On sait comment il y fut reçu, les scènes qui l’y accueillirent dans la soirée du 30, cet accès de colère qu’il eut à essuyer de la part de M. le Dauphin, et dont ce prince lui a demandé ensuite pardon comme chrétien et comme homme. […] Ce prince bienveillant et faible, et qui appréciait avec cœur des services dont il n’avait pas su profiter, lui fit cadeau de l’épée qu’il portait, en lui disant : « Monsieur le maréchal, je vous remets, en témoignage de haute estime, l’épée que je portais quand je voyais les troupes françaises. » Parole qui fait sourire, mais qui est touchante d’intention dans sa modestie même et sa faiblesse.
Fréret, esprit ferme, judicieux, sagace, le prince des critiques en histoire, veut rétablir sur des bases sûres ou probables l’antique chronologie, et il se trouve en présence de divers témoignages qu’il compare et qu’il discute. […] Un voyage en Orient était à cette date une grande chose : là où Chateaubriand ira bientôt en cavalier et en gentilhomme, Byron en grand seigneur, Lamartine en émir et en prince, Volney se proposait d’aller un bâton blanc à la main.
Je veux que les princes et leurs ministres en reconnaissent un, et même un Dieu qui punisse et qui pardonne. […] La fameuse mosaïque du palais des princes Barberins à Palestrine représente dans sa partie supérieure un pays de montagnes, avec des chasseurs et des animaux : dans la partie inférieure, le Nil qui serpente autour de plusieurs petites îles.
Vous dites que trois bons peintres ont fait trois mauvais tableaux, et que je me fais scrupule de les dénoncer au prince qui les a fait travailler. […] Or si un grand prince, une grande princesse commandait à M. de Voltaire un ouvrage et que l’exécution ne répondît ni au nom de l’auteur ni au nom auguste qui l’aurait ordonné, ne croyez-vous pas qu’il serait bien naturel à moi de chercher les moyens de me dispenser de déférer cet ouvrage à celui à qui il est destiné ?
Ces images, belles à la vérité, mais l’ouvrage de l’esprit qui cherche à peindre, et non du sentiment qui ne veut qu’exprimer, peuvent-elles être comparées à la simplicité touchante de l’Écriture, à la tristesse profonde et vraie avec laquelle le prince jeune et mourant se présente aux portes de la mort ? […] Le Petit Carême du père Massillon suffira pour apprendre à nos orateurs chrétiens et à leurs juges, combien la véritable éloquence de la chaire est opposée à l’affectation du style ; nous les renvoyons surtout au sermon sur l’humanité des grands, que les prédicateurs devraient lire sans cesse pour se former le goût, et les princes pour apprendre à être hommes.
Nous voilà parvenus au siècle de Louis XIV, car tant que Mazarin vécut, Louis XIV ne régna point ; le prince n’exista qu’à la mort du ministre. […] Les premières sont sous l’autorité immédiate du prince ; les secondes se discutent et s’approfondissent en secret sous l’œil calme et sévère de la justice.
Il ramassa bien vite l’acte dans sa poche, prêt à s’en aller, lui aussi, quand Frédérique revint, cette fois accompagnée du petit prince. […] Ce sont deux moralistes, deux connaisseurs du cœur humain, deux princes, deux rois de l’éloquence. […] Séverine allait ainsi jusqu’aux dernières limites de l’amour et du pardon ; le prince, jusqu’aux dernières limites de la passion et de l’aveuglement. […] d’horreur qui accompagnèrent la sortie du prince. […] Je fis tirer le coup de pistolet au moment où le prince allait sortir.
Nous devons surtout signaler deux documents confidentiels, où est rapportée avec beaucoup de détails la conduite de Bonaparte envers Bernadotte au 18 brumaire et après l’élection du maréchal comme prince royal de Suède : on comprend assez de quelle part nous viennent ces révélations, dont les deux personnages intéressés avaient seuls le secret.
« Parmi les soggetti, les sujets, sortis de mon débile cerveau, dit-il, c’est celui qui a été le plus généralement accepté par les comédiens, le plus applaudi du roi de France, des princes de Savoie et d’Italie et de tout le monde. » Elle continua à servir de canevas pour la comédie improvisée, ainsi qu’on peut s’en assurer, du reste, par une analyse de ce canevas, différent de la pièce en plus d’un point, que Cailhava a publiée25 et qu’il a donnée à tort pour l’analyse de l’œuvre même de Beltrame.
La Fontaine met en Europe la scène où il suppose que fut fait le récit de cette aventure, récit que les Orientaux mettent dans la bouche du fameux Gengiskan, à l’occasion du Grand Mogol, prince qui dépendait en quelque sorte de ses grands vassaux.
Monsieur De Thou, dont je ne ferai que traduire le récit, étoit un homme revétu d’une grande dignité, qui donnoit lui-même au public l’histoire d’un prince mort depuis un petit nombre d’années, et dont il avoit approché avec familiarité.
Suetone et Dion nous apprennent que ce prince étoit si sçavant dans l’art de la déclamation, qu’il avoit joüé les premiers rolles dans les tragedies de Canacée, d’Oreste, d’Oedipe et d’Hercule furieux.
En amour comme en religion, avec les femmes comme avec Dieu, ce prince était le plus grand donneur de paroles pour ne pas les tenir qui ait jamais existé, alors que la fierté de la parole donnée existait encore, et que l’outrage n’avait pas vieilli de l’ancien mot de foi mentie.
Un autre chambellan leur décrit en ces termes l’abattement du prince : « Le roi n’eut pas plutôt jeté les yeux sur ce fatal anneau, que, la mémoire lui revenant tout à coup, il se rappela le mariage qu’il avait secrètement contracté avec Sacountala, s’accusa de l’avoir repoussée avec tant de cruauté et d’injustice, et, depuis ce temps, il est livré au plus amer repentir ; il a les plaisirs en horreur ; il se refuse, contre son habitude, à recevoir chaque jour les hommages de son peuple. […] Vertueuse Sacountala, noble enfant, prince magnanime, ou plutôt la fidélité même, la fortune, la puissance réunies : voilà le trio enchanteur sur lequel se promènent avec avidité mes regards satisfaits. […] Le lieu de la scène était ordinairement, ou un site choisi en rase campagne, ou une cour du palais des princes.
C’est pour enseigner la vertu à tous, chefs et soldats, citoyens et cités, sujets et princes, que Xénophon écrit l’histoire. […] Nous ne lui savons que deux adeptes bien connus qui l’aient professée, non dans une improvisation rapide, mais dans des œuvres laborieusement méditées, l’éminent jurisconsulte que la mort vient d’enlever à la présidence du Sénat, et le prince auteur d’une récente Histoire de César. […] Le savant qui se rend compte des nécessités de l’époque remarque judicieusement que la politique de Louis XI était celle de tous les princes de son temps.
Sa vie est pleine d’agréments : il a façonné selon ses désirs la jolie résidence où il a pris racine, et dont il est plus souverain que l’excellent prince qui s’honore d’être son ami. […] Les princes, les prélats et les villes tendaient à l’accroissement de leur puissance locale, aux dépens de la puissance impériale affaiblie et chancelante. […] Dans leurs tendances, et nullement dans celles des princes de l’époque […] était le véritable avenir de l’Empire allemand. […] Des deux jeunes princes, le cadet, Constantin, d’âme inquiète, de cœur sensible, était destiné à de romanesques et douloureuses aventures. […] Il dirigeait de haut l’éducation du prince héritier.
Une fois entre autres, étant assis à côté du maire de Beaune, le maire de Châtillon qui était à la gauche du maire de Beaune, se trouvant dans un moment d’enthousiasme, se leva et s’adressa au prince : Monseigneur, à la santé de Votre Altesse et de tous vos illustres aïeux ! […] Le prince les sépara. […] M. le colonel eut d’emblée, pour officiers subalternes, princes, ducs, marquis, etc. […] Dépouillons nos femmes, enrichissons des filles perdues ; ne gardons du beau tragique usé qu’un peu de comique larmoyant ; du haut comique, que des farces et des parades : nous bâtirons les théâtres chez nous ; nos jeunes parasites barbouilleront les pièces ; et nous, marguilliers, échevins, magistrats, officiers généraux, ducs et princes même, nous y jouerons, si l’on veut, les rôles d’Arlequin, Scaramouche, Pierrot, etc.
M. le prince Mestscherski s’est posé la question, je le crois bien ; mais il a passé outre, et il n’avait pas le choix.
Un prince lui en ayant fait des reproches : Oh !
Scène entre le charlatan, le prince et un plaisant de la cour.
Saint Marc, toutefois, était disciple de saint Pierre, et plusieurs ont pensé qu’il a écrit sous la dictée de ce prince des apôtres.
Après l’avoir fait prince de l’académie de saint Luc, ils parlent encore avec éloge de son mérite, en appuïant un peu trop néanmoins sur la foiblesse du coloris de ce grand poëte, quoiqu’il vaille mieux que celui de bien des grands maîtres de l’école romaine.
III Oui, se vanter — du fond de sa vieillesse de femme, — cet antre vide, — se vanter plus que d’avoir aimé, se vanter d’avoir été aimée, et avec les noms à l’appui, — tout au long, — des noms d’évêques, — de princes, — de littérateurs, — de savants, — de membres du Parlement d’Angleterre, couronnés enfin, tous ces noms, qui passent dans le grand défilé de la Revue des Morts, à minuit — par le nom d’un homme de génie, attaché, dans un ridicule immense, au pilori de ces Mémoires, cela ne devait-il pas suffire à l’inflammation de la tête d’une femme qui n’a jamais compris l’amour que comme Aspasie, et qui a toujours cherché son Périclès ?
Il y en a qui ne mourront jamais que de vieillesse, comme Arlequin, ou qui ne se brûleront la cervelle qu’avec… des truffes ; qui vivent plantureusement, heureux comme des bourgeois, — car on ne dit plus : heureux comme des princes !
Assurément, une si profonde vulgarité ne valait guères la peine d’occuper le loisir d’un esprit qui a le sens pratique et résolu des choses, et dont le livre (s’il l’était pas une étude de rhéteur) devait être une espèce le Traité du prince, élevé à la hauteur des périls que court la civilisation elle-même à cette heure, et armer l’État, puisqu’il en veut la prépondérance, contre les révolutions ou l’esprit révolutionnaire qui le diminuent chaque jour un peu davantage, en attendant qu’ils l’aient renversé !
devaient-ils aller déposer une seconde pétition des droits au pied du trône, prodiguer une seconde fois des subsides en échange d’une seconde cérémonie vaine, ensuite prendre leur congé, jusqu’à ce que, après dix autres années de fraude et d’oppression, leur prince demandât un nouveau subside et le payât d’un nouveau parjure ? […] Le soleil brûlant, l’étrange végétation de cocotiers et de palmiers, le champ de riz, le réservoir d’eau, les arbres énormes, plus vieux que l’empire Mogol, sous lesquels s’assemblent les foules villageoises, le toit de chaume de la hutte du paysan, les riches arabesques de la mosquée où l’iman prie la face tournée vers la Mecque, les tambours et les bannières, les idoles parées, le pénitent balancé dans l’air, la gracieuse jeune fille, avec sa cruche sur la tête, descendant les marches de la rivière, les figures noires, les longues barbes, les bandes jaunes des sectaires, les turbans et les robes flottantes, les lances et les masses d’armes, les éléphants avec leurs pavillons de parade, le splendide palanquin du prince, la litière fermée de la noble dame ; toutes ces choses étaient pour lui comme les objets parmi lesquels sa vie s’était passée, comme les objets qui sont sur la route entre Beaconsfield et Saint-James Street. […] Were they to lay a second Petition of Right at the foot of the throne, to grant another lavish aid in exchange for another unmeaning ceremony, and then to take their departure, till, after ten years more of fraud and oppression, their prince should again require a supply, and again repay it with a perjury ? […] The burning sun, the strange vegetation of the palm and cocoa-tree, the rice-field, the tank, the huge trees, older than the Mogul empire, under which the village crowds assemble, the thatched roof of the peasant’s hut, the rich tracery of the mosque where the imaun prays with his face to the Mecca, the drums and banners and gaudy idols, the devotee swinging in the air, the graceful maiden, with the pitcher on her head, descending the steps to the river-side, the black faces, the long beards, the yellow streaks of sect, the turbans and the flowing robes, the spears and the silver maces, the elephants with their canopies of state, the gorgeous palanquin of the prince, and the close litter of the noble lady, all those things were to him as the objects amidst which his own life had been placed, as the objects which lay on the road between Beaconsfield and Saint-James street. […] Last of all came the prince of Wales conspicuous by his fine person and noble bearing.
Il loue encore le prince d’être l’évêque extérieur, comme on disait de Constantin, de se montrer également éloigné du relâchement et de la sévérité ; et parlant des pays où l’accusation d’irréligion se renouvelle sans cesse parce qu’elle est toujours sûre d’être écoutée : « Que dis-je ? […] Fidèle à son prince, le sénateur de Maistre partit de Chambéry le lendemain 23 ; désirant néanmoins juger par lui-même de l’ordre nouveau, et profitant d’un décret de sommation adressé aux émigrés, il revint au mois de janvier 93 : c’est durant ce séjour hasardeux qu’il eut sans doute à faire usage, pour sa justification, de la lettre ministérielle dont on a parlé. […] Il rappelle toutefois que, lorsqu’on parlait des prisonniers d’État renfermés à Miolans, unique prison de ce genre en Savoie, on était plutôt tenté de s’en prendre au trop de clémence du prince ; que trop souvent les prisons d’État autorisaient les erreurs de cette clémence, qu’elles dérobaient celui qui était plutôt dû au gibet ou aux galères, « et faisaient oublier cette maxime d’un homme célèbre, la plus belle chose peut-être que les hommes aient jamais dite : La justice est la bienfaisance des rois. » — Plus loin, à propos des prisons de Chambéry, il se plaît à faire ressortir le témoignage favorable de l’envoyé du Ciel, Howard. […] C’est bien pire aujourd’hui, puisqu’alors il y avait des rois, des princes, des seigneurs, des parlements, en un mot tout ce qu’il fallait pour faire la besogne après la folie passée ; mais à présent que tout le royaume est en loques, ce sera le diable à confesser pour tout refaire. […] Un soir, à Pétersbourg, le prince Viasemski entra chez M. de Maistre, qu’il trouva dormant en famille, et M. de Tourguenef, qui était venu en visite, voyant ce sommeil, avait pris le parti de dormir aussi ; le prince, homme d’esprit et poëte, rendit ce concert d’un trait : « De Maistre dort, lui quatrième (à quatre), et Tourguenef à lui tout seul. » Cela fait une jolie épigramme russe, mais les épigrammes sont intraduisibles ; il faut nous en tenir à notre La Fontaine : Son chien dormait aussi, comme aussi sa musette.
Les uns ont crû qu’il avoit voulu amuser son siecle par une description ingénieuse et intéressante de la guerre de Troye : les autres, qu’il n’avoit prétendu qu’exciter l’admiration de ses lecteurs pour la valeur surprenante de son héros : d’autres enfin, qu’il n’avoit eu en vûe que les moeurs, et que dans une fable fort simple au fonds, quoique vaste par ses ornemens, il avoit voulu faire sentir à la Grece combien lui importoit la bonne intelligence des princes qui la gouvernoient. […] Des héros Les dieux ne sont dans l’iliade que des personnages épisodiques : les véritables acteurs sont d’une part, les rois et les princes de la Grece, accompagnés chacun de leurs troupes particulieres, et de l’autre, les troyens avec leurs alliés, tant princes que capitaines et que soldats. […] Tel que l’yvoire le plus blanc qu’une femme de Méonie ou de Carie a peint avec la plus éclatante pourpre, pour en faire les bossettes d’un mords ; elle le garde chez elle avec soin ; plusieurs braves cavaliers le voyent avec admiration et d’un oeil d’envie ; mais il est réservé pour quelque prince ou pour quelque roi ; car ce n’est pas une parure vulgaire, et elle fait en même tems l’ornement du cheval, et la gloire du cavalier. […] D’ailleurs ce prince, si nous en croyons Horace, se connoissoit si mal en vers, qu’il acheta fort cher le poëme ridicule de Cheriles ; et à regarder le peu de goût qu’il avoit pour la poësie, on auroit juré qu’il avoit respiré en naissant, l’air grossier de la boeotie. […] Pour Aristote, je croirois que peut-être a-t-il voulu flatter son prince, si son art poëtique est postérieur au goût d’Alexandre pour l’iliade.
C’est encore lui qui, chargé de jouer le rôle d’un prince généreux, et ayant à dire à un personnage : « Je t’accorde cent louis sur ma cassette, » ajoutait tout haut : « Tu m’en feras un reçu. […] — Mais oui, répondit T…, je sors en ce moment de chez le prince… — De chez le prince Eugène. […] — Qu’on m’enlève cette piquette, dit M***. — Ma chère enfant, ajouta-t-il— en s’adressant à la danseuse volontairement ou non le prince nous a trompés ; — il faut jeter ce vin à la rue. […] Au premier verre qui lui fut servi, M*** reconnut son fameux retour des Indes acheté au prince russe. […] — Tu as raison, dit Victorine, je vais faire atteler : je ferai le tour du prince.
Guerrier ne craint pas de nous présenter cette nomination à l’archevêché de Cambrai, — lequel valait alors de 150 000 à 200 000 livres de rentes, et conférait les titres de duc et de prince de l’empire, — comme une marque de défaveur, pour ne pas dire un commencement de disgrâce. […] Ce qui est plus grave, comme pouvant avoir des conséquences plus graves, c’est peut-être de présenter aux yeux d’un jeune roi les leçons de la piété monacale comme de vives images de la réalité : « Non, sire, un prince qui craint Dieu n’a plus rien à craindre des hommes. […] De pareils enseignements, jadis, avaient fait du père, le duc de Bourgogne, le prince dévot que l’on sait, capable au besoin, et pour le grand désespoir de Fénelon, il est vrai, de risquer pieusement la perte de dix batailles plutôt que de « loger dans un couvent de filles ». Et, quoi qu’on ait pu dire depuis de ce prince enlevé prématurément, je ne saurais affirmer que ce fut un malheur pour la France que de n’avoir pas connu le règne de l’élève de Fénelon. […] Fréron est le continuateur, et presque aussi goûté par le public, de ce fameux abbé Desfontaines, un très vilain personnage, il est vrai, mais le prince du journalisme littéraire au xviiie siècle.