/ 2561
545. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

L’auteur avait voulu peindre les guerres et discordes des comtes et des prélats d’Alsace, ranimer les cadavres de l’histoire, mettre en actions les légendes ou chroniques qui se rattachaient aux débris des vieux châteaux : ils passeront devant les yeux du lecteur dans leur costume antique, disait-il de ses personnages, ils agiront suivant les mœurs de leur siècle ; en un mot, je copierai fidèlement la nature, même lorsque je suppléerai par la fiction aux faits que le temps a ensevelis dans les ténèbres de l’oubli. […] Il y a des natures, distinguées d’ailleurs, qui sont singulièrement prédestinées à la crédulité ; il ne s’agit pour elles que de savoir de qui elles seront dupes, et par malheur elles ne font pas le choix. […] Il ne s’agit pour nous aujourd’hui que de le suivre dans un livre, et il me semble que ce n’est pas si pénible ni bien fatigant.

546. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Lettres de Madame de Sévigné »

il s’agit de littérature, il s’agit du texte d’un auteur classique ; nous avions cru jusqu’ici posséder le texte de Mme de Sévigné, et celui qu’on avait n’était pas le bon ; on vient seulement de nous le rendre : mais de telles réparations, après plus d’un siècle d’abus, ne se font pas sans secousse et sans bouleversement. […] Avant son intervention cependant et son installation au cœur du sujet, pour persuader aux hommes instruits qui sont entrés dans la pensée de cette édition nouvelle, qu’elle était importante, qu’elle était indispensable, qu’il ne s’agissait pas seulement de quelques points à rectifier çà et là, mais qu’il y avait lieu, en effet, à une réparation et presque à une restitution continue, il a fallu bien des instances, bien des pas et bien des paroles (je le sais, moi qui en ai été quelquefois le porteur et le messager), il a fallu montrer à l’avance bien des passages et des exemples comme preuve décisive de l’étendue du ravage et du mal profond qu’on avait à réparer.

547. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite et fin.) »

Cependant je ne veux pas nier que Arndt, Kœrner et Rückert ont eu quelque action. » Ici le bon Eckermann eut une distraction, et sans trop y penser, mettant le doigt sur un point délicat, il dit à Gœthe : « On vous a reproché de ne pas avoir aussi pris les armes à cette époque, ou du moins de n’avoir pas agi comme poëte. » Gœthe, touché à un endroit sensible, tressaillit un peu, et, tout ému, il trouva, pour répondre, de bien belles et hautes paroles : « Laissons cela, mon bon ! […] Je me suis donné assez de tourments pendant un demi-siècle ; je peux dire que, pour travailler à ce que la nature m’avait donné comme œuvre de mes jours, je ne me suis reposé ni jour ni nuit ; je ne me suis permis aucune distraction ; j’ai toujours marché en avant, toujours cherché, toujours agi aussi bien et autant que je pouvais. […] Et ce sentiment se reproduisait encore avec bien de l’ampleur et de l’énergie dans ces paroles, lorsqu’il disait dans son aversion pour la politique étroite : « Dès qu’un poëte veut avoir une influence politique, il faut qu’il se donne à un parti, et, dès qu’il agit ainsi, il est perdu comme poëte ; il faut qu’il dise adieu à la liberté de son esprit, de son coup d’œil : il se tire jusque par-dessus les oreilles la chape de l’étroitesse d’esprit et de l’aveugle haine.

548. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La civilisation et la démocratie française. Deux conférences par M. Ch. Duveyrier »

C’est dans la Relation de la Campagne d’Égypte, à la fin de la description du pays ; il s’agit des ressources de tout genre que peut offrir la vallée du Nil, ce premier berceau des grands empires. […] Le génie du siècle, on le répète assez souvent, c’est l’industrialisme ; les intérêts matériels dominent : il ne s’agit pas de s’en passer, mais de les pénétrer, de les animer, s’il se peut, de les passionner en les ennoblissant. […] Il ne s’agit pas d’aller tout à fait si loin.

549. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Léonard »

Mais s’il s’agit de ces ouragans que rien n’égale, pourquoi ne pas laisser le vieux Typhon sous son Etna ? […] Il s’agit de pénétrer ses vues, de s’assurer que le secours, si on le donne, sera bien affecté à l’emploi promis. Il y a là un autre M. de Léonard qui n’est pas le nôtre, mais une espèce d’ingénieur du Prince, et qu’il s’agit de capter en tout honneur : une boîte d’or avec portrait de Sa Majesté paraît produire un effet merveilleux.

550. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires de madame de Staal-Delaunay publiés par M. Barrière »

Aujourd’hui, dans ce retour de vogue, ce n’est plus que d’un intérêt de goût qu’il s’agit, et, selon nous, cette indifférence curieuse n’est pas la disposition la moins propice pour bien juger, pour rectifier ses anciennes impressions et s’en faire de définitives. […] De quoi s’agit-il en effet, sinon de grâce, d’esprit et d’agrément (je parle de cet agrément qui survit et qui se distingue à travers les âges) ? […] On n’y regardait pas de si près en ce temps-là, quand il s’agissait de s’assurer les plaisirs de l’esprit.

551. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Faibles et incapables d’agir avec suite, surtout contre des autorités qui avaient tant de prestige, les disciples prirent la fuite et se dispersèrent. […] Il s’agissait de faire ratifier par Pilate la condamnation prononcée par le sanhédrin, et frappée d’insuffisance depuis l’occupation des Romains. […] Ils agirent promptement 1136, et pour combattre la proposition de Pilate, ils suggérèrent à la foule le nom d’un prisonnier qui jouissait dans Jérusalem d’une grande popularité.

552. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

Il s’agit de prouver et d’expliquer ce double mouvement. […] Il existe à la fois dans une société des tendances d’inégale puissance, ou, ce qui revient au même, d’inégale durée : il en est qui agissent pendant des siècles ; il en est qui durent trente ou quarante ans ; il en est qui ne dépassent point une quinzaine d’années ; il en est qui sont restreintes aux limites d’une ou deux saisons. […] Chacun de ces ensembles, où un principe commun unit opinions, croyances, institutions, tendances, peut être considéré comme le produit d’une force unique qui agit sur les hommes durant une longue période, et l’on peut dire que cette force va d’abord croissant, s’assimilant ce qui l’entoure, conquérant et organisant à son profit le milieu où elle évolue, jusqu’au moment où elle atteint son maximum d’extension ; après quoi, épuisée par son effet même (car vivre, c’est se tuer à petit feu), elle décline, perd de sa vigueur et finit par laisser se désagréger les éléments de tout genre dont elle était l’âme et le Jien.

553. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre XI. Quelques philosophes »

Il ne voit guère qu’une recommandation à faire à l’artiste : « Il faut obéir à son génie. » Et il dit à tous : « On n’agit décemment qu’en conformité avec sa propre nature ; les gens qui veulent agir ou ne pas agir d’après les ordres d’une morale extérieure à leur vérité personnelle finissent, Dieu aidant, dans les compromis les plus saugrenus. » Décidément cet homme ne respecte rien : morale extérieure, lois, science aux prétentions « législatives », il raille toutes les beautés rectilignes qui émeuvent les braves gens de la « règle » et du « droit chemin ».

554. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Seconde partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère de la littérature et des arts » pp. 326-349

Il s’agit de pénétrer le sens intime de tant de belles et de nobles conceptions de l’esprit humain. […] Les sujets anciens et les sujets modernes sont indifférents ; car la poésie est partout, il ne s’agit que de la faire sortir : sous ce rapport, aucune mine n’est épuisée. […] D’ailleurs il ne s’agit point de mettre en œuvre des choses qu’on aurait dû mettre en œuvre plus tôt ; et l’on ne donne point non plus de préceptes d’avance.

555. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Quelle preuve avons-nous qu’élevée autrement, elle eût agi autrement ? […] Une atmosphère de délicats préjugés s’y épaissit que ne dissipe jamais la nécessité d’agir. […] Les voyez-vous agir ? […] Il agit sans cesse au rebours de ses intentions, à contresens de ses désirs. […] Elle est très inexacte s’il s’agit de caractériser le tour habituel de sa moquerie.

556. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Le souverain pense, agit, respire au lieu et à la place du sujet ; il le contient implicitement et l’absorbe. […] Pendant qu’il nous insinue dans tous ces replis et qu’il nous mène à la poursuite de tant de nuances fugitives, l’heure d’agir est passée. […] « Allez à l’armée, lui écrivait-il, non comme un grand prince, mais comme un petit berger, avec cinq pierres contre le géant Goliath ; agissez continuellement dans la dépendance continuelle de l’esprit de grâce. […] S’agit-il de juger la conduite de Louis XIV ? […] Il s’agit des principes que le christianisme seul a pu révéler à l’homme, parce qu’il a éveillé en lui la faculté qui les conçoit ; il s’agit de ces vérités qui seraient demeurées inconnues à dix générations de Socrates se succédant dans le monde païen.

557. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIII : Affinités mutuelles des êtres organisés »

La question est donc ici de savoir non pas à quelle période ont agi les causes de variations, mais à quelle période leurs effets se manifesteront pleinement. Les causes peuvent avoir agi, comme je crois qu’elles agissent généralement, même avant la formation de l’embryon, et la variation peut provenir de ce que les éléments sexuels, mâle et femelle, ont été affectés par les conditions auxquelles l’un ou l’autre parent, ou même ses ancêtres ont été exposés. Néanmoins, l’effet d’une cause qui agit ainsi dans le jeune âge et parfois à une époque antérieure à la formation de l’embryon, peut ne se produire que tard dans la vie : c’est de cette manière qu’une maladie héréditaire, qui apparaît seulement dans la vieillesse, est communiquée à l’enfant par l’élément reproducteur d’un de ses parents. […] Rien ne semble plus simple que les ailes soient formées pour le vol, et cependant beaucoup d’insectes ont leurs ailes tellement atrophiées qu’elles sont incapables d’agir, et il n’est pas rare qu’elles soient enfermées sous des élytres fermement soudées l’une à l’autre. […] Comme il est certain qu’à un état de moindre développement ils seraient plus complétement inutiles encore, dans l’état actuel des choses, ils ne peuvent être le résultat de la sélection naturelle, qui n’agit jamais que par la conservation de modifications utiles.

558. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Aujourd’hui encore, la parole intérieure morale, avec sa soudaineté, sa concision, son silence sur les motifs d’agir ou de s’abstenir, est sans doute chez nos contemporains en raison inverse du développement intellectuel. […] Il s’agit toujours d’un motif impérieux ou d’un mobile violent qui doit ou peut s’exprimer par une des variétés vives de la parole intérieure. […] Pour le cri du besoin public, que nous avons cité, pour d’autres que nous omettons, on peut se demander s’il s’agit d’un cri intérieur ou extérieur. […] Quintilien, X, 3 : « Si non resupini spectantesque tectum et cogitationem murmure agitantes expectaverimus quid obveniat » ; il s’agit d’une excitation factice, peu favorable à l’invention, selon Quintilien, et non d’une méditation naturellement et involontairement animée. […] rappel : la prosopopée est une figure de rhétorique consistant à mettre en scène les absents, les morts, les êtres surnaturels ou même les êtres inanimés, et les faire agir, parler, répondre.

559. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

comme ils agissent ! […] S’agit-il de la fidélité conjugale ? […] Que de temps perdu pour agir et pour vivre ! […] Il s’agit de Fink, l’ami d’Antoine, et de Sabine, la sœur de T.  […] Si tu m’aimes, agis sur ce que je vais te dire.

560. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Cette foule immense agissait inévitablement sur le professeur, animait, élevait, précipitait sa parole. […] Il faut agir sans doute, mais comme si on n’agissait pas. […] C’est ce qu’il s’agit de bien établir, ainsi que l’ordre de ces trois époques. […] voyez-le agir ; de même toute la vertu d’un peuple comparaît sur les champs de bataille. […] À la bonne heure ; mais il ne s’agit pas de plaire en semblable matière, il s’agit d’instruire et d’éclairer.

561. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

et n’est-ce pas déjà être pédant, au pire sens du mot, que d’agir de la sorte ? […] Cela s’entend de soi ; cela ne rappelle à personne la création du monde, mais bien la création de l’institution particulière dont il s’agit.

562. (1874) Premiers lundis. Tome I « Ferdinand Denis »

Effacez-vous plutôt du tableau que vous offrez ; jetez-y en votre place des personnages naturels qui parlent et agissent en leur propre et libre allure ; n’intervenez pas entre eux et nous ; faites comme Walter Scott et Cooper ; disparaissez pour mieux peindre. […] Notre tâche est ici terminée ; mais puisqu’il s’agit du Camoëns, que ce nom soit une occasion de signaler publiquement à la reconnaissance des Portugais et des poètes un nom qui s’est inséparablement associé à ce grand nom.

563. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VIII. Du crime. »

Certainement l’homme criminel croit toujours, d’une manière générale, marcher vers un objet quelconque, mais il y a un tel égarement dans son âme, qu’il est impossible d’expliquer toutes ses actions par l’intérêt du but qu’il veut atteindre : le crime appelle le crime ; le crime ne voit de salut que dans de nouveaux crimes ; il fait éprouver une rage intérieure qui force à agir sans autre motif que le besoin d’action. […] La plus grande partie des idées métaphysiques que je viens d’essayer de développer, sont indiquées par les fables reçues sur le destin des grands criminels ; le tonneau des Danaïdes, Sisyphe, roulant sans cesse une pierre, et la remontant au haut de la même montagne, pour la rouler en bas de nouveau, sont l’image de ce besoin d’agir, même sans objet, qui force un criminel à l’action la plus pénible, dès qu’elle le soustrait à ce qu’il ne peut supporter, le repos.

564. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre III. De l’étude. »

Lorsque l’espoir de faire une découverte qui peut illustrer, ou de publier un ouvrage qui doit mériter l’approbation générale, est l’objet de nos efforts, c’est dans le traité des passions qu’il faut placer l’histoire de l’influence d’un tel penchant sur le bonheur ; mais il y a dans le simple plaisir de penser, d’enrichir ses méditations par la connaissance des idées des autres, une sorte de satisfaction intime qui tient à la fois au besoin d’agir et de se perfectionner ; sentiments naturels à l’homme et qui ne l’astreignent à aucune dépendance. […] Dans la carrière de l’étude tout préserve donc de souffrir, mais il faut avoir agi longtemps sur son âme avant qu’elle cesse de troubler le libre exercice de la pensée.

565. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Grosclaude. »

Ouvrons au hasard : « Encore un grand nom compromis dans l’affaire des décorations : il s’agit du Panthéon, à l’égard duquel le Temps publie de graves révélations sous ce titre à scandale : « la décoration du Panthéon ». […] C’est un interview qui ressemble à tous les interview de « vieux lutteurs » ou de « sommités scientifiques », et bientôt l’on ne sait plus au juste s’il s’agit d’une vieille locomotive ou de l’honorable M. 

566. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre sixième. »

Ce sont de ces verbes que les grammairiens appellent impersonnels, parce que personne n’agit par eux ; mais La Fontaine a si bien préparé ces deux expressions, par ce mot tranche de roi des airs ; ces mots, pleut, vente, semblent en cette occasion si naturels et si nécessaires, qu’il y aurait de la pédanterie à les critiquer. […] J’ai déjà observé que ces formules, prises dans la société des hommes et transportées dans celle des bêtes, ont le double mérite d’être plaisantes et de nous rappeler sans cesse que c’est de nous qu’il s’agit dans les fables.

567. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Seconde faculté d’une Université. Faculté de médecine. » pp. 497-505

Il y aurait un beau discours à faire sur l’exercice de la médecine, mais il s’agit de son enseignement et j’y viens. […] Ici, ces enfants sont élevés ; il ne s’agit plus de connaissances primitives, mais d’études de convenance.

568. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des ducs de Normandie avant la conquête de l’Angleterre »

Il ne s’agit pas toujours d’être actuel. […] il ne s’agissait que d’être un homme simple et droit, que la Philosophie n’aurait pas gauchi à l’avance, pour recevoir pleinement dans son âme l’impression de ces faits énormes, sans analogues dans l’histoire, et avec lesquels on se croit quitte quand on a prononcé d’une certaine manière les mots bien vite dits de Barbarie et de Féodalité.

569. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Les honnêtes gens du Journal des Débats » pp. 91-101

Il s’agit d’être aimable, il s’agit d’être aimé, et de rapporter à la maison, de ses articles, un paquet de réclames pour son livre prochain.

570. (1824) Épître aux muses sur les romantiques

S’il n’agit sur les cœurs, il agit sur les nerfs.

571. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

Il s’agit, en effet, de la France et d’une vieille monarchie, d’une cour à laquelle La Fayette est lié par sa naissance, par des devoirs ou du moins par des égards obligés. […] Il s’agissait en 91, pour le gros de la nation active et pour les générations survenantes, de bien autre chose que de la Constitution même. […] J’ai fait beaucoup de fautes sans doute, parce que j’ai beaucoup agi, et c’est pour cela que je ne veux pas y ajouter ce qui me paraît fautif.. […] L’expérience a-t-elle agi ? […] On découvre, on analyse le vrai à l’endroit même où l’on agira à côté, si l’on a occasion d’agir.

572. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Il s’agit des philosophes eux-mêmes, de Royer-Collard, l’Écossais, de Cousin, l’hégélien de 1828, de Jouffroy, le sceptique qui crut à la mort de nos dogmes. Il s’agit enfin de tous les soi-disant spiritualistes de notre âge, qui ont fait une pelure à leurs pauvres idées avec ce spiritualisme qui double si magnifiquement la religion chrétienne, comme l’hermine double un manteau royal ! […] C’est que, s’il s’agit de théâtre, l’opinion s’égare moins. […] C’est la vérité : Diderot, ce charlatan éblouissant qui joue l’inspiré et fait la Pythie dans sa robe de chambre, cesse d’être saltimbanque quand il s’agit d’art. […] C’est qu’il s’agit ici d’idées pures et de théories, et non plus de ces faits d’art comme il en fallait à sa nature artiste et magnétique.

573. (1890) Nouvelles questions de critique

On voit qu’il ne s’agit point ici de théologie, mais d’orthographe. […] Or, notez qu’il s’agit, dans les exemples d’un Dictionnaire, non seulement d’un mot, mais d’une lettre de plus ou de moins. […] Il s’agirait de délibérer sur le destin des empires qu’on n’y mettrait pas plus d’ardeur ou plus de véhémence. […] Il s’est moins soucié d’éviter « d’accoler deux génitifs ensemble », que d’agir, que de répandre ce qu’il croyait être la vérité. […] Et l’on voit sans doute qu’il s’y agit d’un dieu, mais de quel dieu, et pourquoi dieu, quel titre et de quel chef, c’est ce qu’il serait difficile de dire.

574. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Il s’agirait donc, en ce cas, d’un genre littéraire parmi d’autres ? […] Dépassant la lettre et le mot, il s’agira de réaliser dans l’objet dont ils sont le revêtement une luminosité plus profonde. […] S’il ne s’agissait que de moi, je n’y ferais pas même allusion ici. […] Oui, il a créé l’instrument de ce théâtre poétique dont nous avons rêvé ; il ne s’agit plus que de s’en servir. […] Il s’agissait de proposer notre effort en exemple et aux scènes d’amateurs, et aux critiques, et au grand public.

575. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

Homere ne fait pas toujours agir ses héros d’une maniere conforme à la premiere idée qu’il en donne. […] Je me réserve à faire voir le contraire en son lieu : il ne s’agit présentement que des répétitions fréquentes d’Homere, et de l’impossibilité de les excuser toutes, même par de mauvaises raisons. […] Un ordre donné à des soldats dans le fort d’une action, peut-il être trop clair ; et peut-on risquer de mettre la confusion entre eux, par une équivoque qui les feroit agir si diversement ? […] Regardons toûjours les choses en elles-mêmes ; et si elles sont à notre portée, n’en jugeons jamais simplement sur l’autorité des autres : fussent-ils les juges les plus compétens sur la matiere dont il s’agit, ils nous doivent des raisons, et des raisons qui nous éclairent. […] Il s’y agit du salut et de la gloire de deux grands peuples.

/ 2561