
L'un & l'autre ont cultivé les Lettres, mais le dernier ne s'est guere attaché qu'à des matieres de Jurisprudence.
Mais à travers cette occupation spéciale, une autre idée d’observation plus étendue ne les avait pas quittés ; ils s’étaient attachés à étudier les divers ressorts du grand ensemble qu’ils avaient sous les yeux, et leur tâche officielle dignement remplie, ils viennent de nous reproduire la double face de la civilisation américaine tout entière, l’un, M. de Beaumont, la société civile et les mœurs dans le roman de Marie ; l’autre, M. de Tocqueville, la société politique et les lois, dans l’ouvrage que nous annonçons. […] Permettez-moi, Monsieur, d’attacher à quelque chose plus d’importance encore qu’au jugement que vous portez sur la Démocratie américaine, c’est à voir continuer et devenir plus fréquents les rapports qui se sont établis entre nous.
De là la prépondérance de la science en ce siècle, et la passion avec laquelle il s’y attache. […] On ne s’attacha qu’à simplifier, abstraire, analyser, généraliser, déduire.
Tout ce qui attache l’homme à la terre, tout ce qui le détourne du ciel devait être fui. […] De tous les humains le plus intéressé, le plus orgueilleux, le plus dur, le plus attaché à la terre, un Louis XIV, par exemple, devait trouver des prêtres pour lui persuader, en dépit de l’Évangile, qu’il était chrétien.
L’intérêt attaché à madame de Montausier, dernier reste de la maison de Rambouillet, nous a fait anticiper d’une année sur la période de 1670 à 1680, il nous a fait assister à sa mort, arrivée le 13 avril 1671 ; à sa mort, grand événement dans l’histoire des mœurs du xviie siècle. […] Madame de La Sablière s’attacha de toute son âme au marquis de La Fare, qui ne devint pas moins amoureux d’elle.
Puisqu'il paroît si disposé à profiter des leçons qu'on lui donne, nous l'inviterons à porter les derniers coups au vice radical, qui sera toujours l'ennemi de ses talens, c'est-à-dire, à se défaire de cette morgue philosophique dont il ne paroît pas encore sentir assez les travers ; à se persuader qu'il ne saura jamais bien écrire, que quand sa diction sera pleinement modeste & naturelle ; que ce n'est pas être lumineux, que de s'attacher à des pensées plus compliquées que nettes & animées ; que ce n'est pas être élégant, que d'employer des tours pénibles & des expressions étrangeres aux idées ; que c'est être bien loin de l'éloquence, que de n'avoir que cette espece de sentiment qui naît de l'imagination, & non celui dont la source est dans le cœur. […] Au lieu de s'appliquer à faire connoître les Ecrivains Panégyristes, il ne s'attache le plus souvent qu'à peindre les Héros qu'ils ont célébrés.
L’écrivain de l’Internelle Consolacion, qui a partagé la destinée de l’auteur de l’Imitation (l’anonyme convenant comme le silence de leur règle à ces hommes humbles qui ne vivaient, comme disent les saintes Chroniques, que sur la montagne de l’éternité, in monte æternitatis), l’écrivain ignoré de l’Internelle Consolation ne s’est point attaché à la glèbe du mot à mot de son auteur. […] Malgré le succès qui s’est attaché à l’entreprise de M. de Lamennais comme s’il était de la destinée de l’Imitation, ce livre heureux, de créer des succès à ces traducteurs eux-mêmes, combien n’avons-nous pas souffert de voir le génie éclatant et sombre de l’auteur de l’Indifférence se débattre dans un genre de travail si antipathique à sa nature !
Âme cramponnée à la vie comme le chêne est attaché à la terre, sensibilité qui n’a rien de panthéistique, et pour qui l’univers tout entier a moins d’importance que les battements de son propre cœur ! […] Mais les débris de cette absurdité brisée s’attachent à lui et entrent dans sa pensée, comme des échardes douloureuses et saignantes, et, de ce coup, impossibles à arracher !
Il est net, ferme, précis, sans fausse sentimentalité, sans déclamation, diagnostiquant hardiment, à travers Soulouque, les caractères de la race dont il est sorti… Malheureusement, comme beaucoup de braves, la chose faite, Gustave d’Alaux a été pris d’une peur rétrospective et il a attaché à un livre franc et plein de vaillance une préface de précaution qui nous étonne. […] Boyer, à son tour, le nomma capitaine et l’attacha au service particulier de madame Joute, une Diane de Poitiers au teint d’or qui avait été la présidente de deux présidents.
Quand il parut, il y a quelques mois, et qu’attiré par ce titre que je m’obstine à trouver très-piquant et plein de promesses, je lus cette platitude qui voulait avoir de la pointe, je me laissai aisément persuader qu’il ne fallait attacher sur chose de cet ordre la cocarde d’aucune critique. […] Il a attaché les deux siennes, dans toute leur longueur, au loup de velours noir qu’il a mis sur le visage de sa femme de chambre, pourtraite au frontispice de ce volume qui pue le faux ; et si on ne sait pas le sexe de ces deux oreilles, on en sait l’espèce, et cela suffit… L’auteur, quel qu’il soit, n’a pas même de talent littéraire… Du moins n’en a-t-il pas montré.
Bourgelat la direction des Ecoles établies pour cette partie essentielle de l’économie publique ; Ecoles préférables à ces Sociétés oiseuses, qui ne s’attachent, la plupart, qu’à des objets frivoles.
Elle ne s’attache point à des définitions métaphysiques de la vertu, elle ne s’occupe qu’à en inspirer le goût, & sa maniere d’en parler est très-propre à la faire aimer.
Malgré cela, bien des Femmes d’une certaine dévotion y sont encore attachées, par la raison qu’elles peuvent dire, avec encore plus de vérité que les Hommes, Nitimur in vetitum, cupimusque negata.
Les pièces de Quinault furent longtemps à la mode ; je soupçonne donc qu’elles étaient mauvaises : car la mode ne s’y trompe pas ; elle ne s’attache jamais à ce qui doit lui survivre, et je pense avec mélancolie au lendemain de ses admirations. […] Est-ce parce qu’il a plu aux hommes d’attacher la plus grande gloire de l’art au mérite de représenter l’objet de leurs plus chères complaisances ? […] Elles ont une scène d’espérance, une de désespoir, une de fureur ; c’est le même amour, violent, exalté : C’est Vénus tout entière à sa proie attachée. […] Racine, venu à une époque où les modes d’Espagne perdaient faveur, nourri dans une école où l’on pratiquait l’antiquité, s’attacha aux modèles du théâtre grec. […] Leur antiquité, la mode, qui peut s’attacher même à des règles, en faisaient de son temps une chose sainte.
La religion statique attache l’homme à la vie, et par conséquent l’individu à la société, en lui racontant des histoires comparables à celles dont on berce les enfants. […] Une imperceptible inquiétude, qui planait sur l’extase, descend et s’attache à elle comme son ombre. […] Pourtant c’est à celui-là que la métaphysique s’est attachée généralement, quitte à le parer de tel ou tel attribut incompatible avec son essence. […] A cette indication s’attachera le philosophe qui tient Dieu pour une personne et qui ne veut pourtant pas donner dans un grossier anthropomorphisme. […] Telle sera bien la conclusion du philosophe qui s’attache à l’expérience mystique.
Sainte-Beuve Comme Millevoye, Arnault avait rencontré là une de ces feuilles qui surnagent, un parfum qui devait à jamais s’attacher à son nom.
On désirreoit seulement que l’Auteur eût mis plus de rapidité dans son style quelquefois traînant, & qu’il n’eût pas dénaturé certains faits, n’en eût pas hasardé quelques autres, & eût eu l’attention de présenter les circonstances telles qu’elles étoient ; ce qu’il eût fait vraisemblablement, s’il eût été moins attaché à ce qui tendoit à favoriser ses opinions particulieres.
M. de Caraccioli a encore publié un Dictionnaire critique, pittoresque & sentencieux, où l’on est fâché de trouver un langage qui ne ressemble en rien à celui auquel il s’étoit d’abord attaché.