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2076. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Il ne connut longtemps de la littérature allemande que ce qui nous en arrivait par madame de Staël après Bonneville ; mais l’esprit lui en arrivait surtout : la ballade de Lénore, le Roi des Aulnes, la Fiancée de Corinthe, le Songe de Jean-Paul, faisaient le plus vibrer ses fibres secrètes de fantaisie et de terreur.

2077. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Au-dessus du maître de la terre, il y a les rois du ciel.

2078. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Mais, en route, il trouve une famille d’émigrés qui ramène une jeune personne dont le père, aimé de Charles X, peut leur promettre la faveur du roi.

2079. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

Après un mois et demi de captivité, le roi et la reine de Naples le reçurent avec empressement ; dans le mois de juin 1798, on lui accorda la permission de se rendre à Vicina, dans les États Vénitiens, de là il gagna la Chartreuse de Florence, où le pape Pie VI languissait encore.

2080. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Et nous fait présumer, à ses superbes toits, Que tous ses habitants sont des dieux ou des rois.

2081. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre II. L’antinomie psychologique l’antinomie dans la vie intellectuelle » pp. 5-69

Toutefois de Gobineau admet que les soubresauts de l’atavisme, les combinaisons inattendues de l’hérédité peuvent faire surgir, même dans notre société de métis, certains individus porteurs d’une hérédité privilégiée, ceux que Gobineau appelle des « Fils de roi » (voir le roman des Pléiades).

2082. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Les conditions de la souscription ayant été, exactement, observées de part et d’autre, les souscripteurs-patrons n’avaient rien à savoir du déficit, qui tomba, tout entier, sur Wagner : il alla donner, à Londres, une série de concerts, au printemps de 1877 ; il laissa un impressario prendre les décors de Bayreuth et colporter la Tétralogie de ville en ville : la générosité du roi de Bavière et de quelques anciens patrons fit le reste, et Wagner se trouva libéré, ayant accompli, grâce à la souscription et grâce à l’appui du roi, la fondation du Théâtre de Fête, et la représentation de sa première pièce de Fête.

2083. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

Vendredi 27 juin Ce soir, un général étranger racontait, qu’avant 1866, Bismarck lui parlant de ses projets et faisant allusion au Roi, son maître, dans une langue bien irrespectueuse, lui disait : « Je conduirai la charogne au fossé, il faudra bien qu’elle le saute ! 

2084. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

C’est moi qui ai raconté (Journal des Goncourt, vol. 1, 8 novembre 1860) que la correspondance du comte de Munster, attaché militaire de Prusse à Saint-Pétersbourg, donnant au roi de Prusse tous les détails du siège, et indiquant le seul point, où Sébastopol pouvait être pris, correspondance cachée à M. de Mauteuffel son chef de cabinet, et communiquée par le roi seulement à son ami à M. de Gerlach, le féodal, avait été interceptée et achetée par notre ministère des Affaires étrangères, moyennant la modique somme de 60 000 francs.

2085. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Gustave Flaubert. Étude analytique » pp. 2-68

Emma serrait son châle contre ses épaules et se levait. » Pénétrant davantage la sourde éclosion de ses sentiments, d’incessantes métaphores matérielles disent le néant de son existence à Tostes, son intime rage de femme laissée vertueuse, par le départ de Léon et son exultation aux atteintes d’un plus mâle amant : « C’était la première fois qu’Emma s’entendait dire ces choses ; et son orgueil, comme quelqu’un qui se délasse dans une étuve, s’étirait mollement et tout entier à la chaleur de ce langage. » Et encore la contrition grave de sa première douleur d’amour : « Quant au souvenir de Rodolphe, elle l’avait descendu tout au fond de son cœur ; et il restait là plus solennel et plus immobile qu’une momie de roi dans un souterrain.

2086. (1856) Cours familier de littérature. I « IIIe entretien. Philosophie et littérature de l’Inde primitive » pp. 161-239

Thierry : « Tu te souviens peut-être, ô roi », dit un chef saxon à son prince, « de ce qui arrive quelquefois dans les jours d’hiver quand tu es assis à table avec tes capitaines, qu’un bon feu brille dans le foyer, que la salle est chaude, mais qu’il pleut, qu’il neige et qu’il gèle au dehors.

2087. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

En vain Klopstock présenta à Frédéric, en vers sublimes, l’apologie de la muse germanique : le grand roi ne comprit pas le loyal patriote ; mais l’Allemagne l’entendit.

2088. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

D’Aubenton, garde du cabinet d’histoire naturelle du roi.

2089. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Le voilà précisément, l’homme théorique présenté comme roi du monde ! […] Il est un roi absolu, une aristocratie militaire, une bourgeoisie administrative, un peuple dévoué à son roi et à son aristocratie, et par conséquent essentiellement aristocrate. […] Il veut que le roi soit grand, que le prince de Condé soit vainqueur, que M. de Turenne soit maréchal, que Versailles soit une féerie. […] Réfléchissez et vous verrez ceci, qu’en dehors d’une raison de fait qui est que ces gens-là voulaient repousser « les rois » suspects de vouloir leur ramener des maîtres dont ils tenaient à rester débarrassés, il y a une raison de sentiment, qui est que les patriotes de 1792 prétendaient remplacer les maîtres qu’ils chassaient, prétendaient prouver et se prouver à eux-mêmes qu’ils sauraient faire l’office de maîtres et le faire mieux qu’eux, prétendaient montrer d’une façon éclatante que le peuple de France savait tirer spontanément de lui-même une hiérarchie valant celle qu’il avait détruite.

2090. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Mais ne leur parlez pas des états médiocres ; ils ne veulent voir agir que des seigneurs, des princes, des rois, ou du moins des personnes qui aient fait grande figure. […] Le livre des Contemplations n’est pas un livre de vieillesse, c’est l’œuvre type d’Hugo, c’est son cœur ; depuis vingt ans tout son être y est inscrit, on y retrouve Ruy Blas, Lucrèce Borgia, le Roi s’amuse, Notre-Dame de Paris, les discours de 1848, plus des systèmes éclos à Jersey, et les joies et douleurs particulières à l’homme ; mais rien n’est changé à ce qu’on en connaissait. […] « Jean Huss, Socrate, les rois, râle, tocsin, hurlement sépulcral !  […] « C’est toujours à cause de ma chère réalité, ma chère guenille, que j’entre dans ces colères ; car enfin je vois une clarté devant mes yeux, qui me guide et m’empêche de tomber dans un trou en voulant en éviter un autre ; oui, je vois ceci clairement écrit à la source de l’art : « Voilà formé l’être, “à deux pieds, sans plumes”, ce roi de la création qui sous le nom de réaliste doit en devenir l’être le plus insulté ; il est jeté ici, vous savez où, sur ce trognon de pomme, comme les mécontents appellent la terre.

2091. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

un lourdaud perdre l’équilibre ; un étranger faire des quiproquos ; un enfant parler politique ; un roi et son ministre jouer à saute-mouton ; une vieille dame lutter contre le vent qui soulève ses jupes ; un nain se baisser en passant sous un portique ; un petit bossu faire des plongeons en parcourant un cercle de femmes ; un homme grave laisser tomber ses lunettes dans sa soupe.

2092. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Quand on crut que tout était dans l’état de décence qu’il fallait, on en donna avis au roi, et ce prince, s’y étant transporté, y fit en personne toutes les cérémonies qu’on a imitées depuis, c’est-à-dire qu’on le reconnut solennellement pour maître, et qu’il lui rendit, en cette qualité, les mêmes hommages que s’il eût été vivant et qu’il l’instruisît encore dans la morale, les sciences et le gouvernement.

2093. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

La peinture, dans chacune de ces villes ou de ces nations, prit non seulement le caractère du chef d’école, mais elle prit le caractère de l’école et du peuple où elle fut cultivée par ces grands hommes du pinceau : Titanesque avec Michel-Ange, plus païen que chrétien dans ses œuvres, et qui semble avoir fait poser des Titans devant lui ; Tantôt mythologique, tantôt biblique, tantôt évangélique, toujours divine avec Raphaël, selon qu’il fait poser devant sa palette des Psychés, des saintes familles, des philosophes de l’école d’Athènes, le Dieu-homme se transfigurant dans les rayons de sa divinité devant ses disciples, des Vierges-mères adorant d’un double amour le Dieu de l’avenir dans l’enfant allaité par leur chaste sein ; Païenne avec les Carrache, décorateurs indifférents de l’Olympe ou du Paradis ; Pastorale et simple avec le Corrége, qui peint, dans les anges, l’enfance divinisée, et dont le pinceau a la mollesse et la grâce des bucoliques virgiliennes ; Souveraine et orientale avec Titien, qui règne à Venise pendant une vie de quatre-vingt-quinze ans sur la peinture comme sur son empire, roi de la couleur qu’il fond et nuance sur sa toile comme le soleil la fond et la nuance sur toute la nature ; Pensive et philosophique à Milan avec Léonard de Vinci, qui fait de la Cène de Jésus-Christ et de ses disciples un festin de Socrate discourant avec Platon des choses éternelles ; quelquefois voluptueux, mais avec le déboire et l’amertume de la coupe d’ivresse, comme dans Joconde, cette figure tant de fois répétée par lui du plaisir cuisant ; Monacale et mystique avec Vélasquez et Murillo en Espagne, faisant leurs tableaux, à l’image de leur pays, avec des chevaliers et des moines sur la terre et des houris célestes dans leur paradis chrétien ; Éblouissante avec Rubens, moins peintre que décorateur sublime, Michel-Ange flamand, romancier historique qui fait de l’histoire avec de la fable, et qui descend de l’Empyrée des dieux à la cour des princes et de la cour des princes au Calvaire de la descente de croix, avec la souplesse et l’indifférence d’un génie exubérant, mais universel ; Profonde et sobre avec Van-Dyck, qui peint la pensée à travers les traits ; Familière avec les mille peintres d’intérieur, ou de paysage, ou de marine, hollandais ; artistes bourgeois qui, pour une bourgeoisie riche et sédentaire, font de l’art un mobilier de la méditation ; Enfin mobile et capricieuse en France, comme le génie divers et fantastique de cette nation du mouvement : Pieuse avec Lesueur ; Grave et réfléchie avec Philippe de Champagne ; Rêveuse avec Poussin ; Lumineuse avec Claude Lorrain ; Fastueuse et vide avec Lebrun, ce décorateur de l’orgueil de Louis XIV ; Légère et licencieuse avec les Vanloo, les Wateau, les Boucher, sous Louis XV ; Correcte, romaine et guindée comme un squelette en attitude avec David, sous la République ; Militaire, triomphale, éclatante et monotone, alignée comme les uniformes d’une armée en revue, sous l’Empire ; Renaissante, luxuriante, variée comme la liberté, sous la Restauration ; tentant tous les genres, inventant des genres nouveaux, se pliant à tous les caprices de l’individualité, et non plus aux ordres d’un monarque ou d’un pontife ; Corrégienne avec Prud’hon ; Michelangelesque avec Géricault dans sa Méduse ; Raphaëlesque avec Ingres ; Flamande avec éclectisme et avec idéal dans Meyssonnier ; Sévère et poussinesque dans le paysage réfléchi avec Paul Huet ; Hollandaise avec le soleil d’Italie sous le pinceau trempé de rayons de Gudin ; Bolonaise avec Giroux, qui semble un fils des Carrache ; Idéale et expressive avec Ary Scheffer ; Italienne, espagnole, hollandaise, vénitienne, française de toutes les dates avec vingt autres maîtres d’écoles indépendantes, mais transcendantes ; Vaste manufacture de chefs-d’œuvre d’où le génie de la peinture moderne, émancipée de l’imitation, inonde la France et déborde sur l’Europe et sur l’Amérique ; magnifique époque où la liberté, conquise au moins par l’art, fait ce que n’a pu faire l’autorité ; république du génie qui se gouverne par son libre arbitre, qui se donne des lois par son propre goût, et qui se rémunère par son immense et glorieux travail.

2094. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Il y a assez à réfléchir et à admirer sur cette première moitié de l’œuvre du poète, qui, en créant Faust et Marguerite, a créé non plus la tragédie des cours, des dieux ou des rois, mais la véritable tragédie du cœur humain !

2095. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

Le gouvernement parlementaire provoque la lutte avec Charles X ; le gouvernement parlementaire triomphe et renvoie le roi à l’exil.

2096. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre V. Jean-Jacques Rousseau »

Après quoi, on le met dehors, avec une vingtaine de francs en poche ; notre catéchumène flâne dans Turin, entend la messe du roi, où ses sens s’éveillent à la musique ; et comme il faut vivre, il se fait laquais.

2097. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Mais quiconque voudra payer de l’ennui de les lire le droit de les juger, en fera le même cas que ces seigneurs de la cour de Naples, qui se permirent de « bâiller » au Père de famille, pendant que leur roi fondait en larmes63.

2098. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre onzième »

Le peu qu’entrevoit des choses réelles ce roi des ours, comme l’appelait spirituellement Mme d’Épinay, les jours où il passait sa tête inquiète hors de la porte de son ermitage, il l’entrevoit d’un œil troublé par la passion ou dépaysé par la solitude.

2099. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

Le marquis de Belloy rappelle ces cochers d’omnibus qui, rencontrant dans l’avenue de Neuilly, la modeste berline du souverain, soulevaient leur chapeau, en ayant l’air de le saluer, et se penchant, lui criaient dans les oreilles : « M… pour le roi ! 

2100. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1864 » pp. 173-235

Au théâtre, elle croit que les grands acteurs sont ceux qui jouent les Rois.

2101. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre onzième. La littérature des décadents et des déséquilibrés ; son caractère généralement insociable. Rôle moral et social de l’art. »

Là encore il y a une sorte d’action Autant qu’un roi je suis heureux ; L’air est pur, le ciel admirable… Nous avions un été semblable Lorsque j’en devins amoureux !

2102. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Nous sommes en impuissance et en décadence : l’esprit humain s’en va, comme on a dit des rois et des dieux.

2103. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXe entretien. Dante. Deuxième partie » pp. 81-160

Ici ce sont des damnés dans l’enfer du froid, dont les larmes se glacent en coulant des yeux ; là des âmes déjà torturées dans l’enfer pendant que les corps de ceux qui portent leur apparence et leurs noms sur la terre continuent à y vivre ; ailleurs le roi des démons broyant trois damnés à la fois dans ses mâchoires : ces trois damnés sont Judas, Brutus et Cassius.

2104. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Effrayé et ravi, il se précipite parmi ses frères, qui n’ont point encore vu ce spectacle ; mais, rappelé par la voix de ses parents, il sort une seconde fois de sa couche, et ce jeune roi des airs, qui porte encore la couronne de l’enfance autour de sa tête, ose déjà contempler le vaste ciel, la cime ondoyante des pins et les abîmes de verdure au-dessous du chêne paternel.

2105. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Père des sans-famille et de ceux que l’on chasse De peur de voir leurs yeux braqués sur les clartés, D’entendre leurs clairons creux, emplis de menace, — Josués de nouveaux Jérichos, — quoi qu’on fasse, Sonner l’écroulement des fétides cités ; Viens nous frayer, ô Toi, maudit par les Ancêtres, Enfant d’Agar, superbe esclave, égal aux rois, Des sentiers inconnus vers des plaines sans Maîtres, Ô Pasteur du troupeau libre et puissant des Êtres Que jamais n’effleura nulle honte et nul poids. […] En des vers plats, invertébrés, Il fut, en Grèce, un roi qui s’appelait Candaule, j’ai entendu Camille Bruno comparer les écrivains à Ce mari surprenant entre tous les maris qui … Soutint sans broncher son déplorable rôle. […] Comme les rois, les gardes champêtres et les professeurs de philosophie, elle sait que le moi est haïssable et elle dit toujours nous.

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