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491. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

Sans se contraindre à aucun style, à aucun genre, à aucune espèce de sujets, il s’est mis à reproduire tous les objets qui frappent journellement son imagination si mobile et si heureuse ; aussi est-il éminemment le peintre de la France et du xixe  siècle, par la manière dont il représente notre nature et notre époque ; aussi a-t-il un degré de vérité, de grâce, de génie, que le talent ne doit jamais qu’à la présence immédiate des objets qu’il veut peindre. […] Le tableau qu’il exposa en 1822 et qui représente l’Intérieur de son atelier donnerait, je crois, une idée un peu fausse si on le prenait au pied de la lettre et si on ne voyait Horace Vernet que dans cette heure de spirituelle ivresse, dans cette débauche de gaieté perpétuelle. Un feuilletoniste du temps (Jay ou Jouy) se représente comme ayant une lettre d’introduction pour le peintre en renom.

492. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par le chevalier d’Arneth »

On l’a représenté généralement comme un intrigant dont l’influence était funeste94. […] Jamais mère n’eut tant de droit de parler avec autorité que l’impératrice ; je l’ai représenté plusieurs fois dans les moments où les lettres chagrinaient : on convenait du principe, mais on s’est toujours figuré qu’on était peu aimée et qu’on serait traitée comme un enfant jusqu’à trente ans. […] Il est bien vrai que Mme la dauphine m’a toujours parlé de ce qui l’intéressait le plus, comme à un serviteur fidèle et uniquement dévoué à sa personne ; mais je dois convenir qu’elle a bien peu d’attention pour ce que j’ai l’honneur de lui représenter : quelquefois elle ne m’écoute pas, souvent ne me répond pas et rarement a égard à ce que j’ai l’honneur de lui dire.

493. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre IV. Des figures : métaphores, métonymies, périphrases »

Pareillement nous ne croyons pas prendre dans la trappe celui que nous attrapons, ni attirer avec le leurre celui que nous leurrons ; les gens délurés, hagards, niais, ne représentent guère des faucons à notre imagination, et quand nous dessillons les yeux de quelqu’un, nous ne nous figurons point être un fauconnier qui découvre les paupières de l’animal enfin dompté. […] Le créancier qui apprend que son débiteur suspend ses payements ne voit aucune image là-dedans, et ne se représente rien que l’ennui de n’être pas payé. […] Elles substituent au nom propre de l’objet le mot qui fait ressortir un attribut, une propriété, un caractère, sur lequel le mot propre n’appellerait pas suffisamment l’attention : ainsi lorsqu’Alfred de Musset représente les paysans de la Forêt-Noire qui viennent perdre leur argent à la roulette de Bade, il ne nomme pas l’argent, mais la sueur qu’il leur a coûtée, le pain qu’il leur donnerait : Je les ai vus, debout, sous la lampe enfumée, Avec leur veste rouge et leurs souliers boueux, Tournant leurs grands chapeaux entre leurs doigts calleux, Poser sous les râteaux la sueur d’une année, Et là, muets d’horreur devant la destinée, Suivre des yeux leur pain qui courait devant eux.

494. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre I. Le théâtre avant le quinzième siècle »

Il ne faut donc pas s’étonner si puys et confréries pour honorer la Vierge firent composer et représenter des pièces sur les miracles obtenus par son intercession. […] Il vaut la peine de les étudier, quand on veut se représenter les caractères de la dévotion du moyen âge : ces drames, comme les narrations de Gautier de Coincy et autres de même nature, nous font apercevoir dans leurs incroyables excès l’absurdité, la grossièreté, l’immoralité même des formes où se dégradait la noblesse essentielle du culte de la Vierge. […] Le Jeu de Robin et de Marion, qui fut représenté en 1283, à Naples, environ dix-huit mois après les Vêpres Siciliennes, devant la cour française de Charles d’Anjou, est un poème gracieux, parfois spirituel ou charmant, parfois d’une grossièreté voulue.

495. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le père Lacordaire orateur. » pp. 221-240

C’est Bourdaloue pourtant qui, par les justes proportions, par la beauté de l’ordonnance et l’exactitude des développements, représente la perfection moyenne et complète de ce genre grave à son plus beau moment. […] Mais, assurément, si un tel sentiment avait quelque part sa place légitime, et si l’orateur a eu droit d’en user, ce dut être dans l’éloge du général Drouot, ce lieutenant fidèle, homme rare et simple, tout patriotique, qui représentait la probité dans les camps, que Napoléon appelait le sage de la Grande Armée, et qui, au sortir des grandes batailles dont il avait dirigé les formidables batteries, ne demandait au ciel d’autre faveur que de venir mourir sur la paroisse où il avait été baptisé. […] Ici, me permettra-t-il de lui représenter qu’il est injuste ?

496. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. » pp. 266-285

Je ne crois pas qu’il existe en français de page plus sanglante, plus amèrement et plus cruellement satirique, que le portrait de Mme du Châtelet, de la divine Émilie, tracé par Mme Du Deffand (une amie intime), et qui commence par ces mots : « Représentez-vous une femme grande et sèche, sans etc., etc. » C’est chez Grimm qu’il faut lire ce portrait, qui a été mutilé et adouci ailleurs ; on n’ose en rien transcrire, de peur de brûler le papier. […] Le trait final est aussi le plus perfide et le plus humiliant ; on l’y montre comme s’attachant à tout prix à la célébrité de M. de Voltaire : « C’est lui qui la rend l’objet de l’attention du public et le sujet des conversations particulières ; c’est à lui qu’elle devra de vivre dans les siècles à venir, et, en attendant, elle lui doit ce qui fait vivre dans le siècle présent. » Pour compléter la satire, il faut joindre à ce portrait de Mme du Châtelet, par Mme Du Deffand, les lettres de Mme de Staal (de Launay) à la même Mme Du Deffand, où nous est représentée si au naturel, mais si en laid, l’arrivée de Mme du Châtelet et de Voltaire, un soir chez la duchesse du Maine, au château d’Anet : « Ils apparaissent sur le minuit comme deux spectres, avec une odeur de corps embaumés. » Ils défraient la société par leurs airs et leurs ridicules, ils l’irritent par leurs singularités ; travaillant tout le jour, lui à l’histoire, elle à Newton, ils ne veulent ni jouer, ni se promener : « Ce sont bien des non-valeurs dans une société où leurs doctes écrits ne sont d’aucun rapport. » Mme du Châtelet surtout ne peut trouver un lieu assez recueilli, une chambre assez silencieuse pour ses méditations : Mme du Châtelet est d’hier à son troisième logement, écrit Mme de Staal ; elle ne pouvait plus supporter celui qu’elle avait choisi ; il y avait du bruit, de la fumée sans feu, il me semble que c’est son emblème. […] Dans un moment elle s’exagère les périls ; son imagination va jusqu’à se représenter Voltaire peu en sûreté même en Hollande : « Je ne sais, écrit-elle à d’Argental, si vous daignerez me rassurer sur cette crainte, vous penserez que je deviens folle.

497. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Charles Perrault. (Les Contes des fées, édition illustrée.) » pp. 255-274

Virgile avait représenté dans ses Champs Élysées les héros conservant les mêmes inclinations et les mêmes habitudes qu’ils avaient eues pendant leur vie ; ce qui fit dire aux frères Perrault qu’on y voyait l’« ombre d’un cocher » : Qui, tenant l’ombre d’une brosse, Nettoyait l’ombre d’un carrosse. […] Il fallut que le savant Huet le rappelât à la modération, et lui fît sentir qu’il ne représentait pas à lui seul toute l’Antiquité. […] Trois personnes, en allant visiter les merveilles de Versailles, causent entre elles de cette question nouvellement à la mode, des anciens et des modernes : un Président, savant, un peu entêté et qui, en deux ou trois moments, se fâche ; un Chevalier, léger, agréable, hardi, au besoin même impertinent, et qui fait lever les lièvres ; un Abbé entre les deux, instruit, mais pensant par lui-même, et qui est censé représenter le modérateur et le sage.

498. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre II : M. Royer-Collard »

Supposition contradictoire : car de deux choses l’une : si les idées sont des images matérielles, on ne peut pas admettre des portraits de la solidité, du chaud, de l’odeur et du son ; si elles sont spirituelles, elles ne peuvent ressembler à la matière, ni par conséquent la représenter. […] Elle le représentera. […] La puissance de représenter est si véritable, qu’elle est la puissance même de penser.

499. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

La Religion est une adaptation pratique des relations exactes des choses représentées par l’Art. […] La Musique et la Nature, c’est-à-dire le monde représenté, sont des expressions différentes de la même chose. […] La mort violente d’un héros, le malheur qui accable l’individu ne sont pas tragiques s’ils nous sont représentés comme des accidents isolés. […] Ils représentent non telle personnalité historique, mais des lois du Monde. […] Ou bien encore on peut se sentir surexcité, touché, enflammé par ce qui est représenté dans l’œuvre d’art, par exemple par la glorification de la vengeance ou du danger.

500. (1888) Portraits de maîtres

Or Jocelyn représente l’une des conceptions poétiques les plus puissantes de notre époque ; il n’en est même pas de plus hautes. […] Le Bain nous représente encore une inspiration latine. […] Composer, savoir composer, nous représente une des qualités supérieures de l’écrivain. […] Le voici sur la route de Gênes avec « celle qui lui représentait la Patrie ». […] Aymerillot représente encore un triomphe de l’Idéal dans son apparition juvénile.

501. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Polonius, Jean = Labenski, Ksaveri Ksaverievitch (1800-1855) »

Sainte-Beuve Jean Polonius n’est pas un précurseur de Lamartine ; il l’a suivi et peut servir très distinctement à représenter la quantité d’esprits distingués, d’âmes nobles et sensibles qui le rappellent avec pureté dans leurs accents… La langue poétique intermédiaire dans laquelle Jean Polonius se produisit, a cela d’avantageux qu’elle est noble, saine, pure, dégagée des pompons de la vieille mythologie, et encore exempte de l’attirail d’images qui a succédé ; ses inconvénients, quand le génie de l’inventeur ne la relève pas fréquemment, sont une certaine monotonie et langueur, une lumière peu variée, quelque chose d’assez pareil à ces blancs soleils du Nord, sitôt que l’été rapide a succédé.

502. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 204-205

Si les Tragédies répondent à nos Romans héroïques, les Comédies, comme celles du Tartuffe & de l'Avare, à nos Romans d'intrigue & de caractere ; les Pieces de M. de Saint-Foix sont propres à nous retracer l'idée de ces jolis Contes de Fées, qui, sous d'agréables images, représentent dans le lointain la peinture de nos mœurs.

503. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Ce n’est que sur le tard qu’ils ont songé à représenter directement la vie humaine par l’action et par le dialogue. […] Ce jour-là, le vieux frère, dont j’aimais tout à l’heure à me représenter l’allégresse, aura peut-être une surprise. […] et nous représentons l’homme avant la civilisation !  […] Il représente éminemment, sous une forme indiciblement saugrenue, le besoin d’estime dans l’amour. […] D’abord, Desgenais ne représente que la chronique, non le journalisme politique.

504. (1923) Nouvelles études et autres figures

Mais que représente Prométhée aux yeux du poète ? […] Et il voit aussi d’autres anges dont chacun représente un amalgame infini de visages et d’ailes. […] Mais elle aurait représenté l’amour durable, comme Madeleine représente la passion. » Ces suggestions partent d’une romancière pleine d’expérience, d’un vieux routier du roman, qui connaît supérieurement son affaire. […] Comment faut-il se le représenter ? […] Songez seulement à la somme d’expérience que représentent ces diverses situations.

505. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Il me représente la première, s’annonçant comme un succès, il me parle de 140 fauteuils d’orchestre déjà loués hier, puis il me peint la désolation des femmes jouant dans la pièce, la désolation de cette pauvre Nau, qui n’était pas venue à la première répétition, et à laquelle on annonçait dans le décor de La Fille Élisa, que c’était la Mort du duc d’Enghien qu’on allait y répéter. […] Puis il nous entretient de ses longs mois de captivité à Dresde, et est amusant dans la peinture de ses camarades, qu’il nous représente en leur blouse bleue et leurs sabots, tout semblables à des facteurs ruraux l’été — et cela pendant qu’il gelait à pierre fendre. […] Une pièce où l’hortensia, sans doute un souvenir pieux de la famille pour la reine Hortense, l’hortensia est représenté en toutes les matières, et sous tous les modes de la peinture et du dessin, et au milieu de ce cabinet de toilette, une petite vitrine en glace, laissant apercevoir les nuances tendres d’une centaine de cravates, au-dessous d’une photographie de Larochefoucauld, le gymnaste du cirque Mollier, représenté sous un maillot, faisant valoir ses élégantes formes éphébiques. […] Et Zola de célébrer la clarinette, et de proclamer, que c’est l’instrument qui représente l’amour sensuel, tandis que la flûte représente tout au plus l’amour platonique. « Comme le hautbois représente le paysage ironique », jette un blagueur dans l’esthétique musicale de Zola, qui se met à parler longuement de sa toquade actuelle de faire un livret d’opéra en prose, et de la belle et grande chose que pourrait en ceci produire l’union de la littérature et de l’art musical. […] J’y allai, me retournant à la moitié des marches, pour jeter d’en haut un coup d’œil sur la salle d’en bas, où toutes les figurations de vivants sont représentées par l’art de ce temps, déjà dans la raideur et l’ankylose de la mort, de cette mort aimée, choyée, parée, momifiée, sauvée si élégamment de la pourriture et du ver, — et que dans cette salle, surmontent à droite et à gauche, dans leur étrangeté mystérieuse, les têtes de ces grandes déesses léontocéphales.

506. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — [Introduction] » pp. 132-142

Un des personnages qui, au xviiie  siècle, représente assez bien la première de ces deux classes, c’est-à-dire le public des salons et des cafés, c’est le spirituel et sémillant abbé de Pons, surnommé de son temps le bossu de M. de La Motte. […] Quand le petit abbé de Pons élevait sa voix pointue, et dardait contre les adhérents de Mme Dacier son mot favori, le parti des érudits, il avait l’air de monter au Capitole… Ce qui achève de peindre l’abbé de Pons et le public demi-lettré qu’il représente, c’est qu’il se donnait un air de philosophe et faisait sonner bien haut les grands mots d’indépendance et d’émancipation de l’esprit humain.

507. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IX et dernier. Conclusion » pp. 586-601

à chaque page de ce livre où reparaissait cet amour de la philosophie et de la liberté, que n’ont encore étouffé dans mon cœur ni ses ennemis, ni ses amis, je redoutais sans cesse qu’une injuste et perfide interprétation ne me représentât comme indifférente aux crimes que je déteste, aux malheurs que j’ai secourus de toute la puissance que peut avoir encore l’esprit sans adresse, et l’âme sans déguisement. […] Les esprits froids voudraient qu’on ne leur représentât que les aperçus de la raison, sans y joindre ces mouvements, ces regrets, ces égarements de la rêverie qui n’exciteront jamais leur intérêt ; je me résigne à leur critique.

508. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIV. Conférence sur la conférence » pp. 291-305

J’avais donc relu les pièces qu’on va représenter après mon départ, et, me souvenant du sang-froid, aussi de l’ardeur communicative, avec lesquels notre respecté doyen excelle à démontrer qu’au fond et malgré des différences intéressantes Athalie et Girodot, c’est toujours la même chose, vue là sous l’angle dramatique, ici sous le comique, que c’est une lutte semblable pour la puissance figurée là par le trône d’Israël, ici par la fortune d’un rentier, j’avais entrepris de vous transmettre des assurances analogues. […] Mais allais-je vous conter la vie de collège ou de volontariat, de coulisses et de salles de rédaction des auteurs représentés aujourd’hui ?

509. (1890) L’avenir de la science « VI »

Notre susceptibilité à cet égard est peut-être une des causes pour lesquelles la philologie, bien que représentée en France par tant de noms illustres, est toujours retenue par je ne sais quelle pudeur et n’ose s’avouer franchement elle-même. […] Montaigne, qui à tant d’égards est le type éminent de l’esprit français, le représente surtout par son horreur pour tout ce qui rappelle le pédantisme.

510. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXV. Avenir de la poésie lyrique. »

Faudrait-il conjecturer enfin pour unique avenir, pour dernier progrès du monde civilisé, le triomphe de ce que l’on a nommé la science sociale, de cette égalité utilitaire, que les uns, rêveurs sans imagination, fanatiques sans culte, prétendraient réaliser par un niveau démocratique asservi à des règlements de vie commune et de salaire, et que d’autres seraient prêts à représenter plus commodément et plus vite par la simple action du despotisme militaire et civil ? […] Seraient-elles une punition que doit encourir notre intelligence trop attentive à cet intérêt seul, et par là trop semblable à cet ange cupide que Milton nous représente, dans les cieux mêmes, devenant épris des splendeurs de l’or foulé sous ses pas, et dès lors infidèle à Dieu et déchu de sa lumière ?

511. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Les Logia nous sont sans doute représentés par les grands discours de Jésus qui remplissent une partie considérable du premier évangile. […] Outre les évangiles qui nous sont parvenus, il y en eut une foule d’autres prétendant représenter la tradition des témoins oculaires 23. […] Mais qu’en somme cet évangile soit sorti, vers la fin du premier siècle, de la grande école d’Asie-Mineure, qui se rattachait à Jean, qu’il nous représente une version de la vie du maître, digne d’être prise en haute considération et souvent d’être préférée, c’est ce qui est démontré, et par des témoignages extérieurs et par l’examen du document lui-même, d’une façon qui ne laisse rien à désirer. […] Ce sont ici, évidemment, des pièces artificielles 54, qui nous représentent les prédications de Jésus, comme les dialogues de Platon nous rendent les entretiens de Socrate. […] Écrivant hors de la Palestine, et certainement après le siège de Jérusalem 63, l’auteur indique les lieux avec moins de rigueur que les deux autres synoptiques ; il a une fausse idée du temple, qu’il se représente comme un oratoire, où l’on va faire ses dévotions 64 ; il émousse les détails pour tâcher d’amener une concordance entre les différents récits 65 ; il adoucit les passages qui étaient devenus embarrassants au point de vue d’une idée plus exaltée de la divinité de Jésus 66 ; il exagère le merveilleux 67 ; il commet des erreurs de chronologie 68 ; il omet les gloses hébraïques 69, ne cite aucune parole de Jésus en cette langue, nomme toutes les localités par leur nom grec.

512. (1914) Boulevard et coulisses

Quant à leurs directeurs, ils représentaient pour nous, Paris, la réputation, la fortune, la gloire. […] Chez ceux-là, elle représente la société, et l’art chez celui-ci. […] Et elle se représente tout de suite les embarras d’argent dont elle voit les désordres autour d’elle depuis qu’elle a l’âge de raison, la préoccupation des termes à payer, de toute une vie médiocre à organiser et à maintenir. […] Et je me suis représenté en inculpé, à qui des juges, bienveillants certes, mais clairvoyants et attentifs, allaient demander : « Que faisiez-vous, il y a un quart de siècle, vous et votre génération ? […] Je bois à votre association, mes chers camarades, à la force qu’elle représente, aux espérances qu’elle contient.

513. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Riotor, Léon (1865-1946) »

C’est, par le détail de ses tableaux, la variété des scènes qu’il représente, que vit ce poème qui renferme de remarquables passages.

514. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 222-223

La Conjuration de Venise a fourni à Otwai. le sujet de sa Tragédie de Venise sauvée, représentée à Londres en 1682.

515. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 271-272

Malgré cela, le Peuple en est extasié, & se plaît à le voir souvent représenter.

516. (1763) Salon de 1763 « Peintures — La Tour » p. 223

Ces deux pastels représentent l’Innocence sous la figure d’une jeune fille qui caresse un agneau, et le Plaisir sous la figure d’un jeune garçon enlacé de soie, couronné de fleurs et la tête entourée de l’arc-en-ciel.

517. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

Rodolphe Lothar, qui me propose, avant que je trouve à faire représenter La Faustin à Paris, de la faire jouer à Vienne, par une actrice ayant un grand talent. […] Des reliures de Wiener de Nancy, des reliures de Prouvé, le peintre, dont l’une : « Mélancolie d’Automne » représente sur une peau, couleur de feuille morte, et en relief, le recroquevillement des feuilles sèches dans cette saison, sur les chemins. […] Le premier kakémono, d’O Kio représente des petits chiens, lippus, mafflus, rhomboïdaux, dont l’un dort, la tête posée sur le dos de l’autre, dessinés d’un pinceau courant dans un lavis d’encre de Chine, mêlé d’un peu de couleur rousse sur les chiens, d’un peu de couleur verdâtre sur une plante herbacée. […] Cette contre-épreuve, qui vient de la vente Peltier, représente une femme vue de dos, retroussant d’une main par derrière sa jupe aux plis de rocaille, à côté d’une amie allongée sur le rebord d’une terrasse, où elle s’appuie de la main gauche, tandis qu’elle fait un appel de la main droite, à la cantonade. […] Bracquemond, peint à l’aquarelle par lui-même (1890), sur un exemplaire : Du dessin et de la couleur, un portrait où l’habitant de Sèvres s’est représenté, sous un aspect un peu rustique.

518. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 256-257

Celui où il représente un essaim d'Abeilles distillant du miel dans le carquois de l'Amour, offre une des plus jolies allégories qu'on puisse opposer aux Anciens.

519. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre V. Sculpture. »

Il faut également éviter de représenter des cadavres136 (quel que soit d’ailleurs le mérite de l’exécution), ou l’humanité succombant sous de longues infirmités137.

520. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Madame Vien » p. 173

Celui qui représente des fleurs dans une carafe est à merveille ; les racines filamenteuses des plantes sont parfaitement imitées, et le tout est bien réfléchi sur la table qui soutient le vase.

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