Parsifal a été élevé par sa mère dans un pays perdu.
Là, où la rivière s’écoulait, s’étend une rive verdoyante ; ici, où les arbres s’enlaçaient pour repousser la clarté du jour, une plaine ouverte se développe aux rayons du soleil… À peine puis-je croire que ce lien est le même ; cependant toujours ces puissantes barrières s’élèvent dans les airs en bornant le pays, toujours les mêmes montagnes vont mêler avec le ciel leurs superbes sommets !
Je me souviens quelle fut ma surprise lorsqu’en collectionnant pour la première fois dans les eaux du Brésil j’ai dû constater que les insectes, les coquillages et autres organismes des eaux douces du pays avaient, avec ceux des îles Britanniques, les plus grandes analogies, fait d’autant plus étrange que les espèces terrestres étaient complétement différentes de nos espèces européennes.
Comme la sélection naturelle agit au moyen de la concurrence, elle n’adapte l’organisation des habitants d’une contrée que dans la mesure du degré de perfectionnement de leurs associés ; nous ne pouvons donc être surpris de ce que les habitants d’une région quelconque, que, selon l’opinion commune, on suppose avoir été spécialement créés pour elle et adaptés aux conditions locales, soient vaincus et supplantés par les produits naturalisés d’un autre pays.
Elle passa l’année de la Terreur au pays de Vaud, avec son père et quelques amis réfugiés, M. de Montmorency, M. de Jaucourt. […] Elle s’était entièrement convertie aux idées politiques anglaises, dans cette Angleterre qui lui semblait le pays par excellence à la fois de la vie de famille et de la liberté publique.
Retombé dans la vie laïque, il continua à se cultiver et se perfectionner lui-même, étudiant avec passion et avec méthode, mais sans pédanterie ni rigorisme ; au contraire, à l’exemple de Spenser son maître, dans l’Allegro, le Penseroso, le Comus, il arrangeait en broderies éclatantes et nuancées les richesses de la mythologie, de la nature et du rêve ; puis, partant pour le pays de la science et du beau, il visitait l’Italie, connaissait Grotius, Galilée, fréquentait les savants, les lettrés, les gens du monde, écoutait les musiciens, se pénétrait de toutes les beautés entassées par la Renaissance à Florence et à Rome. […] Là-dessus Satan fait défection : il emmène ses troupes à l’autre bout du pays, comme Lambert ou Monk, « dans les quartiers du nord », probablement en Écosse, traversant des régions bien administrées, « des empires » avec leurs shérifs et leurs lords lieutenants.
Il porte à son tour la guerre en pays ennemi, et fait aux théories adverses les plus sérieuses blessures. […] Celle-ci (du moins telle qu’on la conçoit dans les pays catholiques) est nécessairement immobile.
Dans ce pays sauvage, montueux, séparé des routes, l’enfant grandissait, libre sous son père, et apprenait tout presque de lui-même.
. — Un paysan dont la sœur était morte hors du pays m’assura qu’il avait vu son âme, le soir même de cette mort ; examen fait, cette âme était une phosphorescence qui s’était produite dans un coin, sur une vieille commode où était une bouteille d’esprit-de-vin. — Le guide d’un de mes amis à Smyrne disait avoir vu une jeune fille apportée en plein jour à travers le ciel par la force d’un enchantement ; toute la ville avait été témoin du miracle ; après quinze heures de questions ménagées, il fut évident que le guide se souvenait seulement d’avoir vu ce jour-là un petit nuage dans le ciel. — En effet, ce qui constitue le souvenir, c’est le recul spontané d’une représentation qui va s’emboîter exactement entre tel et tel anneau dans la série des événements qui sont notre vie.
Voilà le vieux proverbe vérifié : Nul n’est prophète dans son pays.
… » Examinant ensuite si l’amende ou l’exil serait une peine plus douce ou plus convenable pour lui : « Ce serait, dit-il, une belle existence pour moi, vieux comme je suis, de quitter mon pays, d’aller errant de ville en ville, et de vivre de la vie d’un proscrit !
Il condense en quelques pages la philosophie pratique des hommes de tous les climats et de tous les pays, qui ont cherché, souffert, conclu et prié dans leurs larmes depuis que la chair souffre et que la pensée réfléchit.
Ensuite, la propagation des idées Wagnériennes est faite, en tous pays, par les membres de l’Association, encouragés par l’Association, avec une égale libéralité.
Mais personne ne connaît le nom de Chateaubriand, et même le chemin de Henri IV est oublié dans le pays.
Par des indications de sensations, la plénitude de sa joie en certains de ses rendez-vous, et encore l’âme vide et frileuse qu’elle promenait sur les plaines autour de Tostes : « Il arrivait parfois des rafales de vent, brises de la mer, qui, roulant d’un bond sur tout le plateau du pays de Caux, apportaient jusqu’au loin dans les champs une fraîcheur salée.
Que dit cette philosophie de la douleur dans tous ces pays, dans toutes ces époques, dans toutes ces théologies, dans toutes ces langues ?
Les jésuites appropriaient, avec un art consommé, la religion au temps, au pays, aux usages, aux vices même tolérés du prince et du peuple ; ils négociaient, comme des diplomates accrédités à la fois au ciel et sur la terre, entre le Christ et le monde.
Caractères généraux de l’épopée romanesque ; — et qu’ils ne sont ni ceux de l’épopée héroïque, — ni ceux de la poésie provençale : — 1º le merveilleux n’y est pas celui des pays du soleil, non plus que le paysage en général ; — 2º l’adoration mystique à la fois et sensuelle dont la femme y est l’objet ne ressemble pas du tout à ce qui respire dans les chansons des troubadours ; — 3º la passion y affecte un caractère de tendresse et de profondeur qu’elle ne présente nulle part ailleurs ; — 4º et le tout s’y enveloppe d’un voile de mélancolie ou de tristesse même qui n’a certainement rien de méridional. — D’autres caractères ne différencient pas moins notre épopée romanesque de la poésie arabe ; — puisqu’on a prétendu voir dans les Arabes les initiateurs de la « chevalerie ». — Elle diffère encore de l’inspiration des Niebelungen. — L’inspiration des romans de la Table-Ronde est foncièrement celtique.
C’est qu’en Savoie, où toute imposition est assise sur les fonds, la population est telle que tout le pays ne semble qu’une grande ville.
Flers Je vais revoir ma Normandie, C’est le pays… Voilà ce qu’ont chanté longtemps toutes les toiles de M.
Il y a des pays où l’on n’a pas l’idée qu’une comédie puisse réussir en vers ; les Français au contraire ne croyaient pas qu’on pût supporter une longue comédie qui ne fût pas rimée.
Voici comme il en parle dans un autre endroit : « Je ne m’arrête qu’avec les gens de bien, de quelque pays, de quelques siècles qu’ils soient ; j’en digère mieux mes pensées. […] Erreur, monsieur l’abbé98 ; vous les laisseriez tout comme un autre, et là, vous édifieriez à la mode du pays, comme vous édifiez ici à la mode du vôtre. » Ce n’est plus en France, c’est à Cochin que je vous place, et je vous dis : « Dans ce pays, les prêtres ont persuadé au peuple et au souverain qu’une de leurs prérogatives est de faire goûter aux jeunes mariées les premiers plaisirs douloureux de l’hymen, et vous vous persuadez peut-être que vous vous refuseriez à cette œuvre pie. […] Mais par quel prodige celui qui a écrit la Profession de foi du vicaire savoyard ; qui a tourné le dieu du pays en dérision, en le peignant comme un agréable qui aimait le bon vin ; qui ne haïssait pas les courtisanes et qui fréquentait volontiers chez les fermiers généraux ; celui qui traitait les mystères de la religion de logogriphes absurdes et puérils, et ses miracles de contes de Peau d’Ane, a-t-il, après sa mort, tant de zélés partisans dans les classes de citoyens le plus opposées d’intérêt, de sentiments et de caractère ?
Si contradictoire que cela puisse paraître, le seul point fixe en certaines âmes de femmes, c’est la nostalgie, le mal de ce pays qu’un rêve de jeune fille a vu éclore un jour, tel un verger en fleurs, où elle a évoqué, projeté le double et indiscernable visage de l’Amour et de l’Avenir et vers lequel, comme vers un passé encore proche par ses mirages mais à jamais interdit, les femmes lancent plus tard de sourds appels qui, de l’homme, demeurent toujours inentendus ou incompris. […] Ce fut l’unique occasion où j’eus la fortune de rencontrer un homme très remarquable dont l’influence sur la vie du grand poète anglais s’exerça plus en profondeur que celle de n’importe quel homme de lettres, mais dont l’œuvre et même le nom étaient à peine connus dans notre pays ». […] Tous les pays à cet égard en sont à peu près au même point, — sauf cependant l’Allemagne, parce que spontanément pour celle-ci toutes les grandes œuvres tombent sous une catégorie unique, celles de produits d’un même esprit humain : à égalité de culture un Allemand porte une identique acceptation sereine dans l’approfondissement d’un Flaubert et d’un Dostoïevski, d’un Hölderlin et d’un Quincey, d’un Dante et d’un Kierkegaard ; — un Anglais majore un peu le plus anti-anglais d’entre eux ; — un Français se sait quelque gré de s’être avancé à leur rencontre. […] Peut-être — parce qu’elle connaît trop bien les expéditives impatiences de son pays d’adoption — Mme Duclaux a-t-elle quelque peu sous-estimé notre pouvoir assimilateur : j’aurais voulu qu’elle fît ici plus appel à notre sens de la grandeur ; qu’en nous présentant Browning, davantage elle revendiquât pour lui sa place — et toute sa place — au soleil. […] Un homme heureux de Jean Schlumbergerep Dans la conférence qu’il fit autrefois sur l’Influence en littérature André Gide accorde une signification particulière aux influences d’élection, pays ou livres vers lesquels un instinct nous pousse et que l’on choisit précisément parce que « l’on sait que l’on va être influencé par euxeq », et que l’on devine que ce qu’ils éveilleront en nous, c’est le plus profond de notre personnalité même.
Les sons du cor transportent l’esprit au loin, dans les libres espaces, au sein des vastes forêts, sous l’ombrage des chênes séculaires, ou dans les pays charmants du rêve et de la féerie, aux bords des claires fontaines où l’on entend par les belles nuits d’été résonner les notes mystérieuses du cor d’Obéron19 ». […] Tel est bien l’effet des romans, surtout lorsqu’il s’agit de ces récits merveilleux qui ont déjà par eux-mêmes l’allure du rêve : les Mille et une nuits, Cyrano de Bergerac aux pays du soleil, Gulliver à Lilliput, les Contes fantastiques d’Hoffmann, Andersen, E. […] Guyau, dans tous ses ouvrages, a fait une large place à la poésie (Voir par exemple, dans l’Irréligion de l’avenir, l’allégorie de la fiancée toujours déçue qui tous les matins revêt sa robe blanche, ou du voyageur épuisé de fièvre qui suit des yeux l’onduleuse caravane de ses frères en marche vers les pays inconnus ; dans la Morale, sans obligation ni sanction, la page vraiment sublime qui dans les flots en mouvement nous montre le symbole du roulis éternel qui berce les êtres).
Il promet à Éva de lui lire ses propres poèmes, assis tous deux au seuil de la maison roulante : Tous les tableaux humains qu’un Esprit pur m’apporte S’animeront pour toi quand, devant notre porte, Les grands pays muets longuement s’étendront.
Désormais pourtant, entrée dans une maison dont le maître connaît tant de sages remèdes pour repousser les maladies funestes des mortels, tu habiteras dans l’aimable Milet parmi les Ioniens, afin que Theugénis soit signalée entre les femmes de son pays pour sa belle quenouille, et que toujours tu lui représentes le souvenir de l’hôte ami des chansons !
Elle a voyagé en pays étranger, et elle se rappelle encore son premier scandale et sa longue indignation, aux cris d’admiration que poussaient les sauvages pour leur Dante, leur Caldéron eu leur Shakespeare.
Pour que le monde ait tant d’empire, il faut qu’il ait bien de l’attrait ; en effet, dans aucun pays et dans aucun siècle, un art social si parfait n’a rendu la vie si agréable.
On lui parlait en vain de mariage avec quelque jeune fille de son pays, dont la chaste affection aurait animé l’isolement de son atelier : il écartait toutes ces perspectives de sa pensée ; il cherchait (comme on le voit dans ses lettres) tous les sophismes de situation pour se justifier à lui-même sa vie solitaire.
Autant qu’on peut discerner à de telles distances les causes de cette mort, on les retrouve aisément dans la politique de son pays et dans les passions des hommes, bonnes ou mauvaises.