La science chez lui est inventive, et il la rend familière : « Un singulier bonheur d’induction, a dit sir Humphry Davy, guide toutes ses recherches, et par de très petits moyens il établit de très grandes vérités. » Il ne se retient point dans ses conjectures et dans ses hypothèses, toutes les fois qu’il s’en présente de naturelles à son imagination, et il s’en est permis de fort hardies pour l’explication de certains grands phénomènes de la nature, mais sans y attacher d’autre importance que celle qu’on peut accorder à des conjectures et à des théories spéculatives. […] On raconte que, présenté à la cour de France quatre années plus tard, et dans l’une des premières circonstances solennelles de sa négociation heureuse et honorée, il mit à dessein ce même habit de cérémonie, afin de le venger et de le laver en quelque sorte de l’insulte de M. […] Franklin a été présenté au roi : il était accompagné d’une vingtaine d’insurgents, dont trois ou quatre avaient l’uniforme.
Usant d’une imagination adroite et subtile, il s’emploie à donnera tous ses goûts une nourriture facticement convenable, présente à ses yeux des spectacles combinés, substitue les évocations de l’odorat à l’excercice de la vue, et remplace par les similitudes du goût certaines sensations de l’ouïe, pare son esprit de tout ce que la peinture, les lettres latines et françaises ont d’œuvres raffinées, supérieures ou décadentes, oscille dans sa recherche d’une doctrine qui systématise son hypocondrie, entre l’ascétisme morose des mystiques et l’absolu renoncement des pessimistes allemands. […] Les fleurs rares et étranges dont le duc Jean garnit son vestibule, ne lui présentent que des images de charnier et d’hôpital : « Elles, affectaient cette fois une apparence de peau factice sillonnée de fausses veines ; et la plupart comme rongées par des syphilis et des lèpres, tendaient des chairs livides, marbrées de roséoles, damassées de dartres ; d’autres avaient le teint rose vif des cicatrices qui se ferment, ou la teinte brune des croûtes qui se forment ; d’autres étaient bouillonnées par des cautères, soulevées par des brûlures ; d’autres encore montraient des épidermes poilus, creusés par des ulcères et repoussés par des chancres ; quelques-unes enfin paraissaient couvertes de pansements, plaquées d’axonge noire mercurielle, d’onguents verts de belladone, piquées de grains de poussière, par les micas jaunes de la poudre d’iodoforme. […] Le peintre Cyprien n’est à l’aise que devant certains spectacles douloureux et minables ; il préfère « la tristesse des giroflées séchant dans un pot, au rire ensoleillé des roses ouvertes en pleine terre » ; à la Vénus de Médicis, « le trottin, le petit trognon pâle, au nez un peu canaille, dont les reins branlent sur des hanches qui bougent » ; formule son idéal de paysage en ces termes : « Il avouait d’exultantes allégresses, alors qu’assis sur le talus des remparts, il plongeait au loin… Dans cette campagne, dont l’épiderme meurtri se bossèle comme de hideuses croûtes, dans ces roules écorchées où des traînées de plâtre semblent la farine détachée d’une peau malade, il voyait une plaintive accordance avec les douleurs du malheureux, rentrant de sa fabrique éreinté, suant, moulu, trébuchant sur les gravats, glissant dans les ornières, traînant les pieds, étranglé par des quintes de toux, courbé sous le cinglement de la pluie, sous le fouet du vent, tirant résigné sur son brûle-gueule. » Et sur ce dolent idéal, des Esseintes renchérit encore : « Il ne s’intéressait réellement qu’aux œuvres mal portantes, minées et irritées par la fièvre » « … se disant que parmi tous ces volumes qu’il venait de ranger, les œuvres de Barbey d’Aurevilly étaient encore les seules dont les idées et le style présentassent ces faisandages, ces taches morbides, ces épidermes talés, et cegoût blet, qu’il aimait tant à savourer parmi les écrivains décadents ».
On s’étudie à développer une idée, à la présenter successivement sous plusieurs formes, à l’introduire par un côté ou par un autre dans l’esprit le moins attentif et le moins pénétrant. […] Présenter la chemise au roi et aux princes, obtenir le bougeoir, faire des visites de deuil en mante ou sans mante, avoir le droit de s’enrhumer dans les carrosses du roi et d’étouffer dans un entre-sol de Marly, tels sont les graves intérêts qui emploient les forces, la pensée, le crédit des hommes les plus capables, et qui, selon l’issue, les transportent de bonheur ou les plongent dans l’extrême désespoir. « Hélas ! […] Les idées lui viennent sans qu’il les choisisse ou qu’il les ordonne, et elles ne se présentent pas sous la livrée commune de mots généraux ; elles accourent en métaphores, en expressions familières, en habits de folles ou de paysannes ; et dès l’abord, elles saisissent ; l’accent de la phrase est un chant.
La Nature se présente deux fois à nous pour le mariage ; la première fois à la première jeunesse : on peut lui dire alors : Repassez ! […] Quand je suis seul et que je souffre, dans ma chambre, près d’un livre que je ne lis pas, je rêve sans trop presser mes pensées, je me résigne, je jouis d’une tristesse sévère ; et à ma porte, sans avoir frappé, se présentent debout ces deux hôtesses silencieuses, la Philosophie et la Nécessité, belles encore dans leur attitude auguste, — mais combien différentes de ce que me furent autrefois ces deux jeunes déesses, la Grâce et le Désir !
Ce qui se passe dans son royaume paraît ne pas le regarder : il n’est affecté de rien ; dans le Conseil, il est d’une indifférence absolue ; il souscrit à tout ce qui lui est présenté. […] Varin, conservateur à la bibliothèque de l’Arsenal, et nous y reviendrons peut-être quelque jour ; mais aujourd’hui il nous a paru utile de présenter isolément, et sans correctif, le spectacle d’une mort beaucoup moins belle, et qui, dans ses détails les plus domestiques (c’est le lot des monarchies absolues), appartient de droit à l’histoire.
Desmarest a évité d’entrer dans les personnalités proprement dites ; ce sont des documents scrupuleux sur quelques points difficiles de l’histoire qu’il présente. […] Les alliés, qui l’en firent sortir en 1814, ont pu voir son écrou et les motifs de sa détention. » Georges Cadoudal, le plus grand caractère d’entre les conspirateurs royalistes, le plus héroïque des brigands, le Vendéen roturier qui ne souffrait pas de nobles dans son armée ; physionomie attrayante d’ailleurs, ouverte, très replet, les cheveux bouclés, le teint clair et frais, l’œil assuré, mais doux, aussi bien que la voix ; Georges avait, il paraît, été reçu avec hauteur et dureté par le premier consul, lorsqu’il se présenta à lui après la pacification.
Tantôt on dégagera l’idée générale du fait particulier : quand Bossuet, écoutant les vaines et banales condoléances des hommes dans les funérailles, les résume en ces mots : « On s’étonne de ce que ce mortel est mort », cette seule formule de la question le dispense de toute argumentation : et nous voyons tous que véritablement « c’est une étrange faiblesse de l’esprit humain, que jamais la mort ne lui soit présente ». […] Sa mère, dont le nom fait battre tout son cœur, dont l’image emplit son cerveau, qui est présente dans tous ses souvenirs et dans toutes ses espérances, lui a recommandé, dans des termes qu’il sait par cœur, dans une lettre écrite sur certain papier, qu’il a dans sa poche, et dont son esprit aperçoit sans cesse la dimension, la forme et la couleur, de ne pas dire ni à tel et tel, qu’elle nomme, ni à personne, qu’elle lui a envoyé cinq louis d’or, qu’il a tenus entre ses doigts et qu’il a fait rouler un peu vite : tout cela forme un ensemble unique et compact d’idées et d’images.
Venons à l’essentiel : cette période nous présente trois faits considérables qui intéressent la littérature : la destruction de la société polie, le développement du journalisme, l’épanouissement de l’éloquence politique. […] Elle leur parle d’Alfieri, elle leur présente Melendez Valdez.
Leur nom était inconnu, à tel point que quand l’évangéliste met dans la bouche des gens de Nazareth l’énumération des frères selon la nature, ce sont les noms des fils de Cléophas qui se présentent à lui tout d’abord. […] La ville, comme à cette époque toutes les bourgades juives, était un amas de cases bâties sans style, et devait présenter cet aspect sec et pauvre qu’offrent les villages dans les pays sémitiques.
Elle arrive, elle présente à l’académie un premier tableau de nuit assez vigoureux. […] Il n’y a point de milieu, quand on s’en tient à la nature telle qu’elle se présente, qu’on la prend avec ses beautés et ses défauts, et qu’on dédaigne les règles de convention pour s’assujettir à un système où, sous peine d’être ridicule et choquant, il faut que la nécessité des difformités se fasse sentir ; on est pauvre, mesquin, plat, ou l’on est sublime, et Madame Therbouche n’est pas sublime.
La pensée doit se présenter, et c’est sa façon d’attirer à elle, de manière à être entendue, du premier abord, en son ensemble, de manière à être apparemment et même partiellement accessible ; il faut ensuite qu’à la reprendre on s’aperçoive qu’on ne l’avait pas entièrement entendue et qu’elle est digne d’être creusée, et qu’on la creuse en effet, et qu’on la trouve toujours plus riche ; et s’il se peut, il faut enfin qu’elle soit pour ainsi dire inépuisable. […] Que l’auteur puisse gagner cela d’attirer et embesogner à soi la postérité, ce que non seulement la suffisance [la capacité] mais autant ou plus la faveur fortuite de la matière peut gagner, qu’au demeurant il se présente, par bêtise ou par finesse, un peu obscurément et diversement, ne lui chaille : nombre d’esprits, le blutant et secouant, en exprimeront quantité de formes, ou selon, ou à côté, ou au contraire de la sienne, qui lui feront toutes honneur, et il se verra enrichi des moyens de ses disciples, comme les régents du lendit.
Il y a quelques-uns de ces paradoxes qui ne sont pas sentis, qui sont simplement des lieux communs qu’on a ramassés et qu’on a présentés à l’envers, au lieu ce les présenter à l’endroit, exercice facile, dans les ouvrages de M. de Gourmont.
À l’heure présente, sans avoir une aussi haute origine, les ouvrages de provenance orale peuvent être, sur la façon d’écrire, de la plus heureuse influence. […] C’est comme l’anatomie de sa pensée qu’il voulait présenter. […] Ces conditions présentent toute la variété, toute la bizarrerie des divers tempéraments humains. […] C’était là le don merveilleux de cette parole primitive que la tradition nous présente comme douée d’une si grande puissance civilisatrice. […] Il est contraire à l’essence de la prose de nous présenter les objets sous l’aspect qui saisit l’imagination.
Ils ne se présentaient pas comme étant les dieux du genre humain. […] Là, on présente à la jeune fille le feu et l’eau. […] Quel en était le sens et quelle idée présentait-il alors à l’esprit des hommes ? […] Elle est présente, comme la conscience même, à ses moindres actions. […] Elle était partout présente, elle enveloppait l’homme.
Cette question se présente nécessairement à l’entrée de la carrière. […] La guerre est le spectacle que présente l’histoire, spectacle au premier coup d’œil plein de tristesse. […] Ainsi Dieu et la nature, la raison éternelle et sa manifestation extérieure nous présentent les mêmes résultats que l’étude de l’humanité. […] Considérée sous ce point de vue, elle se présente au regard du philosophe comme un digne objet d’étude et de méditation. […] Parmi tant de noms qui se présentent en foule, je ne rappellerai que ceux de mes trois savants amis, MM.
Tel qu’il se présente, ce troisième volume continue et complète les deux premiers. […] Elle se présentait avec le caractère qu’elle aura toujours dans ce pays, la gravité, la solennité. […] C’est sous ce double aspect que le poète nous le présente à la fois. […] Enfin, le Juif errant est présenté au Juge des mondes. […] On essaye néanmoins de leur en présenter d’autres.
Ceux qui préferent l’agrément à l’utilité, le chercheroient en vain dans ses Ouvrages ; mais ceux qui savent estimer les fruits d’un travail épineux, l’érudition bien digérée, présentée avec méthode & clarté, la trouveront dans son Amérique chrétienne, & dans son Histoire des Hommes illustres de l’Ordre de Saint-Dominique.
Il faut que la science présentée à ces esprits neufs et attentifs, soit étendue d’une certaine dose de fiction ; que cette fiction ne soit pas même trop savamment conçue ; des estomacs jeunes ne sauraient digérer le pain des forts, et ce que les imaginations faites trouvent insipide et nauséabond est précisément ce qui convient à la masse du public, dans l’état actuel de ses connaissances. […] Il va sans dire que beaucoup de détails et même de détails importants, manquent dans l’esquisse rapide que nous avons tracée ; mais cent occasions vont se présenter de compléter notre système, et, sans nous arrêter plus longtemps à la théorie, empressons-nous d’en venir à la pratique. […] Une question qui n’est pas sans importance se présente à nous. […] Nous ne ferons pas autrement le procès de cette manière de voir, l’affaire ayant été jugée aussitôt que présentée ; mieux vaut en revenir à notre sujet, après avoir indiqué la raison de cette critique ; et puisque, parmi les livres de M. […] Les nouvelles dont nous avons parlé déjà en sont en quelque sorte les préludes, et ce qu’elles présentaient en petit, Fortunio se contente de l’exagérer et n’y ajoute rien.
Je n’ai nullement le sentiment d’avoir opéré une démonstration scientifique ni de présenter une découverte. […] Figurons-nous la situation du monde grec, un siècle et demi avant l’ère chrétienne, lorsque le Romain se présente aux portes de ses cités. […] Il doit effectuer sa rentrée dans la réalité, dont toute son existence passée et présente affiche le dédain. […] Ils le prouvent jusque dans leur anticatholicisme… Une question se présente ici. […] Ce n’est pas un plan idéal de rénovation que nous présentons : il est conçu en pleine réalité.
André Theuriet En première ligue, je vous présente M.
Albert Mockel La pensée est constamment présentée par une image.
Tout en arrivant, mon statuaire vous présentera son ébauche. […] Telle est notre position présente ; et qui peut dire où cela nous conduira ? […] Je suis présenté à Sa Majesté et j’obtiens l’entrée de son cabinet tous les jours seul à seule. […] Présentez mes respects à madame la comtesse. […] Imp. royale, 1780, in-4°, et du fameux Compte rendu présenté au roi au mois de janvier 1781, par Necker.
Delbœuf a montré qu’en réveillant une personne endormie au milieu même de l’accomplissement de quelque suggestion, par exemple se lever et présenter une chaise, l’hypnotisé a le souvenir conscient de la suggestion qui lui a été faite. […] Après la continuation d’une attitude ou d’un mouvement, le second phénomène remarquable que présente la catalepsie est l’imitation et la répétition des actes. […] Vous faites boire au sujet, sous le nom de champagne, un verre d’eau vinaigrée, il trouve le champagne excellent et finit même par présenter tous les signes de l’ivresse. […] Un flacon d’ammoniaque présenté comme eau de Cologne prend une odeur délicieuse ; une poudre noire présentée comme prise de tabac, ou même simplement l’idée du tabac, provoque l’éternuement. […] De même, les hypnotisés présentent la dépression ou l’exaltation de certains sens.
Le tout présenté sous une forme tantôt d’un prosaïsme banal et cru, tantôt d’un lyrisme hors de propos. […] Zola n’a-t-il pas l’effronterie de nous présenter ces passe-temps ignobles comme la caractéristique des amusements champêtres. […] Le roman ne devrait être, à l’heure présente, qu’une œuvre choisie, bien composée, bien écrite, capable de satisfaire les délicats, comme les naïfs, parvenant à force de talent à nous émouvoir à l’égal de la réalité. […] Au lieu d’un être chétif et malingre, l’auteur nous présente une superbe fille. […] Mille exemples se présenteront contre dix qui démontreront que la distribution des biens est souvent en raison inverse du mérite des individus.
On nous l’a présenté comme un recueil de proses rythmées avec assonances.
Le style du Réfugié est clair & rapide ; il présente les faits avec ordre ; il démêle avec pénétration les principes des événemens : mais quand l’esprit de secte domine ses lumieres, ses récits sont rarement d’accord avec la vérité.
Il est présenté au roi, suit la chasse à Versailles. […] Il se présente au vieux sachem Chactas, qui lui demande son histoire. […] La communion « présente d’abord une pompe charmante ». […] Si l’auteur nous présente Augustin, Jérôme, Sébastien, Pacome, Genès, Aglaé et son intendant Boniface qui est aussi son amant, il a bien soin de nous les présenter avant leur conversion. […] Mais cette expression impropre présente une image vague et magnifique.
Mallarmé nous les voulut bien présenter au bout de son thyrse.
Le Placet qu’elle présenta à Louis XIV, pour se faire payer de sa pension de deux cents écus, est connu de tout le monde.
Le Recueil de ses Mémoires offre une diversité de causes intéressantes, bien présentées, & sur-tout un style noble, facile, élégant, propre à servir quelquefois de modele à la plupart des Avocats de la Capitale, quoique M.