— La réponse à ces diverses questions tient peut-être à des considérations littéraires plus générales qu’on ne croit. […] J’y ai souvent pensé, et j’aime à me poser cette question quand je lis quelque littérateur plus ou moins en renom aujourd’hui : « Qu’eût-il fait sous Louis XIV ?
Celle-ci crut devoir, en tête de la seconde édition de son ouvrage, répondre quelques mots à cette critique légère et cavalière qui prétendait trancher toute la question de la perfectibilité par les vers du Mondain. […] C’étaient ensuite mille autres questions sur l’état de mon cœur : elles me demandaient si j’avais vu une biche blanche dans mes songes, et si les arbres de la vallée secrète m’avaient conseillé d’aimer. » Cependant Atala apparaît pour la première fois à Chactas : « Une nuit que les Muscogulges avaient placé leur camp sur le bord d’une forêt, j’étais assis auprès du feu de la guerre avec le chasseur commis à ma garde.
La fameuse discussion de Cinna et de Maxime sur la monarchie et la république, la conversation de Sertorius et de Pompée sur la guerre civile, ne sont pas des morceaux historiques, mais politiques : elles traitent des questions actuelles, avec des sentiments très modernes ; ces scènes romaines sortent de l’âme du xviie siècle. […] Malgré les chefs-d’œuvre de Corneille, la question peut se poser.
Le quatrième chant tout entier est un appendice dont on ne sent pas d’abord l’utilité : il n’y est pas question de littérature, mais de morale. […] Quant au fond, l’Art poétique préjuge une grande question : y a-t-il une beauté, partant un goût absolus ?
Non qu’il put s’agir de bilan — déjà La Duchesse bleue et Le Fantôme étaient annoncés, — mais précisément parce qu’il n’était question que d’une mise au point, on parut surpris de voir M. […] Mais la morale est-elle donc une question de programme, ou mieux s’y réduit-elle ?
La question, en un mot, était de savoir si le vieil édifice, où tant de matériaux nouveaux demandaient à entrer se renouvellerait par une lente substitution de parties qui n’interrompît pas un instant son identité, ou s’il subirait une démolition complète pour être rebâti ensuite avec combinaison des nouveaux et des anciens matériaux, mais toujours sur l’ancien plan. […] Pourquoi sacrifier son bien-être à celui des autres, s’il ne s’agit après tout que d’une mesquine et insignifiante question de jouissance ?
Les questions qui se débattent alors dans les salons, le sourire aux lèvres, sont de celles qui engagent les plus graves intérêts de l’humanité. […] Elle ne craint pas de remuer des idées ; d’aborder les grosses questions politiques et religieuses, si bien que la police croit utile de s’y glisser, invisible et présente, et que pour la dépister on invente un argot incompréhensible aux profanes.
Un long silence se fit sur elles ; il ne fut plus question de ces fantômes rebutés. […] Rien de lugubre comme ces ruines de l’œuvre d’Eschyle : images en lambeaux, idées lézardées, cratères vides de passions éteintes, questions de dialogues tronqués qui restent éternellement sans réponse, invocations qui crient dans le désert d’un texte effacé.
Il pensait que, comme toutes ces disputes et ces questions touchant la nature de l’entendement ne peuvent être décidées que par l’entendement même, qui est d’une nature douteuse, il n’y a pas de solution possible : « Pour bien comprendre et entendre parfaitement, dit-il, la nature de l’entendement humain, il faudrait un autre entendement que le nôtre. » Tout cela n’est pas si déraisonnable. […] Pourtant, il est certainement l’un de ces hommes à propos de qui il serait permis, à certains jours, de s’adresser cette question : « Qui peut dire et savoir ce qu’arrive à penser, sur toute matière religieuse et sociale, un homme de plus de quarante ans, prudent, et qui vit dans un siècle et dans une société où tout fait une loi de cette prudence ?
La duchesse du Maine, avec tout son esprit, ne soupçonnait pas un mot de ces choses, et ne se posait pas une de ces questions ; elle croyait à ses droits de naissance, à ses prérogatives de demi-dieu, aussi fermement qu’elle croyait au système de Descartes et à son catéchisme. […] Du sommeil, au milieu de ces veillées et de ces nuits blanches de la duchesse, il n’en était pas question ; on lui avait persuadé qu’il n’était fait que pour les simples mortelles.
Dans ce Journal, il est un peu trop question des vents et des hauteurs ; mais les lettres où l’auteur parle de lui sont divertissantes et des plus naturelles. […] Il faisait ses questions sans empressement, dit-il, avec un air ingénu et de simple curiosité : Je fais parler M.
avec une vive et amoureuse douleur de ses infidélités passées, et avec tout le respect et le religieux tremblement que mérite votre souveraine majesté. » De talent, d’imagination proprement dite, il ne saurait en être convenablement question, en appréciant un écrit de cette simplicité. […] En un mot, l’exemplaire du Louvre donne lieu à deux questions : 1.
Le mémoire du 15 octobre fut remis par le comte de La Marck à Monsieur (depuis Louis XVIII), dans l’espérance qu’il en parlerait à la reine : « Vous vous trompez, dit Monsieur au comte de La Marck, en croyant qu’il soit au pouvoir de la reine de déterminer le roi dans une question aussi grave. » Et insistant sur la faiblesse et l’indécision du roi, qui était au-delà de tout ce qu’on pouvait dire : « Pour vous faire une idée de son caractère, poursuivit Monsieur, imaginez des boules d’ivoire huilées, que vous vous efforceriez vainement de retenir ensemble. » C’est alors que Mirabeau tenta sincèrement de se rapprocher de La Fayette, qui, depuis les journées d’Octobre et par suite de la présence du roi à Paris, était le dictateur véritable. […] Comment croirait-on, si on n’en avait pas sous les yeux les preuves, que les jours même où il semblait le plus ardent et le plus provocateur à l’Assemblée, soit sur l’affaire du pavillon tricolore à arborer sur la flotte, soit sur le pillage de l’hôtel de Castries par le peuple, soit sur d’autres questions brûlantes, ces jours-là même, la veille ou le lendemain, il écrivait pour la Cour des conseils sages, mesurés, tout politiques ?
Le soir, il y avait cercle ; on y raisonnait sans qu’il y fût plus question de cartes qu’au fameux hôtel de Rambouillet, tant célébré par Voiture et Balzac. […] Elle répondait fièrement : « Je n’ai jamais eu besoin d’en faire. » On ajoutait qu’elle avait trahi par là une âme tendre et sensible : « Je ne m’en défends pas, répondait-elle ; il n’est plus question que de savoir l’usage que j’en ai su faire. » Cet usage est assez indiqué par ces conseils mêmes, si finement démêlés et si fermement définis : elle éleva son cœur, elle prémunit sa raison, elle évita les occasions et les périls ; elle ménagea ses goûts, et prit sur sa sensibilité pour la rendre durable et aussi longue que la plus longue vie : Quand nous avons le cœur sain, pensait-elle, nous tirons parti de tout, et tout se tourne en plaisirs… On se gâte le goût par les divertissements ; on s’accoutume tellement aux plaisirs ardents qu’on ne peut se rabattre sur les simples.
Par ce point, l’esthopsychologie touche à l’éthique, et tranche définitivement la question des rapports de l’art et de la morale. […] Avec ce constat, c’est toute la question controversée du « darwinisme social » qui est posée.
Il n’était plus question pour le Critique ni de juger ni de classer, mais de raconter les aventures de sa sensibilité à travers les livres. […] Nous nous moquons de l’art pour l’Art et de ces questions si vaines et stériles…” « Paganisme, Chrétienté, Génie national, auxquels nous devrons ajouter le mouvement scientifique (qui remontant aux époques immémoriales de Prométhée et de l’inventeur de la charrue, pour aboutir à Képler et Ampère, modifie tous les jours la nature par ses nobles découvertes), voilà les quatre grandes traditions que doivent rénover pour une définitive synthèse, les jeunes et candides esprits, soucieux d’une œuvre humaine, conforme à la nature6.
Remy de Gourmont est au-dessus des questions politiques qu’il méprise et son atavisme de noblesse terrienne lui donne quelque impertinence à cet égard. […] La question de l’évasion de Louis XVII hors du temple suscite une nuée d’historiens parmi lesquels MM.
On en a donc parlé, mais légèrement, — trop légèrement, selon nous, avec cette superficialité qui ne voit dans le livre en question qu’une fantaisie tragico-burlesque, un tableau de Callot ou un fragment des sermons du petit père André, mis en vers. […] Question qui se lève tout à coup au bout de nos éloges, et qu’il est facile de résoudre.
Tout à l’heure nous parlerons de l’artiste, c’est-à-dire du talent, de l’exécution, du dessin, du style : nous viderons la question. […] Il a touché naturellement à plusieurs grandes questions, et il a fini par tomber dans le vide, n’étant tout à fait ni philosophe ni artiste.
» Voilà l’invariable question par laquelle cent hommes de lettres s’abordent le lundi dans les cafés littéraires. […] Car, la question de style réservée, la plupart sont des puits d’ignorance. […] Pour eux, tout se réduit à une question de bonne compagnie intellectuelle. […] Une question posée est une question à moitié résolue. […] Féval : Théophile Gautier, Édouard Thierry. — Question mémorable des châtelains de Compiègne. — À quoi servent les critiques officiels.
Le Manuel en question propose un exemple de ce que doit être ce genre d’extraits supérieurs. […] Il tranche avec aplomb cette question délicate : « Bossuet est grand, mais inégal ; Fléchier est plus égal, mais moins élevé et souvent trop fleuri. […] Qu’auraient fait Platon, Démosthène, ou Thucydide même (s’il est question d’histoire), pour écrire ceci en style sublime ? […] Ce que nous avons dit de la description superficielle et banale nous amène à résoudre une question. […] Nous traiterons plus loin la question de la préciosité et de la facticité, qui sont l’écueil de cette méthode et le défaut des lignes ci-dessus.
Ratisbonne est trop jeune pour avoir suivi et connu M. de Vigny dans la plus grande partie de sa carrière, et il ne se pose point cette question : M. de Vigny, nature de tout temps élevée et digne, n’a-t-il pas lui-même changé avec les années, et n’a-t-il pas cessé, à un certain moment, d’être ce qu’on appelle aimable ?
Ici, point de méditation amère sur les choses de la vie, point de question trop pressante adressée aux doutes éternels de l’âme, point de retour douloureux et prolongé du poète sur lui-même ; le poète n’est plus que le dernier du temple, le plus humble et le plus fervent ; il chante, il s’exhale, il rayonne : Élevez-vous, voix de mon âme, Avec l’aurore, avec la nuit !
Et avec cela, comme au siècle précédent, la conversation, où toute matière était touchée, où, devant les femmes et par elles, jamais avec pesanteur, parfois avec profondeur, étaient agitées les plus sérieuses questions de morale et de religion, de politique et d’économie.
L’archaïsme et le latinisme s’effacent à la fois et se fondent dans l’aisance spontanée de la phrase française : si bien qu’à vrai dire les vestiges de la vieille langue passent à l’état de licences bizarres, et les formes latines tendent à devenir une question de style plutôt que de grammaire.
Selon eux, les questions de génération, d’âge, de temps ne doivent pas intervenir en Littérature et n’auraient aucune valeur comme argument de critique.
Mais comme dans ce mouvement d’habitude qui le fait remonter continuellement d’un groupe de faits à un autre groupe, il arrive en un rien de temps au fin fond des choses et à des questions comme celle-ci : « L’univers existe-t-il en dehors de nous ?
Question complexe, longue à démêler.
« Cet écrivain, jaloux de tout, disoit Bayle, n’a pu me le pardonner. » Ces paroles paroissent décider la question ; mais elles ne sont fondées que sur le rapport d’un anonyme, qui assure qu’on avoit souvent mis Bayle sur le chapitre des démêlés éclatans des deux plus célèbres refugiés François, qui s’étoient donnés auparavant des louanges réciproques dans leurs ouvrages.
J’ai cité Xénophon ; il ne sera question que de l’étendre et de l’approprier à nos temps.