» — « Le truc du brigadier dans la Champenoise, c’est un des trucs de l’Ars amatoria d’Ovide. » — « Le prologue d’Amphitryon contient en germe Orphée aux enfers et la Belle Hélène. » — A propos d’Un chapeau de paille d’Italie : « Voilà la filiation : Molière, Paul de Kock, Labiche. » — Le drame d’Antony, étant un drame psychologique, « tient de la méthode du XVIIe siècle et des tragiques grecs », etc., etc.
Il en fera uniquement l’homme qui passe, indifférent aux lieux, aux langages et aux foules, qui passe porteur d’une âme plus pure, d’un caractère plus beau, d’une éloquence et d’une charité plus altières, l’homme qui détient le secret des lois et des méthodes psychologiques, les raisons du cœur humain, les analogies et les idées générales de la société, l’homme qui, parmi les actifs du domaine transitoire, médite les vérités permanentes et les définit à travers les fluctuations de leurs formes.
Voilà pourquoi ces deux génies, si distants l’un de l’autre, si dissemblables, si divers d’essence et de tendance, se sont rencontrés néanmoins dans leur méthode divergente, sur un point d’exercice, et ont communié dans la religion du dandysme.
C’est une des méthodes et, pour ainsi dire, des compensations de la nature de hâter ainsi la maturité de ce qu’elle veut moissonner avant l’âge, et de rassembler en quelque sorte tous les développements du moral dans un court espace.
Franklin, là aussi, a essayé d’appliquer sa méthode : prenant le livre des Prières communes à l’usage des protestants, il a voulu le rendre plus raisonnable selon lui, et de plus en plus moral ; et pour cela il en a retranché et corrigé plus d’une partie ; il a touché aux Psaumes, il a abrégé David.
On voit sa méthode, qui fut toute d’assemblage et de marqueterie.
Fidèle au parti pris dont on s’est fait une méthode, de n’indiquer ici que les directions générales vers lesquelles la vue peut se porter, on se borne à signaler ce champ d’investigation psychologique qu’une longue étude parviendrait seule à épuiser.
Cette méthode produit nécessairement deux effets ; elle facilite l’attention du spectateur, parce que les choses, plus liées entre elles, se lient aussi plus facilement dans son esprit ; et elle augmente d’ailleurs son émotion, parce qu’il est frappé plus continûment par le même endroit.
Un érudit est un maçon, un philosophe est un architecte ; et quand l’architecte, sans nécessité absolue, au lieu d’inventer des méthodes de construction, s’amuse à tailler, non pas une pierre, mais cinquante, c’est que, sous l’habit d’un architecte, il a les goûts d’un maçon.
Je ne cite que ses principaux travaux ; mais cela suffit pour que nous accueillions la nouvelle thèse de ce grand arabisant avec toute l’attention que sa méthode et son talent exigent. […] Mais quelle vocation, quel dévouement, quelle foi dans l’efficacité de leur enseignement, quelle dépense d’eux-mêmes, chez des maîtres qui appliquent une pareille méthode ! […] Cette méthode, dont le Père Pétau et le Père Porée et tant d’autres Pères ont donné des modèles, est restée celle de l’Université. […] Les méthodes qu’elle prônait, ces méthodes responsables de tant d’ouvrages illisibles et inutiles, étaient les méthodes allemandes. […] Il fait à l’École d’application les études pratiques qu’on fait ailleurs ; mais il les fait avec une méthode de travail incomparable.
Peu d’écrivains, sans doute, ont éprouvé cette méthode ; l’amour de la gloire qui fait écrire est trop impatient pour se résoudre à de si longs délais : mais je doute encore que ceux qui l’auroient suivie s’en fussent bien trouvés, sur tout pour les ouvrages de génie. […] Ces conditions une fois observées, si on me demande de laquelle de ces méthodes doit résulter un plus grand plaisir pour les spectateurs, j’avoüe que je panche beaucoup pour la multiplicité d’incidens, par la raison que dans un événement trop simple, la variété ne peut être que fine, et que l’uniformité du fond est bien plus frappante que la diversité des circonstances : que dans la multiplicité (bien entendu qu’elle se rapporte toûjours à un seul intérêt) l’esprit et le coeur sont émus à tout moment par des tableaux sensiblement variés, et qu’ainsi et la curiosité et la passion y sont à la fois et plus sûrement satisfaites. […] C’est par cette méthode que le spectateur est d’abord dans l’illusion ; il n’appercoit pas le poëte sous les personnages, parce que l’art des préparatifs disparoît, et qu’il se tourne en mouvemens et en passion. […] Le malheur est qu’on s’en tient à la marche ordinaire, et que content de faire le mieux qu’il est possible dans la méthode reçûë, on ne s’avise pas de raisonner sur la méthode même. […] Cette méthode produit nécessairement deux effets : elle facilite l’attention du spectateur, parce que les choses plus liées entr’elles, se lient aussi plus aisément dans son esprit ; et elle augmente d’ailleurs son émotion, parce qu’il est frappé plus continument par le même endroit.
La méthode la plus ordinaire et la plus humble consiste à passer devant ces toiles et ces marbres afin de s’exposer soi-même, et de faire voir au prochain ce que l’on porte sur la tête ou sur le dos. […] Dans le dialogue intitulé Livres de classe, un ami fait à M. et Mme Bauvin une conférence sur la meilleure méthode à suivre pour enseigner l’histoire aux enfants. […] Deux mots suffisaient à exposer la méthode : ce gentleman faisait toujours son devoir, tout simplement. […] Procédons avec méthode. […] La salle où il enseigne, au Collège de France, est toujours fréquentée par des auditeurs venus de loin, qui vont ensuite porter, dans les universités de l’Europe ou du nouveau monde, les résultats de sa doctrine et les applications de sa méthode.
Un jour vient où il s’aperçoit que la méthode d’observation directe est insuffisante pour tout voir. […] Or peut-être ne serait-il pas plus absurde d’en conseiller l’emploi au mathématicien que d’y voir une méthode à l’usage des romanciers. […] C’est qu’à vrai dire la méthode n’est rien pour qui ne sait pas l’appliquer. […] Cette méthode suppose d’abord qu’on a des yeux et qu’on s’en sert pour voir. […] Il est probable en effet qu’il le doit en partie à sa méthode d’observation patiente, minutieuse, d’une observation de myope dont le regard s’accroche aux détails.
Cette méthode, qui peut, au premier aspect, sembler singulière, n’est pas, je crois, sans avantage lorsqu’il s’agit d’un homme tel que Pétrarque, dont le cœur a gouverné l’esprit et la volonté. […] Bulwer a choisi, pour peindre le parasite, la plus facile des méthodes, car qu’y a-t-il au monde de plus simple à imaginer qu’un homme qui dit : Je suis parasite ? […] Or, une telle méthode, appliquée avec persévérance ou plutôt avec insouciance, ne peut captiver l’attention du lecteur. […] C’est une méthode que je ne saurais approuver. […] Quelles sont en effet les conséquences naturelles, les conséquences inévitables d’une telle méthode ?
Quoi qu’en pensent nos « parnassiens » modernes, le calcul, la patience, la méthode, la bonne volonté sont impuissants à produire une grande œuvre : dans la morale, la bonne volonté est tout, a dit Schopenhauer, dans l’art et surtout dans la poésie, elle n’est rien. […] Mais il y a ici des écueils de diverses sortes auxquels les écrivains de la génération présente nous paraissent souvent se heurter ; il importe donc de déterminer dans quelles limites et par quelle méthode l’art peut ainsi s’inspirer de la science ou de la philosophie. Une première méthode que nous trouvons parmi les artistes contemporains, c’est celle de nos « naturalistes ». […] Ces tentatives ont été généralement faites en dehors de tout esprit scientifique et sans méthode raisonnée. […] Par exemple les enfants mathématiciens dont parle Bagehot avaient besoin d’une certaine tension nerveuse pour compter sans méthode et d’après des procédés empiriques : leur donner une méthode, c’était épargner de la fatigue à leurs cellules cérébrales, et cela, remarquons-le bien, sans rien changer au résultat obtenu ; dans ce cas, l’instinct, distancé par le raisonnement, devait évidemment disparaître ; c’est ainsi que l’ouvrier disparaît devant les machines qui travaillent à sa place.
Il a étudié dans des gymnases où les méthodes d’enseignement ne sont pas absolument les mêmes que dans nos collèges classiques. […] C’est cette méthode du « divertissement » que déjà recommandait Pascal. […] Il s’applique consciencieusement les bienfaits de ce système où la méthode est remplacée par la bonne volonté. […] On peut bien en avoir répudié bruyamment certaines tendances, on en garde de saines méthodes de travail. […] Il nous reste à recueillir les renseignements qu’on nous donne sur l’œuvre de ces messieurs, sur leurs idées, leurs projets, leur méthode de travail.
Il est dès lors naturel d’en prendre ceux-ci pour le signe ou d’expression symbolique et de glorifier les uns par l’intermédiaire des autres ; c’est ainsi que des cérémonies organisées pour le centenaire de la naissance de Descartes ou de la publication du Discours de la Méthode, pour le centenaire de la naissance d’Auguste Comte ou de la première édition du Cours de philosophie positive pour le centenaire de la naissance de Marx ou du Manifeste communiste de Marx et Engels, pourraient respectivement s’entendre en l’honneur de la philosophie moderne, du positivisme et du socialisme, bien que ces mouvements aient préexisté à ces personnalités puissantes comme à ces œuvres et qu’ils les débordent beaucoup, nul ne saurait dire de combien au juste. […] Il y applique des méthodes d’investigation et de dissection à la Condillac, comme si elles constituaient précisément le fond premier et naturel de l’amour. […] Ce que j’aurais dû faire, s’eût été d’avertir le lecteur et de lui dire : « Tous les chapitres de cet ouvrage sont composés d’après les bonnes règles de la méthode historique et critique qui veut que chaque assertion puisse être textuellement justifiée, — mais à l’exception d’un seul : celui des Bretons. […] Il n’y avait pas prise à une méthode plus « scientifique ». […] Ce périple, à son propos, dans la Bretagne des vieux âges et la Bretagne moderne ne tient pas, de ma part, à une méthode générale et pour tous les cas.
De Condillac, et du temps où ils dînaient ensemble au cabaret, Rousseau a pu retenir le point de départ de l’Émile, le principe de la méthode : partir toujours de faits sensibles, aller du concret à l’abstrait, faire découvrir à l’enfant toutes les idées au lieu de les lui enseigner. […] Ne pas se contenter de montrer l’objet, mais conduire l’enfant de la sensation brute à la notion réfléchie, à la connaissance abstraite ; l’exercer à débrouiller, analyser, interpréter ses impressions, il n’y a pas de meilleure méthode pour former de bons esprits.
Un homme supérieur qui avait reçu la pensée de Bossuet de la bouche même de ce grand homme, Fleury, avait écrit, avant le Traité des études, et presque sous le même titre, son Traité du choix et de la méthode des études. […] Si le livre de Rollin n’est pas original par un plan d’études nouveau, il l’est par l’explication de celui que Rollin a vu pratiquer, qu’il a pratiqué lui-même ; il l’est par sa méthode, la meilleure qu’on ait imaginée pour cultiver, par les deux antiquités, l’homme et le chrétien.
Dans l’art, l’ignorance des procédés ou méthodes et la maladresse de main a des inconvénients sans nombre, mais elle a du moins un avantage : c’est que l’ignorant a besoin de sentir sincèrement et d’être ému pour composer quelque chose de passable ; l’érudit, lui, n’en a pas besoin ; le procédé remplace chez lui l’inspiration ; le convenu et le conventionnel, le sentiment spontané du beau. « L’inspiration, disait Baudelaire, c’est une longue et incessante gymnastique. » Verlaine, l’ancien parnassien312 qu’on cite aujourd’hui comme un novateur, a dit aussi : A nous qui ciselons les mots comme des coupes Et qui faisons des vers émus très froidement Ce qu’il nous faut à nous, c’est, aux lueurs des lampes, La science conquise et le sommeil dompté. Enfin Gautier, leur maître à tous dans l’art de versifier pour ne rien dire, avait écrit : « La poésie est un art qui s’apprend, qui a ses méthodes, ses formules, ses arcanes, son contre-point et son travail harmonique313. » Gautier oublie que le contre-point, sans l’inspiration, n’a jamais fait un musicien ; ce qu’il dit de la poésie s’applique simplement à la versification, laquelle en diffère comme la science de l’harmonie diffère du génie musical.
Ces hommes, que l’on pourrait être tenté de considérer comme des types, l’auteur les réalise jusqu’au bout par mille traits adventices, les implique dans des épisodes, de menues aventures, les complique et les diversifie de toute manière, les met sans cesse en opposition avec eux-mêmes, use en un mot non pas de la méthode romanesque habituelle qui consisterait à les rendre le plus plausibles et le plus nus possible, mais d’une sorte de méthode historique fictive dans laquelle le personnage est d’abord posé comme existant, puis est narrée une histoire sans omission d’écarts ou de contradictions.
Ce qui s’empare d’eux alors, c’est l’indignation devant cet escamotage, cette escroquerie qui propose les résultats littéraires d’une méthode et dissimule que cette méthode est à la portée de tous.
Il semblait que, Louis XIV ayant abusé de sa méthode de régner, une nouvelle et plus douce manière devait être plus efficace et d’une application désormais certaine : Les rois ne peuvent être grands qu’en se rendant utiles aux peuples… Ce n’est pas le souverain, c’est la loi, Sire, qui doit régner sur les peuples… Les hommes croient être libres quand ils ne sont gouvernés que par les lois… Oui, Sire, il faut être utile aux hommes pour être grand dans l’opinion des hommes… Il faut mettre les hommes dans les intérêts de notre gloire si nous voulons qu’elle soit immortelle ; et nous ne pouvons les y mettre que par nos bienfaits.
Décidément elle avait été un peu élevée selon la méthode de Ponocrates dans Rabelais : « Se eveilloit donc Gargantua environ quatre heures du matin… » : et ce qui suit.
Le vicomte de Turenne, depuis duc de Bouillon, opina le premier : c’était un homme de grands discours et habile à donner des infinités de raisons à l’appui des conclusions qu’il embrassait ; ayant été récemment accusé d’avoir été trop prompt à la dernière levée de boucliers, son point de départ, cette fois, fut qu’il fallait changer de méthode, mettre de son côté le droit et l’apparence, éviter avant tout l’odieux : « Si vous vous armez, disait-il, le roi (Henri III) vous craindra ; s’il vous craint, il vous haïra ; s’il vous hait, il vous attaquera ; s’il vous attaque, il vous détruira. » Par ces raisons subtilement déduites et enchaînées, il concluait qu’il fallait introduire, faire couler les gens de guerre dans les armées royales et servir de la sorte sans enseignes déployées : « Le roi devra sa délivrance à notre vertu, et sacrifiera sa haine passée à notre humilité. » Cet avis allait l’emporter, et la majorité semblait s’y ranger lorsqu’un mestre de camp, c’est-à-dire d’Aubigné, commandé de parler à son tour, s’exprima en sens contraire et changea la face de la délibération.
Jung est de trop appliquer la méthode de Quintilien à Henri IV, de lui vouloir prendre la mesure comme à un ancien, de trop diviser et subdiviser son esprit, sa manière de penser et de dire, de séparer dans des compartiments divers ce qui n’a jamais fait qu’un, et ce qu’il vaudrait mieux accepter sous sa forme naturelle ; en un mot, de trop vouloir traiter comme un livre ce qui est un homme.
La méthode du premier, de cet artificieux Bouillon, c’est de se rendre nécessaire de tous côtés, de nouer avec tous, puis de retenir tous les fils dans sa main, et de rester, en fin de compte, le maître et le moyenneur des situations.
La Bruyère cherche avant tout cette variété et fuit la méthode.
C’était l’étude de la nature qui lui avait appris la large méthode ; la nature avait été son livre : « Avec elle, disait-il, nous avons affaire à la vérité infinie, éternelle, et elle rejette aussitôt comme incapable tout homme qui n’observe pas et n’agit pas toujours avec une scrupuleuse pureté.
Il me représente quantité d’esprits comme il y en a dans notre pays et à notre époque, mais comme il n’y en a peut-être pas assez, qui vont au fait, à l’utile ; qui ne sont pas préoccupés plus qu’il ne convient de la forme ; qui acceptent ce qui est bien, avec bon sens et sans chicane ; dont l’opposition n’a ni arrière-pensée, ni amertume ; qui élèvent plutôt qu’ils ne rapetissent les questions, qui ne les enveniment jamais ; qui peuvent sans doute préférer les méthodes et les solutions libérales, mais qui ne tiennent pas pour suspect tout bienfait qu’apporte un gouvernement fort ; qui prennent le régime sous lequel ils vivent, avec le franc et sincère désir d’en voir sortir toutes les améliorations sociales dont il est capable.
Les deux derniers volumes sont dignes des premiers, et l’auteur dans sa méthode originale et sûre, qui consiste à ne marcher qu’avec des pièces d’État, et, en grande partie, des pièces toute neuves, n’a point faibli un seul instant.
., soit devenu nécessaire, et qu’il faille dresser toute cette immensité d’échafaudage pour quatre ou cinq chefs-d’œuvre, les seuls qu’on relise et qui vivront ; mais la science ne fait point de ces partages, dès qu’elle prend les choses en main ; elle établit sa méthode et ne souffre pas de choix ni d’exception.
Ce n’est pas la bonne méthode de prendre les grands hommes de biais ou au rebours ; ne faisons pas une guerre de chicane à ces hautes natures.
L’un de ces derniers historiens et qui s’est dirigé d’auprès la méthode et par les conseils des vrais maîtres, M.
Avec tout le respect, avec toute l’admiration bien grande qui nous reste, nous dirons quelque chose de ce qui menacerait d’être chez lui un parti pris et une méthode nouvelle.
Chose plus piquante, irritante même, cette méthode exclusive avait l’air de tomber d’un air de rapidité et d’aisance.
Puis il s’est livré à la science, il en a tenté les deux voies maîtresses, les sciences de la nature, et l’érudition philologique ; celles-là pour en comprendre l’esprit, les méthodes, la portée, et pour compléter sa culture, celle-ci pour y chercher la matière de sa pensée et l’aliment de son activité.
Il organise ses fables selon deux méthodes principales.
. — Même méthode ; effet moins grand.
Le spectacle des maladies mentales lui fournissait surtout un vaste champ de réflexions pour cette étude de l’entendement humain dont il avait puisé le goût et, à ce qu’il croyait, la méthode, dans la société de Cabanis.
On devine déjà ce que peut être l’Histoire naturelle, écrite par un homme dont c’est là la principale méthode.
La méthode d’en jouer était encore dans l’enfance : Mme de Genlis, avec sa facilité et son adresse naturelle, en réforma et en perfectionna le doigté.
Un des premiers livres qu’il lui donna à lire pour le consoler de l’ennui du syllogisme, fut le Discours de la méthode de Descartes.
Tout le monde alors dans les finances faisait des affaires ; le tort de Fouquet fut d’en faire plus qu’un autre, avec profusion, avec scandale, et de ne pas s’apercevoir que le moment était venu où il fallait changer de méthode et compter avec le maître.
Lorsqu’on lit Portalis dans la suite de ses discours et de ses écrits, comme je viens de le faire, on est, au reste, frappé d’un procédé qui tient à la méthode de bien des orateurs de l’Antiquité, et à la sienne en particulier.
Cousin a voulu davantage : il a affecté la rigueur et l’invention dans la méthode ; il a prétendu serrer les choses de plus près que ses devanciers ; il a tenu à donner à sa philosophie une solidité indépendante de toute tradition révélée ; il a aspiré, en un mot, à fonder une grande école de philosophie intermédiaire, qui ne choquât point la religion, qui existât à côté, qui en fût indépendante, souvent auxiliaire en apparence, mais encore plus protectrice, et, par instants, dominatrice, en attendant peut-être qu’elle en devînt héritière.
* Observons que si la méthode rythmique a changé cela ne procède point seulement d’une volonté de varier les rythmes et les timbres du chant, mais encore d’une façon nouvelle d’envisager (à côté de l’unité rythmique), l’unité de beauté du vers.
C’est un art enfin qui trouve dans la réalité et dans la vie, mille fois plus de beauté que dans la fiction et dans le rêve avec leur morale, leurs artifices et leurs évangiles, mille fois plus d’éclat, de variété, d’unité, d’harmonie, de grandeur, de méthode, de liberté, de fantaisie, de noblesse, et pour lequel il n’y a pas de sujets nobles ou ignobles, dignes ou indignes, mais seulement des artistes dignes ou indignes de les créer.
Enfin, et nous devons insister sur ce chapitre, la méthode de critique élargie par nos contemporains, depuis Villemain jusqu’à Taine et Montégut, est due pareillement à Chateaubriand. […] Quant au Socrate réel, c’était, comme on l’a dit, un « bourgeois d’Athènes », courant sur les places, arrêtant le premier venu, insinuant la vérité par interrogations et discussions, apprenant de la sorte à ses interlocuteurs la méthode de l’examen. […] Mais en 1847 il demande, il imagine des allègements, des rajeunissements dans les méthodes que la France n’a pas attendus moins de trente ans. […] S’ils préfèrent à cette méthode des succès plus faciles ils pourront enlever par surprise ou scandale une vogue éphémère et de mauvais aloi la solide estime et la renommée durable ne seront pas faites pour eux. […] Quinet, Michelet, avant eux les trois Maîtres illustres de la Restauration, après eux quelques contemporains, fidèles à la méthode persuasive, ont bien su réaliser l’accord de l’érudition indispensable et de la direction des âmes.
. — Sa Méthode pour la connaissance de l’histoire, et sa querelle avec Cujas. — Comment sa protestation contre l’autorité du droit romain, — est du même ordre que les protestations de ses contemporains contre la souveraineté d’Aristote. […] Sa Méthode, chap. […] — Pour quelles raisons il ne peut avoir eu que des pressentiments. — Témoignages de Cuvier [Histoire des sciences naturelles] et d’Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire [Histoire des règnes organiques]. — Ses attaques contre les alchimistes. — Importance de la forme qu’il a donnée à son œuvre [Dialogues entre Théorique, ou l’idée a priori, et Pratique, c’est-à-dire l’expérience]. — Il ne semble pas cependant qu’il ait fait aucune découverte importante ; — ni posé aucun principe de méthode ; — ni formé d’ailleurs aucun disciple. — Que son grand mérite est d’être émancipé de la servitude de son temps à l’égard des anciens.
Je ne connais rien de dangereux comme la métaphysique, prise à grande dose et sans méthode par un esprit ardent et complètement inexpérimenté. […] Ce sera peut-être l’occasion de revenir à George Sand, trop délaissée un instant par une époque exclusivement positive, amoureuse des faits plus que des idées, éprise de méthodes expérimentales là même où elles n’ont que faire, et défiante des belles chimères. […] Je ne puis, en effet, mieux exprimer ce singulier phénomène dont elle donnait le spectacle étonnant dans sa méthode de travail, qu’en disant que c’était un phénomène d’inconscience superbe, mais bien peu sûre dans le résultat. […] La méthode de travail de George Sand. […] Elle ne cessait de recommander cette méthode aux dilettantes, aux amateurs, ou bien encore aux jeunes paresseux qui s’adressaient à elle, comme à une conseillère commode qui allait leur dire : « Vous avez du génie ; fiez-vous à lui et marchez sans crainte ».
Cette encyclopédie est conduite avec beaucoup de méthode. […] De nouvelles méthodes historiques sont inaugurées. […] Ils lui reprochent volontiers de procéder sans méthode et sans but. […] Je sais bien qu’on a tout brouillé en ce temps-ci et qu’on a Voulu appliquer à la production littéraire les méthodes du travail scientifique.
Henri IV lui ayant exposé la question complète telle qu’elle s’agitait alors au sujet de sa religion, et lui ayant recommandé d’y bien réfléchir, lui dit qu’il le renverrait quérir dans trois ou quatre jours ; car c’était la coutume de Rosny, lorsqu’il était consulté par le roi, de demander du temps pour y penser ; il réfléchissait durant plusieurs nuits aux choses sans fermer la paupière, et mettait en ordre avec méthode tout ce qui lui venait dans l’esprit, afin de le déduire ensuite de point en point.
Dans cette poursuite minutieuse et rigide il suppléait, à force de travail, de sagacité et d’adresse, à ce que les méthodes de comptabilité avaient alors de compliqué et d’incomplet.
Jusqu’à la fin il aura le désir de plaire : « il n’y a que les bourrus qui ne l’aient pas » ; mais son grand précepte, en pareille matière, sera surtout de n’imiter personne : « La méthode se verrait, tout serait gâté.
On se trompe rarement par cette méthode.
Ses amis luttaient le plus qu’ils pouvaient contre cette disposition découragée, dont il leur exprimait parfois les accès, les flux et reflux intérieurs, avec une délicatesse exquise, avec une lucidité effrayante ; ils le pressaient, à cette entrée dans la vie pratique, de se faire un plan d’études, de vouloir avec suite, d’appliquer et de concentrer ses forces intellectuelles selon une méthode et sur des sujets déterminés.
Les Anciens n’avaient aucune méthode régulière scientifique, aucun procédé à la Descartes, à la Galilée, à la Bacon, institué et transmis par une élite éclairée, incorruptible : les Académies des sciences n’existaient pas.
Eudore Soulié a mis dans ses recherches méthode, suite, un plan ingénieux qui, à travers bien des détours et même de petites embûches, l’a conduit à bonne fin sur quelques points et peut le conduire à mieux encore.
Mais venir soutenir qu’un morceau tout à fait inconnu jusqu’ici, — ou très peu connu, même en admettant qu’il ait couru et circulé en quelques mains vers 1649, — enlève à Pascal l’honneur d’avoir le premier dégagé la langue et va désormais s’introduire comme de droit, dans l’histoire de notre littérature, entre le Discours de la Méthode et les Provinciales, c’est vraiment imposer ses imaginations à un public trop docile ; c’est trop magnifiquement traiter La Rochefoucauld comme auteur, après l’avoir tant dénigré dans sa vie, au moral.
elle avait fait, depuis Malherbe, ses preuves d’une poésie bien autrement éclatante et sublime avec le Ciel (1636), elle avait fait acte de haute et neuve philosophie avec Descartes par le Discours de la Méthode (1637), lorsqu’elle eut le courage de se remettre à la grammaire avec Vaugelas, — à une grammaire non pédantesque, humaine, mondaine, toute d’usage et de Cour ; non pas du tout à une grammaire élémentaire, mais à une grammaire perfectionnée, du dernier goût et pour les délicats.
La meilleure guérison, en fait de passion, est de tâcher de s’inoculer une passion nouvelle ; c’est, je crois, ce qu’on appelle en médecine la méthode substitutive.
Quant à sa méthode de traduction en vers rimés et à la façon dont il l’a suivie, elle est d’une suprême élégance, ce qui est déjà une infidélité.
Ce n’est pas le lieu de revenir ici sur le plan de Mirabeau : il ne fut suivi qu’incomplètement et d’après la méthode éclectique de Louis XVI ; on y substitua en partie celui de M. de Breteuil.
Il discute, contrôle, chemine pas à pas, oppose témoignage à témoignage ; il construit autour de l’œuvre dont il fait le siège une suite d’excellents et solides chapitres comme autant de forts avancés qui la brident et qui l’entament ; il ne cesse, dans tout ce travail, de faire acte de bon et judicieux esprit, qui ne se laisse éblouir à aucun instant et qui ne s’écarte jamais des méthodes sévères.
Et cependant, c’est grâce à cette méthode, à ce genre de procédé, il faut bien le reconnaître, que j’obtiens en littérature des tableaux et des paysages comme on n’en avait pas auparavant : ainsi, sans sortir de ce volume, cette exacte, rebutante et saisissante description des Petits-Ménages, rue de Sèvres ; — ainsi la vue, l’impression, l’odeur même d’une salle d’hôpital, dans Sœur Philomène ; — ainsi, dans Renée Maupérin, le frais rivage de la Seine à l’île Saint-Ouen, et, dans Germinie Lacerteux, le coucher du soleil à la chaussée de Clignancourt : ce sont des Études sur place, d’après nature, d’un rendu qui défie la réalité.
Mais cette fois il semble avoir voulu élever l’abus à la hauteur d’une méthode. — M.
Il y a plus de force qu’il ne semble dans cette tenue constante de caractère, de méthode et d’école, au milieu d’une époque si diversement agitée.
Mais à côté de ce genre d’écrire, toujours un peu uniforme et académique, il en est un autre, bien autrement libre, capricieux et mobile, sans méthode traditionnelle, et tout conforme à la diversité des talents et des génies.
et ne fournirent-ils pas, dans une certaine mesure, le modèle, la forme selon laquelle s’organisèrent les éléments partout épars du théâtre profane et comique, au moins la mise en scène, la distribution matérielle du sujet, la méthode de figuration et de représentation ?
disait-il, d’une sorte de fatalité dans les besoins, les conventions, les usages auxquels se trouve subordonnée son existence même. » — Mais justement la méthode de Trièves est trop parfaite, trop concertée.
Quoiqu’il ne soit qu’un imbécile, il connaît certainement les méthodes de vérification des manuscrits ; il n’est point nécessaire d’être un aigle pour les savoir et les appliquer… L’Académie peut bien faire encadrer l’autographe de Rotrou, parce qu’elle n’y regarde pas de très près, parce qu’elle est un corps et que les corps sont toujours bêtes.
« S’il est un homme tourmenté, dit-il, par la maudite ambition de mettre tout un livre dans une page, toute une page dans une phrase, et cette phrase dans un mot, c’est moi. » Sa méthode est de toujours rendre une pensée dans une image ; la pensée et l’image pour lui ne font qu’un, et il ne croit tenir l’une que quand il a trouvé l’autre.
Toutefois, grâce à la méthode fidèle et religieuse de traduction qu’a adoptée M.
Vous autres Anglais, disait-elle à Walpole, vous ne vous soumettez à aucune règle, à aucune méthode ; vous laissez croître le génie sans le contraindre à prendre telle ou telle forme ; vous auriez tout l’esprit que vous avez, si personne n’en avait eu avant vous.
Ainsi, en inscrivant son nom au bas de l’œuvre de Newton, elle semblait appeler déjà la méthode d’exposition de M. de Laplace.
C’est ainsi qu’il faudra un jour, et bientôt, que la France publie les Œuvres de Napoléon, œuvres aujourd’hui dispersées, ramassées sans méthode et sans suite, non falsifiées, mais en général presque aussi négligemment imprimées que l’avaient été jusqu’ici celles de Frédéric.
Mme de Maintenon se laissait persuader et restait, et rien n’est curieux comme de la voir entre les deux maîtresses du roi (Mme de Montespan et Mme de Fontanges), allant de l’une à l’autre, raccommodant, conseillant, conciliant, décousant sous main, se faisant de fête sans en avoir l’air, et par-dessus tout (c’est son faible et sa méthode) voulant être plainte de sa situation et voulant se retirer sans cesse.
Il s’amuse lui-même, dès qu’il a quitté Rulhière, à lui faire l’application de sa propre méthode, et à tirer sur lui un jugement dans lequel il entre un grain de critique et d’ironie.
Mme de Maintenon au contraire, une fois son cercle fait, n’en sort pas ; elle s’y enferme et s’y resserre le plus qu’elle peut, et ne craint rien tant que de faire de nouvelles connaissances : chez elle, c’est à la fois tactique, méthode industrieuse pour échapper aux ennuyeux, aux importuns, et pour ne voir que ceux qu’elle préfère ; et c’est preuve aussi d’une nature exclusive, qui ne prend plus aux choses et qui a sa fatigue intérieure.
Voilà donc Boileau le premier qui applique au style de la poésie la méthode de Pascal : Si j’écris quatre mots, j’en effacerai trois.
De telles conceptions pourtant sur les origines et la fabrique intérieure des choses et sur les méthodes humaines naturelles, témoignent d’un esprit qui, de bonne heure, selon l’expression de Buffon, s’était trouvé porté au plus haut point de la métaphysique des sciences, et en avait occupé les sommets : de là sa vue s’étendait sur l’ensemble, et les détails se rangeaient à ses yeux sous de certaines lois.
Richelieu a sa méthode sur la manière dont un Premier ministre dévoué doit produire et mettre en relief un roi courageux ; il souffre de voir Luynes ne rien entendre à cet art et à cette jalousie d’honneur qu’on doit avoir pour les armes de son maître.
Faisant la part des différences du siècle et du goût, j’ai cherché à aller au-delà, et à me bien définir la différence d’esprit des deux méthodes, et la double famille des deux âmes.
Il y a quinze ans environ, parmi les poètes déjà notoires, d’aucuns cherchaient déjà à réformer, à modifier leur procédé poétique ; deux méthodes se présentaient, grâce à plusieurs poètes.
Selon la méthode de Taine, qui indigne du Méril, mais qui l’indigne si doux, le talent lui-même n’est plus qu’un champignon d’une espèce particulière, qui pousse tout à coup quand l’humus se trouve contenir du phosphore, qu’aucun nuage ne neutralise l’action du soleil et que l’air ambiant est suffisamment saturé d’oxygène.
Ils avaient, si on s’en souvient, appliqué déjà cette méthode de trahison à un autre poète, Rollinat, l’auteur des Névroses, acclamé par eux dans la surprise d’un talent plein de nouveauté, puis bientôt bafoué et traité de saltimbanque par cette envie qui se trouve toujours embusquée dans un repli du joli cœur de l’homme, et qui se repentait d’avoir applaudi !
Cette méthode a son inconvénient que M. de Montesquiou a subi. […] C’est cependant une allégation que l’on ne peut hasarder qu’avec beaucoup de prudence, car un auteur peut toujours répondre, quand on taxe ses personnages d’invraisemblance (que ce soit Irène de Maman Colibri ou Jeannine de l’Enchantement), qu’il les a peints sur nature, qu’il a reçu leurs confidences ou pénétré leur âme par d’autres méthodes, et que nul n’est avenu à contester leur exactitude. […] Si nous notons ici ce trait, ce n’est pas qu’il entre dans nos vues d’analyser les méthodes de travail de M. […] On ne formulerait pas même ces fugitives réflexions si ces auteurs avaient les irrésistibles qualités qui font absoudre cette méthode de travail : tous les emprunts sont admis si l’emprunteur rend parfaitement sienne la matière qu’il a choisie, s’il la recrée, s’il la rénove. […] Toulet, pour sa part, se livre par cette méthode à une suite infinie de caprices d’imagination.
L’étrange adversaire des symbolistes, le très convaincu poète scientifique, philosophique et sociologique de En Méthode à l’Œuvre, le Vœu de vivre, etc., nous écrit : Il se trouve peut-être des jeunes symbolistes ou autres, pour regarder comme un peu leur œuvre l’évolution de Mistral vers un vers plus libre. […] Mais, trop souvent l’on en vint aux vers sans rimes, et, sous prétexte de rythme libre, l’on écrivit des vers de un à seize pieds — simple et naïf artifice typographique. — Puisque l’on veut mon avis personnel, je le donnerai d’après mon En Méthode à l’Œuvre, succinctement. […] Et une autre, plus haute, oseuse, difficile, Poésie scientifique et sociologique que j’ai tentée, que j’apporterai de méthode et d’œuvre.
Or, trou de serrure et escalier de service jouent un rôle essentiel dans la méthode des biographes modernes. […] Toutefois ce n’est point là une critique heureuse, car si Homère est, sans contredit, simple dans sa clarté et sa largeur de visions, dans sa merveilleuse faculté de narration directe, dans sa robuste vitalité, dans la pureté et la précision de sa méthode, on ne saurait, en aucun cas, dire que son langage est simple. […] Il a montré les différentes méthodes, telles qu’elles pourraient être pratiquées par un artisan. […] Il y a bien de la méthode dans ce que beaucoup de gens ont appelé sa folie, et certains se figureront peut-être en effet qu’il y en a trop. […] Il est bon que de temps à autre, on nous donne une œuvre noblement imaginative en sa méthode et purement artistique dans son but.
Dans ces deux premiers volumes, qui comprennent l’Assemblée constituante et presque toute la législative, le jeune historien débute, on le voit bien ; il n’a pas encore trouvé sa méthode ni son originalité. […] Ainsi donc, nous prenons sur le fait la méthode de M.
» Mais, dans sa méthode plus honnête et moins hasardée, il sait trouver de bons conseils. […] « Outre que cette méthode est lassante, et que jamais ce n’a été le langage d’aucune cour du monde, il me semble que tout ce qu’on dit de beau, de grand et de nécessaire, saute aux yeux quand on le dit bien. » (Seconde Conversation du chevalier de Méré avec le maréchal de Clérembaut.)
Il pressent que les méthodes futures laisseront peu de place au déploiement des qualités par lesquelles surtout il vaut, et que la guerre à venir ne sera plus sa guerre. Et, par un mouvement excusable, ces méthodes mal déterminées encore, mais apparemment contradictoires à ses aptitudes, cette guerre trop savante, peu avantageuse aux « héros », il s’en défie, il les appréhende pour nous.
Il arrivait, d’aventure, que de jeunes romanciers, nouveaux venus dans la carrière, imbus de préjugés artistiques et moraux que rendait excusables leur ignorance du métier, tentaient d’apporter au public quelque conception plus relevée et d’appliquer aux fantaisies de leur imagination les éléments au moins d’une méthode esthétique. […] Voici un échantillon de sa méthode, qui ne laisse rien à désirer pour la concision.
Ayons encore ici recours au principe des transitions graduelles, et voyons si la nature ne nous révèle pas elle-même sa méthode de création. […] Il se peut que les ingénieurs pourvus de leur compas emploient de pareils moyens et une telle méthode ; mais il est plus probable que chez des insectes il faut accorder davantage à ce que les dessinateurs appellent le coup d’œil, c’est-à-dire une certaine entente intuitive de la symétrie des lignes, qui fait qu’une main sûre et exercée, par la seule habitude plutôt que par la réflexion, trace une sphère ou une série d’hexagones, soit en allant de proche en proche, soit même en travaillant alternativement aux diverses parties du dessin pour les faire avancer à la fois.
Méthode, arguments, abondance de notions, force de logique et d’induction, clarté d’exposition redoublée par la clarté du style, telles sont les qualités frappantes pour tout le monde de cette œuvre puissante, qui donnera du mal, s’il s’en présente aux contradicteurs Des contradicteurs ! […] Et, en effet, tout aurait dû préserver de l’œil du jettatore cette tête carrée d’un sens si recte, d’une bonne humeur si gauloise, d’un besoin si tyrannique d’ordre et de clarté, de notions certaines et de méthodes sûres, que le mot d’argot, une sorbonne, peut seul bien caractériser.
Les pacifiques victoires qu’ils remportaient dans le monde économique, fruits de la méthode, de l’intelligence, de la bonne foi, du loyalisme, de l’énergie, paraissaient prodigieuses. […] Science signifie avant tout : impartialité, liberté, méthode dans la recherche du vrai.
La vérité est qu’il faut procéder par tâtonnement et recoupement, suivre à la fois plusieurs méthodes différentes dont chacune ne mènerait qu’à des possibilités ou des probabilités : interférant entre eux, les résultats se neutraliseront ou se renforceront mutuellement ; il y aura vérification et correction réciproques. […] La classe dirigeante, dans laquelle nous comprendrons le roi s’il y a un roi, peut s’être recrutée en cours de route par des méthodes différentes ; mais toujours elle se croit d’une race supérieure.
Mme de Glapion aurait désiré, on le voit, introduire un peu de la méthode de Descartes dans le catéchisme.
Daru procédera de la sorte : en matière administrative, ce sera sa méthode ; et même en littérature, son jugement aimera à s’appuyer sur des matériaux préparatoires amassés avec soin et digérés avec sens.
Girac exposait le procédé de l’archidiacre qui avait eu l’air de se piquer, au nom de tous les amis de Voiture, d’une dissertation ignorée qu’il avait été le premier à divulguer et à faire connaître : « Avouez le vrai, lui disait Girac, c’est que vous aviez besoin de matière pour exercer votre bel esprit, fût-ce aux dépens de vos meilleurs amis, et pour ne pas perdre tant de bons mots que vous gardiez dans vos recueils. » Observant la méthode que lui avait tracée Costar, Girac repassait en revue la plupart des assertions de l’adversaire ; il revenait par conséquent sur les défauts de Voiture et insistait particulièrement sur le peu de solidité de ce bel esprit en matière de science.
Le prince Henri avait plus de confiance dans les méthodes : Frédéric comptait avant tout sur l’étincelle et le feu sacré.
Il était temps que cette méthode rétrograde, injurieuse au caractère national et abaissante pour la France, eût un terme.
Stendhal dirait dans une de ses explications à l’italienne : Ce que c’est pourtant qued’avoir de l’âme et des entrailles, et de n’avoir ni amant, ni enfant — Elle a tout analysé, tout scruté (au moins elle le croit) ; ignorante des lois naturelles positives et des méthodes d’observation autant qu’avide et curieuse de tous les mirages de la réflexion morale et des mille explications ingénieuses à la saint Bernard et à la saint Augustin, elle est devenue une femme docteur en matière de sentiment et de spiritualité, de même qu’elle sera bientôt un docteur aussi en matière de conciles œcuméniques : « … Quand vous me dites : Avez-vous éprouvé cela ?
Il ne tint pas à M. de Harlay et à sa méthode que tout cela ne s’étouffât, ne s’éteignît peu à peu.
On peut différer avec lui sur la mesure de ses conclusions et sur ce qu’elles ont parfois de trop marqué ; mais il a le mérite d’avoir posé les cadres de la discussion et d’en avoir, le premier, rassemblé avec méthode les éléments.
Fromentin ne s’y absorbe pas ; il pense aux maîtres, à l’art, à ce qui a été fait, à ce qui peut se faire encore ; même en voyant du nouveau et en faisant du neuf, il ne croit pas qu’il convienne de rompre en visière avec le passé ; il n’est nullement d’avis qu’il convienne de changer absolument de méthode selon les lieux et les temps ; qu’il faille désormais tout détailler, tout montrer.
Leur méthode n’est pas celle de l’art, c’est celle de la science pure.
La méthode qui veut être en règle se sent déroutée devant le génie.
Blaize donnent une pauvre idée du goût et de la méthode qui présidaient à son instruction.
M. de Talleyrand, sur tout cela, pressentait et calculait juste ; mais aux pensées trop sombres, il ne voyait à opposer que sa méthode expectante : « 20 juin (1827).
Le succès en effet répondit à la méthode, et, « dès les premier mots, c’est encore Garat qui nous le dit, les applaudissements furent si bruyants, si universels, si continus, que Gresset lui-même ne put se méprendre à leur intention38. » Qu’est-ce donc que cette chose légère qu’on appelle le goût, l’urbanité, qui est si en danger de s’évaporer sitôt que l’on s’éloigne d’un certain centre et qu’on ne respire plus en un certain lieu ?
Bertrand, une fois l’affaire conclue et le denier touché, s’en était allé selon sa méthode, se voyant déjà sur vélin et caressant la lueur.
Sainte-Beuve mêle avec beaucoup de grâce les deux méthodes, apprécie quelquefois, mais plus souvent décrit, juge encore les œuvres d’après la tradition, du goût classique, mais élargit cette tradition, s’applique plus volontiers, se promenant à travers toute la littérature, à faire des portraits et des biographies morales, et fournit je ne sais combien de pièces, éparses, mais exquises, à ce qu’il appelait si bien l’histoire naturelle des esprits.
Mais le concurrent satisfait ses honnêtes gens par la méthode opposée ; j’en suis donc content aussi.
Mais le concurrent satisfait ses honnêtes gens par la méthode opposée ; j’en suis donc content aussi.
Après 1870, la France a considéré l’Allemagne tantôt comme une rivale à laquelle on pouvait utilement emprunter des armes ou des méthodes, tantôt comme une ennemie dont il était nécessaire de se garder et agréable de contrecarrer les goûts.
Fier, ardent, impatient de l’injustice, profondément animé du sentiment de la dignité humaine, on le voit de bonne heure réagir sur lui-même, s’imposer des règles de conduite et d’étude, s’analyser, joindre la réflexion et la méthode aux premiers mouvements.
Et quand elle devenait mère, elle allaitait son enfant si elle pouvait ; elle se mettait dans tous les cas à s’occuper de son éducation, à s’en occuper non pas seulement en détail et de la bonne manière, par les soins, les baisers et les sourires maternels, mais aussi en théorie ; on raisonnait des méthodes, on en discourait à perte de vue.
Mme Geoffrin, bien observée, me paraît avoir été, par la nature de son esprit, par la méthode de son procédé, et par son genre d’influence, le Fontenelle des femmes, un Fontenelle plus actif en bienfaisance (nous reviendrons tout à l’heure sur ce trait-là), mais un vrai Fontenelle par la prudence, par la manière de concevoir et de composer son bonheur, par cette manière de dire, à plaisir familière, épigrammatique et ironique sans amertume.
On a dit de l’abbé Morellet, strict observateur de la méthode et de l’exactitude, que, même quand il marchait, « il allait toujours les épaules serrées en devant pour être plus près de lui-même ».
À l’époque où il étudiait, il fallait acheter cher le savoir : les nouvelles méthodes apportées par Budé, et favorisées par François Ier, s’introduisaient à peine.
Il est loin de déconseiller la méthode de ralliement et d’absorption appliquée aux anciens Conventionnels et aux révolutionnaires, mais c’est à condition de les réduire à l’inaction et à la nullité d’influence : Qu’on puisse dire du Premier consul que, s’il engraisse les vieux philosophes et les vieux révolutionnaires, c’est pour les mettre hors de cause, à peu près comme les athlètes dans la Grèce étaient forcés de renoncer aux combats quand ils avaient trop d’embonpoint.
Mais depuis que j’ai eu à examiner de plus près les récits qui le concernent, et à le suivre lui-même dans les pages qu’il a laissées, il m’a semblé que la méthode pour l’expliquer et le présenter sous le meilleur jour à tous était simple, et qu’il suffisait de raconter et d’exposer.
Là pourtant où il se sent maître, il applique déjà sa méthode et fait sentir la marque de son caractère.
Pendant que Grimm s’élevait contre l’ennui et la fausse méthode de l’opéra français, les acteurs italiens vinrent à Paris en 1752 et donnèrent des représentations à l’Opéra même.
Necker par deux Lettres très vives, très hardies, où il s’arme de la méthode de Pascal, mais à mauvaise fin, et pour en venir à des conclusions ouvertement spinozistes et épicuriennes.
Ce qui fait que la science de la vie morale et du caractère aura peine à sortir de l’état d’enfance dans lequel elle se trouve, c’est qu’elle est réduite, pour toute méthode, à l’observation au lieu de l’expérimentation.
Il possède en tout cas une méthode permettant de différencier à priori l’agréable du déplaisant et de construire ainsi d’avance des formes, des associations de sons et de tons rigoureusement harmoniques.
Il n’a pas diminué les colosses, et, selon l’odieuse et ravalante méthode du xixe siècle, — le siècle bourgeois !
Pour définir sa méthode et son état d’esprit, son culte ou sa culture du moi, il trouve une quantité d’expressions pleines d’esprit : « Réjouissez-vous, écrit-il à ses parents, mais non d’une joie de primitif, à la façon des Boches, d’une joie critique. » Un autre jour, voulant indiquer la monotonie des journées et des heures et son repos quasi-monastique d’esprit, il écrit : « Je jouis du sentiment de la continuité. » Et encore : « J’étais fait pour cette vie aventureuse… Je jouis de l’exercice voluptueux de ma volonté. » Son refrain dans cette dure vie ne varie pas un instant.
Les erreurs, si graves qu’elles soient, ne valent vraiment la peine d’être signalées qu’autant qu’elles trahissent le vice de la méthode et l’insuffisance de la critique. […] Il y a cette différence que les plans de Bourdaloue sont antérieurs à ses divisions ; il ne divise le sujet que pour le mettre à la portée de son auditoire ; la division n’est pour lui qu’une méthode d’exposition. […] La division est pour lui, je ne dirai pas une méthode, mais la méthode unique d’invention. […] Ce que j’y trouve de plus remarquable, c’est la méthode, une méthode de circonduction, pour ainsi dire, qui, de détour en détour, et de traverse en traverse, amène insensiblement le lecteur à la conclusion160. Je dis une méthode et non pas un procédé.
je me ressaisirai du fil des choses, suivant la méthode analytique que j’ai déjà suivie. […] Nécessité de l’application de ma nouvelle méthode de classification des espèces. […] Cette méthode ne m’appartient pas autant qu’à l’ordre même de l’analyse qu’exigeait la littérature pour cesser d’être arbitraire et confuse. […] Imitons néanmoins sans partialité ce qu’il y a de bon dans La Harpe, en conformant notre méthode de discussion à la tournure qu’il donne sur le même sujet à la sienne. […] Il nous faut donc recourir aux ouvrages de Térence, imitateur de quelques-unes de ses qualités, pour apprécier sa méthode.
La méthode à l’aide de laquelle Reid avait renversé les systèmes de Locke et de Hume, frappa M. […] Royer-Collard était éminemment propre à l’application de cette méthode d’observation. […] Voici maintenant la conséquence de cette méthode dans la critique historique. […] Telle est la méthode que M. Royer-Collard appliqua à la méthode historique des systèmes sur la perception, et l’on voit qu’elle est générale comme sa méthode scientifique, et qu’elle s’étend à toute critique comme celle-là à toute recherche philosophique34. » Armé de cette double méthode, M.
La méthode, la patience, le travail s’imposent à lui comme des conditions qu’aucun enthousiasme n’est capable de remplacer, et les intérêts généraux que la science met en jeu doivent lui paraître infiniment trop grands pour que son intérêt personnel n’éprouve pas quelque pudeur à s’y mêler. […] Épousant enfin avec trop de chaleur la cause des érudits et oubliant un peu le grand et hardi penseur qu’il est lui-même, Renan en vient à faire cette imprudente profession de principes et de foi : « Notre méthode est par excellence la méthode désintéressée ; nous ne travaillons pas pour nous ; nous consentons à ignorer, afin que l’avenir sache ; nous travaillons pour l’humanité, bien différents de ces égoïstes penseurs des premiers âges, qui cherchaient à improviser pour eux un système des choses plutôt qu’à recueillir pour l’avenir les éléments de la solution. » J’ai quelque honte de mettre en doute la possibilité d’une si belle abnégation, et je veux m’efforcer de croire qu’il s’est rencontré des érudits assez purs pour se désintéresser de la science elle-même, désintéressement prodigieux au prix duquel l’indifférence à la gloire n’est rien. […] Le point de vue général de l’utilité collective auquel ils s’élèvent naturellement n’exige d’eux que des qualités impersonnelles de méthode et de clarté, et les laisse étrangers au souci profond de la forme qui a son origine dans l’égoïsme transcendant de l’artiste et du poète. […] Pas un très grand nombre peut-être, s’il s’agissait seulement de contre-peser la somme de labeur que Newton a fournie et les résultats qu’il a dus à la seule patience et à la méthode ; mais pourquoi le vingtième ou le centième savant serait-il illuminé, plus que le premier, de l’éclair sublime dans lequel Newton eut un jour la vision de l’attraction universelle ? […] Appelez chance, bonheur, inspiration du ciel le rayon qui éclaire sa route : toujours est-il qu’il y a là autre chose que la simple addition des efforts communs, et que, de tous les labeurs entassés, de toutes les méthodes appliquées l’une après l’autre, de toutes les patiences se faisant suite, on ne saurait tirer la moindre intuition de génie. « Cela est d’un autre ordre », dirait Pascal.
L’Anglais ne ment ni pour attaquer ni pour se défendre, et le silence est son unique méthode de taire la vérité. […] Ainsi l’esprit conservateur de l’Angleterre s’explique par ce sentiment de la réalité ; les institutions n’y sont pas estimées pour leur valeur philosophique, mais comme mesure, méthode et moyen d’activité. […] La vieille méthode d’autorité gouverne encore beaucoup plus qu’on ne le croit l’histoire littéraire, et la plupart des historiens et des critiques conforment timidement leurs jugements aux arrêts du maître. […] Il en est à peu près de lui comme de lord Bacon, qui, tout en renversant les fausses méthodes philosophiques, est plein de secrets merveilleux. […] Tout chez lui est à l’état microscopique, petits personnages, petits caractères, petite philosophie, petites méthodes.
On ne peut d’abord s’empêcher de trouver sa méthode, comme son idée même, ingénieuse sans contredit, mais plus hasardeuse encore qu’ingénieuse, et non seulement hardie, mais surtout arbitraire. […] Supposé qu’il ait prouvé que l’esthétique latente en quelque sorte du Discours de la méthode est la même qui, plus tard, a inspiré la poétique de Boileau, je lui demanderais donc de quel droit il élève ainsi le cartésianisme à la dignité de cause, tandis qu’il rabaisse la littérature classique au rang d’un simple effet de cette cause féconde. […] Or, et malheureusement, cette influence de l’art, cette détermination de la forme par la forme, cette évolution du dedans qui est le principe même de la vie de la littérature et de l’art, voilà ce qui échappe aux prises de ces méthodes nouvelles, et voilà ce qui fait surtout défaut dans le livre de M. […] Qu’est-ce à dire, sinon que ces méthodes sont suffisamment exactes et qu’elles conduisent à des résultats vrais, que confirme l’histoire, quand on a soin de ne les appliquer qu’aux écrivains sans nom, aux talents secondaires, et jusqu’aux œuvres inférieures de quelques grands talents eux-mêmes ? […] Gory, dans son livre ou plutôt sa brochure sur les Pensées de Pascal considérées comme apologie du christianisme, s’est proposé d’établir que Pascal, « par son genre, par sa méthode et ses arguments », était encore de nos jours « le plus moderne des apologistes ».
Ces petites gentillesses-là, du reste, ne sont pas besogne neuve pour moi et j’ai de la méthode en ces études. […] Dans ses formes les plus basses, il est insignifiant, presque invisible, à peine distinct de l’automatisme et de l’imitation, dans les plus hautes il met tout l’être en émoi, il le crée en partie, et va devenir le principe d’un automatisme nouveau, comme l’invention va produire une méthode assujettissante. […] Si l’esprit est souple et vigoureux, si la tendance directrice est subtile et exercée, cette même déviation devient, au contraire, une cause de fécondité, et même quelquefois une sorte de procédé de développement conscient et voulu, une sorte de méthode. […] Ainsi, au moment où je commençais à écrire cet alinéa, je m’efforçais de trouver des exemples de cette déviation involontaire de la réflexion ; et justement je me mis à penser aux rapports de la critique et de l’inspiration que dans mon plan j’avais rejetés beaucoup plus loin ; ne pouvant me soustraire à cette obsession, je notai l’idée qui s’imposait à moi, à savoir qu’il était impossible de faire à la critique sa part, et que dans le travail de la composition il ne pouvait y avoir que deux méthodes de développement, l’une rapide et absolument irréfléchie, l’autre tout à fait réfléchie et très lente… Mais lorsque j’eus écrit quelques lignes sur ce sujet, j’éprouvai cette sensation particulière qui nous affecte lorsqu’une personne que nous ne voulons pas regarder s’approche de nous. […] Ici la déviation devient un procédé conscient et même voulu, malgré la distinction qu’on verra indiquée par M. de Curel, le fondement d’une véritable méthode.
En Rade développa encore ce système dont la fécondité est illimitée — tandis que la méthode naturaliste s’est montrée plus stérile encore que ses ennemis n’auraient osé l’espérer — système de la plus stricte logique et d’une si merveilleuse souplesse qu’il permet, sans forfaire à la vraisemblance, d’intercaler, en des scènes exactes de vie campagnarde, des pages comme « Esther », comme le « Voyage sélénien ». […] Il est peut-être temps d’adopter une autre méthode et de donner, parmi les gens célèbres, une place à ceux qui auraient pu l’être — si la neige n’était tombée le jour qu’ils publièrent la gloire du printemps nouveau. […] Jules Renard, se risquent à chercher l’image soit dans une vision réformatrice, un détail séparé de l’ensemble devenant la chose même, soit dans une transposition et une exagération des métaphores en usage5 ; enfin, il y a la méthode analogique selon laquelle, sans que nous y coopérions volontairement, se modifie chaque jour la signification des mots usuels.
Un jour, dans les débuts de la négociation, l’Espagne, et par suite la France, avaient voulu prescrire par manière d’ultimatum un délai de deux mois : « Je vous avoue, écrit Bernis à M. de Choiseul (23 août 1769), que, si j’avais été élu pape, j’aurais détruit les Jésuites, mais j’y aurais employé deux ans. » Ganganelli en mit quatre : c’était la même méthode, poussée seulement un peu plus loin.
Duclos, qui est philosophe et qui méprise l’astrologie, dit en deux mots : « L’on prédit, suivant l’usage, beaucoup de choses vagues, et flatteuses pour le prince régnant. » Je n’ai pas grand regret à la suppression du détail de l’horoscope ; mais, comme Duclos appliquera presque partout cette méthode de suppression et retranchera les détails qui peignent le temps, il en résulte à la longue maigreur et sécheresse, tandis que l’abbé Le Grand, qui ne songe qu’à raconter fidèlement et non à peindre, se trouve présenter un récit qui a plus de corps et de substance, et qui est nourri de ces choses particulières que l’esprit aime à saisir.
» Il se demande pourquoi ces livres traduits de l’anglais ont tant d’attrait pour lui ; il s’aperçoit bien de ce qui y manque pour l’ordre, pour la méthode, et combien « à décliner les choses par les règles » les écrivains français paraissent supérieurs ; il sent le besoin de s’expliquer cette action si réelle sur les esprits sérieux : C’est qu’ils raisonnent avec grande force, dit-il, et qu’il n’y a jamais de lieux communs comme dans nos auteurs, même comme dans ceux des nôtres qui raisonnent le plus à l’anglaise.
Ce sera surtout dans sa campagne d’Allemagne de 1707, où il put se répandre en toute liberté par-delà le Rhin, qu’il appliquera en grand sa méthode de contributions et son organisation de la maraude en pays ennemi : Je tirai de très grosses sommes, nous dit-il lui-même, dont je continuai à faire l’usage que j’avais fait de toutes les autres.
Je n’ai que le temps de noter de l’abbé de Pons son Nouveau Système d’éducation, sa nouvelle méthode pour former la jeunesse française.
Plus tard, il y aura des chapitres tout entiers consacrés à la révolte des Pays-Bas et aux causes qui amenèrent cette révolution : ce sont des chapitres d’histoire où l’auteur intervient à peine et où, parlant le moins possible en son nom, il ne vous fait marcher avec lui que sur des extraits enchâssés, tirés des documents originaux : méthode des plus solides et des plus sûres.
Tout ce qui est visible, accentué aux sens, tout ce qui parle distinctement aux yeux et qui dessine vivement et même bizarrement le monde extérieur tel qu’il est, il l’absorbe, il l’abstrait en quelque sorte, il le fait passer à l’état de sentiment pur, d’analyse raisonnée et dialoguée ; il le transpose de la sphère visuelle dans celle de l’entendement, mais d’un entendement net, étendu, sans vapeur, non nuageux, de cet entendement clairement défini, bien qu’un peu nu, tel que va le circonscrire et l’éclairer philosophiquement, dans son Discours de la Méthode et ailleurs, Descartes, ce grand contemporain du Cid.
Napoléon, d’ailleurs, avait l’œil sur Jomini au même moment, non pas que Ney lui eût communiqué le mémoire de son aide de camp ; mais on allait combattre les Prussiens, et Jomini avait étudié à fond dans son livre la méthode et la tactique du grand Frédéric et de ses lieutenants : il pouvait être bon à entendre et à employer.
Un ancien prêtre marié, bon homme, M. de La Rivière, lui avait débrouillé, à lui et à ses frères, les premiers éléments, et la méthode libre du maître s’était laissée aller à l’esprit rapide des élèves.
(La Bibliothèque universelle de Genève a publié, à la date du 22 octobre 1841, un petit mémoire de M. de Maistre, intitulé Méthode pour observer les taches que l’on peut avoir dans le cristallin.
Raoul-Rochette, pour quelques bons mots de Courier qui sont piqués comme des étiquettes à quelques noms, et que la politique, dans le temps, a fait retenir, on laisse en paix les estimables travailleurs et les rares inventeurs, les gens d’esprit et les manœuvres ; la méthode apparente est la même ; on les confond ensemble et l’on passe.
Le respect même et la foi sans réserve qu’on prêtait aux anciennes légendes de Charlemagne ou de Guillaume au Court Nez suscitèrent de nouveaux poèmes d’un caractère plus strictement historique : non qu’on se fit une idée plus scientifique de la vérité, ou qu’on la cherchât par une méthode plus sévère, mais simplement parce que les faits, soit extraits de chroniques latines, soit fixés tout frais et encore intacts dans une rédaction littéraire, n’avaient point subi la préparation par laquelle l’imagination populaire forme l’épopée.
Il accepta les unités, qui n’étaient pas encore établies quand il débutait, parce qu’elles étaient une méthode utile pour l’exposition dramatique de la vérité morale.
Doctrine et méthode pratiques.
Daudet a l’intuition psychologique et la bonne méthode : il a su fabriquer son œuvre avec son expérience intime, sans étaler son moi.
Durkheim remarque que le lien économique est un lien social assez lâche et qu’il n’entraîne nullement l’unité morale : « Comme les rapports purement économiques, dit-il, laissent les hommes les un en dehors des autres, on peut en avoir de très suivis sans participer pour cela à la même existence collective. » (Règles de la méthode sociologique, p. 139.)
Si donc l’on considérait, la méthode positive de M.
Le grand tort de tous ces réformateurs de la langue, du père Bouhours et de Vaugelas lui-même, fut de procéder sans méthode, avec une légèreté qui reflète les frivoles jugements du monde.
La littérature, sans être aussi redoutable pour les dogmes que la science l’a toujours été par sa ferme volonté de ne rien admettre qui ne soit prouvé, est devenue, elle aussi, dangereuse pour eux, à mesure qu’elle a été pénétrée de l’esprit scientifique ; l’histoire, la philologie, la philosophie, armées de méthodes sévères, ont critiqué les faits, les textes, les conceptions qui s’offraient à leurs regards aigus dans les livres dits sacrés, et nul n’ignore l’abatis qui s’en est suivi de légendes et d’erreurs données comme des vérités révélées.
Turgot, dont les principes étaient fort intéressés dans la question, s’est expliqué sur le livre de Galiani, et, sans en méconnaître l’agrément, il a écrit quelques mots qui marquent bien l’opposition des vues, des inspirations et des doctrines : Je n’aime pas non plus, dit-il après quelques critiques sur sa méthode sautillante et faite pour dérouter, je n’aime pas à le voir toujours si prudent, si ennemi de l’enthousiasme, si fort d’accord avec tous les Ne quid nimis et avec tous ces gens qui jouissent du présent, et qui sont fort aises qu’on laisse aller le monde comme il va, parce qu’il va fort bien pour eux, gens qui, ayant leur lit bien fait, ne veulent pas qu’on le remue.
Le moment viendra, et bientôt, où il lui faudra essayer ce que peuvent une femme et un enfant à cheval ; c’est pour elle une méthode de famille ; mais, en attendant, il faut se mettre en mesure, et ne pas croire pouvoir, soit à l’aide du hasard, soit à l’aide des combinaisons, sortir d’une crise extraordinaire par des hommes et des moyens ordinaires.
Abaissez courageusement cette cataracte maudite, et la lumière entrera. » Maintenant, si l’on voulait donner une idée un peu complète de cette correspondance, il faudrait entrer plus que nous ne l’avons fait dans les détails, il faudrait classer et analyser les lettres avec quelque méthode.
De même ailleurs, conseillant à sa fille une méthode dans le chagrin, et qui consiste à l’analyser, à le décomposer : « Examinez ce qui fait votre peine, écartez tout le faux qui l’entoure et tous les ajoutés de l’imagination, et vous verrez souvent que ce n’est rien. » Les ajoutés de l’imagination !
On entrevoit ainsi dans son voyage quelque trace de ce qu’il fit personnellement ; mais, au rebours de ses devanciers et de ses successeurs qui aiment à se mettre en scène, Volney a pris, pour exposer ce qu’il a vu, une méthode d’auteur plutôt que de voyageur.
En ces années, il existait chez mon frère et moi, il faut l’avouer, un parti pris, un système, une méthode qui avait l’horreur des redites.
Le Prince C’est une assez bonne méthode pour décrire des tableaux, surtout champêtres, que d’entrer sur le lieu de la scène par le côté droit ou par le côté gauche, et s’avançant sur la bordure d’en bas, de décrire les objets à mesure qu’ils se présentent.
Ne voïons-nous pas en effet que les enfans sçavent par coeur, et qu’ils mettent même en pratique les regles de la poësie latine dès l’âge de quinze ans, bien que le latin soit pour eux une langue étrangere, qu’ils n’ont apprise que par méthode ?
Grâce à Dieu, l’auteur de l’Histoire des Causes a senti que de telles manières de procéder n’étaient que des méthodes d’erreur pour soi et de mensonge pour les autres.
Il n’a pas plus l’expression qu’il n’a la réflexion, qu’il n’a la méthode, qu’il n’a quelque chose, si ce n’est de pousser devant lui sa plume d’une main qui défie la fatigue de l’alourdir.
« Quand donc elle a marqué un enfant pour le sacerdoce, écrit un clairvoyant esprit, — et elle marquerait volontiers tous ceux qui lui sont commis, — l’Église le surveille et l’épie avec une méthode et une persévérance qu’on ne comprend point sans les avoir vues à l’œuvre, afin d’étouffer en lui tout abandon à ce qu’il pourrait ressentir, dans l’esprit ou dans le cœur, de spontané et de fort, et même de l’en faire rougir.
Qu’ils fassent consister le progrès dans le passage des sociétés de type militaire aux sociétés de type industriel, — ou des sociétés fondées sur la solidarité mécanique aux sociétés fondées sur la solidarité organique, — ou des sociétés dominées par la coutume aux sociétés dominées par la mode6 — les différents systèmes sociologiques ont exprimé ce même fait chacun à leur façon : la différence même de leurs principes ou de leurs méthodes rend d’autant plus vraisemblable la réalité du phénomène qu’ils s’accordent à constater.
Chacun de ces deux écrivains a sa personnalité différente, son idéal d’art différent, sa méthode différente. […] Elles étonnèrent d’abord, par leur ampleur et leur nouveauté, car elles ne relevaient d’aucune méthode connue, ou du moins, appliquée jusqu’ici. Cette méthode, Émile Hennequin l’expliquait et la développait en un livre de doctrine qui paraissait quelques jours avant sa mort : La Critique scientifique, livre savant où l’on peut mesurer toute l’étendue de ce rare et haut esprit. […] « Rien de moins semblable que l’examen d’un poème en vue de le trouver bon ou mauvais, besogne presque judiciaire et communication confidentielle qui consiste, en beaucoup de périphrases, à porter des arrêts et à avouer des préférences, ou l’analyse de ce poème, en quête de renseignements esthétiques, psychologiques, sociologiques, travail de science pure, où l’on s’applique à démêler des causes sous des faits, des lois sous des phénomènes, étudiés sans partialité et sans choix. » J’ai tenu à reproduire ce passage, inscrit en l’avant-propos de son ouvrage, parce qu’il résume la théorie d’Émile Hennequin en matière de critique, et qu’il définit clairement cette méthode hardie et vaste qu’il applique avec une facilité surprenante à l’étude d’hommes comme Victor Hugo, Wagner, Flaubert, Tolstoï, Dickens. […] Favorable augure, méthode charmante, car personne n’est forcé de lire les romans qui ne gênent en rien notre repos et ne contrarient nullement notre liberté, nous étions tranquilles, une fois de plus, nous recommencions à respirer.
La preuve que cette loi du progrès continu n’existe pas pour les lettres, c’est que celles-ci changent de voie, et que le pis pour elles serait de s’attacher à une méthode toujours la même. […] Voulût-on former un jury littéraire, je doute qu’on pût jamais amener les douze jurés à prononcer leur verdict, à moins qu’employant la méthode anglaise on ne les fît mourir de faim et de soif dans la salle de leurs délibérations. […] La critique est morte en ce sens qu’elle n’est plus une règle commune, une loi uniforme et acceptée de tous ; la critique, qui met tout en question, est en question elle-même ; chacun a la sienne qu’il fait dériver de son goût propre et qu’il traite selon sa méthode ; et c’est pour cela peut-être qu’obligée par l’incertitude même où elle est tombée de remonter aux principes et de jeter la sonde à une plus grande profondeur, la critique a produit quelques-uns des esprits les plus éminents et les plus originaux de notre époque. […] Ces trois sortes de critique diffèrent par le style, comme par la méthode ; sans vouloir établir entre elles sous ce rapport des distinctions trop marquées, on peut attribuer à la première la précision, la clarté, une forme pure et élevée ; à la seconde une finesse spirituelle, ou l’abondance et la richesse de l’imagination ; à la troisième une justesse extraordinaire dans le trait, une sagacité d’expression qui peint d’un mot, une habileté de main qui s’applique à tout et épuise un caractère en quelques coups de pinceaux. […] Retiré dans sa fière indifférence du succès ou plutôt de la popularité, Leconte de Lisle a réuni autour de lui une école, un cénacle, comme vous voudrez l’appeler, de jeunes poëtes qui l’admirent avec raison, car il a toutes les hautes qualités d’un chef d’école, et qui l’imitent du mieux qu’ils peuvent, ce dont on les blâme à tort, selon nous, car celui qui n’a pas été disciple ne sera jamais maître, et, quoi qu’on en puisse dire, la poésie est un art qui s’apprend, qui a ses méthodes, ses formules, ses arcanes, son contre-point et son travail harmonique.
Les vers libres de La Fontaine avaient pourtant fini par me faire soupçonner qu’il y avait bien quelque chose à redire à ma méthode. » Ce furent ses derniers jours tranquilles. […] Je me dis enfin que chaque sujet devait avoir sa grammaire et son dictionnaire, et jusqu’à sa manière d’être rimé. » Nous insistons sur ces détails, qui caractérisent nettement la méthode du travail de Béranger, et surtout ce soin extrême, cette conscience dans la préparation littéraire dont il fit précéder la composition de ses œuvres. […] Mais aujourd’hui, avec la rigueur inflexible des méthodes, avec l’instrument de précision appliqué aux phénomènes et cette chaîne serrée des lois où chaque anneau, soutenu par le précédent, soutient ceux qui le suivent, dans ce vaste déterminisme qui exclut le hasard et n’admet l’hypothèse qu’à titre provisoire, un Lucrèce est-il possible ? […] Mais bien des ressources lui manquaient pour remplir cette noble carrière qu’il voyait s’ouvrir devant lui : la science était trop jeune encore ; les esprits n’étaient pas assez familiarisés avec ses méthodes ; la langue surtout faisait défaut. […] Excellente méthode en philosophie, dangereuse en poésie.
As-tu inventé la moindre méthode en critique littéraire ? […] La critique est un art, au service duquel toute la science du monde est appelée ; mais elle est si peu une science qu’elle ne possède pas même une méthode ayant des règles sûres pour la garantir de l’erreur. […] La méthode, au fond, reste la même ; et, qu’on l’avoue ou non, c’est toujours, pour chacun, la liberté de se tromper, la liberté de juger à ses risques et périls. […] se dit-il aussitôt ; je vais faire du Racine », et il improvisa rapidement Ariane, tragédie d’une extrême simplicité, selon la méthode nouvelle, fondée par l’auteur de Bérénice, qui était de « faire quelque chose de rien ». […] En tout cela, Thomas Corneille suivait la fortune ; il ne développait pas son talent par un progrès logique ; il allait au hasard des circonstances, n’ayant d’autre méthode que d’arriver à propos et de s’accommoder au goût du jour.
Cette méthode lui a réussi à ses propres yeux, peut-être même auprès de ses contemporains. […] Cette méthode l’a conduit à « une merveilleuse parenté avec chaque objet de la nature », à « un accent intérieur, une parfaite harmonie avec l’ensemble ». […] Entre ces diverses méthodes, il se pourrait que celle de M. […] Une des originalités de Goethe, c’est, une fois cette transformation constatée, d’en avoir fait à la fois la méthode de son esthétique et le principe essentiel de sa morale particulière. […] Et une fois de plus, selon la méthode qu’il connaissait déjà, il se dédoubla.
Car, pour l’historien, l’ignorance est la première condition requise, l’ignorance qui simplifie et qui clarifie, qui choisit et qui omet, avec une placide perfection à laquelle l’art le plus accompli ne saurait atteindre… Ce n’est pas par la méthode directe d’une narration scrupuleuse que l’explorateur du passé peut espérer dépeindre cette époque singulière. […] Sous de tels résultats il y a certainement une méthode, et j’inclinerais à croire qu’elle consiste en un art de lire très personnel, fait à la fois de flair et d’un détachement dont nous aurons tout à l’heure à préciser la nature. […] Mais surtout le grand, l’essentiel avantage de cette méthode, c’est de créer chez le lecteur l’illusion qu’au lieu de la savoir par cœur, d’avance, et de nous la réciter tout d’un trait, le narrateur découvre l’histoire au fur et à mesure et pour ainsi dire en même temps que lui. […] Mais l’auteur gardera toujours le droit de répondre qu’en employant cette méthode, le lecteur manquerait au départ des données suffisantes, et peut-être n’a-t-il pas tort. […] C’est que Jacques Rivière inaugurait, non pas une nouvelle méthode, mais un nouvel art de la critique.
Voyez, par exemple, de quel style il nous met en garde contre l’hypocrisie involontaire, annonçant, expliquant, distinguant les moyens en ordinaires et en extraordinaires, se traînant en exordes, en préparations, en exposés de méthodes, en commémorations de la sainte Écriture914. […] Écoutez par exemple ces froides minuties de la dissertation classique : « Si j’avais suivi la méthode de M.
Je voudrais donc, de bon cœur, juger d’après cette méthode les comédies que ce dernier mois nous a apportées. […] Or je ne pense pas que la méthode évolutive et la critique impersonnelle puissent retenir, comme significatifs, plus de cinq ou six de ces auteurs, ni plus d’une vingtaine de ces ouvrages. — C’est par centaines que le XIXe siècle compte ses dramaturges, et c’est par milliers qu’il compte leurs comédies.
Quelques propositions, que nous rencontrons souvent sous une forme plus ou moins claire, semblent vouloir dire que notre méthode de classification implique quelque chose de plus que de pures ressemblances. […] — Examinons maintenant les règles généralement suivies en matière de classification, et les difficultés qu’on trouve à les appliquer, soit qu’on parte du point de vue qu’une classification doit représenter le plan inconnu de la création, soit qu’on ne considère notre méthode systématique que comme un plan imaginaire qui permet d’énoncer des propositions générales et de placer ensemble sous les mêmes rubriques les formes les plus semblables les unes aux autres.
La description qu’il donna, à cette époque, du Carnaval à Rome, sortit de cette méthode de travail bien plus que d’une impression sincère. […] Méthode de bonheur qu’il n’a pas eu beaucoup de peine à s’appliquer, — lui, le Pangloss, car il est Pangloss, que les circonstances ont dorloté depuis sa naissance jusqu’à sa mort, — mais qu’il appliquait à ses amis et connaissances.
L’éternelle poursuite de la formule magique, de cette unité fondamentale, promesse d’explication universelle ; la fureur belle de substituer aux systèmes le Système, celui qui absorbera la nature entière, — affolent le cerveau des hommes en mal d’absolu et l’obligent à rajeunir sans fin ses méthodes d’investigation, à se tailler de nouveaux sentiers parmi la brousse des faits, à pousser avec délices des reconnaissances dans l’inconnu. […] Or ce serait une erreur de croire que les positivistes, malgré leurs dédains pour toute doctrine transcendante et leurs préférences pour la méthode expérimentale, aient pu se passer de métaphysique.
Il sera conforme aux règles d’une bonne méthode de n’étudier que les cas bien francs, typiques, c’est-à-dire ceux qui présentent l’un au moins de ces deux caractères : l’intensité, la durée. […] Bell, Gratiolet, etc.), la méthode expérimentale. […] Usant de la méthode comparative et s’appuyant sur de laborieuses enquêtes, il rechercha l’origine des divers mécanismes de l’expression ; il s’efforça d’établir pourquoi la contraction de tel muscle déterminé du visage est associée nécessairement à tel état déterminé de l’esprit.
Cette méthode n’était pas du tout dans les principes du grand-père ; mais quand il allait gronder, je lui prouvais que je savais très bien ma leçon. […] Ma méthode d’enseignement n’était pas très bonne, à ce qu’il semble. […] D’ailleurs, les tantes, dont la méthode d’éducation n’était peut-être pas des plus recommandables, s’ingéniaient à me faire peur : à tout propos elles me criaient « Au loup ! […] La maîtresse, qui avait sa méthode à elle, pour enseigner, avait aussi une façon spéciale de châtier, et là, les exemptions n’avaient pas cours. […] La maîtresse était moins farouche, cette fois ; mais la nouvelle méthode, assez vague, l’enseignement plein de distraction et de mollesse, donnèrent des résultats analogues à ceux du premier système.
La peinture de Fromentin ne donne pas cependant une impression d’insincérité, et sa méthode de travail lui a été tout de même moins néfaste qu’on ne pourrait le croire. […] Ils font partie intégrante et harmonieuse d’une conquête ; en accord avec cette prise de possession par l’intelligence française, qui aboutit à la création d’une France d’Afrique, ils annexent de leur côté, pour les lettres françaises, selon une méthode française, un peu à l’exemple de Poussin et de Lorrain à Rome, la lumière et les formes algériennes, prises dans le courant et replacées dans l’unité d’une nature d’Orient, d’une école d’orientalistes. […] Les moyens sont simples, la méthode est élémentaire. […] La méthode de Fromentin en matière de critique d’art peut dès lors se définir comme une technique complétée par une psychologie, technique et psychologie rentrant d’ailleurs dans le genre commun de l’analyse appliquée ici à l’homme et là à l’œuvre. […] Il est un des plus distingués et des plus significatifs parmi ces écrivains qui constituent le bon terreau de notre littérature : ceux à qui manque la flamme du génie, mais qui par leur intelligence, par leur connaissance d’eux-mêmes, par la sagesse et la méthode qui les confinent dans un champ restreint où ils s’appliquent à fond, entretiennent sur un point donné une lumière complète et constante.
À son tour, il usa du système, selon une méthode semblable, et en l’accentuant encore davantage. […] Ces citations pourraient se passer de commentaires plus amples, et la méthode de composition employée par Baudelaire s’y révèle déjà avec une irréfutable netteté. […] Leur moi ne persiste pas : et cela grâce à leur tempérament physiologique, qu’ils ont d’ailleurs toujours développé, au lieu de le combattre autant qu’il était en leur pouvoir ; grâce aussi à leur méthode de travail, à leur collaboration. […] Leconte de Lisle pour base à sa philosophie, s’ils sont nouveaux pour nous peut-être, émanent pourtant d’une métaphysique conçue il y a plusieurs milliers d’années, et, suivant une méthode très exacte, il les déduit parallèlement à la plus ferme orthodoxie bouddhique.
Mais suivant cette méthode les sciences auront peu de critiques. […] Cette méthode sera longtems impraticable. […] Les définitions de l’orateur different beaucoup dans la méthode de celles du dialecticien & du philosophe. […] C’est dommage que ce poëte n’ait pas ou autant de méthode que de profondeur. […] On lit une infinité d’extraits & de critiques des ouvrages de théatre ; le jugement sur le Cid est le seul dont le goût soit satisfait ; encore n’est-ce qu’une critique de détail, où l’académie avoue qu’elle a suivi une mauvaise méthode en suivant la méthode de Scudéri.
Ce sont les procédés de style des grands écrivains, leurs méthodes de travail, leur lecture, leur formation. […] Je ne connais pas d’autre méthode. […] Sa tragédie Iphigénie fut faite selon la même lente méthode et avec les mêmes dictées au coin d’une table de café. […] La noblesse de Villemain, l’effervescence réaliste de Taine furent dépassés par cette méthode de désarticulation qui allait même bientôt renouveler le roman avec l’Irréparable et Cruelle Enigme. […] Nos deux livres, c’est le conflit de deux méthodes, et rien de plus.
Considérée en elle-même, cette méthode, ou plutôt cette manie, est déplorable. […] On voit où conduit cette méthode, et nous n’en sommes pourtant encore qu’à la question de goût. […] Victor Hugo rend sa méthode de poésie naturaliste et descriptive plus intolérable encore par ses prétentions au rôle de penseur, dans son acception la plus olympienne et la plus haute. […] Où arrive-t-on avec cette méthode ? […] Grâce à cette méthode où M.
. — Bayle a l’esprit de raillerie bouffonne et irrévérencieuse, et cette méthode du burlesque appliqué à la métaphysique et aux religions, qui est celle du xviiie siècle tout entier, depuis Fontenelle jusqu’à Béranger. […] En général sa méthode, ou sa tendance, consiste à montrer aux hommes que sans le savoir, ni le vouloir, ils sont extrêmement sceptiques, et beaucoup moins attachés qu’ils ne l’estiment aux croyances qu’ils aiment le plus. […] Si on l’aimait, ne fût-ce que pour punir le marquis, il ne faudrait pas le décourager en l’éblouissant… » Voilà la méthode de Marivaux. […] Si la crainte du despotisme est tout le fond de Montesquieu, la recherche des moyens pour l’éviter sera toute sa méthode. […] J’insiste, et quelque admiration que j’aie pour un Montesquieu, quelque cas que je fasse d’un Rousseau, et quelque estime infiniment faible que je fasse de la politique de Voltaire, je le remercie presque d’avoir été un théoricien politique très médiocre, en considérant que négliger la haute sociologie et s’appliquer aux réformes de détail à faire dans l’administration, la police et la justice, était donner un excellent exemple, presque une admirable méthode dont il eût été à souhaiter que le xviiie siècle se pénétrât.
Bonstetten, sous ses airs de xviiie siècle, est spiritualiste, et très spiritualiste ; il croit à l’éducation continuelle, à l’acquisition et au renouvellement possible jusqu’à la fin de la vie : Ce n’est pas parce qu’on est jeune que l’on apprend quelque chose, mais parce que dans la jeunesse on vous tient au travail et qu’on vous fait suivre avec méthode une pensée.
Je m’oublie, messieurs ; nous aurons assez d’occasions d’appliquer ensemble et de vérifier dans une pratique assidue ces diverses observations que je vous présente ici sans trop d’ordre et de méthode, l’Art poétique de notre maître Horace nous ayant dès longtemps autorisés à cette manière de discourir librement des choses du goût.
Rollin, quoique bien critiqué en plusieurs endroits, mais qui est composé de grâces et de choses qui plaisent, l’emportera toujours sur la critique de son adversaire qui tient du collège et qui a un peu trop orgueilleusement raison. » Mais surtout les auteurs favoris de Marais sont les grands écrivains du siècle précédent ; il ne s’en tient pas à Boileau, son oracle ; à ses moments perdus, il se complaît et s’adonne à La Fontaine, dont le premier il s’avisa de composer une sorte de Vie puisée aux originaux et dans les ouvrages mêmes du poète, devançant ainsi le genre et la méthode des Walckenaer, pour la biographie littéraire.
. — La première partie de l’ouvrage, pleine de réflexions applicables à notre société, et de vues réversibles sur notre Europe et notre France, réussit complètement et mérita son succès : l’auteur, en le continuant, poussa trop loin sa méthode et l’épuisa, ainsi que son sujet, dans la seconde partie qui parut quelques années après et qui ne répondit pas en intérêt à la première87.
Jomini, écrivain militaire, n’a pas la grandeur et la simplicité concise de Napoléon ; mais il a, plus que lui, l’étendue, le développement, la méthode, la clarté, la démonstration convaincante et lumineuse.
On avait eu précédemment l’époque du Cid, celle du Discours de la Méthode (1636, 1637).
Pendant les intervalles de la controverse vigoureuse à laquelle on l’aurait cru tout employé, serein et libre, retiré de ce monde politique actif où le Conservateur l’avait vu un instant mêlé et d’où tant d’intrigues hideuses l’avaient fait fuir, entouré de quelques pieux disciples, sous les chênes druidiques de La Chênaie, seul débris d’une fortune en ruine, il composait les premières parties d’un grand ouvrage de philosophie religieuse qui n’est pas fini, mais qui promet d’embrasser par une méthode toute rationnelle l’ordre entier des connaissances humaines, à partir de la plus simple notion de l’être : le but dernier de l’auteur, dans cette conception encyclopédique, est de rejoindre d’aussi près que possible les vérités primordiales d’ailleurs imposées, et de prouver à l’orgueilleuse raison elle-même qu’en poussant avec ses seules ressources elle n’a rien de mieux à faire que d’y aboutir.
Méthode scabreuse de faire marcher l’ilote ivre devant le Spartiate, pour dégoûter celui-ci de l’ivresse !
En paraissant admettre comme correctif que probablement la dame, en cela, n’avait suivi que des idées poétiques qui ne tirent pas à conséquence, Bayle a soin d’ajouter tout aussitôt, selon sa méthode de nous dérouter : « Ce n’est pas qu’on ne puisse cacher beaucoup de libertinage sous les priviléges de la versification. » A côté des vers du Ruisseau, on en trouverait bon nombre d’autres notables par la portée philosophique, et moins contestables pour la doctrine.
On trouva chez lui un petit papier, écrit de sa main, qui contenait ces mots : Trois ouvrages qui m’occuperont le reste de mes jours dans ma retraite : 1° L’un de raisonnement : — la Religion prouvée par ce qu’il y a de plus certain dans les connaissances humaines ; méthode historique et philosophique qui entraîne la ruine des objections ; 2° L’autre historique : — histoire de la conduite de Dieu pour le soutien de la foi depuis l’origine du Christianisme ; 3° Le troisième de morale : — l’esprit de la Religion dans l’ordre de la société.
La méthode de définir tous les termes, et de substituer sans cesse la définition à la place du défini, est belle, mais impraticable ; car comment éviter le cercle ?
La méthode est bonne, mais il eût fallu le sens et la connaissance de l’histoire pour l’appliquer toujours avec succès.
Comment Montaigne, qui prescrit si bien d’endurcir et d’assouplir le corps, ne veut-il pas soumettre l’âme à une pareille méthode, au même ordre sévère d’exercices et d’entraînement ?
Sa méthode est difficile à pratiquer à l’égard des contemporains et l’une des faiblesses de la critique actuelle, c’est précisément qu’elle ne s’occupe que du dernier livre paru.
Je n’aime pas la méthode par objections.
Il resterait à en étudier la marche avec une méthode historique plus rigoureuse.
Cette question n’est pas si oiseuse qu’il pourrait sembler d’abord ; car, déterminer nettement les rapports de deux sciences voisines, c’est préciser leur objet, par suite leur méthode et par suite rendre possibles leurs progrès.
J’ai à en tirer plus d’une réflexion sur sa méthode, sur la formation de son talent.
Attaché à la Constitution de 91, la jugeant praticable malgré ses défauts, croyant que la question serait résolue si tous les honnêtes gens s’unissaient pour prêter main-forte à cette loi une fois promulguée, seul d’ailleurs, ne tenant à aucun parti, à aucune secte, ne connaissant pas même les rédacteurs du Journal de Paris, dans lequel il publie ses articles, se bornant à user de cette méthode commode des Suppléments, qui permettait alors à chacun de publier ses réflexions à ses frais, il répondait hardiment à ceux qui voulaient établir une solidarité entre lui et les personnes à côté de qui il écrivait : « Il n’existe entre nous d’association que du genre de celles qui arment vingt villages contre une bande de voleurs. » Sa politique, en quelque sorte isolée et solitaire, se dessine nettement à l’occasion de la hideuse journée du 20 juin.
Si l’on cherche maintenant à quelle conclusion la méthode précédente a conduit M. de Tocqueville, on verra qu’en dehors des vues particulières, qui sont très-nombreuses dans ses écrits, il a mis en pleine lumière cette loi aperçue par quelques auteurs, mais que nul n’avait encore développée comme lui.
Le résultat obtenu par quelques folkloristes qui avaient adopté cette méthode m’a tout à fait détourné de l’employer à mon tour.
Mais les ouvriers, à toutes les époques, ont connu le sabotage et, pour finir, l’ont toujours rejeté ; le socialisme déclare que ce n’est pas par la corruption des méthodes de travail que le salut de la classe ouvrière peut être assuré.
Nous essayerons cette dernière méthode.
Maintenant recourons à ces preuves divines dont on a parlé dans le chapitre de la Méthode ; examinons combien sont naturels et simples les moyens par lesquels la Providence a dirigé la marche de l’humanité, rapprochons-en le nombre infini des phénomènes qui se rapportent aux quatre causes dans lesquelles nous verrons partout les éléments du monde social (les religions, les mariages, les asiles et la première loi agraire), et cherchons ensuite entre tous les cas humainement possibles, si des choses si nombreuses et si variées ont pu avoir des origines plus simples et plus naturelles.
Mais la méthode de Gobineau est certainement fâcheuse. […] Il a des ennemis à gauche, pour ses trois volumes sur la Révolution ; il en a encore également à droite, qui ne lui pardonnent pas sa méthode, son esprit scientifique, son déterminisme. […] Le pauvre Striyenski avait une détestable méthode, mais ce n’était cependant pas un faussaire. […] Bien en a pris à ce précurseur du futurisme de posséder, comme ancien normalien, les bonnes méthodes pour l’étude du passé. […] Il exècre la raison et les méthodes logiques.
Jamais Sérénus n’emploiera cette méthode, qui n’est pas faite pour lui. […] Pour faire l’homme après eux, il ne changea ni de nature ni de méthode. […] Il est certain qu’elle n’a point de règles fixes, point de méthodes sûres pour juger les actions. […] Ils y mettaient, à défaut de science et de méthode, une amoureuse ardeur. […] Sa rigoureuse et vigoureuse intelligence inaugure une méthode et construit un système.
Oui ; mais Descartes écrivit en Hollande : c’est là qu’enfermé dans un poêle, il composa son Discours sur la Méthode et ses Méditations métaphysiques. […] Il dit encore, dans le Discours de la Méthode : « Je suis conjoint à mon corps très étroitement, et tellement confondu et mêlé, que je compose comme un seul tout avec lui. » C’est presque le mot de Bossuet : « Un tout naturel. » Descartes seulement n’est pas aussi affirmatif, il atténue un peu son assertion par le mot comme, signifiant en quelque sorte, pour être conséquent avec son dualisme, qui parle toujours du corps comme d’une chose en dehors du moi : « Je suis conjoint à mon corps », etc. […] C’est donc bien vraiment un critique, et le critique par excellence, le critique naturaliste et moraliste en même temps ; mais, pour appliquer à lui-même ses procédés et sa méthode, est-ce que dans sa critique même vous n’apercevez pas les autres éléments que mentionne la notice du Dictionnaire de Vapereau ? […] Sainte-Beuve a bien montré, dans un très bel article sur sa méthode, comment, dans une famille, les esprits, les caractères et les tempéraments s’expliquent souvent les uns par les autres, avec des variantes pleines d’intérêt et de curieuses modifications d’un naturel analogue en ses divers exemplaires plus ou moins réussis. […] C’est sa vraie date originelle. » Il définit ainsi « la méthode naturelle en littérature » : « Être en histoire littéraire et en critique un disciple de Bacon, me paraît le besoin du temps et une excellente condition première pour juger et goûter ensuite avec plus de sûreté. » Il va jusqu’à dire : « On ne saurait s’y prendre de trop de façons et par trop de bouts pour connaître un homme, c’est-à-dire autre chose qu’un pur esprit.
Mais il sait aussi que, si nous adoptions cette méthode, nous en arriverions très vite à ne plus écouter la pièce, ce qui, sans doute, serait contraire à notre premier devoir de chroniqueur. […] Voilà, je crois, ce que le public attend surtout de nous ; et il sait bien que cette méthode est incompatible avec les ententes, les fusions parlementaires et les cotes mal taillées. […] Voilà la tragédie, la magnifique et terrible tragédie de la haine, la tragédie de la passion pure, la tragédie où Corneille a complètement mis de côté, pour une fois, toutes ses idées et toutes ses méthodes habituelles : lutte de la passion et du devoir, lutte d’une passion noble contre une passion plus noble, tension violente et exaltation de la volonté. […] Chose amusante, Diderot a prévenu celui qui s’aviserait de mettre en comédie l’histoire de Mme de La Pommeraye, que c’était impossible, et par conséquent il lui a indiqué que c’était à lui de chercher et de trouver une autre méthode. […] Cette méthode, scrupuleusement observée par M.
Quels sont les avantages de cette seconde méthode ? […] Du reste cette méthode des semblables réussit fort pour guérir le public de son admiration pour les sots ; il se laisse prendre par le premier sot ; mais s’il en vient un second, il sait à quoi s’en tenir sur tous les deux. […] Ce personnage ne ressort pas, ne vit pas dans l’esprit du lecteur, quoique l’auteur en ait parlé longuement ; peut-être s’est-il trop servi de la méthode descriptive. […] Ces êtres ont une vie mystérieuse, on ne sait pas ce qu’ils font, ni où ils se tiennent ; seulement ils sont, dès qu’ils paraissent, étroitement rivés aux conditions naturelles, conditions que l’imagination se borne à changer d’un être à l’autre, sans logique et sans méthode. […] Avec une telle méthode, il marche parfaitement en tout ; seulement, dans aucun cas particulier, il ne peut prétendre à la grandeur et à la dignité.
Il le traite en des livres à la fois lyriques et précis, qui sont en même temps des évangiles et des méthodes, qui contiennent des conseils de vie morale et des recettes de santé. […] Ferdinand Brunetière lui applique sa méthode rigoureuse et savante, que M. […] Mabilleau montra du soin, de la perspicacité et de la méthode. […] Elle a ses méthodes et ses moyens particuliers. […] Je crois qu’en étudiant l’histoire de ce que nous pourrions appeler les méthodes d’expressions poétiques, nous en arriverions assez aisément à conclure que la principale et la plus habituellement usitée fut à peu près celle-ci : La poésie consistait à ce que le poète cherchât, par les moyens en son pouvoir, à imposer au lecteur son émotion et sa pensée.
La Poëtique, la Rhétorique & la Logique d’Aristote, sont assurément trois ouvrages qui ont dû l’immortaliser pour la pénétration, la profondeur & la méthode qui y règne. […] Avec quelle pénétration étonante, quelle méthode rare, quel stile clair & concis, quelle imagination forte & brillante l’auteur y dévoile les erreurs des sens, & de cette même imagination ! […] Divisés dans leurs opinions, dans leurs usages, dans leurs méthode d’enseigner, ils ne sont occupés qu’à s’abbaisser l’un l’autre. […] Que de justesse, que de méthode dans cet ouvrage ! […] Son mépris pour le jargon scholastique & sa méthode aisée de procéder leur plut.
L’art de connoître ses idées par l’écriture, art qui devroit n’être qu’une méthode très-simple, est à la Chine d’une extrême difficulté. […] On jugera de quoi dépend notre vie ou notre mort, & combien est cruelle la variation dans les méthodes de ces messieurs. […] Sorbière ajoute que chaque médecin se croit un être important, & vante beaucoup sa méthode & sa pratique particulière, mais que la pratique d’eux tous peut être définie « l’impudence de dire de sottes raisons d’un mal, comme si elles étoient véritables ; la témérité d’ordonner des remèdes incertains, comme s’ils étoient infaillibles ; la vanité de tirer de la gloire des heureux succès, & l’adresse d’excuser les mauvais événemens ou les fausses prédictions ». […] On y rapporte tout ce qui est à l’avantage & au désavantage de la médecine ; la variation dans les méthodes, la liberté que chacun a sur l’article de sa santé. […] La passion y tient lieu d’art, d’esprit, de méthode & de vérité ».
Dans un de leurs premiers livres, Madame Gervaisais, ils ont écrit : « Ses initiateurs, ses guides, au milieu de cette poursuite des plus écrasants problèmes psychologiques, avaient été ces deux maîtres de la sagesse moderne : Reid et Dugald-Stewart, les illustres fondateurs de l’École écossaise, les ennemis de la méthode analytique et hypothétique des écoles anciennes. […] Huysmans l’est surtout par les mauvais côtés (thèmes vulgaires, détails bas, fausse méthode scientifique). […] Nous emprunterions aux Russes cette foi, cette émotion, cette pitié sincère pour les humbles, ce souci passionné des hauts mystères qui rachète leur amour pour l’inconscient et l’obscur ; nous leur donnerions en retour nos habitudes de précision et de méthode. […] L’esprit a commencé par se soumettre au passé ; il lui a emprunté ses habitudes et sa méthode, quitte à rompre brusquement et à s’inventer une formule nouvelle, mais non point si nouvelle qu’elle n’ait gardé dans l’application quelque chose des formules antérieures.
Usant d’une telle méthode, ils encouraient le risque de choir dans l’incohérence. […] La méthode de ce maniaque est dénuée d’artifice. […] — La haine de la nature, l’horreur de la femme, le goût maladif de l’exception, la recherche désespérée d’émotions anormales, le mépris de la méthode critique et la foi la plus aveugle dans des légendes généralement malpropres. […] Là, Michelet fut apprécié par un philosophe dont la méthode documentaire différait en tout de la sienne, mais qui était obligé d’admettre que l’imagination, en histoire comme ailleurs, renforce le don de critique et souffle la vie aux êtres modelés par le raisonnement.
Or cette méthode est très périlleuse. […] Et de ces images accumulées, jaillit l’idée ou la série d’idées générales qu’il a voulu exprimer… Lisons attentivement ce morceau-type ; cherchons-en le sens réel, voyons sous quelles formes diverses ce sens s’affirme, et ainsi nous reconstituerons la méthode de travail de Victor Hugo, et nous suivrons les innombrables évolutions de son activité cérébrale. […] Puvis de Chavannes s’inspire de cette méthode dans ses compositions décoratives, et vous savez avec quel succès. […] Expérimentons cette méthode sur le Chevalier-de Maison-Rouge. […] Il y avait un soupçon de badauderie, nous dirions aujourd’hui de « snobisme », dans l’admiration que l’écolier lui avait vouée… Mérimée Suivait Stendhal, comme les jeunes gens suivent présentement Ibsen ou Maurice Maeterlinck, un peu par sincérité et un peu par pose, pour ne pas ressembler à tout le monde et pour avoir l’air d’être « dans le train », Ajoutons que Mérimée avait adopté d’instinct la méthode qui convenait le mieux à son tempérament littéraire.
Pour cela, je suivrai une méthode qui sera la même et que j’appliquerai dans toutes ces leçons. […] C’est au milieu des paperasses savantes qu’il a fait son éducation ; il s’est asservi aux méthodes rigoureuses, à la discipline scientifique de l’érudition, et sa poésie est, en effet, une poésie d’érudit. […] On le voyait debout derrière son comptoir, En tablier, cassant du sucre avec méthode.
L’artiste sain, vigoureux, généreux, avait substitué à sa propre méthode de guérison dont il gardait le secret, une solution maladive et banale à l’usage du vulgaire.
Sismondi, tout d’abord, et comme par précaution, le lui avait rendu quand il disait, — avant de le connaître personnellement, il est vrai, et sur la simple annonce de l’Histoire de France que Chateaubriand se proposait d’écrire : « J’ai une grande admiration pour son talent, mais il me semble qu’il n’en est aucun moins propre à écrire l’histoire : il a de l’érudition, il est vrai, mais sans critique, et je dirais presque sans bonne foi ; il n’a ni méthode dans l’esprit, ni justesse dans la pensée, ni simplicité dans le style : son Histoire de France sera le plus bizarre roman du monde ; ce sera une multiplicité d’images qui éblouiront les yeux ; la richesse du coloris fait souvent papilloter les objets, et je me représente son style appliqué aux choses sincères comme le clavecin du Père Castel, qui faisait paraître des couleurs au lieu de sons. » Sismondi ne voyait et ne prédisait là que les défauts.
Du Bellay n’atteint le meilleur de sa manière que quand son système s’est détendu ; mais il ne lui a pas nui d’avoir passé par le système qui lui a donné la méthode et raffermi le ton.
« Qu’il fasse son métier, écrivait-il, qu’il nous enchante653. » Faute de mieux, Chateaubriand s’y rabattit : il trouva le chemin des cœurs, parce qu’il suivit la méthode de son cœur.
C’est en latin qu’on a traduit le Discours de la méthode, lorsqu’il s’est agi de vulgariser, de répandre dans le monde entier les idées cartésiennes.
Ainsi dédaigneux de la Méthode puérile du Naturalisme, — M.
Il y faut comprendre désormais tous les genres, les qualités de chaque genre en particulier, la composition des ouvrages la méthode, et généralement tout ce qui fait de chaque ouvrage un tout composé de parties unies entre elles, et proportionnées à l’image des êtres organisés dans l’ordre naturel.
Cette gravité qui n’a rien de triste, cette majesté sans affectation, ce grand air que tempère la grâce, sont d’un poëte qui n’a prétendu régler que la méthode de communiquer nos pensées par le langage, mais qui ne s’arroge aucun droit sur la liberté de notre esprit.
Et, d’ailleurs, écrire vite n’est pas toujours la bonne méthode pour écrire naturellement.
Malheureusement l’auteur ne changeait que de personnages et de théâtres, il ne changeait pas de méthode.
Mais dans le mariage, qui est l’état commun, le point de vue change : le mariage est un grand fardeau, mais c’est aussi une méthode d’espérer, « une belle invention, a-t-on dit, pour nous intéresser au futur comme au présent ».
Aussi rien ne fut d’abord plus opposé que sa méthode à celle de Montesquieu, toute fondée sur des considérations historiques, et qui tient compte de tous les précédents de l’humanité.
Maintenant, il adoptera ma méthode, il fera le dernier chapitre avant la fin, au moment de l’empoignement.
Méthode, s’il fallait voir dans le choix des images l’influence d’une intelligence volontaire, comme le désire M.
Hennequin a proposé de substituer une autre méthode à celle de M.
J’ai de la peine à me faire à cette méthode qui consiste à toujours précipiter les gens dans l’erreur, et à les y plonger de plus en plus, même quand ils essayent d’en échapper.
Ernest Renan n’a renouvelé ni modifié sa méthode, je ne dirai pas d’investigation, mais d’effacement historique.
C’est une méthode excellente, assurément.
Il dit du peintre Van Orley : « Vous trouvez en lui du gothique et du florentin… ici la pâte lourde et cartonneuse, la couleur terne et l’ennui de pâlir sur des méthodes étrangères ; là des bonheurs de palette, et la violence, les surfaces miroitantes, l’éclat vitrifié propres aux praticiens sortis des ateliers de Bruges. » Quelles images neuves, et quelle langue nouvelle aussi, combien forte !
Ils négligeoient trop l’art & la méthode.
Je vous aurais fait enfin et surtout pressentir les avantages d’une méthode dont il se peut bien que je n’aie pas moi-même encore le maniement, mais qu’il me suffirait, après cela, qu’un plus habile ou un plus heureux appliquât quelque jour mieux que moi. I J’arrive maintenant au Cid ; et, si je me suis bien expliqué, vous allez voir tout de suite l’un des avantages de cette méthode, qui est, si je ne me trompe, en les élargissant, de préciser à la fois et de simplifier les problèmes de l’histoire littéraire. […] Mesdames et Messieurs, L’un des reproches que l’on adresse le plus communément, — et en vérité le plus injustement, — à la méthode ou à la doctrine dont nous essayons de faire ensemble quelques applications à l’histoire du théâtre, c’est, qu’en mettant au cœur même des genres littéraires le principe actif de leur développement, de leur transformation ou de leur décadence, elle retrancherait, elle supprimerait ainsi de l’histoire de la littérature les bonheurs du hasard, la liberté de l’artiste, et les droits du génie. […] Et ceci nous ramènera, si vous le voulez bien, au début de cette conférence, et à cette question de méthode ou de doctrine que j’y décidais en quelques mots.
Nous avons changé de méthode ; Jodelet n’est plus à la mode, Et maintenant il ne faut pas Quitter la nature d’un pas. […] De l’autre qu’on connoît la traitable méthode Aux foiblesses d’un peintre aisément s’accommode : La paresse de l’huile, allant avec lenteur, Du plus tardif génie attend la pesanteur ; Elle sait secourir, par le temps qu’elle donne, Les faux pas que peut faire un pinceau qui tâtonne ; Et sur cette peinture on peut, pour faire mieux, Revenir, quand on veut, avec de nouveaux yeux.
N’accusons de ce préjugé, malheureusement trop établi, que notre méthode d’éducation. […] Si cette méthode d’élever la jeunesse se fût conservée, nous aurions encore des hommes.
Là est à la fois l’espérance et l’écueil de la science belge, L’écueil, parce qu’elle ne se résigne pas, en ce moment, à accepter les classifications, la méthode, la discipline des préhistoriens français, jusqu’ici les vrais maîtres en la matière, parce qu’elle se lance éperdument dans l’aventure, où j’ai peur qu’elle ne trouve des déboires et pis encore. […] Quant aux esprits germaniques, non seulement ils ne s’effraient pas (et ne comptons guère sur l’idéalisme de l’Oiseau bleu pour les choquer), mais volontiers ils s’approprient les auteurs flamands, naturalisent Maeterlinck écrivain allemand, annexent Verhaeren… Et voilà les méthodes de Bismarck appliquées à la littérature ! […] Une pensée riche et pénétrante, un esprit juste non sans ingéniosité, le souci incessant de ne point voir mesquin, de rechercher les causes, de supputer les effets, en un mot la solidité perspicace de sa méthode élève Nautet à la hauteur d’un historien littéraire. […] Un maître de l’Université de Bruxelles, Léon Vanderkindere, tenta dans Le Siècle des Artevelde (1879) de rattacher l’histoire de la Belgique à l’histoire générale et s’astreignit à l’analyser suivant une méthode sérieuse.
Sa méthode en ces occasions était merveilleuse d’habileté et de goût : il avançait toujours en paraissant n’être que sur la défensive.
C’est là ce qu’on peut appeler s’enivrer du bout des lèvres et selon la méthode des Alexandrins, en christianisant du mieux qu’on peut le Bacchus du paganisme, en symbolisant l’orgie sacrée avec des réminiscences de la communion.
. — Alors, plus ils ont d’esprit, de pénétration, de savoir, plus ils sont habiles à se faire illusion, à inventer, à unir, à colorer les sophismes, à tordre et défigurer tous les faits pour en étayer leur échafaudage… Et pour ne citer qu’un exemple et un grand exemple, il est bien clair que, dans tout ce qui regarde la métaphysique et la religion, Pascal n’a jamais suivi une autre méthode. » Cela est beaucoup moins clair pour nous aujourd’hui que pour André, qui ne voyait Pascal que dans l’atmosphère d’alors, et, pour ainsi dire, à travers Condorcet. — Dans les fragments de mémoires manuscrits de Chênedollé, qui avait beaucoup vécu avec des amis de notre poète, je trouve cette note isolée et sans autre explication : « André Chénier était athée avec délices. » 54.
XXXII Il aurait commencé, sans doute, selon sa puissante méthode analytique, par considérer d’un coup d’œil et par caractériser sans illusion l’état de l’Europe, afin d’y faire prendre à la France la position juste, forte et pacifique, sur ce champ de manœuvre de la diplomatie ; il aurait cherché, en méprisant les préjugés populaires et les forfanteries soldatesques, quel était et où était le système d’alliance actuel le plus propre à assurer l’existence, la durée, la prépondérance légitime de la France, tout en maintenant le plus longtemps possible à l’Europe l’inappréciable bienfait de la paix.
Ce sera de la bonne médecine, selon la méthode homœpathique : Simili similibus curantur.
Pour le fond comme pour la méthode, cette critique est celle qui s’éloigne le plus de l’enseignement et qui a l’allure la plus libre.
L’absolue conformité de la musique aux paroles et la liberté de l’orchestration, chargée de fournir à l’action une atmosphère, de dégager le fluide lyrique et d’éclairer le dessous des caractères, voilà les deux principes de la méthode wagnériste.
Mais l’art a cela de grand qu’il parle toutes les langues et la méthode wagnérienne a ceci d’inestimable qu’elle est au-dessus des procédés techniques, qu’elle s’accommode de toutes les qualités nationales et qu’elle vit de logique et de sincérité.
Bernard de Palissy jetant ses meubles au feu pour cuire ses faïences peut nous attendrir : mais le moyeu de s’apitoyer sur les tribulations d’un pédagogue à projets qui invente une méthode d’après laquelle les enfants apprendront à lire en huit jours ?
Il dit donc simplement Balzac : « … un nom si célèbre, si glorieux enfin qu’il m’autorisât… à p… dans le monde, et que le monde trouvât ça tout naturel. » * * * — Idée pour une nouvelle humoristique, d’un garçon n’ayant pour tout titre de noblesse, que le nom de son grand-père dans l’état des malades, qui ont été traités des maladies vénériennes, sous les yeux et par la méthode de M. de Keyser, depuis le 30 mai 1765 jusqu’au 1er septembre 1866, état inséré dans le Mercure de France, du mois d’avril 1767.
Pourquoi, à l’heure actuelle, un romancier (qui n’est au fond qu’un historien des gens qui n’ont pas d’histoire), pourquoi ne se servirait-il pas de cette méthode, en ne recourant plus à d’incomplets fragments de lettres et de journaux, mais en s’adressant à des souvenirs vivants, peut-être tout prêts à venir à lui ?
Cette explication psychologique, devrait, en bonne méthode être suivie d’une explication physiologique, qui semble possible, pour le cas de M.
Nos auteurs ont préféré la méthode d’immoler leurs victimes successivement.
Trop heureux si ces pauvres partisans de la vieille méthode peuvent échapper la vie sauve à la griffe des démons barbus qui les poursuivent de leurs grincements de dents et de leurs hurlements.
Harpajême (c’est le nom du tuteur) se vante devant sa mère de la sûreté de ses précautions et de l’infaillibilité de sa méthode de jaloux.
. — Ces résultats déjà connus d’une méthode divergente et confuse, qui étourdit l’esprit au lieu de le former et le rend inappliqué sur plusieurs points au lieu de le fixer utilement sur un seul, nous est un garant d’un retour prochain à la vérité dans une question… » La phrase est si longue qu’on l’abrège.
Un tel titre, dont les promesses sont à peu près tenues, transporte dans l’histoire des lettres l’idée et la méthode de Montesquieu, prépare un Esprit des Lois de la littérature. […] On trouvera dès lors naturel qu’il ait fini, sur un point, par une science des idées, que la clarté et la distinction, l’isolement et le maniement, l’individualité et la société des idées, soient devenus le plus haut exercice et la méthode la plus fructueuse de l’esprit. […] Condillac, le plus clair et le plus méthodique, sinon le plus vivant des esprits du xviiie siècle a ouvert la voie, créé une méthode et une école. […] Le plan littéraire est apparemment aussi étranger au génie de Fourier ; c’était un employé de commerce très instruit, et qui avait même la vocation de l’épicerie, commerce décrié par le romantisme bien à tort, car il exige (ou exigeait alors) des qualités de méthode, déclassement, d’ingéniosité, de psychologie, qu’un Balzac savait apprécier.
Sophocle. Œdipe à Colone Adaptation en trois actes de M. Jules Gastambide, musique en scène de M. Francis Thomé (Théâtre de l’Œuvre). L’Œuvre nous a présenté sur la scène du Nouveau-Théâtre une adaptation française d’Œdipe à Colone par M.
L’influence du positivisme se fit alors sentir dans toutes les manifestations de l’activité intellectuelle, et, tandis qu’il donnait aux sciences naturelles un prodigieux élan, tandis qu’il constituait sous la forme d’une enquête critique la science de l’histoire, il livrait aussi ses méthodes aux littérateurs. […] Cette méthode et cette conception des choses sont essentiellement le positivisme. […] Mais, si le Positivisme est excellent dans ce qu’il affirme, dans les méthodes qu’il pose et les résultats qu’il donne, il est condamnable dans ses négations, dans les négations auxquelles crurent pouvoir aboutir quelques théoriciens peu clairvoyants. […] L’erreur fut de transformer en un dogme scientifique ce qui ne devait être qu’une méthode de travail. […] C’est-à-dire que, présentant ses personnages, — au lieu d’en suivre pas à pas l’évolution psychologique, selon la méthode latine, — il fixera seulement, dans leurs contrastes ou leurs incohérences, les principaux moments de leurs lueurs d’âme.
Il faut encore qu’il se développe régulièrement par des analyses et avec des divisions exactes, que sa distribution donne une image de la pure raison, que l’ordre des idées y soit inviolable, que tout esprit puisse y puiser aisément une conviction entière, que la méthode, comme les principes, soit raisonnable en tous les lieux et dans tous les temps. […] Son Art de couler bas en poésie 983 a tout l’air d’une bonne rhétorique ; les principes y sont posés, les divisions justifiées, les exemples rapportés avec une justesse et une méthode extraordinaires : c’est la parfaite raison mise au service de la déraison.
Le sujet est aussi insuffisant que partout ailleurs : quelques vers de La Fontaine ont été dilués, suivant la méthode homéopathique, dans un tonneau d’encre. […] Une fois connues les données banales du banal problème, tous les Sarcey du monde vous indiqueront, suivant une méthode aussi infaillible que mécanique, les scènes à faire. […] Sans quoi, l’invraisemblance n’est plus seulement à la surface, dans la méthode d’exposition, mais au fond même de la pièce et la tue net. […] On m’affirme que ma méthode ne vaut rien, que les académiciens (circonstance atténuante) ne lisent pas ce qu’ils applaudissent, et que, si je veux connaître les raisons de leur choix, je dois, au lieu d’étudier les volumes prétextes à récompenses, m’informer des relations des lauréats.
Notamment Odes et Ballades, préface de 1828 : car, sa méthode — (il adorait parler de lui à la troisième personne, l’auteur, l’auteur de ce livre) — consistant à amender son esprit plutôt qu’à retravailler ses livres, et, comme il l’a dit ailleurs, à corriger un ouvrage dans un autre ouvrage, on conçoit que chacun des écrits qu’il publie… § 5. […] Ils prennent justement leur temps quand les véritables savants, les véritables mathématiciens, les véritables physiciens, les véritables chimistes et biologistes en viennent à reconnaître très heureusement la part capitale, la part originelle, la part primordiale que prennent dans le travail scientifique même, dans l’invention, dans la découverte de science les méthodes d’art, l’intuition, les intuitions, les souplesses d’art, les docilités d’art, les inventions d’art. […] Une méthode (historique (?) […] Un botaniste, un biologiste n’ose pas, ne parlera jamais (de) mathématique, de (la) certitude mathématique, de (la) connaissance mathématique, de méthode, d’exactitude mathématique, il ne parle, il ne pense jamais d’épuisement. […] Je compte, Halévy, que vous ne réglerez point ces débats par les méthodes kantiennes, par la philosophie kantienne, par la morale kantienne.
La biographie détaillée, la biographie minutieuse, la biographie complète, qui dispose les arrière-plans et ménage les perspectives autour d’un héros, me semble être encore la meilleure méthode pour atteindre, dans le domaine des sciences historiques, quelques vérités générales. […] Les témoignages y sont classés avec méthode, critiqués avec sûreté, mais non pas fondus dans un de ces tableaux par lesquels l’histoire doit nous donner la sensation de la réalité. […] Elle employait la méthode que les chercheuses d’aventures illégitimes appliquent d’ordinaire à l’honorable résistance des hommes mariés. […] André Chevrillon, qui est aussi enclin à la liaison des idées générales qu’à la notation des faits particuliers, résolut de comprendre l’Angleterre, de démonter, selon la méthode de Taine, cette formidable machine, et d’en saisir, en quelque sorte, le ressort moteur. […] Il n’y a pas deux méthodes, non plus, pour narguer cette seigneurie et pour dompter cette maîtrise.
[1re éd.] comme ce sera toujours sa façon et sa méthode af.
« 14 juillet 1829. » La lettre suivante a plus d’importance, puisqu’elle roule tout entière sur cette méthode même de critique que j’essayais alors pour la première fois avec quelque étendue dans mes articles de la Revue de Paris : De Vigny qui en parlait de la sorte au début, et avec une complaisance infiniment trop marquée pour être mise sur le compte de la simple politesse, était certes bien loin d’estimer cette façon d’analyse fausse et mauvaise en soi, et, peu s’en faut, impie dans son application aux poëtes : il a attendu pour cela qu’elle le prît lui-même au vif pour sujet et qu’elle n’entrât pas absolument dans le joint de son amour-propre : « 29 décembre 1829.
Il est arrivé ainsi, au grand regret et déplaisir déjà de Fénelon en son temps, que la langue française poétique s’est vue graduellement appauvrir, dessécher et gêner à l’excès, qu’elle n’a jamais osé procéder que suivant la méthode la plus scrupuleuse et la plus uniforme de la grammaire 118, que tout ce qui est droit, licence et gaieté concédée aux autres poésies, a été interdit à la nôtre, et qu’on n’a fait presque nul usage, en cette voie, des conformités naturelles premières qu’on se trouvait avoir par un singulier bonheur avec la plus belle et la plus riche des langues, conformités que, deux siècles et demi après Henri Estienne, Joseph de Maistre retrouvait, proclamait hautement à son tour119, et qui tiennent en bien des points à la conformité même du caractère et du génie social des deux nations.
De menus genres, d’un agrément fragile et bien vite épuisé, ne font qu’éparpiller la méthode et le goût compassé du Roman de la Rose ; et un génie individuel, passionné ou tendre, ne vient pas y porter le correctif, y mettre son cachet à part, et les relever ou les consacrer. — Je prends Froissart : il semble que ce ne soit pas au sujet de Froissart qu’on doive exprimer un regret ; il avait en effet sa vocation expresse de chroniqueur pittoresque, et il l’a merveilleusement remplie.
Il loue même Racine d’avoir simplifié Néron selon la méthode classique, d’avoir négligé plusieurs des aspects de ce personnage « peint avec tant de verve et de brio par M.
La méthode des sciences physiques et naturelles, qui, à Issy, m’était apparue comme la loi du vrai, faisait que je me défiais de tout système.
Mais comme l’approbation des yeux est d’un ordre inférieur au mérite de ces belles, elles s’élèvent par la raison et par l’esprit, et tâchent de fonder en droit les passions qu’elles peuvent faire naître Il y a les beautés fières et les beautés sévères : les premières souffrent les désirs accompagnés de respect : le respect n’adoucit pas les sévères ; ni les unes ni les autres ne sont invincibles. » De Pure ajoute qu’elles font solennellement vœu de subtilité dans les pensées, et de méthode dans les désirs.
Oui, quoique les jeunes semblent jusqu’ici enracinés dans le vieux passé et les vieilles méthodes, j’ai la conviction, que d’ici à peu d’années, même parmi les élèves de l’école des Chartes, il y aura un abandon des siècles antiques, pour remonter aux siècles modernes, et là, avec la documentation de ces temps, ressusciter des morts, parmi cette humanité vraiment galvanisable.
Mais regardez d’un peu près les œuvres de ces habiles peintres, appliquez-leur la méthode de jugement qui résulte de l’étude des maîtres, et vous découvrirez qu’ils n’ont ni unité, ni science, ni sincérité, ni idéal, ni bonne foi, ni art de composition, rien, en un mot, de ce qui constitue, non pas le grand peintre, mais le peintre.
Quelquefois et, comme ceci est plus particulier, je recours au texte quelquefois on peut être étonné de ce qu’une fable qui commence exactement d’après la même méthode, si je peux employer ce mot, qui commence par une description de la nature un certain jour de l’année, ne se termine pas de la même façon, se termine sans qu’il y ait de péripétie, sans que, à l’état paisible de la nature, au commencement, un état plus funeste soit décrit vers la fin.
Une Revue publiée sous patronage de John Murray voit, dans Francis the first, un retour salutaire vers la méthode dramatique de Shakespeare. […] Le savoir et le talent ne lui ont pas manqué ; mais il a divisé sa puissance et son génie en autant de parcelles que Descartes propose de diviser une question dans les premières pages de sa méthode. […] Enfin, le dénouement gagnerait beaucoup à être présenté selon la méthode que nous proposons. […] Cette méthode, comme on voit, n’est pas sans analogie avec celle de Tacite et de Montesquieu. […] Cependant, s’il continue à vivre comme il fait, s’il ne change pas de méthode et d’habitudes, je ne connais que le suicide qui puisse logiquement terminer son ennui.
Mais à mesure qu’il s’éloigne et recule dans le passé, ce qu’on se rappelle plus distinctement et peu à peu uniquement ; d’abord parce que c’est en quoi il se distingue nettement de l’enseignement religieux traditionnel, et ce à quoi il a attaché son nom ; ensuite parce que c’est une idée très simple, très précise et très accessible au moindre esprit ; ce qu’on se rappelle plus distinctement et peu à peu uniquement, c’est sa méthode et le premier principe de sa méthode : il ne faut croire qu’à ce qui est absolument évident à l’esprit et ensuite à ce qui, par raisonnements justes, s’appuie sur cette première évidence. […] La destinée curieuse de ce philosophe consiste en ceci qu’on a oublié son système pour ne se souvenir que de sa méthode et qu’on a pris sa méthode pour son système. […] Descartes se transforme, vers 1680, en philosophe rationaliste, et le cartésianisme se fait rationalisme d’après le premier principe, non de lui-même, mais de la méthode qu’il a prétendu suivre et que, du reste, il n’a pas suivie du tout. […] C’est probablement leur méthode même.
On voit qu’il pense, et par lui-même, qu’il lie ses pensées, qu’il les vérifie, que, par-dessus tout cela, naturellement il voit juste, et qu’avec la méthode il a le bon sens. […] Il la fixe en termes exacts justifiés par le dictionnaire, en constructions simples justifiées par la grammaire, pour que le lecteur ait à chaque pas une méthode de vérification et une source de clarté.
Nous savons, à merveille, tous les inconvénients qui ressortent d’une semblable méthode. […] En vérité cette méthode peut produire quelques petits résultats, mais il faut convenir que bien restreinte dans ses ressources, elle n’est pas non plus sans faire naître les opinions les plus monstrueuses.
Cette méthode n’est pas infaillible, — nulle ne l’est, — puisqu’il existe autant de vérités relatives que d’individus. […] — Mais cette méthode est insuffisante dès qu’il s’agit de l’appliquer à une autre espèce que la vôtre. […] Je vous pardonne : nos méthodes diffèrent Cependant M.
D’autres encore se sont demandé si son intention n’aurait pas été de soumettre les données de l’histoire à la systématisation de la science naturelle, et d’appliquer ainsi, bien avant qu’on l’eût inventée, la « méthode positive » à l’un des sujets qui de nos jours même la comportent sans doute le moins. […] Buffon, qui avait, pour ainsi parler, appris à lire dans les écrits mathématiques du marquis de l’Hôpital, débutait « dans les lettres » par une traduction de la Statique des végétaux, de Haies, et de la Méthode des fluxions, de Newton, 1740. […] Aussi bien sont-ce surtout les idées de Buffon qui ont agi sur les contemporains, — ou, pour mieux dire, les conséquences de ses idées ; — si nul n’a fait plus ou autant que lui, — pour nous pénétrer du sentiment de la petitesse de notre planète, — et de celui de l’infinité du monde ; — d’où ne pouvaient manquer de résulter la ruine du fondement même de l’humanisme, — en tant qu’il était lié à la supposition qui faisait de l’homme le chef-d’œuvre de la nature ; — et de la terre le centre du monde. — Une autre conséquence de la diffusion des idées de Buffon ; — presque plus importante ; — comme tendant au renouvellement de la méthode ; — a été de substituer les sciences naturelles comme type de la science aux sciences mathématiques ; — c’est-à-dire les résultats de l’expérience et de l’observation à ceux du calcul ou de la méditation ; — et par là de susciter ; — avec une curiosité nouvelle, qu’on pourrait appeler la curiosité biologique ; — une manière nouvelle de penser ; — dont les effets ne sont pas encore épuisés [Cf.
… C’était l’époque où le matérialisme positiviste avait non seulement suscité la méthode historique de Taine, mais aussi la psycho-physiologie de Ribot. […] Au contraire, observez combien de nos romans contemporains commencent et finissent par « je » : résultat inévitable de cette méthode littéraire d’introspection. […] Conséquence de cet écrasement du sentimental par le pur sensible, de cette tyrannie de la méthode rétrospective : la disparition de plus en plus complète des caractères, des types, et enfin de l’Héroïsme dans le roman. […] Serait-ce la nouvelle méthode littéraire d’introspection qui fait qu’aujourd’hui le roman social — j’entends par là celui où l’observation politique et sociale joue un rôle, comme dans Balzac, Stendhal, Zola, même Barrès dans Les Déracinés — est si rare ?
« Ce fut, dit Holman Hunt, par un petit esprit de paradoxe que nous convînmes que Raphaël, le prince des peintres, était l’inspirateur de l’art du jour ; car nous savions bien à quel point la pratique des peintres contemporains diffère de celle du maître qu’ils invoquaient… Ni alors ni plus tard nous n’avons nié qu’il n’y ait eu beaucoup d’art sain et grand après l’époque de Raphaël ; mais il nous semblait que l’art postérieur était si souvent entaché de corruption, que c’était seulement dans les œuvres plus anciennes que nous pouvions trouver la santé avec une méthode absolue. » Constitué donc sur cette double base du retour aux procédés exacts et patients des quattrocentistes et à l’inspiration sérieuse des trécentistes, le petit groupe recruta trois nouveaux adhérents, le sculpteur Thomas Woolner, et les peintres F. […] « La seule convention qui fût à renverser, c’était un coloris d’atelier, une méthode de barbouillage. […] Capuana à propos de M. de Goncourt, toute capricieuse qu’elle semble, est une antique nécessité que la méthode analytique actuelle rend seulement plus frappante, comme si elle était nouvelle. […] M. de Amicis n’écrit pas tranquillement, en relatant ses souvenirs avec méthode, en entremêlant le récit de ses aventures de symétriques dissertations d’histoire ou de géographie, selon l’usage de beaucoup de voyageurs.
Elle se reproche, en se condamnant elle-même, de désirer out bas de voir ses condamnations condamnées, et de vouloir découvrir, par cette sorte de provocation détournée, si on n’a pas d’elle quelque peu de bonne opinion : « Je me défigure en partie, dit-elle, pour m’attirer le plaisir de connoître qu’on croit plus de bien de moi, et c’est même un artifice de mon amour-propre et de ma curiosité de me pousser à me dépeindre défectueuse, pour savoir au vrai ce que l’on croit de moi, et satisfaire par même voie mon orgueil et ma curiosité. » Toujours la méthode d’esprit de l’hôtel Rambouillet ; c’est l’application seule qui a changé.
Montesquieu, Bodin et Aristote n’étaient pas ses maîtres ; pour sa manière de concevoir et de régler la société, comme pour sa méthode d’étudier et d’interpréter la nature, il remontait vite par une sorte d’attrait filial dans l’échelle des âmes, jusqu’à la sagesse de Pythagore et de Numa.
J’ai raconté comment je reçus mon éducation dans un petit collège d’excellents prêtres, qui m’apprirent le latin à l’ancienne manière (c’était la bonne), c’est-à-dire avec des livres élémentaires détestables, sans méthode, presque sans grammaire, comme l’ont appris, aux xve et xvie siècles, Ërasme et les humanistes qui, depuis l’antiquité, l’ont le mieux su.
Méthode fière !
On se rappelle la réponse de Sganarelle à Géronte quand celui-ci lui fait observer que le cœur est du côté gauche et le foie du côté droit : « Oui, cela était autrefois ainsi, mais nous avons changé tout cela, et nous faisons maintenant la médecine d’une méthode toute nouvelle. » Et la consultation des deux médecins de M. de Pourceaugnac : « Le raisonnement que vous en avez fait est si docte et si beau qu’il est impossible que le malade ne soit pas mélancolique hypocondriaque ; et quand il ne le serait pas, il faudrait qu’il le devint, pour la beauté des choses que vous avez dites et la justesse du raisonnement que vous avez fait. » Nous pourrions multiplier les exemples ; nous n’aurions qu’à faire défiler devant nous, l’un après l’autre, tous les médecins de Molière.
Que de fois Schérer n’a-t-il pas dit que la méthode de Vinet conduisait tout droit au rationalisme ! […] Il est vrai que Schérer dit aussi que personne n’aurait été plus effrayé que Vinet des conséquences de sa méthode s’il les avait prévues10, mais Sainte-Beuve ne nous dit pas que Vinet eût consenti à monter la marche dont il s’agit. […] Il vaut mieux ne voir d’abord que les grands traits de sa nature, ne connaître que les grands mots de la langue morale, suivre à l’égard de soi-même la méthode de l’Évangile, qui, prenant à plein poing toutes ces petites misères, en compose d’un seul coup une grande misère, et par ce moyen nous met tout d’abord en présence, non de nous-mêmes, mais de Dieu. […] Sainte-Beuve a été fidèle à sa méthode, et si la pensée (car qu’est-ce que l’observation sans la pensée ?) […] La méthode de M.
Le poème de Lucrèce, dans la longue erreur de ses raisonnements, offre d’ailleurs une méthode, une force d’analyse qui ne permet pas de supposer que l’auteur n’ait eu que des moments passagers de calme et de raison. […] Les écrits de Cicéron sur la morale pratique ont conservé tout leur prix, malgré les censures de Montaigne, auteur trop irrégulier pour goûter une méthode sage et noble, mais un peu lente ; le livre des Devoirs demeure le plus beau traité de vertu inspiré par la sagesse purement humaine ; enfin, personne n’a t’ait mieux sentir que Cicéron les plaisirs de l’amitié et les consolations de la vieillesse. […] Enfin, un peu de monotonie ne s’attache-t-il pas à cette méthode, qui établit, dans l’histoire de deux peuples, des correspondances si régulières, et emboîte les grands hommes de deux pays dans ces étroits compartiments ? […] L’année qui précéda sa mort, il publia une logique nouvelle d’après la méthode de Ramus, et un traité sur la vraie Religion, l’hérésie, la tolérance, et sur les moyens de prévenir les progrès du papisme. […] Vers l’âge de huit ans, il fut mis en pension chez un prêtre catholique, qui, par une méthode que l’on ne suit pas assez, lui donnait en même temps les premières notions du grec et du latin.
C’est là un art, peut-être nécessaire, pour mettre quelque ordre dans le fouillis des opinions humaines ; c’est une méthode créée pour permettre de les étudier. […] La conversation de Victor Hugo m’ouvrit des jours sur l’art et me révéla jaussi les secrets du métier, le doigté, si je puis dire, de la nouvelle méthode.
Les mêmes hommes qui faisaient de méchantes poésies faisaient de la prose sensée et correcte ; et l’on peut dire qu’au temps du Discours de la méthode et des Provinciales il s’écrivait beaucoup de choses où, sans être ni aussi forte ni aussi passionnée, la prose n’est ni moins exacte, ni moins française. […] Il est juste d’y reconnaître l’influence de Descartes, le père de l’art de penser, qui n’est que l’art de choisir, parmi ses pensées, celles qui ont la marque du vrai, reconnue par la raison ; mais il fut glorieux pour Boileau d’introduire dans la poésie l’esprit du Discours de la méthode.
Telle est la différence des deux religions, telles sont leurs méthodes. […] Suivant moi, c’est là le grand défaut de notre temps, la confusion des croyances et des méthodes.
Son effort au contraire, sa haute méthode, son devoir mystique propre, sa science et son gouvernement c’est de garder tant qu’elle pourra ses forces intactes pour répondre aux exigences, aux dépenses de ce long commandement. […] Quand ils réclament de la fixité, du statut, ce qu’ils nomment sagesse, ce qu’ils nomment science, ce qu’ils nomment connaissance et ce qu’ils nomment méthode, c’est la paix du sage, c’est la tranquillité du savant et la bonne ordonnance de la carrière du connaisseur. Ce qu’ils nomment méthode scientifique, c’est la méthode de leur propre établissement. […] Elles ont des méthodes, elles ont des chaudières, elles ont des tubulures, elles ont des magasins.
Conformément à cette méthode, pour ainsi parler, à ce procédé systématique, Molière aura pour « plus grand soin de tourner la simplicité » et même « la bonté en ridicule et de mettre la ruse et le mensonge du parti pour lequel on prend intérêt », il s’arrange de manière que « l’honneur des applaudissements, rarement pour le plus estimable, soit presque toujours pour le plus adroit ; la malice de l’un punit la simplicité de l’autre et les sots sont les victimes des méchants ». […] Si je voulais me divertir, je dirais même que ceci va contre la thèse posée ; car si Molière était convaincu que l’homme doit suivre son mouvement naturel, Molière, dans sa vie à lui, c’est-à-dire dans sa vie d’auteur, suivrait son mouvement naturel d’auteur, qui est de s’abandonner à son imagination et non de s’assujettir à l’objet, ce qui est une contrainte ; et que, donc, de la méthode de travail de Molière, il faut tirer cette conclusion qu’il est partisan de l’effort, de l’asservissement volontaire à quelque chose qui est en dehors de nous, loin de l’être de l’abandonnement aux instincts et au tempérament. […] Mais je reviens à me contenter de dire que la méthode de travail de Molière ne donne aucune indication sur ses tendances philosophiques. […] Je sais bien que Rousseau raisonne souvent ainsi et que sa méthode courante est de prendre le personnage de Molière qui lui déplaît le plus pour le solidariser avec Molière, pour le considérer comme l’interprète de Molière, pour le considérer comme Molière lui-même et pour mépriser Molière sous son nom ; mais c’est un peu trop procédure de procès de tendances.
Il est impossible, sans doute, en suivant une pareille méthode, de construire une œuvre logique, dont toutes les parties soient unies entre elles par une mutuelle dépendance ; car l’écrivain qui ne prévoit pas ce qu’il va dire, qui trace le caractère de ses héros sans savoir le rôle qu’il leur assignera, s’impose l’improvisation comme une nécessité, et, quelle que soit la richesse de ses facultés, se soumet à toutes les chances de l’improvisation ; quoi qu’il fasse, il ne peut échapper à l’emploi des moyens vulgaires. […] Nous sommes loin assurément de recommander l’improvisation comme une méthode littéraire, car l’improvisation, prise en elle-même, équivaut à la négation de l’art sérieux ; mais nous sommes forcé de reconnaître que Prévost, une fois en sa vie, a été admirablement servi par l’improvisation. […] Cette méthode, que nous ne saurions recommander trop hautement, exige une patience aujourd’hui bien rare ; c’est la seule qui permette d’accomplir des œuvres durables ; M.
Esquisse de la méthode des travaux Donner une définition esthétique du Réalisme serait du temps perdu ; une écluse ouverte à des fleuves de discussions sur les mots. […] L’introduction, qui est très trouble, se termine par cet exposé de méthode : « Voyons d’abord quelle est la mission de l’art, puis quelle tradition esthétique nos devanciers nous ont laissée à développer. — À quelle tendance philosophique de notre époque correspond dans les arts le réalisme ? […] Il le définit ainsi : « L’infini et la variété dans la nature éternellement variable et infinie. » Il reconnaît que les jeux de la mise en scène, les roueries du métier, la combinaison sont les objets du profond mépris des réalistes et qu’ils trouvent mal écrit ce qui charme les stylistes et il ajoute : « Le plus souvent rejeté dans la peinture des mœurs populaires et rustiques par la nécessité de bien accuser ses doctrines et sa méthode, il n’est pas étonnant que le réalisme s’offre au premier abord sous un aspect un peu grossier, dont ses adversaires ne manquent pas de lui faire un crime. » Ainsi il voit des défauts et il les excuse ; il est impossible de trouver un antiréaliste plus ami du réalisme.
Un code salutaire et despotique de maximes approuvées, de convenances établies et de croyances inattaquables qui fortifie, roidit, courbe et emploie l’homme utilement et péniblement, sans lui permettre jamais de dévier ou de faiblir ; un attirail minutieux et une provision admirable d’inventions commodes, associations, institutions, mécanismes, ustensiles, méthodes qui travaillent incessamment pour fournir au corps et à l’esprit tout ce dont ils ont besoin, voilà désormais les deux traits saillants et particuliers de ce peuple.