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1447. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Carle Van Loo » pp. 92-93

Il y a de la volupté dans ce tableau, des pieds nus, des cuisses, des tétons, des fesses ; et c’est moins peut-être le talent de l’artiste qui nous arrête que notre vice.

1448. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Les talents qui les pratiquent doivent donc concilier en eux des facultés contradictoires. […] L’instinct du talent est trop fort chez M.  […] L’essayiste, s’il écrit sur des talents vivants, ne possède que des documents incomplets, puisque ces talents évoluent. […] Ce cri n’en demeure pas moins le symbole du tragique naufrage des beaux talents viagers. […] Aulard, un talent d’écrire égal à son érudition.

1449. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gide, André (1869-1951) »

Gide est devenu, après maintes œuvres spirituelles, l’un des plus lumineux lévites de l’église, avec autour du front et dans les yeux toutes visibles les flammes de l’intelligence et de la grâce, les temps sont proches où d’audacieux révélateurs inventeront son génie… Il mérite la gloire, si aucun la mérita (la gloire est toujours injuste), puisqu’à l’originalité du talent le maître des esprits a voulu qu’en cet être singulier se joignit l’originalité de l’âme.

1450. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Grandmougin, Charles (1850-1930) »

Jules Mazé Charles Grandmougin, artiste puissant, au talent souple et robuste, fait partie de la petite et glorieuse phalange des poètes qui relient notre époque d’industrie et de prose aux temps heureux qui virent éclore des œuvres immortelles.

1451. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Joncières, Léonce de »

C’est dire qu’on n’y trouve aucune des recherches nouvelles de rythmes et de consonances auxquelles force nous est de nous intéresser, puisque les gens de grand talent s’y emploient.

1452. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Reboul, Jean (1796-1864) »

Je l’ai félicité de sa religion et de son talent.

1453. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 407-409

Sa maniere & son style ont su faire goûter aux esprits les plus frivoles une science d’observations, qui n’avoit été négligée, que parce que ses prédécesseurs n’avoient pas eu, comme lui, le talent de la rendre piquante & de l’embellir.

1454. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 424-425

Ses Lettres sur le christianisme de l'Auteur d'Emile, & son dernier Ouvrage, intitulé Confidence philosophique, sont les fruits d'une raison lumineuse & du vrai talent, si nécessaire lorsqu'il s'agit de faire triompher la vérité & de confondre l'erreur.

1455. (1888) Études sur le XIXe siècle

Personne ne voulait admettre qu’il y eût, dans cet effort collectif de jeunes hommes dont on ne pouvait méconnaître le talent, autre chose qu’une soif malsaine de succès hâtif. […] Giosué Carducci, professeur et poète, rallie autour de lui quelques admirateurs qui l’imitent avec plus ou moins de talent. […] Octave Feuillet forment une espèce de noyau autour duquel d’autres talents sont venus se ranger ; de même, pour MM. de Goncourt, Zola et Daudet. […] Et bientôt après, dans un autre recueil de petits récits, tous consacrés à la vie champêtre, Vita Dei Campi, son talent s’affirmait d’une façon définitive. […] Cette sensibilité rapide, mobile, démonstrative, toujours en mouvement, toujours prête à s’épancher sur quelque chose, est la clef du talent de M. de Amicis.

1456. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Caro, déjà connu par un curieux écrit sur Saint-Martin, et par des Études morales sur le temps présent où se révélait un talent de polémiste des plus distingués. […] Il y avait, suivant lui, dans chaque écrivain une faculté dominante, qui par toute sorte de transformations expliquait l’homme tout entier, sa personne, son talent et ses œuvres. […] Tous ces faits étant décrits et rassemblés, il faut le dire, avec une vigueur de pinceau peu commune, et systématisés avec une extrême habileté, le talent d’un écrivain en est la résultante. […] Renan, et même son talent avec ses trois caractères les plus saillants, l’art, la flamme et la mobilité. […] Taine auront contribué par leur talent.

1457. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

De tels traits, à coup sûr, sont caractéristiques du noble talent que le poëte français invoque ici en témoignage. […] Cependant, à travers cette diversité de travaux précoces, Leopardi mûrissait au talent, et le poëte original en lui allait éclater. […] Je ne sais si Leopardi rendait toute justice au mouvement italien contemporain, dont il n’était lui-même qu’un des nobles organes, et s’il y reconnaissait autant de signes de parenté avec lui qu’on croit en découvrir à distance, mais je me plais à enregistrer ici le mot de Manzoni sur son talent : « Vous connaissez Leopardi, disait-il vers 1830 à un voyageur, avez-vous lu ses essais de prose ? […] Des hommes de talent au xviiie siècle, Parini, Alfieri et Monti, essayent un retour généreux et sévère ; mais la révolution française interrompt et contrarie les efforts ; l’invasion implante moins de gallicismes qu’on ne dit, elle nuit pourtant comme toute invasion ; il fallut que cette œuvre de Parini et d’Alfieri fût reprise par Manzoni, Leopardi et autres, et elle le fut avec un vrai succès. […] Mais, de quelque part que soit arrivée au jeune homme la première provocation au, doute et à l’examen, et quand il en aurait reçu l’initiative dans la conversation de quelqu’un de ses amis philosophes, comme Giordani ou tout autre, il faut reconnaître que l’esprit seul de Leopardi fit les frais de cette nouvelle opinion dans laquelle il s’engagea, et qui lui devint aussitôt comme un progrès naturel et nécessaire de sa pensée, un sombre et harmonieux développement de son talent et de sa nature.

1458. (1860) Cours familier de littérature. X « LIXe entretien. La littérature diplomatique. Le prince de Talleyrand. — État actuel de l’Europe » pp. 289-399

Il comprit tout de suite que ce n’était plus le temps des affaires, mais des violences, dans sa patrie ; que ses opinions constitutionnelles et novatrices, son amitié avec Mirabeau, ne rachèteraient pas, aux yeux des girondins embarrassés de leur victoire, des jacobins exaltés, des cordeliers sanguinaires, les torts de sa naissance, de son état, de ses mœurs aristocratiques, de ses talents incriminés. […] Il n’y emportait aucune fortune, à peine le nécessaire pour quelques années d’exil ; mais il y emportait ses prodigieux talents de diplomate, son don d’à-propos, son aptitude à choisir l’heure juste des retours, sa résolution à ne rien laisser échapper des moindres avances de la meilleure fortune. […] Il n’y avait plus de danger à revoir sa patrie ; il y avait de grands rôles à y tenter à travers des régimes novices en politique, qui avaient besoin qu’on leur prêtât des noms, des idées, des talents, que l’exil et la mort avaient décimés à la tête du peuple. […] Elle aimait dans M. de Talleyrand tout à la fois l’aristocratie réhabilitée par la république, le talent remis à sa place par la liberté, le charme personnel de la grâce des mœurs et de la politesse d’esprit réinstallé dans la société par ce débris si jeune encore de l’ancien régime, recueilli et relevé par son influence. […] Il n’y fut pas frondeur, mais indépendant ; il y fréquentait de jeunes talents, tels que MM. 

1459. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Cependant, si de plus près, et sans se borner aux résultats extérieurs qui ne reproduisent souvent l’individu qu’infidèlement, on examine et l’on étudie en eux-mêmes les esprits distingués108 dont nous parlons, que de talents heureux, originaux ! […] Quand nous avons dit qu’il y a dans l’atmosphère de cette période du siècle quelque chose qui coupe et atténue des talents, capables en d’autres époques de monter au génie, et quand M. […] Dubois, voilà les données primitives ; des jeunes gens pauvres, des talents encore obscurs, des proscrits de l’Université, ce furent les vrais fondateurs ; la génération des salons qui s’y joignit ensuite n’étouffa jamais l’autre. Le public, qui aime à faire le moins de frais possible en renommée, et qui est dur à accepter des noms nouveaux, voyant le Globe surgir, tenta d’en expliquer le succès, et presque le talent, par l’influence invisible et suprême de quelques personnages souvent cités.

1460. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 257-320

Qu’on rabaisse son talent poétique tant qu’on voudra, il n’y attache pas lui-même plus de prix qu’il n’en mérite ; mais si on veut bien lui accorder au moins le bon sens le plus vulgaire et le plus usuel, comment supposera-t-on que si la haine qu’on lui impute était dans son cœur, que s’il avait prétendu exhaler ses propres sentiments en écrivant les imprécations d’Harold, il eût au même moment demandé à être renvoyé dans ce pays qu’il abhorrait, et qu’enfin il fût venu se jeter seul au milieu des ennemis de tout genre que la manifestation de ces sentiments aurait dû lui faire ? […] Les esprits impartiaux rendront justice aux sentiments de convenances personnelles et politiques qui lui imposent désormais le devoir de ne répondre aux fausses interprétations que par le silence, aux injures littéraires que par l’oubli, aux insultes personnelles que par la mesure et la fermeté que tout homme doit retrouver en soi, quand on en appelle de son talent à son caractère. […] Il avait épousé et amené à Florence une jeune et belle Danoise, la fameuse Ida Brown, devenue comtesse de Bombelles, aussi bonne que belle, douée d’une voix et d’un talent musical égaux peut-être aux charmes de madame Malibran, rassemblant presque tous les jours dans son salon les admirateurs passionnés de sa personne et de son art. […] XLIV Nous dûmes à cette prédilection de la comtesse de Bombelles de la voir quelquefois dans le merveilleux exercice du talent, ou plutôt de l’inspiration qui lui avait valu l’enthousiasme de madame de Staël dans son dernier voyage à Hambourg : les Attitudes.

1461. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Maître Guérin Saluons le talent avant de discuter l’œuvre. […] Ce défaut, compensé par un talent si éclatant dans la comédie de M.  […] Un si haut talent repousse, comme une injure, la louange banale et l’approbation non sincère. […] Augier l’honneur d’une tentative qui atteste en lui un respect profond de son art, et le public lui en tiendra compte, à la première revanche qu’il attend de son grand talent.

1462. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « III — II » pp. 14-15

La Préface, comme toutes les Préfaces de Hugo, surpasse la pièce : les premières pages sur l’antique Thessalie mythologique sont pleines de talent.

1463. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXV » pp. 299-300

Mérimée ne s’est en rien départi de ce trait essentiel de sa nature qui perce dans toutes les productions de son talent : la peur d’être ou de paraître dupe en admirant.

1464. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Le Vavasseur, Gustave (1819-1896) »

Comme on ne peut supposer que Baudelaire ait crayonné son portrait par pure amitié, il faut admettre qu’il avait plus d’intelligence que de talent et qu’il fit, au temps de sa jeunesse, des promesses pour lui impossibles à tenir.

1465. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Trimouillat, Pierre (1858-1929) »

Il se laisse rarement tenter par le fait divers de l’actualité, préférant employer son talent à la critique des choses moins éphémères.

1466. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Préface de la seconde édition »

L’autorité de critiques éminents a pu me faire douter que j’eusse le talent de la rendre communicative ; ils ne m’ont pas fait douter de ma foi elle-même.

1467. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 105-106

Ces Anecdotes sont connues, mais elles tiennent au talent de l’Auteur ; c’est pourquoi nous n’avons pas voulu les passer sous silence.

1468. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 371-373

Il est aisé de voir que l’Auteur a beaucoup réfléchi sur les penchans de la Nature, qu’il a le talent d’en saisir & d’en peindre jusqu’aux moindres agitations & aux moindres signes.

1469. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 6-7

Il avoit principalement le talent d’exprimer avec grace jusques aux plus petites choses : « C’est en quoi, disoit* Boileau, il ressemble mieux aux Anciens, que j’admire sur-tout par cet endroit ; plus les choses sont seches & mal aisées à dire en Vers, plus elles flattent quand elles sont dites noblement & avec cette élégance qui fait proprement la Poésie ».

1470. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 78-80

Depuis la derniere édition de cet Ouvrage, l'Abbé de Reyrac semble s'être fait justice sur son peu de talent pour la versification : il a publié une Hymne au Soleil ; mais il l'a écrite en prose ; & si cette prose sur la source de la lumiere & du feu est dépourvue de verve & de chaleur, elle ne l'est point de clarté, de correction, ni d'images grandes & noblement exprimées.

1471. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 188-189

Quiconque saura apprécier un style noble sans emphase, correct sans sécheresse, précis sans obscurité ; les richesses du savoir & l’art de les mettre en œuvre sans affectation ; le talent de l’analyse & celui du récit ; la profondeur & la justesse des idées, réunies à la vivacité de l'expression qui les anime & à la netteté qui les rend sensibles, admettra sans peine Madame de Saint-Chamond parmi les la Fayette, les Dacier, les Chatelet, & les autres femmes qui ont honoré leur sexe & notre Littérature par leur imagination ou par leur savoir.

1472. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — W. — article » pp. 524-526

Watelet, & n'en font que mieux sentir les défauts des autres Auteurs qui ont concouru à cet Ouvrage, sans avoir le talent, ou sans vouloir se donner la peine d'y fournir une tâche digne de l'enthousiasme avec lequel on l'avoit annoncé.

1473. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — I. » pp. 325-345

Ces petits écrits de l’année 89 étaient lus à Metz avec avidité ; le Parlement ne le trouvait pas bon, et, dans un entretien que Roederer nous a conservé (car il notait aussi par écrit les conversations intéressantes auxquelles il avait part), le premier président se plaignait à lui, en disant : Monsieur, tout le monde, dans la compagnie, rend justice à votre intégrité, à votre droiture ; on rend aussi justice à vos talents : vous en avez de grands ; mais il ne faut pas en rendre l’usage désagréable à tout le monde ; il ne faut pas croire que vous seul ayez tout l’esprit du monde… Depuis quelque temps vous vous êtes rendu le dispensateur du blâme et de l’estime publique. […] Il le fit avec un talent que les hommes spéciaux sont seuls autorisés à bien louer, et avec un plaisir évident qui est déjà un signe d’heureuse application et de succès aux yeux de tous. […] En écrivant cela, il prévoyait déjà ce que de faux esprits et de prestigieux talents devaient en faire.

1474. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

Actuellement, mon cher ami, je ne prêche plus, et ma santé s’en trouve bien ; j’y ai substitué des leçons d’histoire à nos pensionnaires : ce qui est plus analogue à mon goût, et, je l’ose dire, à mon talent. […] Pendant ce loisir forcé, il ne cessa de s’occuper des lettres : il traduisait en vers Horace, et il fit, entre autres pièces originales, son Épître à mon sans-culotte, qui ne fut publiée que quelques années après, et qui était, à son heure, une preuve de calme d’esprit comme de talent. […] Quelquefois, entendant parler de vous, il m’est arrivé de dire avec un air de satisfaction : “J’ai vu naître ces talents-là, et j’en conserve précieusement les premières ébauches.”

1475. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — I. » pp. 473-493

Huet, son compatriote de Caen et son ami, eût bien voulu le ramener dans le giron de l’Église ; il se flattait d’y parvenir, et espérait par là s’ouvrir un champ plus commode pour lui rendre service en cour et pour utiliser ses talents. […] Je ne veux pas dire un blasphème : certes, Fénelon a bien autrement d’esprit et de talent dans la moindre de ses phrases que Mme Dacier dans tout son style ; son Télémaque est souvent du plus charmant Homère, et toutefois, dans l’élégance de Fénelon, dans ce que sa phrase a de plus léger, de plus mince, il y a un certain désaccord fondamental avec l’abondance impétueuse et le plein courant d’Homère. […] Il nous restait une fille très aimable, qui était toute notre consolation, qui avait parfaitement répondu à nos soins et rempli nos vœux, qui était ornée de toutes les vertus, et qui, par la vivacité, l’étendue et la solidité de son esprit, et par les talents les plus agréables, rendait délicieux tous les moments de notre vie ; la mort vient de nous la ravir.

1476. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

Il n’a pas la grossière maladresse de Fréron, qui va toujours niant le talent et le génie de quiconque le méprise. […] Il n’avait point d’ailleurs dans le talent des ressources infinies ; il avait une variété d’aptitudes, mais il n’était fécond ni original en rien. […] ) — « Maupertuis me marque que Voltaire doit rester en Prusse, et que c’est une grande acquisition pour un roi qui a autant de talent et de goût.

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