La Critique doit-elle donc s’arrêter à l’épiderme des choses ?
Il n’a aucune conclusion arrêtée et ferme dans l’esprit sur les grands problèmes de la destinée spirituelle ; mais il a des impressions d’enfance et des instincts.
Il n’y a ni une seule caractérisation supérieure, ni une seule conviction arrêtée et nettement articulée, avec l’accent qui fait qu’on la maudit parfois, mais qu’on la respecte toujours.
… Il s’y arrête davantage et à plusieurs endroits il le mordille, mais à la peau, et avec la plus petitement spirituelle superficialité.
Le railleur continuait : « Il n’y a pas d’histoire humaine qui ne s’arrête à une époque où l’Inde florissante jouissait de tout le superflu de la société perfectionnée.
S’il l’était, ou l’arrêterait bien, ce savant-là.
Il n’a aucune conclusion arrêtée et ferme dans l’esprit sur les grands problèmes de la destinée spirituelle.
Ce livre de moine, écrit dans le clair et profond silence d’une cellule, a rencontré la Gloire, cette fille de la foule et qui passe comme sa mère (Sic transit gloria mundi), mais qui, pour lui, s’est arrêtée.
de quelques prosélytes, va jusqu’au degré de folie devant lequel la plume et la pensée s’arrêtent… Quand la théorie d’une chasteté de ce genre, toute négative (je retiens le mot), se produit dans les esprits et dans les cœurs qui ne sont pas chastes, en vue de desseins chimériques comme la destruction du monde, elle aboutit dans la pratique à un système de compensations qui ne sont autre chose que des dérèglements sans nom… » Enfin, en France, le voilà qui perce, le Pessimisme, dans les idées !
L’homme d’esprit féroce aurait pu rire de cette ridicule idolâtrie, mais l’homme flatté s’arrêta au sourire… Assurément, les hommes sont moins expressifs, mais ils le sont terriblement encore !
Et voilà pourquoi nous nous arrêtons devant elle.
Il nous rapporte la discussion récente du Sénat sur cette question des inhumations prématurées, et les solutions insuffisantes auxquelles on s’arrêta.
Cantel n’en est pas à son premier mot poétique, il a déjà publié un volume ; mais il n’en débute pas moins encore, dans un sens plus profond que celui qu’entend le public, car il cherche, avec les souples articulations d’un talent qui doit grandir, une forme arrêtée, une manière définitive.
On a beau être un artiste redoutable, au point de vue le plus arrêté, à la volonté la plus soutenue, et s’être juré d’être athée comme Shelley, forcené comme Leopardi, impersonnel comme Shakespeare, indifférent à tout, excepté à la beauté comme Gœthe, on va quelque temps ainsi, — misérable et superbe, — comédien à l’aise dans le masque réussi de ses traits grimés ; — mais il arrive que, tout à coup, au bas d’une de ses poésies le plus amèrement calmes ou le plus cruellement sauvages, on se retrouve chrétien dans une demi-teinte inattendue, dans un dernier mot qui détonne, — mais qui détonne pour nous délicieusement dans le cœur : Ah !
L’incroyable magie de Ronsard est précisément que sa poésie est d’autant plus charmante et quelquefois plus belle que sa langue n’est pas encore une langue venue, à contours pleins, arrêtés et purs.
L’irrésistibilité de la vocation du génie est toujours en raison directe de son originalité… La vocation poétique de Milton fut révélée par ses premières œuvres de jeunesse, mais elle fut arrêtée et suspendue par toute une vie de travaux et de préoccupations contraires.
Elle est ailleurs… Il va, vient, s’arrête, s’empêtre et se dépêtre comme il peut dans le sien, coupant à toute minute son récit par des digressions luxueusement inutiles, avec l’indépendance d’une fantaisie qui est encore plus commode que capricieuse.
Il faut évidemment qu’il y ait ici l’exercice d’une faculté excessivement rare, et devant laquelle une Critique, un peu profonde, est obligée de s’arrêter.
Eh bien, cette dernière affection d’une mère, qui ne lui manqua jamais et qui lui survécut, ne l’arrêta point dans la consommation de ce long suicide par l’alcool qu’il accomplit sur sa personne.
Enfin, prêt à commencer son éloge et à rassembler en lui tout ce qui peut caractériser un grand homme, il s’arrête, et demande pardon à son héros de respecter si peu le dégoût qu’il avait pour les louanges et le soin qu’il se donnait de les fuir autant que de les mériter.
Égisthe sort pour hâter le supplice d’Oreste, de Pylade et du vieux Pammène qu’il a fait arrêter par-dessus le marché. […] Je ne m’arrête qu’au Paysan parvenu, un livre d’une vérité plus âpre et plus hardie, et j’en passe en revue les principaux personnages. […] On n’a pas le temps de s’arrêter, mais on a tout de même le temps de s’y reconnaître. […] Bergerat s’est arrêté, et l’idée me paraît juste, je dirais profonde, si toute cette mécanique morale n’était fort connue. […] Émile Moreau de s’y être arrêté, mais de ne l’avoir point exposé avec assez de clarté et de décision.
Ce triste dessein arrêté, il en combine tranquillement l’exécution, et il l’accomplit froidement, sans souci de ses devoirs divers, et sans égard pour la douleur qu’il va causer à sa mère et à ses amis. […] Renonçant à tout effort comme à toute espérance, et sans s’arrêter aux conseils du devoir, à la pensée du désespoir inévitable d’une mère, il se décide à mourir. […] Il essaie enfin d’écrire un ouvrage, mais sans but précis, sans volonté arrêtée ; aussi ne tarde-t-il pas à l’abandonner. […] C’est elle qui m’a amené au dégoût de toutes choses ; je crois que je donnerai ma démission de la société… Oui, il faut que je parte, je ne sais ce qui m’arrête ; mais où aller ? […] Je péris chaque jour secrètement ; ma vie s’échappe par des piqûres invisibles. » Après cette date, le manuscrit s’arrête, mais l’angoisse continue.
Il ne faut évidemment pas le prendre à la lettre, ni, quelquefois, aller jusqu’où il va, ni, souvent, s’arrêter où il s’arrête sans qu’on sache pourquoi il s’y arrête en effet. […] Quoi qu’il en soit, Platon doute beaucoup que ce soit très raisonnable de faire gouverner un État par des lois fixes, arrêtées, anciennes et qui ne changent point tous les jours. […] Ceci est une question d’une assez grande importance, sur quoi il n’est pas mal à propos de s’arrêter quelque temps. […] C’est à ce dernier parti qu’il s’est arrêté et parce qu’il le fallait et aussi parce qu’il aime se jouer des difficultés et jouer la difficulté. […] Le rôle de celui qui instruit sera donc un rôle d’excitateur et aussi de modérateur ; car s’il faut faire trotter devant soi le jeune esprit, aussi faut-il parfois l’arrêter et le faire douter de lui-même.
Leroux… Ici mes souvenirs s’arrêtent. […] C’est tout à fait mon opinion arrêtée, et je suis, sur ce point, tout à fait de mon avis. […] s’écria-t-il ; arrête ! […] Et l’on vient, sans plus de cérémonie, arrêter la maréchale. […] Concini chez Isabella, quand la reine est arrêtée, c’est Charles X à Rambouillet.
D’année en année il s’élevait plus ample, plus grave, plus pathétique, tantôt hymne extasié à la beauté du monde, à ses éblouissements de midi, à ses splendeurs du soir, tantôt appel impérieux d’une âme insatiable vers le bonheur et vers l’amour, tantôt incantation magique pour retenir tout ce qui fuit et arrêter tout ce qui passe, tantôt confidence inquiète d’un cœur secret, tantôt défi hautain aux puissances destructrices qui s’acharnent à ruiner ce qui n’est pas éternel et qui commencent en nous-mêmes leur œuvre de néant. […] » Villiers, sur le seuil de la porte s’arrête, indécis, se ravise, jette sur Mendès un regard volontairement méfiant, se tâte, puis, soudain, fait un pas en arrière. « Voyons, entre », dit Mendès impatienté. « Non, rétorque Villiers en secouant la tête. […] Comme nous arrivions au pont de Valvins, Mallarmé s’arrêta et me désigna un promeneur qui s’avançait vers nous. […] Il s’est arrêté devant bien des tableaux et les a longuement contemplés. […] Il avait des pointes dans l’esprit, mais il en arrêtait les piqûres « au premier sang ».
Mon incompétence me commande de m’arrêter là. […] Le bel animal Je me suis arrêté longtemps, l’autre jour, au Jardin des Plantes, devant un maki, de Madagascar, tout vêtu de velours noir brodé de blanc. […] Je pense qu’il ne suffira pas de leur réciter les supplications de Ronsard aux bûcherons de la forêt de Gâtine : Écoute, bûcheron, arrête un peu le bras… Ce bruit des haches qui faisait couler la sève et saigner le cœur du poète les réjouit au contraire ; si d’entières provinces leur appartenaient, ils les tondraient volontiers. […] C’était infernal, et chaque fois que les agents faisaient arrêter la quadruple file, c’était un remous effroyable. […] Les bateaux d’Europe s’arrêtaient devant l’isthme, on transportait les marchandises à Panama.
On voit des jeunes gens, tout enflés d’une infatuation monstrueuse, avouer la volonté de faire non seulement leur œuvre, mais en même temps l’Œuvre, de produire la fleur unique après quoi l’intelligence épuisée devra s’arrêter d’être féconde et se recueillir dans le lent et obscur travail de la reconstitution des sèves. […] Par haine de l’humanité, M. de Grandville donne un billet de mille francs à un chiffonnier afin d’en faire un ivrogne, un paresseux, un voleur ; quand il rentre chez lui, il apprend que son fils naturel vient d’être arrêté pour vol : ce n’est que romanesque. […] M. de Maupassant n’en ferait rien : le monde est pour lui le tapis d’un billard, il note les rencontres des billes, quand les billes s’arrêtent, s’arrête aussi, car s’il n’a plus aucun mouvement matériel à percevoir, il n’a plus rien à dire. […] Qu’elles essaient leurs grâces dans la perversité ou dans la candeur, les femmes réussiront mieux à vivre qu’à jouer leur comédie ; elles sont faites pour la vie, pour la chair, pour la matérialité, — et leurs rêves les plus romantiques, elles les réaliseraient avec joie si elles ne se trouvaient arrêtées par l’indifférence de l’homme dont les nerfs, plus sensibles, souffrent de vibrer dans le vide.
Dans Racine, Achille porte seulement la main à son cimeterre, et s’arrête aussitôt par respect pour le père de sa maîtresse. Ce respect n’arrête pas Rodrigue dans le Cid, parce que c’est son propre père qui est outragé par le père de Chimène, et parce que l’outrage est d’une nature bien plus sanglante ; si Achille recevait un soufflet d’Agamemnon, l’amant cesserait de voir en lui le père de sa maîtresse. […] ne nous formons point ces indignes obstacles ; car Agamemnon ne se forme point à lui-même d’indignes obstacles ; ce n’est pas lui qui enchaîne les vents, qui arrête la flotte dans le port. […] La Phèdre française éprouve un mouvement généreux dont une femme grecque eût été incapable : elle veut justifier Hippolyte aux dépens de sa propre réputation ; mais si la jalousie arrêté l’exécution de ce bon dessein, du moins, en mourant, elle rend témoignage à la vérité. […] Ce prince ordonna aux comédiens de la jouer : la défense insérée dans le privilège ne l’arrêta pas ; on sait qu’il n’était pas scrupuleux.
En d’autres termes : il s’arrête où commencerait Dieu. […] En somme — et jusqu’aux lâchetés du cœur et de la chair qui l’arrêteraient sans doute en deçà — il préférerait au récit l’émotion réelle des crimes qu’il raconte. […] C’est pourtant à ce dernier parti — qu’il croit nouveau — qu’Hugo s’arrête, et, ce faisant, il innove en effet : contre l’Humanité et contre la Sagesse. […] L’aspect photographique des choses, outre qu’il est matériellement faux, n’est que le sujet de l’œuvre d’art ; l’œuvre d’art commence où cet aspect s’arrête, elle est dans l’au-delà de cet aspect, et cet au-delà est dans l’âme de l’artiste. […] Cette perception de deux existences simultanées se correspondant en une seule âme, il n’a que le tort de l’avoir soit arrêtée trop court dans la voie vers le symbole, soit de la séparer trop net de l’ensemble de la vie normale.
Tout à coup le pape arrêta l’enquête. […] On s’arrête à tous les buissons fleuris du sentier, et c’est une promenade qui n’en finit plus. […] Je m’arrête à regret. […] Il n’achève pas la biographie qu’il avait commencée ; il court et bondit dès qu’il lui en prend envie ; il s’arrête quand il lui plaît. […] Mon professeur s’arrêta au milieu de sa lecture pour nous demander, avec cette bonne foi qui faisait le fond de son caractère, si les œufs de merle nous paraissaient bleus.
Je suis obligé d’arrêter ici une lettre trop longue. […] Peignant dans Salammbô un marché africain, Flaubert l’arrêterait sûrement là. […] Pommier lui-même a le grand tort de s’excuser en ces termes : « Arrêtons ici notre analyse impie. » Elle est bien bonne ! […] Mais enfin je conviens que, devant le génie pur, la méthode s’arrête. […] Ce n’est point par amour du gab que les comparaisons (je les arrête) affluent ici sous ma plume.