L’homme est un apprenti, la douleur est son maître, Et nul ne se connaît, tant qu’il n’a pas souffert88.
Telle est la vraie idée du positivisme, comme il serait facile de le prouver par un très-grand nombre de passages empruntés aux maîtres de l’école.
L’homme de réflexion n’est vraiment maître de sa réflexion que lorsqu’il n’a pas besoin pour réfléchir d’imaginer un ami ou un auditoire ; la conscience morale n’est en pleine possession d’elle-même que lorsqu’elle se voit telle qu’elle est réellement, personnelle, rationnelle et discursive.
Ce breuvage vanté par le peuple rimeur, Le nectar que l’on sert au maître du tonnerre Et dont nous enivrons tous les dieux de la terre, C’est la louange, Iris.
Il y a bien, ici et là, la touche étincelante, attendrie ou suave du vieux maître, mais elle est espacée à grands intervalles.
… Le colossal travail d’Emile Zola, son œuvre éternelle comme les plantes, comme la terre qu’il chante, cette extraordinaire clarté répandue par lui sur le ciel, sur la nature et sur ouvrages dans lesquels tressaille la terre toute entière5… » On peut voir par ces quelques phrases, choisies çà et là, que la jeunesse naturiste ne ménage pas son admiration au maître naturaliste.
Ces ouvriers, on nous prédit qu’ils seront nos maîtres demain, et il est vraisemblable que nous ferons leur métier, puisqu’ils feront le nôtre.
La méthode positiviste a cru trouver ces causes, et toute biographie « sérieuse » se plaît à énumérer les ancêtres du grand homme, à dépouiller leur linge et leur casier judiciaire, à décrire le paysage de la province d’origine et les rues de la ville natale, à silhouetter les premiers maîtres et à ressusciter la première maîtresse ; tout cela est fort bien, très joli en théorie ; mais on aurait beau résumer l’histoire du monde à propos d’un individu, que tous ces faits ne seraient jamais que des explications post rem, plausibles en général quoique souvent contradictoires.
Puis une terreur secrète est en lui, de ce que son chat qui couchait sur son lit, ne veut plus y monter, et semble fuir son maître. […] Il était encore maître de ses pensées, et pouvait les formuler par la parole, mais il ne pouvait plus sur le papier, leur donner la forme écrite.
Mais, dans l’antiquité, elle semble avoir échappé à tous les penseurs, et, chez les modernes, aucun des maîtres de la psychologie n’a su la décrire exactement et lui assigner son rang parmi les faits psychiques. […] 3° Variétés individuelles. — Tous les hommes ne sont pas maîtres au même degré de leur parole intérieure : il y en a qui sont obligés, pour lire ou pour écrire, de parler tout haut ; d’autres se laissent vite distraire de leur méditation ; d’autres ne savent rien se dire par eux-mêmes ; il y en a, au contraire, qui, « doués d’une puissance de réflexion extraordinaire, passent des heures entières à se rendre compte de leurs idées », et chez qui cette éloquence silencieuse rivalise avec le talent de la parole extérieure : chez d’autres enfin, la parole intérieure est plus facile et plus abondante que la parole prononcée87.
Brisé de lassitude et de désespoir, je me couchai sur le tapis poudreux qui recouvrait les dalles, comme le chien qui se couche sur la fosse de son maître.
Les crocodiles et les boas sont maîtres du fleuve ; le jaguar, le pécari, l’anta et les singes à queue prenante parcourent la forêt sans crainte et sans danger : c’est leur domaine, leur patrimoine. » En un mot, ce que la géologie nous enseigne, que la terre, à l’époque où les fougères arborescentes croissaient dans nos climats tempérés, où le règne animal se réduisait à une classe d’amphibies monstrueux, où prédominait sans doute une atmosphère chaude et humide, saturée d’acide carbonique, n’était point encore prête à recevoir l’homme, cela est vrai aujourd’hui, dans une certaine mesure, des vastes forêts primitives de l’Amérique tropicale.
Il n’y a ni maître ni école, à cette distance des villages, sous les châtaigniers ; les oiseaux ne le savent pas non plus, et cependant voyez comme ils s’aiment, comme ils font leur nid, comme ils couvent leurs œufs, comme ils nourrissent leurs petits.
Ils seront assommés, ou ils seront maîtres : rien de médiocre ne leur convient.
Enfin, qu’on ne dise point que, écrivant ses Mémoires sous la Restauration, elle devait être plus dure pour celui qui avait été son maître.
Ne sachant plus alors à quel saint se vouer, Au maître du logis le pauvre auteur s’adresse : « Voyons, mon général, le temps fuit, l’heure presse.
Amyot a été le maître du plus grand écrivain du xvie siècle.
Comment ce défi cruel à leurs maîtres !
Villemain comme un maître, écrivit que ces redites sont un événement.
Mais, en l’y plaçant, l’auteur a obéi aux instincts qui l’entraînent dans la description des choses basses, que son coup de pinceau, comme celui des grands maîtres, ne relève jamais.
Son sujet, s’il l’avait compris avec la hauteur et l’impartialité d’un maître, était encore plus le mariage que l’adultère, et, par un reste d’influence de ce temps auquel il s’arrache, pour M.
Le 27 mai, écrit-il à sa mère, on n’arrivait pas à se rendre maître de la sortie d’Ablain-Saint-Nazaire, du cimetière et du chemin creux.
Il partagera, favorisera, attisera les vices de son maître pour lui inspirer confiance et le tenir un jour à sa merci. […] Des mots exquis, des mots cyniques, des mots faciles ; des mots de toutes les qualités ; et cela est très bien ainsi : car, s’il n’y en avait que d’exquis, ce ne serait plus vraisemblable. — Vers la fin de l’acte, première apparition de la « douloureuse. » On apprend que le maître de la maison, Ardan, le mari d’Hélène, a reçu la visite du commissaire de police, et qu’il vient de se faire sauter la cervelle dans son cabinet de toilette, discrètement et en homme du monde. […] Alors il avoue brutalement sa trahison, et il ajoute : « Nous n’avons donc plus qu’à nous séparer à l’amiable ; mais : vous savez que je suis maître de la fortune. » Cette fortune, c’est Laure qui l’a apportée en dot. « Gardez votre argent, s’écrie-t-elle, et laissez-moi ma fille ! […] Il dit que le dénouement de cette tragédie laisse au cœur « une tristesse profonde et délicieuse. » Il s’est aperçu avant nous des audaces et des violences de Racine, — et même de sa « couleur locale. » — « Tous les héros de Corneille sont des Français sous le rapport de la galanterie… Quant à ses héroïnes, il serait difficile de décider quel est leur pays : la plupart ne sont pas même des femmes… On remarque dans Racine un plus grand nombre de ces caractères francs, conformes à toutes les notions historiques : Néron est frappant de ressemblance ; Acomat est un vrai Turc… Nous voyons dans Monime une véritable Grecque, dans Roxane une femme du sérail… Dans ces rôles admirables rien n’est donné au théâtre, à la mode, aux préjugés nationaux ; tout est sacrifié à la vérité. » — Et, par-dessus le marché, ce n’est pas Nisard, c’est Geoffroy qui s’est avisé, à tort ou à raison, de la « coquetterie décente et noble d’Andromaque », qu’il appelle la « coquetterie de la vertu. » Et quelle est, sur Molière, notre plus récente pensée, celle qui a été exprimée, ces années-ci, avec le plus de force et d’éclat par un des maîtres de la critique ? […] Même, il n’a pas reculé devant le type traditionnel de la vieille servante dévouée à ses maîtres. — Il est relativement sobre de « mots de nature », de ces mots si faciles à trouver.
D’abord on peut jeter le volume au bout de vingt pages, commencer par la fin, ou au milieu ; vous n’y êtes pas serviteur, mais maître ; vous pouvez le traiter comme journal ; en effet, c’est le journal d’un esprit. — En second lieu, il est varié ; d’une page à l’autre vous passez de la Renaissance au dix-neuvième siècle, de l’Inde à l’Angleterre ; cette diversité surprend et plaît. — Enfin, involontairement, l’auteur y est indiscret ; il se découvre à nous, sans rien réserver de lui-même ; c’est une conversation intime, et il n’y en a point qui vaille celle du plus grand historien de l’Angleterre. […] Cette loi, remplie de contradictions que peut découvrir le premier écolier venu en philosophie politique, fit ce que n’eût pu faire une loi composée par toute la science des plus grands maîtres de philosophie politique.
Je vais même plus loin : ce serait une grave erreur que de vouloir idéaliser systématiquement la figure des maîtres. […] Peut-on laisser des particuliers maîtres de séquestrer ou même de détruire des papiers si importants, par négligence ou fanatisme ?
Ça a l’air de la table d’hôte du dernier caravansérail du romantisme et de la tour de Babel, la table d’hôte d’une mêlée de gens de toutes nationalités, dont le maître de la maison a l’habitude et tire une certaine fierté. […] Il nous dit encore que son grand malheur, et le malheur de tous les maîtres actuels, c’est de ne pas avoir vécu dans un temps héroïque de peinture, en un temps, où on savait peindre le grand morceau, et il s’échappe de lui le regret de n’avoir pas eu la tradition, de n’être pas un aide, un rapin sorti de l’atelier d’un Van der Meulen.
C’est grand de penser que nous sommes les maîtres, même dans notre pauvreté, de diriger toutes nos actions du moins pour le mériter.
La Rochefoucauld, à sa manière, ne dit pas autre chose, et lui, si bien posé pour le savoir, il se plaint encore de cette facilité qu’elle avait à être gouvernée, dont il usa trop et dont il ne resta pas maître : « …..
De même un singe, un chien, un perroquet fait quelques pas dans le premier stade du langage ; il comprend son nom, souvent le nom de son maître, parfois un ou deux autres mots, surtout d’après l’intonation avec laquelle on les prononce ; mais il en reste là ; il ne dépasse pas la période des interjections et imitations ; il est même fort loin de la parcourir tout entière ; à plus forte raison il n’entre point dans le second stade, celui des racines.
La petite bête semblait comprendre qu’il y avait un mystère dans tout cela, et, couché sur les pieds de son maître ou sur le tablier de ma tante, il les regardait avec étonnement et il avait cessé d’aboyer, comme il avait l’habitude de faire à notre porte, au passage des pèlerins.