L’empereur encore s’emporta ce jour-là et le maltraita de paroles. […] Talleyrand, qui avait déjà pensé aux Bourbons, mais qui n’eût point été fâché sans doute de ne pas en être réduit à leur merci, et qui aurait pu favoriser encore une combinaison de régence, prit alors son parti, et en quittant la salle du Conseil, clopin clopant, il dit au duc de Rovigo ces mémorables paroles où le bon sens, d’un air de négligence, se donne à plaisir tous ses avantages : « Eh bien ! […] On est allé jusqu’à citer les paroles dites ; l’abbé de Pradt était bien assez pétulant, l’abbé Louis assez brutal de propos, pour les avoir proférées. — « Combien vous faut-il ? […] mais ce n’est rien pour débarrasser le monde d’un tel fléau. » Ces paroles ont été dites, entendues et répétées.
Ce qui manque, c’est du calme et de la fraîcheur, c’est quelque belle eau pure qui guérisse nos palais échauffés. » Cette qualité de fraîcheur et de délicatesse, cette limpidité dans l’émotion, cette sobriété dans la parole, ces nuances adoucies et reposées, en disparaissant presque partout de la vie actuelle et des œuvres d’imagination qui s’y produisent, deviennent d’autant plus précieuses là où on les rencontre en arrière, et dans les ouvrages aimables qui en sont les derniers reflets. […] lui dit celle-ci le lendemain ; et, ce qui est pis encore, risquer de perdre sur parole ! […] Ce qu’Eugénie a senti palpiter d’obscur, il n’est point donné à des paroles de l’exprimer, ce serait à la mélodie seule de le traduire23. […] Ceux qui ont l’honneur de connaître Mme de Souza trouvent en elle toute cette convenance suprême qu’elle a si bien peinte, jamais de ces paroles inutiles et qui s’essaient au hasard, comme on le fait trop aujourd’hui ; un tour d’expression net et défini, un arrangement de pensée ingénieux et simple, du trait sans prétention, des mots que malgré soi l’on emporte, quelque chose enfin de ce qu’a eu de distinctif le dix-huitième siècle depuis Fontenelle jusqu’à l’abbé Morellet, mais avec un coin de sentiment particulier aux femmes.
Veiller, c’est soumettre l’involontaire… » Quel sens mélancolique et profond les simples paroles suivantes n’empruntent-elles pas sur les lèvres de Mme de Duras ! […] — Évangile. — « Cette parole donne à la fois le précepte et la raison de l’indulgence. […] Le pardon de Jésus-Christ est le vrai pardon chrétien : « Ils ne savent ce qu’ils font. » Il y a, dans ces touchantes paroles, l’excuse de l’offenseur et la consolation de l’offensé, la seule consolation possible de ces douleurs morales, où le mal qu’on nous a fait n’est, pour ainsi dire, que secondaire. […] Ainsi soit-il. » Il n’y a rien à ajouter à de telles paroles.
Il faut payer, il faut être riche pour entendre la parole de Celui qui aimait les pauvres ! […] Dès lors le prédicateur n’a rien de mieux à faire que de confirmer les croyants dans leur foi et d’incliner les autres à croire, non par des arguments toujours caducs en quelque point, mais par l’émotion et l’onction de sa parole et en leur rendant sensibles la douceur et la bienfaisance intimes de la foi et des vertus chrétiennes. […] Nos soucis, nos alarmes, nos terreurs, passés aux flammes d’une parole amie, ont été purifiés. […] … Et aujourd’hui, si nous voulons, cette consolante parole peut retentir à nos oreilles : Mon fils, allez en paix… Il faudrait être fou pour hésiter entre ces doux jugements.
Excellente musicienne, elle recevait des leçons de Méhul ; elle composait des romances, musique et paroles. […] Celle de Mœris, qui est d’elle, air et paroles, a eu bien de la vogue : Mais d’où me vient tant de langueur ? […] De son côté, Anatole, le bel Espagnol, doué de tous les talents et de tous les charmes, et à qui il ne manque que la parole, se croit également sacrifié, et il est disposé à s’éloigner pour toujours, lorsqu’un soir, à l’Opéra (car sans Opéra point de roman), Valentine, qui a voulu le revoir, et à qui il croit aller faire du regard un éternel adieu, lui adresse de loin un signe qui veut dire : Restez ! […] Sa parole, plus forte et plus drue quand elle causait que quand elle écrivait, rappelait parfois le tempérament de certaines femmes de Molière, bien qu’il s’y mêlât plus d’un trait de la langue de Marivaux.
Voici ce qu’il a bien voulu nous dire : — J’ai été navré de ne pouvoir apporter à l’illustre agonisant les suprêmes secours de la religion, et de ne pouvoir adoucir par des paroles d’espoir et de foi ses derniers moments. […] » Et lorsque l’on construisit l’église de Croissy, qui coûta deux cent mille francs, Augier tint à apporter son obole et m’envoya cinq cents francs… Il n’allait pas à la messe, il est vrai ; mais que de fois, il a donné le pain bénit… Un jour même, je m’en souviens, il blâma Victor Hugo de n’avoir pas voulu recevoir de prêtre à son lit de mort… » Aussi je suis persuadé que, s’il eût gardé sa connaissance, il eût été heureux de recevoir mes encouragements et mes exhortations au moment où il était rappelé vers un monde meilleur… » Les funérailles aux frais de l’État Les paroles si conciliantes et si prudentes du vénérable curé de Croissy, le souci que montra naguère l’illustre mort de s’opposer à la reprise du Fils de Giboyer, pour ne pas paraître s’allier au gouvernement républicain dans sa lutte contre le sentiment chrétien, cette vie de travail, de gloire et de probité, doivent, dans un journal catholique, épargner un blâme, si discret soit-il, à l’homme de génie qui meurt sans que les siens lui aient permis, dans un but que nous n’avons pas à juger, de mettre son âme en règle vis-à-vis de Celui dont émane tout génie. […] [Alphonse Daudet] La mort d’Émile Augier me cause une vive peine, et je me déclare incapable d’une parole vraiment digne de lui. […] C’est lui qui prendra la parole, sur la tombe, au nom de la Comédie.
Le livre Infaillibilité, ce livre le plus métaphysique, le plus théologique, le plus profondément pensé de tous ses livres, n’a pas donné grande envie aux superficiels Éoles de la publicité, qui font le bruit et le tiennent enfermé dans les cornets de papier de leurs articles, de déchaîner le vent de la parole en l’honneur d’un livre qu’ils ne comprenaient pas. […] Il la double, pour en faire le pain de notre intelligence, de la Parole divine, de la Révélation, de la Tradition catholique et de l’Histoire. […] … Jamais de plus belles et de plus profondes paroles n’ont été écrites sur la destinée et la nature humaines. […] Allez demander aux Allemands d’Allemagne ou aux Allemands de France, — car il y a des Allemands de France, — ce que de telles paroles signifient !
Il s’en tient le plus souvent à l’apostolat de la parole, au réconfort d’homme à homme, ou bien à la communion portée individuellement. […] Il faut que les paroles répondent à un besoin. […] De jour et de nuit, n’a cessé d’assister les blessés et d’exalter l’enthousiasme des combattants par sa parole et son attitude. […] Mardi saint 1916. — Je médite cette parole de Joffre : « Notre victoire sera le fruit de sacrifices individuels. » Le sacrifice reste la grande loi.
Accorde d’autant plus à mes paroles, ô déesse, une éternelle grâce. […] tandis qu’il repose sur tes membres sacrés, l’enveloppant de toi-même, prodigue-lui de ta bouche de douces paroles, et demande pour les Romains le bonheur de la paix. […] » Puis à ces graves paroles en succèdent d’autres, pures du moins et délicates : « Ouvrez les portes ; la vierge paraît. […] « Avance, s’il te plaît, et je le crois ainsi ; et entends nos paroles.
Mais si je ne craignais de blesser quelques bonnes âmes restées peut-être encore jansénistes au pied de la lettre, je dirais tout simplement qu’après avoir bien considéré les incidents et les personnages de ce drame intérieur, je suis persuadé que la mère Agnès, livrée à elle-même et à sa propre nature, eût été plus soumise qu’elle ne l’a été, qu’elle était portée, comme elle l’a écrit un jour, à l’indifférence sur ces questions de controverse, mot très sage chez une religieuse et dont elle eut tort ensuite de se repentir ; je dirais que la manière indulgente dont elle continua de traiter une de ses nièces qui avait signé ce qu’exigeait l’archevêque et ce que conseillait Bossuet, que la parole tolérante qui lui échappa alors : « À Dieu ne plaise que je domine sur la foi d’autrui ! […] Le Maître lui avait écrit en termes exaltés des mérites et des beautés de sa fiancée future, elle essayera de l’entendre, — de supposer qu’il l’entend de l’épouse du Cantique des cantiques, de la seule épouse spirituelle digne de ce nom, de l’Église : Mais en écrivant, ceci, je relis votre lettre, et, comme me réveillant d’un profond sommeil, j’entrevois je ne sais quelle lumière au milieu de ces ténèbres, et quelque chose de caché et de mystérieux dans des paroles qui paraissent si claires et si communes. […] Au petit rayon de clarté qui me paraît maintenant, mon esprit se développe et se met en devoir d’expliquer vos paroles, et de regarder d’un meilleur œil cette excellente fille qui a ravi votre cœur.
Les poésies populaires l’occupaient aussi et le passionnaient à la rencontre ; il les recueillait chemin faisant à plaisir, air et paroles : ses amis se surprirent plus d’une fois à sourire, en lui entendant réciter, vouloir chanter et mettre en action les plus humbles ballades et mélodies. […] Il suffit que je sois bien d’accord avec vous pour me réjouir de ces bonnes aventures de parole, de ces victoires de renommée, récompense de votre vie courageuse et laborieuse, — et pour vous en souhaiter, comme je l’espère, beaucoup de semblables. […] La fatigue est plus que compensée par le plaisir d’accoutumer mon oreille à la parole la plus rapide, outre l’intérêt même des cours qui sont si bien faits et si bien écoulés.
Les plus belles paroles qui aient jamais été prononcées sur ce que l’on peut appeler les grandes conquêtes de 89 sont sorties de sa bouche. […] Un autre homme éminent, plus grand écrivain et plus puissant penseur que Carrel, apportait alors à la démocratie sa parole enflammée, son imagination amère, ardente, quelquefois si tendre et si douce, ses sombres colères, tout l’éclat de son style ; mais il ne lui apportait pas une pensée. Il serait impossible de surprendre une vue politique de quelque nouveauté et de quelque importance dans les Paroles d’un croyant, dans le Livre du peuple, dans l’Esclavage moderne, dans le Passé et l’avenir du peuple.
Solon, comme s’il eût prévu de quel appui et de quelle gloire Salamine serait un jour pour Athènes, vient, non pas comme un poëte, mais comme un malade dont l’esprit est troublé, sur la place publique ; et, bravant une loi tyrannique, il commence par ces paroles célèbres : Je viens, messager de l’aimable Salamine, avec le chant pour parure à mes paroles, en guise de harangue. » Et, sans être interrompu, il récite en cent vers un appel aux Athéniens, qui se terminait par ce cri de guerre75 : « Allons à Salamine combattre pour la possession de cette île aimable, ayant, chassé loin de nous le poids insupportable de la honte. » Jamais poésie n’eut tant d’empire : la loi est abrogée, la guerre décrétée et le poëte élu général. […] Nul ne saurait exprimer par la parole que de maux adviennent à ceux qui souffrent la honte.
Cette petite guerre se passait jusqu’ici en paroles, en leçons orales : en les résumant en 1843 et en composant un livre avec son enseignement, M. […] Le recteur du collége de Nancy n’ayant pas permis à l’abbé Lacordaire d’y venir faire des prédications, l’aumônier a reçu ordre de son supérieur ecclésiastique de quitter cet établissement : pour n’être que provisoire, la mesure n’en est pas moins un défi, une menace, et non plus en paroles seulement.
Mais, chers messieurs, sachez donc que nous parlions alors comme nous n’avons jamais fait depuis ; que, pleins de rêves et d’espérances ou de généreuses colères, nous parlions beaucoup plus et beaucoup mieux qu’aujourd’hui ; et que, lorsqu’on avait le tact de ne prendre la parole et de ne la garder qu’à propos, M. de Chateaubriand était le premier à se plaire à nos discours et à nous en savoir gré en s’y mêlant. […] Godefroy, qui, parlant de la chambre de Malherbe où il y avait six chaises et de la tyrannie que le poëte-grammairien y exerçait, a bien osé comparer cela au salon de l’Abbaye quand M. de Chateaubriand y était : « Dans ce petit cercle d’intimes choisis, il (Malherbe) trônait en roi : il fallait l’écouter et ne prendre la parole que pour l’approuver absolument.
, le devoir des générations nouvelles, leur piété bien entendue envers les mânes de ces hommes dont la grandeur et les vrais bienfaits ont racheté les faiblesses, consiste, au défaut du génie que Dieu seul dispense, à ne pas s’endormir dans un lâche sommeil ni dans des intérêts étroits et vulgaires, à ne pas s’égarer dans de chétives ambitions, à ne pas croupir au giron de quelque pouvoir corrompu et corrupteur, mais à marcher avec constance, développant leur pensée, défendant leur droit, n’abdiquant aucune portion de la vérité, la cherchant dans la méditation et l’étude, la répandant par la parole, et fidèles à tout ce qui relève l’homme et l’honore. […] Walter Scott, s’il manqua d’un caractère politique conforme aux besoins nouveaux, s’il resta sur ce point l’esclave des préjugés de son éducation et peut-être aussi de ses prédilections poétiques, eut du moins le bonheur de combattre très rarement, par ses paroles ou par ses actes, le développement légitime où sont engagés les peuples.
Ce sont comme de vagues indications qu’on donne au prochain de la direction qu’il doit prendre pour atteindre notre pensée : s’il a plus d’esprit que nous, il ira plus loin, et il verra dans nos paroles tout ce que nous n’y avons pas mis. […] Mais que de fois, par indigence d’esprit, ne s’applique-t-on pas à chercher les défauts du prochain, à lui en donner libéralement qu’il n’a pas, à travestir méchamment ses actes et ses paroles !
Et d’ailleurs si, dans l’appréciation des œuvres des poètes, il fallait tenir compte de leurs vertus civiques, Lamartine opposant son corps à l’émeute triomphante et la domptant par sa parole, ferait presque aussi bonne figure, je pense, que Victor Hugo au lendemain du coup d’Etat. […] Chose invraisemblable et que nous ne concevions plus que dans les républiques antiques, il règne réellement par la parole.
Les puissances unies de la matière sont à une seule parole de Dieu comme rien est à tout, comme les choses créées sont à la nécessité. […] Ses livres n’étaient que des catalogues de remèdes pour les infirmités du corps, ou des recueils de cantiques, dont les paroles apaisaient les douleurs de l’âme.
« Le style, dit-il, c’est la partie vivante de nous-mêmes qui consent à former la chair impalpable des idées ; suivant la qualité de cette atmosphère de notre âme, à quoi s’emprunte le mystère de l’expression par la parole, varie la qualité de cette expression même. […] Ainsi, pour répudier totalement, non seulement en paroles, mais en fait, les vieilles classifications de rhétorique, le traité de M.
En écrivant ces tristes paroles, nous avons sous les yeux le relevé des dernières publications. […] Ils avaient reconnu, avec le tact des hommes qui savent la place que tient la sensibilité dans les décisions de l’esprit et de la conscience, qu’il naissait à l’Église un bon serviteur de plus, un missionnaire de parole écrite, dont le talent agirait sur les âmes peut-être avec une force plus efficace et plus pratique qu’un talent beaucoup plus élevé, car il serait toujours à la hauteur de cœur, à ce niveau où, qui que nous soyons, forts ou faibles, il faut un jour se rencontrer.
Eugène Spuller, ministre des cultes, prononçait à la tribune de la Chambre les paroles suivantes : « … Il est temps — comme le dit M. […] J’ai foi dans cette parole de Quinet : « C’est trop peu de lutter chaque jour, pour préparer le nouvel avenir, il faut encore travailler à découvrir l’esprit qui renouvellera toutes choses, dans ce monde dont nous touchons le seuil. » 1.
Thermette, farouche, ne lui adresse jamais la parole, se contente de lui répondre par oui ou par non. […] Il faut payer pour entendre la parole de Dieu. […] Un sermon n’est plus pour lui qu’un morceau d’éloquence, et la parole de Dieu un genre littéraire. […] Sa parole était enflée et vague, avec de beaux élans. […] Elle balbutie quelques sots compliments ; le religieux répond froidement par quelques bonnes paroles.
Or, cette justesse d’esprit et ce talent dans la parole et dans l’action, nous les avons toujours reconnus et aimés même dans nos adversaires. […] Leur opposition, s’il y en avait, s’évaporerait en paroles ; mais ces paroles étaient sans danger en France dans ce moment, car elles étaient sans échos. […] Il n’y a pas de parole aussi éloquente que l’action qui parle. […] Doué d’un goût exquis, d’un tact sûr, même d’une paresse utile, il pouvait rendre de véritables services, seulement en opposant à l’abondance de parole, de plume et d’action du premier Consul, sa sobriété, sa parfaite mesure, et jusqu’à son penchant à ne rien faire. […] Il ajourne sa colère, mais elle couve contre ce vestige de la République : la parole et l’épée sont incompatibles.
Mais la pauvre Victorine, au lieu de se joindre à leurs malédictions, faisait entendre de douces paroles, alors semblables au chant du ramier blessé et dont le cri de douleur exprime encore l’amour. […] Ils s’amorcent mutuellement par des galanteries de paroles qui sont des trahisons pour la plus jeune des deux sœurs, des serments pour la plus âgée. […] Je ne puis guère vous expliquer ces choses-là ; je ne sais pas dire deux paroles de suite comme il faut. […] Ne pouvant me confier à personne, je lui disais mon chagrin dans ce délicieux ramage intérieur par lequel un enfant bégaye ses premières idées, comme naguère il a bégayé ses premières paroles. […] L’imposante châtelaine me vit le front en sueur ; peut-être aussi devina-t-elle les larmes, car elle m’offrit ce dont je pouvais avoir besoin, en exprimant une bonté consolante qui me rendit la parole.
Lorsque la cérémonie expiatoire fut terminée, Crésus, voulant savoir qui était cet homme et d’où il sortait, lui adressa la parole en ces termes : « Étranger, dites-moi qui vous êtes, de quel lieu de la Phrygie êtes-vous venu vous asseoir en suppliant près de mes foyers ? […] Son fils, jusque-là muet, recouvra la parole pour sauver son père : « Soldat, ne tue pas Crésus ! […] Cyrus, reprenant alors la parole, leur découvrit sa pensée et leur dit : « Citoyens de la Perse, il en sera de même à jamais pour vous, si vous voulez me suivre. […] Lorsqu’elle y fut conduite, ses frères, qui avaient tout observé de loin, parurent avec elle, et Darius ayant demandé de quel pays elle était, les jeunes gens, prenant la parole, répondirent qu’ils étaient Péoniens, et qu’elle était leur sœur. « Et qui sont, reprit le roi, les Péoniens ? […] Il fit en même temps habiller comme elles un nombre égal de jeunes gens encore imberbes, après leur avoir fait cacher à chacun un poignard sous ses vêtements, et les introduisit lui-même dans la salle du festin, en adressant aux Perses ces paroles : « Vous le voyez, rien n’a été négligé pour vous recevoir avec la plus grande magnificence.
À l’exception de l’extrême douleur, qui brise les cordes de l’instrument et qui leur arrache un cri inarticulé, cri qui n’est ni prose ni vers, ni chant ni parole, mais un déchirement convulsif du cœur qui éclate, l’homme se sert, pour exprimer son émotion, d’un langage simple, habituel et tempéré comme elle. […] Il faut au poète dramatique, pour émouvoir de toute sa puissance le cœur humain, un théâtre, une scène, des décorations, des musiciens, des peintres, des acteurs, des costumes, des gestes, des paroles, des larmes feintes, des déclamations, des cris simulés, du sang imaginaire, mille moyens étrangers à la poésie elle-même. […] « Ô cygne, adresse à Nala les mêmes paroles ! […] Enfin les dieux, après avoir suffisamment éprouvé la sincérité de ses paroles et la soif de vérité qui la dévore, accueillent ses vœux : ils se montrent à ses regards. […] Nala ne répond pas par des paroles à cette proposition sacrilège ; mais il lance sur son adversaire un regard dans lequel se résume plus d’indignation, plus de désespoir, plus de remords et plus de reproches aux dieux, que n’en contiennent même les lamentations de Job.
Elle a les yeux tout gonflés des pleurs de la nuit, et est assise en une pose affaissée, ses mains molles réunies dans un mouvement de prière, inattentive à ce que vous dites, ou bien accueillant, d’un pâle sourire de politesse, les paroles qui s’adressent directement à elle. […] Par là-dessus, ledit Antoine est de très mauvaise humeur, et maltraite de paroles tout le monde, et même un peu moi-même, à propos d’une marche de Barny, appuyée sur une béquille, marche qui la force à scander par des temps ce qu’elle dit. […] Un débutant du nom de Burguet, remarquable par un jeu tout de nature, fait de gaucherie de corps et de simplicité de la parole. […] Il parle comme autrefois, et semble, par miracle, être revenu à la lucidité de l’intelligence, à la clarté de la parole ; toutefois de son individu qui porte sur son front une grande fatigue, s’échappe une profonde mélancolie. […] Cet aveu est jeté dans une suite de paroles qui ont un rien d’illuminisme, paroles accompagnées de petits gestes rétrécis : « Les relations sont fugaces, dit-il, et trop pleines de heurts des tempéraments divers… On n’est rien dans la durée du temps… » et comme il n’a ni l’ambition, ni l’amour de l’argent, il ne veut plus dans la vie que les jouissances rapides et effleurantes, données par la contemplation des objets d’art.
nos premiers écrivains n’ont pas su dire les paroles viriles et douces que nous espérions. […] Vainement bercée, par sa mère, de paroles consolantes, la pauvre enfant trouve dans sa piété, très sincère et très profonde, la force de pardonner. […] L’Orient a illuminé pour toujours son imagination et sa parole. […] On ne peut faire connaître et aimer les poètes qu’à la condition de leur donner souvent la parole. […] On voulait avoir auprès de soi un guide aimé et respecté dont la moralité fut irréprochable et la parole consolante.
Sa parole avait de la dignité et de la prudence. […] Jules Huret (qui d’ailleurs a fidèlement transcrit mes paroles) que M. […] J’admire beaucoup aussi ces paroles de M. […] Mais je renonce à citer le reste, pour ne pas répandre des paroles de haine. […] Il a eu tout de moi. » De telles paroles révèlent l’originalité morale de M.