Isabelle raconte alors l’aventure de Silvia la Milanaise ; elle engage Pantalon à aller à la comédie chercher le capitaine et à le ramener, s’il est possible. […] Est-il possible que j’aie été à ce point aveugle et que je ne l’aie pas reconnue ?
C’est pourquoi la société et particulièrement ceux qui, dans la société, représentent la tendance sociale, sociologues, moralistes, éducateurs s’efforcent de les réduire et de les corriger le plus possible : l’unicité par le conformisme, la spontanéité par la règle, l’instantanéité par l’esprit de suite, l’insatiabilité du désir par l’appel à la résignation et par les perspectives des Paradis humanitaires ; la discordance de nos affections et de nos passions soit par un ordre social artificiel capable d’harmoniser du dehors nos désirs discordants (Fourier) soit par la notion d’un ordre objectif et scientifique supérieur aux caprices et aux fantaisies des sensibilités individuelles29 (A. […] Il ne fait aucune différence entre l’altruisme grégaire, expression de la brutalité, de la lâcheté et de la bêtise collective et certaines formes supérieures — possibles et désirables après tout — de l’altruisme.
« Je le les lui expliquai peut-être avec un peu trop de sincérité, vous savez qu’il ne m’est pas possible de parler autrement. […] Le 20 novembre elle se plaint à son frère « de ne pouvoir obtenir la permission d’aller à Maintenon pour un jour, de sorte qu’elle y faisait travailler sans qu’il lui fût possible d’y donner ses ordres ».
Si la suggestion est possible, c’est que l’idée suggérée, dont la conscience est distincte, appartenait à un tout donné d’une manière indistincte ; quand cette idée surgit du sein de la masse, le reste demeure non pas « au-dessous du seuil de la conscience », comme on le répète sans cesse, mais fondu dans l’état général de la conscience, dans l’énergie psychique totale de l’organisme. […] Binet, on interroge le sujet avec certaines précautions, on peut mettre en évidence qu’il a, dans la plupart des cas, l’idée de l’excitation, « sans savoir comment ni pourquoi cette idée lui est venue, et sans se douter le moins du monde que cette idée correspond à la réalité. » Un des exemples les plus frappants de la tendance qu’ont les idées à se réaliser en mouvements par tous les moyens possibles, et sans même que nous en ayons une conscience distincte, c’est que, lorsqu’une hystérique tient entre les doigts de sa main insensible une plume dans la position nécessaire pour écrire, cette plume enregistre l’état de conscience prédominant du sujet sans qu’il s’en aperçoive.
Il va plus loin, & prétend que, quand même il seroit possible de noter la déclamation comme la musique, on ne devroit pas admettre le systême de l’abbé Dubos ; parce que ce systême nuiroit plus qu’il n’aideroit aux acteurs ; qu’il étoufferoit le talent des meilleurs, & rendroit les médiocres détestables. […] On lui répondit que la déclamation tragique, quoique chargée, ne détruisoit point l’illusion nécessaire au spectacle ; que l’imagination des spectateurs se prêtoit à ce langage comme à la mesure, à la rime & au chant de nos opéra ; que cette supposition, une fois admise, est une source de plaisir, pourvu que l’auteur ne la pousse pas trop loin, & qu’en conservant « la sublimité du ton de la tragédie, il suive, autant qu’il est possible, la nature, & ne fasse que l’élever sans la guinder, l’aggrandir sans l’enfler, l’ennoblir sans la détruire ».
Je ne vous parlerai point de l’éclat du soleil et de la lune, qu’il est impossible de rendre ; ni de ce fluide interposé entre nos yeux et ces astres qui empêche leurs limites de trancher durement sur l’espace ou le fond où nous les rapportons, fluide qu’il n’est pas plus possible de rendre que l’éclat de ces corps lumineux. […] Est-ce une physionomie traditionnelle dont il ne soit pas possible de s’écarter ; et Rubens a-t-il eu tort dans son Élévation de la Croix, de lui donner un caractère grand et noble ?
J’oserais dire plus : s’il était possible, ce qui heureusement n’est pas, d’achever une constitution comme on achève un temple ou un palais, il faudrait s’en abstenir ; car que feraient nos neveux, et que deviendrait leur indépendance ? […] Un tel fait est beaucoup trop démenti pour qu’il soit possible de l’admettre : consentons toutefois à le recevoir sans examen, et, pour parler le langage de la jurisprudence, en force de chose jugée.
Le philosophe ignoré qui me gourmandait n’a pu lui-même m’offrir le moyen de dégager l’inconnue ; c’est qu’en effet cela n’était pas possible : Ancillon y avait échoué. […] Fabre d’Olivet avait dit ailleurs : « Il n’y a rien de conventionnel dans la parole. » Oui ; mais une loi existe, et il s’agit de savoir s’il est possible de la découvrir.
Serait-il même possible de prévoir l’espèce de loi qu’ils décréteraient contre le duel, pour rester modernes et républicains, dans ce temps si béatement humanitaire et si pourri d’indulgence, qui a aboli la confiscation comme trop dure, et qui va peut-être demain abolir la peine de mort contre les assassins ? […] on tombe rudement de haut, quand on tombe de ces maréchaux et de la fonction dont ils étaient investis par le Roi à l’intervention, sans caractère public et obscurément paternelle, de témoins choisis par les combattants qui se fient à eux ; mais, il faut bien le dire, c’est encore le meilleur moyen de moraliser le duel et d’en prévenir les conséquences désastreuses… Pour mon compte, à moi, j’aime à voir refaire la seule législation qui soit possible sur le duel au xixe siècle, libéral et républicain, avec les miettes de la législation brisée de ce despote de Louis XIV, comme on fait une petite maison avec les débris d’un palais… Mirabeau disait un jour, à propos d’un duel qu’il avait refusé : « J’ai refusé mieux !
Dans son ouvrage, Lerminier s’efforce de nous raconter, autant que possible, la Grèce antique, — car l’histoire des peuples artistes tient toujours un peu du roman. […] C’est à Lerminier qu’il faudrait appliquer ce mot, écrit par lui de Montesquieu « : Il a la passion de l’impartialité, mais c’est une passion contenue, surveillée, sûre de son désir et de son effort, moins une passion qu’un art réfléchi, calculateur et caché, qui va du rayonnement du Beau jusqu’au rayonnement, plus pur encore, de la Justice, par le fait de cette loi magnifique qui veut que toutes les vérités se rencontrent, à une certaine profondeur. » Nous avons dit qu’après avoir lu cette histoire il n’était plus possible de garder la moindre illusion sur la valeur morale et politique des Grecs, mais, en exprimant une telle opinion, nous n’avons point entendu parler des partis.
Si ce n’était pas là une simple tactique ; s’il était vrai, s’il était réel que la métaphysique d’un saint, et, par exemple de saint Anselme, eût des racines secrètes, inévitables, nécessaires avec toute cette métaphysique transcendante qui doit un jour remplacer, par la clarté de l’idée pure, le demi-jour des religions, une telle analogie, une telle rencontre ne serait-elle pas encore meilleure à montrer, à démontrer, à proclamer de toutes les manières possibles, comme une de ces preuves, grosses de bien d’autres, qu’on jette dans les esprits déducteurs et qui y doivent devenir fécondes ? […] En se limitant dans l’ordre des choses naturelles, la science de Dieu n’existe pas, à proprement parler ; car, pour qu’une science soit, il faut en connaître tous les termes, et Dieu, c’est le terme infini ; mais la croyance en Dieu scientifiquement doit être, parce que, si cette croyance n’était pas, aucune explication ne serait possible, et que rien de ce qui ne serait pas Dieu ne s’entendrait.
Une chose qui nous paraît, du reste, encore plus considérable et plus nouvelle que la méthode inductive elle-même, que ce passage du fini à l’infini dont l’abbé Gratry décrit le mouvement dans l’intelligence avec une si rare précision, c’est la disposition morale de la volonté exigée pour que le mouvement de l’esprit s’opère aisément et s’accomplisse : « Le mouvement intellectuel vers l’infini, c’est-à-dire vers Dieu, est toujours vrai, — a dit l’auteur de la Connaissance de Dieu ; — il est toujours possible, dès que l’homme est doué de raison ; mais il ne s’exécute pas dans l’âme sans un mouvement de cœur correspondant. » Et c’est ainsi que l’abîme entre l’homme moral et l’homme intellectuel est comblé, cet abîme que n’avait pas franchi l’audacieuse pensée de Kant ! […] Sa distinction si saisissante des attributs de Dieu en attributs métaphysiques et moraux correspondant au dogme de la Sainte-Trinité appartient, il est vrai, à saint Thomas d’Aquin, l’Aristote catholique, mais c’est qu’il n’est guère possible de ne pas se servir de la bêche laissée par ce grand homme, quand on veut défricher dans la pensée humaine et aller un peu plus loin que lui.
Le Christianisme n’est pas seulement une civilisation qui renferme en soi toutes les civilisations possibles : c’est aussi le dernier mot de la nature humaine prise dans ce mystère de la vie qui l’étreint et qui la déchire. En dehors donc de cette source universelle d’inspiration, rien de grand n’est possible, même littérairement !
Une abnégation de cette force, si elle existe, n’est possible que par la vertu d’une religion nouvelle, le culte de l’humanité. […] Il n’est donc pas possible qu’il méprise sincèrement ceux par lesquels il vit. […] Pascal, en opposant l’infini d’un atome à l’infini du monde, a montré que ces deux infinis se valent, puisqu’il est possible de concevoir un monde dans « l’enceinte de ce raccourci d’atome ». […] Indiquez-nous vite l’ouvrage où ils ont donné toute leur mesure, pour que nous ayons d’eux, en aussi peu de temps que possible, l’idée la plus complète. […] C’est possible, c’est probable ; cinquante ans au plus suffiront à l’ennemi invisible pour occuper toutes les positions.
Il est parfaitement possible qu’elle n’ait vu là ni espièglerie, ni malice, ni intrigue. […] Ce n’est pas possible. […] Si cela vous est possible, mon enfant, restez maçon sans rien négliger pour être grand poète. […] Il est possible. […] Enfin, je sens qu’il est possible.
Mais un est si à bout des beaux vers qu’il est plus que possible que ce recueil n’aura qu’un succès limité entre artistes et gens du métier. — Décidément l’École finit ; il faut en percer d’une autre : le public ne se réveillera qu’à quelque nouveauté bien imprévue.
Pourquoi n’est-il pas possible de n’écrire une pièce qu’après l’avoir fait jouer par les grands artistes que j’ai nommés ?
Fonder, à une époque de dissolution et de charlatanisme, une entreprise littéraire élevée, consciencieuse, durable, unir la plupart des talents solides ou brillants, résister aux médiocrités conjurées, à leurs insinuations, à leurs menaces, à leurs grosses vengeances, paraître s’en apercevoir le moins possible et redoubler d’efforts vers le mieux, c’est là un rôle que les entrepreneurs de la Revue (pour parler le langage du Messager) doivent s’honorer d’avoir conçu, et où il ne leur reste qu’à s’affermir.
Car rien ne nous touche d’absolument étranger, rien ne possède pour nous d’éloquence s’il ne trouve en nous-même son écho véridique ; et, ainsi que pour la physique supérieure tous les phénomènes ne sont peut-être que des modalités de l’unique Énergie, l’objectif serait un mode ignoré de notre âme, tout le possible encore obscur qu’elle contient et où elle se découvre par sa trace, comme le rythme dans l’harmonie, comme le temps à travers sa mesure d’espace.
On nous persuadera difficilement que tous les événements possibles, heureux ou malheureux, aient été prévus avec toutes leurs conséquences, dans un livre écrit de la main des hommes.
Il sera possible de peindre un paysan autrement que M. […] Courbet : « Est-il possible de peindre des gens si affreux ? […] le siècle est laid, c’est possible ; mais pourtant, en conscience, pas si laid que cela ! […] D’abord, il faudrait admettre que la chose fût encore possible. […] Que l’impression qu’elle est chargée d’éveiller en vous ne vous convienne pas, c’est possible.
En d’autres termes, sans poser ici des absolus, il est possible de fixer, par des exemples, deux limites, l’une qui figure l’extrême de naturel et de spontané dont le style soit capable, l’autre qui pose son extrême possible de volonté et d’artifice. […] Bergson, s’il était possible de comparer un philosophe pur et tout technique avec un esprit qui s’est répandu comme Taine sur des domaines très divers. […] Un des principes de cette méthode consiste dans une recherche aussi complète que possible des « sources » de chaque écrivain, de chaque livre. […] Les clichés entretiennent le fonds des littératures, et il est nécessaire de faire autant que possible l’inventaire de ce fonds. […] Et là comme ailleurs, la perfection n’est pas possible.
Il a fait un choix arbitraire parmi la multitude des combinaisons possibles. […] Vous l’exagérez du ton le plus sérieux qu’il vous est possible. […] Est-il possible que le métier des armes ne développe en l’homme aucune vertu, aucune énergie bienfaisante ? […] Il n’est pas possible évidemment de suivre les tempéraments individuels dans leur infinie variété. […] La réforme possible de l’orthographe suffit à le troubler.
Les hommes qui méditent peu et qui n’usent guère de la parole intérieure que pour se préparer à parler, et à parler le plus distinctement possible, les acteurs, les avocats, certains professeurs, s’exercent mentalement à articuler ; chez eux, l’image tactile doit se conserver mieux que chez les contemplatifs ; à ceux-ci l’image tactile est indifférente : elle n’a rien qui puisse attirer et retenir leur attention. […] Elle nous conduit uniquement à considérer comme possible ou probable une conscience infinitésimale de l’image tactile ; or, à ce degré inobservable, nous n’avons jamais nié l’image tactile. […] Ce ne sont là que des images ; il est possible, nous le croyons du moins, et nous espérons le prouver tout à l’heure, d’expliquer sans mythologie pourquoi l’âme se refuse les états étendus et non les autres, pourquoi elle associe si fortement les deux idées de moi et de pure succession. […] Plusieurs fois, il m’est arrivé d’écouter les sons lointains d’une cloche ou d’une horloge ; je remarquais bientôt qu’ils se répétaient indéfiniment, et la chose me paraissait invraisemblable ; c’est que mon imagination en prolongeait la série après que mon oreille avait cessé de percevoir ; comme les sons perçus étaient très faibles et aussi peu localisés que possible, le dernier entendu et le premier imaginé avaient présenté les mêmes caractères, et je n’avais pu les distinguer à temps. […] Cette connaissance constitue comme un sens du probable, du possible, du réel, sens non pas inné, mais acquis : c’est le bon sens dans son application à la simple expérience ; ce qui le contrarie, ce qui l’étonne, nous nous refusons à le croire réellement extérieur.
Mais s’étend-elle à tous les pays possibles ? Non ; car il est possible de concevoir des pays plongés dans une nuit éternelle, étant donné un autre système du monde. […] Toutes ces questions veulent être traitées, et s’il est possible, résolues. […] Est-il possible de porter plus loin le recueillement, l’anéantissement, le ravissement ? […] Mon désir est certainement d’être le plus heureux possible.
Une certaine camaraderie entre lui et nous est possible. […] Reconnaissons d’ailleurs que nous sommes ici dans le domaine du simple probable, pour ne pas dire du pur possible. […] Mais d’autres évolutions sont aussi bien possibles. […] Mais chaque invention, prise à part, est acceptée avec l’arrière-pensée qu’une autre eût été possible. […] Mais la vérité est qu’il n’y a pas de comparaison possible entre eux, parce qu’ils ne sont pas du même ordre.
Mais chaque professeur faisait le moins de cours possible. […] Ce qui était possible il y a deux siècles n’est plus possible aujourd’hui. Sera-ce possible de nouveau quelque jour ? […] L’artiste veut mettre aussi peu de soi que possible dans ce qu’il exprime, le public aussi peu du sien que possible dans ce qu’il sent. […] Le comique de caractère ou de situation n’est plus possible.
Possible aussi qu’il laisse tout dans l’entre-deux et fasse une chronique à la Rossi.
Il convient toutefois de remarquer que cette façon d’entendre la religion n’est pas la seule possible, ni même la plus exacte aujourd’hui.
Toutes les sortes de goût, un cœur sensible à tous les charmes, une âme susceptible d’une infinité d’enthousiasmes différents, une variété de style qui répondît à la variété des pinceaux ; pouvoir être grand ou voluptueux avec Deshays, simple et vrai avec Chardin, délicat avec Vien, pathétique avec Greuze, produire toutes les illusions possibles avec Vernet.