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650. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XII : Distribution géographique (suite) »

Cependant les faits prouvent tout le contraire. […] Beaucoup d’îles volcaniques sont suffisamment anciennes, comme le prouvent les énormes dégradations qu’elles ont souffertes, de même que leurs strates tertiaires. […] On ne peut guère mettre en doute que cette règle ne soit vraie en général, bien qu’elle soit difficile à prouver. […] Ce que la géologie prouve, c’est seulement la persistance des types inférieurs, c’est-à-dire que la durée moyenne de leurs genres est plus longue que la durée moyenne des genres de types plus élevés ; mais si les documents géologiques constatent les créations et les extinctions de formes, ils ne peuvent établir leur filiation.

651. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

Non-seulement il y a lieu de distinguer les organes de la sensation des organes du mouvement ; mais on peut prouver par des expériences répétées que la sensation a ses organes distincts des organes de la perception. […] Non-seulement l’expérience démontre la correspondance entre les opérations psychiques et les actions physiques du cerveau et de l’organisme entier, mais elle prouve également la corrélation de ces forces diverses, corrélation en vertu de laquelle la dépense des unes occasionne une dépense équivalente chez les autres. […] Qu’est-ce que cela prouve contre le libre arbitre ? […] Quand il serait vrai que l’homme a toujours un motif de vouloir, qu’il « ne veut jamais en blanc », comme dit un de nos physiologistes, cela prouve qu’il se détermine, mais non qu’il est fatalement déterminé à vouloir.

652. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

Gœthe est le seul poète qui ait eu une faculté poétique à l’appui de chacune de ses compréhensions et de ses intelligences de critique, et qui ait pu dire à propos de tout ce qu’il juge en chaque genre : « J’en ferai un parfait échantillon, si je le veux. » Quand on n’a qu’un seul talent circonscrit et spécial, le plus sûr, dès qu’on devient critique, — critique de profession et sur toutes sortes de sujets, — est d’oublier ce talent, de le mettre tout bonnement dans sa poche, et de se dire que la nature est plus grande et plus variée qu’elle ne l’a prouvé en nous créant. […] Quoi qu’il en soit, M. de Laprade a pris la thèse au sérieux, et il s’est attaché à prouver méthodiquement que les machines ne sont pas poétiques ni conformes à l’idée primordiale du beau.

653. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Mélanges scientifiques et littéraires, (suite et fin.) »

Il tenait à prouver à tous qu’il savait écrire. […] Galilée a été traité avec égard dans son martyre ; il n’a pas été plongé dans un cachot, il n’a pas été soumis à la question rigoureuse ni à la torture pour avoir soutenu et prouvé que la terre tourne : que demandez-vous de mieux ?

654. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

Cela prouve du moins qu’il n’était guère en odeur de vertu. […] Ce mémoire daté du 25 novembre 4792 prouve qu’il s’occupait à consolider la République lorsque, sans motif et sans rapport préalable, on l’a décrété d’accusation… » De son côté, Talleyrand lui-même, dans des Éclaircissements publiés en l’an VII, avant sa sortie du ministère, voulant se laver de l’accusation d’avoir émigré, s’autorisait de la mission qui lui avait été confiée au début de la République : « Je fus envoyé à Londres, disait-il, pour la deuxième fois le 7 septembre 4792 par le Conseil exécutif provisoire.

655. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

« Il ne faut pas dire : « Il n’y a pas eu d’hommes d’État dans tel pays, car s’il s’y en était trouvé, ils se seraient élevés comme Cromwell, lequel a prouvé, ainsi que d’autres, qu’il n’était pas nécessaire d’être né sur le trône. » Cela n’était pas nécessaire pour lui, mais l’était pour d’autres qui, moins en état de s’élever comme lui, ou plus scrupuleux sur le choix des moyens, sont restés simples particuliers. […] Quand je jette un coup d’œil sur le passé, sur tout le non-succès de mes desseins, sur la perte de tant d’années, je me condamne, je me dis : « Il fallait prendre tel parti ; » puis je trouve qu’il a été si mal à propos de ne pas prendre ce parti que je me mets à examiner mieux les circonstances pour voir ce qui a pu faire obstacle : alors je me rappelle des choses qui me prouvent qu’en effet cette conduite qui eût été la plus sage n’a pas été praticable.

656. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « GLANES, PÖESIES PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN. » pp. 307-327

Je veux moins parler des ballades qui terminent le volume et y font appendice ; elles prouvent de l’habileté et ont même de la grâce, mais l’accent y est moins original. […] J’en suis aux critiques ; car moi aussi j’en veux faire, et par là, non moins que par mes éloges, prouver mon sérieux respect pour le talent de mademoiselle Bertin.

657. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Préface » pp. 1-22

. — En de pareils sujets, une théorie, surtout lorsqu’elle est fort éloignée des doctrines régnantes, ne devient claire que par des exemples ; je les ai donnés nombreux et détaillés ; que le lecteur prenne la peine de les peser un à un ; peut-être alors ce qu’au premier regard il trouvait obscur et paradoxal lui semblera clair ou même prouvé. […] Il est déjà prouvé que les grosses cellules pyramidales ne se rencontrent en grande abondance que dans les régions de l’écorce où les vivisections démontrent la terminaison d’un courant intellectuel et le point de départ d’un courant moteur : voilà une première découverte ; probablement elle en amènera d’autres

658. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Les dépenses assez modestes des divertissements qu’ils donnaient à la cour prouvent que, d’ordinaire, ils étaient simplement appelés à y jouer leurs canevas, sans grand appareil. […] Allez vous promener. » Dans Le Médecin volant, le capitan vient consulter Arlequin qui fait le médecin, et lui demande un remède pour le mal de dents : « Prenez une pomme, répond Arlequin, coupez-la en quatre parties égales : mettez un des quartiers dans votre bouche, et ensuite tenez-vous ainsi la tête dans un four, jusqu’à ce que la pomme soit cuite, et je réponds que votre mal de dents se trouvera guéri. » Voilà qui prouve bien ce que dit un de ses panégyristes : « qu’il avait plusieurs connaissances particulières des secrets de la nature52 ».

659. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

Il est au reste, inutile de faire remarquer ces mots : une terre que le roi m’a donnée ; ils prouvent, qu’outre les 200 000 francs dont nous avons vu le don, le roi avait ajouté le complément du prix de la terre, qui s’élevait à 50 000 francs. […] Il n’y a de fait prouvé dans ce que dit La Beaumelle que l’appel de madame de Maintenon près du roi, après le départ de madame de Montespan, ainsi que nous verrons tout à l’heure.

660. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Pensées de Pascal. Édition nouvelle avec notes et commentaires, par M. E. Havet. » pp. 523-539

Leur premier chapitre est de prouver la Divinité par les ouvrages de la nature. » Et continuant de développer sa pensée, il prétend que ces discours, qui tendent à démontrer Dieu dans ses œuvres naturelles, n’ont véritablement leur effet que sur les fidèles et ceux qui adorent déjà. […] Il démontre et développe toute la suite de son discours et de sa conception sans lutte et sans effort : il ne souffre point pour prouver.

661. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Saint Anselme, par M. de Rémusat. » pp. 362-377

Tout prouve qu’en entrant au cloître par cette porte, il y entra dans sa voie la plus naturelle de vocation, et qu’il y trouva le champ de culture le plus approprié à ses instincts et à ses talents. […] Le fait est que j’ai invariablement remarqué, pour mon compte, que s’il y a une certaine quantité et une certaine qualité d’esprits qui admettent, qui embrassent volontiers cet ordre métaphysique d’idées et croient les comprendre, il y a, pour le moins, une très grande moitié du monde, même du monde intellectuel, qui ne s’en trouve pas plus convaincue après qu’auparavant, et qui continue d’attendre la preuve après qu’on a prouvé.

662. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Les romans de M. Edm. de Goncourt » pp. 158-183

Ces faits nus, ou accompagnés de considérations et de narrations, qu’ils résument et qu’ils prouvent, ces faits soigneusement choisis, renseignant sur toutes les phases des personnages, arrivant aux moments essentiels de leur vie fictive, forment toute la contexture des romans de M. de Goncourt, sans lien presque qui les aligne, sans transition qui les assemble et les dénature par une relation logique. […] Il lui faut des faits pour prouver ses assertions générales, le désir qu’ont les menuisiers de ne travailler que pour le théâtre, une fois qu’ils ont goûté de cette gloriole, pour montrer la séduction que celui-ci exerce sur tout ce qui l’approche ; des faits pour trait final à une analyse de caractère, ou à la notation d’un changement moral ; la mère des Zemganno appelée en justice, ne voulant témoigner qu’en plein air, pour montrer le farouche amour de la bohémienne pour le ciel libre ; pour représenter la modification produite en Chérie par sa puberté, décrire en détail la gaucherie et la timidité subite de ses gestes.

663. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre premier. Considérations préliminaires » pp. 17-40

Il est vrai de dire aussi que nos rois ont, dans tous les temps, marché en avant de la civilisation européenne, parce qu’ils furent, dans tous les temps, guidés par cet admirable sentiment de la magistrature éminente attribuée à la nation française sur tous les peuples de l’Europe, magistrature qu’il est impossible de nier, puisqu’elle est prouvée par les excès mêmes où elle est souvent tombée, puisqu’elle est revêtue d’un signe extérieur, l’universalité de la langue. […] Au reste, l’impossibilité où est l’usurpation de pouvoir se consolider, et il n’est question ici que de cela, prouve en faveur des doctrines anciennes contre les doctrines nouvelles ; car l’utilité toute seule ne pourrait pas opérer les prodiges que l’on attend, et qui sont, en effet, nécessaires pour la stabilité des états.

664. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIX. Mme Louise Colet »

Et à commencer par son roman intitulé Lui, ce scandale, imité d’un autre scandale, dont les personnages, aux noms seulement défigurés pour qu’on les reconnaisse tous, ne vivent plus maintenant, à l’exception d’un seul… Ce qui prouve la radicale nullité des femmes, en fait d’invention, c’est qu’elles n’ont dans la tête qu’un roman et c’est le leur, celui de leur vie : Mme Golet n’a pas fait exception à cette loi. […] je ne me fie pas à ces récits qui, s’ils étaient vrais, ne prouveraient que l’épouvantable anarchie des intelligences et la nuit qui a remplacé, dans la conscience humaine, l’impérieuse lumière de la fierté et des devoirs !

665. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lawrence Sterne »

Stapfer, qui y a regardé, prouve que le reproche de Byron n’a pas le moindre fondement, et que personne n’a le droit de l’articuler. […] Stapfer montre que Rabelais, le grand Rabelais, à qui les esprits qui contestent Sterne ne refusent pas le respect, n’est pas moins déraisonnable et inintelligible, à certaines pages de son Épopée, que Sterne à certaines pages décousues de son roman de Tristram Shandy ; mais il prouve à merveille que ni la valeur ni le vrai génie de Sterne et de Rabelais ne sont dans ces pages.

666. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

Plusieurs de ces emprunts sont très contestables ; les autres, fussent-ils plus nombreux encore et mis bout à bout, ne prouvent pas grand’chose contre l’originalité de ce qui est essentiel dans le « dolce stil nuovo » ; ce sont des matériaux ; l’esprit est bien italien. J’espère le prouver dans un ouvrage (en préparation, pour paraître en 1912) sur les origines de la littérature italienne.

667. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVIII et dernier. Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. »

Le mot célèbre de Malebranche, qu’est-ce que cela prouve ? […] Enfin, les compliments et les harangues, auxquels est condamné un homme en place, et où on doit lui prouver méthodiquement qu’il est un très grand homme, sont mis par lui-même au rang des fables ennuyeuses.

668. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLVIII » pp. 188-192

Il s’est jeté dans le moyen âge aujourd’hui à la mode ; il s’est appliqué à deux points : 1° à prouver que l’Imitation de Jésus-Christ est bien de Gerson, ce qui restera toujours très-douteux ; 2° à réhabiliter les vieux mystères ou pièces dramatiques de nos pères.

669. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XII. Du principal défaut qu’on reproche, en France, à la littérature du Nord » pp. 270-275

On pourrait pousser beaucoup plus loin ces développements ; mais il suffit de prouver que le goût, en littérature, n’exige jamais le sacrifice d’aucune jouissance : il indique, au contraire, les moyens de les augmenter ; et loin que les principes du goût soient incompatibles avec le génie, c’est en étudiant le génie qu’on a découvert ces principes.

670. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bataille, Henry (1872-1922) »

Francis Jammes, ce que prouvent les dates des poèmes contenus dans la Chambre blanche.

671. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 348-354

A-t-il pu imaginer qu’on adopteroit ses decisions, lorsqu’on l’a vu vingt fois s’efforcer de prouver que ce premier Poëte de notre Nation n’est pas si infaillible qu’on le pense ; que ses Ouvrages ne sont pas exempts de fautes contre la Langue & le goût ; qu’il a avancé des erreurs & des mensonges ; qu’il est injuste dans presque toutes ses critiques, indécent & atroce dans ses diatribes ; que tous ses Opéra sont détestables ; que plusieurs de ses Comédies n’ont d’autre mérite que celui de la versification ; que quelques-unes de ses Tragédies sont médiocres ; que ses Histoires sont remplies de faussetés, ses Satires de calomnies, ses Romans d’impiétés ?

672. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 139-145

Linguet dans le pays étranger, & les écarts qui en ont été la suite, sont le fruit de ces persécutions scandaleuses, qui prouvent qu’il n’y a jamais eu de Secte plus intolérante, plus vindicative, plus tyrannique, plus inhumaine, que celle dont les bannieres ont pour cri les noms de tolérance & de liberté.

673. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VIII. La Fille. — Iphigénie. »

La religion chrétienne est si heureusement formée, qu’elle est elle-même une sorte de poésie, puisqu’elle place les caractères dans le beau idéal : c’est ce que prouvent nos martyrs chez nos peintres, les chevaliers chez nos poètes, etc.

674. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XII. L’homme touffu »

Par la suite il lui confia une colonne à commander car Daouda avait prouvé, aux dépens même du roi, qu’il était brave et qu’il tirait adroitement de l’arc.

675. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de l’Évangile » pp. 89-93

Or, Michelet sait bien, au fond de sa conscience d’historien (et les embarras de son livre, et le vague tourment de sa pensée dans les conclusions de ce livre, le prouvent avec éloquence), que ce n’est pas aux femmes de la Renaissance qu’une société qui fut chrétienne peut rester aujourd’hui sans périr !

676. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Saint-Marc Girardin »

À cette époque, il est vrai, l’Amérique n’avait pas encore publié la Case de l’Oncle Tom, mais cet ouvrage, qui est moins un livre qu’autre chose, serait-il même un livre grand comme sa renommée, qu’un livre isolé ne prouve rien de plus que la force individuelle de celui qui l’a écrit, et la littérature américaine n’en resterait pas moins une littérature d’avortement, l’amas confus d’organes ébauchés qui ne constituent pas la vie.

677. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

André Chénier s’en scandalise et prouve ainsi son âme républicaine. […] Par parenthèse, cela prouve qu’il n’ignorait pas totalement le grec, quoi qu’on en ait dit. […] C’est bien possible, et cela prouverait d’abord qu’il n’était pas snob. […] Mais qu’est-ce que cela prouve ? […] Rien ne prouve mieux sa noblesse et sa hauteur de vues.

678. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

Zola, s’il vous en souvient, s’est efforcé de prouver que la littérature tend, depuis les âges les plus reculés, au naturalisme, lequel en est la fin nécessaire, et que tous les progrès de l’art d’écrire ont abouti fatalement aux Rougon-Macquart. […] Cet ingénieux paradoxe, je l’accepte, car il me sert ; il pourrait prouver une fois encore quelle vertigineuse décadence suivit notre langue depuis le quinzième siècle. […] Tout au contraire, je crois avoir suffisamment prouvé par des extraits que, dans son admirable Traité de poésie, M. de Banville a préconisé toutes les réformes rythmiques que nous avons le courage de réaliser, en ce moment, mes amis et moi.

679. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Ce qui le prouve, c’est la vivacité de son désappointement quand Rabelais tourna le dos à la Réforme, et en vint, comme dit Henri Estienne, jusqu’à jeter des pierres dans le jardin des réformés. […] Que prouvent toutes ces anecdotes douteuses comme faits, sinon comme impressions populaires : la niche de saint François, l’usage des coups de poing donnés aux bacheliers nouvellement reçus, la promenade sous les fenêtres du chancelier Duprat, les poisons pour le roi et pour la reine, les trois ou quatre manières bouffonnes dont on le fait mourir ? que prouve cette renommée de mystificateur, sinon que l’humeur joyeuse qui déborde dans l’écrivain a été le caractère même de l’homme, et que Rabelais n’a guère moins ri lui-même qu’il n’a fait rire de ses écrits ?

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