Toutes les lorgnettes interrogent la face de marbre du critique, et précisément en face de nous, au balcon des secondes, l’ancienne, la délaissée, l’Ariane, Ozy en personne, en compagnie de Virginie Duclay, plonge sur l’ingrat, en remuant à grand bruit un immense éventail noir, au milieu de rires ironiques.
À la vérité, le Nord, à cette époque-là, c’était la France, car il est bien certain que La Fontaine n’a pas lu Shakespeare, ni Marlowe, mais il veut dire : « Je lis les Français, les Italiens, quelquefois même un peu d’Espagnols, et je lis les auteurs anciens. » Autre particularité, et très importante, à laquelle on a fait attention et sur laquelle j’appelle la vôtre, il n’était pas seulement un livresque, comme a dit Montaigne, il tirait sa fable souvent d’aventures qui lui étaient racontées, de choses présentes, de choses du temps.
Mlle Eugénie de Guérin avait quatorze ans quand elle perdit sa mère, Gertrude de Fontenilles, d’une famille du Languedoc, fort ancienne et renommée pour la sainteté de ses membres.
Ils ont entrevu, entendons bien, un monde nouveau et un homme nouveau, ou plutôt, ils ont considéré le monde et l’homme anciens avec des yeux nouveaux.
On peut souhaiter surtout que des hommes nouveaux, sur qui n’aura pas pesé le joug des écoles anciennes, comprennent la mission très belle qui s’offre à eux.
Ses hymnes à Jupiter, ses paeans ou hymnes à Apollon et à Diane, ses dithyrambes, ses hymnes à Cérès et au dieu Pan, ses prosodies ou chants de procession, ses enthronismes ou chants d’inauguration sacerdotale, ses hymnes pour les vierges, ses hyporchèmes ou chants mêlés aux danses religieuses, ses élégies funèbres, toute sa liturgie poétique enfin s’est perdue dès longtemps, sans doute dans la ruine même de l’ancien culte ; et il ne s’en est conservé que d’imperceptibles fragments.
Au dix-septième siècle, chacun l’était, depuis Lafeuillade, qui faisait le tour de la statue du prince « avec les génuflexions et les prosternements qu’on rendait aux anciens empereurs », jusqu’au grand Condé, qui s’alliait avec empressement et reconnaissance aux bâtards du roi. […] Va-t’en, suis ta route, et me laisse. » C’est de cette façon qu’il traite le grand Ulysse, son ancien ami, et, qui plus est, roi d’Ithaque.
Le plus souvent, ces souvenirs déplacent nos perceptions réelles, dont nous ne retenons alors que quelques indications, simples « signes » destinés à nous rappeler d’anciennes images. […] Il est donc de l’essence du matérialisme d’affirmer la parfaite relativité des qualités sensibles, et ce n’est pas sans raison que cette thèse, à laquelle Démocrite a donné sa formule précise, se trouve être aussi ancienne que le matérialisme.
Ce fut très dur et très difficile : maintes fois, je retombais dans mes anciens errements. […] Puis il rompit avec ses anciens frères d’armes et il eut cette singulière fortune qu’on lui offrit un banquet pour célébrer la fondation de l’école romane. […] Or cette ville allemande, c’est Thann, ancien chef-lieu de canton de l’ex-département du Haut-Rhin. […] Mon corps est le voile de marbre divin qui abrite et préserve le feu conquis, l’immortelle lampe d’argile où brûle victorieusement l’essentielle huile dorée qui ruissela des pressoirs quand j’eus broyé les vieilles lois et écrasé la sagesse ancienne comme les fruits des oliviers. » Phrases peut-être excessives, mais qu’on se sent porté à lui pardonner, parce qu’elles sont senties et surtout parce qu’elles s’entremêlent d’autres phrases où palpite, parfois, un peu de l’âme universelle.
C’est là le caractère constant sous lequel il se montre dans notre ancienne littérature, soit qu’avec Panurge ou Gil Blas il passe en revue les vices ou les ridicules du monde ; soit qu’avec l’Astrée, la Clélie, ou la Princesse de Clèves, il s’applique à peindre un idéal amoureux ou chevaleresque, et fasse de ses héros les types raffinés des sentiments et des mœurs du temps. […] « La leçon qui sortait de la tragédie ancienne, dit un critique éminent, c’était l’idée qu’il ne fallait qu’une seule mauvaise passion pour perdre une âme ; leçon austère et dure qui fait trembler l’homme sur sa fragilité et qui lui inspire un scrupule et une surveillance perpétuelle La leçon morale qui sort de nos drames modernes, c’est qu’il ne faut qu’une seule bonne qualité pour excuser beaucoup de vices ; leçon indulgente et qui met le cœur de l’homme fort à l’aise132. » Il faut dire plus : étaler sur le théâtre ces odieuses associations d’idées contradictoires, de sentiments incompatibles, ce n’est pas exalter la vertu, c’est en souiller l’image et en profaner le nom. […] mais tu demandes le prix fixe, ou les frais de bureau, s’il vous plaît 255. » Le chef de voleurs, par application de cette belle théorie, s’est fait honnête homme : il est devenu le premier magistrat de son pays ; il vole impunément à la Bourse, et rencontrant un de ses anciens camarades de la forêt : « Nous sommes, lui dit-il, tous les deux en plein dans la conséquence du principe social. […] Le doute était partout ; les anciennes croyances étaient tombées en poussière.
Pour m’en dédommager, je relis donc vos anciennes lettres, et je vous écris. […] « Il serait singulier, disait-il, et pourtant je le crois presque, que moi qui ai toujours mis une sorte de vanité à détester mon pays, je fusse atteint du heimweh183. » Il revoit tout d’abord Mme de Charrière ; mais l’idéal des jours anciens ne se recommence jamais ; ce rapprochement ne se passe point sans des brouilleries nouvelles, des explications, des refroidissements à perte de vue ; on assiste aux derniers sanglots d’une amitié vive qui s’éteint, ou, pour parler plus poliment, qui s’apaise pour se régler finalement dans une affectueuse indifférence. […] Homme singulier, esprit aussi distingué que malheureux, assemblage de tous les contraires, patriote longtemps sans patrie, initiateur et novateur jeté entre deux siècles, tenant à l’un, à l’ancien, par les racines, hélas !
C’est un mot de Pline l’ancien. […] C’était l’opinion des moralistes anciens, tout aussi bien que des moralistes modernes ; mais les Grecs, ces hommes presque divins, redoutaient la déclamation et l’emphase plus qu’ils ne redoutaient la famine et la peste17. […] À la voir, ainsi parée à la mode de son pays, la dentelle mêlée à la soie, le corail mêlé aux diamants, on eût dit une apparition de l’ancienne Espagne, quand toutes les Espagnes frémissantes battaient des mains à ce fier gentilhomme, à cet ardent amoureux, à cet impétueux duelliste, à ce chercheur d’aventures amoureuses, à ce damné Don Juan.
Quant à la ruine universelle, il la ressentit avec grandeur, non pas en partisan de tel ou tel régime, mais en homme des anciens jours, ouvert cependant à tous les souffles généreux et prêt à lever les bras au Ciel pour le triomphe de toutes les grandes causes.
Cette préférence se marque volontiers encore dans l’opinion des étrangers, et tout récemment Landseer, le célèbre peintre anglais, se trouvant à une réunion d’artistes et d’amateurs, disait : « Les tableaux de Vernet l’emportent sur ceux de tous ses rivaux, parce qu’en dehors de leur propre mérite, ils ne procèdent que de lui-même et de l’observation de la nature ; chez tous les autres peintres, et dans toutes leurs œuvres sans exception, vous trouverez toujours une réminiscence de quelque ancien maître. » Mais à côté du miel, la piqûre : Horace Vernet, ainsi apprécié des étrangers, souffrit d’autant plus des préférences françaises hautement déclarées en faveur de M.
Mme de Boufflers (mère de M. de Sabran) est loin encore de cet âge ; sa vivacité, cependant, sa mobilité, son piquant, sont du bon ancien temps, et n’ont rien à faire avec les mœurs du jour.
Alexandre Bret, ancien rédacteur du journal lyonnais le Précurseur, et qui avait été témoin, lui aussi, des funestes journées d’avril 1834.
On l’appelle M. de Rieux le jeune, parce qu’il n’est pas de l’ancienne maison de Rieux.
Dans son histoire de la philosophie ancienne, M.
Oui, dans ces images, on dirait ressuscitée un peu de l’âme de la vieille cité : c’est comme une magique réminiscence d’anciens quartiers sombrant parfois dans le rêve trouble de la cervelle du voyant perspectif, du poète-artiste, ayant assises à son établi la Démence et la Misère.
Les anciens, nos maîtres en toutes choses, étaient des enfants, comparés à ce M.
C’est ce que les anciens philosophes exprimaient en disant qu’elle ne dérive pas de la nature des choses, qu’elle est le produit d’une sorte de contingence immanente aux organismes.
la petite monnaie de son ancien talent d’historien, c’est toujours, ou à peu près, la même manière de tirer de sa poche la bonbonnière où elle est peinte sur ivoire, cette coqueluche de roi, avec tous les détails de sa toilette biographique, et de vous dire, la perle d’une larme à l’œil : « Elle était bien charmante, et ils l’ont bien calomniée !
Mais on ne se passe pas de philosophie ; et en attendant que les philosophes lui apportassent la théorie malléable, modelable sur la double expérience du dedans et du dehors, dont la science aurait eu besoin, il était naturel que le savant acceptât, des mains de l’ancienne métaphysique, la doctrine toute faite, construite de toutes pièces, qui s’accordait le mieux avec la règle de méthode qu’il avait trouvé avantageux de suivre.
Or, si nous écartons, comme il faut le faire, les groupements artificiels, dus à la conquête brutale (l’empire d’Alexandre, l’empire romain, celui de Napoléon), et si nous constatons qu’il y a des groupes disparus par leurs propres discordes, nous voyons que l’importance des groupes de contiguïté s’en va chronologiquement du plus étroit au plus vaste, de la famille à la tribu, de la tribu à la commune, de la commune à la province, de la province à la nation ; il y a agrégation progressive ; les groupes anciens, tout en subsistant, se subordonnent nécessairement au groupe nouveau, de sorte que, arrivés aujourd’hui à l’étape nationale, nous entrevoyons déjà, par l’union de quelques États, une marche lente vers l’humanité.
Comme les anciens, il voit dans la lumière et dans l’ombre le symbole de la grande antithèse cosmique : bien et mal. […] Les vivants voient l’infini ; le définitif ne se laisse voir qu’aux morts162. » Cette distinction rappelle ἅπειρον et le πἐρας des anciens. « Malheur, hélas !
C’est à Paris où venait de paraître René, c’est à Berlin où elle retourna bientôt, et où elle recevait à chaque courrier des caisses de parures nouvelles, c’est là, et pendant que Mme de Staël de son côté publiait en France Delphine, que Mme de Krüdner, rassemblant des souvenirs déjà anciens, et peut-être aussi des pages écrites précédemment, se mit à composer Valérie.
Cela était bien faux ; car le roi venait pour la seconde fois de me demander une entrevue secrète ; j’y avais consenti par pure déférence respectueuse pour nos anciennes relations.
Soit nouvelles ou anciennes, toutes ont leurs dimensions pour cela, comme tout nid a son ouverture.
Il voyait distinctement cet effet, et c’est lui qui a fourni à Taine l’idée de l’Ancien Régime : par la vie mondaine, le ressort de l’énergie a été si bien détruit que la noblesse s’est trouvée, en 1792, incapable d’une résistance active : elle n’a su que mourir avec une grâce passive.
Autres jours (anciens programmes) : Fantaisie sur la Walküre ; marche funèbre de goetterdaemmerung ; préludes de Lohengrin, Tristan, les maîtres, Parsifal, etc., etc.
Bien plus, non-seulement, l’ancien objet est rejeté quand il ne satisfait plus les impulsions, mais un nouvel objet est recherché de préférence s’il offre un caractère agréable.