Je n’en sais rien en ce moment ; mais je soutiens qu’il se trouve dans tous les mots employés par le vrai poëte, pour les yeux un certain phosphore, pour le goût un certain nectar, pour l’attention une ambroisie qui n’est point dans les autres mots. » « Les beaux vers sont ceux qui s’exhalent comme des sons ou des parfums. » « Il y a des vers qui, par leur caractère, semblent appartenir au règne minéral ; ils ont de la ductilité et de l’éclat. […] Rousseau remplit l’intervalle qui se trouve entre La Motte et le vrai poëte. » Quelle place immense, et d’autant plus petite ! […] Je vais donc me faire une sphère un peu céleste et fort paisible, où tout me plaise et me rappelle, et de qui la capacité ainsi que la température se trouve exactement conforme à la nature et l’étendue de mon pauvre petit cerveau. […] « Quelque aménité doit se trouver même dans la critique ; si elle en manque absolument, elle n’est plus littéraire… Où il n’y a aucune délicatesse, il n’y a point de littérature. » A aucune en particulier, mais à toutes en général, ce qui ne peut, certes, blesser personne, dans ce sexe plus ou moins émancipé : « Il est un besoin d’admirer, ordinaire à certaines femmes dans les siècles lettrés, et qui est une altération du besoin d’aimer. » Et ces pensées qui semblent dater de ce matin, étaient écrites il y a quinze ans au moins, avant 1824, époque où mourait M.
Les graces se trouvent plus ordinairement dans l’esprit que dans le visage ; car un beau visage paroît d’abord & ne cache presque rien : mais l’esprit ne se montre que peu-à-peu, que quand il veut, & autant qu’il veut ; il peut se cacher pour paroître, & donner cette espece de surprise qui fait les graces. Les graces se trouvent moins dans les traits du visage que dans les manieres ; car les manieres naissent à chaque instant, & peuvent à tous les momens créer des surprises : en un mot une femme ne peut guere être belle que d’une façon, mais elle est jolie de cent mille. […] Comme la gêne & l’affectation ne sauroient nous surprendre, les graces ne se trouvent ni dans les manieres gênées, ni dans les manieres affectées, mais dans une certaine liberté ou facilité qui est entre les deux extrémités, & l’ame est agréablement surprise de voir que l’on a évité les deux écueils. […] L’ame est étonnée de ce contraste romanesque, de rappeller avec plaisir les merveilles des romans, où après avoir passé par des rochers & des pays arides, on se trouve dans un lieu fait pour les fées.
Huet perdit de bonne heure ce père excellent ; il perdit aussi sa mère peu de temps après, et se trouva en bas âge aux mains de parents éloignés, qui furent des tuteurs négligents. […] Il n’est pas de ceux qui aiment à se singulariser ni à rien outrer ; il se disait dans les petites choses, et peut-être dans les grandes, ce qu’il écrivait un jour à Ménage : « Vous voyez que tout le monde le fait ; il fait bon suivre le torrent, et ne se faire remarquer ni dans un sens ni dans l’autre. » Quand il était à l’état profane et naturel, il se trouvait par inclination sceptique et pyrrhonien. […] Les fenêtres qui y sont tournées se trouvent souvent brisées par la tempête. […] Aucun de ces défauts ne se trouve dans l’exposition au nord.
Toutes les formes de la vie et de l’humaine nature se rencontrent dans Gil Blas, — toutes, excepté une certaine élévation idéale et morale, qui est rare sans doute, qui est jouée souvent, mais qui se trouve assez réelle en quelques rencontres pour ne pas devoir être tout à fait omise dans un tableau complet de l’humanité. […] La mort remit bientôt Lesage à son rang, et celui qui n’avait rien été de son vivant, et de qui on ne parlait jamais sans mêler à l’éloge quelque petit mot de doléance et de regret, se trouve aujourd’hui classé sans effort dans la mémoire des hommes, à la suite des Lucien et des Térence, à côté des Fielding et des Goldsmith, au-dessous des Cervantes et des Molière. […] Je traduirai ici le passage même de cet auteur anglais, Joseph Spence, qui avait visité Lesage dans un voyage en France : Sa maison est à Paris, dit Spence, dans le faubourg Saint-Jacques, et se trouve ainsi bien exposée à l’air de la campagne. […] Il est aussi joli qu’il est petit, et, quand Lesage est dans le cabinet du fond, il se trouve tout à fait éloigné des bruits de la rue et des interruptions de sa propre famille.
Un jour, à l’Opéra, il se trouvait dans la loge du jeune Dauphin, fils de Louis XIV, quand M. de Montausier entra : « J’étais à la joie de mon cœur, dit-il ; Rabat-Joie arriva. » Le chancelier de L’Hôpital en personne, voyant en cet état son indigne descendant, n’aurait pas ressenti plus de mépris : Madame ou mademoiselle, car je ne sais comment vous appeler, lui dit M. de Montausier en le saluant ironiquement, J’avoue que vous êtes belle, mais, en vérité, n’avez-vous point de honte de porter un pareil habillement, et de faire la femme, puisque vous êtes assez heureux pour ne l’être pas ? […] Ce dernier point n’était pas exact, et le petit Dauphin, au contraire, ne se trouvait pas du tout scandalisé. […] Cela paraît d’abord ridicule ; mais quand, un moment après, on se trouve sur la montagne, et tout l’horizon humilié, on se tient en paix : mirabiles elationes maris. […] Choisy se trouva même lésé par ce père et privé de certain beau présent qui aurait dû lui revenir : « Je ne sus tout cela bien au juste, dit-il, qu’après être arrivé en France ; mais, quand je me vis dans mon bon pays, je fus si aise que je ne me sentis aucune rancune contre personne. » Choisy revient plus d’une fois sur cette idée qu’il est sans rancune et qu’il n’a point d’ennemis : « Si je savais quelqu’un qui me voulût du mal, j’irais tout à l’heure lui faire tant d’honnêtetés, tant d’amitiés, qu’il deviendrait mon ami en dépit de lui. » On retrouve là encore cette nature officieuse, gentille et complaisante, et qui chercherait vainement en elle la force de haïr.
Elle eut l’habileté de gagner ses procès, de conquérir en quelque sorte son bien et celui de ses enfants, et c’est alors qu’elle se livra à ses goûts, en établissant à Paris une maison qui rassemblait des gens de lettres, des gens du monde, et qui, insensiblement, se trouva l’une des premières et la plus en vue vers la date de 1710-1733, durant plus de vingt ans. […] Mais, trente ans environ après sa fondation, lorsqu’une jeune et hardie littérature se fut produite sous Louis XIV, que les Boileau et les Racine, les Molière et les La Fontaine eurent véritablement régénéré les lettres françaises et la poésie, l’Académie se trouva un peu arriérée et surannée, et elle resta telle, plus ou moins, durant les trente-cinq dernières années du siècle. […] En voyant les gens de lettres si assidus chez elle, et Messieurs de l’Académie y dîner deux fois par semaine, ses envieux ne manquèrent pas de l’accuser de tenir bureau d’esprit : C’était, dit Fontenelle, à un petit nombre d’exceptions près, la seule maison qui se fût préservée de la maladie épidémique du jeu, la seule où l’on se trouvât pour se parler raisonnablement les uns les autres, et même avec esprit selon l’occasion. […] La voici, telle qu’on la trouve à la fin de la Vie de l’abbé de Rancé, par Marsollier : « Les choses sont en repos lorsqu’elles sont dans leur place et dans leur situation naturelle ; celle de notre cœur est le cœur de Dieu, et lorsque nous sommes dans sa main et que notre volonté est soumise à la sienne, il faut par nécessité que nos inquiétudes cessent, que ses agitations soient fixées, et qu’elle se trouve dans une paix entière et dans une tranquillité parfaite. » 27.
Cependant Bonneval adresse de tous côtés des relations de cette affaire, des facturas et lettres à l’Empereur, au Suprême Conseil aulique de guerre, au prince Eugène, aux plénipotentiaires d’Espagne qui se trouvaient alors à Cambrai. […] Il noua des intrigues avec l’Espagne ; puis, craignant d’être pris et enlevé par ordre de l’empereur, et à bout de finances, ne sachant exactement où donner de la tête, il se dirigea vers la frontière de Bosnie, sans dessein bien arrêté : « Quand je quittai Venise, disait-il plus tard en conversation et de ce ton original qui était le sien, la soupe avait mangé la vaisselle ; et, si la nation juive m’eût offert le commandement de cinquante mille hommes, j’aurais été faire le siège de Jérusalem. » C’est à cette frontière de Bosnie qu’il se trouve arrêté pendant quatorze mois dans une ville où l’empereur le réclamait, en danger d’être livré, et qu’il n’échappe finalement à l’extradition qu’en prenant le turban et faisant profession de mahométisme. […] Après quelques premières politesses et quelques réflexions philosophiques sur le bonheur d’être jeune et de courir le monde avec insouciance, comme la lettre du cardinal annonçait Casanova pour homme de lettres, Bonneval se leva en disant qu’il voulait lui faire voir sa bibliothèque : Je le suivis au travers du jardin, et nous entrâmes dans une chambre garnie d’armoires grillées, et derrière le treillis de fil de fer on voyait des rideaux : derrière ces rideaux devaient se trouver les livres. […] Un de ses plaisirs était, lorsqu’il se trouvait seul, de s’habiller complètement à la française, y compris les souliers et les bas blancs : il n’était Turc de costume qu’en cérémonie.
Il crut se trouver alors au milieu d’un repas délicieux, dans l’ivresse de la joie la plus vive, parmi des convives qui ne le plaisantoient que pour le faire briller & contribuer au plaisir de la fête. […] « J’en ai vu, dit-il, des mieux ameutées & des moins judicieuses ; mais, ce que j’ai vu aussi, c’est que j’ai vu ces cabalistes, ces conjurés si redoutés, oublier leur rôle de perturbateurs à gages, non pas à ce qu’on appelle communément les beaux endroits, les tirades qui sont souvent aussi déclamatoires que puériles & bien travaillées, mais aux endroits où la nature & le vrai se trouvent peints.
Souvent il arriveroit encore qu’après avoir bien raisonné et bien conclu pour nous, nous aurions mal conclu pour les autres, et ces autres se trouveront être précisément les personnes pour qui le poëte a composé son ouvrage. […] De même tous les hommes qui jugent par sentiment, se trouvent d’accord un peu plûtôt ou un peu plus tard sur l’effet et sur le mérite d’un ouvrage.
Ne l’attendez pas d’un peuple pauvre, je ne dis pas celui qui, resté près de la nature et de l’égalité, borne ses désirs, vit de peu, et met les vertus à la place des richesses, mais celui qui, environné de grandes richesses qu’il ne partage pas, se trouve entre le spectacle du faste et la misère, et voit l’extrême pauvreté sortir de l’extrême opulence ; ce peuple occupé et avili par ses besoins, ne peut avoir l’idée d’un besoin plus noble. […] L’or et la vanité ne se trouvent point là pour distribuer les rangs et assigner les places.
Colin, jeune peintre français, d’un caractère aimable et facile, d’un talent bien vif et bien franc, se trouvait à Ischia en même temps que Farcy ; tous deux se convinrent et s’aimèrent. […] En ce faisant, j’ai cru accomplir un grand acte de sagesse, me préparer de grands éloges de la part de la prudence humaine, et, l’événement arrivé, il se trouve que je n’ai fait qu’une grosse sottise… Enfin me voilà à deux mille lieues de mon pays, sans ressources, sans occupation, forcé de recourir à la pitié des autres, en leur présentant pour titre à leur confiance une histoire qui ressemble à un roman très-invraisemblable ; — et, pour terminer peut-être ma peine et cette plate comédie, un duel qui m’arrive pour demain avec un mauvais sujet, reconnu tel de tout le monde, qui m’a insulté grossièrement en public, sans que je lui en eusse donné le moindre motif ; — convaincu que le duel, et surtout avec un tel être, est une absurdité, et ne pouvant m’y soustraire ; — ne sachant, si je suis blessé, où trouver mille reis pour me faire traiter, ayant ainsi en perspective la misère extrême, et peut-être la mort ou l’hôpital ; — et cependant, content et aimé des Dieux. — Je dois avouer pourtant que je ne sais comment ils (les Dieux) prendront cette dernière folie. […] Le mercredi, vers les deux heures après midi, à la nouvelle du combat, il arrivait à Paris, rue d’Enfer, chez son ami Colin, qui se trouvait alors en Angleterre. […] Si jamais le troisième Recueil qui fait suite immédiatement aux Consolations et à Joseph Delorme, et qui n’est que le développement critique et poétique des mêmes sentiments dans une application plus précise, vient à paraître (ce qui ne saurait avoir lieu de longtemps), il me semble, autant qu’on peut prononcer sur soi-même, que le jugement de Farcy se trouvera en bien des points confirmé. […] Cette épitaphe et la précédente se trouvent citées par Jean-Jacques au livre IV de l’Émile.
Et la raison en était ceci : Gerdès, qui se trouvait à la fois, ô ironie ! […] Ils ne comprennent pas que pour un curieux de ma sorte, un enthousiaste, un fanatique de style qui se trouve content et satisfait, si par hasard il rencontre en quelque tarte narbonnaise, un mot vrai, un mot trouvé, le commun des lecteurs, le commun des martyrs, rassasié de ces folies du style en délire, aussitôt les rejette et n’en veut plus entendre parler, une fois qu’il a porté à ses lèvres ce breuvage frelaté où se mêlent sans se confondre les plus extrêmes saveurs. […] Et, pressentiment bizarre, l’héroïne de ce livre se trouve être une espionne prussienne ! […] Voisine de son lit se trouve une jeune femme qu’est venu voir son mari, un ouvrier, et auquel elle dit : « Va, aussitôt que je pourrai marcher, je me promènerai tant dans le jardin, qu’ils seront bien forcés de me renvoyer ! […] Préface de la première édition (1882)12 Aujourd’hui, lorsqu’un historien se prépare à écrire un livre sur une femme du passé, il fait appel à tous les détenteurs de l’intime de la vie de cette femme, à tous les possesseurs de petits morceaux de papier, où se trouve raconté un peu de l’histoire de l’âme de la morte.
On en impose au spectateur, qui se trouve d’abord dans l’illusion. […] Un poète peu habile épuisera quelquefois tout son sujet dès le second acte, et se trouvera par là dans la nécessité d’avoir recours à des actions étrangères pour remplir les autres actes : c’était le défaut des premiers poètes français. […] La catastase est, selon quelques-uns, la troisième partie du poème dramatique chez les anciens, dans laquelle les intrigues, nouées dans l’épitase ou l’exposition, se soutiennent, continuent, augmentent jusqu’à ce qu’elles se trouvent préparées par le dénouement qui doit arriver dans la catastrophe. […] Par exemple, il ne serait pas vraisemblable qu’un général d’armée venant de prendre par force une ville importante, se trouvât seul dans la grande place ; et, par conséquent, si l’on mettait un monologue en la bouche de ce personnage, on ferait une chose ridicule. […] Cadmus se trouve placé entre Pallas et Junon, dont l’une lui ordonne et l’autre lui défend de secourir la princesse.
I Au moment où un ordre nouveau de phénomènes devient objet de science, ils se trouvent déjà représentés dans l’esprit, non seulement par des images sensibles, mais par des sortes de concepts grossièrement formés. […] Si donc nous la tenons d’emblée, l’étude de la réalité présente n’a plus d’intérêt pratique et, comme c’est cet intérêt qui est la raison d’être de cette étude, celle-ci se trouve désormais sans but. […] Car, comme elle ne prend naissance que pour satisfaire à des nécessités vitales, elle se trouve tout naturellement orientée vers la pratique. […] Si encore les plus récentes continuaient celles qui les ont précédées, chaque type supérieur pourrait être considéré comme la simple répétition du type immédiatement inférieur avec quelque chose en plus ; on pourrait donc les mettre tous bout à bout, pour ainsi dire, en confondant ceux qui se trouvent au même degré de développement, et la série ainsi formée pourrait être regardée comme représentative de l’humanité. […] Or, au moment où la recherche va seulement commencer, alors que les faits n’ont encore été soumis à aucune élaboration, les seuls de leurs caractères qui puissent être atteints sont ceux qui se trouvent assez extérieurs pour être immédiatement visibles.
. — Ce vers, où se trouvent réunies une métonymie et deux synecdoques, Post aliquot mea regna videns mirabor aristas, n’accuse que trop l’impuissance d’expression qui caractérisa les premiers âges. […] Pour compléter tout ceci, nous ajouterons trois vérités incontestables : 1º dès qu’il est démontré que les premières nations païennes furent muettes dans leurs commencements, on doit admettre qu’elles s’expliquèrent par des gestes ou des signes matériels, qui avaient un rapport naturel avec les idées ; 2º elles durent assurer par des signes les limites de leurs champs, et conserver des monuments durables de leurs droits ; 3º toutes employèrent la monnaie. — Toutes les vérités que nous venons d’énoncer nous donnent l’origine des langues et des lettres, dans laquelle se trouve comprise celle des hiéroglyphes, des lois, des noms, des armoiries, des médailles, des monnaies, et en général, de la langue que parla, de l’écriture qu’employa, dans son origine, le droit naturel des gens 55. […] Homère est indubitablement le premier auteur de la langue grecque ; et puisque nous tenons des Grecs tout ce que nous connaissons de l’antiquité païenne, il se trouve aussi le premier auteur que puisse citer le paganisme. […] Cette génération du langage est conforme aux lois de la nature en général, d’après lesquelles les éléments, dont toutes les choses se composent et où elles vont se résoudre, sont indivisibles ; elle est conforme aux lois de la nature humaine en particulier, en vertu de cet axiome : Les enfants, qui, dès leur naissance, se trouvent environnés de tant de moyens d’apprendre les langues, et dont les organes sont si flexibles, commencent par prononcer des monosyllabes. […] J’ai connu un excellent musicien qui avait ce défaut de prononciation ; lorsqu’il se trouvait arrêté, il se mettait à chanter d’une manière fort agréable, et parvenait ainsi à articuler.
Au milieu du laboratoire de ses pensées et de ses écrits, dans ce cabinet de travail que le tableau de Hildebrandt avait fait partout connaître, se trouvait une simple bière renfermant la dépouille mortelle. […] Six piqueurs du roi conduisaient les chevaux du char funèbre, à côté duquel se trouvaient cinq laquais de la cour, un chasseur de la cour et vingt députés de la société des étudiants, avec des branches de palmier. […] Près du cercueil prirent place les proches parents du mort et les princes de la famille royale ; dans une loge se trouvaient plusieurs princesses. […] La conquête, une longue habitude de vivre ensemble, l’influence d’une religion étrangère, le mélange des races, lors même qu’il aurait eu lieu avec un petit nombre d’immigrants plus forts et plus civilisés, ont produit un phénomène qui se remarque à la fois dans les deux continents, savoir, que deux familles de langues entièrement différentes peuvent se trouver dans une seule et même race ; que, d’un autre côté, chez des peuples très divers d’origine peuvent se rencontrer des idiomes d’une même souche de langues. […] Là, tandis que le ciel du Midi brillait de son pur éclat, ou que par un temps de pluie, sur les rives de l’Orénoque, la foudre en grondant illuminait la forêt, nous avons été pénétrés tous deux de l’admirable vérité avec laquelle se trouve représentée, en si peu de pages, la puissante nature des tropiques, dans tous ses traits originaux.
Tomes, qui a fait une étude spéciale de cette famille, que beaucoup d’espèces ont une extension considérable, et se trouvent également sur des continents et sur des îles très éloignées. […] De jeunes sujets tout nouvellement éclos ne peuvent-ils de temps à autre ramper sur les pieds des oiseaux lorsqu’ils dorment sur le sol, et, y demeurant attachés lorsqu’ils s’envolent, se trouver ainsi transportés au loin ? Il m’est venu à l’idée que des coquillages terrestres, lorsqu’ils hivernent et que la bouche de leur coquille est fermée d’un diaphragme membraneux, peuvent se trouver cachés dans les fentes des arbres flottants et traverser ainsi des bras de mer assez larges. […] Néanmoins un assez bon nombre d’espaces, communes à d’autres parties du monde ou complétement locales, se trouvent à la fois dans plusieurs de ces îles ; et l’on pourrait inférer de certains faits qu’elles se sont répandues de l’une dans les autres. […] En partant du principe que toutes les espèces d’un même genre descendent d’un ancêtre unique, quoiqu’elles soient aujourd’hui distribuées dans les contrées du monde les plus distantes, nous devons pouvoir constater, et nous constatons généralement, en effet, qu’au moins quelques-uns de ces oiseaux ont une très grande extension, car il est indispensable que la forme non modifiée soit très répandue, afin que, se modifiant pendant sa diffusion, elle se trouve placée sous diverses conditions de vie favorables à la transformation de sa postérité, d’abord en variétés, puis ensuite en espèces distinctes.
Ainsi, en montant le pic du Midi, le voyageur arrivé à une certaine élévation se trouve avoir atteint à un beau réservoir d’eau appelé le lac d’Oncet, et où la nature commence à prendre un grand caractère ; il en fait voir en peu de mots l’encadrement, et en quoi ce nouveau genre de beauté consiste : C’est un beau désert que ce lieu : les montagnes s’enchaînent bien, les rochers sont d’une grande forme ; les contours sont fiers, les sommets hérissés, les précipices profonds ; et quiconque n’a pas la force de chercher dans le centre des montagnes une nature plus sublime et des solitudes plus étranges prendra ici, à peu de frais, une idée suffisante des aspects que présentent les monts du premier ordre. […] J’avais déjà épuisé le peu de force que se trouve l’homme qui veut contempler la nature dans son immensité, lorsque je considérai mon étroite station ; lorsque je vis que sur cet âpre rocher tout n’est pas débris, et que les feuillets hérissés du dur schiste qui le composent protègent de la verdure et des fleurs contre la froidure et les ouragans de cette haute région. […] L’ouvrage de Ramond où elles se trouvent, ces Observations sur les Pyrénées parurent en 1789, c’est-à-dire au moment de la Révolution, et n’eurent pas le temps d’avoir leur succès ; venues quelques années plus tôt, elles auraient sans doute obtenu la vogue, elles auraient peut-être même déterminé un courant de l’opinion et entraîné des flots d’élégants visiteurs par-delà Campan et Bagnères, du côté des hautes vallées des Pyrénées, comme cela s’était vu dans les vallées de la Suisse et des Alpes.
Il se trouve au combat de la Bicoque et voit perdre le Milanais. […] Pourtant, comme il est un guerrier de l’époque intermédiaire, il le faut voir tel qu’il se peint à nous lui-même, une hallebarde à la main dans la mêlée ; c’était son arme ordinaire de combat. — Ou comme il le dit encore d’un air de fête : « J’ai toujours aimé à jouer de ce bâton. » La première bonne occasion où il se trouve commander n’étant qu’enseigne, et où il commence à marquer sa réputation auprès de ses camarades et de ses chefs, est sur la frontière d’Espagne, du côté de Saint-Jean-de-Luz (1523). […] Montluc, qui ne faisait pas semblant d’entendre, écouta la réponse du marquis : « Celui-là fera toujours bien partout où il se trouvera. » Ces petites pointes d’honneur servent beaucoup à la guerre, remarque-t-il ; et c’est pourquoi il ne se fait faute de mettre telles paroles par écrit, bien qu’elles soient à sa louange : « Capitaines, et vous seigneurs, qui menez les hommes à la mort, car la guerre n’est autre chose, quand vous verrez faire quelque brave acte à un des vôtres, louez-le en public, contez-le aux autres qui ne s’y sont pas trouvés.
Ce sont les questions qui se posent fatalement devant nous et qui reviennent inévitablement à l’esprit chaque fois qu’on se trouve en présence d’une de ces destinées brillantes, tranchées et interrompues. […] Le lendemain de la victoire de Loano, il se trouve dépourvu de tout. […] Le pauvre volontaire, en se traînant, s’arrête où il se trouve, s’affaisse sur la terre et meurt.
se trouve la réfutation écrite du discours que l’orateur précédent a tâché d’improviser. […] Un jour qu’il était de loisir et qu’il se trouvait aubord de la mer, rêveur par aventure et en quête d’unsujet de fantaisie, il eut l’idée de définir en vers (car il a plus d’une sorte de talent) la prose telle qu’il l’aime et telle qu’il la manie. […] Veuillot pour de très-beaux vers encore, et cette fois des vers de cœur et de sensibilité qui se trouvent jetés comme au hasard entre des pages de prose.
C’est, dans le détail, le coq-à-l’âne, sous quelque forme que ce soit, le rapprochement imprévu de deux idées étonnées de se trouver ensemble. […] Le 4 Septembre porte au pouvoir ce marquis démocrate, cet homme de trop de nerfs qui, parmi les acclamations de la rue, soulevé sur les flots de la foule, pâlit et se trouve mal comme sur les flots d’une mer. […] Puis il songe que, si dans un ou plusieurs siècles, la forme actuelle de la société se trouve radicalement changée, à cette distance tous les révoltés d’aujourd’hui, pêle-mêle, passeront pour des précurseurs et sembleront avoir travaillé pour l’avènement de la justice… Décidément le rôle de révolutionnaire artiste comporte des plaisirs si distingués qu’on est presque excusable d’y sacrifier un peu de sa conscience.
L’héroïque renonciation à la cour, attribuée par La Beaumelle à l’esprit de pénitence dont madame de Montespan se trouva si subitement et si complètement animée, les encouragements dont il prétend que madame de Maintenon fortifia son amie, sont des fables démenties par une lettre de madame de Maintenon à Gobelin, au moment que la résolution du roi éclata. […] Dans le cours de ce voyage, elle écrit, le 20 mai, du Petit-Niort, à l’abbé Gobelin, une lettre dans laquelle se trouve un passage remarquable : « J’ai dîné aujourd’hui à Pons, et je suis venue souper ici ; nous coucherons demain à Blaye. […] Quanto joue en robe de chambre avec la dame du château (avec la reine) qui se trouve trop heureuse d’être reçue, et qui souvent est chassée par un coup d’œil qu’on fait à la femme de chambre » (à la darne d’honneur, madame de Richelieu).
À table, elle devait être placée à côté de lui ; mais, par un malentendu qui eut lieu au moment de s’asseoir, elle se trouva placée à côté de Cambacérès, et Bonaparte dit à celui-ci en plaisantant : « Eh bien ! […] Mathieu de Montmorency, qui fut depuis un saint, Adrien (depuis duc de Laval), bien plus tard le fils d’Adrien, qui se trouvait ainsi le rival de son père, tous l’aimaient de passion. […] Les lettres de celui-ci, adressées à Mme Récamier, y aideraient beaucoup ; mais elles seraient très insuffisantes, au point de vue de la vérité, si l’on n’y ajoutait la contrepartie, ce qu’il écrivait pour lui seul au sortir de là, et que bien des gens ont lu, et enfin si l’on n’éclairait le tout par les explications de moraliste qui ne se trouvent point d’ordinaire dans les plaidoiries des avocats.
Alors, il fait disparoître la ressemblance ordinaire qui se trouve entre les hommes. […] Voyez si telle idée conçue il y a trente ans, ne se trouve pas réalisée aujourd’hui ; & jugez de la force de la raison humaine. […] Il n’est heureux & frappant que lorsqu’il se trouve placé au milieu de quelques grands évènemens, ou bien d’une calamité publique. […] Il faut l’avouer ; à côté de traits excellents se trouve des traits de Taconet. […] Par une sympathie prompte & rapide, nous saisissons le feu qui se trouve allumé dans un autre.
Le bon sens du maraud quelquefois m’épouvante… C’est une très-jolie situation et fort comique, que celle de l’oncle et du neveu mis nez à nez, à l’improviste, pour répéter un rôle qui se trouve être précisément celui de leur condition véritable, et que cette première confusion involontaire de la réalité et de la feinte. […] Mlle Quinault et son frère se trouvèrent offensés de l’incartade qui, d’ailleurs, ne les concernait point ; il y eut une brouille entre elle et Piron, qui dura le reste de l’année, et qui ne se termina qu’au prochain jour de l’an, moyennant l’envoi d’une fable de lui, assez baroque, l’Ours et l’Hermine. […] Des Fontaines ne regimbe pas trop en écrivant ces deux vers : on le redoute, on le craint ; il se trouve assez à son avantage comme cela. […] Après cela, on croira, si l’on veut, qu’un ami étant venu un jour lui annoncer brusquement la fausse nouvelle de la mort de Voltaire, Piron se trouva presque mal de saisissement et qu’il s’écria ; « Quelle perte ! […] On remarqua que de MM. les Quarante, qui tous avaient été invités, aucun ne se trouva à son enterrement. « C’est qu’ils ont encore peur, même de son Ombre », dit un malin.
Au milieu se trouve une table ronde à dessus de marbre Sainte-Anne, décorée de ce cabaret en porcelaine blanche ornée de filets d’or effacés à demi, que l’on rencontre partout aujourd’hui. […] Les suppositions que Rastignac avait entendu faire par la duchesse de Langeais se trouvaient ainsi confirmées. » Ici se termine l’exposition de cette obscure, mais effroyable tragédie parisienne. […] Tu poses la question qui se trouve à l’entrée de la vie pour tout le monde, et tu veux couper le nœud gordien avec l’épée. […] La pension était installée à l’ancien hôtel Joyeuse, où, comme dans toutes les anciennes demeures seigneuriales, il se trouvait une loge de suisse. […] Sous la maison se trouvent des remises, des écuries, des resserres, des cuisines, dont les diverses ouvertures dessinent des arcades.
Il se trouva des journalistes pour le dénoncer comme une œuvre immorale, fétide, malsaine. […] Voici celui de Nana, tel qu’il se trouve dans ses notes. […] Dans ce premier numéro, se trouvaient les premiers chapitres de L’Assommoir, ceux qui avaient déjà paru dans le Bien public et dont les réclamations des abonnés avaient interrompu la publication. […] Busnach se trouva seul chargé de toute la besogne : seul, disons-nous, car M. […] Comparez les articles que nous transcrivons ici, et dites vous-mêmes de quel côté elle se trouve : Voici d’abord l’article consacré à M.
Si ce tourbillon intérieur, qui n’est autre que le moi de l’artiste, se trouve assez puissant, assez ample et assez lumineux, tout ce qui s’y trouvera entraîné sera pénétré de mouvement et de lumière. […] Zola semble oublier que la somme totale des fonctions du mécanisme humain se trouve dans la conscience, non ailleurs, et que le romancier, à l’encontre du sculpteur ou du peintre, aura toujours pour objet d’étude essentiel et presque unique l’état de conscience. […] Le peintre, par exemple, se trouve devant deux grands problèmes : le dessin et la couleur : or le trait n’existe pas dans la réalité, la couleur y a des nuances insaisissables au pinceau. […] D’habitude, les diverses époques de notre vie se trouvent dominées par tel ou tel sentiment qui leur communique leur caractère distinctif — et saillant. […] Il cherche des effets, et tout effet qui apparaît comme cherché se trouve par là même manqué.
Or, j’ai trouvé à un examen scrupuleux que, lorsque des pierres de formes irrégulières sont insérées dans les racines d’un arbre, de petites parcelles de terres se trouvent très fréquemment dans leurs interstices ou derrière elles, et quelquefois cette terre est si parfaitement enfermée, que pas un atome n’en saurait être entraîné par les eaux, dans la plus longue traversée. […] Après avoir rempli de graines de plusieurs sortes l’estomac de poissons morts, je donnai leurs cadavres à des Aigles pêcheurs, à des Cigognes et à des Pélicans ; après de longues heures, ces oiseaux dégorgèrent les graines en pelote ouïes rejetèrent avec leurs excréments, et plusieurs de ces graines se trouvèrent avoir gardé leur faculté de germination. […] Sur vingt espèces de graines ou d’animaux transportés dans une île, même beaucoup moins bien peuplée que la Grande-Bretagne, peut-être une seule au plus se trouverait assez bien adaptée à sa nouvelle habitation pour s’y naturaliser. […] Quand la chaleur sera complétement de retour, les mêmes espèces arctiques qui auront vécu ensemble en grandes masses sur les basses terres du vieux monde et de l’ancien, après avoir été exterminées partout jusqu’à une certaine altitude, ne se trouveront plus qu’isolées sur les sommets des montagnes éloignées, et dans les régions arctiques des deux hémisphères. […] Toutes les conditions se trouvaient donc rassemblées pour favoriser des modifications profondes et plus importantes que celles que durent avoir à subir les productions alpines, lorsqu’à une époque beaucoup plus récente elles restèrent éparses et isolées sur les sommets des chaînes de montagnes et sur les terres arctiques des deux continents.