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2053. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

L’ami de mon compatriote l’auteur d’un acte de vaudeville, nous raconta un fait qui peint assez bien apparemment l’humeur de M. de Beauvoir. […] Sa femme (Mlle Foucher, sœur de Paul Foucher) a été et est encore même fort jolie ; c’est une brune qui rappelle les belles jeunes femmes espagnoles peintes par Velasquez.

2054. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Qu’elle constitue une réalité dans la vie qui nous entoure en nous proposant ses spectacles, c’est assez pour justifier chez l’artiste le désir de peindre. […] Je vais faire une comparaison qui mettra mon idée en pleine lumière : lorsque le peintre d’expression a rencontré la figure qui le plus énergiquement parle à son âme, et suscité le plaisir de peindre en lui donnant ce petit coup au cœur qui ne saurait tromper, il attend pour la fixer que les mouvements spontanés de cette figure atteignent à leur plus intense qualité expressive.

2055. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

L’Agrippine bourgeoise qu’elle a voulu peindre est manquée, molle et fuyante. […] Et son vocabulaire est moisi : elle « peint ses feux ». […] Son esprit était d’ailleurs piquant plutôt que vaste ou juste, et, lorsqu’il voulait peindre les Ruines des Tuileries, il lui arrivait de nous faire surtout connaître une marchande d’oranges.

2056. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

On connaît le furieux mépris de Flaubert pour le bourgeois, c’est-à-dire pour les hommes d’une culture et d’une intelligence ordinaires, qui représentent la moyenne de l’humanité et composent la masse du public ; et l’on rencontre souvent dans sa Correspondance des phrases comme celles-ci : « Moi qui ne désire point la gloire. » — « J’ai renoncé, pour moi, à m’occuper de la postérité. » — « Peignons, peignons, sans nous inquiéter de la durée de nos œuvres. » Mais il y a ici une distinction essentielle à faire. […] Les prix scolaires sont la juste récompense du travail et un moyen habile de l’encourager ; mais je ne fonderais pas de grandes espérances sur l’avenir d’un enfant qui, sans porter le moindre intérêt aux études elles-mêmes, n’aurait de goût que pour les couronnes en papier peint et les volumes dorés. […] L’amour des hommes, à défaut de l’amour de Dieu, peut remplir, doit remplir le cœur de l’artiste littéraire ; le plus grand écrivain est celui que le plus d’hommes préfèrent, que le plus d’hommes surtout continueront à préférer, et la raison profonde de cette préférence durable sera toujours qu’il les a mieux connus, mieux compris, mieux peints et expliqués à eux-mêmes, c’est-à-dire mieux aimés. […] L’exemple de Gringore n’est qu’un cas particulier du divin pouvoir d’idéalisation qui, d’une manière générale, appartient au génie, et qui, métamorphosant hommes et choses, nous montre le monde non tel qu’il est, mais tel que l’artiste l’a vu et l’a peint.

2057. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Et, malgré nous, les arbres entre lesquels chevauche la bande nous apparaissent un peu effacés et bleuâtres, mieux faits et plus réguliers que ceux d’à présent : des arbres comme on en peignait au grand siècle. […] Menacé d’une lettre de cachet, Favart s’enfuit, est recueilli à Strasbourg par un bon prêtre, et vit dans une cave ou il peint des éventails. […] Celle qu’il a peinte n’était assurément pas la bonne société. […] C’est qu’une société (ou une classe de la société) se caractérise et se peint surtout par ses exceptions, j’entends par les exceptions qui lui sont propres. […] Les fatalités de la chair, la brutalité des instincts, les grotesques inconsciences, l’irresponsabilité et l’égoïsme universels… quelle volupté pure de noter et de peindre tout cela !

2058. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Des siècles et des siècles de routine héritée, de doctrine formelle et vide, de tyrannie et de soumission intellectuelle, de suffisance imperturbable et de docilité inepte, d’entêtement orgueilleux et féroce dans le faux, de profonde inintelligence des choses, consacrée et précieusement transmise en immuables formules ; bref, toute l’énorme sottise humaine semblait chanter un hymne triomphal dans ce magnifique couplet où l’éternel Pédant se peint lui-même en louant l’éternel Disciple. « … Il n’a jamais eu l’imagination bien vive, ni ce feu d’esprit qu’on remarque dans quelques-uns ; mais c’est par là que j’ai toujours bien auguré de sa judiciaire… Il est ferme dans la dispute, fort comme un Turc sur ses principes, ne démord jamais de son opinion… Mais sur toute chose ce qui me plaît en lui, et en quoi il suit mon exemple, c’est qu’il s’attache aveuglément aux opinions de nos anciens, et que jamais il n’a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle touchant la circulation du sang et autres opinions de même farine. » Cette page (relisez-la tout entière, je vous prie) est assurément une de celles qui donnent la plus haute idée de l’esprit de Molière. […] Vous remarqueriez qu’il fut l’ami des peintres, tout comme les littérateurs d’à présent ; et ce n’est pas sa faute si Mignard et Bourdon peignaient avec moins d’inquiétude que M.  […] Molière osa peindre des bourgeois et des artisans aussi bien que des marquis. […] La Visite de noces implique et quelquefois exprime les idées les plus austèrement chrétiennes, — mais sur les planches, par de jolies bouches peintes, dans un spectacle où tout est disposé pour flatter les sens, et où la foule assemblée est, en vertu même du motif qui l’assemble, dans des dispositions d’esprit aussi peu chrétiennes que possible. […] L’auteur, ayant entrepris de défendre et de prôner le mariage, nous le peignait plus divertissant et plus excitant que l’amour libre… Et cela s’appelait : Monsieur, Madame et Bébé.

2059. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Il nous peint comme de simples amoureux de nous-mêmes. […] Auguste Couat, dans son livre sur Catulle, publié il y a vingt ans, avisait déjà une manière d’alexandrinisme particulier qui est celui-ci : « … ressusciter parmi effort d’imagination dans notre France moderne le moyen âge ou l’antiquité, peindre dans des vers laborieux la Perse, la Chine ou le Japon… c’est être alexandrin. » C’est peut-être forcer ou étendre un peu trop le sens des termes, et l’exotisme n’est pas l’alexandrinisme, et il doit avoir son nom à lui ; mais il y a des rapports. […] Rébelliau, dans une Introduction qui n’est pas aussi connue qu’elle mérite de l’être, que, « si Voltaire se propose de peindre le siècle de Louis XIV, c’est surtout par esprit de réaction dépitée contre le siècle présent… contre ce “siècle de fer” et ce gouvernement imbécile… contre ces Français de la décadence qui s’endorment sous la somnolente torpeur d’un ministre caduc et d’un roi apostolique… » Il y a du vrai, et somme toute, là aussi, Encyclopédiste seulement à demi, Voltaire est un des hommes du xviiie  siècle qui ont le plus rendu justice au siècle précédent, et l’on peut, pour s’en persuader, le comparer à Montesquieu qui exècre le siècle de Louis XIV et à Rousseau qui l’ignore profondément. […] Le génie d’Hugo devient satirique ; mais n’entendez point par satire cette frivole préoccupation de guetter et de peindre les ridicules des hommes ; entendez une haute et robuste pensée qui voit les deux côtés des choses humaines, le bien et le mal, et chante l’un magnifiquement et flétrit l’autre. […] Il voulut qu’il n’y eût que trois mots sur sa tombe : « Sarcey, professeur et journaliste. » Cette inscription, modeste et fière, peint fort bien l’unité de sa vie et l’obstination de son double labeur.

2060. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

Si rien en lui n’avait déplu davantage aux philosophes, il n’était rien dont les adversaires des philosophes lui eussent su plus de gré ; et c’est ainsi que, par une dernière singularité, qui l’achève de peindre, le même homme, dont le Contrat social a été l’évangile de Robespierre et de Babeuf, se trouve être le père spirituel de Mme de Staël et de Chateaubriand. […] De la Correspondance de Béranger ; — et que, tout incomplète qu’elle soit, — si les quatre volumes que nous en avons ne justifient pas l’enthousiasme de ses admirateurs ; — elle n’est pas une part indifférente de son œuvre. — On n’y trouve rien de bien saillant ; — ni qui témoigne d’une grande largeur d’esprit ; — mais elle achève de nous peindre le personnage ; — et sous le « bonhomme » de la légende ; — nous y trouvons l’adroit et prudent calculateur ; — et l’un des écrivains les plus habiles qu’il y ait eus dans l’administration de sa popularité. — La critique littéraire dans la Correspondance de Béranger [Cf.  […] Unité de l’œuvre de Flaubert ; — et que, quoi que l’on dise de Madame Bovary ou de L’Éducation sentimentale ; — l’application s’en fait d’elle-même à Salammbô et à la Tentation de saint Antoine. — Le sujet seul diffère ; — mais les procédés sont demeurés les mêmes ; — et la conception d’art identique. — Le premier point est de s’abstraire de la réalité que l’on représente ; — et de n’en retenir, pour le peindre, que ce qui donnera la même impression, — à tous ceux qui l’étudieront d’assez près [Cf. à ce sujet la discussion de Sainte-Beuve avec Flaubert sur Salammbô]. — Mais, en second lieu, la représentation devra être typique, — et non anecdotique ; — ce qui est encore le contraire du romantisme ; — attendu que, si le romantisme a vu dans le caractère, ce qu’on pourrait appeler « l’accidentel » ou l’« unique » [Cf. 

2061. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

Il a aussi peint, avec un rare talent, les passions nouvelles que le système avait soulevées…. » Ainsi jugeait M.

2062. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

Ainsi, dans ce chant à Dante, il peint en traits sanglants la perte des légions italiennes durant la campagne de Russie, ces hommes du Midi ensevelis sous les glaces et, dans leur dernier regard vers leur mère adorée, se disant : « Plût au ciel que ce ne fussent ni les vents, ni les tempêtes, mais le fer qui nous moissonnât, et pour ton bien, ô notre patrie !

2063. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

C’est tout un petit roman finement touché, tendre et discret, un tableau peint de couleurs du temps, qui, à demi passées, font sourire et plaisent encore.

2064. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

« M. de Méchel, le graveur, travaille à force à nos portraits peints par un amateur, M. de Carmontelle : Wolfgang joue du piano ; moi, derrière lui, du violon ; Nanerl s’appuie d’une main sur le piano, et tient dans l’autre un morceau de musique, comme si elle allait chanter. » Qui peut lire sans attendrissement ces pieuses superstitions d’un cœur de père et d’un cœur de mère vouant à l’autel d’un Dieu-enfant des sacrifices propitiatoires pour l’enfant de leur amour, afin que l’analogie des âges attendrît plus puissamment l’enfance du Dieu pour l’enfance de l’homme !

2065. (1860) Cours familier de littérature. X « LIXe entretien. La littérature diplomatique. Le prince de Talleyrand. — État actuel de l’Europe » pp. 289-399

Ce ministre, plus philosophe et plus libéral qu’on ne le peint généralement aux préjugés populaires de la France, négociait encore secrètement en Hollande avec Danton pour atermoyer la rupture à mort entre les deux peuples modernes qui représentaient la liberté européenne.

2066. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

Ils peignent avec exactitude l’enthousiasme pour tous les arts de la main qui renaissaient sous Léon X, le culte du génie, la liberté des passions individuelles, à qui les crimes même étaient pardonnés en faveur d’un chef-d’œuvre de peinture et de sculpture, et enfin ce mélange bizarre de dévotion sincère et d’attentats atroces que l’absolution du pontife effaçait de la main même de l’assassin.

2067. (1753) Essai sur la société des gens de lettres et des grands

Pour peindre les hommes dans un ouvrage d’imagination, il faut les connaître ; faits comme ils sont, on ne doit pas se flatter de les deviner, tant pis du moins pour qui les devine : le commerce du monde est donc absolument nécessaire à cette portion des gens de lettres.

2068. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Ce rien, le mot, est pourtant le substratum de toute pensée ; il en est la nécessité ; il en est aussi la forme, et la couleur, et l’odeur ; il en est le véhicule : et bai ou rubican, isabelle ou aubère, pie ou rouan, ardoise ou jayet, doré ou vineux, cerise ou mille-fleurs, zèbre ou zain, le front étoilé ou listé, peint de tigrures ou de balzanes, de marbrures ou de neigeures, — le mot est le dada qu’enfourche la pensée. […] La glorification de ce curé paterne et bénin affirmait un tel mépris de la grandeur, une telle tendresse pour l’infinie, pour le laid et pour le sale qu’elle en devenait, du coup, l’œuvre définitive et suprême de la dégénérescence religieuse, — et après cela, de tristes fidèles s’étaient dit que la religion n’est, plus qu’un souvenir historique, qu’elle gît dans les vieux légendaires, dans les Heures à images, dans la Patrologie, dans quelques architectures, dans quelques pierres taillées, dans quelques têtes de jadis, peintes sur fond d’or. […] Olivier de Tréville : Les jeunes filles peintes par elles-mêmes, 1901.

2069. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Mais il importe que l’analogie découverte par le compositeur entre ces deux expressions résulte de la directe perception par lui de l’essence du Monde, sans que sa Raison la soupçonne ; sinon, quand la Musique devient une imitation volontaire et consciente, par l’entremise de l’intellect, elle n’exprime plus l’essence des choses, la Volonté même ; elle ne reproduit plus que son apparence, toujours d’une façon insuffisante ; toute la musique imitative en est là. » Si nous voulons bien y réfléchir, quand la Musique veut peindre, elle quitte, en effet, son domaine propre. […] La Musique ne peut, par exemple, reproduire le portrait d’un personnage, fixer ses traits ; elle ne peut peindre un arbre, une forêt. […] « Aussi longtemps que l’on aime, dit-il. on ne peut peindre de tels tableaux ; on ne juge pas encore, on n’est pas encore au point de recul que doit occuper celui qui veut juger.

2070. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Il n’y a dans leur œuvre qu’une figure de femme, toujours reprise, recommencée cent fois, en sorte qu’il est bien clair que c’est le point de vue qui change et la manière de peindre, mais que le modèle est le même qui s’est imposé au peintre et dont il s’efforce de plus en plus de s’approcher. […] Or, c’est un mauvais calcul que de peindre la réalité sous de trop belles et de trop séduisantes couleurs. […] Il l’a vue, ayant, pour la voir, parcouru toutes les routes du monde ; il l’a possédée ; et il a réussi à la faire tenir dans ses livres, tout entière, étant de ceux qui ont le don de peindre les choses avec des mots et d’on composer des tableaux dont les tableaux des peintres n’égalent pas la magie.

2071. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

Ils ne paraissent même pas se douter qu’il y a un vaste monde à regarder et à peindre. […] Stendhal, en composant le Rouge et le Noir, paraît bien s’être complu à se peindre lui-même tel qu’il eût pu être, s’il fût né vingt ans plus tard. […] Pour nous en tenir à la France du dix-neuvième siècle, Gustave Planche, que, Balzac saluait comme le premier critique de son temps, — il l’a peint sous le nom de Claude Vignon dans Béatrix, — déclarait Hugo en décadence, dès 1833.

2072. (1929) La société des grands esprits

Il condamne l’entreprise de « peindre avec des mots qui ne s’adressent qu’à l’oreille ou à l’esprit les objets qui ne parlent qu’aux yeux ». Mais si l’on abuse aujourd’hui et depuis quelque cent cinquante ans du style descriptif et impressionniste, il n’en est pas moins vrai que les mots peuvent peindre et que tout langage peut tout exprimer parce que tout objet parle à l’esprit. […] Évidemment, il eût été plus inédit de peindre Descartes comme un homme de la dernière médiocrité, et certain jeune — très jeune — littérateur se distinguait de façon plus voyante en s’apitoyant sur une petitesse et une pauvreté telle que le Cogito… Il y a aussi le fameux prédicateur d’Augier, innovant à ce point sur l’aumône, qu’on demandait : « A-t-il dit qu’il ne fallait pas la faire ?  […] Lucien Herr ne cite pas : « Tandis que Goethe peint en Italie, les Voigt et les Schmidt doivent s’exténuer pour lui comme des bêtes de somme.

2073. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Le centième décembre a les plaines ternies, Et le centième avril les a peintes de fleurs, Depuis que parmi nous leurs brutales manies     Ne causent que des pleurs.

2074. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Un romancier contemporain a peint avec beaucoup de bonheur l’innocent travers des imaginaires : « M. 

2075. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Tu peignis dans ta cathédrale à vaste nef Le chaos ordonné de ces vivantes fresques Où tu faisais saillir en rejets pittoresques Un torse qui se cambre ou des bras en relief.

2076. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre III. De l’organisation des états de conscience. La liberté »

Nous essayons de le faire, quand nous lisons un roman, par exemple ; mais quelque soin que l’auteur ait mis à peindre les sentiments de son héros et même à en reconstituer l’histoire, le dénouement, prévu ou imprévu, ajoutera quelque chose à l’idée que nous avions du personnage : donc nous ne connaissons ce personnage qu’imparfaitement.

2077. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Direz· vous que pour peindre la rose blanche qui poussa dans mon cœur de quinze ans, et l’iris safrané dont se pare à cette heure ma vie de jeune homme, pas n’est besoin de chercher de nouvelles combinaisons de couleurs, ni de gratter les tons séchés de ma palette !

2078. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Du plafond, peint d’une fresque éclatante qui figure le triomphe de Pluton, descendent trois lustres allumés dont les bougies répandent une odeur suave. […] À parler franchement, il est d’un goût infect ; on le dirait peint par cet habitué des omnibus de l’art : M. 

2079. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Barrès insiste dans une préface : « J’essaye un dialogue dans la manière qu’a imaginée Platon pour peindre mieux, chez son maître Socrate, l’attache des idées et de l’homme. […] L’historien qui ne se confine pas dans l’érudition ci le romancier qui ne se consacre pas à la rocambolade ont tous deux le même objet, qui est de peindre la vie. […] Même lorsqu’il peint une passion tragique, comme dans le Calvaire, ou un caractère furieusement original, comme dans l’Abbé Jules, il applique l’esthétique de l’école, sa minutie morose dans l’étude du détail vulgaire. […] Depuis dix siècles, pas une femme, pas un animal femelle : poule, chèvre ou ânesse, n’a profané ce sol… Les masses des monastères, badigeonnés de rouge et comme trempés du sang du Christ, apparaissent au bord des grèves ou suspendues aux roches à des hauteurs vertigineuses, pareilles à ces châteaux qu’un génie des contes de fée bâtit et défait en un jour… Il faudrait pour les peindre, ces grands châteaux de l’âme, la poésie d’un Byron, la fantaisie d’un Turner…, etc.

2080. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

C’est ainsi que de Maistre, l’auteur du Voyage autour de ma chambre, relégué et marié en Russie, peignait son petit manoir de Bissy dans la belle vallée de Chambéry, qu’il m’apportait à Paris en 1842, et qui décore aujourd’hui seul ma chambre.

2081. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Il a su, lui aussi, incarner le vice en des héros qu’il a sculptés dans de la brique et peints de sang.

2082. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Courbet c’était un maître sincère qui peignait sincèrement ! 

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