Elle est donc la représentation exacte de la France pensante ou croyant penser de 1750 environ. […] Il faut faire un esprit tout nouveau en France et qui ne conserve pas même souvenir du passé. […] Or la diminution de la France est une perte pour l’Europe entière. […] Au fond il l’a eue depuis son voyage de jeunesse en France jusqu’à sa mort, depuis 1846 jusqu’en 1864. […] Pellisson : Les Orateurs politiques en France de 1830 à nos jours. — II.
Avant lui, presque toutes les Histoires de France étoient moins l'Histoire de la Nation, que le recueil des fastes particuliers de nos Rois. […] C'est pourquoi, sans négliger les événemens principaux, il s'est attaché, dans son Histoire de France, à suivre l'Esprit humain dans sa marche, à développer les progrès successifs des vices & des vertus, les changemens opérés dans le caractere & les usages de la Nation, les principes de nos libertés, les sources de la Jurisprudence, l'origine des grandes dignités, l'institution des divers Tribunaux, l'établissement des Ordres Religieux & Militaires, l'invention des Arts, & tout ce qui peut avoir rapport à ceux qui les ont cultivés & perfectionnés.
Histoire de France, 129 §. […] Histoires particuliéres & Mémoires concernant l’Histoire de France, 137 §.
Elle eut chez nous, pour constructeurs principaux dans la France centrale, des moines, notamment ceux de l’Ordre de Cluny, le plus puissant d’alors. […] En France les goûts changent vite ; on se prend et on se déprend ; on se rompt en visière à soi-même. S’il est vrai, comme on le redit souvent et comme il nous est doux de le penser, que la France suive la grande ligne de la civilisation, pourquoi faut-il que ce ne soit trop souvent qu’à travers un zigzag d’injustices et, pour tout dire, d’ingratitudes envers soi et les siens ? […] Le Roux de Lincy avait donné des extraits dans ses Femmes célèbres de l’ancienne France, a été intégralement publié par M. […] Viollet-Le-Duc, surtout dans la XIe, de libres et rapides réflexions sur l’état de l’art en France, mises dans la bouche d’un Berlinois.
Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. […] Il est véritablement au pinacle, et, quant au militaire, comme il le dit rondement : « Je ne puis monter plus haut, ou bien je me casserai le cou » (il disait ces derniers mots en allemand) ; et quant à la partie diplomatique qui s’entame, il a le bon esprit de sentir que ce serait le plus beau titre de sa maison aux yeux de la France, que sa nièce, en s’asseyant sur le degré le plus voisin du trône, devînt, dès le premier jour, un gage de paix. […] Elle lui donna douze enfants, dont cinq survécurent : les trois rois de France, Louis XVI, Louis XVIII et Charles X ; Madame Elisabeth et la reine de Sardaigne. […] La mission secrète dont s’était doublée à Dresde la mission ostensible du duc de Richelieu, et qui consistait à prendre la Saxe pour médiatrice entre la France et l’Autriche, n’ayant point abouti ni même acheminé à une entente, la guerre continua de plus belle en Flandre, et le maréchal de Saxe dut se remettre résolument à la besogne dès le printemps de 1747. […] Maurice de Saxe était un nom cher à la France, un nom populaire ; et on le vit bien, car un commencement de légende s’essaya aussitôt sur sa mort.
Chacun sait qu’en France, durant ces trente-cinq années, tous les genres littéraires ont vu triompher avec éclat, sous le nom de réalisme ou de naturalisme, la tendance à subordonner le beau au vrai, l’art à la science. […] Qui peut avoir oublié en France les sanglants démembrements opérés au nom de ce culte de la force, les rogues et froids mépris jetés à la face des vaincus par les docteurs qui représentaient cette conception naturaliste du droit international. […] La France, victime de cette politique de conquête, en est devenue bientôt la complice, et on a pu la voir figurer au nombre des puissances européennes, qui, fières de leur haute culture attestée par des millions de soldats et des canons d’acier, se sont ruées (de quel appétit !) […] Sous, la Révolution, la crise où se débattait la France empêcha d’établir quoi que ce fût de régulier. […] Hugo, n’entraient en France que par contrebande.
La littérature et la vie mondaine Chacun sait que les rapports de la littérature et de la vie mondaine sont et surtout ont été en France d’une importance capitale. […] Suivons-les, si vous voulez, dans l’époque où la société polie se constitua en France, c’est-à-dire dans la première moitié du xviie siècle. […] Il dut prouver que sans lui l’autorité des rois de France allait péricliter, puisque tous leurs édits se terminaient ainsi : « car tel est notre bon plaisir ». […] Non seulement les salons sont le berceau de la comédie de société, de ces petites pièces légères et faites de rien, qui comptent en France plus d’un frêle chef-d’œuvre ; mais la vraie comédie, celle qui est destinée au grand public, trouve là le secret du dialogue vivant et aisé. […] Il est naturel que le meilleur poète comique de l’Europe moderne appartienne à la nation la plus mondaine de cette Europe, et que le meilleur poète comique de la France appartienne à l’époque la plus mondaine de son histoire.
En même temps qu’elle réussissait, sans trop de peine, à faire ainsi de son fils une petite-maîtresse, elle s’attachait à lui inculquer les principes et l’art du courtisan, et elle semble avoir réduit à ce point toute la morale : Écoutez, mon fils, lui disait cette petite-fille amollie du chancelier de L’Hôpital, ne soyez point glorieux, et songez que vous n’êtes qu’un bourgeois… Apprenez de moi qu’en France on ne reconnaît de noblesse que celle d’épée… Or, mon fils, pour n’être point glorieux, ne voyez jamais que des gens de qualité. […] Et il continue de tout voir en beau et de démontrer à son ami de France comme quoi les journées passent comme des instants, et qu’il est à bord le plus heureux des hommes : « Le bréviaire, les conférences, l’Écriture sainte, le portugais, le siamois, la sphère, un peu d’échecs, bonne chère sur le tout, et de la gaieté : faites mieux si vous le pouvez. » Nous commençons, n’est-ce pas ? […] Au moment où il avait quitté la France, son ami le cardinal de Bouillon, grand aumônier, était en faveur, et Choisy jugea à propos de lui faire adresser quelques présents par le roi de Siam. […] Quelques mois après, l’abbé de Choisy, pour faire sa paix, offrait et dédiait à Louis XIV une Vie de David, puis une Vie de Salomon, avec toutes sortes d’allusions flatteuses et magnifiques ; et, en général, toutes les histoires qu’il composa depuis lors, soit celle de l’Église, soit celle de divers rois de France, paraissaient invariablement avec des dédicaces à Louis XIV, conçues en des termes où toutes les formes de l’idolâtrie sont épuisées. […] Il ne se vantait pas qu’il écrivait ses Mémoires ; il était censé s’occuper des vieux âges de l’histoire de France, ou bien de l’histoire de l’Église, ne s’intéresser qu’au comte Dunois et à la belle Agnès, et les politiques ne se contraignaient pas devant lui.
La France doit immensément à l’homme qui était tout dans ce temps. […] Répondant (9 juillet 1830) au journal anglais le Times qui, aux approches du conflit, semblait s’effrayer pour nous et ne croyait pas à la compatibilité du principe monarchique et des idées libérales en France, Carrel nie que le pays ait une tendance républicaine, qu’on aille en France au système américain, ou même à une révolution un peu plus radicale que celle de 1688 en Angleterre. […] Il y montre Napoléon, bien que vaincu, n’y paraissant jamais inférieur à lui-même : « On le vit avec cinquante mille hommes vouloir en enfermer cinq cent mille au cœur de la France, et y réussir presque en les environnant de son mouvement, en trouvant moyen d’être toujours en personne sur leur passage… » Les environnant de son mouvement, voilà de ces expressions heureuses et pittoresques comme Carrel en a quelquefois, trop rarement pourtant, eu égard à l’excellent tissu de son style. […] Les ordonnances du 26 juillet éclatent, et Carrel, ce jour-là, écrit les quarante lignes de protestation par lesquelles il déclare qu’il n’y a plus qu’une voie de salut offerte à la France, c’est de refuser l’impôt : « C’est aux contribuables maintenant à sauver la cause des lois. […] Il justifie ses collaborateurs de la veille d’être entrés d’emblée dans le gouvernement : N’ayant cessé de vouloir, de demander pour la France la royauté consentie et telle qu’elle existe aujourd’hui, il serait surprenant, remarque-t-il, que les rédacteurs du National n’eussent pu, sans démériter, s’employer à la consolidation de l’édifice dont ils peuvent passer pour avoir jeté les fondements.
Hersan, en seconde, puis en rhétorique, au collège du Plessis ; il lui succède également comme professeur d’éloquence au Collège de France. […] C’est le cœur qui parle au cœur ; on sent une secrète satisfaction d’entendre parler la vertu : c’est l’abeille de la France. » On ose à peine trouver excessive cette royale louange, née d’un si noble sentiment. […] Le vertueux et entêté Soanen, évêque de Senez, lui écrivait à ce propos : « Votre nom, monsieur, si cher à la France, se lira avec distinction parmi les braves d’Israël. » Cela dit, et ce coin de conscience rétive excepté, on ne voyait en lui que paix, douceur, humilité, la charité même. […] Dans la relation d’un Voyage littéraire que fit en France, en 1733, un Français réfugié de Berlin, Jordan, il est parlé de Rollin en des termes qui nous le montrent assez au naturel et sans exagération : Je rendis visite à l’illustre M. […] Où est la jeunesse de la France ?
Est-ce qu’on n’aurait pas pu me laisser mourir en France, je vous demande, au lieu de m’envoyer là-bas, si vieux comme je suis ? […] M. Anatole France possède merveilleusement aussi, celle de la Révolution. […] En France, un catholique peut être chef de l’État ; en Angleterre, il y a une loi qui le défend. […] Jamais la France ne supportera la branche aînée de votre famille ! […] Revenu en Europe, il se marie et enfin, en 1814, rentre en France et vient demeurer à Paris, rue Grange-Batelière.
Comment évangéliseront les missionnaires, quand leur recrutement en France sera tari par un Etat qui tarit tout ? […] Avant la Révolution, il y avait en France des artisans. […] Deux noms de critiques nés et de grands lettrés se présentent à l’esprit : Lemaître et France. […] France a versé dans l’absurdité révolutionnaire. […] Avant dix ans, avant cinq ans peut-être la France devra être monarchique, ou elle ne sera plus ; car la France est de constitution familiale, et la famille et la démocratie sont aussi antinomiques que la Patrie et la démocratie.
La révolution a établi en France la permanence de la guerre civile. […] Et, donc, la seule littérature en France qui n’ait pas été romantique, ça été l’école romantique de 1820. […] Or, il n’y en avait pas eu en France depuis une centaine d’années. […] Aussi bien il vivait en un temps où tant en France qu’en Allemagne on en faisait un terrible abus. […] Sauf quelques points, il avait raison, jusqu’à être, même pour la France, très bon prophète.
L’Italie, qui avait précédé la France dans la découverte et dans l’imitation de l’antique, lui présenta, à côté des modèles de l’Attique et de Rome, des modèles italiens, des œuvres déjà parfaites en quelques ordres, dans la peinture notamment et dans la sculpture. La France du xvie siècle a donc eu à se défendre contre l’attraction d’un double foyer lumineux. […] Fondant les débris des idiomes barbares dans les formes latines, elles composent un dialecte qui est, à cette époque et à la suite de la conquête normande, la langue littéraire de la Grande-Bretagne aussi bien que de la France et d’une partie des pays germaniques.
Or, c’est lui, Alfred de Musset, qui le premier, en France, nous apprit le nom fascinant et menteur de Leopardi, qui cache en ses huit lettres tout ce qu’il y a de moins léopard au monde… Sous le rayon de quelques vers de de Musset, lueur de lampe dans un caveau funèbre, le poète italien brillait mystérieusement, depuis ce temps-là, dans la pénombre d’une langue étrangère, toujours d’accès plus ou moins difficile ou désagréable à l’esprit français. Protégé par cette demi-obscurité et peu éclairé par ce lampadaire, le nom, violemment pittoresque, ne se détachait que mieux, et tous les ignorants, qui rivalisent parfois avec les savants en pédantisme, ne manquaient jamais l’occasion, quand elle se présentait, de citer ce nom de Leopardi qui faisait bien dans la phrase et qui surtout faisait croire qu’ils l’avaient lu… Telle était, en France, la position de Leopardi. […] En France, où l’on avale les étrangers sans les mâcher, comme des hosties, et où les ennuyeux paraissent des majestueux et imposent, je l’ai dit, il réussit davantage en sa double qualité d’ennuyeux et d’étranger, ce valétudinaire studieux, — qui, malgré son nom, ne fut un léopard d’aucune manière, pas même un chat, ce cadet des cadets de la race féline, mais tout simplement et pacifiquement un rat de bibliothèque qui faisait des vers comme il faisait un commentaire sur Épictète, et par le même procédé !
Un pouvoir, si vigoureux et si intelligent qu’il soit, ne change pas tout à coup, même en France, où son action est plus irrésistible qu’ailleurs, l’âme tout entière d’une époque. […] … Il nous reste une foule de gens d’esprit, assez forts pour mettre chez toutes les nations de l’Europe la carte de la France, comme celle de la nation la plus spirituelle ; mais, à cela près, — à cela près de ce qu’il peut tenir d’esprit sur une carte de visite, nous n’avons rien, ni œuvres, ni hommes, parce que les grands sentiments qui font naître les grandes œuvres, et les croyances générales qui font naître les grandes passions, ne subsistent plus. […] l’esprit qui aperçoit et qui combine plus ou moins ingénieusement ses aperçus ne manque point en France.
Dans le nouvel empire d’Occident, Charlemagne, le plus grand homme de la France, et peut-être de l’Europe moderne ; et ce Frédéric Barberousse, sous qui commença la lutte sanglante du sacerdoce contre l’empire, qui fit la guerre aux papes et aux Sarrazins, et mourut dans son pèlerinage guerrier. En France, Godefroi de Bouillon, chef de la seule croisade qui ait réussi ; Charles VIII, qui conquit et perdit le royaume de Naples avec la même rapidité ; Louis XII, qui fut tour à tour dupe de ses amis et de ses ennemis, mais à qui on pardonna tout, parce qu’il était bon ; François Ier, qui, à beaucoup de défauts, mêla des qualités brillantes ; le maréchal de Trivulce, sur la tombe duquel on grava : Ici repose celui qui ne reposa jamais ; le maréchal de Lautrec, également opiniâtre et malheureux ; Gaston de Foix, si connu par son courage brillant et par la bataille de Ravenne qu’il gagna et où il perdit la vie ; enfin, ce connétable de Bourbon, si terrible à son maître, et dont l’âme altière eut à la fois le plaisir et le malheur d’être si bien vengé. […] Les rois de France, poussés et par leur propre inquiétude et par celle de leur nation, avaient la fureur de conquérir Naples et Milan.
Vaugelas, qui nous a transmis toutes ces piquantes fortunes et aventures de mots, et qui était l’homme de France le mieux renseigné sur l’usage, n’oublie pas, chemin faisant, d’y joindre toutes sortes de petites règles et de maximes pratiques trop négligées par les grammairiens qui ont suivi ; il nous initie à sa manière de procéder et d’expérimenter, à sa méthode. […] S’adressant au président Perrault, attaché aux princes de la maison de Condé, il vocifère contre le fourbe Sicilien, contre le Mazarin, qu’il croit banni de France à jamais. […] Dans une table générale et monumentale des écrivains de la langue, de ceux qui ont compté et concouru le jour ou la veille d’un règne si mémorable, sur cet Arc de triomphe de la France littéraire, on écrirait son nom en petites lettres ; mais il aurait sa place assurée. […] On aime en France la casuistique du langage62. […] Que l’Académie veuille y songer : la démocratie des mots, comme toute démocratie en France, aime assez à être conduite et dirigée.
Ce qu’on appelle la Renaissance dans notre Occident constitue véritablement un des âges par lesquels avait à passer le monde moderne ; cet âge ou cette saison régnait depuis longtemps déjà en Italie, quand la France retardait encore. […] « Moy, s’empresse d’ajouter le malin, je les aime bien, mais je ne les adore pas. » Ce fut cette sorte de culte que François Ier naturalisa en France, et si un peu de superstition s’y mêla d’abord (comme cela est inévitable pour tous les cultes), dans le cas présent elle ne nuisit pas. […] M. de Querlon assurait l’abbé de Saint-Léger que la chanson de Marie Stuart à bord du vaisseau (Adieu, plaisant pays de France) était de lui. […] Tant que François Ier fut prisonnier en Espagne, il composa incontestablement sans secours et sans aide de longues épîtres non moins ennuyeuses qu’ennuyées ; à sa rentrée en France, ses vers prirent plus de vivacité, et la joie du retour, sans doute aussi le voisinage des bons poëtes, l’inspira mieux. […] Mais, à cet égard, le xvie siècle en France dépasse tout.
Capefigue promit un jour, sans le lui tenir, un véritable historien à la France. […] Capefigue avait, il y a bien longtemps, promis un historien à la France, et c’est cet historien possible autrefois et tué sur pied de son vivant, qu’on est tenté de regretter plus que jamais en lisant Madame de Pompadour. […] À tout moment de notre histoire, dans les nombreux ouvrages sortis de sa plume, la question dominante, pour lui, était la question monarchique, qui est de fait, pour les esprits sensés, toute la question de l’histoire de France. […] Pour eux et pour leur infortunée descendance, 93 n’aurait pas moins sonné, et il importe de le crier aux esprits imbéciles qui croient qu’on paradoxe contre les grands hommes de la France, parce qu’on ose embrasser et juger leur vie ! […] il a osé comparer cette dépravante courtisane, qui a coûté trente-six millions à la France, trente-six millions d’écus et de hontes, à la grande reine, sous couronne de marquise, qui fut la femme légitime et voilée de Louis XIV et sauva l’honneur de sa vieillesse.
Vinet sur Bourdaloue ; sa vue sur le jésuitisme, qui n’est qu’une aggravation du catholicisme, me semble très-juste, très-féconde ; c’est ce qui peut s’observer en France aujourd’hui. […] Le gallicanisme est une chose tellement mourante et morte en France, que nos évêques et archevêques, qui étaient les gardiens et défenseurs perpétuels de cette Église gallicane, vont les premiers sollicitant le pape de les autoriser à introduire dans leurs diocèses le bréviaire romain et la liturgie romaine au lieu des vieilles coutumes et réformes un peu dissidentes et appropriées qui marquaient l’originalité traditionnelle et nationale (voir dans les Débats des 3 et 4 août la lettre du pape à l’archevêque de Reims, et la réflexion très-juste des Débats le lendemain).
. — Voyages en Amérique, en France et en Italie (1834). — Essai sur la littérature anglaise (1836). — Le Paradis perdu de Milton (1836). — Le Congrès de Vérone (1838). — La Vie de Rancé (1844). — Les Mémoires d’outre-tombe (1849). […] Un jour, sans doute, on pourra juger ses compositions et son style d’après les principes de cette poétique nouvelle, qui ne saurait manquer d’être adoptée en France du moment qu’on y sera convenu d’oublier complètement la langue et les ouvrages des classiques.
Ézéchiel Spanheim, Relation de la Cour de France en 1690. […] Morillot, Le Roman en France depuis 1610, Paris, 1893. […] Mesnard, dans la collection des Grands Écrivains de la France, Paris, 1865-1873, Hachette. […] Servois, dans la collection des Grands Écrivains de la France, Paris, 1865-1878, Hachette. […] Albert Le Roy, La France et Rome de 1700 à 1715, Paris, 1892.
ittré ne rentre pas dans l’ordre d’idées plus expressément littéraires que nous recherchons), on peut se demander quelle œuvre s’est produite en France qui mette l’antiquité grecque de pair avec le mouvement moderne et qui la fasse circuler. […] Dans les manières de la sentir, et surtout d’oser la rendre depuis le xvie siècle en France, on compterait différents temps et comme divers degrés d’initiation avant d’arriver à son expression toute nue et toute simple, à laquelle on n’est pas encore venu. […] C’est dans un tel état de choses, anarchique tant qu’on le voudra, mais riche d’éléments, fécond de germes, et qui a peut-être encore son avenir, si, comme nous l’espérons, la France a le sien, — c’est dans un tel moment ou jamais que de telles œuvres peuvent avoir à la fois toute leur liberté d’exécution et leur part d’efficacité. […] La Bible de Luther et ses puissants effets en Allemagne sont connus, mais débordent notre sujet ; il suffit de se rappeler le Plutarque d’Amyot en France. […] En France, les personnes même instruites (hors du cercle de l’érudition) sont trop accoutumées à ne juger l’antiquité que sur quelques grands noms qui reviennent sans cesse, qu’on cite à tout propos et qu’on croit connaître.
L’histoire s’est transformée depuis cent ans en Allemagne, depuis soixante ans en France et cela par l’étude des littératures. […] Ceci est le premier pas en histoire ; on l’a fait en Europe à la renaissance de l’imagination, à la fin du siècle dernier, avec Lessing, Walter Scott ; un peu plus tard en France avec Chateaubriand, Augustin Thierry, M. […] Il y eut une de ces concordances lorsque, au dix-septième siècle, le caractère sociable et l’esprit de conversation innés en France rencontrèrent les habitudes de salon et le moment de l’analyse oratoire, lorsqu’au dix-neuvième siècle, le flexible et profond génie d’Allemagne rencontra l’âge des synthèses philosophiques et de la critique cosmopolite. […] Seules, la Grèce ancienne, la France et l’Angleterre modernes, offrent une série complète de grands monuments expressifs. J’ai choisi l’Angleterre, parce qu’étant vivante encore et soumise à l’observation directe, elle peut être mieux étudiée qu’une civilisation détruite dont nous n’avons plus que les lambeaux, et parce qu’étant différente, elle présente mieux que la France des caractères tranchés aux yeux d’un Français.
C’est par cette raison que les théories pures de la Révolution, dépopularisées par les douleurs et les crimes dont leur enfantement a travaillé la France, revivent et revivront de plus en plus dans les aspirations des hommes. […] L’histoire, quand le temps d’être juste sera venu pour elle, rendra à la France l’hommage unique qui lui est dû pour ces cinq mois pendant lesquels elle se gouverna sans gouvernement légal, par sa propre sagesse et par la seule autorité de la raison publique. […] On l’accusa de s’être arrogé l’initiative sur les départements et d’avoir substitué la volonté de Paris à la volonté de la France. […] La France ne lui reprochait ni le 14 juillet, ni le Jeu de Paume, ni même le 10 août, où Paris avait conquis pour elle, sans la consulter et sans l’attendre, la Révolution et la république. […] Son fils règne sur la France.
C’est toi que j’en atteste, ô jeune Asgill, toi dont le malheur sut intéresser l’Angleterre, la France et l’Amérique. […] La France était attentive à ces querelles, et se décidait pour l’un ou pour l’autre parti. […] Le bruit de ses nombreux triomphes se répandit dans toute la France. […] Au-dessus, on croyait voir planer encore l’âme du héros, attentive aux hommages de la France. […] Il avait donné l’ordre à Pigalle de représenter sur le marbre, et les triomphes du héros, et la douleur de la France.
En Angleterre, les troubles civils qui ont précédé la liberté, et qui étaient toujours causés par l’esprit d’indépendance, ont fait naître beaucoup plus souvent qu’en France de grands crimes et de grandes vertus. […] Le Nord a été plus vite affranchi que la France de ce genre recherché, dont on aperçoit des traces dans les anciens poètes anglais, Waller, Cowley, etc. […] Pour juger quels sont les effets de la tragédie anglaise qu’il nous conviendrait d’adapter à notre théâtre, un examen resterait à faire : ce serait de bien distinguer, dans les pièces de Shakespeare, ce qu’il a accordé au désir de plaire au peuple, les fautes réelles qu’il a commises, et les beautés hardies que n’admettent pas les sévères règles de la tragédie en France. […] Le théâtre de la France république admettra-t-il maintenant, comme le théâtre anglais, les héros peints avec leurs faiblesses, les vertus avec leurs inconséquences, les circonstances vulgaires à côté des situations les plus élevées ?
La politique des Stuarts et la politique de 1688 y ont chacune son théoricien, l’une dans l’auteur du Léviathan, l’autre dans l’auteur de l’Essai sur le gouvernement civil ; mais c’est surtout en France, au xviiie siècle, que l’union de la politique et de la philosophie a été brillante et féconde : Montesquieu, Rousseau, Turgot, Condorcet, en sont les témoignages les plus éclatants, mais non pas les seuls. […] Enfin, parmi ces nobles esprits, il faut placer au premier rang l’illustre publiciste enlevé à la France il y a quelques années, et dont le nom grandira de plus en plus avec le temps, M. de Tocqueville. […] Il a une vraie admiration pour les institutions anglaises, et, sans être, comme on l’a dit récemment, un libéral, il aime à faire remarquer dans l’ancienne constitution de la France les éléments de résistance qu’elle opposait au pouvoir absolu. […] Quant à M. de Montlosier, ce gentilhomme d’Auvergne qui, dans l’Assemblée constituante, eut un mot sublime pour défendre le clergé, et auquel le clergé, à sa mort, refusa la sépulture, il est aussi ennemi que personne du pouvoir absolu ; il veut que l’on fonde l’ancienne société avec la nouvelle ; il accuse de folie toutes les revendications des émigrés contre les faits révolutionnaires : il comprend et admire la gloire militaire de la nouvelle France ; il combat avec une énergie qui ne fut pas pardonnée les empiétements du clergé dans l’ordre politique.
En bon Lorrain de Metz, ayant opté pour la France, il arborait un chauvinisme qui nous semblait bien hors de saison. […] M. Anatole France. […] Tant pis pour le bon renom de la France dans le monde ! […] M. Anatole France tombait amoureux de Florence et de l’Ombrie. […] Quelles, sont surtout les origines de la situation politique de la France à cette époque ?
Il oublie tous les plaisirs de la France, il oublie sa famille et la richesse qui l’attendait. […] En choisissant dans l’histoire de la France au moyen âge le sujet de sa nouvelle tragédie, M. […] Où est le clergé de France dans Agnès de Méranie ? […] À quelle heure, en quelle occasion paraît la noblesse de France ? […] À quelle heure, en quelle occasion est-il question des communes de France ?