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297. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dorian, Tola (1841-1918) »

. — Poèmes lyriques (1888). — Âmes slaves, nouvelles (1890). — Vespérales (189/1). — Roses remontantes (1897). […] Philippe Gille On a trop parlé des Poèmes lyriques de Mme Tola Dorian pour que je ne les signale pas spécialement.

298. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Jasmin, Jacques (1798-1864) »

Jasmin, Jacques (1798-1864) [Bibliographie] Le Charivari, poème burlesque (1825). — Les Papillotes (1835). — L’Aveugle de Castel-Cuillé (1836) […] C’est ainsi que ces poèmes mûrissent pendant des années avant de se produire au grand jour, selon le précepte d’Horace, que Jasmin a retrouvé à son usage, et c’est ainsi que ce poète du peuple, écrivant dans un patois populaire et pour des solennités publiques rappelant celles du moyen âge et de la Grèce, se trouve être, en définitive, plus qu’aucun de nos contemporains, de l’école d’Horace que je viens de nommer, de l’école de Théocrite, de celle de Gray et de tous ces charmants génies studieux qui visent dans chaque œuvre à la perfection.

299. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Byron »

Et il ne l’était pas uniquement par le théâtre de ses poèmes, par la tournure et le costume de ses héros. […] Que sont deux ou trois plaisanteries, deux ou trois groupes ardents, en comparaison de toutes les adorables puretés de ses poèmes ? […] , dans Lara, ce poème fait avec dix mystères, Kaled, le page, aime d’un amour sans sexe le maître de sa vie. […] Byron, cette grande coquette, rechercheur d’effets qu’il semblait le plus mépriser, mit cette poésie du mystère dans sa vie comme dans son poème de Lara, et le mystère a été une mystification.

300. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Amédée Pommier »

Le poème de Paris est, tout le temps qu’il dure, un long rire éclatant ou étouffé avec toutes les nuances que le rire peut avoir, effrayant par places, comique à d’autres, burlesque, cordial et bonhomme. […] Il va du bonhomme au gamin, toujours par le chemin du rire, mais, chez lui, le bonhomme n’est jamais Prudhomme, et quand il est chauvin, car il se permet d’être chauvin, parfois, dans son poème, c’est un chauvin grandiose, — et un gamin grandiose aussi, un Gavroche monumental ! Et d’avoir sublimé ces deux types, de les avoir reproduits avec la grandeur de sa touche, parce qu’il les sentait profonds en lui, serait assez comme cela pour sa gloire de poète, n’y aurait-il pas autre chose dans ce fourmillant poème de Paris, qui n’a rien oublié de Paris. […] Amédée Pommier fit le tour de force, pendant un an, d’un feuilleton hebdomadaire qui était un véritable poème, et jamais personne ne s’aperçut, dans le jet superbe du disque qui eût pesé à la main d’un autre, de la fatigue du discobole !

301. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Les touchants épisodes semés dans ce drame gigantesque, et en particulier celui de Rachel, disparaissent dans l’unité panthéistique du poème ; et le poème lui-même s’absorbe dans l’idée qu’il représente. […] Le poème de Napoléon, tel que M.  […] Les pages de Sanuto sont plus dramatiques à coup sûr que le poème de M.  […] Il faut comparer le poème de M.  […] Dans ces deux poèmes le spectacle ne jouait qu’un rôle secondaire.

302. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Et il faut dire que tout le poème, toute la pièce est comme une gageure. […] Saluons huit, en deux strophes, des plus beaux vers de ce plus beau poème. […] Mais par le ministère de Hugo, en ce jour unique, en ce poème plus que poème, puisqu’il y a plus que poème, nous avons ce miracle (au moins temporel) unique, ce double miracle unique : Premièrement, au premier degré, trente et quarante siècles après Homère et les origines d’Homère un des plus grands poèmes païens (et bibliques) charnels qu’il y ait jamais eu. […] Je n’en veux pour preuve que cet orgueil païen, dont ce poème est plein, dont ce poème déborde, dont ce poème regorge, cette aisance, cette plénitude charnelle, ce jeu, cette sorte d’amusement, ce défi constant dans l’expression même. […] Vous me disiez : Ces vers, ces poèmes sont précisément les poèmes de ce pays-ci, de cette Île de France.

303. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

Vivant à Lyon, où il habite encore, il débuta vers 1841 par le poème de Psyché, dans lequel il essayait de rajeunir l’anciennefable, l’ancien mythe, et de l’approprier aux destinéesnouvelles de l’humanité : il n’a peut-être jamais rienfait de mieux pour la pureté du souffle et de l’accent. […] D’autres volumes ; d’autres recueils de vers suivirent, Odes et Poèmes, Poèmes évangéliques, Symphonies, Idylles héroïques, etc., toutes inspirationsassez semblables sous des noms divers. […] Il commença en 1853 à figurer et à être couronné dans le concours des prix-Montyon pour ses Poèmes évangéliques, une idée fausse d’ailleurs, et qui consiste à paraphraser l’Évangile en vers. […] Dans une édition de ses Poèmes évangéliques, publiée l’année dernière, il a ajouté une préface qui se termine par une conclusion très-peu évangélique, où, à propos du matérialisme croissant et de l’abaissement des intelligences (ne serait-il pas temps de trouver un autre refrain ?)

304. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mestrallet, Jean-Marie »

Mestrallet, Jean-Marie [Bibliographie] Poèmes vécus (1888). — L’Allée des saules (1900). […] Frédéric Loliée C’est l’amour qui remplit les Poèmes vécus de M. 

305. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Venevault, Boizot, Bachelier et Francisque Millet » p. 222

Il vit L’Europe savante de Bachelier, son Pacte de famille, ses Alliances de la France, sa Mort d’Abel, tirée du poème de Gesner, et il dit : Voilà un poète de mes amis qui fait faire de bien mauvais tableaux ! […] Il jeta un coup d’œil rapide sur les Esquisses que Bachelier a faites d’après le poème de Gesner, et il mit sous son bras celle où l’on voit Adam soulevant le cadavre de son malheureux fils, une de ses filles éplorée à ses pieds, et sa femme échevelée sur le fond.

306. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Ses poèmes bouddhiques sont beaux et comme amèrement ressentis. […] Il ne veut pas que le poème n’ait été que le prétexte de sa musique. […] Elle ne subit aucune gêne ; on dirait qu’elle est toute seule ; et l’on ne sait si elle mène le poème ou si le poème la mène : ils vont tous deux ensemble, et comme animés l’un par l’autre. […] Beaucoup de musiciens, fort désinvoltes, se moquent un peu trop du poème. […] Son poème était assez court.

307. (1913) Poètes et critiques

L’auteur du poème fut maltraité par les tribunaux ; mais le jugement du public lettré ne se laissa pas égarer, et tous les gens qui, pour crier « bravo !  […] Enfin, le mythe même de la Mer, la partie scientifique du poème. […] Quand je reçus de lui, en 1900, les Poèmes idéalistes, je fus plus charmé que surpris : je les avais prévus et espérés. […] Qu’est-ce que les Poèmes saturniens ? […] Ce « Watteau rêvé par Raffet », — l’expression a été glissée dans le poème même par son auteur, et sa précision critique indique assez l’artifice de son travail, — semble annoncer déjà le recueil qui fera suite aux Poèmes saturniens.

308. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Boyer, Philoxène (1827-1867) »

Lui aussi, il avait rêvé de remplir l’univers de son nom, de faire des poèmes et des drames ; d’être à la fois Shakespeare et Musset, Goethe et Leopardi. […] Il y a plus d’esprit et de science que de sentiment et d’inspiration dans ces poèmes qui ne sont souvent que de longs madrigaux.

309. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Ducoté, Édouard (1870-1929) »

Dans quelques-uns, la pensée grandit et le ton s’aggrave, et après avoir lu, l’un après l’autre, les apologues qui composent son livre, on le ferme sur le beau poème de Circé qui le termine et qui dresse parmi les bas-reliefs d’argile sa statue de marbre magique. […] En ce dernier recueil, un poème, Simplice, est de premier ordre.

310. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gérardy, Paul (1870-1933) »

Paul Gérardy a réuni les poèmes qu’il composa de 1892 à 1894. […] Paul Gérardy sont de courte haleine, trop courte parfois, mais, l’habitude qu’on lui sent de la fréquentation des esprits philosophiques les plus abstraits, encore qu’elle gêne presque toujours l’émotion vivace et lyrique, l’aide à donner à ses poèmes une signification très vaste ; quelquefois, à vrai dire, vague et brumeuse.

311. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guimberteau, Léonce »

Guimberteau, Léonce [Bibliographie] Le Devenir humain, poème (1897). […] Ainsi que le titre l’indique, les poèmes de ce recueil sont une suite de cantiques à la gloire de l’homme, de l’Homme dernier-né des dieux, qui a vénéré autrefois, dans les religions sublimes, les beautés de sa propre pensée, et rend aujourd’hui à cette pensée même l’hommage qui lui est seul dû.

312. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Quel est le sujet du plus beau poème de la langue française, de notre Odyssée, l’Education Sentimentale ? […] Les poèmes homériques appartiennent à une civilisation bien plus jeune que les poèmes védiques, quelles que soient les dates que l’on puisse historiquement assigner aux uns ou aux autres. […] Tout de même, le tableau donne une impression synthétique, et le poème une impression analytique ou successive. […] C’est que chaque poète nouveau ajoute une unité au petit auditoire qui écoute volontiers les poèmes inédits. […] Fierabras était un géant sarrasin que ses exploits, contés par nos vieux poèmes, ont rendu célèbre.

313. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rivoire, André (1872-1930) »

Toujours entre lui et les diverses formes de femmes devinées à travers ses poèmes, un être un peu fictif s’interpose et se substitue, plus âpre et plus incertain. Il n’est point aisé de déterminer le genre de plaisir que l’on éprouve au commerce de ces poèmes très simples et très compliqués, et, sans doute, quelques strophes détachées en feront, mieux que toute paraphrase, goûter la grâce amère : Ici, près de la porte où je t’avais suivie, J’ai possédé longtemps ton visage anxieux.

314. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Valéry, Paul (1871-1945) »

. — Poèmes (dans les Jeunes Revues, de 1891 à 1897). […] La plupart des poèmes qu’on va lire et que leur auteur maintenant considère comme des plaisirs depuis longtemps décolorés, furent composés de 1889 à 1895 et parurent dans les diverses Revues dont on trouvera plus bas la nomenclature.

315. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Argument » pp. 249-250

Un grand nombre de passages indiquent des époques de civilisation très diverses, et portent à croire que les deux poèmes ont été travaillés par plusieurs mains, et continués pendant plusieurs âges. […] On doit trouver dans les poèmes d’Homère les deux principales sources des faits relatifs au droit naturel des gens, considéré chez les Grecs.

316. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Un poème de Ronsard ou de Hugo c’est de l’art pur ; un roman, fût-il de Stendhal ou de Balzac, c’est de l’art mitigé. […] Mais tous ces petits poèmes d’une page ou deux, au hasard, autant en emporte le vent. […] Ces fleurs, c’est plus beau que tout, plus beau que tous les poèmes, plus beau que tous les arts ! […] Tous les poèmes du monde, les beaux poèmes, sont des Apocalypses, et l’Apocalypse est-elle ou non symbolique ? […] Ce sont d’exquis poèmes en prose rythmée, qui n’étaient guère connus que des poètes.

317. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

À l’en croire, il n’a voulu composer ni un livre d’enseignement, ni un poème ; il ne prétend ni à la science ni à l’inspiration. […] Ni enseignement ni poème, c’est-à-dire ni vérité, ni beauté ; qu’est-ce donc ? […] Heureusement, si nous en croyons les amis de M. de Lamartine, cette faute sera bientôt réparée : nous aurons de lui un poème sur l’Orient, et le Voyage, qui par lui-même est insignifiant, prendra une valeur inattendue, et servira de commentaire au poème. […] Jocelyn est un beau poème sans composition et sans style. […] Il y a dans ces deux morceaux assez de poésie pour défrayer bien des poèmes.

318. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

Plusieurs de mes poèmes postérieurs sont frappés à ce coin qui, s’il n’est pas le bon, du moins me semble idoine à ces lieu et place. […] On a cru aussi devoir intercaler de gré ou de force un trop long poème : Le Forgeron, daté( !) […] En principe il admettait le Parnasse Contemporain et les poèmes qui le composaient pour la plus plupart, mais il objectait fortement contre ce qu’il appelait, peut-être avec raison, les « véritables barbarismes » que constituait dans nombre des poèmes de Leconte de Lisle et de poèmes imités de ce maître l’orthographe du nom des dieux de la Grèce antique. […] Il en est de même pour les trois autres poèmes parus vers la même époque, Le Pape, Religion et religions, la Pitié suprême. […] un veule, flasque, lamentable et piteux avachissement sévit sans conteste sur les poèmes et les romans de la dernière période.

319. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

De ces poèmes, c’est la Vaelsunga-Saga qui lui a sans doute le plus servi pour le gros œuvre dramatique, du moins lorsqu’il lui a fallu passer des dieux aux héros, de Wotan à Siegfried. […] Dans le premier poème, Sigurdarkvida Fafnirsbana (premier chant de Sigurd vainqueur de Fafnir), le héros chante au sage Griper : « Je suis Sigurd, fils de Siegmund ; Hiœrdis est la mère du héros. […] Comme dans le poème allemand, le Siegfried de Wagner est tué à la chasse, et de la main de Hagen, qui, dans le cycle scandinave, n’est que l’instigateur du crime. […] Dans cette naïve invention de la légende, Wagner a compris ce qu’il y avait de vraiment poétique et d’éternellement humain et a retrouvé l’idée du mythe scandinave dans cent poèmes français ou germaniques, et il l’a pénétrée, traduite, élargie surtout par la puissance de son génie. […] »   Ces exemples suffisent pour montrer que la recherche des origines mythiques des poèmes wagnériens ne saurait en rien amoindrir l’invention poétique du maître.

320. (1904) En méthode à l’œuvre

René Ghil ne manquent ni de grandeur ni de mystère. » C’est, d’une part, la complexe exposition du Rythme et du vers musical, l’Instrumentation verbale, qui, basée sur les valeurs harmoniques, rend à la langue ta double constitution originelle, idéographique et phonétique, et détermine une ordonnance harmonique du vers, du poème, du livre unifié. […] Quant aux preuves directrices à exalter par le Poète, hors de l’arrivée à nous du savoir assez disant partiellement pour une unanime vérité, une Œuvre trop immense et simple est à venir : en une adéquate parole, le poème de toutes Activités vitales pénétré des intuitions d’une philosophie de la Matière en mouvement évolutive, — ou, poétiquement, sa Métaphysique. […] Diverse et perpétuelle, en vérité, pour de la Matière en mouvement exprimée, l’adéquat Poème, s’impose la manière d’art qui soit elle-même mouvement, — de mouvements pensants. […] Musicien de la masse des mots-instruments, des sons qui parlent, nous ne savons » selon les thèmes ou grands leit-motiv de la Pensée, que leur évolution à travers la diversité par eux-mêmes mesurée, et, mis à leurs plans, l’évolution de thèmes secondaires : précipitant en une Action, en un drame multiplement et pourtant unanimement sonnant, non seulement toutes périodes, mais tous poèmes du livre, tous livres de l’Œuvre. […] Puisqu’ainsi ma pensée osa couver l’unité en sourdeurs de cosmos, d’un Poème ému ainsi que de l’amour des mondes gravitants et des semences d’atomes, — et tel que se créèrent les Poèmes, pareils aux pans de roches sculptés et peints, des très anciens empires : qui, d’abscons et de subtils morphismes monstrueux de Vie, et de Signes lourds et sacrés, surent en eux enclore le Dogme et l’Éthique, et l’Émotion et la Conscience…

321. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

Les paperasses poétiques du vieux reître, qu’il emportait, comme Camoëns son poème, non à la nage, dans les mers furieuses, mais à travers le feu des guerres et des partis, s’étaient finalement englouties dans la terre la plus prosaïque qui ait jamais existé, à Genève, dans le cabinet de la famille qui a donné le jour à Tronchin. […] dans l’Hécatombe à Diane, en ces cent sonnets qui se suivent sous le titre de Printemps, lequel semble vouloir leur donner l’unité d’un poème, savez-vous combien j’en ai compté dignes d’être repêchés au fil du torrent qui les emporte et mis à l’écart et gardés comme les épaves d’un génie écumant, mais qui s’est noyé dans sa propre écume ? […] Et encore, aucun de ces treize n’a les qualités exigées par Boileau pour qu’un sonnet vaille un long poème… C’est que d’Aubigné est, en poésie, un tempérament bien plus qu’un accomplissement de poète. […] Lyrique, élégiaque, didactique (car il y a, toujours dans le troisième volume de ses Œuvres, un poème didactique de QUINZE chants intitulé L’Univers), ce magnus parens dans l’Histoire littéraire avait l’étoffe de tout, — mais remploi de l’étoffe qui est l’Art, qui est le fini, qui est la beauté accomplie, lui manquait.

322. (1888) La critique scientifique « Appendice — Plan d’une étude complète d’esthopsychologie »

Détermination des catégories d’admirateurs (France, 1830-1888) Pour les poèmes : Lettrés, liseurs. […] — Vente : moyenne, relativement aux romans du même auteur, considérable en tant que poèmes. […] Conclusions des livres spéciaux aux catégories spéciales Pour les poèmes : Prédominance particulière des moyens de vocabulaire, de composition par répétition et par antithèse, de ton tendu et enthousiaste, de métaphores, d’époques, lieux, moments caractéristiques, de sujets nuls (avec mélange de grandiose), de vague idéalisme optimiste, d’effets de redondance et de simplification, avec les extrêmes du grandiose et du mystère.

323. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

C’était tout un poème. […] Tout ce poème domestique va être démembré et vendu hémistiche par hémistiche, nous voulons dire fauteuil par fauteuil, rideau par rideau. […] Ce poème, le plus beau, le plus parfait peut-être de la langue française, de Vigny seul eût pu l’écrire, même parmi cette pléiade de grands poètes qui rayonnaient au ciel. […] « Je dis alors que de tels dessins contribuaient énormément à une intelligence complète du poème. […] C’est par cette refonte et cette création à nouveau du sujet que l’artiste sut rester si original en traitant des scènes tirées de drames, de poèmes et de romans, au lieu de scènes puisées directement dans la nature.

324. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Les vers deviennent traduction fantaisiste du Poème grandiose et par excellence, que lui dicte, inlassable, la Nature. De ce Poème total le parnassien ne comprend pas l’esprit, ne saisit pas le sens profond, s’en tient à la lettre, à une version humaine à une Belle infidèle. […] Cela constitue vraiment une sorte de poème ; non pas un poème qui raconte des aventures imaginaires, mais un poème mis en action par celui qui le compose, exprimant son âme et son cœur, la réalité humaine qu’il est, avec ses efforts et ses espérances ou aussi avec ses lâchetés et ses désespoirs. » Laberthonnière, Essais de philosophie religieuse, p. 7. […] Rappelons cette curieuse page de Huysmans où l’auteur d’À Rebours étend au poème en prose ce procédé synthétique. « De toutes les formes de la littérature, celle du poème en prose était la forme préférée de des Esseintes.

325. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Colet, Louise (1810-1876) »

. — Poème de la femme (1853-1856). […] Si l’on peut s’exprimer de la sorte, ce poème chatoie d’images délicates et de peintures gracieuses.

326. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fuster, Charles (1866-1929) »

. — Poèmes (1888) […] — Les Poètes du clocher, études (1889). — Louise, poème (1893). — Un poète de chevet, Hipp. 

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