C’est ce que je te recommande, moi, Priape, le gardien des ports, pour que tu ailles partout où le commerce t’appelle. » Léonidas n’eut pas seulement affaire aux pauvres gens et à ceux du commun ; nul n’a exprimé mieux que lui la délicatesse de cœur et d’esprit du parfait galant homme ; lisez plutôt cette Épitaphe d’Aristocratès, de l’homme aimable par excellence : « Ô Tombeau, de quel mortel tu couvres ici les ossements dans ta nuit !
La douce malice du Voyage se répand et se suit dans toutes les distractions de l’autre, comme il appelle la bête par opposition à l’âme ; l’observation du moraliste, sous air d’étonnement et de découverte, s’y produit en une foule de traits que la naïveté du tour ne fait qu’aiguiser.
L’écrivain nous y raconte ce qu’il appelle son château en Espagne, son rêve à la façon d’Horace, de Jean-Jacques et de Bernardin de Saint-Pierre : une maisonnette couverte en tuiles, avec la façade blanche et les contrevents verts, la source auprès, et au-dessus le bois de quelques arpents, et paulum silvæ.
Nulle psychologie, du reste, dans les bonshommes qui peuplent ses tableaux : quelques états de sensibilité, les siens, aspirations vagues et douloureuses, désirs de l’impossible, regrets de l’écoulé, nostalgies, désespérances, toutes les nuances enfin de cette disposition élémentaire qu’on peut appeler l’égoïsme sentimental.
Et de là, si l’on a un peu de bonheur, on peut monter, traverser tous les mondes ou même y séjourner successivement, connaître les bourgeois, les marchands, les bohèmes, les artistes, les politiques et ceux qu’on appelle les gens du monde.
Il y a un autre individualisme qu’on peut appeler positif.
François Coppée appelait des « mœurs de Caraïbes ».
Ainsi, ce n’est pas mon amitié pour Wagner que vous blâmez mais ce que vous appelez l’excès de cette amitié et mon penchant naturel à revêtir des hommes faits de boue de qualités divines.
La petite, en présence du mari, parlait à Raymonde comme à une étrangère ; elle l’appelait « Madame. » Dès qu’il n’est plus là : Maman !
En tout, Galiani croyait à une doctrine secrète, à un fin mot que peu de gens sont appelés à pénétrer, et que de très grands talents eux-mêmes ne soupçonnent pas.
Il acheta à cet effet le domaine de la Confina près d’Ajaccio, qu’il jugea favorable à ses expériences et qu’il appelait ses Petites-Indes.
Littérairement, ces deux mémoires réunies sont la condition d’un talent original ; isolée, la première est représentative de ces hommes qui ont vu, senti, pensé et qui ne peuvent cependant se traduire clairement ; la seconde répond à ce qu’on appelle vulgairement la « mémoire » en style pédagogique ; elle ne peut produire qu’un talent purement oratoire ou abstrait, nécessairement limité, superficiel et sans vie .
Enfin, saisissant ainsi des intelligences telles quelles, les analysant avec une précision et une netteté considérables et les replaçant ensuite par une minutieuse synthèse dans leurs familles, leurs patries, leurs milieux, l’esthopsychologie, un ensemble d’études particulières de cette science, sont appelés à vérifier les plus importantes théories de ce temps sur la dépendance mutuelle des hommes, sur l’hérédité individuelle, sur l’influence de l’entourage physique et social.
Le peuple appelle éloquence la facilité que quelques-uns ont de parler seuls et longtemps, jointe à l’emportement du geste, à l’éclat de la voix, et à la force des poumons.
Le public des journaux appelle littérature, une sorte de lyrisme en prose.
Il fait sentir ce qui distingue les figures des pensées communes à toutes les langues, d’avec les figures de mots, qui sont particuliéres à chacune, & qu’on appelle proprement tropes.
J’en appelle sur ce qui suit à ceux qui sont profonds dans la pratique et dans la partie spéculative de l’art.
Constant lui-même, le développement des entreprises commerciales, en préoccupant chacun de ses affaires personnelles, appelait l’individualisme.
— Je dois dire maintenant quelques mots de ce qu’on a nommé les moyens accidentels de dispersion, moyens qu’il vaudrait mieux appeler occasionnels. […] Agassiz et quelques autres n’avaient appelé une vive attention sur la Période Glaciaire, qui, ainsi que nous allons le voir, nous fournit une explication très simple de ces faits étranges149.
Il y a des gens qui ne goûtent pas ces libertés ; ils disent que ce n’est plus Homere, et qu’enfin, ce n’est pas là traduire : mais, sans disputer des mots, de quelque nom qu’ils appellent ces licences, il n’y a pas d’autre parti à prendre, quand on veut plaire en traduisant un auteur. […] Voilà la traduction d’Homere formellement interdite aux poëtes ; mais j’appelle de ce principe, et j’en pose un tout opposé. […] L’amas des circonstances et des images frappe et remplit l’imagination, et c’est ce qu’on appelle force : les vers foibles sont ceux où le sens est en moindre proportion que les paroles.
Mais n’allez point pour cela appeler Virgile un « compilateur de génie », comme je vois que l’a fait tout récemment un professeur de rhétorique, d’ailleurs fort estimable, et qui a cru bien dire ; tout mon sens critique se révolte contre une pareille appellation qui tend à confondre le vulgaire et le rare, le grossier et le délicat, l’engeance des Trublet et la famille des Virgile, et à méconnaître une des formes les plus fines, une des sources les plus secrètes de l’invention poétique.
» On a appelé la bataille de Leipsick « la bataille des nations. » Ce sont elles en effet, avec toutes les passions et les haines vengeresses accumulées, ce sont elles seules, ardemment accourues de tous les points de l’horizon, qui retournèrent le destin et qui triomphèrent.
Mais alors, imagination, génie, don du ciel, de quelque nom qu’on veuille appeler cette source première de poésie, d’où vient que Boileau n’en parle jamais ?
Ne prenons pas le change sur le cadre ou sur le ton : tant d’énumérations moralisées ou satiriques que nous rencontrons, ne sont qu’une forme originale de littérature réaliste, dont le caractère essentiel est de réveiller chez l’auditeur la sensation des réalités qui lui sont prochaines : et comme cette littérature s’adresse à des imaginations vierges, non blasées encore, ni réfractaires par un trop long usage à l’action suggestive des mots, les noms soûls des choses, sans descriptions, sans épithètes, sans tout le mécanisme compliqué du style intense, les noms tout secs sont puissants : le poète se contente d’appeler, pour ainsi dire, chaque objet, aussi le voilà présent, en sa concrète et naturelle image, aux esprits de ceux qui l’entendent.
Ce qui est déplorable, c’est qu’une portion de l’humanité soit à ce point dégradée qu’elle ne compte guère plus que l’animal ; car tous les hommes sont appelés à une valeur morale.
Ce sont des Philosophes qui ont décrié & réduit à fort peu de chose le mérite de l’inimitable Lafontaine [Voyez l’article de ce Poëte], qui ont appelé la satire un métier facile & méprisable, & prétendu que le plus grand honneur qu’ait pu recevoir Corneille, c’est que M. de Voltaire ait daigné le commenter [Voyez l’art.
Et peut-on appeler un frein avilissant, ce qui devient le préservatif de ses chutes & le principe de sa solide élévation ?
I, p. 136) : Dans ce temps Saint-Just et Lebas, commissaires extraordinaires de la Convention, établirent au quartier général un tribunal qu’ils appelèrent révolutionnaire, mais qui était tel qu’aucun nom ne pourrait le caractériser.
Or cette manière commune, et que l’on peut appeler raisonnable, de considérer la médiocrité de l’univers, n’est point le signe qu’elle est guérie, c’est le signe que ce qui était en elle le principe de la vie l’abandonne.
Souvent il a pensé, ce qui s’appelle penser ; souvent ce qu’il exprime, ce sont les expériences de l’instituteur, de l’homme « en proie aux enfants », comme il disait, et de l’honnête homme en proie au scrupule.
Voilà ce qui s’appelle tirer parti de ses lectures. […] C’est-là ce qui s’appelle un sujet heureusement choisi : le tribunal décidera s’il est bien traité. […] J’en appelle à la définition que Boileau nous donne lui-même d’un tel ouvrage. […] Il est vrai que Danchet n’avait pas la physionomie spirituelle ; mais il eut de vrais talens, bien supérieurs à ce qu’on appelle esprit. […] Il appelle une rave un Phénomene potager, un cadran un Greffier solaire.