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697. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Barbey d’Aurevilly, on a écrit des centaines d’articles sur cet hermétique romancier. […] J’ai écrit le mot imitation. […] écrivait-elle dans des journaux de mode ? […] Voilà bien des pages que j’écris pour ne dire que cela. Quelques autres qui devraient l’écrire, le pensent et ne l’écrivent pas.

698. (1923) Nouvelles études et autres figures

Il parlait et écrivait en arabe. […] Il écrit presque aussi facilement en vers qu’en prose ; et lorsqu’il écrit en prose, sa prose est émaillée de vers. […] Ils ont été moins écrits que parlés. […] Mais, quand ils écrivaient en français, ils écrivaient aussi bien que les Jansénistes. […] Pourquoi ne l’écrivit-il pas ?

699. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

C’est à ce sujet que Chapelain lui écrivait une lettre que j’ai sous les yeux, inédite, datée du 18 janvier 1662, portant à l’adresse : M.  […] Fléchier, vous nous écrirez tout cela !  […] Chapelle et Bachaumont, dix ans auparavant, avaient écrit une relation de leur voyage pour bien moins. […] Fléchier, à sa manière, fit donc comme eux, il écrivit ses historiettes et son voyage, il tint son journal. […] [NdA] Depuis que ceci est écrit, M. 

700. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. » pp. 124-157

Ils écrivent à Douai. […] Elle m’écrivait à ce sujet : « En rentrant le soir, j’ai trouvé votre lettre et Pascal que je n’ai point quitté depuis. […] Le frère auquel elle écrivait était un ancien soldat qui avait servi sous l’Empire dans les guerres d’Espagne et qui avait été ensuite prisonnier en Angleterre sur les pontons d’Écosse. […] Mais écrire quoi que ce soit m’est impossible, car toutes mes idées retournent vers ma bien-aimée Inès, mon adorable fille absente. […] Ce morceau a été écrit pour servir d’introduction aux Poésies choisies de Mme Valmore, publiées dans la Bibliothèque-Charpentier.

701. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

. — L’art d’écrire en France. — À cette époque il est supérieur. — Il sert de véhicule aux idées nouvelles. — Les livres sont écrits pour les gens du monde. — Les philosophes sont gens du monde et par suite écrivains […] Point de livre alors qui ne soit écrit pour des gens du monde et même pour des femmes du monde. […] Le mathématicien d’Alembert publie de petits traités sur l’élocution ; le naturaliste Buffon prononce un discours sur le style ; le légiste Montesquieu compose un essai sur le goût ; le psychologue Condillac écrit un volume sur l’art d’écrire  En ceci consiste leur plus grande gloire ; la philosophie leur doit son entrée dans le monde. […] Enfin, ce qui manque à La Bruyère, ses morceaux s’enchaînent ; il écrit, non seulement des pages, mais encore des livres ; il n’y a pas de logicien plus serré. […] J’ai de cela des preuves que je ne veux pas écrire et qui, sans avoir eu besoin de l’expérience, autorisent mon opinion. » Cf. 

702. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Pas de pouvoirs intermédiaires, ni de division des pouvoirs, ni de constitution écrite : pas de droit, hors et contre le droit du roi. […] Les Paroles d’un croyant furent écrites en 1833, en quelques jours, à la Chesnaie, près de Dinan, où il s’était retiré. […] Il écrit en 1840 le mémoire sur la Propriété, pour répondre à une question de l’Académie de Besançon. […] Royer-Collard, ses discours et ses écrits, publ. par M. de Barante, 1861, 2 vol. in-8. […] Sa carrière politique fut terminée en 1848 : il écrivit quelques brochures sur la situation de 1849 à 1852.

703. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

Ceci est absolument nécessaire, ou presque absolument nécessaire pour La Fontaine, car il est un des hommes du dix-septième siècle qui ont mis le plus d’eux-mêmes dans leurs écrits, je dirai même qu’il est celui du dix-septième siècle qui a mis le plus de sa personnalité, de son être intérieur, de son être intime, non pas dans tout ce qu’il a écrit, mais dans une bonne partie de ce qu’il a écrit. […] La Fontaine, en 1660, a juste trente-neuf ans ; il est bien près de la quarantaine, et il n’a encore rien ou presque rien écrit. […] [La Fontaine avait écrit à très peu près toutes ses œuvres.] […] Mais enfin, il y a à tenir compte de ce milieu, comme nous disons de nos jours, et l’on sait très bien, malheureusement, de tout temps, qu’une lettre qu’on écrit est écrite toujours par deux personnes, par celle de qui elle part, et par celle à qui elle va. […] Ils paraissent aussi grands dans leur vie, aussi grands dans leur façon d’être que dans leur façon d’écrire.

704. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Jamais peut-être on n’a plus mal écrit en vers, d’un style à la fois plus emphatique et plus plat. […] Quevedo n’a-t-il pas écrit le Don Pablo de Ségovie ? […] Edgar Zévort vient d’écrire un assez bon Montesquieu. […] Mais n’est-ce pas se moquer du monde, et pas très plaisamment, que d’écrire le chapitre suivant ? […] Il a d’abord, lui tout seul, autant ou plus écrit que Montesquieu, Jean-Jacques, et Diderot ensemble.

705. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 34, que la réputation d’un systême de philosophie peut être détruite, que celle d’un poëme ne sçauroit l’être » pp. 489-511

La langue dans laquelle l’éneïde étoit écrite, étoit la langue vulgaire. […] Que nos critiques se bornent donc à écrire contre ceux des commentateurs qui voudroient ériger en beautez ces fautes, dont il est toujours un grand nombre dans les meilleurs ouvrages. […] Si l’auteur écrit mal, personne n’en parle. S’il écrit bien, on dit qu’il a exposé assez sensément ce qu’on sçavoit déja. […] Tout ce qu’on peut dire contre la réputation des bons ouvrages de l’antiquité a été écrit, ou du moins il a été dit.

706. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

Or, si avec ces quelques mots toujours cités, quand on parlait d’elle, elle exerçait je ne sais quel irrésistible empire sur les imaginations les plus ennemies, que sera-ce quand on pourra lire et goûter tant d’écrits marqués à l’empreinte d’une âme infinie, de cette âme qui, sans en excepter personne dans l’histoire de l’esprit humain, — quand elle fut obligée d’écrire, soit pour se soulager d’elle-même, soit pour remplir un grand devoir, fit tenir, dans les limites étouffantes d’une langue finie, le plus de son infinité ? […] Le Système du monde de Laplace n’a qu’un petit nombre de lecteurs qui l’entendent et peuvent le juger, mais les écrits de sainte Térèse sont plus difficiles à comprendre, dans les arcanes de leur beauté, que les livres même de Laplace. Nous parlons surtout de ses grandes œuvres spirituelles, sa Vie écrite par elle-même, et ce Château de l’âme sur lequel un jour nous reviendrons. […] Malheureusement, du reste, ce n’est pas dans un chapitre de la nature de celui-ci que nous pouvons donner une idée complète de la vie de Sainte Térèse écrite par elle-même ; il faudrait s’arrêter plus longtemps que nous ne le pouvons. […] Sa Vie, comme elle nous l’a laissée, cette longue poésie écrite tout en élans, est un des plus beaux livres assurément de la littérature espagnole, mais elle est aussi le plus beau traité de psychologie appliquée qu’il y ait dans quelque littérature que ce soit.

707. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

Tout ce qui a plume aux doigts écrivit là-dessus plus ou moins passionnément pour le quart d’heure. […] C’est en sortant de Wetzlar que Goethe écrivit Werther. Il l’écrivit comme tous les hommes qui écrivent leur histoire, en la mêlant si bien avec le mensonge, qu’eux seuls, l’œuvre faite, sont capables de dire : « Voici l’idéal, et voilà la réalité !  […] nous ne faisons pas un crime à Goethe d’avoir écrit Werther sur ses impressions personnelles ; car c’est une loi pour ces esprits puissants de boire leur sang, comme le Beaumanoir du combat des Trente, et non pas pour désaltérer, mais pour féconder leur génie. […] Dans le courant de mars 1773, Goethe écrivait à Kestner ces mots qu’il aura pu mettre dans le Divan plus tard, qu’on dirait traduits d’un poète arabe et qui sont superbes, — littérairement parlant : « Je marche à travers des déserts où il n’y a pas d’eau.

708. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

Il faut bien le dire, pour expliquer le peu de poésies qui surnagent sur la grande quantité de vers écrits par des plumes d’un talent à faire illusion, la poésie, en dehors des procédés matériels du rhythme, c’est la force de l’individualité rompant subitement la chaîne des traditions et le fil délié des réminiscences. […] Il nous citerait beaucoup de vers charmants et perdus, qui n’ont pu parvenir à faire des poètes de ceux qui les avaient écrits. L’autre jour, en feuilletant un poème de mauvais goût, écrit par un carme, nommé le P. […] , et nous sommes persuadé qu’il arrivera à écrire un de ces livres dont la supériorité se chiffre plus haut ou plus bas, selon l’intensité du génie, mais qui, en définitive, sont des œuvres. […] On n’écrit pas la vie de Messaline : on la flétrit ; et Rétif de la Bretonne est la Messaline mâle du xviiie  siècle.

709. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Écrivez donc Bérénice ! […] il a écrit Les Plaideurs. […] Quelque jeune homme devrait l’écrire. […] Gresset a écrit le vers de l’éternité. […] Quand le tout était fait, il l’écrivait.

710. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Encore une fois, il écrit mal, et les défauts de sa manière d’écrire sont justement ceux de tous qu’on pardonne le moins au critique et à l’historien. […] Ils ont commencé d’écrire avant d’avoir pensé. […] Mal écrits ? […] Comment n’y aurait-il pas aussi un art de parler et d’écrire ? […] Combien de gens qui n’écriraient pas, si l’on exigeait, si l’on pouvait exiger d’eux qu’avant d’écrire ils eussent médité cette leçon de l’ancienne politesse !

711. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Dada qui affirme qu’il n’y a pas besoin de se frapper et qu’on peut écrire n’importe quoi leur enlève du coup toute inquiétude. […] Puis il commença d’écrire les Chants de Maldoror. […] Les figurants se tiennent mal, et ne vagissent que des expressions sans nouveauté, mais une scène est écrite. […] Il collabore aux Cahiers idéalistes d’Édouard Dujardin et écrit des essais, des poèmes, des pièces. […] Il écrit la biographie de Max Jacob et d’Apollinaire dont il a été l’ami et plusieurs recueils de souvenirs.

712. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

On croit comprendre un mot tel qu’il est écrit ? […] Vous avez dû écrire une bien grande lettre, là-haut ! […] Il ne l’aurait pas écrite à quarante ans, ni même à cinquante. […] Hugo a le teint coloré et les cheveux blonds », écrivait mélancoliquement Th.  […] Voici, par exemple, ce qu’il écrivait à un M. 

713. (1902) Le critique mort jeune

Nul ne longe cette fosse commune sans concevoir la vanité du métier d’écrire. […] Or, écrit M.  […] Ceci était écrit vers 1898. […] Comme l’a écrit M.  […] Renouvier a écrit un autre livre sur Victor Hugo le philosophe.

714. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

Écoutons ce récit dans une note écrite de la main de sa nièce. […] Cédant à l’émotion du sentiment qu’elle inspirait au prince Auguste, Juliette écrivit à M.  […] Madame Récamier reprit son sang-froid un moment troublé ; elle écrivit au prince pour retirer la parole écrite qu’elle lui avait donnée d’être à lui. […] « J’espère, écrivit-il, que ce trait me guérira du fol amour que je nourris depuis quatre ans ! […] Voilà une terrible lettre politique ; je l’ai écrite de colère ! 

715. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 540-543

On y trouve l’Histoire des démêlés des Ecrivains les plus célebres, anciens & modernes ; il est assez bien écrit, & contient un grand nombre d’anecdotes singulieres, propres à le rendre amusant ; mais la vérité, la justice & le bon goût y sont presque toujours sacrifiés à M. de Voltaire, dont M. l’Abbé Iraïl a élevé un des petits neveux. Le Lecteur même un peu éclairé n’y peut méconnoître, en plusieurs endroits, la touche & les idées de l’Historien du Siecle de Louis XIV : c’est sa maniere d’écrire, sa tournure d’esprit, sa façon de penser ; ce qui a fait dire à quelques personnes, qu’il avoit eu grande part à cet Ouvrage. […] Nous nous contentons d’avertir le Lecteur du cas qu’on doit faire de ces Auteurs prétendus impartiaux, qui ne s’occupent jamais que de ceux pour qui ils écrivent, sans réfléchir sur ce qu’ils écrivent.

716. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Habile à dessiner, à écrire. […] Il est à écrire, à jouer. […] Tertullien écrivit contre ces hérétiques. […] On écrit holà avec l’accent grave. […] La lecture de ce qui est écrit selon l’un de ces alphabets, n’empêche pas qu’on ne lise ce qui est écrit selon un autre alphabet.

717. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers (tome xviie ) » pp. 338-354

Pour moi, et, je pense, pour la plupart des lecteurs, la campagne de France, si louée, était auparavant, et malgré d’intéressants mais incomplets récits, un merveilleux poème écrit plus ou moins dans une langue étrangère que je ne comprenais qu’en gros, à peu près, que j’admirais un peu sur la foi des gens du métier : M.  […] Thiers lui-même y a retrouvé comme son héros (avec tous les mérites acquis) ce je ne sais quoi de rapide et de svelte qui caractérisait ses premiers récits de 1796, ces anciennes pages un peu trop oubliées maintenant, effacées par ses derniers écrits, mais qui étaient d’une si fraîche inspiration et comme enlevées et légères. […] C’est le matin même de Montereau que Napoléon écrivait à M. de Caulaincourt afin de lui retirer la carte blanche qu’il lui avait donnée pour les conférences de Châtillon ; et, lui exprimant le changement de la situation, il la jugeait ainsi : « Ma position est certainement plus avantageuse qu’à l’époque où les Alliés étaient à Francfort ; ils pouvaient me braver, je n’avais obtenu aucun avantage sur eux, et ils étaient loin de mon territoire. […] Le ministre de la guerre m’a mis sous les yeux la lettre que vous lui avez écrite le 16. […] Thiers dès l’origine, dans ce qu’il écrivait sur la Révolution française, sur la Convention, ne s’est point amollie ni usée chez lui avec les années, et elle donne à ce dernier volume de son Histoire de l’Empire, au milieu de ses autres mérites, une vie singulière.

718. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — I » pp. 146-160

— J’ai été instruit de ma réforme, écrit-il encore, dans un moment où, honoré de la confiance des généraux, je commandais le point essentiel de la première division de droite, avec huit et même douze bataillons, et à l’une des plus sanglantes affaires qui eurent lieu à l’armée d’Italie, à Melognoo. […] Son premier mouvement sera non de joie, mais pour décliner l’honneur, le fardeau ; il écrira à son père pour le consulter, pour lui demander s’il doit ou non accepter. « Je ne saurai trop vous répéter, général, écrit-il à Bonaparte lui-même, qu’une division de 9000 hommes est pour moi un fardeau qui m’accable. […] Ainsi après une affaire malheureuse, l’attaque des positions en avant de Saorgio, sous Brunet, il écrivait (juin 1793) : De notre côté, nous avons à pleurer bien des braves. […] Ce général de brigade, qui vient de prendre les chariots et les bagages de l’ennemi, se voit dans la nécessité d’écrire à son père : Un peu de numéraire pour changer mes habits et harnacher mes chevaux me serait nécessaire. […] Cinq mois après (19 mars 1796), Joubert écrivait de Finale, dans la rivière de Gênes : Le gouvernement, tout occupé du Rhin, nous laisse sans argent, à la merci des fripons qui nous administrent.

719. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite.) »

Et d’abord au maréchal, il écrivait gaillardement deux jours après la bataille : « Au camp de Rosmaer, le 4 juillet 1717. […] Cependant je lui ai écrit deux mots le soir de la bataille sur le cul d’un chapeau, et tous les autres jours ensuite le petit sauteur (probablement le petit comte de Billy) s’est escrimé aussi de détails qui doivent être parvenus à cette heure. […] Certes, le grand Condé, lors même qu’il badinait, devait écrire autrement ; et que diraient les Bussy, les Saint-Évremont, les La Rochefoucauld, les Clerembaut, les Grammont, de cette étrange qualité de langage ? […] Il y eut un mémoire écrit au nom du prince sur la question, et une réponse catégorique et fort digne, de Duclos : il importait au moins qu’après l’avance qu’on lui avait faite et qu’elle s’était empressée d’accueillir, la Compagnie ne reçut point un affront. […] M. le comte de Clermont avait écrit à l’Académie pour s’excuser de venir à l’élection, attendu qu’il était obligé d’aller à Fontainebleau.

720. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Préface » pp. 1-22

On possède beaucoup d’observations faites sur des personnes attaquées de maladies mentales ; mais les autobiographies, les lettres écrites par ces personnes, les sténographies de leurs conversations ou de leurs discours, comme en a publié Leuret4, sont en trop petit nombre. […] Les aliénistes n’ont qu’à rassembler les écrits de leurs malades ou à écrire sous leur dictée pour nous fournir là-dessus tout ce qui nous manque. […] J’ai vu une personne qui, en causant, en chantant, écrit, sans regarder son papier, des phrases suivies et même des pages entières, sans avoir conscience de ce qu’elle écrit. […] D’autre part, pour bien interpréter cette acquisition, il faudra des linguistes, et nulle part un aliéniste ne trouvera de plus beaux cas que dans les écrits indiens. […] Carlyle a écrit celle de Cromwell, Sainte-Beuve celle du Port-Royal ; Stendhal a recommencé à vingt reprises celle de l’Italien ; M. 

721. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le cardinal de Retz. (Mémoires, édition Champollion.) » pp. 238-254

Quand il venait à Paris sans la voir, il ne s’en consolait pas : « Vous lui faites souhaiter la mort du pape », écrivait Mme de Sévigné. […] Chacun, à cette occasion, lui écrivit pour lui faire compliment de sa grandeur d’âme. […] Il est difficile d’admettre que celui qui les écrivait fût le moins du monde touché d’une pensée religieuse. Pourtant, comme on suppose que les dernières parties en ont été écrites vers cette époque de 1675-1676, il serait téméraire de dire qu’une pensée de ce genre n’ait pas fini par germer dans le cœur du cardinal de Retz. […] Mme de Sévigné l’a pleinement justifié : Vous savez, écrit-elle à Bussy, qui ne demandait pas mieux que d’être des railleurs (27 juin 1678), vous savez qu’il s’est acquitté de onze cent mille écus.

722. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Despréaux, avec le plus grand nombre des écrivains de son temps. » pp. 307-333

Une dame disoit : Il y a tant d’amour-propre dans tout ce qu’il a écrit, que cela fait mal au cœur. […] Malgré le fade égoïsme, répandu dans les écrits du cher cousin de madame de Sévigné, on ne peut lui refuser la qualité de bel-esprit. […] Si jamais sa bile dut être enflammée, ce fut d’un morceau écrit avec beaucoup d’élévation & de vivacité. […] Si tu veux du public éviter les outrages, Fais effacer ton nom de tes propres écrits. […] Il écrivit libèles sur libèles, & voulut persuader que Despréaux n’étoit qu’Horace lui-même, ou Juvénal pillé grossièrement ; que le métier qu’il faisoit étoit contre toutes les loix humaines & divines.

723. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Essai, sur, les études en Russie » pp. 419-428

Les premières écoles sont les basses, les écoles à lire, à écrire et à compter. […] Quand un enfant sait parfaitement lire, on l’envoie à l’école à écrire et à compter. […] Ces basses écoles sont pour le peuple en général, parce que, depuis le premier ministre jusqu’au dernier paysan, il est bon que chacun sache lire, écrire et compter. […] Je ne m’arrête pas beaucoup au grief de la noblesse ; peut-être se réduit-il à dire qu’un paysan qui sait lire et écrire est plus malaisé à opprimer qu’un autre. […] Il peut l’écrire en allemand.

724. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

Ceux qui sont écrits pour Dieu restent anonymes. […] Mais un homme se présente qui, s’il n’a pas écrit l’Imitation, paraît avoir été seul capable de l’écrire. […] La plus grande preuve que ces consolations intimes furent écrites par lui, c’est qu’il était presque impossible qu’elles fussent écrites par un autre. […] Gerson, appelé dans toutes les éditions du temps auteur de l’Imitation, n’écrivit jamais pour une secte, mais pour le genre humain. […] Il écrivait pour l’homme et non pour une exception de l’homme.

725. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Il m’a chargé de l’excuser près de vous, pour n’avoir rien écrit sur le livre, mais il n’en a pas la force. » Et il m’annonce qu’on regarde le pauvre garçon, comme perdu. […] Et la lettre est écrite, au milieu de plaisanteries de Drumont, montrant un très vrai dédain du danger. […] Il devrait bien lâcher le macabre, et écrire un livre de prose, sur ce dont il cause d’une manière si spéciale. […] Son interlocuteur aurait fait, avec son haleine, de la buée sur le carreau d’une fenêtre, près de laquelle il était, et écrivait avec son doigt un chiffre, — effacé, aussitôt qu’il l’avait écrit. […] Il lui écrit, et lui demande la permission de lui faire une visite.

726. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

Nous n’avons pas peur de ce que nous écrivons, et nous avons écrit : jusqu’au crime. […] Il écrit sur l’histoire, il n’écrit pas l’histoire. […] Que n’a-t-on pas écrit sur Richelieu ! […] Michelet, malgré sa dévotion pour les Saintes révolutionnaires dont il écrit la légende, a mieux aimé (peut-être n’était-il pas libre dans ce choix) se répéter et se recopier que de penser et d’écrire à neuf. […] Qui ne sait l’outrance de la pensée de l’écrivain qui a écrit le Prêtre, la Femme et la Famille ?

727. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

L’écrivain écrit, l’homme sent et pense. […] si vous lui écriviez pour arranger ce voyage ? […] « Je ne pouvais ni penser ni travailler ; il faut pourtant écrire, écrire tous les jours pour conquérir l’indépendance qu’on me refuse ! […] Écrire quand on a le cerveau fatigué et l’âme remplie de tourments ! […] Que d’ouvrages il m’a fallu relire pour écrire ce livre !

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