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631. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 210-213

Saint-Lambert, [N.ABCD de] ancien Capitaine au Régiment des Gardes Lorraines, de l'Académie Françoise, & de celle de Nancy sa patrie, né en 1717.

632. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 266-268

Scudery, [George de] Gouverneur de Notre-Dame de la Garde, de l'Académie Françoise, né au Havre de Grace en 1603, mort à Paris en 1667, est celui à qui Boileau adressoit autrefois ces Vers : Bienheureux Scudery, dont la fertile plume, Peut tous les mois, sans peine, enfanter un volume.

633. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

Mon tuteur me plaça, et plus tard il y plaça aussi mon frère André, qui était resté au collège pour achever ses études, dans l’Académie ecclésiastique ouverte de nouveau à Rome par le nouveau pontife Pie VI, qui l’entourait d’une spéciale protection. […] En sortant de cette académie, je reçus une pension de cinquante écus, ainsi que mon frère. […] « Nous sortîmes, mon frère et moi, de l’Académie au mois d’octobre 1782, avec la pensée d’entrer dans la prélature. […] Il m’eût été facile de marcher à pas de géant, ainsi que plus d’un de mes compagnons de l’Académie ecclésiastique et d’autres prélats mes confrères, si, à l’indulgence que me témoignait le Pape et à la réputation que me créait le grand concours de la Curie, j’avais cherché à joindre quelques-uns des bons offices de ceux qui s’offraient de me servir auprès du Souverain Pontife. […] Il professait donc une maxime, maxime mise par lui en pratique dès le principe et qu’il m’inculquait sans cesse avec beaucoup d’autres excellentes, — je veux payer ce tribut de reconnaissance à sa mémoire. — Le cardinal me disait : « Il ne faut rien demander, ne jamais faire la cour pour avancer, mais s’arranger de manière à franchir tous les obstacles par l’accomplissement le plus ponctuel de ses devoirs et par une bonne réputation. » « Je suivis toujours ce conseil, et quand j’étais à l’Académie ecclésiastique, je ne flattai jamais le célèbre abbé Zaccaria, — que cependant j’estimais beaucoup.

634. (1881) Le roman expérimental

Renan à l’Académie. […] Ernest Renan à l’Académie française. […] Et c’est au mélodiste que l’Académie française a ouvert ses portes. […] Sans doute l’Académie, en accueillant M.  […] Alors, qu’on ne fasse pas tant de tapage du libéralisme de l’Académie.

635. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Lettre à l’Académie française. […] Lettre à l’Académie française. […] Voltaire, Lettre à l’Académie française. […] Lettre à l’Académie. […] Lettre à l’Académie.

636. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXV » pp. 97-99

Dans le feuilleton des Débats du lundi 21 août, vous pouvez voir ce résultat, et comme quoi il a été décidé que la querelle n’avait pas franchi les bornes littéraires, et comme quoi encore tous les deux seront membres un jour de l’Académie française pour le plus grand honneur d’icelle.

637. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LVI » pp. 215-217

Il est devenu depuis inspecteur des beaux-arts ; il vient de manquer l’Académie des sciences morales où il était très-digne d’entrer.

638. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 367-370

GALLOIS, [Jean] Professeur en Grec au Collége Royal, de l’Académie Françoise & de celle des Sciences, né à Paris en 1632, mort dans la même ville en 1707.

639. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 480-482

Son Histoire de l’Académie Françoise a servi de modele pour le style à ceux qui l’ont écrite après lui, & doit en servir à ceux qui l’écriront dans la suite.

640. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Chardin » pp. 220-221

Monsieur Pierre, regardez bien ce morceau, quand vous irez à l’Académie, et apprenez, si vous pouvez, le secret de sauver par le talent le dégoût de certaines natures.

641. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

Duclos a fait quelques ouvrages qui prouvent ou supposent de l’érudition : comme membre de l’Académie des inscriptions et belles-Lettres, il y lut plusieurs mémoires sur des points d’Antiquité ou de Moyen Âge ; mais la première production importante, par laquelle il rompit avec les romans et se déclara un écrivain tout à fait sérieux et solide, fut son Histoire de Louis XI, publiée en 1745 avec la nouvelle année. […] On poussait en même temps l’auteur à toutes voiles à l’Académie française, où il ne fut reçu pourtant que deux ans après (janvier 1747). […] Je ne croyais pas aujourd’hui que cette considération de Duclos historien dût me mener si loin : il me resterait à son sujet, en le suivant dans son rôle de meneur ou de censeur à demi républicain à l’Académie, dans ses relations avec Voltaire et avec le parti encyclopédique, à compléter un des principaux chapitres de l’histoire littéraire du xviiie  siècle ; mais, si je dois l’écrire, je demande à l’ajourner, n’oubliant pas que nous sommes dans l’Avent et ayant à parler de Bourdaloue.

642. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier. »

Je compte sur mes doigts : sur quarante ou trente-neuf lettrés d’élite, il n’y a certainement pas plus de huit personnes à l’Académie française qui les connaissent53. […] Je ne voudrais pas faire le prophète, mais il me semble que Théophile Gautier est mûr pour l’Académie ou que l’Académie est mûre pour Gautier.

643. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

Et puisque le nom de Denain se présente, je saisis l’occasion de protester contre une singulière découverte que vient de faire un récent historien, secondé et suivi par le secrétaire perpétuel de l’Académie française. […] Mignet, vient d’obtenir le prix Thiers décerné pour la première fois par l’Académie française, me paraît s’être légèrement enivré des documents diplomatiques auxquels il lui a été donné de puiser. […] Villemain, dans son Rapport à l’Académie, a renchéri encore en ce sens, et il est allé jusqu’à dire : « La paix était promise et assurée, même avant la victoire de Denain, qui n’en fut que la parure.

644. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

Lorsqu’il revint au commencement de 1830 pour sa réception à l’Académie française et pour la publication de ses Harmonies, il fut agréablement étonné de voir le public gagné à son nom et familiarisé avec son œuvre. […] Lamartine a peu écrit en prose : pourtant son discours de réception à l’Académie française, sa brochure de la Politique rationnelle, un charmant morceau sur les Devoirs civils du Curé, un discours à l’Académie de Mâcon, indiquent assez son aisance parfaite en ce genre, et avec quelle simplicité de bon sens jointe à la grâce et à l’inséparable mélodie sa pensée se déroule sous une forme à la fois plus libre et plus sévère.

645. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

Villemain dans cette piquante réponse de réception, la comédie en cinq actes, sans couplets, sans collaborateurs, se soutenant par le nœud dramatique, l’unité des caractères, la vérité du dialogue et la vivacité de la leçon. » Or, malgré tous ces mérites proclamés en pleine Académie, la pièce d’abord échoua. […] Scribe nous soutenir, comme il l’a fait dans son discours d’Académie, que la comédie, pour réussir, n’a pas besoin de ressembler. […] Ainsi, dans son discours à l’Académie, n’a-t-il pas eu l’air de prétendre que le théâtre est juste le contre-pied de la société ?

646. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Pierre Corneille »

Si Corneille était venu plus tôt, avant l’Académie et Richelieu, à la place d’Alexandre Hardy par exemple, sans doute il n’eût été exempt ni de chutes, ni d’écarts, ni de méprises ; peut-être même trouverait-on chez lui bien d’autres énormités que celles dont notre goût se révolte en quelques-uns de ses plus mauvais passages ; mais du moins ses chutes alors eussent été uniquement selon la nature et la pente de son génie ; et quand il se serait relevé, quand il aurait entrevu le beau, le grand, le sublime, et s’y serait précipité comme en sa région propre, il n’y eût pas traîné après lui le bagage des règles, mille scrupules lourds et puérils, mille petits empêchements à un plus large et vaste essor. […] Sa nomination à l’Académie française n’est que de 1647. […] Il portait dans les relations de la vie quelque chose de gauche et de provincial ; son discours de réception à l’Académie, par exemple, est un chef-d’œuvre de mauvais goût, de plate louange et d’emphase commune.

647. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « La jeunesse du grand Condé d’après M. le duc d’Aumale »

Lorsque M. le duc d’Aumale lut à l’Académie le récit de la bataille de Rocroy, l’auditoire fut traversé d’un frisson qu’il n’aurait probablement point senti si le lecteur n’avait pas été un descendant de Henri IV. […] Il revient à Paris, entre à l’Académie royale, qui était une sorte d’École militaire, et commence à aller dans le monde, à l’hôtel de Condé et à l’hôtel de Rambouillet, où il rencontre une foule de jolies personnes et notamment cette touchante Marthe du Vigean dont il devient quelque peu amoureux. […] Un jour, M. de Benjamin, directeur de l’Académie royale, se met d’accord avec le P.

648. (1887) Discours et conférences « Rapport sur les prix de vertu lu dans la séance publique annuelle de l’Académie française »

Rapport sur les prix de vertu lu dans la séance publique annuelle de l’Académie française 4 août 1881 Il y a un jour dans l’année, Messieurs, où la vertu est récompensée. […] À son arrivée à Château-l’Évêque, ce monsieur, qui est médecin, demande immédiatement des renseignements sur cette jeune fille qui l’a frappée, et, après qu’on lui a dit ce qu’elle est, ce qu’elle fait : — Mais cette jeune fille, dit-il, mérite le prix Montyon ; je la signalerai à l’Académie. » Je ne sais si la signature de cet admirateur d’Emmeline figure parmi les innombrables attestations qui montrent l’estimé que l’on professe pour elle à Chancelade et à Château-l’Évêque ; mais ce qui est bien honorable pour cette jeune fille, c’est la notice qu’a faite sur elle M. le curé de Château-l’Évêque, notice composée avec un sentiment des plus justes, un tact parfait, et une pleine inconscience littéraire. […] Nous abusons même de notre richesse, car je vous avoue que, à part l’Académie, qui l’encourage, je trouve que souvent nous faisons trop de choses pour la décourager.

649. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

J’ai cru d’abord que c’était une simple faute d’impression ; mais voyant ce nom de d’Arnaud revenir à deux reprises, et reparaître le même dans les différentes éditions de l’Éloge, j’ai été forcé de reconnaître, à ma grande surprise, que celui qu’on appelait, au xviie  siècle, le grand Arnauld, était bien moins connu, au xixe , en pleine Académie des sciences, et que son nom s’y confondait insensiblement, et sans qu’on s’en rendît bien compte, avec celui de d’Arnaud (Baculard). […] Arrivé à la célébrité dès l’âge de trente ans, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, bientôt membre de l’Académie française, honoré par toute l’Europe, aucun savant, aucun homme de lettres n’eut certes moins que lui à se plaindre de l’ancienne société, et il en était, avant 89, l’un des plus sérieux ornements.

650. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

Deparcieux, de l’Académie des sciences. […] Cette ambition littéraire se marqua dans les deux premiers essais de Rivarol, sa traduction de l’Enfer de Dante (1783), et son Discours sur l’universalité de la langue française, couronné par l’Académie de Berlin (1784). […] L’Académie de Berlin avait proposé, en 1783, pour sujet de prix la réponse à ces questions : « — Qu’est-ce qui a rendu la langue française universelle ?

651. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

Il y eut un jour où ce ne fut ni Le Brun, ni Gilbert, mais le public en masse qui fit l’épigramme contre La Harpe : ce fut le jour même de sa réception à l’Académie française (20 juin 1776). […] Telle qu’elle se passa, cette réception à l’Académie fut une espèce d’exécution. […] Nous étions à table chez un de nos confrères à l’Académie, grand seigneur et homme d’esprit.

652. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126

Je puis produire ces belles choses à l’Académie, et je ne crois pas qu’un tel homme vous convienne. […] D’Alembert s’empresse d’avertir Voltaire que le président compte en effet beaucoup de partisans dans l’Académie ; il s’agit donc à tout prix de les détacher. […] Le président de Brosses, pour n’avoir pas voulu faire cadeau à Voltaire des quatorze moules de bois livrés par Charlot Baudy, ne put jamais être de l’Académie française ; et (ce qui est plus grave) sa mémoire, a l’heure qu’il est, resterait encore entachée de ces odieuses imputations de dol, insinuées avec tant d’impudeur par Voltaire, si la correspondance mise au jour ne montrait nettement de quel côté est l’honnête homme, de quel côté le calomniateur et le menteur.

653. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre I. Shakespeare — Son génie »

Il disait au cardinal de Bernis : « Faites de jolis vers, délivrez-nous, monseigneur, des fléaux, des welches, de l’académie du roi de Prusse, de la bulle Unigenitus, des constitutionnaires et des convulsionnaires, et de ce niais de Shakespeare ! […] On commence à être un peu reçu à l’Académie sur billets de confession. […] Il ne s’arrête pas, il ne se lasse pas, il est sans pitié pour les pauvres petits estomacs qui sont candidats à l’Académie.

654. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

— (L’Académie Goncourt). Des hasards comiques ont réuni dans la plus disparate et la plus folle des académies quelques écrivains de mérites très différents et· quelques écrivailleurs sans idées et sans style qui ont été jusqu’ici les contempteurs de toutes les académies.

655. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

— Tout indigène convaincu de puberté est incorporé — de gré ou de force — dans une société savante ou académie. […] Il se trouverait mille Toulousains pour affirmer que l’Académie française n’est qu’une section de l’Académie des Jeux Floraux — en mission.

656. (1868) Curiosités esthétiques « VII. Quelques caricaturistes français » pp. 389-419

Chacun était roide, droit, et avec son frac étriqué, ses bottes à revers et ses cheveux pleurant sur le front, chaque citoyen avait l’air d’une académie qui aurait passé chez le fripier. […] C’était pour eux un scandale aussi grand que l’absence de Molière à l’Académie. […] Ce sont des cœurs d’ange avec l’esprit d’une académie, sauf les liaisons.

657. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chateaubriand, François René de (1768-1848) »

[Discours de réception à l’Académie (8 décembre 1849).]

658. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 163-165

Arnaud de Bacculard, [François-Thomas-Marie] d’] originaire du Comtat Venaissin, de plusieurs Académies, né à Paris en 17..

659. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 58-61

Raynal, [N.ABCD l’Abbé] né à Saint-Géniés, Diocese de Rhodez, en 1715, des Académies de Londres & de Berlin ; Ecrivain plus ingénieux que solide dans un genre où la solidité, sur-tout celle qui porte au vrai, doit être préférée à toute autre chose.

660. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Rathery »

Mais aussi pourquoi étrangler sa pensée dans un pareil nœud coulant quand on a assez de talent pour avoir besoin d’indépendance, quand on est fait pour nous donner un livre étoffé et corsé au lieu des maigreurs d’un Mémoire, — fût-il même couronné par l’Académie ?

661. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

Par ses grands arbres, par ses taillis serrés, par l’innombrable armée de ses broussailles et de ses basses plantes, par Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Diderot, d’Alembert et Buffon, par Duclos, Mably, Condillac, Turgot, Beaumarchais, Bernardin de Saint-Pierre, Barthélemy et Thomas, par la foule de ses journalistes, de ses compilateurs et de ses causeurs, par l’élite et la populace de la philosophie, de la science et de la littérature, elle occupe l’académie, le théâtre, les salons et la conversation. […] Dans les correspondances et les mémoires, on les suit à la trace, de salon en salon, de château en château, Voltaire à Cirey chez Mme du Châtelet, puis chez lui à Ferney, où il a un théâtre et reçoit toute l’Europe, Rousseau chez Mme d’Epinay et chez M. de Luxembourg, l’abbé Barthélemy chez la duchesse de Choiseul, Thomas, Marmontel et Gibbon chez Mme Necker, les encyclopédistes aux amples dîners de d’Holbach, aux sages et discrets dîners de Mme Geoffrin, dans le petit salon de Mlle de Lespinasse, tous dans le grand salon officiel et central, je veux dire à l’Académie française, où chaque élu nouveau vient faire parade de style et recevoir de la société polie son brevet de maître dans l’art de discourir  Un tel public impose à un auteur l’obligation d’être écrivain encore plus que philosophe. […] La philosophie s’insinue et déborde par tous les canaux publics et secrets, par les manuels d’impiété, les Théologies portatives et les romans lascifs qu’on colporte sous le manteau, par les petits vers malins, les épigrammes et les chansons qui chaque matin sont la nouvelle du jour, par les parades de la foire489 et les harangues d’académie, par la tragédie et par l’opéra, depuis le commencement jusqu’à la fin du siècle, depuis l’Œdipe de Voltaire jusqu’au Tarare de Beaumarchais. […] Il n’en serait pas de même à Paris pour un membre de l’Académie des sciences : il est assuré partout d’un excellent accueil. » 457.

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