» À ces mots, les Grecs jettent une immense clameur. […] » À ces mots le magnanime Hector veut prendre son fils entre ses bras ; mais l’enfant, inquiet à la vue du geste de son père, se rejette en criant dans le sein de sa nourrice. […] Le héros, à cette vue, attendri de pitié, nomme Andromaque par son nom et lui parle en ces mots : « “Chère Andromaque, ne t’abandonne pas à un désespoir prématuré ! […] Voilà le mot de la vérité. […] Monument d’un autre âge et d’une autre nature, Homme, l’homme n’a plus le mot qui te mesure !
Concevoir, créer : il y a dans ces deux mots pour l’homme de lettres un monde d’efforts douloureux et d’angoisses. […] Là, nous prenons machinalement un numéro de L’Illustration, et sous nos yeux tombe le mot du dernier rébus : Contre la mort, il n’y a pas d’appel ! […] Cette révélation fait pâlir même le mot profond du vieux Rothschild : « À la Bourse, il y a un moment où, pour gagner, il faut savoir parler hébreu ! […] Le mot de Rivarol : L’impiété est une indiscrétion, cela est charmant ! […] L’autre jour à propos du mot chapeau de fleurs, M. de Noailles a dit que c’était un mot inconnu, qu’il ne l’avait rencontré nulle part.
La déclamation, dans le sens le plus élevé du mot, peut atteindre jusqu’à l’éloquence. […] Personne, avant l’auteur de Latréaumont, n’avait entrevu le mot de cette énigme. […] Les mots sont souvent détournés de leur sens naturel, ou même pris à contresens. […] Il n’a pas dit un mot qui révélât chez lui la notion précise de la philosophie française au siècle dernier, pas un mot qui indiquât la connaissance des origines de cette philosophie, l’intelligence du mouvement que la France continuait, mais n’avait pas commencé. […] Si la nature est le dernier mot de l’art humain, Phidias et Raphaël sont bien au-dessous des figures de Curtius.
Suivent quelques soins d’économie domestique, quelques avis de restitutions de dettes, minutieux scrupules d’antique probité ; le tout signé en ces mots : J. […] En les transcrivant, je ne me permets point d’en altérer un seul mot, non plus que pour toutes les citations qui suivront. […] Remarquez, voilà le mot dit à la mère, treize jours après le premier aveu à la fille : marche régulière des amours antiques et vertueuses ! […] Le grand Arnauld, par exemple, est tout aussi grand logicien que La Bruyère ; il trouve des vérités aussi difficiles, aussi rares, je le crois ; mais La Bruyère exprime d’un mot ce que l’autre étend. […] En un mot, sa vie de savant s’étendait sur toutes les bases.
Il n’y a pas un mot dans ce dialogue qui révèle un philosophe évangélique. […] Il dit le dernier mot de la théocratie, il le justifie avec une dialectique de jurisconsulte et avec une érudition théologique de Père de l’Église. […] Il écrit à M. de Bonald : « Vous voulez sans doute que je vous dise un petit mot de moi. […] On a peine à croire à la pleine conviction d’un philosophe ou d’un publiciste qui se détourne à chaque instant de son chemin pour cueillir un bon mot, et qui s’interrompt d’un dithyrambe par un éclat de rire. […] Il veut faire rire, et il était créé pour faire penser ; il marche, en un mot, entre Voltaire et Pascal, mais plus près de Pascal.
Les gouvernements, monarchies ou républiques, traitent avec eux, leur envoient des ambassades ou en reçoivent d’eux, concluent des concordats ou des conventions avec eux, et sont tenus de les exécuter par le simple respect de leur parole, jusqu’à ce qu’ils soient périmés ou modifiés d’un consentement commun ; en un mot ils gouvernent légitimement la portion d’empire qui leur a été dévolue sur ce globe. […] Nos promesses d’alors étaient sincères, mais ce n’étaient que des mots ; aujourd’hui voici un fait : ce n’est pas grand-chose, mais c’est plus encore que des mots. […] « Vous savez ainsi que moi », écrivit l’ambassadeur français au Directoire, « que personne à Rome n’a donné d’ordre de tirer ni de tuer qui que ce fût ; le général Duphot a été imprudent, tranchons le mot, il a été coupable. » Il y avait à Rome un droit des gens comme partout. […] En effet, celui qui écrit ces pages peut affirmer qu’aux funérailles du Pape défunt, il entendit les spectateurs parler des cardinaux assis sur les bancs et dire ces mots : “Quel dommage que ce conclave soit celui qui va donner un successeur à Pie VI ! […] Pendant qu’il s’habillait, un des cardinaux qui, d’après la voix publique, avait tenté, dans la nuit précédente, d’entraver cette élection, fit un jeu de mots, avec la plus grande gaieté, au secrétaire du conclave, près duquel il s’était placé.
La seule nouvelle que j’eus de mon sort, dans la matinée de mon départ, fut un mot de M. […] Son sourire bienveillant donnait de la grâce au sérieux de ses pensées, et ses mots fins et à deux sens portaient d’eux-mêmes et touchaient avec justesse à leur double but, comme deux traits partis à la fois d’un même arc : l’un pour faire sourire, l’autre pour faire penser. […] Je l’ai toujours admiré, surtout comme puissance politique ; mais il m’éloigna toujours de lui, même quand il fut mon ministre et qu’un mot de lui pouvait me placer sans faveur à un poste plus élevé dans ma carrière. […] On le prit au mot de ses prétentions, non seulement en Italie, mais en France, où on le jugea sur parole. […] pressons ce mot jusqu’à ce qu’il se brise !
J’ajoutai encore quelques mots sur le respect qu’on devait à la liberté des opinions dans un corps législatif, mais il me fut aisé de m’apercevoir qu’il ne s’intéressait guère à ces considérations générales ; il savait déjà très-bien que, sous l’autorité de l’homme qu’il voulait servir, il ne serait plus question de principes, et il s’arrangeait en conséquence. […] Le prince Louis m’écrivait en commençant son billet par ces mots : « Le nommé Louis de Prusse fait demander à Madame de Staël, etc. » Il sentait l’injure faite au sang royal dont il sortait, au souvenir des héros parmi lesquels il brûlait de se placer. […] Elle trouvait le génie dans l’âme au lieu de le chercher dans l’artifice ; elle faisait de la pensée exprimée par la littérature non plus un métier, mais une religion ; elle réhabilitait le verbe humain avili par les lettrés de profession jusqu’à un vain battelage de mots et d’images transmis d’Athènes à Rome et de Rome à nous par les écoles. […] La littérature ainsi comprise, au lieu d’être un jeu de l’esprit, devenait une sublime morale révélée par le talent ; c’était le culte du beau inséparable du bien et confondant la vérité et la gloire ; en un mot, la littérature de la conscience au lieu de la littérature de l’imagination. […] « Ce qui est vraiment divin dans le cœur de l’homme ne peut être défini ; s’il y a des mots pour quelques traits, il n’y en a point pour exprimer l’ensemble, et surtout le mystère de la véritable beauté dans tous les genres.
Un mot le résume : c’est l’égoïste. […] Il n’y a plus là de ces acteurs favoris auxquels le poète donnait tous les bons mots à dire, qui parlent plus que ne veut l’action, qui se moquent d’autrui et d’eux-mêmes, qui font penser à l’esprit du poète et admirer celui qui les souffle. […] Ce mot de haute comédie n’appartient pas seulement à la langue de la critique ; il est populaire. Molière, en créant la chose, a donné l’idée du mot. […] Si j’étais à la place de Chrysale, j’aurais bien plus de souci d’Armande, dont le front rougit au seul mot de mariage, que d’Henriette, qui désire honnêtement la chose, et qui ne voit l’amour que dans un mariage où le cœur est approuvé par la raison.
Il me parle aussi de l’espèce de vacillement, que le bromure apporte à sa mémoire, le forçant, dit-il, de se raccrocher à des jambages de souvenirs ; et à ce propos, il émet une observation curieuse, il affirme que la lutte de Flaubert avec les mots, a dû venir de la masse énorme de bromure qu’il avait absorbée. […] Ce soir, je trouve Porel dans son cabinet, tout, tout seul, assis dans sa chaise curule, les bras tombés autour de lui, et qui m’accueille par ces mots : « A-t-elle été assez mauvaise la presse, Le Petit Journal, Le Gil-Blas… C’est indigne… Ils se gardent bien d’avouer le succès d’hier… Ça tue la location. » Et je vais l’attendre dans sa loge, où il m’a promis de venir, et où il ne vient pas. […] Vendredi 17 décembre Un mot du petit Richepin, à la campagne, chez les Banville. […] J’ai reçu hier de Céard un mot, pour me rendre chez un avocat américain, avenue de l’Opéra — M. […] Vendredi 24 décembre Je lisais dans Lorédan Larchey, que Goncourt doit venir de Gundcurtis, un vieux mot germain qui signifiait, combattant, guerrier.
Si l’on prend le mot humour dans son sens étymologique, véritable et le plus étendu, on trouvera qu’il exprime, chez un écrivain, un penchant prononcé à s’affecter, à s’émouvoir, à éprouver quelque humeur à propos de n’importe quel acte de l’entendement et de façon à réduire ainsi le jeu et l’importance des opérations plus particulièrement intellectuelles. […] S’il a à décrire quelque joyeuse scène d’auberge, l’arrivée dans la bonne salle claire et propre, le grog fumant, les juteuses tranches de rosbif, les pipes allumées, de bonnes faces rouges de braves gens devisant et chantant, l’auteur jubile, sa manière s’élargit, les mots d’aise, les mots caressants affluent sous sa plume. […] Dombey, d’une assemblée d’hommes positifs et rassis, discutant, à mots rares, leurs affaires d’intérêt ou de gloriole, d’une réception guindée dans le monde, des conciliabules d’un couple de mielleux coquins, les insinuations, les mots manifestement hostiles et moqueurs ne manquent pas de postuler l’aversion et le mépris du lecteur. […] Pas un mot qui ne soit plus à l’adresse du lecteur que des personnes en présence, et il en est de même de tous ces tableaux du grand monde, ces extraordinaires dîners de cérémonie où de vieux roquentins élimés ou d’énormes apoplectiques échangent avec leurs voisines en turban des propos si prétentieusement vides. […] Une œuvre d’art ne saurait proclamer de morale, dans le sens usuel de ce mot, parce que le fait seul de proclamer une morale, d’en révéler une que l’on ne connaisse pas de date immémoriale, équivaut à exprimer sur la vie des vues erronées, partielles, nuisibles.
II Il faut tuer ici, par un mot dur, mais vrai, la vanité de l’homme. […] Jamais ce mot ne fut plus visiblement vérifié que dans Racine et dans les cinq ou six grands poètes ou grands écrivains qui furent avec lui comme la floraison et la fructification de ce beau siècle de Louis XIV. […] Ce mot qui paraîtrait abject et sacrilège aujourd’hui aux plus vils des courtisans d’un trône, paraissait sublime alors ; c’était la dévotion à la tyrannie. […] La latinité lui constituait un nerf, une solidité, une brièveté concentrée de construction qui presse les mots, comme Tacite, pour leur faire rendre avec plus d’énergie le sens. […] Racine avait donc tort d’être humilié du mot de Corneille.
L’art, et le mécanisme, et le coup de théâtre, et la brièveté laconique qui concentre une situation dans un mot, me manquaient. […] Puis, ouvrant une autre porte qui donnait sur le cabinet de Talma : « Mon ami », lui dit-elle d’une voix de caresse et de familiarité, « c’est ce jeune homme que tu as commandé de laisser entrer. » Elle disparut après ces mots, en retirant les plis de son peignoir sur ses pantoufles traînantes, et je restai seul en présence de Talma. […] » Après ces mots elle se retira avec la même fougue qu’elle avait montrée en entrant. […] C’en est fait à ce mot ; l’épée d’Athalie s’est brisée dans sa main. […] Les mots fulgurent, les accents terrifient, les strophes transportent, les vers respirent ; les rimes elles-mêmes, ces consonnances pénibles, laborieuses, ordinairement puériles et cherchées, chantent et prient.
C’est quelque chose de neuf dans l’idée, de contrastant dans l’esprit, d’heureux dans l’expression, d’inespéré dans le mot, qui tient au caractère plus encore qu’au génie de l’écrivain. […] Mais d’abord un mot de l’homme lui-même. […] Don Juan, en un mot, c’est l’étourdi blasé de l’univers, c’est le mauvais sujet de l’espèce humaine, c’est le vice séduit et séduisant, éprouvant quelquefois la passion, la jouant plus souvent par caprice et la finissant toujours par un éclat de rire. […] Nous disons bayadère dans le sens pur et pieux du mot, une cariatide vivante des temples de la divinité dans les Indes, l’ivresse de l’oreille et des yeux dévoilée aux hommes pour enlever l’âme au ciel par les regards et par la voix ! […] un jeu, en un mot, au lieu d’un talent !
La fabrique de la droite, la statue, le bassin, la rive, en un mot toute cette moitié de la composition est bien de couleur et d’effet. […] " c’est un esprit qui vit au dedans, qui se répand dans toute la masse, qui la meut, et s’unit au grand tout. " et l’on n’en rabattra pas un mot. […] S’il s’agissait d’un dessin à placer dans l’ouvrage d’un voyageur, il n’y aurait pas le mot à dire ; il faut alors une exactitude rigoureuse. […] Au sortir des esquisses de Robert, encore un petit mot sur les esquisses. […] Je suis inspiré par le souffle divin de l’artiste, agnosco veteris… etc. ; c’est un mot qui réveille en moi une grande pensée.
Il faut que je dise deux mots de celui-ci. […] Il s’approche du cercle par derrière, écoute un moment, vous dit le mot juste comme s’il donnait un coup de hache au bon endroit, et s’en va en riant. […] c’est bien vrai, il n’a pas de chance. » Yégor s’assit sans mot dire sur le siège, et nous partîmes ; il savait, lui, ne pas se plaindre. […] Il avait peu d’argent, mais il jouait heureusement, faisait des connaissances, prenait part à tous les plaisirs imaginables ; en un mot, il commençait à voguer toutes voiles dehors. […] Une femme passe et prononce quelques mots d’une voix glapissante.
Valérius Asiaticus dit : « Je voudrais l’avoir tué » ; et ce mot, prononcé fièrement, en impose. […] Cependant elle jouissait d’une autorité illimitée ; son fils avait donné pour mot du guet, La meilleure des mères (Id. ibid. […] , cap. xvi) à enchâsser les mots de l’empereur dans des vers dénués de naturel, vides d’enthousiasme et bigarrés de différents styles. […] Néron ne se montra dans aucune circonstance aussi indulgent qu’envers ceux qui l’attaquaient par des mots ou des vers épigrammatiques. […] Le suspirium n’est point l’asthme ; car les Grecs avaient le mot ào6u.a.
Cela me confirme dans ma résolution de m’en tenir désormais uniquement à la nature : elle seule est d’une richesse inépuisable ; elle seule fait les grands artistes. » Ce que Werther dit là de la peinture, il l’entend également de la poésie : « Il ne s’agit que de reconnaître le beau et d’oser l’exprimer : c’est, à la vérité, demander beaucoup en peu de mots. » Et il cite en exemple une rencontre qu’il a faite, le jeune garçon de ferme amoureux de la fermière veuve, et amoureux tendre, timide, passionné : Il faudrait te répéter ses paroles mot pour mot, si je voulais te peindre la pure inclination, l’amour et la fidélité de cet homme. […] Il eut, en un mot, une saison morale toute poétique et divine, quatre mois célestes et fugitifs qui suffisent à illuminer tout un passé. […] Saint-Preux, chez Jean-Jacques, n’a-t-il pas dit : « Assis aux pieds de ma bien-aimée, je teillerai du chanvre, et je ne désirerai rien autre chose, aujourd’hui, demain, après demain, toute la vie. » Goethe, qui cite ce mot du cœur en se l’appliquant, le renouvelle par une légère variante : « Avec vous (Lotte et Kestner), je désirais autrefois de cueillir des groseilles et de secouer des pruniers, demain, après demain, et durant toute ma vie. » J’ai dit qu’après les avoir quittés, il ne se mit pas tout aussitôt à écrire Werther.
reprit le spirituel auteur ; nous donnons tout au public, il ne nous reste plus rien pour nous-même. » Ce n’est là qu’un mot d’homme d’esprit. […] Puisque, lui et moi, nous sommes deux convulsionnaires, nous n’avons plus qu’à jeter nos bonnets par-dessus les moulins. » Tout cela, on en conviendra, est ardent, enflammé, piquant même et spirituel, et tous ces mots qu’il jette chemin faisant dans ses lettres, à propos de ses tragédies, sont aujourd’hui plus beaux pour nous que les tragédies mêmes, quoiqu’il y ait dans celles-ci et de belles scènes et d’admirables mouvements. […] Avant que j’en aie vu s’écouler quatre, je serai septuagénaire : ce mot ne me fait pas peur, mais il me console. […] Le mot de devoirs me fait frémir. […] Je recueille au hasard et pêle-mêle quelques-uns de ces mots-là : « Ah !
Sa femme en était occupée plus que lui, et lui en avait écrit avec ressentiment ; il répond dans une lettre de Cadix (12 avril) : « Dans le seul petit mot que j’ai reçu de toi, et encore n’étais-je qu’à Marseille, tu fulminais contre les journaux qui ne travaillaient ferme, disais-tu. […] C’est une baraque. » — « Je reviendrai l’année prochaine, repartit Horace, et vous y serez encore. » Il fut piqué du mot, et puis l’ennui le tenait déjà ; il s’en revint en France. […] je ne veux pas mourir ici, je veux mourir au soleil. » Jusqu’à son dernier mot, on put voir qu’Horace n’était pas seulement un talent, mais une nature ; et c’est à ce titre que nous nous sommes fait un plaisir et un devoir sérieux de l’étudier. […] À côté des actions, il avait des mots fins, spirituels. […] Une fois, devant un tableau de bataille de deux peintres amis, dont l’un avait fait le paysage et l’autre les personnages (c’était une bataille où figuraient les Autrichiens), il remarquait que le ciel était un peu trop pommelé : « Je trouve, disait-il, qu’il y a un peu trop d’Autrichiens dans ce ciel-là. » Il avait des observations originales qu’il exprimait d’un mot.
Nous en avons un aperçu par un mot de Mme de Souza : « J’aime beaucoup votre M. de Sismondi, écrivait-elle à Mme d’Albany (14 mai 1813) ; il est si naturel, si simple, au milieu de tant de connaissances et d’ouvrages qui ont demandé tant de travail et de lectures ! […] Il avait sa manière, à lui, d’entendre la raillerie en ne paraissant pas y prendre garde ; et comme il le remarque à ce propos dans son Journal : « C’est une politesse dont on a souvent besoin dans le monde, que de ne pas entendre ce qu’on entend fort bien, et de noyer dans sa propre bonhomie ce qui n’est pas très-bon dans ceux qui le disent. » Noyer dans sa propre bonhomie ; savez-vous que, chez un autre, ce serait un joli mot ? […] « Quant à l’homme qui tombe aujourd’hui, écrivait-il en mars 1814, j’ai publié quatorze volumes sous son règne, presque tous avec le but de combattre son système et sa politique, et sans avoir à me reprocher ni une flatterie ni même un mot de louange, bien que conforme à la vérité ; mais au moment d’une chute si effrayante, d’un malheur sans exemple dans l’univers, je ne puis plus être frappé que de ses grandes qualités. » Et dans une page mémorable où l’éloquence de l’âme se fait sentir, il balance ces hautes qualités et les énumère. […] pas un mot de vrai dans tout cela. […] Je ne puis cependant quitter Sismondi sans dire quelques mots de l’historien et de sa manière.
Diderot J’ai toujours aimé les correspondances, les conversations, les pensées, tous les détails du caractère, des mœurs, de la biographie, en un mot, des grands écrivains ; surtout quand cette biographie comparée n’existe pas déjà rédigée par un autre, et qu’on a pour son propre compte à la construire, à la composer. […] pour appliquer ici un mot éloquent de Diderot lui-même, « la statue de l’architecte restera debout au milieu des ruines, et la pierre qui se détachera de la montagne ne la brisera point, parce que les pieds n’en sont pas d’argile. » L’athéisme de Diderot, bien qu’il l’affichât par moments avec une déplorable jactance, et que ses adversaires l’aient trop cruellement pris au mot, se réduit le plus souvent à la négation d’un Dieu méchant et vengeur, d’un Dieu fait à l’image des bourreaux de Calas et de La Barre. […] … » En disant ces derniers mots, j’avais les yeux tournés au ciel ; et mon religieux, les yeux baissés, méditait sur mon apologue. » Diderot a exposé ses idées sur la substance, la cause et l’origine des choses dans l’Interprétation de la Nature, sous le couvert de Baumann, qui n’est autre que Maupertuis, et plus nettement encore dans l’Entretien avec d’Alembert et le Rêve singulier qu’il prête à ce philosophe. […] » C’est Diderot qui souligne le mot intimer.
Un Anglais572 remarque que l’un des premiers mots que l’on emploie pour louer un homme est de dire « qu’il se présente parfaitement bien ». […] Ils tâchent de faire représenter leurs pièces, ils subissent le jugement préalable des comédiens, ils sollicitent un mot d’éloge au Mercure, ils lisent des fables aux séances de l’Académie. […] Ce mot fut répété, commenté, et fit bien du mal. » Les grands ont beau condescendre, « accueillir avec une égale et douce bonté tous ceux qui leur sont présentés » ; chez le duc de Penthièvre les nobles mangent avec le maître de la maison, les roturiers dînent chez son premier gentilhomme et ne viennent au salon que pour le café. […] À cela la logique de l’Ecole suffit, et la rhétorique du collège fournira les tirades Dans ce grand vide des intelligences, les mots indéfinis de liberté, d’égalité, de souveraineté du peuple, les phrases ardentes de Rousseau et de ses successeurs, tous les nouveaux axiomes flambent comme des charbons allumés, et dégagent une fumée chaude, une vapeur enivrante. […] J’y fis ce jour-là même une attention particulière, et, sur le pilastre, je vis pour ornement un bouclier, suspendu à une chaîne mince que le sculpteur avait attachée à un petit mufle de lion, comme on voit à des marteaux de porte ou à des robinets de fontaine ». — Sensations perverties, conceptions délirantes, ce seraient là pour un médecin des symptômes d’aliénation mentale ; et nous ne sommes encore qu’aux premiers mois de 1789 Dans des têtes si excitables et tellement surexcitées, la magie souveraine des mots va créer des fantômes, les uns hideux, l’aristocrate et le tyran, les autres adorables, l’ami du peuple et le patriote incorruptible, figures démesurées et forgées par le rêve, mais qui prendront la place des figures réelles et que l’halluciné va combler de ses hommages ou poursuivre de ses fureurs.
Quand nous avons prononcé le premier le mot république, il n’y avait plus un roi sur le trône aux Tuileries. […] « Il est bien entendu ici que par ces mots, Venise, l’Angleterre, nous désignons non des peuples, mais des constructions sociales ; les oligarchies superposées aux nations, et non les nations elles-mêmes. […] VI « Résolvez les deux problèmes, encouragez le riche et protégez le pauvre, supprimez la misère, mettez un terme à l’exploitation injuste du faible par le fort, mettez un frein à la jalousie inique de celui qui est en route contre celui qui est arrivé, ajustez mathématiquement et fraternellement le salaire au travail, mêlez l’enseignement gratuit et obligatoire à la croissance de l’enfance et faites de la science la base de la virilité, développez les intelligences tout en occupant les bras, soyez à la fois un peuple puissant et une famille d’hommes heureux, démocratisez la propriété, non en l’abolissant, mais en l’universalisant, de façon que tout citoyen sans exception soit propriétaire, chose plus facile qu’on ne croit ; en deux mots, sachez produire la richesse et sachez la répartir, et vous aurez tout ensemble la grandeur matérielle et la grandeur morale ; et vous serez dignes de vous appeler la France. […] Elle n’avait jamais entendu prononcer ce mot dans le sens terrestre. […] C’était l’apparition de l’adolescence à l’adolescence, le rêve devenu roman et resté rêve, le fantôme souhaité enfin réalisé et fait chair, mais n’ayant pas encore de nom, ni de tort, ni de tache, ni d’exigence, ni de défaut ; en un mot, l’amant lointain et demeuré dans l’idéal, une chimère ayant une forme.
Point de sublime ; point de mots à effets, de vers à détacher, à retenir. […] d’Hermione, le Seigneur, vous changez de visage, de Monime, le Sortez d’Hermione, voilà le sublime de Racine, des mots de situation, terribles ou pathétiques par les causes qu’on saisit et par les effets qu’on pressent. […] On serait étonné, si l’on y regardait de près, de ce qu’il y a chez Racine de mots familiers, de locutions de tous les jours ; la musique délicieuse de son vers nous empêche de remarquer les formes de la conversation courante qui souvent le remplissent. […] Mais il est bien certain qu’il y a un parfait accord entre la conception psychologique de Racine et le dogme caractéristique du jansénisme : de là vient la facilité avec laquelle Arnauld accepta Phèdre, lorsqu’on voulut réconcilier Racine avec lui, et de là le mot fameux que la reine incestueuse est « une chrétienne à qui la grâce a manqué ». […] Deux vers ou trois plus bas, Monime ouvre la bouche, et son premier mot, c’est : Èphèse et l’Ionie ; une soudaine et lumineuse évocation de la Grèce asiatique, avec tout ce qu’elle contient pour nous de prestigieux souvenirs.
Cette littérature, fondamentalement Wagnérienne, est née, où réellement vit une pleine sensation de l’être, — où, dans les mots, des visions tout plastiques éclatent, ces musiques sonnent, — où, obsédé d’images, obsédé de sonorités, et décrivant littérairement, le poète a senti son idée vue, et en a oui les harmoniques accordances, — où flottent, étrangement, à travers les rayonnements et les enchantements des phrases, les paysages et les mélodies que le Wagner de l’avenir aurait dites en dessins et en orchestrations : une littérature Wagnérienne, cette littérature, absolument suggestive, — moins simple, moins précise, moins large, moins grandiose que l’art de Wagner, — plus hermétique ! […] ce mot n’obsède pas d’un remords le passant en train de boire à ta conviviale fontaine. […] Dans la première partie sont de curieuses citations, notamment celle-ci de Herder : « Si le musicien ordinaire qui met orgueilleusement la Poésie au service de son art, descendait de ses hauteurs, il s’appliquerait, autant du moins que le permet le goût de la nation pour laquelle il compose, à traduire dans sa musique les sentiments des personnages, l’action du drame et le sens des mots. […] L’obscurité profonde où se trouve le spectateur, l’invisibilité complète de l’orchestre dont l’action musicale possède une si grande précision tant par l’exactitude de l’expression que par la puissance des combinaisons sonores, semblent destinées, par le prodigieux tact physiologique de ce tout puissant artiste, à « désorienter » dans le sens scientifique de ce mot, le spectateur et l’auditeur. […] On notera pour aider la lecture le sens du mot mythe pour Mallarmé qui est synonyme de Dieu, de divinité (cf.
Et d’ailleurs, le cerveau ne peut jamais être deux fois dans le même état, pas plus que notre pensée, à laquelle on peut justement appliquer le mot d’Héraclite : « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, ni dans le même courant de représentations. » Ceux à qui la métaphysique, cette recherche des causes, inspire une sorte de sacer horror, prendraient volontiers pour devise, à l’encontre de Virgile : Felix qui potuit rerum non quærere causas. […] II En résumé, c’est parce que les idées enveloppent des appétitions plus ou moins conscientes, parce qu’elles sont des sensations tendant à des mouvements déterminés, en un mot des forces, qu’elles peuvent être non seulement conservées et reproduites, mais encore reconnues. […] Aux yeux du psychologue, la vraie « mémoire élémentaire », pour employer le mot de Richet, c’est la sensibilité, dont la motilité est inséparable. […] Faut-il exagérer la pensée de Pascal jusqu’à croire que l’être vivant pourra devenir par la suite, au sens propre du mot, « machine en tout » ? […] En un mot, l’instinct, cette mémoire de l’espèce, aurait remplacé partout la mémoire et la conscience de l’individu.
Guizot, et pour commencer par la pensée qui est la première et la dernière de son livre, disons quelques mots de cette réconciliation espérée et désirée par l’auteur entre l’Église et la liberté. […] Je n’ai garde de prétendre y suppléer aujourd’hui et dans une lettre ; mais je tiens à vous dire tout de suite quelques mots sur les deux points auxquels vous avez touché en m’écrivant. […] En deux mots, comment pourrait-on nous obliger à accepter le plus, c’est-à-dire la révélation, sous prétexte que nous serions impuissants à démontrer le moins, c’est-à-dire l’existence de Dieu ? […] En un mot, il n’y a que deux états d’esprit qui donnent la certitude absolue : la foi et la science. […] La doctrine de la chute n’explique rien de ce qu’il s’agit d’expliquer ; par exemple, elle n’explique pas une grande partie du mal qui couvre la terre, la douleur chez les animaux, leur appliquera-t-on la doctrine du péché originel, et, pour rappeler le mot de Malebranche, « ont-ils donc mangé du foin défendu ?
Mais cette glorification est moins audacieuse qu’elle n’en a l’air : ce n’est que le dernier mot du matérialisme du temps. […] En quatre mots on peut rendre compte des systèmes de Rabelais, de Montaigne, de Rousseau, de Pestalozzi. Essayez de rendre compte de celui de Michelet, en autant de mots que vous voudrez ! […] Risum teneatis… Guenille de Christianisme quand il parle de la nécessité d’un « médiateur » entre les hommes, — mot et idée de la langue chrétienne, plus forte que la bouche qui la parle sans la comprendre, — mais, presque au même instant, guenille de paganisme aussi quand il ajoute que le « médiateur » des temps modernes c’est le jeune homme, et uniquement parce qu’il est un jeune homme, et non pour une raison plus haute que son éphémère juvénilité ! […] Dans ses admirables pages sur Géricault, Michelet cite un mot de ce robuste, qui se débattait dans sa force pour trouver la grâce : « Quand je commence une femme, — disait-il, — cela finit toujours par un lion !
Réfutation du prétendu mot de Molière contre le premier président. […] Mot de Molière sur cet acteur. […] Mot d’un avare sur cette pièce. […] Mot du docteur Malouin. […] quel est le cœur assez glacé pour y trouver un trait à reprendre, un mot à blâmer ?