Il projette son caractère où luit la bonté dans les actes des autres et cela fait un jour sous lequel il ne perçoit pas la malice. […] La vie, en effet, est un acte de confiance, un acte de naïveté et de crédulité. […] Mais quand elle se livre à ces actes repréhensibles, elle viole le droit conjugal. […] Il y a, pour chaque sexe, des verbes spéciaux pous exprimer le même acte. […] Certes, elle en fut la cause première, mais elle manqua d’argent pour passer des désirs aux actes.
Pendant le repos des actes, Thierry, qui se tient, tout le temps, la figure masquée avec la main, et qui écoute cela, comme un supplicié, échange à voix basse quelques mots avec les acteurs. Avant le troisième acte, qui aurait été le grand acte de Delaunay, il le retient longtemps contre la cheminée, comme s’il le prémunissait contre la tentation du rôle. […] L’un diminue l’autre : cela est si vrai, que les amoureux de la femme quittent, un jour, le tabac, parce qu’ils sentent ou s’imaginent que le tabac est un stupéfiant du désir et de l’acte. […] Nous restons stupéfaits de la légèreté qui préside aux clauses, aux vérifications de toutes sortes, sous la conduite étourdie de notaires folâtres, feuilletant l’acte en causant de choses légères : vrais tabellions de pantomimes, légers, volages et hannetonnant, et qui ne savent rien du premier mot de l’affaire, ni du contrat qu’ils font signer. […] … Voyez-vous, quand même le 3e acte nous reviendrait de la censure, il faudrait que cela se passât dans la rue… Des passants, du peuple, vous voyez ça… Et pas un endroit fermé… C’est très remarquable… du style, oh !
Taine l’a excellemment montré au début de son Intelligence, chaque substantif, chaque adjectif, chaque verbe, pris isolément, sans déterminants démonstratifs qui en complètent le sens et le limitent, signifie des classes de choses, de qualités, d’actes. […] Le coefficient intellectuel de chaque acte moral, c’est-à-dire le coefficient inactif, est notablement augmenté ; le sujet de ce phénomène oublie de plus en plus de vivre pour se voir vivre ; il diminue à la fois son existence et le plaisir qu’il a pu prendre à en être le spectateur. […] Cet éveil de sentiment était tout moral, c’est-à-dire tel que les faits et les actes en paraissaient à Tolstoï louables ou détestables selon qu’ils réalisaient une conduite bonne ou mauvaise à l’égard des autres hommes. […] Les dures convictions qu’il se sentait obligé de suivre, lui paraissaient plus désolantes qu’à nous ; de plus son esprit le retenait sans cesse sur la pente des actes qu’il eût voulu accomplir : il vécut à l’étranger hors des conditions natives. […] Il semble qu’il y ait proportion directe entre la violence de l’acte et le passage fugace de la sensation, nos plus formidables mouvements d’âme étant les moins réfléchis ; il en est ainsi d’un accès de colère ou d’un élan de courage.
Plus tard, dans ses loisirs occupés sous la Restauration, il fera de même : indépendamment de ses grands travaux d’histoire, de ses devoirs comme pair de France, de son assiduité aux commissions et aux sociétés dont il était membre, des rapports et discours académiques qu’on aimait à lui voir faire et dont il s’acquittait volontiers, il trouvait encore moyen de se donner des tâches surérogatoires : il écrivait en détail des remarques, des cahiers d’observations sur les ouvrages que des amis lui soumettaient ; il y a telle tragédie qu’il examinait plume en main, acte par acte, scène par scène, comme il eût fait aux premiers temps de sa jeunesse dans sa petite académie de Montpellier. […] Le dernier acte par où périt la république de Venise, la chute du gouvernement et l’abolition de l’État en 1797, offre un puissant intérêt. […] En ce dernier acte qui trancha la destinée de la république, Villetard, secrétaire de la légation française, joua un rôle102 ; dans l’absence de son supérieur, le ministre de France Lallement, homme modéré, et tandis que les commissaires du grand conseil s’étaient rendus pour traiter auprès du général en chef avec un dernier espoir, cet agent secondaire prit sur lui de révolutionner Venise, et, en excitant les hommes exaltés, il renversa le fantôme de gouvernement aristocratique qui restait encore debout : Dans ce temps d’effervescence, dit à ce sujet M.
Attaché de bonne heure à Maret, duc de Bassano, il prêtait sa plume à ce premier commis de l’Empereur, en même temps qu’il amusait le public par ses jolies pièces ; de ce nombre, le petit acte de Brueys et Palaprat, en vers, dénota une intention littéraire assez distinguée (1807). Le succès prodigieux de l’opéra-féerie de Cendrillon tenait encore la curiosité en éveil, lorsqu’on annonça quelques mois après (août 1810) la représentation des Deux Gendres, l’une de ces pièces en cinq actes et en vers qui, à cette époque propice, étaient des solennités attendues et faisaient les beaux jours du Théâtre-Français. […] Lebrun-Tossa, son ami alors et son collaborateur en perspective, non pas un projet de canevas, mais une véritable pièce en trois actes et en vers, presque semblable en tout à celle qui est imprimée sous le titre de Conaxa, et qu’il en tira, comme c’est le droit et l’usage de tout poëte dramatique admis à reprendre son bien où il le trouve, une comédie en cinq actes et en vers, appropriée aux mœurs et au goût de 1810, marquée à neuf par les caractères de l’ambitieux et du philanthrope, et qui mérita son succès.
Rabelais aime la vie, non par système et abstraitement, mais d’instinct, par tous ses sens et toute son âme, non une idée de la vie, non certaines formes de la vie, mais la vie concrète et sensible, la vie des vivants, la vie de la chair et la vie de l’esprit, toutes les formes, belles ou laides, tous les actes, nobles ou vulgaires, où s’exprime la vie. […] On n’aime pas la vie, si l’on n’aime pas le vouloir vivre, la puissance qui tend à l’acte, l’aspiration de l’être à plus d’être encore : aussi Rabelais n’a-t-il qu’un principe. […] De là sa gaieté copieuse, sa bouffonnerie indulgente à l’égard des actes naturels, et de là le pittoresque dramatique de son œuvre. […] Avec une prodigieuse puissance, il nous donne les âmes et les corps, les actes avec les puissances : et, mieux que la farce, il prépare l’éclosion de la comédie de Molière.
Le premier acte d’écrivain et de penseur que fit Mme de Staël fut un hommage à Rousseau (1788). […] 3. « Le Barbier de Séville » Quand éclata l’affaire Goëzman, Beaumarchais avait une pièce reçue à la Comédie Française : c’était le Barbier de Séville, parade écrite pour la société d’Étioles, puis opéra-comique, et enfin comédie en quatre actes. Dans le succès de ses Mémoires, enivré d’être l’homme qui occupe tout Paris, il étire sa pièce en cinq actes, il y verse toute sorte d’épigrammes et de bouffonneries ; il en met tant, que la pièce tombe, le 27 février 1775 : rapidement il retranche toute cette végétation parasite, et la pièce, ramenée à ses quatre actes, se relève.
Toute sa vie de savant, d’écrivain, d’homme de cabinet, est le résultat d’un acte, d’un acte volontaire et libre qui représente une belle dépense d’énergie. […] Cet acte suffit à une vie. […] Puis, d’une façon plus générale, il nous a encouragés à ne pas nous arrêter dans le dilettantisme artistique ou dans l’impassibilité scientifique, à considérer la littérature comme une collection d’actes humains, libres et moraux ; c’est-à-dire qu’il nous amène à poser toujours la question de la valeur morale, des propriétés morales de chaque œuvre.
Si l’on y adhère on fait implicitement acte de foi au Christ et au Saint-Siège. […] Chaigneau64, et comment d’un simple acte de foi le cléricalisme arrive à fabriquer le plus autoritaire des instruments de domination… Il est un point d’une évidence incontestable, c’est combien le texte de la loi diffère profondément du texte qui exprime le symbole réel de l’œuvre… Il y a là une restriction mentale qui est un véritable escamotage, et qui, pour toute conscience droite, entache le vote de nullité. » Qu’y a-t-il au fond de tout cela ? […] Chaigneau, si ce vœu funeste, abrité par une loi aveugle, par un acte national de législateurs dupés, ne plane pas, depuis un quart de siècle, comme un nuage sinistre, sur notre politique étrangère… La France de 1897 ne peut plus ratifier par son indifférence le verbe odieux qui s’incarne dans ce bloc de pierres… La France a le droit de rayer le vote désastreux du 24 juillet 1873. […] Le fait d’une si forte majorité est tellement inconcevable, que je découvre l’expression d’une surprise dans ce passage d’une petite brochure de propagande consacrée au Sacré-Cœur de Montmartre : « Tous les députés qui votèrent cette loi comprirent-ils l’importance de leur acte ?
. — Le Nouveau Monde, drame en 5 actes (1880). — Contes cruels (1883). — Akédysseril (1886). — L’Amour suprême (1886). — L’Ève future (1886). — Tribulat Bonhomet (1887) […] Francisque Sarcey Le Vaudeville a donné cette semaine une pièce en un acte de M.
Le sentiment de joie lié à la vérité objective n’est guère que la joie liée à l’intellection même, à l’acte du sujet intelligent. […] Aussi ne pouvons-nous trouver notre repos que dans l’universel, dont la possession répond à l’acte le plus intense et le plus ordonné de notre pensée même.
En dehors de ces sermons qui sont des actes du sacerdoce, nombre de clercs avec ou sans mission, de laïcs même frottés de science et chauds de zèle, prêchèrent, endoctrinèrent, exhortèrent, gourmandèrent le peuple en langue vulgaire, par des écrits de toute dimension et de toute forme. […] Au reste quiconque, en toute chose, ramènerait sa pensée et conformerait ses actes aux commandements de cette toute bonne et puissante nature, celui-là serait assuré de tenir et le vrai et le bien. […] L’instinct, de soi, n’est moralement ni bon ni mauvais : il n’est pas mauvais, car l’acte qui en sort est bon ; il n’est pas bon, car l’acte qui en sort n’est pas volontaire. Mais l’usage de l’instinct crée le mérite et le démérite : l’homme est libre, et, selon sa science, choisit entre les actes que son instinct lui suggère ; s’il suit la nature et l’Évangile, qui en termes différents lui font le même commandement, la nature l’avertissant de travailler pour l’espèce, l’Évangile lui enjoignant de se dévouer au prochain, il se désintéressera ; il éloignera l’ambition, l’avarice, la volupté, l’égoïsme : il sera doux, humble, charitable, et s’efforcera de vaincre par l’amour les misères sociales.
Le dénouement, abrégé d’un acte, s’est allongé d’une belle scène. […] Le premier acte nous introduit dans la maison austère de Mademoiselle Diane de Mirmande, une vierge héroïque, une femme forte de la Bible calviniste. […] Au second acte, nous retrouvons Marguerite dans l’hôtel de sa marraine, qui lui promet, foi de Rohan, qu’elle n’épousera pas M. de Cruas. […] D’un acte à l’autre, Paul de Mirmande a galamment tué son adversaire. […] Diane se dévoue, d’un bout à l’autre de la pièce, une fois par acte tout au moins, et cet holocauste à petit feu finit par s’attiédir et s’éteindre.
Que de fois il nous a rappelé ce vers, qui semble fait pour lui à la lettre : Le vicomte indigné sortait au second acte ! […] Ses écrits, ses actes de ce temps doivent s’étudier, non point selon l’interprétation posthume qu’il en a donnée, mais dans l’histoire même et aux sources. […] Arrivé au ministère où MM. de Villèle et Corbière, jusqu’alors unanimes avec lui, l’avaient précédé, M. de Chateaubriand, durant ces dix-sept mois de pouvoir, inspira et mena à bonne fin un acte dont il ne faut exagérer ni diminuer l’importance. […] Si M. de Chateaubriand n’avait pas écrit cette partie politique de ses Mémoires, et s’il eût laissé le souvenir public suppléer à ses récits, on lui eût trouvé sans doute des écarts bien brusques et des inconséquences ; mais la grandeur du talent, la chevalerie de certains actes, la beauté historique de certaines vues, auraient de loin recouvert bien des fautes ; je ne sais quel air de générosité aurait surnagé, et jamais on n’eût osé pénétrer à ce degré dans la petitesse des motifs et des intentions. […] Ceux pourtant qui continuent d’aimer les phrases, les belles pensées détachées, les fragments spécieux de théorie, les prédictions inutiles et frappantes, les fantaisies poétiques dont on peut faire collection, trouveront amplement encore, en le lisant, de quoi se satisfaire ; mais les esprits qui demandent de la suite, de la raison, un but, quelque conséquence dans les actes et dans la conduite, savent désormais à quoi s’en tenir sur la valeur de l’écrivain éminent qui, avec de si hautes parties, n’a été en politique qu’un grand polémiste toujours personnel, et un agent lumineux de dissolution.
Fleury, à qui l’on doit déjà une biographie très complète de Camille Desmoulins et qui habite à Laon, s’est donné pour mission de rassembler tout ce qu’il pourrait trouver sur la vie et les actes des révolutionnaires fameux qui ont appartenu plus ou moins à ces départements de la Picardie. […] Ce premier acte d’iniquité et de cruauté, il en fait audacieusement la pierre fondamentale de toute l’œuvre nouvelle : Je ne perdrai jamais de vue que l’esprit avec lequel on jugera le roi sera le même que celui avec lequel on établira la République. […] Et à propos de ce procès encore, dans un dîner donné par Barère, et où l’on vint à parler des infâmes questions d’Hébert adressées à la reine sur son jeune fils, tandis que d’autres paraissaient irrités contre l’imbécillité d’Hébert qui avait ménagé un triomphe à sa victime, Saint-Just osa dire ce mot qu’un des convives a recueilli : « En somme, les mœurs gagneront à cet acte de justice nationale. » Saint-Just, malgré la fièvre de fanatisme qui l’avait saisi, méprisait les hommes. […] » Il aime et affecte ces métaphores de foudre, de coups de tonnerre : « La Révolution est comme un coup de foudre, il faut frapper. » C’est ainsi encore qu’il dira en paroles d’airain, que l’Histoire cependant ne peut s’empêcher de graver, car elles apportaient avec elles leurs actes terribles : Que le cours rapide de votre politique entraîne toutes les intrigues de l’étranger. […] Mon appréciation du caractère de Saint-Just ne dépend point, d’ailleurs, de ces premiers actes de jeunesse, même quand ils se seraient passés comme M.
L’organisme le plus parfait est celui qui est capable d’exécuter le plus d’actes divers, et de ne mettre en branle, pour exécuter chacun d’eux, que juste les muscles nécessaires. […] Il faut se rendre compte en effet qu’un grand nombre des sociétés, et non des moins influentes, auxquelles nous tenons, n’ont ni charte, ni acte de naissance. […] Ne serait-on pas, au contraire, porté à juger a priori, indépendamment de ses actes propres, de la valeur d’un individu par la place qui lui paraît marquée d’avance dans toutes les sociétés, et à le tenir, avant toute expérience, comme digne de respect ou de dédain, suivant la hauteur de ce rang toujours le même ? […] Normalement, par l’acte de l’échange, les qualités sont effaces. Il est dès lors naturel que les sociétés où ces actes, loin d’être comme aux temps anciens relativement exceptionnels, singuliers et quasi solennels, se multiplient à toutes les secondes et sur tous les points, soient aussi plus habituées que les autres à faire abstraction des classifications sociales établies.
Le vrai drame se passe dans la coulisse, entre les actes et les scènes. […] Oubliez que ce sont des tragédies ; disloquez, démembrez ces actes et ces scènes. […] Ce sont les deux actes de préparation. […] (Acte I, sc. […] C’est cela qu’il reconnaît par un acte d’intelligence, qu’il accepte par un acte de volonté : ce double acte, voilà ce qu’il appelle adorer les jugements de Dieu.
Dupin en le recevant à l’Académie, vous avez commencé. » Ce qu’on aurait pu dire aussi, c’était l’impression vive et incomparable qu’après des années de labeur, de dégoût et de souffrance, il avait tout d’un coup ressentie à la vue des premiers actes et des premiers soleils du Consulat. […] L’acclamation universelle par laquelle la France a salué son président en 1852 et l’a sacré empereur a été, entre autres choses, un acte de haut bon sens.
Stanley sont, à aller au fond des choses, des entreprises commerciales dont le bénéfice est, je le sais, à longue échéance, ce qui leur communique une certaine beauté ; mais enfin les actes, pris en eux-mêmes, sont ici fort supérieurs aux pensées. […] Je fais seulement remarquer que l’endurance ni l’énergie déployée ne sont point l’unique mesure de la beauté des actes.
Par suite, l’esprit révolutionnaire délivre aussi de tout scrupule quant aux actes. […] N’est-il pas d’avance absous de toutes les conséquences de ses actes par la beauté de son rêve ?
. — Une famille au temps de Luther, tragédie en un acte, en vers (1836). — La Popularité, comédie en vers (1838). — La Fille du Cid, tragédie en cinq actes et en vers (1839). — Messéniennes et Chants populaires (1840). — Le Conseiller rapporteur, comédie en prose (1841). — Charles VI, opéra en collaboration avec Germain Delavigne (1843). — Derniers chants, poésies posthumes (1844). — Œuvres complètes, avec notice de G.
De ce péril Valéry est exempt parce qu’à mesure qu’il tend sans cesse davantage à ne reconnaître comme acte de pensée totale qu’un acte unique : celui qui en son terme engendre l’œuvre d’art, il est amené à accorder une influence toujours plus prépondérante au corps comme instrument et comme véhicule de la pensée elle-même. […] Ils n’en tirent que du plaisir, de la douleur, et des actes indispensables, comme de vivre. […] (Avec quelle élégance élancée — celle d’un page grandi à la taille d’un seigneur — Pitoëff mène tout ce dernier acte !) […] De l’acte créateur la conversation d’un homme de génie est un surplus ou une préparation : elle ne saurait en être l’équivalent. […] Oui, en faveur de son acte Blaise n’a presque rien à faire valoir, et au retour que peut-il montrer ?
Il paye ces rapides minutes de fièvre brûlante par une prostration de plusieurs scènes quand elle n’est pas de plusieurs actes. […] Dans Cendrillon par exemple, l’exposition dure trois longs actes, et il est évident que le drame a été écrit pour la scène capitale du cinquième acte entre Marie et Mme de Fontenay. […] Autre chicane : des deux tableaux qui composent le cinquième acte, le premier nous paraît de trop. […] Il n’y a plus là des actes entiers employés à préparer la situation capitale ; cette situation, à la fois naturelle et imprévue, éclate à sa place logique, c’est-à-dire au troisième acte, par les moyens les plus aisés du monde, sans que rien dans l’exposition, qui est excellente, et dans le second acte, qui est plus languissant, ait pu la faire soupçonner, tant l’auteur a mis d’habileté à la masquer. […] Certes, il faut lui savoir gré de cet acte de mâle bon sens, car le cœur a dû lui saigner plus d’une fois en l’accomplissant.
Personne ne put entamer le fond même du livre : Bossuet s’était mis à l’abri de toute réfutation derrière les faits et les actes authentiques. Il battait les protestants par leurs propres paroles, par des actes de foi publique, par des confessions communes. […] L’amour de Dieu sans actes, au sein du désespoir, était toute la religion des quiétistes honnêtes gens. […] Le pur amour de Fénelon n’excluait ni la confiance dans les promesses de béatitude éternelle, ni les actes dont elle est le prix ; mais il les reléguait parmi les motifs inférieurs. L’un abandonnait les actes comme inutiles ; l’autre les discréditait comme insuffisants pour les parfaits.
Je ne parle pas seulement de l’unanimité des hommes à louer certains actes et à en blâmer d’autres. […] Et au lieu d’expliquer mon acte par l’émotion elle-même, je pourrai aussi bien le déduire alors de la théorie qu’on aura construite par la transposition de l’émotion en idées. […] Comme tout acte constitutif d’une espèce, celui-ci fut un arrêt. […] C’est qu’il est, lui-même, retour au mouvement, et qu’il émane d’une émotion — communicative comme toute émotion — apparentée à l’acte créateur. […] Dans les sociétés primitives, les attentats contre les personnes n’intéressent la communauté qu’exceptionnellement, quand l’acte accompli peut lui nuire à elle-même en attirant sur elle la colère des dieux.
Le grand acte de gouvernement dont les lettres furent l’objet était une vue du même ordre. […] La création de Versailles était un acte de roi fondateur ; une ville s’élevait autour du palais. […] Je devrais avoir du scrupule à rechercher comment le théâtre a tiré des beautés durables d’actes que réprouve justement la morale même la plus mondaine. […] Enfin, sous le règne d’un prince dont le premier acte politique avait été de faire reconnaître par l’Espagne la préséance de l’ambassadeur français sur l’ambassadeur espagnol à Rome, l’imitation, étrangère disparut. […] Dom Japhet d’Arménie, comédie en cinq actes et en vers de Scarron.
Tout acte intellectuel, comme toute équation, se réduit au fond à A = A. Or, à cette limite, il n’y a plus de connaissance, il n’y a plus d’acte intellectuel. […] L’acte le plus simple de l’intelligence renferme la perception de Dieu ; car il renferme la perception de l’être et la perception de l’infini. […] Il répugne de passer sa vie comme la brute, de naître, de contracter mariage, de mourir sans que quelque cérémonie religieuse vienne consacrer ces actes saints. […] S’il fallait faire en particulier un acte de foi sur chaque verset de l’Écriture ou sur chaque décret du Concile de Trente, ce serait bien autre chose ; on serait surpris de se trouver incrédule.
Ainsi arrivait-il qu’on voyait, à l’acte iv de la Force du sang, une femme sur le point d’être mère dans la scène I, et dans la scène IV la même femme accompagnée d’un fils de sept ans. […] Sénèque, inconnu de Hardy, reprend son autorité sur nos poètes : dans l’Hercule mourant (1632), seule tragédie de Rotrou antérieure au Cid, Hercule a revêtu au troisième acte la tunique empoisonnée : deux actes durant, il agonise, d’une agonie qui consiste à lâcher coup sur coup d’énormes tirades, et le cinquième acte est une apothéose d’opéra.
Delharpe, et de Marie-Louise Devienne, dont le nom, sur l’acte de baptême, soit orthographié Delaharpe. Le père signe toujours Delharpe, et sur l’acte de décès d’une fille morte, âgée de dix ans, le 3 novembre 1751, il prend les qualités de gentilhomme et officier suisse. […] Il a tout à fait oublié en ce moment sa sœur la vitrière, à l’acte de mariage de laquelle (31 mars 1764) il se garda bien de signer. Quelques années après pourtant, La Harpe, converti et gardant beaucoup de ses défauts, fit du moins sur cet article de sa naissance un acte d’humilité qui, de sa part, a du prix.
Émile Augier débuta au théâtre en 1840, avec la Ciguë, comédie en deux actes en vers, représentée avec un grand succès sur la scène de l’Odéon, après que la Comédie-Française l’eût refusée. […] Après la Ciguë, Augier fit représenter, à la Comédie-Française, en 1845, l’Homme de bien ; en 1848, l’Aventurière ; en 1849, Gabrielle ; en 1850, le Joueur de flûte, une pièce en un acte, en vers, que la presse accueillit avec une faveur marquée. […] Viennent ensuite successivement : au Gymnase (1855), Ceinture dorée, trois actes en prose écrits avec Édouard Foussier, et, au Vaudeville (même année), le Mariage d’Olympe, dont le coup de pistolet final produisit une si vive sensation et devait être depuis tant de fois imité. […] Lorsque la maladie est venue le clouer sur son lit de douleur, l’illustre écrivain mettait la dernière main à une pièce en cinq actes, qui eût ajouté, nul n’en doutera, un fleuron glorieux à sa couronne déjà si glorieuse.
M. de Viel-Castel était de ces jeunes esprits, éclos non pas au début, mais sur le déclin de la Restauration, qui en avaient reçu pleinement le souffle politique et l’influence, qui en auraient voulu le succès sans les fautes ; il en a gardé le goût sans en avoir le culte, sans en porter le deuil ; il la connaît à fond, hommes et actes ; il la juge. […] Si, dans les actes publics, le roi semble accepter franchement quelques-unes des conditions de la société nouvelle, Monsieur s’empresse de rassurer ses amis plus impatients et qui réclament l’Ancien Régime tout pur : « Jouissons du présent, Messieurs, leur dit-il, je vous réponds de l’avenir. » Chaque ministre fonctionne à part sans s’inquiéter de ses collègues, sans se concerter avec eux. […] Le sentiment qu’ils inspiraient n’était pas celui d’une haine vive et passionnée que leurs actes n’auraient pas justifiée, mais d’une aversion profonde, mêlée de dédain et de dérision.