Guy de Maupassant 1 Je vous jure que ce n’est pas pour le vain plaisir de vous conter mes petites affaires.
Appel sur le champ de la part de l’abbé au parlement : l’affaire alloit devenir sérieuse ; mais les professeurs royaux, engagés d’honneur à ne pas laisser condamner le plus zèlé défenseur de leur opinion, allèrent en corps à l’audience, représentèrent avec éloquence à la cour l’injustice des procédés de la Sorbonne.
C’est l’affaire des grands de la cour, c’est leur passe-temps journalier.
Il épousa la fille de Saint-Amans, un riche financier de ce temps ; mais, à cette date de son histoire, Frédéric Masson, l’amoureux de madame de Sévigné, le railleur qui se moque de ce qu’il adore, et dans les moqueries duquel on voit pourtant encore trembler l’amour, n’est plus le riant, le gai, l’ironique historien des premières pages et des premières années de cet enfant ou de ce jeune homme gâté par sa grand’mère, et on n’a plus affaire — changement soudain !
Enfantin, ni au saint-simonisme ; elles appartiennent à la littérature chrétienne sans laquelle, même comme exposition d’idées, le saint-simonisme n’aurait jamais dit deux mots… Il serait tolérable peut-être que ces gens-là (s’ils le pouvaient) fissent leur affaire sans prendre niaisement notre dogme, nos formules, notre style, obligés à imiter notre manière d’être, pour nous répondre et nous parodier !
ce titre est de mon libraire ; Il est le parrain de l’affaire.
Également mythologue antique et mystagogue indien, il va des sveltes symboles de la Grèce au vaste symbolisme lourd et confus de l’Inde, et pour les mêmes raisons, affaire de métaphore, besoin d’images ; seulement, comme l’a dit Fourier, les attractions étant proportionnelles aux destinées, la métaphysique indienne le retient par son vide même, ce nihiliste naturel !
S’il fût débarqué de la Chine, son affaire était faite !
Dans une société aussi légère que la nôtre l’était autrefois, et qui est devenue philanthropique et humanitaire, l’ennui, un ennui sérieux, distribué sur toute la ligne, avec ampleur, est peut-être une chose excellente pour faire les affaires d’un homme, et M.
Grande affaire, cela !
C’est le pendant de l’affaire des autographes de Michel Chasles et de Vrain-Lucas. […] L’Affaire Froideville. — 1887. […] L’affaire Froideville n’est tout d’abord qu’un volumineux dossier « classé », comme l’on dit en langage administratif, pour ne pas dire enterré. […] Ce devait être la fille de quelque petit employé, ou de quelque professeur, ou d’un commerçant de la ville, retiré des affaires, pas riche. […] Adagiettos, prélude, tout cela dit bien que nous avons affaire à un écrivain à qui la musique n’est pas antipathique.
Rien, toute la religion est là ; il faut réduire ou supprimer le reste ; elle est une affaire personnelle, un dialogue intime entre l’homme et Dieu, où il n’y a que deux choses agissantes, la propre parole de Dieu, telle qu’elle est transmise par l’Écriture, et les émotions du cœur de l’homme, telles que la parole de Dieu les excite et les entretient330. […] Alors, quand je vis le bon moment, je m’agenouillai devant Sa Majesté, lui découvrant toute l’affaire, et ensuite je suppliai très-humblement Sa Majesté de pardonner à cette femme ; car je croyais, en ma conscience, qu’elle n’était pas coupable, et autrement, pour tout au monde, je n’aurais pas voulu intercéder pour un assassin. […] Supposez des hommes condamnés à mort, non pas à la mort simple, mais à la roue, aux tortures, à un supplice infini en horreur, infini en durée, qui attendent la sentence et savent pourtant que sur mille, cent mille chances, ils en ont une de pardon ; est-ce qu’ils peuvent encore s’amuser, prendre intérêt aux affaires ou aux plaisirs du siècle ? […] Du milieu des affaires, en 1651, il exhortait ainsi sa femme : « Ma très-chère, je ne puis me décider à manquer cette poste, quoique j’aie beaucoup à écrire. […] Point de style ; ils parlent en hommes d’affaires ; tout au plus, çà et là, un pamphlet de Prynne a de la vigueur.
C’est son affaire. […] » — Et chacun de convenir que Figaro a raison, de louer son courage, d’accourir le féliciter à la cantonade… mais l’imiter, c’est une autre affaire ! […] Après avoir couru tout le jour la poste des affaires, il faut encore que nous autres écrivains, peintres ou musiciens, nous les entendions trottiner sur nos talons, jugeant du son, de la couleur et du style,, et, comme dit La Fontaine, faisant sonner leurs sonnettes, mais si haut et d’une façon si fatigante, que ce grelot insolent prévaut sur notre voix au salon et au théâtre. […] Mais laissons la langue des affaires, et revenons à la Pia, — afin de varier notre ennui. […] Que Rouvière, arraché tout à coup à une obscurité que je veux supposer imméritée, consente à nourrir de cette viande creuse sa vanité d’artiste réduite jusqu’ici à la portion congrue, c’est son affaire !
Je pariai pour elle, elle pour moi, et cela devint une affaire entre nous de découvrir à qui appartenait cette conquête. […] Pitt ne mangeait jamais que chez lui, et sa table était frugale ; seulement, lorsqu’il avait une affaire importante à discuter, il prenait un peu de vin de Porto avec une cuillerée de quinquina. […] — là les diplomates, ici les artistes ; dans ces deux genres rentreraient aisément toutes les espèces sociales… Louis XIV ne paraissait jamais qu’en perruque : il en avait une petite, courte, pour le matin, pendant qu’on lui faisait la barbe ou qu’il était sur sa chaise d’affaires (Voir, pour ce dernier mot et pour tout ce qui s’y rattache, le Dictionnaire de l’Académie et l’Index des Mémoires de Saint-Simon) ; et une autre, grande, majestueuse, pour l’apparat, lequel commençait dès le petit lever, tout de suite après la chaise d’affaires. […] Ici, soyez-en sûr, vous n’avez plus affaire à un homme gros et gras, sanguin et pléthorique ; mais à un petit homme frêle et jaune, chez qui le travail des créations profondes s’opère lentement par une concentration extrême. […] Ce n’est ni un parti pris de l’intelligence, ni une affaire d’imagination ; c’est un fait réel, physiologique.
Il a liquidé ses affaires, il a payé tous ses créanciers, et laissant sa femme et sa fille sous la protection de l’ancien lieutenant Dumay, son caissier et ce que l’on nomme diplomatiquement son âme damnée, il est parti pour le Levant, l’Amérique ou les Indes, enfin pour un pays où il reconstruira sa fortune. […] Nous ne ferons pas autrement le procès de cette manière de voir, l’affaire ayant été jugée aussitôt que présentée ; mieux vaut en revenir à notre sujet, après avoir indiqué la raison de cette critique ; et puisque, parmi les livres de M. […] Si nous partagions les opinions politiques de ces républicains, nous voudrions, dans l’intérêt de la cause commune, qu’ils missent plus de retenue dans le luxe d’instruments de torture dont ils se plaisent à épouvanter de souriants aristocrates : alors, probablement, il leur resterait plus de temps pour songer au côté sérieux de l’affaire. […] Quand il a suffisamment parlé à son gré du soleil, de la pluie et du vent, il songe à son affaire, à celle qui fait que vous êtes là à l’écouter. […] Peut-être ce critique n’est-il pas, ne peut-il pas être le chef apparent du culte, mais il en est certainement en secret le plus puissant promoteur ; toutes les affaires de la secte lui passent par les mains.
Le docteur Blanche contait, ce soir, que la maison qu’il occupait à Passy, et qui est l’ancienne maison de la princesse de Lamballe, avait été mise en vente, vers 1850, à la suite de mauvaises affaires, par un banquier qui en avait refusé 400 000 francs aux Delessert. Or, un avoué qui avait une bicoque au Point-du-Jour, et qui tous les jours, pour se rendre au Palais, longeait le mur de la propriété, le jour de l’adjudication, où il voit que la mise à prix est de 130 000 francs, disait, comme en plaisantant, de mettre 50 francs de surenchère en son nom et de là allait à ses affaires, et au moment de s’en aller, passait savoir à qui elle était adjugée. […] Au fond Paris n’est plus Paris, c’est une sorte de ville libre, où tous les voleurs de la terre qui ont fait leur fortune dans les affaires, viennent mal manger, et coucher contre de la chair qui se dit parisienne. […] Voilà, réfléchis… Maintenant il est bien entendu que je ne cherche pas à faire une affaire, et que cette proposition vient de la religion que j’ai pour le talent de ton père, et que si tu avais envie de vendre, et que si tu trouvais 25 centimes au-dessus de mon prix, je me retirerais. […] Chapier est le père de Mascaro, surnom donné dans la famille à son fils, qui tout en doublant son père eut la permission d’établir à côté de la maison, un petit commerce de mercerie et de vente d’almanachs, qui le fit riche à sa mort, de 800 000 fr., et il est le grand-père du Chapier actuel, possesseur de plusieurs millions, et brasseur de grandes affaires, entre autres de la concurrence aux eaux de Contrexéville.
Dom Japhet est un bouffon de cour, vieilli au service de l’empereur Charles-Quint, et retiré maintenant des affaires ; il s’adresse au bailli du village d’Orgas, où il a décidé qu’il viendrait manger ses « cinq mille écus de rente » : ………… Bailli, votre fortune est grande Puisque vous m’avez plu. […] Et n’est-ce pas enfin ce que les commentateurs du Misanthrope ont trop et trop souvent oublié, comme s’il était possible que, l’affaire du Tartufe une fois engagée, Molière n’y songeât pas sans cesse ; et que, dans tout ce qu’il écrivait, dans tout ce qu’il disait peut-être, il n’en transparût pas quelque chose ! […] La cabale de Phèdre. — Que les contemporains de Racine en général ont méconnu sa valeur, et pourquoi. — De la réalité de la tragédie de Racine, et comment Racine lui-même l’a mesurée. — L’affaire des poisons. — Émotion profonde et durable que Racine en a ressentie. — Sa retraite définitive. — Faut-il la regretter ? […] Il a tremblé pour le salut de son âme, mais il a tremblé pour les autres aussi quand l’éclat d’une terrible affaire est venu faire voir à son imagination démontée toute l’étendue, toute la profondeur, toute l’horreur du mal qu’il croyait avoir fait ou dont il s’est senti le complice. […] Une autre fois, en 1678, — remarquons bien toutes ces dates, — le pénitencier de Notre-Dame croyait devoir aviser M. de la Reynie, le lieutenant de police, qu’il était effrayé du nombre de femmes qui s’accusaient en confession d’avoir empoisonné leurs maris ; Le danger grandissait, il y fallait pourvoir… on institua pour instruire et juger l’affaire un tribunal d’exception : la Chambre ardente ou Chambre des poisons.
— J’ai mis dans mon cahier que l’affaire Dreyfus avait un virus propre, qu’il y avait dans cette affaire, dans le tissu même de cette affaire un certain virus propre. […] L’affaire Dreyfus déjà fermentait. […] Il est à son affaire. […] Il est sûr de son affaire. […] C’est une affaire entendue avec Benda.
Nous vivons, nous aimons, nous combattons, nous travaillons, nous faisons nos affaires (le bout de l’oreille américaine !) […] Tout en a un peu souffert, les mœurs, ses affaires et son talent. […] Cela est d’autant plus probable que dans cette affaire M. […] Dans l’esprit de Stendhal, il y avait beaucoup affaire à lui personnelle à propos du public.) […] En affaire de goût il se préoccupera du plaisir, en affaires de morale il se préoccupera du bonheur, bien que ce ne soit pas là la condition de sa conduite morale.
Cette grande affaire de la confession et de la direction préoccupe Michelet ; il en étudie l’action occulte, la tactique séculaire. […] C’est ce qu’il fit avec un art et une habileté singuliers ; d’une affaire personnelle il fit une affaire publique. […] Comme les Colbert, comme les Le Tellier, comme les d’Argenson, elle fut pour ainsi dire dynastique aux affaires. […] Affaire de jeunesse à laquelle se joignait une idée peut-être erronée et abusive des droits de la poésie. […] Depuis que ces pages furent écrites, le silence s’est fait sur l’affaire Portland and Druce.
Peu importe ce qu’ils ont écrit : la grosse affaire, c’est de savoir comment ils ont été compris. […] De plus, les jeunes gens ne doivent pas s’opposer à la volonté de leurs parents, et, au lieu d’accepter la nouvelle vie, ils doivent se tirer d’affaires en suivant les anciens errements. […] -M. de Vogüé appartient tout entier à cette lignée d’écrivains qui dirigent leur attention sur le maniement des affaires humaines. […] Par suite des dernières affaires, nous avons eu ces jours-ci une recrudescence de blessés et de travail à l’ambulance. […] Tous étaient d’accord, d’ailleurs, pour s’éloigner des affaires humaines, en contemplant orgueilleusement en eux-mêmes la luxueuse floraison de leurs idées.
C’était affaire à nous autres, oiseaux de moins haut vol et de moins large envergure.
Le gouvernement monarchique et l’étendue des empires modernes ont détaché la plupart des hommes de l’intérêt des affaires publiques : ils se sont concentrés dans leurs familles, et le bonheur n’y a pas perdu ; mais tout excitait les anciens à suivre la carrière politique, et leur morale avait pour premier objet de les y encourager.
On s’est trop accoutumé à penser que les hommes du peuple bornaient leur ambition à la possession des biens physiques ; on les a vus passionnément attachés à la révolution, parce qu’elle leur donnait le plaisir de connaître les affaires, d’influer sur elles, de s’occuper de leurs succès ; toutes ces passions des hommes oisifs ont été découvertes par ceux qui n’avaient connu que le besoin du travail et le prix de son salaire : mais lorsque l’établissement d’un gouvernement quelconque, fait rentrer nécessairement les trois quarts de la société dans les occupations qui chaque jour assurent la subsistance du lendemain, lorsque le bouleversement d’une révolution n’offrira plus à chaque homme la chance d’obtenir tous les biens que l’opinion et l’industrie ont entassé depuis des siècles dans un Empire de vingt-cinq millions d’hommes ; quel trésor pourra-t-on ouvrir à l’espérance, qui se proportionne, comme la foi religieuse, aux désirs de tous ceux qui veulent y puiser ?
Vous ne devez pas perdre de vue que la nature et l’intensité des causes étant altérées, les effets ne devront pas rester les mêmes en nature et en intensité : c’est affaire d’observation, de tact et de temps, pour apprendre à y maintenir une exacte correspondance.
Et n’est-ce pas lui enfin qui, avant Bossuet, prêchait le dogme plutôt que la morale, et faisait sa principale affaire de l’enseignement de la religion, persuadé que la bonne vie procéderait de la forte foi ?
Voilà donc à quelle constatation chétive et superflue aboutit cette grande affaire.
On lui dit qu’il est avec des gentilshommes à conférer sur des affaires de haute importance.
Le parquet est saisi d’une affaire de mœurs où de nombreuses personnes sont impliquées.
Oui, dans ce Paris de 1891, au ciel inclément, dans ce Paris, dévasté de cyclones, où l’on gèle en mai ; et où l’excès de la sécheresse, en juin, force la municipalité à substituer, dans plusieurs arrondissements, l’eau de Seine à l’eau potable ; dans ce Paris, où les troubles atmosphériques semblent expliquer l’effervescence des esprits ; dans ce Paris, désemparé, en proie à la fièvre et aux orages politiques, aux rues barrées d’agents et encombrées de tumultueuses manifestations démagogiques ou chauvines, de cortèges de grèves incessants (garçons de cafés, employés d’omnibus et de chemin de fer) ; dans ce Paris, où l’année a commencé par l’exécution de Michel Eyraud et où chaque soir des camelots hurlent un crime retentissant (Assassinats de Cholet et de la petite Neut, affaires Bemicat, Souffrain, Doré et Berlant, Pezon, Sorré, de Moor.
Le philosophe était pour elle le sage, le chercheur, Jupiter sur le mont Ida, le spectateur dans le monde. « Parmi ceux qui accourent aux panégyres de la Grèce, les uns y sont attirés par le désir de combattre et de disputer la palme ; les autres y viennent pour leurs affaires commerciales ; quelques-uns enfin ne s’y rendent ni pour la gloire, ni pour le profit, mais POUR VOIR ; et ceux-là sont les plus nobles, car le spectacle est pour eux, et eux n’y sont pour personne.