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626. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre I. Vue générale du seizième siècle »

L’étude de l’antiquité et la vie de cour sont comme les deux portes par où un air frais et vivifiant arrive à notre littérature. […] Un grand élan de curiosité porte le raisonnement et l’expérience vers la conquête de la vérité scientifique, plus rigoureusement définie quelle ne l’a jamais été chez les anciens, parce quelle emprunte le caractère d’absolue rigueur de la vérité théologique à laquelle elle s’oppose.

627. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VII. La littérature française et les étrangers »

Wieland porte dans toutes ses œuvres et toute sa vie l’empreinte profonde des idées et de l’esprit français. […] Paris leur faisait fête au reste : un large cosmopolitisme que ne troublaient pas les conflits des gouvernements, ouvrait les portes et les cœurs.

628. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « José-Maria de Heredia.. »

Et nous lui dirons tous avec Théophile Gautier : — Heredia, je t’aime parce que tu portes un nom exotique et sonore et parce que tu fais des vers qui se recourbent comme des lambrequins héraldiques. […] Comme ceux qui jadis prirent Constantinople, Il porte en bon croisé, qu’il soit George ou Michel, Le soleil, besant d’or, sur la mer de sinople.

629. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

« Après quelques scènes, Don Juan pose Arlequin en sentinelle à la porte et s’introduit chez le commandeur, père de Dona Anna. […] « On frappe à la porte ; un valet y court, revient saisi d’épouvante et culbute Arlequin.

630. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Le précieux vaincu, il passe du côté du vainqueur, et y porte son second ouvrage13. […] « Préférer Virgile à Lucain, dit-il, et Cicéron à Sénèque, est un jugement qui, bien que vrai, ne suppose pas que l’homme qui le porte soit un homme d’esprit… C’est faire acte d’homme d’esprit que de préférer, même à tort, Sénèque à Cicéron et Lucainà Virgile16. » J’étais bien sûr que la doctrine du vrai orné et du bon mis en ragoût le mènerait à dire que le goût pour le faux marque plus d’esprit que la préférence pour le vrai.

631. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La Plume » pp. 129-149

Rien ne ressemble moins à un café où il se passe quelque chose ; mais ne vous arrêtez pas, traversez la salle, suivez ce groupe qui entre ; descendez l’escalier qui plonge au sous-sol ; ouvrez la porte qui se présente. […] La sortie est lente ; des groupes acharnés à discuter un point d’esthétique obstruent les couloirs et les portes avec acharnement ; et les promeneurs du boulevard Saint-Michel ne considèrent pas sans inquiétude ce grouillement insolite de gens, dans la nuit.

632. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre III, naissance du théâtre »

De ce mélange résultait un Dieu d’une mobilité infinie, formé de toutes les contradictions du symbole ; violent et doux, bienfaisant et vindicatif, destructeur et rédempteur, martyr et bourreau, maître des fictions et des illusions, versant, pêle-mêle, à pleine coupe, l’irritation et la joie, la ferveur et la fureur, le délire et l’inspiration, Bacchus abrutissait et illuminait, il exaltait et il ravalait, il agitait les corps pour faire évader les âmes dans le ciel ou l’enfer des songes, comme on brise les portes d’une prison en secouant ses gonds. […] Le Comos avec le tapage aux portes et les pugilats des jeunes gens avinés, telle est la digne armée d’un pareil stratège.

633. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIII, les Atrides. »

Dix-sept prétendants avaient déjà péri, et Pélops, arrivant devant Pise, vit leurs têtes plantées entre les créneaux de la porte. […] Thyeste, aidé par Oerope, la femme d’Atrée, dont il est l’amant, dérobe dans les étables de son frère la bête merveilleuse : il la porte sur l’Agora de Mycènes, et prend le peuple à témoin de son droit au sceptre, puisqu’il possède l’agneau à la toison d’or.

634. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre II. Le dix-neuvième siècle »

La France a porté ce siècle, et ce siècle porte l’Europe. […] Votre vie a au dedans d’elle la mort, qui se porte bien.

635. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VI. Du trouble des esprits au sujet du sentiment religieux » pp. 143-159

Nos opinions, il faut l’avouer, seraient assez inclinées au protestantisme, à cause de cet esprit d’analyse et de discussion qui porte à tout examiner, à se rendre raison de tout ; à cause enfin de cette confiance à ses propres lumières qui rejette toute doctrine imposée : mais nos mœurs religieuses sont catholiques parce que nous tenons à un culte extérieur, à des signes sensibles de notre croyance. […] Il laisse avec mélancolie errer ses regards en arrière ; il porte au-dedans de lui une vague inquiétude dont il ignore la cause ; il se crée des sentiments factices, et qu’il sait être ainsi, pour suppléer aux émotions qu’il ne retrouvera plus ; il s’étonne du désenchantement où il est plongé ; il a beau être séparé de la religion, ou par les passions dont il est devenu le jouet infortuné, ou par les séductions d’un esprit raisonneur, qui, à force de vouloir approfondir, égare ; il ne peut être sourd aux plaintes touchantes d’une mère, qui ne devait pas s’attendre à lui voir trahir ce qu’elle regardait comme ses plus chères espérances, ni aux terribles accusations de ses aïeux, qui lui reprochent, du fond de la tombe, d’avoir abandonné la portion la plus précieuse de leur héritage.

636. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIV. Mme Claire de Chandeneux »

Voici que le bas-bleu s’affourchant sur le suffrage universel, veut que cette bonne bête le porte partout où elle porte les hommes, — à la Chambre, au gouvernement, à l’Académie !

637. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXV. Mme Clarisse Bader »

… Elle a écouté à, la porte des livres pour venir me commérer ce qu’il y a dedans… Mais je préfère à cette commère historique la moindre femme de chambre à la Dorine, qui écoute à la porte du salon de ses maîtres et qui me vient dire ce qu’elle y a entendu, avec ce brio de langue affilée que la pauvre Mlle Clarisse Bader ne connaît pas.

638. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Guizot » pp. 201-215

Le Représentant de l’humanité ronge, dans son livre, qui porte ce titre : The Representative Men, l’originalité de l’homme. […] tenant les chevaux par la bride comme un valet de pied à la porte d’un théâtre ; — puis encore acteur, et souffrant d’être acteur comme il devait souffrir de tout, cet homme plus haut que sa vie et qui aurait été encore plus haut qu’elle quand il eût été le premier patricien d’Angleterre : car Shakespeare ne pouvait trouver son niveau que dans le rêve de Shakespeare !

639. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Louis Vian » pp. 373-387

Et ce mot de Joubert est vrai, même physiologiquement, même sur la médaille où cette fine tête ne doit guère peser au cou décharné de vieux romain qui la porte avec tant de noblesse. […] mais, comme Pâris, il se cachait derrière une porte Scée quelconque.

640. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Grèce antique »

Là, le fils porte à peine le nom de son père, mais le petit-fils ne le porte plus.

641. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

Dans le livre d’une si effroyable accusation d’improbité et de lésinerie qu’il lance aujourd’hui contre Voltaire, chaque fait, trié par l’examen, porte l’indication des sources où il a été puisé, et, si l’auteur se trompe, on pourra du moins compulser ses erreurs et la Critique est avertie. […] Ce n’est pas seulement un acte de cette justice qui porte le glaive.

642. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Émile de Girardin » pp. 45-61

Adam a acheté l’hôtel de Μ. le comte de La Rochetravers, contigu au sien, et voilà par quelle invention et quelle porte la société de l’avenir, de l’écu, des parvenus, représentée par les Adam, vient s’aligner visage à visage avec la société du passé, des traditions et des déchus, représentée par les La Rochetravers. […] La vieille société, cette société qui s’en va du monde et que Μ. de Girardin reconduit jusqu’à la porte avec des injures, a surtout pour expression, dans sa pièce, la marquise de La Rochetravers, mère du jeune marquis Roger, chef de la maison et de la branche aînée, comme l’on disait autrefois.

643. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Nicolas Gogol »

On n’est pas une individualité parce qu’on est un voleur qui se lave les mains avec du savon de France, parce qu’on ne porte que des habits roux à reflets d’or et qu’on se mouche en faisant grand bruit. […] Gogol a beau vouloir n’être que Russe, il a beau regimber contre l’influence française et l’influence allemande, il les porte toutes les deux sur sa pensée : il a appris le latin dans Richter et dans Voltaire.

644. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

La maturité ne porte pas toujours bonheur à tout le monde. […] Mauvaise porte et mauvais guide pour y pénétrer !

645. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Th. Ribot. La Philosophie de Schopenhauer » pp. 281-296

Sa grande découverte, sa Thèbes aux cent portes, comme il l’appelle, fut que « tout, dans le monde, se réduit à la volonté ». […] C’est le caractère propre de la métaphysique de triompher des coups qu’elle se porte quand elle retourne contre elle son dard de scorpion.

646. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « E. Caro »

Avec cette charité et cette politesse qui drapent de si haut les coups… que l’on porte si bas, nous sommes plus libres, nous, les brutaux, de jeter à la porte, à notre manière, les réputations et les idées qui n’avaient pas le droit d’entrer !

647. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Edgar Quinet. L’Enchanteur Merlin »

D’autres encore remporteront le prix de la chanson et de l’ode, quoique moi aussi j’aie frappé quelquefois à la porte des hymnes, fermée depuis le bon Pindare. […] Quinet, dans cette phrase que nous avons citée, « il a frappé parfois à la porte des Hymnes », il faut avouer qu’elles ne lui ont pas, à chaque fois, tiré le cordon !

648. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Hector de Saint-Maur »

Elle porte l’odeur d’un autre dans le mystère de sa personne, et sur ses chastes bras, l’impression brûlante encore des bras qui déjà l’ont étreinte… Lamartine a seul, parmi nous, la virginité de la Muse· C’est la seule voix de notre siècle qui ne rappelle pas une autre voix. […] Ce n’est plus seulement une description, mais une espèce d’ascension lyrique, qui, de strophe en strophe, vous porte plus haut, et, dans son rythme et son sentiment, vous enlève : Pour atteindre au plateau de la montagne, il faut Suivre un sentier pierreux, capitonné sur tranches De buis mystérieux et d’aubépines blanches.

649. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVI. Des éloges académiques ; des éloges des savants, par M. de Fontenelle, et de quelques autres. »

Tous les objets dont on s’y occupe sont grands, et en même temps sont utiles ; c’est l’empire des connaissances humaines ; c’est là que vous voyez paraître tour à tour la géométrie qui analyse les grandeurs, et ouvre à la physique les portes de la nature ; l’algèbre, espèce de langue qui représente, par un signe, une suite innombrable de pensées, espèce de guide, qui marche un bandeau sur les yeux, et qui, à travers les nuages, poursuit et atteint ce qu’il ne connaît pas ; l’astronomie, qui mesure le soleil, compte les mondes, et de cent soixante-cinq millions de lieues, tire des lignes de communication avec l’homme ; la géographie, qui connaît la terre par les cieux ; la navigation, qui demande sa route aux satellites de Jupiter, et que ces astres guident en s’éclipsant ; la manœuvre, qui, par le calcul des résistances et des forces, apprend à marcher sur les mers ; la science des eaux, qui mesure, sépare, unit, fait voyager, fait monter, fait descendre les fleuves, et les travaille, pour ainsi dire, de la main de l’homme ; le génie qui sert dans les combats ; la mécanique qui multiplie les forces par le mouvement, et les arts par l’industrie, et sous des mains stupides crée des prodiges ; l’optique qui donne à l’homme un nouveau sens, comme la mécanique lui donne de nouveaux bras ; enfin les sciences qui s’occupent uniquement de notre conservation ; l’anatomie par l’étude des corps organisés et sensibles ; la botanique par celle des végétaux ; la chimie par la décomposition des liqueurs, des minéraux et des plantes ; et la science, aussi dangereuse que sublime, qui naît des trois ensemble, et qui applique leurs lumières réunies aux maux physiques qui nous désolent. […] Je ne puis finir cet article sur les éloges des gens de lettres et des savants, sans parler encore d’un ouvrage de ce genre, qui porte à la fois l’empreinte d’une imagination forte et d’un cœur sensible ; ouvrage plein de chaleur et de désordre, d’enthousiasme et d’idées, qui tantôt respire une mélancolie tendre, et tantôt un sentiment énergique et profond ; ouvrage qui doit révolter certaines âmes et en passionner d’autres, et qui ne peut être médiocrement ni critiqué ni senti : c’est l’éloge de Richardson, ou plutôt, ce n’est point un éloge, c’est un hymne.

650. (1876) Romanciers contemporains

Du moment où Colomba entre en scène, toute l’attention porte sur elle et sur elle seule. […] Son compagnon, de plus petite taille, porte à peu près le même costume et est armé de la même façon. […] Elle était près de la porte entrouverte, et Renée hésitait encore. […] A-t-il voulu prouver par là la richesse incomparable des couleurs que porte sa palette ? […] Tout y porte, tout y est à sa place, et rien ne choque.

651. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

Quant à sa critique littéraire, elle porte, en dehors du romantisme, sur Mistral (Frédéric Mistral. […] Il porte son cœur devant lui, comme pour enrichir ses semblables. […] Mais le céleste jargon de la Nouvelle Héloïse nous porte à un sens plus, élevé des choses. […] Il porte en lui un ciel et un enfer. […] Il est « pâle » de ce qu’il a vu, « pâle et grave », il porte au front « un pâle éclair égaré ».

652. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XV » pp. 61-63

— Le livre de M. de Custine sur la Russie est plus qu’un livre agréable : au milieu de beaucoup de répétitions, de bel esprit, d’afféterie même et de prétention à étaler ses propres sentiments qu’on ne lui demande pas, l’auteur a observé avec sagacité, avec profondeur ; il dévoile (et c’est la première fois qu’on le fait) les plaies et les lèpres de cette société russe, de cette civilisation plaquée ; il révèle sur le prince, sur les grands, sur tous, d’affreuses vérités : ce livre porte coup (c’est l’opinion de bons juges, non suspects de faveur).

653. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Du Camp, Maxime (1822-1894) »

Du Camp exprime avec cœur des sentiments affectueux ; il y porte toutefois la marque de l’imitation.

654. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 88-90

ce bizarre enthousiasme les porte à tant d’intrigues, à tant de manéges, à tant de folles déclamations, qui ne trompent tout au plus qu’un moment, que celle-ci mérite une gloire particuliere pour avoir consacré sa plume à la défense des Héros des siecles passés, & vraisemblablement des siecles à venir.

655. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 208-210

Tout ce qui porte dans l’ame un caractere d’énergie, de grandeur & d’activité, est qualifié dans son Dictionnaire de fol enthousiasme, dont elle déplore avec dédain l’aveuglement.

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