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1827. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

. — Homère fut pauvre et aveugle… dans la personne des rapsodes, qui recueillaient les chants populaires, et les allaient répétant de ville en ville, tantôt sur les places publiques, tantôt dans les fêtes des dieux. […] Je n’éprouve plus la tentation de déclamer contre le mauvais goût du siècle, puisqu’en me repoussant de la place que je demandais, il m’a donné l’occasion de composer la Science nouvelle. […] Vers la même époque, la chaire de rhétorique étant venue à vaquer, il refusait de concourir, parce qu’il avait échoué peu auparavant dans la demande d’une autre place ; mais ses amis se moquèrent de sa simplicité dans les choses d’intérêt ; il concourut et réussit (1697 ou 98). Cette place lui donna l’occasion d’exposer partiellement, dans une suite de discours d’ouverture, les idées qu’il devait réunir dans son grand ouvrage (1699-1720).

1828. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De l’état de la France sous Louis XV (1757-1758). » pp. 23-43

Je vous défie cependant de faire occuper ma place, dans les circonstances où nous sommes, par un autre que par lui. […] Les instances que j’ai faites pour vous remettre ma place m’ont perdu ; j’ai prouvé par là, d’une manière bien funeste pour moi, la confiance que j’avais en vous.

1829. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Le bon Hardouin de Péréfixe, qui écrit l’Histoire de Henri le Grand pour l’instruction de Louis XIV, n’accorde à Sully qu’une place médiocre dans son ouvrage, et, préoccupé encore de l’idée d’impopularité qui s’attachait au nom de Rosny, il s’applique à justifier Henri de la faveur qu’il lui avait accordée, et à montrer qu’elle n’était pas ce que supposait l’envie. […] C’est un tableau raccourci des remords et angoisses de Charles IX après la Saint-Barthélemy, de la résistance que rencontrent les ordres sanguinaires du roi chez quelques gouverneurs généreux de places et de provinces, et du ressort que reprend, le parti après le premier effroi, au lieu d’être écrasé et atterré comme on l’avait cru.

1830. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — I. » pp. 325-345

L’économie politique ensuite aura sa place ; mais ce qui donnera à cette collection un prix tout particulier, ce seront les mémoires du comte Roederer, composés tant des notices mêmes rédigées par l’auteur en vue de sa famille, que d’un choix entre les notes et lettres nombreuses qu’il a laissées à son fils. […] Pourtant, comme il avait au fond l’esprit pratique, il ne fut pas sans reconnaître que ces soins d’intérêt, de fortune et d’avancement, qui étaient tout aux yeux de la plupart, avaient aussi quelque fondement, et qu’il ne s’agissait que de les mettre à leur place, de les réduire à leur valeur.

1831. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Louis XIV le reconnut et eut à cœur de s’en acquitter : 1º en fondant l’Hôtel des Invalides, dont une partie fut réservée pour des officiers vieux ou blessés ; 2º par la formation des compagnies de cadets qu’on exerçait dans les places frontières, et où l’on élevait 4 000 fils de gentilshommes ; 3º enfin, dès que Mme de Maintenon lui en eut suggéré l’idée, par la fondation de la maison royale de Saint-Cyr, destinée à l’éducation de 250 demoiselles nobles et pauvres. […] Cette réforme une fois opérée à Saint-Cyr, et l’impression triste qu’en reçurent d’abord celles même qui s’y soumirent étant à peu près effacée, tout fut dans l’ordre, et la joie eut place comme auparavant au milieu de la vie uniforme et occupée.

1832. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — II. (Fin.) » pp. 513-532

Le seul malheur en ce premier moment fut qu’en quittant la place ils mirent le feu au bazar où étaient toutes les marchandises et ce qui se vend au poids : « Aussi advint-il de cette chose, dit Joinville, comme si quelqu’un demain mettait le feu, Dieu nous en garde ! […] [NdA] Le conseil général de la Haute-Marne, dans sa séance du 25 août dernier (1853), a décidé qu’une statue serait érigée par souscription à la mémoire du sire de Joinville, sur la principale place de la ville de ce nom.

1833. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — I. » pp. 473-493

Tel qu’on vient de le connaître et de l’entrevoir, Tanneguy Le Fèvre, régent de troisième à l’académie de Saumur, n’était pas à sa place et ne se trouvait point heureux. […] D’un autre côté, Chevreau, dans son séjour auprès de l’électeur palatin, parla si fort à sa louange, qu’il lui ménagea une place de professeur à Heidelberg ; Le Fèvre avait accepté et était sur le point de quitter Saumur, lorsqu’au milieu des embarras et dans l’impatience du départ, il fut pris de fièvre et mourut à l’âge de cinquante-sept ans.

1834. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

Balzac, jeune, fut un Malherbe en prose : il put se vanter, et avec raison, « d’avoir trouvé ce que quelques-uns cherchaient, c’est-à-dire de savoir un certain petit art d’arranger des mots ensemble et de les mettre en leur juste place ». […] La querelle avait passé à la place Maubert en même temps qu’au Quartier latin.

1835. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Mais le fabricateur, qui parle de ce qu’il ne sait pas et qui place ses cadres à faux, est déjà atteint et convaincu. […] Elle compatit aux pauvres gens et aux affligés que frappe cette banqueroute ; elle en donne les détails et les chiffres précis à Senac de Meilhan, son correspondant très cher ; et, voyant la superbe famille de Rohan si humiliée et par cette catastrophe et par d’autres accidents qui bientôt suivirent, elle en revient aux réflexions morales ; elle se félicite au moins de ne tenir à rien, et de ne point prêter à ces revers subits du faste et à ces chutes de l’ambition ; elle se rejette dans la médiocrité, comme disait La Bruyère : Ô obscurité, s’écrie-t-elle avec un sentiment moral qui ferait honneur à toutes les conditions, tu es la sauvegarde du repos, et par conséquent du bonheur ; car qui peut dire ce qu’on serait en voulant des places, des biens, des titres, des rangs au-dessus des autres, où on arrive par l’intrigue, où on se maintient par la bassesse, et dont on sort avec confusion souvent, et toujours avec douleur ?

1836. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de l’Académie française, par Pellisson et d’Olivet, avec introduction et notes, par Ch.-L. Livet. » pp. 195-217

L’approbation fut si grande que l’on décida que la prochaine place vacante dans la compagnie serait pour Pellisson, et, en attendant, il put assister aux séances en qualité de surnuméraire : ce qui n’arriva qu’à lui. […] Les raisons qui furent données dans cette occasion, et celles, en général, qui se produisirent dans d’autres discussions particulières, Pellisson nous les déduit d’ordinaire en de petits discours indirects imités de ceux de Tite-Live, et qui n’en semblent pas moins à leur place.

1837. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. De Pontmartin. Causeries littéraires, causeries du samedi, les semaines littéraires, etc. »

En présence des nombreux volumes de critique, publiés par M. de Pontmartin, et dans lesquels je désirerais, pour m’orienter, une date au bas de chaque article, je suis forcé de commencer mon examen par ce qui me paraît le plus défectueux ; s’il s’agissait d’attaque, je dirais que j’attaquerai la place par son côté le plus faible, c’est-à-dire par l’espèce de programme et de manifeste que le critique a mis en avant. […] Mais laissant de côté ce qui me regarde, je demande si cette sorte d’exaltation dans laquelle se place tout d’abord M. de Pontmartin, cette sorte de ferveur guerroyante d’un chevalier armé et croisé pour la défense de la société, est une disposition favorable pour juger sainement de l’œuvre d’un artiste, d’un romancier, d’un auteur dramatique.

1838. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

Quoique les Conférences s’ouvrissent à trois heures après midi, la salle était si remplie dès les neuf heures du matin, qu’il n’y avait plus de places que celles qui étaient gardées pour les personnes du premier rang. […] Ces vives, ces générales, ces sincères acclamations firent taire pour longtemps ses ennemis, ses jaloux et ces atrabilaires qui, souvent sans savoir pourquoi, ou croyant se faire valoir, crient sans cesse contre les gens en place et trouvent plus ou moins à mordre en tout ce qui excelle. » Cette page, que j’ai tenu à donner dans toute son étendue, est le revers de la Pyramide de tout à l’heure.

1839. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

Je regarde la place vide où était le camp, et je vois le bloc carré et blanc de l’Aïn, pareil au tombeau de Zéthus. […] L’une après l’autre, elles se rangent au mur, assises ou couchées quand elles en trouvent la place.

1840. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Ce séjour de près de dix-neuf ans qu’il fit dans la famille de son riche patron tient une grande place dans sa vie, et son nouveau biographe, M.  […] Il faut croiser les races pour l’esprit comme pour le reste, sans quoi l’on croupit sur place et, par trop de peur de s’abâtardir, on n’engendre plus.

1841. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite et fin.) »

Louis XIV, en annonçant au prince de Vaudemont la nomination de Catinat, disait de lui : « C’est un homme sage que son expérience et son mérite ont élevé à la place où il est, et dont vous aurez autant de sujet d’être content que vous l’avez été jusqu’à présent du comte de Tessé. ». […] Je crois que bien des gens seraient surpris s’ils connaissaient jusqu’où va mon intérieur sur ce sujet ; j’ai bien fait des réflexions en ma vie sur les révolutions qui peuvent arriver aux hommes, et particulièrement à ceux qui sont honorés d’être en place ; j’y ai trouvé quelque appui et quelque consolation dans l’étourdissement où ce coup m’a mis.

1842. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de La Mennais »

Il ne s’inspire que de sa propre inaction ; il rêve et languit sur place. […] Confiné à La Chesnaie, il craint plus que tout, dit-il, le déplacement et les aller et venir ; il se figure qu’il est fait pour se tenir coi dans un petit coin : « Je n’aime guère à changer de place, et, à quelques petits tours près dans le jardin, mes jours comme mes nuits se passent dans la salle.

1843. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [III] »

Là encore les conseils de son chef d’état-major, qui proposait de laisser une garnison suffisante dans ces deux places, ne sont pas suivis. […] Mais non content de me faire rétrograder dans ma carrière et de changer un rôle important contre le poste le moins estimé de l’armée, on me place sous la férule de mon plus cruel ennemi.

1844. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

L’art, ou plutôt les vétilles de l’art, la bordure traînante du manteau, qui, chez quelques disciples de la précédente manière, était relevée et troussée en chemin avec un soin superstitieux, fait souvent place ici à un désordre, à une profusion négligente, qui n’est ni sans charme ni sans affectation. […] Mais Belcolore, l’impure acharnée, cette Sirène au beau corps, à l’épaule charnue, A la gorge superbe et toujours demi-nue, Sous ses cheveux plaqués le front stupide et fier, Avec ses deux grands yeux qui sont d’un noir d’enfer, Belcolore, le brutal génie des sens, la volupté meurtrière, a suivi Frank ; elle s’est glissée sur le seuil nuptial, et entre le chaste baiser donné, et pas encore rendu69, elle trouve place pour un poignard au cœur innocent de Déidamia : Ah !

1845. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Il assista, il observa d’une place commode, et pour lui c’était assez. […] Il n’a osé dire dans sa lettre qu’il désire passionnément une place dans votre Académie ; mais la duchesse de Chaulnes m’en a instruit, et connaissant la protection dont Votre Majesté l’honore et combien il mérite toutes les distinctions littéraires, je l’ai proposé pour être élu jeudi… » Frédéric répondit : « Chargez-vous de mes remercîments à Gresset.

1846. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre II. De l’expression »

Mettez à la place : « Ils firent tous festin », on ne voit plus cette voracité brutale. […] Un poëte, comme un législateur, doit respecter les places acquises, et ne pas mettre les beaux mots dans les bas emplois.

1847. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre III. Montesquieu »

Il y introduit l’étude des tempéraments à la place de l’analyse des faits spirituels ; il met les nerfs à la place des passions de l’âme ; il baigne les individus dans les milieux qui les forment et les déforment. […] Il ne soufflait mot des Juifs, et le peuple de Dieu avec ses lois révélées tenait moins de place dans son ouvrage que les sauvages de l’Amérique ou de l’Océanie.

1848. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

La critique varie à l’infini selon l’objet étudié, selon l’esprit qui l’étudié, selon le point de vue où cet esprit se place. […] Puis, les tragédies de l’amour occupent-elles donc toute la place dans la vie ?

1849. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Adrienne Le Couvreur. » pp. 199-220

En écrivant cette lettre, dictée par le cœur, elle ne se doutait pas de l’élévation morale où elle se place, et cette élévation est grande, surtout si l’on vient à songer quelle est la femme (digne sœur de Mme de Tencin, c’est tout dire) à qui elle s’adresse : (Paris, 22 mars 1721.) […] L’usage du monde, le temps et un peu de raison m’ont convaincue qu’il faut beaucoup d’indulgence dans la vie ; mais ceux qui en ont le moins de besoin ne perdent rien avec moi : je leur donne, à la place, tout autant d’estime et d’admiration qu’il me paraît qu’ils en méritent.

1850. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

Elle avait très peu d’instruction ; mais son esprit était si éclairé, si adroit, si actif, qu’il ne l’abandonnait jamais ; il était toujours à la place du savoir. […] C’est alors qu’elle place des maximes sages, des contes piquants, de la morale anecdotique et en action, ordinairement aiguisée par quelque expression ou quelque image bien familière.

1851. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Procès de Jeanne d’arc, publiés pour la première fois par M. J. Quicherat. (6 vol. in-8º.) » pp. 399-420

Ce dernier conseil revenait chaque fois plus pressant, plus impérieux, et la pauvre enfant ne pouvait plus tenir en place où elle était. […] Ceux de la place veulent se rendre à elle, mais elle refuse de les recevoir à rançon, et elle leur crie qu’elle les prendra malgré eux.

1852. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur Bazin. » pp. 464-485

Mais les trois autres publications constituent une œuvre véritable, digne de trouver place dans toute bonne bibliothèque moderne, et elles assurent un rang distingué à M.  […] Bazin par un mot : il suit sa ligne, il vise au vrai, il fait de son mieux, mais il ne daigne pas se mettre assez à la place du lecteur ordinaire ; son procédé envers lui n’est pas obligeant, ni prévenant.

1853. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

Les dernières études qu’on a faites sur Diderot ont cela de commun qu’elles tendent à le mettre à sa place avec justice, sans colère et sans trop de zèle. […] Puis tout à coup, à la fin, son secret, qui, deux ou trois fois pourtant, est venu au bout de sa plume, lui échappe, et ces paysages naturels auxquels il nous a fait assister se trouvent être tout simplement les toiles de Vernet qu’il s’est plu à imaginer ainsi et à réaliser sur place, se remettant dans la situation et dans l’inspiration même de l’artiste qui les composait.

1854. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

Le grand Corneille, à travers ses hautes qualités, avait, je ne dirai pas beaucoup d’esprit, mais prodigieusement de bel esprit ; quand ils ne sont point passionnés et grandioses, et même alors, une fois que leur mot sublime est lâché, ses personnages continuent de raisonner, et ils le font avec subtilité et à outrance ; ils parlent de tête ; le cerveau chez eux prend la place du cœur ; ils raffinent et quintessencient les idées et les choses. […] Il a ces deux caractères : il change peu de place, et en tient peu. » Tel Fontenelle se décelait de son propre aveu, tel nous le montre Mme Geoffrin : « Quand il entrait dans un logement, il laissait les choses comme il les trouvait ; il n’aurait pas ajouté ni ôté un clou. » Rien ne lui faisait de ce qui prend et divertit les autres hommes ; belle musique, beau tableau, il ne se tournait à rien.

1855. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Le duc de Lauzun. » pp. 287-308

Quant à sa carrière, on ne lui laissa pas le temps d’y songer : « On me fit entrer à douze ans, dit-il, dans le régiment des Gardes (françaises), dont le roi me promit la survivance, et je sus, à cet âge, que j’étais destiné à une fortune immense et à la plus belle place du royaume, sans être obligé de me donner la peine d’être un bon sujet. » A quatorze ans, il commença sa carrière de Richelieu et de don Juan. […] Ce n’est pas les hommes qu’on accuse ; d’autres, à leur place, eussent fait de même : des plébéiens parvenus eussent fait comme les Lauzun, et seulement avec moins d’élégance.

1856. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Monsieur de Bonald, (Article Bonald, dans Les Prophètes du passé, par M. Barbey d’Aurevilly, 1851.) » pp. 427-449

Mais il donna bientôt sa démission de cette dernière place, et il crut de son honneur d’émigrer. […] L’avenir, je le crois, réservera à M. de Bonald une assez haute place : à mesure que les âges s’éloignent et que les institutions s’évanouissent, on sent le besoin d’en résumer de loin l’esprit dans quelques figures et dans quelques noms.

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