Marguerite de Valois étoit cependant en droit de prétendre aux éloges de ses Contemporains.
On chercheroit en vain chez lui ce ton prétendu philosophique, qui n'est que hardi.
La tactique ordinaire des réformateurs qui apparaissent dans l’état religieux que nous venons de décrire, et qu’on peut appeler « formalisme traditionnel », est d’opposer le « texte » des livres sacrés aux « traditions. » Le zèle religieux est toujours novateur, même quand il prétend être conservateur au plus haut degré. […] Il montre bien aux pharisiens qu’avec leurs traditions ils altèrent gravement le mosaïsme ; mais il ne prétend nullement lui-même revenir à Moïse.
« Vous prétendez, madame, que le nous parle de cette autorité inhérente à la personne, distincte de celle qui naît du pouvoir donné par la république, et que je vous en dis quelque chose qui n’ait jamais été dite. […] L’auteur annonce, au début, qui y reprend ce qui a déjà été dit entre eux, pour en faire un tout avec ce qu’il va ajouter, « La gloire et les triomphes de Rome, lui dit, l’auteur, ne suffisent pas à votre curiosité ; elle me demande quelque chose de plus particulier et de moins connu ; après voir vu les Romains en cérémonie, vous les voudriez voir en conversation et dans la vie commune… Je croyais, en être quitte pour vous avoir choisi des livres et marqué les endroits qui pouvaient satisfaire votre curiosité ; mais vous prétendez que j’ajoute aux livres… La volupté qui monte plus haut que les sens, cette volupté toute chaste et tout innocente, qui agit sur l’âme sans l’altérer, et la remue ou avec tant de douceur qu’elle ne la fait point sortir de sa place, ou avec tant d’adresse qu’elle la met en une meilleure, cette volupté, madame, n’a pas été une passion indigne de vos Romains.
On prétendit que sa tête se troublait souvent, et l’on ne sut si cette femme qui lui avait parlé en était une ou un fantôme. » On conçoit pourquoi mademoiselle de Montpensier a l’air de croire à la simple apparition d’un fantôme de femme qui s’évanouit sans rien dire à madame de Montausier. Mademoiselle ne voulait pas, par respect pour le roi, paraître savoir ni ce que c’était que le prétendu fantôme, ni ce qu’il avait à dire de si terrible à madame de Montausier.
Je ne prétends pas que les explications données par la critique de M. […] L’avenir se moque très bien de ceux qui le prédisent, mais il n’en est pas moins vrai que le génie grec est cette raison avec laquelle les têtes païennes de ce temps, qui rabâchent le mot de Socrate, prétendent expliquer l’univers.
Or, encore, quelques gouttes d’essence, fussent-elles de l’ambre le plus pur, filtrées avec beaucoup de peine et en trop petit nombre pour parfumer autre chose que le mouchoir de poche d’un homme d’esprit, ne suffisent pas pour mériter ce nom glorieux et sévère de moraliste auquel Vauvenargues prétendit et qu’on ne lui a pas assez marchandé. […] La gloire des lettres, presque toujours si vaine quand elle n’est pas du plus haut parage, l’attirait avec empire, et c’était peut-être par là qu’il avait pris Voltaire, Voltaire charmé de voir un gentilhomme venir aux lettres et se détourner de ce métier des armes, exécré par les philosophes, qui prétendent que la guerre est une barbarie, et qui croient dire, en disant cela, une chose profonde.
Et il y a plus, je prétends que la chanson, chez Collé, n’était nullement son vrai génie. […] Honoré Bonhomme vient de nous en faire goûter quelques gouttes encore, mais je prétends les avoir dégustées mieux que lui.
Or, encore quelques gouttes d’essence, fussent-elles de l’ambre le plus pur, filtrées avec beaucoup de peine, et en trop petit nombre pour parfumer autre chose que le mouchoir de poche d’un homme d’esprit, ne suffisent pas pour mériter ce nom glorieux et sévère de moraliste auquel Vauvenargues prétendit et qu’on ne lui a pas assez marchandé. […] La gloire des lettres, presque toujours si vaine quand elle n’est pas du plus haut parage, l’attirait avec empire, et c’était peut-être par là qu’il avait pris Voltaire, Voltaire charmé de voir un gentilhomme venir aux lettres et se détourner de ce métier des armes, exécré par les philosophes qui prétendent que la guerre est une barbarie, et qui croient dire, en disant cela, une chose profonde.
En racontant la vie de Milton, c’est Milton — et pas plus — que M. de Guerle a prétendu nous donner ; c’est cette toute-puissante unité humaine qui s’appelle Milton, et qu’il compare, dans sa préface, non sans éloquence, au chêne tordu et dépouillé qui s’élève seul sur une colline aride et désolée, dans le plus saisissant des paysages de Ruysdaël. […] Et pourtant ce n’étaient là encore que les circonstances extérieures de sa vie, ce n’était là que le milieu, comme on dit maintenant, dans lequel l’âme plonge, prétendent-ils, comme une racine dans la terre.
Une derniere preuve que les Latins n’avoient pas prétendu regarder dormitare comme desidératif, c’est qu’ils avoient leur dormiturire destiné à exprimer ce sens accessoire. […] Robert Etienne à la vérité a rapporté à l’indicatif le prétendu futur du subjonctif ; mais il n’a pas osé en dépouiller entierement celui-ci, il l’y répete en mêmes termes. […] Nous ne prétendons pas donner ici une liste exacte de tous les gallicismes ; nous ne le devons pas, & l’exécution de ce projet ne seroit pas sans de grandes difficultés. […] Malgré cette distinction de la science grammaticale & de l’art grammatical, nous ne prétendons pas insinuer que l’on doive ou que l’on puisse même en séparer l’étude. […] M. l’abbé Girard prétend (vrais princ.
La Pluralité des Mondes, Guliver, Micromégas, en sont une preuve certaine ; mais nous ne savons pas en quoi Moliere lui a de pareilles obligations, à moins qu’on ne prétende parler d’une scene des Femmes savantes, qui paroît être une imitation d’une scene du Pédant joué.
sur mon cœur cessez de rien prétendre ; Cessez de le faire souffrir : Le Ciel ne l'a pas fait si sensible & si tendre Pour aimer ce qui doit périr.
Vous prétendez être intéressant, dramatique, profond, tracer de fiers portraits qui se détachent de votre récit comme d’une toile et se gravent dans la mémoire, ou des scènes qui émeuvent ; eh bien ! tenez pour certain que vous ne serez rien de tout ce que vous prétendez être, que vos récits seront forcés, vos scènes exagérées, et vos portraits de pures académies. […] Il fallait ici un prétendu antagoniste au premier Consul pour donner au guerrier d’Égypte le facile honneur des triomphes : M. […] Bien faire sans rien prétendre était, à tous les rangs et à tous les postes, sa seule ambition. […] Mais se sauver seul, en laissant au-delà des mers ceux qu’il avait ainsi compromis, était une cruauté, une lâcheté même, prétendaient certains détracteurs ; car il en a toujours eu, et très près de sa personne, même aux époques les plus brillantes de sa carrière !
Les Philosophes qui sont si habiles à rechercher, & si impitoyables à condamner les moindres fautes des Empereurs Chrétiens, prétendent-ils qu’on ferme les yeux sur des extravagances choquantes, parce qu’il leur plaît de déclarer qu’un tel Prince est de leur Secte, & par conséquent absous de tout ce que la raison & le bon sens peuvent lui reprocher ?
Ce ne seroit pas un titre pour prétendre à la célébrité, s'il n'eût composé plusieurs autres Ouvrages qui font honneur à sa plume.
Grands du Siecles, écoutez ; fiers de vos avantages, Prétendez-vous par eux asservir nos hommages ?
Pour pouvoir déchiffrer, il faut d’abord connaître la langue : Viète, il est vrai, a prétendu pouvoir s’en passer ; mais cela paraît bien difficile, pour ne pas dire impossible. […] Quelques-uns prétendent que l’élision est une licence poétique, et d’autres, qu’elle est absolument nécessaire pour l’harmonie. […] Prétendre que des préceptes froids et didactiques donneront le moyen d’être éloquent, c’est seulement prouver qu’on est incapable de l’être. […] Le plaisir qui résulte de cette harmonie est-il purement arbitraire et d’habitude, comme l’ont prétendu quelques écrivains ? […] On prétend, il est vrai, que les mêmes moyens doivent être présentés différemment aux différents juges, et que par cette raison on est obligé, dans un plaidoyer, de tourner de différents sens la même preuve.
M. de Faramond prétendit évoquer des « hommes ». […] Ce voile discursif, l’auteur du Roi Candaule a prétendu le rejeter. […] Jamais, en aucun temps, quoi que vous prétendiez, une forme devenue formule n’a pu servir l’idée. […] Mais non, je prétends faire au poète de Cyrano la partie belle. […] Mais si vous supprimez ce retour périodique, et c’est bien là ce que vous prétendez faire, n’est-ce pas ?
de Port-royal, tous cartésiens : ce n’est pas qu’ils prétendissent que toutes les idées sont créées avant nous. […] On a prétendu ridiculement qu’il avoit attaché un homme en croix & qu’il l’avoit tué, pour mieux exprimer le Christ mourant. […] Un poëte à dit à ce sujet, dans une épître sur l’agriculture : J’aime assez saint Bénoît, il prétendit du moins. […] On l’y reçoit très-mal : il prétend qu’on l’a insulté : plainte sur le champ, de sa part, au parlement. […] On prétend que l’original de la lettre étoit entre les mains du cardinal de Noailles.
Il a voulu aussi ajouter des synonymes à ceux de M. l’Abbé Girard ; mais cette tentative n’a servi qu’à faire mieux sentir la supériorité de celui qu’il a prétendu enrichir.
Nous ne prétendons pas imputer entiérement ces défauts au Traducteur.
Or, Bernier, homme de sens, qui a beaucoup vu, et qui, en vertu même d’un sage scepticisme, est devenu plus ouvert à des doctrines supérieures, croit devoir avertir son ami et camarade, qui, en passant par le cabaret, est resté plus qu’il ne croit dans l’école ; le voyant prêt à vouloir s’enfoncer dans une philosophie abstruse et prétendre à expliquer physiquement la nature des choses et celle même de l’âme, il lui rappelle que c’est là une présomption et une vanité d’esprit fort ; mais si cette explication directe est impossible, et si connaître en cette manière son propre principe n’est pas accordé à l’homme dans cet état mortel, néanmoins, ajoute-t-il en terminant, nous devons prendre une plus haute idée de nous-mêmes et ne faire pas notre âme de si basse étoffe que ces grands philosophes, trop corporels en ce point ; nous devons croire pour certain que nous sommes infiniment plus nobles et plus parfaits qu’ils ne veulent, et soutenir hardiment que, si bien nous ne pouvons pas savoir au vrai ce que nous sommes, du moins savons-nous très bien et très assurément ce que nous ne sommes pas ; que nous ne sommes pas ainsi entièrement de la boue et de la fange, comme ils prétendent. — Adieu. […] Les anciens prétendaient à tort que les temps des solstices étaient des temps de calme.
on ne prétend rien ôter que de faux, on ne veut y remettre que la vérité de la physionomie et l’entière ressemblance.. […] Il prétendait « qu’il y avait de l’ours au fond de tout cela. » Le fait est qu’il se retourna souvent dans son lit pendant ses vingt-cinq dernières années ; il changea beaucoup de place sans se fixer nulle part. […] On prétend qu’elle est la moins poétique ; moquez-vous de ceux qui mettent la poésie à toute sauce et quilaissent la morale et le bonheur pendus au croc.
Le jeune duc de Savoie apprenait vers ce temps que sa mère prétendait le marier à l’infante de Portugal, avec perspective pour lui d’être roi par la suite, ou plutôt le mari de la reine, dans un lointain et perpétuel exil. […] Le pied est de vermeil doré, très riche… On prétend que Madame, sortant de son cabinet, verra tout d’un coup ce joli écran, sans savoir d’où ni comment il se trouve là… Voilà des présents comme je voudrais bien en pouvoir faire à qui vous savez : je ne sais si je vous l’ai bien dépeint. » Eh bien ! […] A l’entendre, si sa mère le poussait trop loin et prétendait lui imposer plus que des conseils, lesquels il serait toujours ravi de recevoir ; si l’on oubliait pourtant qu’il était majeur enfin et voulait être maître, il ne demandait pour juge et arbitre en ce conflit que le roi lui-même, ajoutant : « Qu’il ne pouvait, croire que le roi voulût empêcher un prince légitime de gouverner ses États ; qu’il lui enverrait quelqu’un de confiance pour lui marquer son zèle et son respect ; qu’il n’entrerait jamais dans d’autres intérêts que les siens ; qu’il ne se marierait que de sa main, et que, se tenant dans ces termes et que faisant encore plus pour son service que n’avait fait Madame Royale, il était persuadé de n’être point désapprouvé de lui dans les démarches qui pouvaient lui donner à lui-même un peu de considération. » Il allait plus loin à certains moments, et comme s’il avait obéi à un élan de son cœur : « Eh bien !
Sans prétendre nier en rien les rapports du physique avec le moral, il me semble que c’est ici abuser même de la physiologie ; la pensée de l’homme a coutume de siéger plus haut que dans l’abdomen, et Gall, non moins qu’Homère, la fait asseoir vers le milieu du front, au-dessus des sourcils, comme sur un trône. […] Cet épicuréisme, notez-le bien, caché assez souvent sous de grands airs de croyance et de religiosité, a été la plaie secrète de la poésie en ce temps-ci ; il s’étend plus loin qu’on ne croit, il a gagné et corrompu les plus hauts talents, et je n’en prétends exempter personne. […] Prenez bien garde toutefois, et n’allez pas tomber en enthousiasme trop pindarique devant ce grotesque, surtout pour prétendre l’imiter.
Supprimer la forme dans l’éloquence et dans la poésie, c’était hardi pour un homme qui prétendait se connaître aux arts. […] Perrault, en fervent cartésien, prétendait maintenir les droits de la raison, indépendante en chacun, précisément parce qu’elle est commune à tous. […] Il prétend que Perrault ne fut pas content de sa lettre : Perrault, vraiment, était difficile.
Et j’avais tort de prétendre tout à l’heure qu’elle ne peut avoir un goût collectif et qui soit le goût académique. […] Je ne prétends même pas que tant de protestations soient d’un goût très distingué. […] Daudet, ou prétendent qu’il a des regrets, tout au fond.
Ainsi, sans prétendre éclaircir quelques obscurités d’allusion, nous tenons l’aveu essentiel : quand M. de Chateaubriand s’en allait au tombeau de Jésus-Christ pour y honorer le berceau de sa foi, pour y puiser de l’eau du Jourdain, et, en réalité, pour y chercher des couleurs nécessaires à son poème des Martyrs, le voilà qui confesse ici qu’il allait dans un autre but encore. […] Puisque vous prétendiez nous raconter toute votre vie, ô Pèlerin, pourquoi donc ne pas nous dire à quelle fin vous alliez ce jour-là tout exprès à Grenade ? […] » Ainsi il prétend, dans son orgueil, qu’en ne donnant rien il en fait plus que les autres ne font en donnant tout, et que ce rien suffit pour tout éclipser à jamais dans un cœur.
Il réduit sa thèse à celle-ci : « En un mot, je suis très convaincu que, si les anciens sont excellents, comme on ne peut pas en disconvenir, les modernes ne leur cèdent en rien et les surpassent même en bien des choses. » Dans l’entraînement de la dispute, il ira beaucoup plus loin ; mais à l’origine il ne prétend prouver que cela. […] Il prétendra que les anciens n’étaient que des brutaux en fait d’amour. […] Il prétendit que la satire de Boileau était des plus morales, des plus exemplaires, et que les imputations de Perrault, à cet égard, étaient mal fondées et outrageuses.