L’ami des bêtes choisit donc rarement ses amis parmi les poissons ; ils sont trop froids. […] J’aime les amis des oiseaux. […] L’ami des chiens n’y manque pas. […] A défaut de l’amie, voici une autre amie. […] Racine, cet ami de cœur !
C’est votre intérêt, et c’est celui de votre ami. […] mon cher ami, cette ville n’est rien auprès de ma cervelle. […] Toutefois, un ami de la maison fait entendre à la bonne femme qu’il serait bon que Thérèse se remariât avec l’ami Laurent. […] Comme il a su vous enguirlander, toi et ta bonne amie ! […] Mme de Maudre l’a répété à des amies.
Jeunes gens, mes chers amis, vous êtes tous affectés, prétentieux, dupes de vous-mêmes et des autres. […] Supposez par exemple que, tout bonnement, j’indique un défaut dans la personne de mon ami M. […] L’excellente parente de mon cher ami Titmarsh ! […] Il n’ose voir ses amis chez lui, ce sont gens trop bas pour sa femme. Il n’ose visiter les amis de sa femme chez eux, ce sont gens trop hauts pour lui.
Elles seraient plus convenablement nommées Mémoires de l’Église de Rome pendant la persécution de Pie VII, rédigées par son premier ministre et son ami. […] Tous mes amis m’engagèrent à ne pas perdre un moment et à la demander. […] À dater de ce jour, je ne laissai jamais passer une seule soirée sans me rendre chez les Braschi, et je devins leur plus dévoué serviteur et ami. […] À la sollicitation de ses amis romains, Berthier s’adoucit et le fait reconduire captif dans la capitale. […] Je restai avec lui presque tout le mois d’octobre, à l’exception de cinq ou six jours consacrés par moi à des amis que je possédais à Vérone.
Une lettre qu’il reçut d’Europe, par le bureau des Missions étrangères, redoubla tellement sa tristesse, qu’il fuyait jusqu’à ses vieux amis. […] Sans parents, sans amis, pour ainsi dire, sur la terre, n’ayant point encore aimé, j’étais accablé d’une surabondance de vie. […] « Que vais-je vous révéler, ô mes amis ! […] « Ô mes amis ! […] Les trois amis reprirent la route de leurs cabanes : René marchait en silence entre le missionnaire qui priait Dieu, et le Sachem aveugle qui cherchait sa route.
Il m’aime comme un fils, je l’aime comme un père, comme un ami, comme l’instrument des desseins de Dieu sur moi. […] Il écrivait donc de Londres le 27 août 1815 à l’abbé Jean, qui, de son côté, venait en aide à l’abbé Carron et qui poussait dans le même sens : « Tu m’écrivais, mon cher ami, la veille du jour où tu as offert pour moi le saint sacrifice, et j’ai reçu la lettre la veille du jour qui a terminé ma retraite. […] » Mais l’abbé Carron, avec cette ténacité de direction que les plus doux ont souvent à l’égal des plus sévères, le serrait de près et ne lui laissait ni répit ni trêve ; il écrivait à leur ami commun, M. […] Pour les études, Tesseyre (un sulpicien distingué de leurs amis) ne m’a pas conseillé des lectures aussi étendues. […] Béranger (c’était là son faible) ne perdait aucune occasion de se donner le beau rôle, le rôle du sage, et il passait même toutes les limites du sans-gêne lorsque, rentrant chez lui après une visite à La Mennais, il disait à qui voulait l’entendre : « Je viens de voir ce vieux grigou… » On aurait du reste à citer de pareils propos de Béranger sur tous ses amis, Thiers, Mignet, Cousin, etc.
La feuille de papier du portrait avait été collée sur l’intérieur de la couverture d’un gros livre, d’un Corpus juris dont Domat se servait habituellement ; de sorte que, chaque fois qu’il feuilletait le livre, l’image de son ami lui repassait sous les yeux. […] On leur propose de s’occuper des papiers de Pascal mort depuis quelques années, et d’en tirer quelque chose d’utile, d’édifiant, de digne d’être offert à l’Église d’alors et aux fidèles, un volume enfin qui puisse être montré aux amis et aux ennemis. On forme un comité d’amis ; le duc de Roannez est le plus zélé pour la mémoire de son cher Pascal, mais il ne prend rien sur lui, quoiqu’on ait pu dire, et c’est M. […] se peut-il que vous ayez permis une telle profanation du nom et de la mémoire de votre ami ? […] Oui, malheureux, la divinité la plus amie est près de toi.
Il mourut âgé de soixante-treize ans, écrit l’honnête Niceron, ayant conservé jusqu’à son dernier moment son bon sens, sa réputation et ses amis : rien que cela ! […] Un vieil ami que j’ai dans le canton de Vaud, vrai connaisseur en poésie, un homme qui a vu André Chénier en 89, et qui faisait alors lui-même, à Paris, un journal très en vogue ; qui depuis s’est enfermé dans les vieux livres, et qui sait son La Fontaine mieux qu’éditeur au monde, M. […] Ce qu’elle disait là à une amie, elle se l’appliquait à elle-même ; le lendemain de Genséric, elle dut le croire bien davantage. […] Le dernier rondeau en date que je connaisse est celui-ci, adressé de nos jours à une beauté qui faisait la Diane chasseresse dans les bois de Fontainebleau : Doux Vents d’automne, attiédissez l’amie ! […] A propos de derniers rondeaux, j’en sais un sur Arles, moins académique que gaulois, et qui remonte tout à fait pour le ton à l’école bourguignonne de La Monnoie, autre ami de Mme Des Houlières.
Je cherchai ma consolation durant cinq ou six ans, dans les charmes de l’étude ; mes livres étoient mes amis fidèles, mais ils étoient morts comme moi ! […] Quant à ces fils d’Amulem, à ces neveux de M. de Renoncour, il se trouve que le plus charmant des deux est une nièce qu’on avait déguisée de la sorte pour la sûreté du voyage ; mais le marquis, si triste de la mort de sa Diana, n’a pas pris garde à ce piége innocent, et, à force d’aimer son jeune ami Mémiscès, il devient, sans le savoir, infidèle à la mémoire de ce qu’il a tant pleuré. […] … Au reste, le caractère de Tiberge, ami du chevalier, est admirable… Je ne dis rien du style de cet ouvrage ; il n’y a ni jargon, ni affectation, ni réflexions sophistiques ; c’est la nature même qui écrit. […] Jean-Jacques, dont c’était aussi le vœu, mais qui ne s’y tenait pas, eut occasion, à ses débuts, de rencontrer souvent l’abbé Prévost chez leur ami commun Mussard, à Passy ; il en parle dans ses Confessions (partie II, livre VIII), et avec un sentiment de regret pour les moments heureux passés dans une société choisie. Énumérant les amis distingués que s’était faits l’excellent Mussard : « A leur tête, dit-il, je mets l’abbé Prévost, homme très-aimable et très-simple, dont le cœur vivifiait ses écrits dignes de l’immortalité, et qui n’avait rien dans la société du coloris qu’il donnait à ses ouvrages. » Il est permis de croire que l’abbé Prévost avait eu autrefois ce coloris de conversation, mais qu’il l’avait un peu perdu en vieillissant.
ne vous gênez pas, je comprends tout A un enfant : Aime bien ta mère et soutiens-la J’ai beaucoup souffert, j’ai été proscrit et fugitif, mais j’avais la conscience tranquille « A deux ennemis amis » : Réconciliez-vous. […] Mon ami est impertinent. […] Mon ami avait raison de dire que, s’il me plaisait de mal parler de Hugo, je devais prendre son œuvre entière. […] Seulement (et c’est la rançon du don monstrueux que la nature injuste a mis en lui) il finit par appeler ses amis les montagnards : Tigres compatissants ! […] Il a donné à notre imagination d’incomparables fêtes ; mais pour qui est-il l’ami, le confident, le consolateur, celui qu’on aime avec ce qu’on a de plus intime en soi, celui à qui on demande le mot qui éclaire ou qui pénètre ?
Dans des lettres intimes écrites à une dame de Paris, que je crois être Mme de Monconseil19, on voit qu’il avait pensé à l’y envoyer dès l’enfance : J’ai un garçon, écrivait-il à cette amie, qui à cette heure a treize ans. […] Trois dames des amies de son père sont particulièrement chargées de surveiller et de guider le jeune homme au début : ce sont ses gouvernantes en titre, Mme de Monconseil, milady Hervey, et Mme Du Bocage. […] Il tient, à cet égard, de son ami Montesquieu. […] Il en écrivait davantage à ses amis, même à ceux de France. […] Il s’y occupait de jardinage et de la culture de ses melons et de ses ananas ; il se plaisait à végéter de compagnie avec eux : J’ai végété toute cette année ici, écrivait-il à une amie de France (septembre 1753), sans plaisirs et sans peines : mon âge et ma surdité me défendent les premiers ; ma philosophie, ou peut-être mon tempérament (car on s’y trompe souvent), me garantit des dernières.
Il paraît avoir aimé cette profession, où il conquit l’estime et se fit considérer ; il en garda quelques amis de jeunesse, parmi lesquels on me cite MM. […] Ses amis, ceux qui ont le plus droit de le juger, l’ont comparé à Duclos pour le tour d’observateur moraliste. […] Un ministre de ses amis l’obligea de recevoir la croix d’honneur, et le persuada même de la lui demander selon l’usage. […] Les amis des lettres doivent désirer que ces morceaux soient assez achevés pour que M. […] Il possédait les bonnes éditions, et ne manquait pas d’y surprendre les bévues que n’avaient pas su éviter les meilleurs éditeurs : il en régalait de rares et doctes amis à la rencontre.
Commandé par son ami, il s’avisa, pour la première fois, de regarder, d’examiner ce qu’il n’avait jusque-là que vu en passant ; et du résultat de son observation et de ses réflexions naquirent ces pages de causeries merveilleuses, qui ont véritablement créé en France la critique des beaux-arts. […] Là où Diderot réussit tout à fait bien et naïvement, c’est quand il ne se prépare point, et quand il ne vise à quoi que ce soit, c’est quand sa pensée lui échappe, quand l’imprimeur est là qui le presse et qui l’attend ; ou encore quand le facteur va venir et que, lui, il écrit à la hâte, sur une table d’auberge, une lettre pour son amie. C’est dans sa correspondance avec cette amie, Mlle Volland, c’est dans ses Salons écrits pour Grimm, qu’on trouverait ses pages les plus délicieuses, les franches et promptes esquisses où il revit tout entier. […] C’est pour moi et pour mes amis que je lis, que je réfléchis, que j’écris, que je médite, que j’entends, que je regarde, que je sens. […] Nous qui sommes de ses amis, de ceux à qui il songeait confusément de loin et pour qui il a écrit, nous ne serons point ingrats.
Je lui témoignai mon étonnement que l’ami du duc d’Orléans… me parlât ainsi. […] « Il excusa le duc d’Orléans ; … il m’ajouta qu’il ne l’approuvait pas, mais qu’étant l’ami de ce prince et engagé dans son parti, il n’avait pas cru de son honneur de l’abandonner. […] Je lui répondis, continue M. de Bouillé : Mais comment, vous qui êtes un honnête homme et qui avez de l’esprit, n’avez-vous pas pris l’ascendant sur votre ami, et n’avez-vous pas dirigé sa conduite vers un but utile et honnête ? […] Écrits, à ce qu’il paraît, par Lauzun pour amuser quelques femmes de ses amies, il s’en était fait des copies qui peu à peu se répandirent et circulèrent. […] Dans une lettre signée de lui, qui fut insérée au Moniteur du 27 mars 1818, il disait : Le duc de Lauzun, dont j’étais l’ami, avait écrit ses Mémoires ; il me les avait lus.
Mallet du Pan était l’ami le plus rapproché d’opinion des Malouet, des Mounier, des Montlosier, plus tard des Portalis. […] Son fils, avec sa veuve, demeuré en Angleterre, placé aussitôt dans un poste honorable et modeste par les amis de son père, a continué d’y habiter depuis sans interruption. […] Mallet, adressée à son vieil ami M. le comte Portalis, premier président de la Cour de cassation, sert de dédicace : c’est là commencer par de bons auspices. […] Montlosier, ami fervent, était comme un lion à le défendre. Le maréchal de Castries, ami des princes, qui avait attiré le brûlot, en était un peu effrayé.
L’artiste a complètement réussi dans la première moitié de ce poème pittoresque des quatre saisons : Je crois vous avoir dit, écrivait de Rome Léopold Robert à un ami (11 mars 1828), que j’avais l’intention de faire un tableau de même dimension que la Fête de Naples : les marais Pontins m’ont donné le sujet. […] Il le sentait bien, il avait un désir de se surpasser qui l’entraînait au-delà des bornes : « Ce que vous ne savez pas encore, cher ami, écrivait-il à M. […] s’écriait-il en février 1833 et voulant consoler un ami, hélas ! […] Mais ce qui est touchant, c’est que, dans les années précédentes, un ami délicat et attentif, M. […] Il rassemblait donc toutes les objections quand il répondait à son ami qui le sollicitait tendrement sur ce point sensible, et il se contentait de rendre hommage à une condition morale qu’il appréciait si bien, et dont les douceurs, s’il avait pu s’y engager, dont les chagrins même eussent sans doute contribué à le sauver : Combien je me rappelle, disait-il à M.
Ce qui lui valait cet honneur posthume d’être ainsi classé à l’improviste, à son rang d’étoile, parmi les poètes de la France, était une magnifique et singulière composition, Le Centaure, où toutes les puissances naturelles primitives étaient senties, exprimées, personnifiées énergiquement, avec goût toutefois, avec mesure, et où se déclarait du premier coup un maître, « l’André Chénier du panthéisme », comme un ami l’avait déjà surnommé. […] Nous avons le plaisir d’annoncer qu’elles vont paraître ; toutes les feuilles imprimées sont sous mes yeux ; des amis fidèles en ont trié et préparé la matière, et le savant et poétique antiquaire, M. […] C’est au sortir de là, après avoir hésité quelque temps, après être retourné dans sa famille, y avoir revu ses sœurs, et les amies de ses sœurs, que, troublé, sensible et même, on le devine, secrètement blessé, il alla chercher à La Chênaie du repos, un oubli, plus encore qu’il n’y apportait une vocation religieuse, bien traversée déjà et bien incertaine. […] C’est dans l’application seulement que Guérin se trouve en défaut comme nous-même nous avons pu l’être, mais il l’est plus qu’il ne le faudrait et beaucoup trop ; il s’en remet surtout trop au hasard, et l’on peut dire de lui ce qu’il dit d’un autre de ses amis, que cela s’en va de chez lui comme l’eau d’une fontaine. […] Et pourtant, ce même M. de Lamennais écrivait, quelques mois après, à l’une de ses pieuses amies en Italie : Vous allez entrer dans le printemps, plus hâtif qu’en France dans le pays que vous habitez ; j’espère qu’il aura sur votre santé une influence heureuse.
Cette théorie de quasi-légitimité ne pouvait déplaire à Louis-Philippe dont elle ennoblissait l’établissement ; seulement il eût été embarrassé, à son début de royauté, d’avouer le programme devant tous ses amis ; car, dans le parti et dans l’idée du juste-milieu, il y avait bien de l’amalgame dont il profitait. […] Il avait parmi ses amis politiques des hommes de grand sens et d’expérience, qui voyaient plus loin, et M. […] Ses rivaux même, ces amis un peu malicieux (comme on en a), et qui ne louent qu’en restreignant, ne peuvent s’empêcher de dire : « C’est un grand metteur en œuvre que Guizot ! […] Guizot, comme on le répétait chaque fois, s’était surpassé, un des fidèles de sa majorité me disait avec transport : « Et quand je pense, mon cher ami, que tout cela c’est de l’histoire ! […] En présence des grandes questions de gouvernement, la parole est à la fois puissante et très insuffisante ; elle prépare et n’achève pas ; il faut s’en servir sans s’y confier. » Et pourtant il est clair aujourd’hui pour tous, que lui et ses amis s’y sont trop confiés.
Il est pieux, il est peintre, il est rural et non rustique, il est l’ami des champs et des hommes ; il insiste plus sur les malheurs de ses semblables que sur leurs vices ; il sait le mal, mais il l’adoucit et veut être pour tous un consolateur. […] Si amis des champs que nous soyons, nous sommes lettrés et amis des lettrés ; nous aimons à nous promener dans la campagne, un Virgile à la main : Épris du doux Virgile et plein de ses leçons, J’aime les prés touffus et les grasses moissons ; J’aime toute culture, et tout ce que renferme, Petit monde ignoré, le chalet ou la ferme ; J’aime les bons semeurs, habiles aux labours, Qui portent vaillamment le poids des plus longs jours, Prodiguant sans relâche à la terre altérée Le généreux ferment d’une sueur sacrée ; Et ces pasteurs aussi qui, pour des mois entiers, Des habitations désertant les sentiers, Dirigent d’un pas lent vers la montagne en herbe Et la chèvre au flanc creux et l’aumaille superbe, Pasteurs et laboureurs ! […] Invitez-les à passer quelques jours sous votre toit, ces utopistes féroces, offrez-leur de les promener sous vos ombrages : ce doit être là toute votre réfutation, encore amie et hospitalière. […] Vous savez aussi bien que moi ces beaux vers : Felix qui potuit rerum cognoscere causas… Fortunatus et ille deos qui novit agrestes…, ce qu’un de mes amis et qui l’est aussi des Littré, des Renan, et même de Proudhon, je crois, s’est amusé à paraphraser ainsi, à votre intention et presque à votre usage ; et c’est à peu près de la sorte, j’imagine, du moins pour le sens, qu’un Virgile, ou un parfait Virgilien par l’esprit, s’il était venu de nos jours, aurait parlé : « Heureux le sage et le savant qui, vivant au sein de la nature, la comprend et l’embrasse dans son ensemble, dans son universalité ; qui se pose sans s’effrayer toutes ces questions, terribles seulement pour le vulgaire, de fin et de commencement, de destruction et de naissance, de mort et de vie ; qui sait les considérer en face, ces questions à jamais pendantes, sans les résoudre au sens étroit et en se contentant d’observer ; auquel il suffit, dans sa sérénité, de s’être dit une fois que “le mouvement plus que perpétuel de la nature, aidé de la perpétuité du temps, produit, amène à la longue tous les événements, toutes les combinaisons possibles ; que tout finalement s’opère, parce que, dans un temps suffisant et ici ou là, tout à la fin se rencontre, et que, dans la libre étendue des espaces et dans l’infinie succession des mouvements, toute matière est remuée, toute forme donnée, toute figure imprimée40” ; heureux le sage qui, curieux et calme, sans espérance ni crainte, en présence de cette scène immense et toujours nouvelle, observe, étudie et jouit ! […] Donc, qu’elle soit moins belle et plus vieille, il m’agrée, Doux amis, qu’elle soit toujours la préférée, Puisqu’elle est toujours bonne et qu’ici, comme ailleurs, Nous devons aux plus beaux préférer les meilleurs.
Il y a une scène fort belle où Sibylle ne me paraît pas excéder la mesure du possible : c’est lorsque la duchesse Blanche, son amie, mariée par raison à un homme estimable, retrouve après des années celui que toute jeune elle préférait et de qui elle aurait aimé à faire choix, et lorsque entraînée sur une pente rapide elle se sent bien près de manquer à ses devoirs : dans son trouble, elle s’ouvre tout d’un coup à Sibylle, à cette jeune fille grave, et pour qui elle a conçu une haute estime. Sibylle, tout inexpérimentée qu’elle est en pareille matière, donne à la jeune femme, son amie, le seul conseil droit et sage : « À votre place, ce que je ferais, le voici : je me confierais tout simplement à mon mari. » Blanche suit le conseil et s’en trouve bien. […] Feuillet fait un athée ; Raoul partage, à quelque degré, les principes de cet ami. […] cette belle et florissante personne, si faite pour les jouissances de la vie, si amie du positif et des réalités, qui servait à Sibylle de repoussoir, la voilà qui se trouve, elle aussi, atteinte et infectée du même vice que Sibylle, de vouloir à toute force quelque chose de transcendant et de surnaturel ! […] Il semble qu’on le distribue comme on ferait du contre-poison, ou du moins que l’on dise à tous ses amis et connaissances : « Prenez de ma main, voilà un de ces romans qu’on peut lire. » Honorable distinction, mais qui impose de certains devoirs, dont le premier est de ne pas trop flatter les faibles de ces délicieuses lectrices !
Vauvenargues nous a offert par lui-même, et dans la personne de son ami Hippolyte de Seytres, l’idéal d’un jeune militaire dévoué à son roi, à sa patrie, à ses devoirs, amoureux de la gloire dans l’âge des plaisirs, et sachant associer au culte moderne de l’honneur quelque chose de la vertu telle que l’entendaient les Anciens. […] Je suis trop ami de son père pour ne pas y mettre ordre au plus tôt et ne pas m’intéresser à la conservation de sa santé. » Le jeune homme était mince, de grande taille et d’une assez jolie figure. […] Un des amis de sa mère, un Danois de distinction, le baron de Bernstorf, lui écrivait sans pouvoir être soupçonné de flatterie : « Pour renfermer bien des choses dans une seule parole, je vous trouve tel que je vous souhaite. […] Continuez, monsieur, d’être supérieur à ce qui a énervé, abattu, anéanti tant d’hommes ; soyez toujours ce fils, cet époux, cet ami que vous êtes ; faites voir à un siècle qui semble l’ignorer que l’on peut être très sage, très appliqué, et en même temps infiniment aimable. […] J’ai perdu le seul protecteur, ce n’est rien, mais le plus tendre et le plus sincère ami que j’eusse.
Il s’abandonnait à ses amis ; il ne s’irritait jamais des critiques du dehors ; il cédait outre mesure aux conseils du dedans ; dès qu’on lui disait de corriger, il le faisait. […] Dans le Poëte mourant, admirable soupir, qui est toute son histoire, les pressentiments vont à la certitude et l’on dirait qu’il a écrit cette pièce d’adieux, à la veille suprême, comme Gilbert et André Chénier : Compagnons dispersés de mon triste voyage, Ô mes amis, ô vous qui me fûtes si chers ! […] Le service qu’il réclamait de ses amis, pour ses vers à sauver du naufrage, Millevoye le rendait alors même, autant qu’il était en lui, à ceux d’André Chénier. […] Nous avons comparé plus d’une fois la muse d’André Chénier au portrait qu’il fait lui-même d’une de ses idylles, à cette jeune fille, chère à Palès, qui sait se parer avec un art souverain dans ses grâces naïves : De Pange, c’est vers toi qu’à l’heure du réveil Court cette jeune fille au teint frais et vermeil : Va trouver mon ami, va, ma fille nouvelle, Lui disais-je. […] Un jour qu’il avait à dîner quelques amis à Épagnette, près d’Abbeville, une discussion s’engagea pour savoir si le clocher qu’on apercevait dans le lointain était celui du Pont-Rémi ou de Long, deux prochains villages.
Ce fut une grande clameur dans le camp philosophique : mais Palissot avait eu l’adresse de cajoler Voltaire, et le dangereux railleur vit avec indulgence les coups qui pleuvaient à côté de lui, sur ses amis et leurs doctrines. […] Suspendue pendant dix-huit mois après l’apparition des deux premiers volumes, puis reprise et menée avec ardeur, la publication de l’Encyclopédie venait d’être arrêtée de nouveau par le Parlement (1757) : l’un des deux directeurs de l’entreprise, Dalembert, ami de son repos, s’effrayait, se retirait ; ni Diderot ni Voltaire ne pouvaient le faire revenir sur sa décision. […] Raynal est au-dessous d’Helvétius : il a fait un livre à tiroirs, d’où s’échappent à tous propos toutes sortes de déclamations contre Dieu, la religion et le gouvernement ; il invitait ses amis à lui en apporter, et Diderot s’est fait son fournisseur. […] J’ai parlé de l’Ami des hommes, qui avait voué un culte à Quesnay. […] Il publia en 1756 l’Ami des hommes, ou Traité de la population (in-4. 6 part., ou 8 vol. in-12). — À consulter : Loménie.
Elle quitterait la vue de la baie de Naples et du Vésuve pour aller causer dans une chambre avec un ami. […] Ses amis lui insinuent leurs convictions : elle en change, quand ils se renouvellent. […] Elle accueille d’abord la Révolution avec joie et avec foi ; son salon est le lieu de réunion des amis de la constitution anglaise, Mounier, Malouet, Clermont-Tonnerre, Montmorency ; mais, en sept. 1792, elle est forcée de se réfugier à Coppet, au bord du lac de Genève. […] Tout ce que Napoléon ne domine pas, anciens amis et amis nouveaux, Français et étrangers, Barante, Elzéar de Sabran, Monti, Sismondi, Bonstetten, G. […] On lui défend de recevoir ses amis ; Mme Récamier, Mathieu de Montmorency sont exilés ; les Schlegel expulsés.
Il n’avait jamais cherché ni faveur ni place, ce qu’on appelle position, sous le régime où ses amis étaient tout ; il ne s’est pas jeté dans l’agitation ni dans les vagues poursuites, depuis qu’il y a eu naufrage. […] Un critique ne doit pas avoir trop d’amis, de relations de monde, de ces obligations commandées par les convenances. […] Janin disait un jour spirituellement à une femme qui, dans une soirée, le mettait en rapport avec une quantité de personnages : « Vous allez me faire tant d’amis que vous m’ôterez tout mon esprit. » Même quand il a affaire à ces noms illustres dont je parle et auxquels il attache aussitôt toutes sortes d’épithètes, M. […] L’abbé de Ciron pouvait être lié avec quelques amis et disciples de Saint-Cyran, l’institut fondé par Mme de Mondonville put être persécuté à ce titre, et finalement détruit, comme une succursale que les jansénistes avaient dans le midi de la France : mais ce n’était pas là et ce ne fut jamais l’esprit pur du sévère et intègre Port-Royal. […] Si la conjecture pouvait s’exercer au-delà, je croirais volontiers qu’elle est venue trop tôt, et qu’elle s’est trompée de protecteurs en s’adressant aux amis et aux adhérents de Port-Royal.
Madame, après son dîner, aimait à se coucher sur des carreaux ; elle s’approchait de Mme de La Fayette, « en sorte que sa tête était quasi sur ses genoux », et, dans cette position familière et charmante, elle lui racontait le détail de son cœur, ou elle en écoutait l’histoire écrite d’après elle, et elle se regardait au miroir que son amie lui en offrait. […] Elle venait de s’installer aux Tuileries ; elle y avait fait choix de ses dames et de ses amies, que Mme de La Fayette, qui en était, nous énumère : Toutes ces personnes, dit l’aimable historien, passaient les après-dîners chez Madame. […] Il reçut donc une lettre de Madame, datée de Saint-Cloud le 10 juin 1669, qui portait : Dans la douleur que vous devez avoir des injustices qu’on vous fait, il y en aurait beaucoup que vos amis ne songeassent pas aux consolations qui peuvent vous aider à supporter vos disgrâces. […] En cette soudaine atteinte où la mort la prit comme à la gorge, elle garda sa présence d’esprit, pensa aux choses essentielles, à Dieu, à son âme, à Monsieur, au roi, aux siens, à ses amis, adressa à tous des paroles simples, vraies, d’une mesure charmante et, s’il se peut dire, d’une décence suprême. […] Dans les quelques jours qu’elle passa à Saint-Cloud, au retour de son voyage d’Angleterre et à la veille de sa mort, La Fare nous la montre jouissant de la beauté de la saison et de la conversation de ses amis, « comme M. de Turenne, M. le duc de La Rochefoucauld, Mme de La Fayette, Tréville et plusieurs autres ».
Je vous ai trouvée si bien instruite dans toutes les précautions de la poltronnerie, que je doute un peu si j’avais raison, il y a deux jours, de disputer avec une personne de vos amies, que vous aviez vu Mlle de Bourbon sans aucune frayeur. Ce n’est pas, comme vous pouvez juger, que je veuille ôter à votre générosité tous les avantages qu’elle mérite : car je sais fort bien que, si vous en aviez besoin, elle vous ferait surmonter toutes ces choses pour ne manquer jamais à aucun devoir ; mais je vous avoue que je ne suis guère plus persuadée de l’amitié que vous avez pour vos amis, que je ne la suis de votre hardiesse. Néanmoins vous avez fait de si belles réflexions sur la timidité, que j’ai sujet d’espérer que, puisque vous connaissez si bien les dangers, vous pourrez un jour les craindre, et qu’enfin vous ferez le plaisir à vos amis de vous conserver mieux à l’avenir. […] Saluons les gens du salon, point trop bas cependant ; nous aurions l’air de roturiers admis dans la bonne compagnie par grâce ou par mégarde, émerveillés de cet honneur extrême, grossissant aux yeux de nos amis notre bonne fortune, agenouillés en public devant nos nouveaux patrons. […] Cousin attache bout à bout les histoires de toutes ces personnes, et raconte celle de son frère, de ses amis, de ses poètes, de ses amies, celle de Mlles de Rambouillet, de Mlle de Brienne, de Mlle de Montmorency, de Mlle du Vigean.
Au reste, quelque temps après, Rancé pris pour juge reçut la Relation manuscrite de son ami ; il la lut sans dégoût, et il lui en écrivit agréablement et assez au long, non sans y insinuer quelques conseils qui ont probablement été suivis : « J’ai lu avec plaisir, disait-il, les marques de votre estime et de votre amitié ; vous m’y faites, à la vérité, jouer un personnage que je ne mérite point, et on auroit peine à m’y reconnoître. […] Passe encore quand l’abbé archéologue soumet au saint homme l’ explication d’un ancien tombeau et des symboles ou inscriptions qui le recouvrent ; cela donne sujet du moins à son austère ami de moraliser en ces hautes paroles : « Les hommes, lui écrit Rancé à cette occasion, sont à plaindre en bien des choses, mais particulièrement dans la vanité de leurs tombeaux. […] Il y a un endroit qui m’a paru un charmant exemple de ce qu’on peut appeler l’euphémisme chrétien : il s’agit de la mort, comme toujours ; mais Rancé évite d’en prononcer le nom, tout en y voulant tourner et comme apprivoiser l’esprit un peu faible de son ami, qui est vieux et, de plus, malade en ce moment. […] »— Et quelle délicatesse encore dans cet autre mot qui décèle une tendresse d’âme subsistante sous la dure écorce : « Ce seroit une chose bien douce d’être tellement dans l’oubli, que l’on ne vécût plus que dans la mémoire de ses amis ! » Remarquez que cet oubli profond de la part du monde, joint au souvenir fidèle de la part des amis, est la conciliation parfaite qu’embrasse le vœu du solitaire.
je n’en serai pas jalouse ; mais je souffrirai de ne pas lui connaître un cœur tel que le mien. » Et comme ils s’oubliaient dans ces paroles et dans leurs mutuels témoignages, Lucrezia répondit à son ami, qui craignait quelque surprise : « Oh ! ne crains rien, mon ami, nous sommes sous la garde de nos génies ! […] A cette vue, Casanova convient qu’il eut peur, et que son premier mouvement fut d’éloigner son amie ; mais elle, qui, d’ordinaire, avait peur de la moindre couleuvre, ne craignant rien à cette heure et en ce moment, continuait : « Son aspect me ravit, te dis-je, et je suis sûre que cette idole n’a de serpent que la forme, ou plutôt que l’apparence. » Et elle redoublait de bonheur et d’oubli. […] Et comme Lucrezia avait une plus jeune sœur, qui, s’apercevant de son amour, la blâmait et la plaignait ; comme cette sœur, qui n’aimait pas le jeune abbé, allait se marier et se fixer à Rome, la belle amante dit un jour : « Mon ami, mon bonheur ne saurait durer longtemps ; nos affaires se terminent, je touche au moment cruel où il faudra que je me sépare de toi. […] Voici la dernière lettre qu’Henriette lui écrivit : « C’est moi, mon unique ami, qui ai dû t’abandonner ; mais n’augmente pas la douleur en pensant à la mienne.
Quelques amis venaient le voir et s’assemblaient autour de son lit. […] Voilà des semaines que je tarabuste Nouveau pour m’amener ici et Nouveau veut s’en aller parce qu’il y trouve du monde et que le monde lui fait peur, mais les gens que l’on rencontre chez Verlaine ne peuvent être que des amis. » Et, se tournant vers nous : « Je suis sûr que ces messieurs sont poètes ! […] Ce poète, vieil ami de Verlaine et de Rimbaud, était célèbre dans les cénacles. […] Il y recevait ses amis. […] Les amis de Verlaine affrontaient, par amour de lui, ces promiscuités gênantes et s’en accommodaient.
Ampère, Albert Stapfer ; dans une correspondance curieuse et touchante que j’ai sous les yeux, et qui, entre les mains de l’ami qui me la confie, pourra devenir un jour la matière d’un beau livre de souvenirs, je lis d’autres noms encore de cette jeune intimité ; j’en lis un que j’efface, parce que l’oubli lui vaut mieux ; j’en lis deux inséparables, qui me sont chers comme si je les avais connus, parce qu’un grand charme de pureté les enveloppe, Edmond et Lydia, amants et fiancés. […] Lorsque Ampère va en Suisse, Bastide, resté au Limodin en Brie, lui écrit en ces termes : « Mon ami, tu es donc à Vevay. […] Je me suis fait dans notre bois une place favorite, où je vais m’asseoir pour songer à mes amis : c’est là que je porte Werther, Ossian, et les lettres qui me viennent de toi. […] (Voir le Semeur du 10 juillet 1834.) — Un ami qui voyageait aux bords du Léman m’écrivait en un style figuré, mais plein de sentiment : « N’est-ce pas que c’est d’Oberman que l’on rêve le plus le long du lac tout bleu et les yeux tournés vers le Môle ?